Les Nouvelles Calédoniennes
Devant l’émergence d’une population de jeunes cancéreux, les pneumologues accusent l’intoxication précoce au cannabis. Soupçons confortés par la forte présence de métaux dans l’herbe cueillie en terrain minier.
Photo: Aurélien Lalanne/lnc.nc
Si la culpabilité du tabac n’est plus à démontrer, de forts soupçons pèsent désormais sur le rôle du cannabis dans le cancer du poumon chez les jeunes. En l’espace de cinq ans, 35 patients de moins de 45 ans ont été diagnostiqués de cette tumeur, dont 13 depuis le début de l’année sur le Caillou (Nouvelle Calédonie). C’est beaucoup pour un petit centre hospitalier comme celui de Gaston-Bourret. « Il se passe quelque chose sous nos yeux », alerte Hervé Levénès, pneumologue au CHT.
Même constat dans la profession libérale. La grand-messe de pneumologie et d’allergologie qui s’est close hier a été l’occasion de mettre un « petit coup de sonnette » sur un risque qui paraît « urgent ». « Ce phénomène bouleverse notre équilibre car ces malades sont plus jeunes que les médecins, et aussi jeunes que les infirmières qui les prennent en charge », déplore le médecin.
Un « rite initiatique »
Une étude rétrospective basée sur le service de pneumologie révèle l’apparition d’une nouvelle population de jeunes cancéreux. Ce qui frappe ? Des cancers « très agressifs », essentiellement chez les individus masculins (70 %), et d’origine mélanésienne (60 %). Quant à la province d’origine, elle « semble essentiellement du Nord ». Une disparité qui interroge sur « le déficit d’accès au soin ».
Ceci dit, pourquoi incriminer le cannabis ? Le recueil de données auprès des patients atteints trahit une histoire commune. « On a l’impression que tout se passe entre 11 et 13 ans » indique le pneumologue. Echec scolaire, désocialisation et déscolarisation à l’entrée au collège. Résultat : l’enfant « malheureux » se réfugie dans le « tabagisme intensif de cannabis » qui, outre ses effets anxiolytiques et antalgiques, présente l’avantage d’être gratuit dans certains lieux, puisque de « production locale ». A cela s’ajoute une forme de « rite initiatique ». Les médecins le savent, ces données « partielles » méritent d’être affinées par une étude épidémiologique et toxicologique, pour engager, à terme, une prévention ciblée du risque.
« Les liens sont difficiles à prouver entre le cancer bronchique et le cannabis (…). Nous n’avons pas d’outil robuste de mesure comme pour le paquet de tabac à l’année. Il n’en reste pas moins que l'inquiétude est majeure », assène Hervé Levénès. « On ne peut pas rester dans le doute », renchérit Bertrand Mellin, un de ses homologues du privé.
Produit d’une économie parallèle
Nickel, cobalt, chrome, manganèse : plus récemment, ce doute est conforté par la découverte de forte teneur en métaux toxiques dans la marijuana cultivée à proximité de terrain minier. « Certains taux sont nettement supérieurs à ce qu’on peut relever dans les tabacs les plus riches en métaux lourds », indique Yann Barguil, biochimiste du CHT. Certains échantillons, sur les 55 prélevés en Calédonie, présentent une teneur en nickel près de 500 fois plus élevée. Et comparé à « l’herbe » cultivée sur les terrains pollués du Nigeria, l’herbe calédonienne est « sans commune mesure. » Produit d’une économie parallèle au même titre que le tabac de contrebande, elle ne fait bien évidemment pas l’objet de contrôle de ses sols.
« Le cannabis est déjà toxique puisqu’il contient du goudron », ajoute le scientifique. « Les métaux viennent s’ajouter à sa toxicité, car lorsqu’ils sont brûlés, donc oxydés, ils prennent une forme volatile qui les rend encore plus réactifs. » Se pose dès lors la question d’éventuels autres vecteurs de contamination, dont les produits agricoles.
Un député Les Républicains veut nationaliser le cannabis Selon France Info, un élu de droite, conseiller d'un candidat LR à la primaire pour 2017, souhaiterait que le cannabis soit légalisé et vendu en pharmacie.
"Ce débat doit être ouvert." Les propos de Bruno Le Roux, chef de file du PS à l'Assemblée, n'avaient pas manqué de surprendre fin octobre. "À chaque fois que l'on cherche à ouvrir ce débat sur les drogues et le cannabis, c'est toujours le procès en laxisme qui l'emporte et qui fait que tout le monde recule", avait ajouté le député. On ne prononce pas "dépénalisation", on n'oserait souffler le terme de "légalisation", mais le vieux serpent de mer est relancé. L'initiative était déjà inattendue de la part du PS, habitué à louvoyer sur le sujet ; elle est plus surprenante encore venant d'un élu Les Républicains.
Selon France Info, un conseiller d'un candidat à la primaire pour 2017 développe cette idée peu habituelle à droite : il faut nationaliser le cannabis afin de le mettre en vente en pharmacie. "Le trafic de cannabis génère quatre milliards d'euros de produit intérieur brut, il alimente les réseaux de trafiquants, mais aussi ceux des terroristes. On ne va pas le dire [avant la présidentielle], poursuit le député. On le fera une fois élus. Et puis ça nous permet de trianguler la gauche." La gauche chez qui la dépénalisation est encore taboue, et qui maintient jusqu'à présent l'interdit.
Appelscha (Pays-Bas) - Là où trônait jadis une plantation de cannabis bio, il ne reste que les cinq plants tolérés par la loi... et des centaines de tomates! Les serres du Néerlandais Doede de Jong ont été vidées de leur précieux contenu par la police il y a cinq ans.
Le Néerlandais Doede de Jong dans sa ferme à Appelscha, un village du nord-est des Pays-Bas, le 19 novembre 2015 afp.com/NICOLAS DELAUNAY
Mais ce fier militant, défenseur d'une légalisation du cannabis, qu'il cultive depuis plus de 40 ans, garde le sourire. Il vient de remporter une bataille juridique qui, si elle fait des émules, pourrait bouleverser la culture de cette plante aux Pays-Bas.
Malgré un verdict de culpabilité, une Cour d'appel a refusé le 29 octobre de lui imposer une peine, arguant que le but de ce hippie autoproclamé était distinct de celui des criminels.
"Je fais cela par principe car je crois fermement aux vertus récréatives et médicinales du cannabis", affirme ce grand gaillard de 66 ans aux yeux bleu pétillants, un brin d'herbe coincé dans sa chevelure blanche ébouriffée.
"C'est la première fois qu'un juge montre du respect pour ma démarche, c'est une grande victoire", remarque-t-il.
Cet homme au foyer d'Appelscha, un village du nord des Pays-Bas, habite une ancienne ferme isolée au milieu des champs, "pour se rapprocher de la nature". L'eau courante n'y a été installée que récemment et il y produit aussi de l'huile de cannabis.
- Coffee shops -
La vente dans les coffee shops de moins de 5 grammes de cannabis et la culture de moins de 5 plants ont été décriminalisées aux Pays-Bas en 1976. Pourtant, la culture et la vente en gros restent interdites et sont donc aux mains du crime organisé.
Mais disposition fait l'objet d'un vaste débat aux Pays-Bas car elle oblige les coffee shops à se fournir auprès de criminels. Les appels à réguler la culture sont légion.
L'Association néerlandaise pour la légalisation du cannabis (VOC), elle, s'est dite très satisfaite du jugement et espère voir un changement à plus long terme. "Nous sommes très heureux de cette évolution car il y a une véritable question sur la table : +la culture rentre-t-elle dans le cadre de la loi sur le cannabis '+", dit Derrick Bergman, porte-parole de la VOC. "Nous pensons que oui".
Mais pour Deborah Bruin, spécialiste de la législation sur les drogues douces à l'université d'Amsterdam, si "la décision des juges d'appel de Leeuwarden est très intéressante", il est toutefois "trop tôt pour savoir si une tendance est en train de se dessiner". "Il faut attendre de voir ce que d'autres juges décideront", dit-elle.
Les partisans d'une régulation assurent que celle-ci permettrait de mieux contrôler la qualité du cannabis vendu, de réduire les risques d'incendie liés aux plantations illégales et de rapporter de l'argent à l'Etat via des taxes.
De nombreuses municipalités, dont Amsterdam, Rotterdam, Utrecht ou Eindhoven, ont signé un manifeste en vue d'une régulation au niveau local et se préparent à un possible changement futur.
Le parlement, invité à se prononcer sur une motion à ce sujet, a pour l'instant refusé de modifier la pratique actuelle, mais seulement une très courte majorité de voix (75 députés contre 70).
Ces municipalités ont répété leur appel lundi, estimant les lois actuelles "intenables" et réclamant des licences pour les producteurs, afin de casser "l'emprise" des groupes criminels.
Le gouvernement actuel n'a pourtant pas l'intention de légiférer. Il estime qu'une régulation ne permettra pas d'endiguer la criminalité, car, dit-il, "une majorité" de la production est destinée à l'exportation.
- Cannabis bio -
La politique de tolérance envers les drogues douces, adoptée aux Pays-Bas dans la foulée du mouvement hippie, envisageait une vente limitée, destinée à des consommateurs locaux.
"Ce n'est que plus tard que c'est devenu un business gigantesque pour les coffee shops, avec le besoin de production que cela entraîne", assure à l'AFP Deborah Bruin.
Les Pays-Bas comptent près de 600 coffee shops, qui génèrent chaque année des centaines de millions d'euros de revenus, grâce aux touristes notamment.
Les arguments de M. De Jong, qui dit avoir produit à petite échelle (quelques centaines de plants), ont fait mouche auprès des juges. La Cour d'appel de Leeuwarden (nord) a noté que le sexagénaire ne vendait qu'à un coffee shop de sa région et n'avait utilisé que des "produits biologiques". Et les juges ont eu "l'impression que le suspect n'a pas agi dans le but de s'enrichir".
"Au vu de la manière dont je cultive et les raisons pour lesquelles je le fais, je suis le cultivateur idéal", soutient M. De Jong.
A Groningen (nord), un tribunal avait déjà rendu en 2014 un jugement comparable à celui de Leeuwarden : les juges avaient émis un verdict de culpabilité tout en critiquant la loi et en refusant de sanctionner les coupables, qui ne se cachaient pas et déclaraient leurs revenus au gouvernement. La décision avait toutefois été inversée en appel, et les cultivateurs condamnés à des peines de trois mois de prison avec sursis.
A Appelscha, les serres de Doede de Jong, trouées à certains endroits, portent les stigmates du temps passé. Il les arpente en se remémorant les décennies consacrées à prendre soin de plus de 20 espèces de cannabis. "J'étais un hippie, et dans un certain sens je le suis encore", sourit-il.
Faut-il oui ou non débattre sur la dépénalisation du cannabis ? Certains sont plutôt pour une discussion, comme Bruno Le Roux ou Christiane Taubira. "Je ne sais pas si c’est tentant, mais je pense qu’il n’est pas acceptable de ne pas y réfléchir. Or, pour l’instant, il y a une espèce d’intimidation sur le sujet", estimait par exemple la ministre de la Justice en juillet. Certains, en revanche, sont farouchement contre. "On peut débattre, mais le débat est clos", avait ainsi répondu, mi-juillet, Manuel Valls.
Photo JEAN-MICHEL MART
Pendant que ceux-là discutent sur l'opportunité ou non de débattre, Anne-Yvonne Le Dain, elle, est déjà en train de sortir ses feuilles à rouler. Enfin presque...
La députée PS est depuis longtemps favorable à une légalisation contrôlée du cannabis dans la sphère privée. Vendredi 27 novembre, à l'Assemblée nationale, elle a de nouveau évoqué le cas de la marijuana, comme l'a repéré l'internaute @elbrix :
L'élu socialiste a également parlé de sa jeunesse - et de ses écarts. Voici ce qu'elle a déclaré selon le compte-rendu de séance disponible sur le site de l'Assemblée nationale :
Ce à quoi le député Philippe Goujon a rétorqué :
Si Anne-Yvonne Le Dain a parlé ainsi de son passé, c'est parce qu'elle "plaide pour que la première infraction soit sanctionnée par une amende de cinquième classe, de manière que le procureur de la République soit saisi et qu’un accompagnement par la société puisse être diligenté".
Elle a ajouté :
En novembre 2014, la députée PS et co-auteur d’un rapport parlementaire sur l’évaluation de la lutte contre l’usage de substances illicite, se disait favorable à une légalisation contrôlée du cannabis dans la sphère privée. "On est face à une situation de fait. On n'arrêtera pas ce déploiement du haschisch en France.
Je suis une députée qui a fait un travail d'évaluation, ce n'est que ma parole et mon opinion. On pourrait imaginer une vente sous contrôle de l'Etat", disait-t-elle.
L'Assemblée nationale a voté ce vendredi une extension du cadre légal pour les dépistages de stupéfiants ou d'alcoolémie au volant, dans le cadre de l'examen en nouvelle lecture du projet de loi sur la Santé.
Illustration. Gendarmes et policiers pourront désormais pratiquer des dépistages d'alcoolémie et de drogue «même en l'absence d'accident de la circulation, d'infraction ou de raisons plausibles de soupçonner un usage de stupéfiants». (LP/Fabienne Huger)
«Il s'agit de renforcer nos objectifs de prévention», a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine en présentant son amendement, qui a été adopté par la suite.
Le Code de la route ne permet pas actuellement aux forces de l'ordre de réaliser d'initiative des dépistages de stupéfiants en bord de route. Ces dépistages ne sont réalisés de façon obligatoire qu'en cas d'accident corporel de la circulation routière.
Par l'amendement voté, gendarmes et policiers pourront pratiquer de tels tests «même en l'absence d'accident de la circulation, d'infraction ou de raisons plausibles de soupçonner un usage de stupéfiants».
Concernant les tests d'alcoolémie, ils ne sont possibles à ce jour qu'à la condition qu'une infraction relative à la vitesse, au port de la ceinture ou au casque ait été constatée. Et ce dépistage est obligatoire pour les infractions punies d'une peine complémentaire de suspension du permis de conduire.
L'amendement vise ainsi à donner la possibilité de réaliser un dépistage d'alcoolémie pour toute infraction au Code de la route constatée et non plus en fonction d'une liste limitative.
Bonjour à tous les cannawedeuses et cannaweedeurs,
En cette automne 2015 et pour faire comme l'année dernière, nous aider à attendre Noël dans la joie et la bonne humeur, toute l'équipe de LaCentraleVapeur s'est creusée la tête très fort pour la création d'un jeu concours accessible à tous les forumeurs.
Encore plus fort cette année d'ailleurs !
Trois lot à gagner cette fois-ci, pour faire toujours plus, comme dans les bonnes pub
1er prix - Un vaporisateur portable SURPRISE pendant encore quelques jours, d'une valeur de plus de 100€.
2ème prix - Un bon d'achat de 40€
3ème prix - Un bon d'achat de 20€
Durée du concours, du 1er décembre au 25 décembre.
Envoi des cadeaux par le père noël entre le 28 et le 30 décembre car le 26-27 c'est le weekend.
Principe du concours:
Combien d'embout buccaux de vaporisateurs flowermate sont présents dans la photo en lien ci-dessous?
Vous l'aurez peut-être deviné, bien que la photo soit très légèrement coupée en bas tous est visible sauf...les embouts en-dessous des embouts du dessus
Une réponse par membre, à poster ici à partir du 1er décembre svp.
Un gagnant sera tiré au sort parmi ceux qui ont trouvé la bonne réponse.
Si 3 réponses identiques, alors les lots seront attribués par date de participation.
Si personne n'a trouvé le bon numéro, alors ce sont les 3 chiffres les plus proches qui seront choisis, par date de participation là aussi.
Pour la troisième année, «Libération» s’associe à la Global Drug Survey, enquête internationale sur les drogues auprès des usagers. Au cœur de l’édition 2016, la répression et ses effets.
Manifestation pour la légalisation du cannabis, à Paris le 9 mai. Photo Albert Facelly pour Libération
Et si, pour définir des politiques de prévention sur les drogues, on écoutait d’abord les usagers ? C’est l’idée de la Global Drug Survey (GDS), une grande enquête qui donne la parole aux consommateurs, de façon anonyme et confidentielle. Quelles drogues prenez-vous ? A quelle fréquence ? A quel prix ? Que faites-vous quand ça se passe mal ? Où l’achetez-vous ? Votre avis compte (1), il permettra de mieux connaître les usages, de renseigner les experts et les politiques et, finalement, d’inspirer des conseils de précaution dont vous serez les premiers bénéficiaires.
Libération est, pour la troisième année consécutive, le média français associé à ce projet qui couvre une vingtaine de pays. Cette année, 102 000 personnes ont participé à l’enquête, dont 8 696 en France (âge moyen : 29 ans). 94 % d’entre elles avaient déjà pris une drogue illégale, mais l’enquête s’intéresse aussi aux drogues légales : alcool, tabac, médicaments sur ordonnance… Alors participez !
Mieux connaître les usages
N’étant pas basée sur un échantillon déterminé, la GDS ne délivre pas de résultats représentatifs. Mais elle éclaire sur les pratiques, pas toujours bien connues. Car si l’usage de drogues est un phénomène massif, il évolue très vite, souvent sans que l’on puisse mesurer ces changements. Pour mieux le documenter, «il faut donner la parole à ceux qui les connaissent le mieux : les consommateurs», estime Adam Winstock, le psychiatre londonien à l’origine de la GDS.
Les politiques de prévention, selon lui, s’intéressent surtout «à une minorité d’usagers qui ont développé une dépendance», ignorant ceux qui «aiment boire et prendre des drogues» pour le plaisir. Or, la plupart des consommateurs «ne subissent pas de conséquences graves» de leur usage. Ils réduiraient mieux les risques si les messages officiels ne les enjoignaient pas à l’abstinence. Laquelle n’a guère de sens, sauf pour le tabac : «Ne pas en fumer est un excellent conseil de santé, car le risque d’addiction est plus grand que pour la majorité des drogues, et un usage même faible accroît les risques de maladie du poumon et de cancers, explique Winstock. Mais pour la plupart des autres drogues, le concept de tolérance zéro a une efficacité zéro.»
Prendre des drogues, c’est prendre des risques. Il convient donc de respecter des règles, estime le spécialiste des addictions : «Comme pour conduire une voiture, on peut appliquer certaines règles pour rester en sécurité.» Ces règles, la GDS en a déjà consigné dans un «code de bonne conduite», le High-Way Code (jeu de mots sur high, qui signifie «haut» mais aussi «défoncé»). Disponible - en anglais uniquement - sur son site, il est farci de conseils en fonction des produits (cannabis, alcool, LSD, kétamine, etc.).
La GDS offre d’autres services : pour savoir si l’alcool nous rend insupportable (Onetoomany.co, «un coup de trop»), mesurer sa consommation de drogues (Drugsmeter.com) et d’alcool (Drinksmeter.com). La GDS édicte aussi des règles de précaution pour les usagers de cannabis, basées sur les réponses de 40 000 d’entre eux (www.saferuselimits.co). Tout ceci est uniquement en anglais, mais pas de panique : pour des conseils en français, le site officiel dépendant du ministère de la Santé (Drogues-info-service.fr) est très bien fait.
Les thèmes de la GDS 2016
Pour affiner son travail, la GDS 2016 a besoin de vos avis sur différents thèmes. D’abord, l’évolution des prix des drogues. Elle veut aussi savoir si la pureté accrue de certains produits (cocaïne, MDMA), combinée à une minimisation de leur dangerosité, accroît le risque pris par les consommateurs. Autre objectif cette année : détecter les nouvelles substances sur le marché, ainsi que les techniques de consommation novatrices, comme la vaporisation (pour le tabac et les substances illégales). Les nouvelles zones de commercialisation (Internet officiel, darknet) seront aussi explorées.
La GDS 2015 a mis au jour quelques tendances : la consommation préoccupante d’alcool en France, le retour en grâce de l’ecstasy, l’attrait toujours fort pour la cocaïne malgré sa très mauvaise qualité, le risque des médicaments sur ordonnance, la vente de plus en plus répandue sur Internet, l’essor des NPS (nouveaux produits de synthèse), le danger du cannabis de synthèse.
L’impact de la répression
La GDS veut également mesurer l’effet dans le monde de la dépénalisation des usages, notamment sur le cannabis. Bonne idée. Sauf qu’en France, c’est l’inverse que l’on mesure, comme le démontre une enquête fouillée de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) d’octobre 2015.
«En deux décennies (1990-2010), les interpellations d’usagers ont été multipliées par sept pour le cannabis», explique la chercheuse de l’OFDT Ivana Obradovic. Contrairement au discours officiel prétendant que la justice cherche surtout à faire tomber des réseaux, les consommateurs sont les plus visés : «L’activité des forces de l’ordre est centrée sur la lutte contre la demande», note la chercheuse.
Depuis 1970, les interpellations d’usagers ont augmenté «trois fois plus vite» que celles d’usagers-revendeurs et de trafiquants. Et parmi les consommateurs, on cible ceux de cannabis : en 1985, ce produit représentait 40 % des interpellations. Aujourd’hui, 90 %.
Ivana Obradovic rappelle tout l’intérêt d’interpeller des consommateurs : ces infractions étant élucidées dès qu’elles sont constatées, elles permettent de faire remonter le taux d’élucidation, qui «peut ainsi atteindre, et même dépasser, 100 %». Car lorsqu’on interpelle un usager, on constate parfois d’autres infractions.
Alors n’hésitez pas si vous aussi vous avez été arrêté, participez à la GDS, qui en tirera les leçons. Notamment celle-ci : quel est l’effet de cette politique ? L’étude de l’OFDT laisse songeur. Même si, en 2013, 163 497 personnes ont été mises en cause pour usage de stups, plus 17 702 pour usage-revente, cela représente «moins de 4 %» des usagers de cannabis. Dont le nombre, en augmentation, atteint 4,6 millions de personnes en France, selon les estimations.
L’accroissement des interpellations n’a donc pas d’impact sur la consommation - une donnée vérifiée par de nombreuses études. Et ce, bien que cette hausse s’accompagne de sanctions accrues. Les classements sans suite sont de moins en moins fréquents, le taux de réponse pénale est passé de 79 à 97 % entre 2001 et 2013.
Dans les condamnations pour affaires de stups, la part de l’usage a triplé entre 2002 et 2013, passant de 22 à 59 %. En 2013, 33 645 personnes ont été condamnées pour usage (en majorité du cannabis) en infraction unique. Soit «6 % des condamnations délictuelles prononcées sur une année». En 2014, 102 000 affaires d’usage ont occupé les tribunaux.
Une contravention pour le premier usage ?
Le système actuel engorge la justice sans régler le problème. Certes, le gouvernement a mis en place, le 15 octobre, la «transaction pénale» qui permet, après accord du parquet, de proposer une amende pour usage simple. Cela ne signifie pas que la justice sera plus clémente, ou que l’on va vers la dépénalisation.
Car la gauche se montre bien plus répressive que ne le fut la droite, et refuse de corriger le tir, de peur de passer pour laxiste. L’opposition, elle, se veut plus pragmatique. En septembre, le Sénat - à majorité de droite - a adopté un amendement au code de la santé publique proposé par Les Républicains : il punirait «la première infraction» d’usage d’une simple contravention de troisième classe, «accompagnée des coordonnées des centres spécialisés de soins aux toxicomanes les plus proches». Cela remplacerait la sanction actuelle (maximum d’un an de prison). En 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait déjà proposé pareille modification, avant de faire machine arrière.
Mais l’Assemblée nationale, à majorité de gauche, devant laquelle le projet de loi santé doit revenir en discussion, acceptera-t-elle cette modification ? Pas sûr. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’y oppose, car ce «serait un mauvais signal à adresser». Si vous voulez que cela change, donnez votre avis dans l’enquête GDS.
Les consommateurs de marijuana thérapeutique en Ontario peuvent désormais utiliser en toute légalité des vaporisateurs à peu près partout dans la province.
Le gouvernement libéral de la province a discrètement exempté ces usagers cette semaine d'une loi interdisant l'usage de cigarettes électroniques partout où les cigarettes régulières sont interdites.
Vaporisateur pour marijuana thérapeutique. Photo : ICI Radio-Canada
Cela signifie que les usagers de marijuana thérapeutique pourront utiliser un vaporisateur dans les restaurants, au travail et sur les terrains de jeu.
La ministre associée de la Santé et des Soins de longue durée, Dipika Damerla, a indiqué que malgré l'exemption pour les usagers de marijuana thérapeutique, les propriétaires de restaurants et les employeurs pourront tout de même leur interdire de fumer dans leurs établissements.
La ministre a affirmé que la mesure voulait faire en sorte que les gens malades ou en grande souffrance puissent prendre leurs médicaments prescrits lorsqu'ils en ont besoin.
Jonathan Zaid, le fondateur d'un groupe pour l'accès équitable à la marijuana thérapeutique au Canada, a dit croire que la réglementation ne changeait pas grand-chose étant donné que les usagers de marijuana médicale pouvaient déjà fumer « à peu près » partout avant que la loi sur les cigarettes électroniques ne soit adoptée en mai dernier.
Dans un projet de loi, le Ministre de la Santé allemand recommande la régulation de la culture et de la distribution du cannabis par un organisme d’état, pour traiter les patients médicaux.
Les malades ayant en premier accès au cannabis médical seraient ceux souffrant de fortes douleurs.
Le cannabis thérapeutique serait disponible sous ordonnance et remboursé par les assurances. Les patients ne seraient en revanche toujours pas autorisé à faire pousser du cannabis chez eux.
Jusqu’ici, 400 personnes en Allemagne ont eu le droit d’accéder légalement à du cannabis, sur leurs propres deniers, et principalement des personnes souffrant de cancer en phase terminale, avec du cannabis venant des Pays-Bas.
Les propositions d’établir une production de cannabis contrôlée par l’Etat en Allemagne font partie de nombreux débats au sein du gouvernement allemand, et s’ajoutent à l’augmentation attendue de patients traités par du cannabis dans le futur. Et importer officiellement du cannabis des Pays-Bas est long, les patients doivent parfois attendre plusieurs semaines. Cette Agence nationale du cannabis déterminerait le prix que les compagnies d’assurance auraient à payer.
Le projet de loi serait prêt à être relu par la Chancellerie allemande, et un changement dans les lois sur les stupéfiants est attendu par le Parlement dans les mois à venir. On ne sait pas quand les premiers patients pourront cependant bénéficier de ces changements de loi.
Début 2015, Marlene Mortler, la Commissaire fédérale sur les médicaments, avait plaidé pour permettre aux patients à maladie chronique et souffrant de fortes douleurs d’accéder à du cannabis via leur assurance maladie, plutôt que le payer de leur poche.
« C’est notre but dans le futur, plus de personnes en Allemagne devraient avoir accès à du cannabis comme médicament » avait dit Mme Mortler en février. « Nous voulons amener cette loi au Bundestag [le Parlement allemand] à la fin de l’année pour qu’elle prenne effet en 2016 ».
La possession, la culture et la vente de cannabis sont toujours interdites en Allemagne.
Lundi 23 novembre 2015, l’évènement Amsterdam Unity Cup démarre. Juste après celui-ci, la première édition de l’International Culture Convention démarre également à Amsterdam, et est sponsorisée par Sensi Seeds. Tous les détails ici.
Sensi Seeds est ravie d’annoncer que bien que la High Times Cannabis Cup ait décidé après 25 ans de ne plus organiser de Cannabis Cup à Amsterdam, de nouvelles options sont disponibles.
La première Amsterdam Unity Cup a démarré avec 14 coffeeshops participants. Les juges pourront tester tous les produits en lice jusqu’au 25 novembre, et pourront clôturer chaque jour dans la salle de concert amstellodamoise Melkweg, dans laquelle des soirées seront organisées. Le Cannabis College sera également présent, et vérifiera que les votes sont effectués dans les règles. Le 25 novembre, la cérémonie de remise des prix aura lieu au Melkweg, à 20h00. Jetez un œil sur le site web de l’évènement pour plus d’informations et pour la liste des soirées organisées.
International Culture Convention
Une fois la Unity Cup finie, l’International Culture Convention prend place, du 26 au 29 novembre. L’évènement comporte des compétitions publiques et « d’élite », et de nombreuses célébrations seront disponibles, ainsi qu’une exposition et des séminaires qui auront lieu au Radion, à Amsterdam. Le Cannabis College disposera d’un stand durant l’exposition, et Sensi Seeds sponsorisera les séminaires qui auront lieu le vendredi (thèmes médicaux et politiques), et samedi (culture).
Les thèmes couverts durant ces deux jours incluront « Comment cuisiner/extraire du cannabis, et les bénéfices médicaux » et « Vaporiser, et la technique Rosin », ainsi qu’une conférence de la part de Nol van Schaik, entrepreneur et propriétaire de coffeeshops, un Q&A avec James Burton, et une présentation de la part de Mila, la Reine du Hash d’Amsterdam.
Consultez leur site web pour plus d’informations.