Pour la quatrième année consécutive, l’UFCM-I Care organise la conférence « Avancées Pharmacologiques et Utilisations Thérapeutiques des Cannabinoïdes ».
Cette conférence aura lieu le 16 Octobre 2015 dans le Forum de la Faculté de Médecine de Strasbourg.
Prof Lumir Hanus, Université de Jerusalem, Israel.
La découverte du systèmes endo-cannabinoïdes et son implication dans le future de la médecine.
Dr Maria Caffarel, Biodonostia, Pays-Basques, Espagne.
Les cannabinoides contre le cancer.
Dr Patrizia Carrieri, INSERM, Marseille.
La consommation de cannabis est associée à une baisse du risqué du diabètes pour les patients porteurs du VIH et par une infection par le VHC.
Dr Paolo Poli, Président de la SIRCA (Italian Society Cannabis Research), Departement de la douleur à l’ Université de Pise, Italie.
Rapport de suivis de plus de 300 patients se traitant avec du cannabis dans la gestion de la douleur.
Mr Pavel Pachta, Ancien secrétaire adjoint de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), République Tchèque.
Traité international sur les drogues et l’usage du cannabis médical.
Atelier pour les professionnels de la santé
: Prescription des cannabinoïdes et suivi des patients.
Dr Eberhard Pirich, Directeur général, Trigal Pharma, Le modèle des pharmacies autrichiennes.
Mr Clarck French, Président de l’ association « United Patient Alliance » , la situation au Royaume Uni.
Mme Steph Sherer, Présidente de l’association « American for Safe Access » , la situation aux Etats Unis.
Mr Sébastien Béguerie, Co-Fondateur de l’UFCM I care, présentation de l’ « International Medical Cannabis Patients Coalition« , la situation à l’internationale.
Table ronde les patients en attente, urgence Médical d’un accès aux soins pour des traitements à base de Cannabinoïdes.
Nous tenons à remercier nos partenaires sans qui rien ne serait possible, ceux de la première heure, Sensi seeds, Alpha Cat et ceux qui nous rejoignent cette année, Dinafem, Trigal Pharma Merci à vous :
C'est la loi, rappelons-le. Outre-Bidassoa, la consommation de cannabis est dépénalisée. Et parfois, les usagers se regroupent en associations. Depuis dix ans, elles poussent sur le territoire espagnol plus vite qu'un pied de chanvre sous une lampe à UV. C'est en Catalogne et en Euskadi que l'on compte le plus de Cannabis social clubs (CSC).
Ils seraient 120 en Guipuzcoa, Biscaye et Alaba. La Fédération basque de cannabis (Eusfac), défend les droits d'une trentaine de ces groupes.
du 11 au 13 septembre
Expogrow, autoproclamée « plus grande foire du cannabis d’Europe », va prendre ses quartiers tout le week-end à Ficoba, le parc des expositions d’Irun. Les portes ouvriront au public cet après-midi, à partir de 14 heures. L’entrée est payante. Comptez 15 euros pour la journée, sauf dimanche où le tarif est fixé à 13 euros.
Au programme : un forum Social, des conférences, des rencontres entre professionnels, des animations et des concerts. Parmi les groupes invités, on retrouvera les Jamaïquains de Third World, la Brésilienne Flavia Coelho, les Français de Collectif 13, etc.
La programmation est à retrouver sur le site https://expogrow.net
L'avocat de cette structure, Aitor Brion Barneto, sera présent au Salon de l'industrie cannabique qui démarre aujourd'hui à Irun (lire par ailleurs).
« Sud Ouest ». Pourquoi avoir créé une fédération ?
Aitor Brion Barneto. Pour pouvoir parler avec les élus. Nous avons commencé avec la mairie de Saint-Sébastien. Celle-ci a adopté en 2014 une ordonnance pour encadrer les CSC. Puis, nous nous sommes tournés vers le gouvernement autonome afin qu'il présente une loi d'addiction qui contemplerait la régulation des CSC en Euskadi. Depuis deux ans, une quarantaine d'experts se sont penchés sur le sujet. Si tout va bien, le texte pourrait être présenté devant le parlement, avant la fin de l'année.
Vous êtes aussi leur interlocuteur face à la justice ?
Lorsque j'ai rencontré ces associations en 2009, certaines d'entre elles avaient effectivement des procès en cours. Il y avait un problème : ces groupes disposaient d'une certaine acceptation sociale, ils avaient des adhérents, étaient enregistrés comme association auprès du gouvernement basque, payaient des impôts, mais lorsque la police basque tombait sur une plantation, ils faisaient l'objet de poursuite.
S'il n'existe pas de loi, qui encadre ces clubs ?
Ils s'autorégulent. En 1997, le tribunal suprême condamnait une association de consommateurs de cannabis. Mais les magistrats précisaient : « Ce groupe aurait été légal si… » Ils donnaient ainsi certaines clefs, reprises plus tard par le gouvernement d'Euskadi comme base pour donner son feu vert aux associations souhaitant déposer des statuts.
C'est une sorte de code de bonne conduite.
Quelles sont ces clefs ?
D'abord, l'adhérent autorise l'association à cultiver pour lui une certaine quantité. L'association doit appliquer une limite de 2 grammes par personne et par jour.
Avec cette prévision de consommation globale, l'association consulte des experts agronomes qui lui disent combien de pieds elle peut cultiver.
L'adhérent contribue pour compenser le coût de la culture. Mais officiellement, il n'achète pas son cannabis.
Entre la légalité et ce qui est considéré comme du trafic, la frontière est mince…
Il n'y a pas de trafic. Il s'agit d'une distribution dans un cercle privé. Les adhérents savent qu'ils devront consommer au sein de l'association ou chez eux. La consommation personnelle de stupéfiants est dépénalisée en Espagne depuis les années 60. La loi punit le trafic et la détention de drogue sur la voie publique.
Et la culture du cannabis…
Cela reste un gros problème. Même si la loi passe à la fin de l'année, il restera encore un vide judiciaire autour des plantations. Une loi de 1967 accorde le droit de cultiver du cannabis aux industries qui travaillent le chanvre, aux hôpitaux et aux centres de recherche. Seul le gouvernement central serait compétent pour réformer cette règle et donner aux communautés autonomes le pouvoir de contrôler ces plantations. Pour le moment, Madrid s'y refuse.
Même si le cannabis est interdit en France, des Français adhèrent à ces associations ?
Les CSC de Saint-Sébastien demandent des certificats de résidence. À Irun, un club accepte des membres jusqu'à Bayonne mais cela ne représente qu'une partie infime de sa base sociale. Et cela ne semble pas générer d'inquiétude de la part des autorités.
Recueilli par Pantxika Delobel
A Irun, ville frontalière du Pays basque espagnol, des vapeurs de marijuana s'échappent des allées de la foire Expogrow: vendeurs de graines de chanvre, d'équipements pour cultiver sous serre, d'engrais et d'accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis, attirent la curiosité de 20.000 visiteurs, surtout Français.
Entrée de la foire Expogrow consacrée aux vendeurs de graines de chanvre, aux équipements pour cultiver sous serre, aux engrais et aux accessoires dédiés aux fumeurs de cannabis à Irun en Espagne, le 11 septembre 2015AFP - Iroz Gaizka
"Ce n'est pas un hasard si ce salon est organisé à la frontière. Je voulais faire parler de la réalité de la France, mais en Espagne", où la consommation et la culture sont autorisées dans un cadre privé, indique à l'AFP Thomas Duchêne, directeur français d'Expogrow, fondé il y a quatre ans.
Cette foire professionnelle, ouverte au public, durant laquelle se tient un Forum social international avec des experts, se défend de faire "l'apologie du cannabis". Ses organisateurs souhaitent "mettre sur la table la réalité du nombre de fumeurs en France", en abordant les thèmes de la prévention des risques, des différentes politiques publiques dans le monde ou de l'usage médicinal de la plante dont les différents principes actifs ne sont pas uniquement psychotropes.
Si la détention et la consommation de cannabis sont pénalement réprimées dans l'Hexagone, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a établi à 17 millions le nombre de Français âgés de 11 à 75 ans qui l'ont déjà expérimenté. Et à cinq millions ceux qui en ont consommé en 2014, un tiers d'entre eux se déclarant consommateurs réguliers.
Malgré cette réalité, qui place le pays parmi les champions de la consommation en Europe, cette foire ne pourrait exister en France. En cause, selon Thomas Duchêne, "des tabous", des entraves à l'information sur le cannabis et l'interdiction de la vente de graines de marijuana pour laquelle "il existe pourtant une sorte de vide juridique". D'après plusieurs vendeurs de graines présents, des magasins commenceraient toutefois à apparaître sous couvert de vente à des "collectionneurs", ce qui ne tomberait pas sous le coup de la loi.
Mais les 50 à 100.000 auto-producteurs estimés sur le territoire national, qui achètent leurs lampes et engrais en toute légalité dans les quelque 300 "growshops", savent qu'internet et une adresse postale suffisent pour recevoir des graines de sociétés basées dans les trois plus gros pays producteurs: États-Unis, Pays-Bas et Espagne.
Alain, consommateur français venu de Roanne (Loire), déclare à l'AFP, sans ambages: "C'est tout simplement une politique hypocrite. Ils ont fait un rapport il y a peu, où ils se sont aperçus que s'ils légalisaient ça leur rapporterait au minimum quatre milliards d'euros par an, c'est pas mal quand même, et ils ont déjà calculé le prix de vente: 8,40 euros! Donc dans mon pays, dans deux ans c'est légal j'en suis sûr, je le parie"!
- Activistes contre prohibitionnisme -
Parmi les activistes pro-cannabis, l'association Chanvre et libertés entend "être une voix qui réunit les savoirs des experts et profanes" pour travailler "à la réforme des politiques prohibitionnistes", notamment en soutenant l'idée, déjà concrétisée en Espagne, de "Cannabis social clubs", des groupes associatifs de 20 personnes maximum qui se déclareraient en préfecture et cultiveraient pour leur consommation personnelle.
Mais leur message entend également "réduire les dommages liés à l'usage du chanvre", notamment en incitant à l'abandon de l'inhalation du cannabis dans des cigarettes roulées ou dans des pipes, ce qui renforce l'addiction au tabac. Ils militent pour l'usage de vaporisateurs dans lesquels un système de chauffage génère une vapeur riche en cannabinoïdes et en partie débarrassée des produits toxiques nés de la combustion des plantes.
"Demain, si on a quatre millions de fumeurs qui consomment mieux ça fera autant de cancer, d'infarctus ou d'AVC en moins" et "moins d'addiction", clame le Dr Olivier Bertrand, médecin généraliste spécialisé en addictologie, responsable de la commission santé et prévention de Chanvre et libertés.
Vendus par huit exposants, ces vaporisateurs suscitent l'engouement du public et sont, selon Thomas Duchêne, "la révolution de ces quatre dernières années dans le monde du cannabis".
"Chaque pays évolue à son rythme, celui de la France est plus lent que celui de ses voisins", juge Thomas Duchêne soulignant "qu'il y a des consommateurs dans toutes les classes et catégories sociales".
Un comité multipartite de sénateurs australiens travaille ardemment pour la légalisation du cannabis médical, avec un Projet de Loi pour Réguler le Cannabis Médical devant être mis en place d'ici la fin de l'année.
Comme le pays est situé à l'autre bout du monde, nous n'entendons pas souvent parler des débats qui agitent l'Australie, mais avec le climat global d'attention portée à la légalisation du cannabis, l'information selon laquelle l'Australie était plus proche que jamais de sauter le pas a fait des vagues.
Le comité de sénateurs responsables de cette initiative est composé de membres de chaque parti représenté au parlement, dont les travaillistes, parti actuellement dans l'opposition. La tâche leur a d'abord été confiée en novembre 2014, quand la proposition pour le cannabis médical a été introduite pour la première fois au parlement. Depuis, le comité a régulièrement débattu du sujet, en menant des auditions publiques et en faisant des déclarations publiques. Il semble qu'après tous ces travaux, le comité va « fortement recommander » que l'Australie légalise le cannabis médical, sous le contrôle du gouvernement pour tout le processus : tout de la graine à la vente.
Au point où en sont les choses, plus des deux tiers des Australiens soutiennent la légalisation du cannabis médical et seuls neuf pour cent y sont opposés.
CEUX QUI S'Y OPPOSENT
Un fragment de la société australienne qui s'oppose à cette initiative est le Ministère de la Santé, qui a déclaré que la légalisation du cannabis médical allait créer « de la complexité et des incertitudes », ainsi qu'un conflit avec les lois actuelles et les obligations du pays à l'ONU.
Martin Bowles, le secrétaire du Ministère de la Santé, a mis en garde que le projet de loi finirait par « entraîner des risques de fracture réglementaires, des chevauchements de lois et un manque de clarté sur l'exercice de la juridiction par les agences officielles et de possibles incohérences avec d'autres lois existantes. »
Les sénateurs impliqués ont montré une compréhension plutôt sarcastique de ces inquiétudes, et le Sénateur Di Natale a déclaré : « Je peux comprendre pourquoi quelqu'un comme Medecines Australia pourrait être opposé. Cela ne se conforme pas au modèle d'une industrie pharmaceutique traditionnelle et certaines personnes pourraient affirmer que c'est une concurrence. »
Natale a continué en déclarant que c'était la raison précise pour laquelle il fallait mettre un place une régulation fédérale, car les lois et administrations actuelles s'occupent de la mise sur le marché de produits pharmaceutiques et n’émettent pas d'approbation pour des médicaments à base de plantes.
Heureusement, il semble que le projet de loi sur la réglementation est très soutenu, par le public comme les parlementaires. Même s'il n'est pas sans défauts, il a peu de risques d'être rejeté. Sa mise en application permettra l'accès à ce merveilleux médicament pour les gens qui en ont besoin, tout en générant potentiellement des millions, si ce n'est des milliards, pour l'économie australienne.
Le mois prochain, les députés britanniques débattront de la légalisation de la production, de la vente et de l’usage du cannabis après qu’une pétition publique ait atteint plus de 200 000 signatures. Le débat a été proposé par le Travailliste Paul Flynn, un militant de longue date de la réforme du cannabis, et se tiendra le 12 octobre à Londres.
Le mouvement pour légaliser le cannabis au Royaume-Uni est mieux implanté qu’en France, mais c’est la première fois depuis 2004 que les députés débattront sur la légalisation du cannabis.
James Owen, un étudiant Gallois, avait lancé la pétition en juillet, et s’est confié à Vice sur ses ambitions. L’étudiant en économie a ensuite dit au Guardian qu’il espérait pouvoir être à Londres pour regarder le débat, mais qu’il n’était pas sûr que le débat change la position du gouvernement sur ce sujet.
Clear UK, un groupe pro-réforme, a incité l’opinion britannique à contacter leur député pour les encourager à assister au débat le mois prochain.
Via Vice UK
Médicament
Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Canada ont déjà autorisé un médicament à base de fleurs de cannabis.
Le ministre de la santé Alain Berset s'est montré ouvert à la proposition. Image: Keystone
La Suisse pourrait autoriser dans un avenir proche le cannabis naturel à des fins médicales. Le Conseil des Etats a chargé mardi le gouvernement d'étudier la question.
Après le Conseil national, les sénateurs ont adopté tacitement une motion de Margrit Kessler (PVL/SG). Cette préparation serait destinée à soulager des patients souffrant de pathologies lourdes comme la sclérose en plaque, le Parkinson ou le sida.
Les caisses maladie ne sont pas obligées de rembourser les préparations à base de cannabis puisqu'elles ne figurent pas sur la liste des remèdes pris en charge, a rappelé Verena Diener Lenz (PVL/ZH) pour la commission. Or un traitement mensuel coûte entre quelques centaines et 2000 francs par mois. Les coûts de santé pourraient ainsi être réduits.
Autorisations exceptionnelles
Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Canada ont déjà autorisé un médicament à base de fleurs de cannabis (Cannabis flos) dont la teneur en THC est standardisée et contrôlée. Les prescriptions de médicaments à base de cannabis sont d'ailleurs déjà autorisées exceptionnellement en Suisse. Une dizaine sont délivrées chaque semaine et la tendance est à la hausse.
La réalisation d'un projet pilote fournira de nouvelles connaissances en matière de thérapie de la douleur et créera les conditions pour que le potentiel encore peu étudié du cannabis fasse l'objet d'un examen scientifique.
Le ministre de la santé Alain Berset s'est montré ouvert à la proposition. Le Conseil fédéral est prêt à examiner quelles conditions doivent être réunies pour que le cannabis soit inscrit dans la liste des médicaments, a-t-il répondu. (ats/Newsnet)
L’arbre généalogique du cannabis – une introduction à la phylogénie
La tâche consistant à classer et à cataloguer les milliards d’espèces végétales ayant existé sur notre planète depuis l’apparition de la vie sur terre est immense et infiniment complexe. Avant l’avènement des tests génétiques, la classification sur la base des similarités apparentes était la seule manière d’affecter une plante au bon taxon. Grâce à l’étude de la phylogénie (étude des relations de parenté entre différents groupes d’organismes), nous disposons d’une base permettant de classer les espèces végétales en fonction de leurs similarités génétiques, mais cela ne constitue pas pour autant une approche exempte de problèmes pour cette tâche complexe.
Le cannabis à l’intérieur du système cladistique
En revanche, nous pouvons au moins commencer à classer les plantes suivant un système cladistique, dans lequel chaque clade (branche) de l’arbre phylogénétique est monophylétique, ou inclut tous les descendants d’un ancêtre commun unique. Selon le Système d’information taxonomique intégré (ITIS), l’espèce Cannabis sativa L. appartient au genre Cannabis, qui appartient lui-même à la famille des cannabacées (Cannabaceae). La famille des cannabacées compose avec trois autres familles le sous-ordre (informel) des rosidées urticales, appartenant à l’ordre des Rosales. Avec les rosidées urticales, cinq autres familles appartiennent à l’ordre des Rosales, dont les rosacées (Rosaceae, rose) et les rhamnacées (Rhamnaceae, argousier).
Le monde complexe et déroutant de la taxonomie des plantes
Arbre phylogénétique du cannabis,
de la classe (Eudicot), à l’ordre (Rosales)
L’ordre des Rosales appartient à la sous-classe (ou superordre) informelle des rosidées (Rosidae), un vaste clade contenant près d’un quart de l’ensemble des plantes à fleurs. Ces « rosidées » appartiennent à la classe des dicotylédones (anciennement Magnoliopsida) ou des eudicotylédones (dicotylédones vraies), qui est un membre de l’infra division des angiospermes (Magnoliophyta), qui à son tour appartient à la sous-division des spermatophytes (Spermatophytina) de la division des trachéophytes (Tracheophyta) appartenant elle-même à l’infra règne des streptophytes (Streptophyta) ou embryophytes (Embryophyta) (plantes terrestres), du sous-règne des chlorobiontes (Chlorobionta ou Viridiplantae).
Le phylum (embranchement) des chlorobiontes englobe les algues vertes ainsi que toutes les plantes terrestres ; avec les phylums des rhodophytes (Rhodophyta, algues rouges) et des glaucophytes (Glaucophyta, microalgues d’eau douce), il compose le groupe Archaeplastida, également appelé Plantae « lato sensu », qui fait référence aux « plantes au sens le plus large ». La question de savoir si le groupe Archaeplastida (archaeplastides) est en fait un clade supérieur comprenant les règnes des chlorobiontes, etc. est sujette à controverse.
Caractéristiques des différents taxons
Les archaeplastides contiennent tous des chloroplastes, qui produisent de l’énergie grâce à la photosynthèse ; en outre, les cellules des archaeplastides comportent des parois, habituellement faites de cellulose. Les chlorobiontes diffèrent des autres phylums du clade Archaeplastida en ce sens qu’ils produisent de la chlorophylle a et b, ce qui leur confère leur couleur verte caractéristique ; les rhodophytes et les glaucophytes produisent seulement de la chlorophylle a. Les embryophytes englobent toutes les plantes terrestres et sont censées s’être écartées des algues vertes il y a 540 millions d’années.
Les trachéophytes, ou plantes vasculaires, contiennent du tissu fibreux destiné à acheminer l’eau et les minéraux et englobent les mousses et les fougères ainsi que les plantes à fleurs. Les spermatophytes sont des plantes vasculaires qui produisent des graines et qui sont censées s’être écartées des plantes ne produisant pas de graines il y a environ 319 millions d’années. Les angiospermes sont classées ainsi en raison de leurs caractéristiques communes de plantes renfermant des graines dans des structures protectrices ; elles portent toutes des fleurs qui produisent par la suite des fruits contenant une graine et sont apparues dans le registre des fossiles il y a environ 192 millions d’années. Les eudicotylédones sont des angiospermes qui libèrent deux feuilles embryonnaires, par opposition aux monocotylédones qui n’en produisent qu’une seule ; les eudicotylédones présentent également un motif caractéristique à trois rainures sur leurs grains de pollen.
Le superordre des rosidées et la famille des rosacées
Les rosidées sont censées être apparues il y a environ 108 à 117 millions d’années et se caractérisent habituellement par leurs fleurs voyantes, les rosidées urticales étant une exception notable à cette règle. La recherche dans ce domaine a démontré que les divergences d’évolution les plus récentes tendent vers une apparence plus discrète à cause de la prévalence croissante de la pollinisation par le vent. L’ordre des Rosales englobe une très grande variété d’arbres, d’arbustes, de plantes rampantes et d’herbes à feuilles persistantes et à feuilles caduques : par exemple, la famille des rosacées contient une variété incroyable d’espèces importantes, notamment la pêche, la pomme, la fraise, l’amande et bien sûr la rose.
L’arbre phylogénétique du cannabis, des ordres aux sous-espèces
Les rosidées urticales relativement récentes
Censées être des ramifications relativement récentes de l’arbre phylogénétique, les rosidées urticales se caractérisent par leurs fleurs souvent banales et principalement unisexuées (bien que les fleurs d’orme soient souvent bisexuées). À l’instar des cannabacées, les urticales englobent les familles des urticacées (Urticaceae, ortie), des ulmacées (Ulmaceae, orme) et des moracées (Moraceae, mûrier ou figuier). Les fleurs mâles passent inaperçues et ne comportent aucun pétale, seulement des sépales ; les ovaires des fleurs femelles contiennent un seul ovule et ne produisent qu’une seule graine.
Les rosidées urticales présentent des grandes variations au niveau de leur morphologie et de leur biogéographie, et ont développé des facultés d’adaptation saisissantes. Ces plantes sont habituellement pollinisées par le vent, bien que plusieurs membres de la famille des moracées soient pollinisés par les insectes ; plusieurs espèces de la famille des orties possèdent la faculté unique de disperser leur pollen dans l’air par de véritables « explosions polliniques ». Leurs fruits peuvent être des akènes durs et secs, comme c’est le cas du cannabis ; des drupes charnues, comme le micocoulier ; des sycones pulpeux, unique chez les figuiers ; ou des grappes amalgamées comme la mûre. Il est intéressant de noter que plusieurs espèces de mûrier sont censées avoir des propriétés hallucinogènes légères, et que l’on peut tirer de leur écorce une fibre de haute qualité.
La classification confuse de la famille des cannabacées
Humulus (le houblon) a des feuilles
et une structure florale similaire à celles du cannabis
Les quelques 170 membres environ de la famille des cannabacées partagent quelques caractéristiques qui sont distinctes des urticales dans leur ensemble. L’analyse ADN a démontré qu’ils étaient tous de la même famille et que le genre Humulus (houblon) et le cannabis présentaient des similarités évidentes eu égard à leur structure florale. Tous deux contiennent des terpénoïdes, ce qui explique leurs parfums proches, mais le houblon est une plante grimpante alors que le cannabis est une herbacée. Le genre Celtis (micocoulier) est relativement différent : les espèces de micocoulier sont habituellement des arbres à feuilles caduques de grande taille, avec des feuilles simples, contrairement aux grappes de feuilles palmées que l’on retrouve chez le houblon et le cannabis. Les micocouliers ne sont habituellement pas dioïques ; bien que leurs fleurs soient habituellement unisexuées, on les trouve sur le même plant.
En dépit de ces nombreuses différences, les fleurs mâles de nombreuses espèces de micocouliers ont une ressemblance saisissante avec celles du cannabis. Parmi les autres similitudes entre les membres de la famille des cannabacées, on peut citer les feuilles à stipules (chez le cannabis, les stipules sont les deux petites pousses présentes à la base de chaque feuille) et les cystolithes, les cellules spécialisées de feuilles contenant des cristaux de carbonate de calcium.
Les cannabinoïdes sont-ils propres au cannabis ?
Fleurs mâles du celtis timorensis
Le genre Cannabis est apparemment le seul de la famille des cannabacées à contenir des cannabinoïdes. Certains éléments suggèrent que des composés semblables aux cannabinoïdes sont présents dans d’autres espèces végétales, en particulier l’échinacée (Echinacea), un membre de la sous-classe des astéridées (Asterid), et doivent par conséquent avoir évolué distinctement du cannabis pendant des millions d’années. Ceci semble suggérer l’existence d’un système protocannabinoïde chez un ancêtre commun des deux plantes, avant la séparation des clades des rosidées et des astéridées, il y a environ 126 millions d’années.
Étant donné la forte improbabilité de l’émergence subite d’une nouvelle espèce végétale contenant un système phytocannabinoïde pleinement fonctionnel, la seule explication plausible semble être une évolution graduelle de systèmes cannabinoïdes complexes à partir de lignées plus rudimentaires. Des traces d’espèces antérieures de cannabacées ont été découvertes dans des fossiles du crétacé remontant à quelque 93,5 millions d’années, mais aucune preuve ne nous permet de savoir à quel moment le genre Cannabis a divergé. Le fait qu’aucune espèce vivante apparentée au cannabis ne présente un système cannabinoïde est surprenant. Cependant, à mesure des progrès de la recherche, nous découvrirons peut-être d’autres plantes contenant des cannabinoïdes, ce qui nécessitera (peut-être) une remise à plat du système complexe et confus de classification végétale.
Un entrepreneur, inventeur d'une cigarette électronique au chanvre, a été reconnu coupable aujourd'hui à Marseille d'avoir utilisé du cannabis pour soigner ses troubles psychiques, mais dispensé de peine, une première pour ce type de malades selon son avocate. Sébastien Beguerie, 31 ans, était poursuivi pour la détention et l'usage à son domicile marseillais de dix-neuf plants de cannabis dont il a plaidé l'usage thérapeutique.
Sébastien Beguerie (à gauche) et Antonin Cohen (à droite) lancent une vaporette au cannabis issu de la production agricole légale de chanvre. LP/PHILIPPE LAVIEILLE
Il s'agit de «la première dispense de peine pour un prévenu atteint de troubles psychiques» et non d'une maladie entraînant des souffrances physiques, a précisé son avocate, Ingrid Metton, spécialisée dans ce type de dossiers. Devant le tribunal, Sébastien Beguerie a affirmé qu'il cultivait du cannabis pour traiter deux pathologies dont il souffre: des troubles de l'attention avec hyperactivité et une bipolarité.
En 2011, alors qu'il suivait un Master 2 en sciences des plantes au Pays-Bas - études sponsorisées par des producteurs de cannabis médical - il avait été traité avec du cannabis à visée thérapeutique. «De retour en France, les traitements chimiques administrés en ont fait un zombie», a plaidé Me Metton, citant le père du jeune homme qui l'avait «vu dépérir petit à petit». Sébastien Beguerie a fourni au tribunal des ordonnances de médecins luxembourgeois, français et hollandais lui prescrivant du cannabis médical.
Le procureur, Denis Devallois, avait requis quinze jours de prison avec sursis: «Il ne s'agit pas de ne pas prendre en compte la maladie, on peut exprimer de la compassion mais en l'état du droit positif, l'usage du cannabis, quels qu'en soient les motifs, demeure interdit en France», a-t-il rappelé.
Depuis 2013, l'usage médical du cannabis est reconnu par décret mais le seul médicament autorisé pour les malades de scléroses en plaques à crampes n'est toujours pas disponible, a précisé l'avocate. Le prévenu, Sébastien Beguerie, a par ailleurs maille à partir avec la justice depuis qu'il a fondé une start-up, KanaVape, qui ambitionnait de commercialiser en France une vapoteuse au chanvre. Celle-ci ne contenait pas, selon ses fabricants, de tetrahydrocannabinol (THC), principe psycho-actif du cannabis, mais le ministère de la Santé a menacé de l'interdire et le pôle santé publique du parquet de Marseille a ouvert en janvier une enquête pour exercice illégal de la profession de pharmacien.
Les investigations sont toujours en cours.
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En grève de la faim contre le retard du médicament au cannabis
Moins d'odeurs et plus d'effets, la cigarette électronique a quelques avantages pour les fumeurs de joints...
Parallèlement à l'essor de la cigarette électronique, "vapoter", "vapotage" et "vapoteur" font leur entrée dans Le Petit Robert 2015 - Kenzo Tribouillard AFP
La cigarette électronique, déjà prisée des ados (1), serait devenue un moyen détourné pour consommer du cannabis notamment aux Etats-Unis où près d’un lycéen américain sur cinq (18 %) serait concerné, selon une étude parue ce lundi dans la revue Pediatrics relayée par l’agence Reuters.
Les travaux (*) des chercheurs de Oberlin College (Ohio) laissaient ainsi apparaître que les plus jeunes étaient largement plus susceptibles que les adultes de s’adonner à la pratique, qui consiste à utiliser de l’huile de haschich ou de la cire infusée au THC (le Tétrahydrocannabinol, la substance active de la plante) pour vapoter. Une tendance observée chez les filles autant que chez les garçons, les facteurs socio-économiques n’ayant pas non plus d’impact sur les résultats.
Une forme vaporisable qui rend la substance plus puissante
Citée par Le Figaro, Megan Morean, qui a mené l’étude se montre surprise par les résultats : « Nous ne nous attendions pas à trouver des résultats si élevés, mais compte tenu de la popularité de l’e-cigarette et de l’ingéniosité des adolescents ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils n’associent les deux ». D’autant qu’associer e-cigarette et cannabis aurait surtout des avantages.
Ce mode de consommation occasionne certes moins d’odeur, puisque « la vapeur sent moins fort que la fumée des joints » rappelle la chercheuse, mais elle ajoute que « les formes vaporisables de cannabis sont souvent plus puissantes que le cannabis que l’on fume ».
Interrogé par le quotidien, Xavier Laqueille, professeur d’addictologie à l’hôpital Saint-Anne (Paris) préfère ne pas s’alarmer expliquant qu’en France, le vapotage de cannabis serait marginal en France, se résumant à « un ou deux cas sur toute l’activité du service [de son établissement] ».
(1) Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain, près de 2 millions d’élèves du secondaire (premier cycle) et du lycée ont essayé la cigarette électronique en 2014, un chiffre qui a triplé par rapport à 2013.
(*) Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont questionné 3.847 adolescents de du Connecticut, état de l’est américain autorisant le cannabis thérapeutique.
La révolution du cannabis se déroule partout dans le monde. Un nombre de plus en plus important de pays commence à réaliser l’inutilité de la Guerre Contre les Drogues. Et étrangement, le pays qui fut dans le passé considéré comme le plus tolérant sur le sujet du cannabis, semble pédaler dans la direction inverse. Il s’agit bien entendu des Pays-Bas.
L’une des victimes de cette guerre néerlandaise contre le cannabis est Johan van Laarhoven, un propriétaire de coffeeshop à la retraite résidant en Thaïlande. Le gouvernement néerlandais l’accuse de blanchir l’argent gagné en vendant du cannabis aux Pays-Bas, et d’investir les fonds récupérés par ce biais dans son pays d’adoption. Le Ministère Public a également amené les autorités thaïlandaises à mener leur propre enquête sur M. van Laarhoven et sa femme, et tous deux ont été conséquemment emprisonnés en Thaïlande sous des conditions horrifiantes, et ce durant les 13 derniers mois.
Toutefois, l’activité menée par les coffeeshops néerlandais est bien tolérée, sous certaines conditions. Acheter le stock utilisé dans le cadre des ventes est illégal, forçant donc ces coffeeshops à opérer dans une sorte de zone non-définie légalement parlant. M. van Laarhoven est-il donc à blâmer ?
Les autorités thaïlandaises ne disposant pas de suffisamment d’information sur la situation aux Pays-Bas, et sur la manière dont les hollandais appréhendent le cannabis, une délégation thaïlandaise a donc été invité en Hollande, dans le but de se familiariser avec l’approche locale.
Visionnez une mise à jour sur cette situation, par nos partenaires Cannabis News Network, couvrant les agissements de cette délégation thaïlandaise, ainsi que sa visite des coffeeshops locaux et du Hash Marihuana & Hemp Museum à Amsterdam.