REPLAY / INVITÉ RTL - Éviter le tabac et préférer l'inhalation : avec ces mesures, le pneumologue souhaite rendre la consommation de cannabis moins toxique qu'elle ne l'est aujourd'hui en France.
Une série de propositions choc qui devrait relancer le débat sensible sur la dépénalisation du cannabis. Mercredi 14 janvier, Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière, a énoncé plusieurs mesures possibles pour lancer une façon plus saine de consommer du cannabis. Son constat est simple : l’interdiction sera toujours contournée, puisque près d’un jeune sur deux en fume en France. Autant faire en sorte, donc, que la drogue soit consommée de la manière la moins dangereuse possible.
“La France est vraiment le mauvais élève, et il y a un lien entre le type de législation et la forte consommation”, estime Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpetrière. “Pour l’instant, j’observe que depuis le vote de la loi Evin, on constate une baisse de 50% de vente de cigarettes par Français, une baisse de 25% de vente d’alcool mais une augmentation de 20% de la vente de cannabis. Parce le cannabis est soumis à une législation totalement inadaptée, pas du tout pragmatique et qui ne marche pas”, argumente-t-il.
Supprimer le tabac en le remplaçant par des feuilles de cannabis
Sa première recommandation est d’abord de supprimer le tabac que l’on retrouve dans un joint, mélangé à la résine de cannabis, car cela entretient la dépendance à la nicotine. Il s’agirait par exemple de le remplacer par des feuilles de cannabis ou des plantes à fumer, à l’image de celles que l’on peut trouver dans les coffee shops aux Pays-Bas.
Autre danger selon le pneumologue : la fumée, extrêmement toxique pour les bronches. “Cela abîme le poumon, donne des bronchites chroniques, et augmente les risques de cancer du poumon et de maladies cardio-vasculaires”, explique le Dr Dautzenberg. Selon le médecin, il vaudrait donc mieux inhaler le cannabis sous forme liquide à l’aide de gros vaporisateurs ou d’objets ressemblant à la cigarette électronique.
"Les pétards électroniques, quant à eux, ne marchent pas bien pour l'instant", rappelle le médecin. "Dans ces objets qui ressemblent effectivement à des cigarettes électroniques, on ne met pas vraiment du cannabis mais certains cannabinoïdes de synthèse dont on se connaît pas tous les effets sur la santé", prévient le Dr Dautzenberg.
Mais au-delà de ces préconisations, qu’il présentera également au congrès de pneumologie fin janvier à Lille, Bertrand Dautzenberg souhaite qu’au lieu de criminaliser la pratique du cannabis, on la réglemente de façon très stricte, stratégie plus efficace selon lui pour dissuader les consommateurs, lutter contre les trafics et faire disparaître les produits les plus dangereux.
Afin de participer au tirage au sort qui désignera les 10 gagnants, en exclusivité, d'un paquet de la nouvelle génétique Sensi Seeds, Il vous suffit de vous inscrire sur le topic dédié !
Un tirage au sort permettra de designer les 10 heureux élus qui pourront grower cette variété avant tout le monde.
A vos claviers, vous avez jusqu'au 20 janvier à minuit, date de clôture des inscriptions ! Le résultat sera annoncé sur le topic unique Sensi Seeds peu après !
sont heureux de vous annoncer en exclusivité la sortie d'une nouvelle variété.
Cette variété, "Old School" , à dominance sativa ( Haze ? ), ne sort qu'en régulière ( à la différence de l'autre variété qui sortira en régulière et féminisée, mais nous vous en dirons plus prochainement ).
Nous ne pouvons vous en dire plus concernant cette génétique, si ce n'est son nom !
Cette variété porte le nom de Eagle Bill, en hommage à un ami proche de Ben Dronkers : Eagle Bill Amato et sera disponible en boutique dés le début de février !
Le pionnier de la vaporisation
Voir la pièce-jointe : Eagle Bill_0.jpg
(US, 1942 –2005)
Voir la pièce-jointe : eagle-vaporizer-bill.jpg
Voir la pièce-jointe : vapo eagle bill.jpg
Connu comme « le pionnier de la vaporisation », Eagle Bill était un homme doux et plein de sagesse qui a consacré sa vie à promouvoir la vaporisation comme étant le moyen le plus sain et le plus efficace d’utiliser le cannabis. C’est vers 1990 que Ben Dronkers, propriétaire du musée, fait part à son ami de l’idée de vaporiser du cannabis. Ben est tellement impressionné par le prototype de vaporisateur confectionné ensuite par Eagle Bill qu’il décide d’en faire un élément permanent du musée du Haschich, de la Marijuana et du Chanvre.
En 1993, Eagle Bill devient le démonstrateur du vaporisateur du musée et le guide enthousiaste de l’univers fantastique de la vaporisation. Une vitrine évoquant la vie et le travail d’Eagle Bill fait aussi partie de l’exposition sur la vaporisation au Hash Marihuana & Hemp Museum.
A cette occasion nous sommes heureux de vous proposer de gagner en avant première, un paquet d' Eagle Bill pour dix d'entre vous ! Pour participer, il vous suffit d'aller sur le topic concours dédié et de vous inscrire. Un tirage au sort sera fait parmi les membres participants afin de désigner les 10 heureux gagnants. Le résultat sera annoncé sur le Topic unique Sensi Seeds
La proposition de la nouvelle présidente de la région Ile-de-France est loin de faire l’unanimité dans les lycées : Valérie Pécresse a confirmé dimanche son intention de mettre en place dès 2016 des tests salivaires de dépistage de consommation de drogue dans les 470 établissements franciliens.
Le lycée Rodin, dans le 13e arrondissement de Paris. (Laurine Benjebria/JDD)
Ils ont entre 15 et 18 ans, révisent leurs devoirs, le baccalauréat ou les prochains concours pour les écoles supérieures. Pour se relaxer ou faire la fête, certains lycéens choisissent de fumer du cannabis de manière plus ou moins régulière. A la sortie de leurs cours ou pendant leur pause déjeuner, lorsqu’ils discutent des tests salivaires voulus par Valérie Pécresse, les jeunes franciliens laissent échapper de larges sourires et des rires amusés. Si certains accueillent d’un bon œil cette mesure, la plupart des élèves y voient une mauvaise manière de se pencher sur le problème de la drogue.
Une mesure qui a du mal à passer auprès des lycéens
Sous la pluie battante, Valentina sort du lycée Louis-le-Grand, le sac Longchamp sur l’épaule. L’élève de 17 ans aux cheveux noirs bien lisses admet avoir déjà fumé du cannabis, mais pour elle, la mesure de Valérie Pécresse ne devrait pas s’appliquer à tous les établissements : "Ici, les élèves sont hyper craintifs, ils ont peur des répercussions donc cette mesure pourrait marcher, mais seulement ici car on n’est pas dans une cité!"
La drogue est cependant loin d’être l’apanage des lycées de banlieues et de cité, bien au contraire. A quelques mètres de Louis-le-Grand se dresse le Lycée Henri IV et le discours n’est déjà pas le même. "Beaucoup de gens fument du cannabis ici, ça vient avec le stress des cours!", confie Médéric. Cet élève en littérature est un habitué de la fumette. Pour le jeune blond de 17 ans, la consommation de drogue est indissociable des cours. "Le cannabis, ça me permet de me relaxer, de mieux dormir et de ne pas penser à tout ce qui m’attend dans la semaine."
Le lycée Henri IV, dans le 5e arrondissement de Paris. Laurine Benjebria/JDD
A quelques pas de lui, Mihaela, 17 ans, salue avec enthousiasme cette mesure : "Ca réduira la consommation de ceux qui fument et ça en empêchera plusieurs de commencer. A 14 ans, j’ai voulu essayer par curiosité, mais si j’avais eu un test salivaire à l’école, je ne l’aurais pas fait." Avant d’arriver en France, l’adolescente vivait en Moldavie, où les campagnes de sensibilisation sont moins nombreuses qu’en France, et "pourtant on fume beaucoup moins là-bas qu’ici, même des cigarettes.
La société moldave critique beaucoup plus la drogue, alors qu’ici c’est banalisé." Lutter contre la banalisation du cannabis au lycée, tel est bien l’objectif de Valérie Pécresse. La nouvelle présidente de région s’inquiète des conséquences que peut avoir la consommation de drogue à savoir "la démotivation, le décrochage et l’échec", comme elle l’expliquait au Parisien en novembre dernier.
"Cette mesure aura des effets pervers"
Pour d’autres lycéens, l’accueil de la mesure est plus catégorique : "C’est de la merde!", laisse échapper Juliette. La lycéenne de 15 ans fume déjà du cannabis plusieurs fois par semaine. En seconde générale dans le 13e arrondissement de Paris, l’adolescente doute des effets positifs de cette mesure. "Peut-être que si mes parents étaient informés de ma consommation de drogue, je fumerai moins, mais ça ne m’empêchera pas de fumer. Je trouverais d’autres moyens." Trouver d’autres endroits, se cacher ou fumer seulement en début de week-end, les étudiants ont déjà réfléchi à différentes techniques pour éviter les tests de dépistage positifs.
Les tests salivaires ne semblent pas inquiéter ces lycéens qui ont plutôt peur des effets pervers que cela pourrait entraîner. "On met des bâtons dans les roues des fumeurs, mais ça ne réglera pas le problème. Au contraire, ça risque de créer des effets pervers. Si on commence à faire de l’école un lieu de répression, le taux d’absentéisme et de déscolarisation risque d’augmenter", s’inquiète Médéric.
Le lycée Louis Le Grand. Laurine Benjebria/JDD
Ils sont nombreux à évoquer les répercussions que pourrait avoir cette mesure. Le problème du tabagisme passif est sur les lèvres d’une grande majorité des lycéens. Tous décrivent une situation d’injustice pour ces adolescents qui risqueraient autant que les fumeurs réguliers. Matthieu, étudiant en Terminale scientifique, s’inquiète pour sa part des relations familiales qui pourraient pâtir des avertissements des tests salivaires positifs.
"Avertir les parents, ça peut détruire des relations parents/enfants, à un âge où on en a terriblement besoin. Et si en plus on commence à créer des statistiques selon les lycées, on va commencer à juger un lycée simplement sur ça."
Des campagnes de sensibilisation tardives qui ne sont pas prises au sérieux
S’ils doutent de l’efficacité des tests salivaires, les lycéens ne sont pas non plus entièrement satisfaits des campagnes de prévention et de sensibilisation qui leur sont données depuis le collège. "Les campagnes de sensibilisation ne sont jamais prises au sérieux au lycée. On en rigole et c’est limite si cela ne nous donne pas envie d’essayer la drogue", avertit Matthieu, ses 17 ans. Au lycée Rodin, Eva dépeint un décalage entre ce qu’elle entend dans les campagnes de sensibilisation et ce qu’elle voit au sein de son entourage. Elle ne s’inquiète pas pour autant de la consommation de drogue de ses amis : "Fumer du cannabis, c’est hyper personnel et c’est un effet de mode. Oui certains vont vraiment tomber dans la drogue, mais ils seront plus nombreux à arrêter avec le temps. Ça dépend de chacun, on ne peut pas juger sur l’ensemble des élèves de la région."
Le lycée Claude Monnet, dans le 13e. Laurine Benjebria/JDD.
Ces campagnes de sensibilisation données par la médecine scolaire ou par des officiers policiers permettent de mettre en avant les risques judiciaires, médicaux et scolaires liés à la drogue. S’ils apprécient ces initiatives, les lycéens regrettent qu’elles ne leur soient pas offertes plus tôt. C’est le cas de Jeanne. A 16 ans, l’élève de Première n’est pas contre une campagne de sensibilisation, "mais plus tôt car au lycée c’est trop tard, on a tous essayé. Il faudrait aussi nous présenter des jeunes ou des adultes qui en sont devenus accrocs pour qu’ils nous parlent de leur expérience."
Dans ces grands établissements scolaires où se côtoient collégiens, lycéens et classes préparatoires, la drogue est un sujet devenu commun. Tous s’accordent pour dire que la mesure de la nouvelle présidente de la région Ile-de-France n’attaque pas le problème du bon côté. Sensibiliser individuellement les élèves et favoriser les dialogues entre les parents et leurs enfants, telles sont les mesures proposées par ces adolescents de quatre lycées parisiens.
«Légalisez la marijuana et j’en assurerai la promotion», chantait Peter Tosh sur
(1976). Une prise de position qui lui valut de se faire battre quasiment à mort par la police. Finalement assassiné d’une balle dans la tête en 1987, l’artiste jamaïcain n’est plus là pour voir son rêve prendre forme. Car depuis quelque temps, la ganja connaît un spectaculaire retour en grâce. Légalisée à des fins médicinales en Californie et 22 autres Etats américains, puis à des fins récréatives dans l’Oregon, en Alaska et dans les Etats de Washington et du Colorado, la weed se répand en épais nuages de fumée sur tout le continent américain, jusqu’en Uruguay. Le «boom de la ganja», déjà comparé par certains à la ruée vers l’or de 1849, aurait des effets économiques miraculeux. Cette herbe serait-elle, comme le clament depuis toujours les Rastas de Jamaïque, la «panacée des nations»?
Soudain, un drone survole la maison de vos voisins pour déposer un sachet de weed dans votre jardin. Non, vous n’hallucinez pas : il s’agit du nouveau service proposé par la firme californienne Trees Delivery. Depuis que l’Etat a légalisé son usage thérapeutique en 1996, une simple consultation téléphonique permet d’obtenir une ordonnance, puis une Medical Marijuana Identification Card pour s’approvisionner en toute légalité. Depuis, les «nouveaux dealers» rivalisent d’inventivité pour servir leurs respectables clients.
Au Colorado, Etat héraut de la légalisation récréative, on trouve plus de 500 «dispensaires» ayant pignon sur rue, où l'on peut se procurer jusqu’à 28 grammes d'herbe par transaction. Les prix restent un peu chers, environ 50 dollars pour 3,5 grammes, car la marijuana est taxée à 25%. Néanmoins, loin des cohortes des petits truands hagards qui vous alpaguent au sortir des coffee shops d’Amsterdam pour vous refourguer de la coke ou de l’ecstasy, la légalisation à l’américaine semble lumineuse... et diablement rentable. Les contribuables du Colorado doivent désormais se prononcer sur l’utilisation des 10 millions de dollars de surplus de taxes générés lors de la première année d’exploitation. Ainsi, «la drogue des Latinos, des nègres et des assassins» se voit propulsée au rang d’or vert en l’espace de quelques mois. Un revirement de plus dans l’histoire mouvementée de cette plante.
Originaire d’Asie centrale, la marijuana ou Cannabis Sativa Indica, est longtemps exploitée pour le chanvre qu’elle fournit et qui sert à la fabrication de cordages (notamment pour les bateaux), de tissu ou de papier. «Il est bien difficile de situer les débuts de ce qu’on pourrait qualifier d’utilisation ‘hédoniste’ du cannabis en Chine ou en Orient» reconnaît le professeur en médecine André-Julien Fabre. Dans l’Antiquité, seul Hérodote fait mention de l’utilisation du "kannabis" en tant que psychotrope. Il rapporte en effet que les terribles guerriers Scythes de la Mer Noire jettent des graines sur des pierres rougies pour respirer la fumée ainsi dégagée, «en poussant des cris de joie».
Si d’aucuns décèlent une odeur de ganja derrière la drogue qui «apporte l’oubli» citée par Homère dans l’Odyssée, les références explicites s’avèrent peu nombreuses. «Tout fait penser que les Anciens redoutaient de voir arriver chez eux le cannabisme», en conclut André-Julien Fabre. Mais au Moyen-Âge s’ouvrent les premières routes commerciales vers l’Orient, et Marco Polo évoque en 1270 la légende des guerriers «hashashins», retranchés dans la forteresse perse d’Alamut. On leur enseigne, dit-il, les beautés de l’après-vie dans un mystérieux jardin à grand renfort de dragées de cannabis. Garcia Da Orta, Juif portugais passé aux Indes en 1534 avec l’Inquisition aux trousses (qui fera exhumer et brûler ses restes douze ans après sa mort), devenu médecin du Vice-Roi des Indes, décrit le cannabis qu’il nomme «le bangue» (on dirait aujourd'hui le bhang, ndlr). Les sujets qui s’y adonnent, dit-il, «sont comme ravis, en extase et délivrés de tout pensements (sic : de toute pensée, ndlr) et soucis, et rient pour la moindre chose qui soit» ; son ouvrage demeure le seul à évoquer l’usage récréatif de la ganja avant le XIXème siècle.
Le Club des Hachichins
Si le Colorado se dit aujourd’hui «cannabis-friendly» comme d’autres se disent «gay-friendly», c’est que la weed est sortie du placard. On peut même réserver un «ganja tour» par internet. Une limousine vous conduira alors à la découverte des paysages dantesques du Colorado, des serres où pousse le cannabis et de quelques points de vente triés sur le volet. Contenus dans d’élégants bocaux en verre, les différents germes de marijuana feront briller les pupilles des connaisseurs. Mais attention ! Fumer dans les lieux publics reste interdit. Y compris dans les restaurants McDonald’s, qui ne s’apprêtent nullement à ouvrir des sections «pot smokers», contrairement à ce que prétendait une récente rumeur.
De plus, la libre consommation ne concerne que les adultes de plus de 21 ans, et se limite à 28 grammes par achat pour les citoyens du Colorado et à 7 grammes pour les autres (mais le nombre d’achats n’est pas limité). Interdit aussi de conduire sous l’influence du cannabis ou de transporter de l’herbe dans un récipient non-hermétique. Mieux vaut potasser les petits guides légaux avant de s’allumer un pétard au centre ville de Denver. En Jamaïque, où l’on accueille la «vague verte» de la légalisation avec bonheur, l’informaticien Varun Baker a développé une application pour smartphones, Ganjagram. Elle permet de faire rapidement le point sur les avancées légales en matière d'herbe. Car l’île de Bob Marley, réputée pour donner la «meilleure ganja du monde», ne devrait pas rester à la traîne. Si la légalisation y avance à pas feutrés, la commercialisation à grande échelle s’organise déjà et, en octobre dernier, le gouvernement a autorisé une entreprise pharmaceutique canadienne, la Timeless Herbal Care (THC) Limited, à cultiver de la marijuana à des fins scientifiques.
Des recherches qui, rappelle le gouvernement, devront rester dans le cadre des «restrictions imposées par les nouvelles réglementations liées au Dangerous Drugs Act» (The Observer). L’herbe en odeur de sainteté, une nouveauté ? Pas vraiment, en fait. Malgré la répression, il y a toujours eu des cercles «cannabis friendly», notamment à Paris au XIXème siècle, où ils se regroupaient au sein du «Club des Hachischins».
Après avoir été agressé par un homme «ivre de cannabis» à son arrivée en Egypte en 1800, Napoléon promulgue un décret prohibant l’usage «de la liqueur forte faite par quelques Musulmans avec une certaine herbe forte, nommée haschisha, ainsi que celui de fumer la graine de chanvre» (Fabre). Mais ses soldats ne rentrent pas en France les mains vides, et dès 1844, le haschich se «gobe» à Paris, notamment à l’Hôtel Pimodan, sur l’Île Saint-Louis. Baudelaire, Flaubert, Victor Hugo ou Balzac se croisent au sein du Club des Haschischins, co-fondé par l’intrigant Paul Moreau de Tours (1844-1908). «Avant son voyage en Orient, personne ne consomme de cannabis en France», souligne Claude Renner dans son Histoire des sciences médicales (2012). Dans ce club sélect, on se rassemble le temps de dégustations culinaires appelées «fantasias».
Théophile Gautier décrit sa première «indigestion»: «le dîner tirait à sa fin ; déjà, quelques-uns des plus fervents adeptes ressentaient les effets de la pâte verte (...). L’eau que je buvais me semblait avoir la saveur du vin le plus exquis, la viande se changeait dans ma bouche en framboise, et réciproquement. Je n’aurais pas discerné une côtelette d’une pêche. Mes voisins commençaient à me paraître un peu originaux ; (...) leur nez s’allongeait en proboscide ; leur bouche s’étendait en ouverture de grelot. (...) L’un d’eux (...) riait aux éclats d’un spectacle invisible ; l’autre faisait d’incroyables efforts pour porter son verre à ses lèvres (...). Celui-là, renversé sur le dos de sa chaise, les yeux vagues, les bras morts, se laissait couler en voluptueux dans la mer sans fond de l’anéantissement». L’auteur succombe ensuite à de terribles hallucinations qui laissent présager des doses ingurgitées.
La lecture de ses délires cannabiques publiés dans la presse fait frémir la bonne société et entérine la réputation de substance hallucinogène de la marijuana (qui peut le devenir lorsque ingurgitée en grande quantité). La psychiatrie s’intéresse alors au cannabis, et Paul Moreau de Tours (médecin aliéniste de son état et auteur de Du Haschisch, des rêves et de l’aliénation mentale) croit même un temps y déceler la panacée à tous les désordres mentaux. Mais après quelques tentatives peu concluantes, et la «débandade» scientifique de l’entreprenant Docteur Roubaud (il tente en vain de faire l’amour à une prostituée pour tester les effets stimulants du cannabis), l’usage thérapeutique de la ganja est abandonné ; voilà qu'on le redécouvre ces dernières années. Cela fait d’ailleurs longtemps qu’il est légal au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, aux USA (dans 23 Etats), en Espagne ou en Allemagne. Si elle ne provoque pas, en son temps, l’érection escomptée chez ce bon Dr. Roubaud, la weed adoucit les effets secondaires de la chimiothérapie, combat l’asthme, les glaucomes, le syndrome de Gilles de la Tourette, la maladie d’Alzheimer ou encore l’épilepsie ; ce ne sont là que quelques bénéfices que lui trouve l’Association pour le Cannabis Médical (ACM). Du coup, évidemment, certains en profitent pour fumer sous couvert d’ordonnance.
Au Canada, où seul l’usage thérapeutique est autorisé, on trouve plus de 400 «dispensaires» cannabiques, presque tous équipés de distributeurs automatiques ! Sous des aspects de respectables «dealers de cannettes», ils délivrent de petits sachets d’herbe. Afin d’y accéder, il faut néanmoins prouver que l’on est majeur et en possession d’une ordonnance. Les distributeurs du Colorado, eux, les fameux ZaZZZ, varient l’offre et proposent du thé, du chocolat ou des bonbons à la marijuana. Une réalité étonnante, qui rappelle que l’Amérique n’a pas toujours été un pays «pot unfriendly». D’ailleurs, en 1900, on recense plus de 1000 «haschisch parlours» à New-York.
The Indian Hemp Commission
En Angleterre, Robert Burton préconise dès le XVIIIème siècle le recours au cannabis afin de traiter la mélancolie ainsi que la frigidité féminine. Mais les nouveaux maîtres des Indes se méfient de cette plante et tentent d’abord d’en réguler la consommation, puis de la taxer - en vain. Trop profondément enracinée dans les mœurs indiennes, elle appelle une tolérance de raison. D’ailleurs, les conclusions de l'Indian Hemp Commission de 1894 s’avèrent rassurantes : «il n’existe aucune preuve d’une quelconque cause à effet entre les défaillances mentales ou morales et la consommation modérée de cette drogue». Pendant ce temps, aux Etats-Unis, George Washington cultive des hectares de cannabis pour la lucrative industrie du chanvre.
L’utilisation récréative semble plus tardive aux USA, où le joint est tout d’abord assimilé aux migrants Mexicains qui déferlent sur la blanche Amérique au début du siècle dernier. «Les Blancs (...) cherchaient des excuses à leur haine raciste envers les Mexicains, écrit Scott Miller, et des rumeurs commencèrent à circuler, selon lesquelles la marijuana conférait à ses consommateurs une force surhumaine et les transformait en assassins fous. Bien que ces deux idées soient totalement fausses, elles allaient perdurer plusieurs décennies». On voit alors fleurir une littérature mélodramatique où la marijuana déclenche d’odieux crimes de sang.
Après la Première guerre mondiale, une vague de travailleurs antillais débarque à la Nouvelle Orléans avec de la ganja plein les poches. Très répandue parmi la population noire des Antilles, on la qualifie de «drogue des nègres et des joueurs de jazz» ; elle est en fait «l’herbe des Indiens» (on la nomme encore la collie weed en Jamaïque). Ce sont eux qui l’importent dans cette région du monde lors des grandes migrations du XIXème siècle. Elle se consomme en toute légalité jusqu’à la première Convention internationale de l’Opium, tenue à La Haye en 1912, et à la suite de laquelle elle rejoint l’opium, la morphine ou la cocaïne sur la liste des drogues dangereuses. En Jamaïque, le Conseil des Eglises Evangéliques fait voter la Ganja Law l’année suivante afin de lutter contre la dépravation des mœurs de ses ouailles. Le journaliste jamaïcain Louis Myston dénonce cette loi (The Gleaner, 2013) comme «enracinée dans la peur et dans la tradition de discriminer les Noirs des classes inférieures par le biais de la loi». Á Trinidad, la Ganja Ordinance de 1916 en prohibe la culture et la vente.
Le temps tourne à l’orage ! En 1937, les USA votent le Marihuana Tax Act (sic : on l'écrit alors avec un "h" à la place du "j", ndlr), loi fédérale qui jette les fondements d’une armada répressive contre l'herbe magique. On dit cette croisade orchestrée par de puissants industriels, dont le magnat de la presse William R. Hearst (qui inspire Citizen Kane à Orson Welles) qui détient de gros intérêts dans la filière du bois. Craint-il la concurrence du chanvre ? Ou bien ne cherche-t-il qu’à vendre du papier en abreuvant ses diverses publications d’articles effarants qui prétendent que la marijuana pousse les Noirs à violer des Blanches tout en jouant du jazz satanique ? Paraissent alors des ouvrages comme On the Trail of Marihuana, The Weed of Madness (Sur les traces de la marijuana, l’herbe de la folie), d’Earle Albert Rowell (1938).
«Sous son influence», y lit-on, «les prisonniers tombent éperdument amoureux les uns des autres, comme ils le feraient avec des femmes à l’extérieur». Dans son article Assassin of Youth paru dans The American Magazine en 1937, Harry J. Anslinger (responsable du US Federal Bureau of Narcotics pendant 32 ans) relate plusieurs atrocités commises sous l’emprise du haschisch. «Un crime gratuit survenu il y a quelques années (en 1933, ndlr) nous a fait prendre conscience que cette drogue ancestrale était arrivée en Amérique. Une famille entière a été massacrée par un jeune accro (Victor Licata, ndlr) en Floride. En arrivant sur les lieux, les policiers l’ont trouvé qui déambulait sans but au milieu d’une boucherie humaine. Á l’aide d’une hache, il avait tué père, mère, frères et sœur. Il paraissait être dans un état second». Cet article donne naissance à un film du même nom dirigé par Elmer Clifton en 1937 - les jeunes de la beat generation l’élèveront au rang de classique par dérision.
Finalement, la Convention Unique sur les Stupéfiants, convoquée par l’ONU en 1961 à New-York, classe le cannabis dans le Tableau 1 - celui des drogues «représentant un important risque d’abus.»
Mais Satan, jamais à cours d’idées, revêt bientôt un nouveau masque hideux pour dévoyer la jeunesse : celui de la beat generation et de sa musique dégénérée. Richard Nixon a beau «déclarer la guerre à la drogue» en 1971, pas moins de onze Etats décriminalisent la weed entre 1973 et 1977. En octobre 1977, on évoque même une décriminalisation fédérale. Mais l’austérité des années 80 tombe comme un couperet, jugeant sans complaisance la permissivité de la génération précédente. L’arrivée de Ronald Reagan à la Maison Blanche marque le début d’une nouvelle diabolisation.
Tu vas dire non à la drogue, p’tit con !
Nancy Reagan, première dame américaine, se lance dans une croisade anti-drogue au début des années 80. Elle combat toutes les drogues, mais spécialement la marijuana. Sa Just Say No Foundation connaît un succès retentissant et compte, au milieu des années 90, un million de membres à travers douze pays. Parmi ses plus ferventes supportrices se trouve Sue Rusche, une activiste forcenée de Géorgie qui, entre 1984 et 1992, alimente la presse nationale en diatribes anti-drogue avant de participer, dans les années 1990, au Parent Corps, ces «bastions de parents» qui font du porte-à-porte pour répandre la bonne parole du Just Say No sous la houlette de George W. Bush ; les plus motivés sont même salariés de l’organisation. De nos jours, l’empire de la Just Say No Foundation est en déliquescence.
Sue Rusche explique ce revirement par l’action combinée de trois milliardaires américains, George Soros, Peter Lewis et John Sperling. Le premier, à la tête d’un fonds d’investissement de 25 milliards de dollars, a en effet soutenu le projet de légalisation à des fins thérapeutiques en Californie : «sa fondation y a consacré près de 200 millions de dollars depuis 1994» précise le site Forbes.com. Peter Lewis, décédé en 2013, est quant à lui responsable de la légalisation en Oregon. «La National Organization pour Réformer les Lois sur la Marijuana estime que Lewis a dépensé plus de 40 millions de dollars depuis les années 1980 pour soutenir la dépénalisation», précise le même site. Obsédé par l’idée de prolonger la vie, Sperling est mort en 2014, à l’âge de 93 ans. Il avait, d’après Time Magazine, découvert les bienfaits médicinaux de la marie-jeanne en combattant le cancer dans les années 1960.
Bref, ce petit «illuminati de la ganja», fort d’autant d’argent et de relations, ne pouvait manquer d’atteindre son but. La réaction en chaîne ne s’est pas faite attendre. Dans le sillage des Etats-Unis, les petits Etats affidés suivent la tendance. En Jamaïque, par exemple, où la ganja renfloue les caisses des 270 gangs locaux, les policiers espèrent que la légalisation portera un coup au portefeuille des cartels. C’est d’ailleurs ce que redoute la branche canadienne du gang des Hell's Angels. Ses membres ont même manifesté contre le projet de légalisation en octobre dernier ! «Je vends de l’herbe depuis que j’ai 12 ans, confie Gino Ouellet, un «ange de l’enfer» âgé de 57 ans, au site WorldNewsDailyReport. Vous pensez que je vais aller bosser à Walmart ou à McDonald’s pour le salaire minimum ?».
Un autre «ange», déjà condamné pour un triple homicide, s’inquiète : «j’ai des tatouages partout sur le corps et le visage, qui va me donner un job ?». Le gouvernement sera-t-il sensible aux revendications de ces citoyens au-dessous de tout soupçon ? En fait, couper les vivres aux gangs est la motivation première de certaines politiques de légalisation, comme celle suivie par l’Uruguay, où un méfait sur quatre serait lié à l’abus d’alcool et de drogue. «Le pays veut endiguer la violence liée aux drogues, ôter les bénéfices des trafics des mains des narcotrafiquants et protéger les consommateurs de cannabis d'un passage éventuel aux drogues dures», lit-on sur Express.be.
Mais de son côté, le Paraguay, pays voisin, redoute au contraire une recrudescence de la consommation liée à la chute des prix (le gramme de marijuana passerait à un dollar !). Le même site rapporte les propos du ministre paraguayen de la défense : «nous sommes persuadés que l'interdiction de certaines drogues cause plus de problèmes que les drogues elles-mêmes et a des conséquences destructrices». Car son pays, second producteur de ganja au monde derrière le Mexique, produit à des prix défiant toute concurrence - à peine 45 euros le kilo. Les mafias locales pourraient bénéficier de l’ouverture du marché légal en Uruguay, et cette nouvelle prospérité s’accompagnerait probablement d’une recrudescence de meurtres, de corruption et de violences des deux côtés de la frontière.
Aux USA se pose toutefois un problème de santé publique, à commencer par la qualité de la ganja en question. Les Etats qui ont dépénalisé ont pris le parti de traiter la weed comme l’alcool, mais les deux substances ne posent pas les mêmes problèmes. La traçabilité s’avère compliquée à assurer, pour commencer. Suivre une plante depuis sa sortie de terre jusqu’au joint du consommateur est un défi nouveau. Le relever va prendre un peu de temps. Sans compter que, comme le précise le site ibtimes.com, «on ne dispose que de peu de recherches scientifiques sur la marijuana à cause de l’interdiction dont elle est frappée au niveau fédéral (...), ce qui rend presque impossible l’instauration de toute politique basée sur des faits scientifiques, comme c’est la norme en matière de santé publique». Par ailleurs, le Colorado a-t-il placé la charrue avant les bœufs en légalisant sans légiférer sur le taux maximum de tétrahydrocannabinol (ou THC, la substance psychotrope du cannabis) ?
«Le niveau de THC a augmenté d’environ 15 à 20% et les marqueurs relevés dans le haschisch ou ses concentrés ont pu atteindre les 90%», relève le New England Journal of Medecine sur des informations obtenues auprès du Colorado Department of Public Health and Environment de Denver. Assisterons-nous à une surenchère visant à proposer une herbe toujours plus forte ? «Peu après la légalisation à des fins récréatives, poursuit le site, ces produits dérivés se sont retrouvés impliqués dans la mort de deux personnes au Colorado.» La course marketing a commencé : bonbons, boissons, gâteaux ou dragées, la marijuana est déclinée à toutes les sauces.
Ce qui multiplie les risques d’ingestion involontaire, notamment chez les jeunes enfants. Rien qu’en France, où l’usage et la culture de cannabis n'ont de cesse de se développer, l’Agence du Médicament s’inquiète du chiffre croissant des intoxications recensées chez les moins de dix ans : 151 cas d’hospitalisation en 2013 pour 247 en 2014, soit une augmentation de 60%. «Les principaux signes de l'intoxication, explique L’Express, sont une somnolence avec des phases d'agitation, des vomissements, des tremblements, des convulsions, une détresse respiratoire, voire un coma». Le débat sur la légalisation peine d’ailleurs à prendre dans l’Hexagone. Dans une tribune publiée par Libération en novembre dernier, un collectif marseillais appelle à la légalisation pour œuvrer au rétablissement de la paix sociale dans les quartiers. Dénonçant une guerre onéreuse (568 millions d’euros par an) et perdue d’avance devant une horde de plus d’un million d’usagers quotidiens, le collectif estime que «la légalisation du cannabis permettrait de faire baisser le trafic et d’empêcher la lutte armée entre les trafiquants, mais surtout de mener une politique de santé publique fondée sur la prévention et l’accompagnement des usagers dépendants.»
Au-delà de rentrées fiscales non négligeables, le collectif évoque la possible création de 13 000 postes. Pour eux, ce n’est pas la marijuana qui tue, mais la pénalisation. Face à ces premiers frémissements, quelques voix s’élèvent, dont celle de Jean Costentin, professeur de pharmacologie à l’université de Rouen et président du Centre National de Prévention sur les Toxicomanies depuis 2007, qui use de slogans à l'ancienne : «le chichon rend con» confie-t-il au site de La Montagne en novembre dernier. «Pétard du matin, poil dans la main ; pétard du soir, trou de mémoire»... Il dénonce le THC comme une substance à effet persistant et assimile le pilon à de la drogue dure. Stéphanie Maruelle, professeur en région parisienne, constate de son côté que de plus en plus d’élèves arrivent «défoncés» dans ses cours. «Leurs yeux rougis et leur propension à s’endormir sur leur table prouvent qu’ils ont fumé avant de venir en cours». D’ailleurs, Valérie Pécresse vient de reprendre à son compte le vieux projet de tests salivaires dans les lycées.
«La consommation de drogue a pour conséquence la démotivation, lit-on dans le Huffington Post, le décrochage et l’échec scolaire. Lutter contre l’usage de la drogue chez les mineurs, c’est ma responsabilité de candidate». Bref, tandis que plus de 500 points de vente ont déjà ouvert leurs portes au Colorado, que le Malawi, le Mexique ou l’Iran parlent de légalisation, les premières inquiétudes se profilent derrière les sourires radieux. Faut-il les mettre entièrement sur le dos de la paranoïa que peut susciter une consommation excessive de ganja ?
Le Tribunal Suprême condamne quatre membres de l’association Pannagh à des peines de prison dans un jugement rempli d’erreurs et de contradictions. En plus des condamnations à des peines de prison, s’ajoutent des amendes de 250 000 euros, malgré la reconnaissance du fait qu’il n’y a pas eu d’enrichissement.
Répondant à l’accusation « de masquer les véritables finalités de l’association », les membres de Pannagh rappellent que plusieurs précédents judiciaires leurs ont été favorables. La commission du Tribunal Suprême a estimé que les conclusions du tribunal de Bizkaia étaient partiales en acquittant les membres de Pannagh du délit de trafic de drogues.
Et maintenant, le Tribunal Suprême condamne à des peines de un an et huit mois de prison et des amendes de 250 000 euros pour le président et la secrétaire, et de six mois et un jour concernant les deux membres qui travaillaient à la préparation de la récolte. Le trésorier a été acquitté par omission du Tribunal.
Pour condamner les quatre accusés, les membres du Tribunal Suprême se basent sur une argumentation remplie d’erreurs et de contradictions flagrantes, qui de plus fait abstraction d’éléments fondamentaux, incontournables pour la défense.
Selon Pannagh, il s’agit clairement d’un jugement politique, destiné à démanteler le mouvement associatif cannabique, se basant sur une vision complètement distendue et déconnectée de la réalité sociale du cannabis en Espagne.
Il a été spécifié que les condamnés ont agi « encouragés par l’espoir non fondé que leurs actions pourraient être tolérées et en croyant qu’un organe judiciaire pourrait soutenir la thèse de la non pertinence pénale de ces faits », en oubliant que les activités de Pannagh ont déjà été considérées comme non condamnables par le Tribunal Provincial de Bizkaia en 2006 (décret n °218/06) et par celui de Alava en 2012 (décret n°377/12), dans les deux occasions la marijuana saisie avait été rendue à l’association. Par conséquent, les condamnés d’aujourd’hui n’avaient pas « d’espérance non fondée », mais bien une certitude, basée sur des antécédents judiciaires, qu’ils ne commettaient pas de délit.
Il a été fait aussi référence à une « dissimulation des finalités réelles de l’association » ainsi qu’une « indifférence » face à une possible illégalité. Cela montre que les initiatives de sollicitations de protections promues par Pannagh devant diverses institutions ont été ignorées. Qu’il s’agisse d’Ararteko ou du Parlement Basque, qui, entre autre, ont donné lieu à des commissions parlementaires et malgré toutes les initiatives comme les décrets des Tribunaux de Province et des allégations présentées pour la défense.
Le nouveau jugement se limite à reproduire presque littéralement ceux qui précédemment ont été prononcés contre les associations Ebers, de Bilbao, et Three Monkeys, de Barcelone. La copie est tellement littérale qu’elle incrimine les condamnés sur des faits supposés figurés dans les statuts de Pannagh quand, en réalité ils se référent à d’autres associations condamnées. Le plus surprenant c’est que les vraies finalités de Pannagh sont détaillées dans l’historique de la sentence et l’on peut clairement voir qu’elles coïncident avec ce qui sera dit par la suite sur les bases de l’association.
Ce type d’erreurs se répète sur plusieurs points, avec pour conséquence que le récit des faits se trouve sérieusement affecté. Du fait qu’il s’agisse d’un recours en cassation, le nouveau jugement doit se baser sur une nouvelle évaluation juridique des faits du jugement précédent, faits qui ne peuvent pas être modifiés. Pourtant, les changements apportés sont nombreux, décisifs, et surtout contraire au Droit, ce qui viole le droit a un procès incluant les garanties inhérentes. De plus, de nouveaux éléments ont été apportés sans qu’ils puissent être discutés par les différentes parties.
Les membres de Pannagh ont été condamnés en se basant, entre autre chose, sur la supposition de ce qu’ils savaient ou de leurs intentions supposées, question qui n’a pas été discutée lors du procès, et sur laquelle le Tribunal Suprême n’a pas écouté les accusés avant de les condamner, comme l’exige la loi. Un exemple de ces contradictions : la sentence du Tribunal Suprême parle de « manque de contrôle ainsi que d’autres éléments exigés par la jurisprudence concernant l’aspect atypique de la prétendue consommation partagée », alors que le jugement du Tribunal Provincial affirme « l’évidence d’un contrôle de la distribution des substances et des personnes qui les reçoivent », et qu’il y a un contrôle effectif aussi bien des membres qui reçoivent la substance stupéfiante, que de la quantité correspondante à chaque membre dans les prévisions de consommation. Contrôle qui serait totalement inutile dans l’hypothèse qu’il ne s’agirait pas d’une d’une culture partagée ».
Une autre contradiction qui attire l’attention à propos des éléments apportés par le Tribunal Provincial ( rappelons que ces éléments ne peuvent être modifiés par le TS) il est précisé qu’est « établie et acceptée par les membres de l’association, l’activité de culture pour la consommation privée », et que la substance produite « était destinée à la consommation des membres conformément aux objectifs et aux règles de l’Association et en accord avec les membres ».
Même le Tribunal, dans son recours, reconnaît que « l’Association Pannagh a mis en oeuvre un système de culture de cannabis ». Cependant, et c’est plutôt surprenant, les conclusions du TS affirme sans détour qu’ « un noyau réduit de personnes organise et dirige la structure associative ; dispose et prépare toute l’intendance, l’approvisionnement, la distribution, le contrôle, la culture,…et met ces structures au service d’un groupe important et indistinct d’usagers ».
Il s’agit là d’un manque quant au respect exigé de s’en tenir aux faits incriminés, qui comme on l’a vu, montre le contraire, c’est à dire : c’est l’association Pannagh, qui n’est pas un groupe indistinct mais une entité légalement constituée avec des membres clairement identifiés qui a décidé de créer de telles structures et de contractualiser les personnes condamnées aujourd’hui pour qu’ils les mettent en oeuvre en qualité d’employés.
Les condamnés ont déclaré leur intention de présenter une demande en nullité au Tribunal Suprême, avant un recours au Conseil Constitutionnel, compte tenu qu’ils considèrent, entre autre chose, qu’il y a violation du droit à la présomption d’innocence, et demandent un procès avec les garanties dues et la proportionnalité des peines. Ils ont aussi annoncé leur intention de faire appel à la Cour Européenne des Droits Humains de Strasbourg si c’est nécessaire. Les membres de Pannagh vont organiser prochainement une conférence de presse en présence de représentants du mouvement associatif cannabique pour évaluer la sentence et annoncer les initiatives qu’ils pensent mettre en oeuvre pour dénoncer cet outrage.
L’association Pannagh veut dénoncer qu’il y ait eu condamnation de plusieurs travailleurs de l’association pour des activités qui, comme cela a été démontré lors du procès et établi dans la sentence révoquée, ont été à l’initiative et sous la responsabilité de tous les membres de Pannagh, conformément à ses statuts et en accord avec l’assemblée plénière. Cinq membres ont été accusés d’association illicite pour ensuite écarter cette accusation, mais finalement le TS a ordonné la confiscation de l’argent des comptes de Pannagh comme si l’association était un écran pour commettre des délits, alors que dans les faits on affirme le contraire.
Finalement, depuis Pannagh on encourage la poursuite de la lutte pour un changement de la politique des drogues et pour en finir avec une situation sociale injuste, et à poursuivre le débat pour la régulation du cannabis qui est en train de voir le jour dans une grande partie du monde. Régulation à laquelle Pannagh contribue depuis sa fondation en 2003.
Bilbao, 28 décembre 2015
Association d’usagers de cannabis Pannagh
Voir en ligne : Pannagh
Cannabis Weeding Expo
La 1ère édition de la Cannabis Wedding Expo se tiendra le 17 janvier à Santa Fe, au Nouveau Mexique. Des dizaines d’exposants seront présents pour accompagner les visiteurs dans leurs préparatifs de mariage. Les visiteurs pourront également fumer sur place, en amenant leur propre marchandise.
Site : https://www.cannabisweddingexpo.com/
Copa THC de Valence
La Copa THC Valence est une compétition de cannabis regroupant plus de 150 participants dans les catégories indoor, outdoor, hash et BHO. La 6ème édition se passera le 30 janvier et proposera des stands professionnels, des conférences et des concerts.
Site : https://www.thcvalencia.com/
Cannabis Cup SoCal
La 1ère High Times Cannabis Cup de l’année aura lieu à San Bernardino, en Californie, les week-end du 30-31 janvier et du 5 au 7 février.
Site : https://www.cannabiscup.com/socal/
Février 2016
International Cannabis Business Conference
La Conférence Internationale des Entreprises du Cannabis réunira les experts de l’industrie du cannabis du monde entier à San Francisco les 13 et 14 février 2016. Destinée à tous les métiers du cannabis (cultivateur, gérant de dispensaire, entreprise en rapport avec le cannabis, militant associatifs), les participants pourront découvrir les outils pour développer leurs affaires ainsi que comment améliorer et protéger les lois sur la marijuana.
Site : https://internationalcbc.com/
Canapa Mundi de Rome
La 2ème édition de la foire du chanvre de Rome se tiendra du 19 au 21 février au Palacavicchi . Réunissant les professionnels européens du cannabis (outils de culture, grainetiers, accessoires) l’édition 2016 espère faire mieux que l’année précédente (plus de 10000 visiteurs en 2015).
Site : https://canapamundi.com/
Copa Cannaval
La 3ème édition de la Copa Cannaval est organisée le 27 février à Adeje, Santa Cruz de Tenerife. Réunissant des banques de graines, des growshops, des associations et des particuliers, la Copa Cannaval organise également un concours avec les catégories indoor, outdoor, hash et BHO.
Site : https://cannaval.es/
Mars 2016
Dab a Doo Barcelone
La Dab a Doo est une compétition d’extractions de cannabis, avec solvant et sans solvant. Assez confidentielle, les participants peuvent proposer leurs extractions, les déguster et les noter. L’édition 2016 du Dab a Doo devrait se tenir le 9 mars.
Informations sur https://www.facebook.com/events/761246410668152/
Spannabis
La 13ème édition de la Spannabis se déroulera du 11 au 13 mars à Barcelone. L’édition 2015 avait rassemblé plus de 3000 professionnels et 34000 visiteurs sur 3 jours.
Site : https://spannabis.com/
Avril 2016
Technigrow de Lyon
La 3ème édition du salon Technigrow rassemblera les passionnés de plantes et de culture indoor à Lyon les 9 et 10 avril 2016.
Site : https://www.technigrow-france.fr/
Grow 2016 Londres
La 6ème édition salon de la culture hydroponique de Londres se tiendra les 16 et 17 avril 2016.
Plus d’infos sur https://www.grow-expos.com/
La Marche mondiale pour le cannabis
L’édition 2016 de la marche mondiale pour le cannabis est prévue le 20 avril, pendant la Session extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unis sur les questions de drogue qui se déroulera du 19 au 21 avril.
Site : https://www.chanvrelibertes.org/mmc/
Boise Hempfest
Le Boise Hempfest se tiendra le 23 avril à Boise, en Idaho.
Le Boise Hempfest a pour ambition de faire changer les lois de l’Idaho sur le cannabis.
Site : https://www.boisehempfest.org/
Oregon Marijuana Business Conference
Dans la lignée de l’International Cannabis Business Conference, l’Oregon accueillera son édition locale le 24 avril 2016 dans la ville de Eugene.
Site : https://oregonmbc.com/
Viña Grow de Villarobledo
La Viña Grow est une foire cannabique organisée en marge du festival Viña Rock, à Villarobledo en Espagne, du 28 au 30 avril.
Site : https://www.vina-rock.com/vina-grow/
Mai 2016
Spring Marijuana Business Conference and Expo
Cette exposition proposera 200 stands et 50 intervenants pour ses conférences, du 9 au 11 mai à Orlando, Floride.
Site : https://mjbizconference.com/
Expocañamo de Séville
Du 13 au 15 mai 2016, Séville accueillera la deuxième édition de l’Expocañamo, une feria internationale du cannabis réunissant les professionnels du secteur et les visiteurs en quête d’informations médicales ou industrielles sur le cannabis.
Site : https://www.expocanamo.com/
Juin 2016
Cannabis Liberation Day d’Amsterdam
La 8ème édition du Cannabis Liberation Day d’Amsterdam aura lieu le 12 juin 2016, au Flevopark d’Amsterdam.
Site : https://www.cannabisliberationday.org/en/
L’appel du 18 joint
Comme chaque année, le 18 juin sera l’occasion de militer pour un changement de la législation française sur le cannabis.
Plus d’information sur https://18joint.fr/
Cannabis Business Summit and Expo
Du 20 au 22 juin, Oakland, Californie, réunira les professionnels du cannabis autour de leur passion commune.Plus de 3000 personnes sont attendues.
Site : https://www.cannabisbusinesssummit.com/
Product Earth Expo
L’exposition sur les alternatives pour le futur revient pour la deuxième année à Peterborough, en Angleterre, les 25 et 26 juin.
Site : https://productearthexpo.com/
Juillet 2016
Cannabis XXL de Münich
Du 8 au 10 juillet, Münich accueillera la Cannabis XXL, une foire cannabique avec une cinquantaine de stands de professionnels, des conférences et des concerts.
Peu d’infos pour le moment : https://www.facebook.com/hanfmesse
Août 2016
Hanfparade de Berlin
Manifestation pour la légalisation du cannabis en Allemagne, la Hanfparade aura lieu cette année le 13 août à Berlin. Cette marche existe depuis 1997 et rassemble habituellement plus de 9000 personnes. La marche est suivie de concerts et d’événements festifs, et on fait confiance à Berlin pour ça.
Site : https://www.hanfparade.de/
Seattle Hempfest
Le Seattle Hempfest fêtera ses 25 ans en 2016. Ses mission sont d’éduquer le public aux diverses applications de la plante de cannabis, aux lois sur son utilisation, aux efforts pour réformer et comment gérer un business dans ce nouvel environnement légal. Le Seattle Hempfest 2016 aura lieu du 19 au 21 août.
Site : https://www.hempfest.org/
Septembre 2016
Cannatrade de Zürich
La Cannatrade de Zurich est une foire internationale suise spécialisée dans le chanvre. Elle a lieu tous les deux ans, et c’est avec plaisir qu’on la retrouvera du 2 au 4 septembre à Zürich.
Site : https://www.cannatrade.ch/
Expogrow d’Irun
La 5ème édition de l’Expogrow aura lieu à Irun du 16 au 18 septembre. Plus qu’une foire cannabique, c’est l’occasion de rencontrer 150 exposants du milieu du cannabis, dans un univers très Français. En 2015, 65% des 17000 visiteurs venaient de l’Hexagone.
Plus d’infos sur https://www.expogrow.net/2016/
Octobre 2016
Cultiva Hanfmesse à Vienne
La 9ème foire cannabique autrichienne prendra ses marques à Vienne du 7 au 9 octobre. Plus de 100 stands attendront les visiteurs qui pourront rencontrer pros du milieu, assister à des conférences, à du soufflage de verre et à une grosse soirée gratuite.
Site : https://www.cultiva.at/
Novembre 2016
Unity Cup d’Amsterdam
L’Amsterdam Unity Cup rassemble les coffeeshops amstelodamois autour d’un concours de cannabis. La 2ème édition de la Unity Cup aura lieu du 20 au 23 novembre au Melkweg d’Amsterdam. L’édition 2015 avait vu 14 coffeeshops s’affronter dans les catégories space food, hash, hybride, sativa, indica et plus fort taux de THC. Une bonne alternative à la High Times Cannabis Cup.
Site : https://amsterdam-unity-cup.com/
Source: Facebook, site internet des événements etc
Le cannabis à usage médical sera commercialisé à partir de jeudi dans l'Etat de New York (nord-est)
Selon un sondage réalisé en mai par l'institut Harris, 81 % des Américains se disent favorables à la légalisation de la marijuana à usage médical. | Reuters
L'état de New York est le 23e à franchir le pas aux États-Unis, avec un centre de production implanté au cœur même de la plus grande ville américaine.
Vu de l'extérieur, ce n'est qu'un entrepôt aux murs fatigués, dont les entrées ont été obstruées à l'aide de parpaings de béton et les fenêtres par des panneaux en bois. Pas d'agent de sécurité ni de policier en vue.
Au milieu d'autres entrepôts, sous une autoroute aérienne, ce bâtiment situé dans le quartier du Queens à New York abrite pourtant 23 000 mètres carrés dédiés à la culture du cannabis.
Cinq sociétés autorisées
Il est loué par Bloomfield Industries, l'une des cinq sociétés autorisées à cultiver la marijuana à des fins thérapeutiques dans l'État de New York, et la seule implantée dans « Big Apple ». Les autres ont établi leurs sites de production dans des lieux moins onéreux et surtout moins exposés, dans le nord de l'État.
Des cultures légales existent déjà à Denver (Colorado, centre) ou San Francisco (Californie, ouest), mais il s'agit d'une première aux États-Unis pour une ville de plus d'un million d'habitants.
« Nous estimions que nous pourrions constituer la meilleure équipe d'horticulteurs, de scientifiques, de pharmaciens, si nous installions notre site à New York », explique un porte-parole de Bloomfield, qui loue cet espace jusqu'ici vacant et y emploie une centaine de personnes.
Bien que le Parlement de New York ait adopté le texte il y a 18 mois, Bloomfield et les quatre autres sociétés choisies n'ont été officiellement désignées que fin juillet.
Elles ont depuis mis les bouchées doubles pour être en mesure de proposer leurs produits à la vente dans les temps.
Lire aussi : Etats-Unis. Le cannabis synthétique tue de plus en plus
À la charge intégrale du patient
Jeudi, les 20 dispensaires prévus dans l'État ne seront pas tous ouverts. Le démarrage devrait de toute façon être progressif, car les patients ne peuvent s'inscrire que depuis le 23 décembre.
Seules sont éligibles les personnes atteintes de maladies graves, notamment le cancer, Parkinson, la sclérose en plaque et certaines formes d'épilepsie.
Elles ne pourront pas acheter du cannabis à fumer, mais uniquement des produits transformés, essentiellement des pilules, des huiles ou des gouttes.
Selon Nicholas Vita, directeur général de Columbia Care, une autre société retenue, entre 0,5 % et 1,5 % de la population de l'État de New York pourrait être éligible, soit entre 100 000 et 300 000 personnes.
Le Dr Stephen Dahmer, responsable médical de Vireo Health (autre laboratoire autorisé) pour l'État de New York, incite à la prudence quant aux prévisions. Il cite l'exemple du Minnesota, où Vireo est présent, et dont la consommation a été moindre qu'anticipé.
Aucune des trois sociétés contactées par l'AFP n'a communiqué ses tarifs, mais il devrait en coûter au moins 200 dollars par mois et par malade, selon une source proche du dossier.
La somme sera à la charge intégrale du patient car aucun assureur de santé américain ne prend en charge ce traitement.
Nicholas Vita assure que des remises seront accordées à des patients qui ne disposeraient pas des ressources suffisantes pour acquérir ces produits.
23 états ont franchi le pas
Vingt ans après la légalisation du cannabis à usage thérapeutique par la Californie, 23 États et la capitale fédérale Washington ont franchi le pas.
« Les choses bougent dans la bonne direction », estime Stephen Dahmer, tout en observant qu'« il y a toujours beaucoup de tabous autour du cannabis ».
Le cannabis et ses produits dérivés ne sont pas soumis au contrôle de l'Agence américaine des médicaments et de l'alimentation (FDA) et les études scientifiques concluantes manquent.
« Beaucoup (d'études) concernaient jusqu'ici les addictions ou les conséquences négatives (de la consommation), mais nous commençons à voir davantage d'études sur les effets positifs », se félicite Stephen Dahmer.
Selon un sondage réalisé en mai par l'institut Harris, 81 % des Américains se disent favorables à la légalisation de la marijuana à usage médical.
Saviez-vous que d’autres plantes produisent aussi des cannabinoïdes ?
Pendant des années, on a cru que seule la plante de cannabis pouvait produire des cannabinoïdes. Les recherches des dernières années ont cependant découvert que ce n’est pas seulement cette plante qui peut produire de tels composés chimiques, et qu’ils sont même assez répandus !
Que sont les cannabinoïdes exactement ?
Les cannabinoïdes sont des molécules à base de lipides qui agissent toutes, dans une certaine mesure, sur les récepteurs cannabinoïdes qui forment l’une des composantes primaires du système endocannabinoïde. Les cannabinoïdes sont produits par des plantes (la plus connue étant la plante de cannabis), mais aussi par le corps des humains et de la plupart des autres espèces animales, et peuvent aussi être synthétisés en laboratoire.
Les cannabinoïdes produits par les plantes se nomment phytocannabinoïdes, ceux produits par le corps se nomment endocannabinoïdes, alors que les molécules synthétisées en laboratoire sont appelées cannabinoïdes de synthèse.
La plupart des adeptes du cannabis ont certainement déjà entendu parler des cannabinoïdes classiques tels le THC, le CBD, le THCV et le CBC. Pendant des années on a pensé qu’ils étaient les seuls composés agissant sur les récepteurs cannabinoïdes. Ces cannabinoïdes partagent tous la même formule chimique, C21H30O2.
Toutefois, alors que nous approfondissons notre connaissance du système endocannabinoïde, nous avons découvert que le nombre et le type des différents composés qui agissent sur ces récepteurs excèdent largement ce que nous avons d’abord cru.
À la lumière de ces découvertes, nous devons changer les critères de ce qui constitue un cannabinoïde – au-delà des quelque 120 cannabinoïdes classiques, il existe un nombre encore indéterminé de composés associés qui agissent aussi sur les récepteurs mais qui ne partagent pas la même structure classique.
Et que sont donc les composés cannabimimétiques ?
En plus des cannabinoïdes, il existe également une importante classe de composés cannabinoïdes non classiques connus sous le nom de cannabimimétiques, du fait qu’ils imitent littéralement l’activité biologique des cannabinoïdes classiques, malgré leur structure différente.
Ces composés cannabimimétiques revêtent une importance croissante dans le monde de la recherche sur les cannabinoïdes médicinaux. Jusqu’alors, le système endocannabinoïde (EC) était considéré comme un ensemble simple composé de deux récepteurs et de deux ligands (terme qui désigne un composé qui se lie à un récepteur).
Cependant, de plus en plus d’évidences suggèrent que le système EC est beaucoup plus complexe. On a découvert des dizaines de composés différents qui agissent, directement ou indirectement, sur le système EC, et plusieurs d’entre eux sont aussi impliqués dans d’autres systèmes de signalisation biologiques, tels les systèmes de signalisation opioïde, sérotoninergique et dopaminergique.
Quelques exemples de composés cannabimimétiques connus :
NAE et N-alkylamides
Les N-acylethanolamines sont une classe de composés d’acide gras qui sont largement impliqués dans les systèmes de signalisation biologique. Les NAE incluent les N-arachidonoylethanolamines (mieux connus sous le nom d’anandamides), N-palmitoylethanolamines (PEA), N-linoleoylethanolamides (LEA), et N-oleoylethanolamines (OEA).
L’anandamide est bien connu comme étant le composé biologique dont l’activité ressemble le plus à celle du THC en ce qu’il agit directement en agoniste des principaux récepteurs cannabinoïdes. On sait maintenant que l’anandamide agit aussi en agoniste d’un troisième récepteur appelé GPR119 qui est aussi affecté par le N-oleoylethanolamine.
En plus d’agir directement sur les récepteurs cannabinoïdes principaux et secondaires, on sait aussi que les NAE exercent une gamme d’effets indirects. Par exemple, le LEA, PEA et OEA inhibent les niveaux d’enzymes FAAH responsables de la dégradation de l’anandamide, pouvant donc accroître les niveaux d’anandamide dans les tissus au fil du temps.
Les composés similaires N-alkylamides n’ont pas fait l’objet d’autant de recherches, mais font aussi partie de la classe des composés cannabimimétiques. Il a été démontré qu’ils exerçaient des effets sélectifs sur les récepteurs CB et qu’ils avaient des effets anti-inflammatoires similaires à ceux de l’anandamide.
Bêta-caryophyllène
Ce terpène important se retrouve dans le cannabis, et c’est sa forme oxydée (au contact avec l’air) qui est perçue par les chiens détecteurs de drogues ! Il a été démontré que le bêta-caryophyllène agissait en tant qu’agoniste complet des récepteurs CB2, bien qu’il n’agisse pas sur les récepteurs CB1.
On a aussi relevé des effets anti-inflammatoires et analgésiques chez les souris, mais non chez les souris croisées pour être dépourvues de récepteurs CB2, ce qui montre que son action biologique s’exerce via les récepteurs mêmes.
Salvinorine A
La salvinorine A est le principal constituant de la plante psychoactive Salvia divinorum. Les phytocomposés hallucinogènes sont normalement des alcaloïdes – la mescaline, la psilocybine et la DMT – mais la salvinorine A est inhabituelle en ce qu’elle est un terpénoïde. De plus, elle est classée en tant qu’hallucinogène dissociatif, et non classique.
Plus intéressant encore, il semble que la salvinorine A n’interagisse pas avec les récepteurs cannabinoïdes classiques, mais plutôt avec un troisième récepteur putatif qui se forme apparemment seulement lors d’inflammation, et qui agit en tant que récepteur opioïde kappa (k-opioïdes). Les récepteurs k-opioïdes jouent un rôle important d’analgésiques, et sont aussi les principales cibles de la plupart des composés hallucinogènes !
Le myrcène est un autre terpène important présent dans le cannabis. C’est aussi l’un des principaux constituants de l’huile essentielle de houblon. Bien qu’on ne croie pas que le myrcène agisse directement sur les récepteurs cannabinoïdes, il a été démontré que son activité biologique modifie les effets psychoactifs du THC.
Le myrcène est retrouvé en grande concentration dans les variétés de cannabis qui provoquent chez les utilisateurs la sensation d’être stoned ou collés au divan. Les effets sédatifs des plantes qui contiennent du myrcène, comme le houblon et la verveine, sont connus depuis des millénaires. On croit aujourd’hui que ces effets sont dus à son activité d’agoniste (activation) des récepteurs opioïdes (des études ont démontré que l’antagoniste opioïde bloquait les effets du myrcène, suggérant que le myrcène est un agoniste).
Ainsi, bien que le myrcène n’appartienne pas spécifiquement au groupe des cannabinoïdes selon la littérature scientifique, il affecte certainement l’expérience subjective du high du cannabis. Les chercheurs détermineront sans doute la nature exacte de ce lien ; présentement, bien que des laboratoires d’essai, tel le Steep Hill Halent en Californie, amassent des données à ce sujet depuis des années, aucune étude formelle n’a jusqu’à présent été menée.
Les plantes qui produisent des composés cannabimimétiques
D’abord, il faut savoir qu’il existe une abondance de sources végétales de terpènes tels le β-caryophyllène et le myrcène, mais que certaines sources en sont plus riches. Le myrcène se retrouve en très forte concentration dans l’huile de houblon, représentant près de 80 % du volume d’extraction de certaines variétés. La mangue, la citronnelle, le thym et la verveine sont aussi très riches en myrcène.
Le β-caryophyllène se retrouve dans le poivre noir, le clou de girofle, le romarin, le houblon, le carvi, l’origan, le basilic, la lavande, la cannelle et plusieurs autres espèces végétales. L’huile essentielle de la plupart de ces espèces contient une importante quantité de β-caryophyllène (20 % dans certaines espèces de houblon).
La salvinorine A est beaucoup plus rare, et semble n’être présente en grande quantité que dans S. divinorum. Toutefois, des preuves indiquent que d’autres espèces de sauges contiendraient des traces du composé en question ou de molécules très similaires.
Les NAE, incluant les OAE, PEA et LEA, ont été trouvés dans plusieurs espèces végétales. Notamment, le OAE et LEA se retrouvent dans la plante de cacao, alors qu’on rapporte que les truffes noires contiennent de l’anandamine ! Finalement, le composé N-alkylamide a été trouvé dans plusieurs espèces d’échinacées, et l’importance de cette plante en médecine naturelle pourrait être liée à ce composé.
Éventuellement, la liste de plantes contenant des composés cannabimimétiques s’allongera drastiquement, alors que les chercheurs continuent de découvrir des composés capables d’agir sur le système EC.
Outre le cannabis, existe-t-il d’autres plantes qui produisent des cannabinoïdes classiques ?
Jusqu’à très récemment, il semblait en effet que seule la plante de cannabis pouvait produire de vrais cannabinoïdes classiques. Cependant, cette notion conventionnelle a dû être renversée lorsqu’en 2012, on a découvert la présence de cannabidiol (CBD) dans les graines de lin ! Du moins, la plante produit un composé de type cannabinoïde très similaire au CBD qui semble présenter les mêmes propriétés anti-inflammatoires.
Toutefois, une recherche bien antérieure à la précédente a suggéré que le composé cannabigérol (CBG) et son précurseur, l’acide cannabigérolique (CBGA) sont présents dans une plante sud-africaine, et une étude plus récente (2011) a quant à elle suggéré la présence de cannabichromène (CBC) et de composés de même type dans le rhododendron chinois.
Finalement, il existe une plante, l’hépatique (Hepaticophyta) de la Nouvelle-Zélande, qui produit un type inhabituel de cannabinoïde (appelé acide perrottetinenique) qui semble être étroitement lié au THC, si bien qu’il pourrait effectivement agir sur le récepteur CB ! Si tel était le cas, il représenterait le seul autre composé trouvé dans la nature capable d’une telle interaction. Cependant, nous ne savons pas encore si ce composé peut agir ou non sur le récepteur CB .
Une chose est certaine : aucune autre plante, à part le cannabis, ne produit de THC.
Elle s'appellera "Bob Marley" à la vente, pas cannabis. Une subtilité savoureuse. Mais le parfum de cette nouvelle glace italienne devrait "charmer" plus d'un client.
Des glaces au parfum de cannabis vont être commercialisées en Italie. | D.R.
La petite ville italienne d’Alassio, au nord de l’Italie, près de la frontière française, a décidé de rendre hommage à la légende du reggae Bob Marley en autorisant la commercialisation de la glace… au goût cannabis !
En Italie, comme en France, la vente de cannabis est interdite, mais c'est le chanvre qui peut donner ce goût, en utilisant les graines et la plante.
Une association locale qui prône ses bénéfices sur la santé est à l'origine de cette initiative stupéfiante. « Il y a des tas de bénéfices à retirer de cette plante, grâce notamment aux acides gras qui permettent la lutte et la prévention dans l’artériosclérose, le cholestérol, les troubles respiratoires, l’eczéma et l’acné » explique un membre de l’association.
Boissons, chocolats et bonbons
Aux États-Unis où les produits dérivés au cannabis sont légion, la célèbre marque de crème glacée Ben&Jerry's n'exclut pas non plus de sortir un produit avec cette saveur, selon une interview des deux fondateurs au Huffington Post.
Il existe déjà des boissons gazeuses et des jus, des chocolats ou encore des bonbons au cannabis, et le marché du cannabis légal pourrait atteindre 3,5 milliards de dollars en 2015.
Légal dans 23 États américains… pas en France
Si la consommation de marijuana reste illégale au niveau fédéral, 23 États américains ont légalisé le cannabis à des fins médicales. Après le Colorado et l'État de Washington, l'Alaska l'a légalisé en février dernier pour l'usage récréatif.
En France, on est encore loin d’évoquer ce type de possibilité ; la détention de cannabis reste strictement illégale et il est interdit de cultiver les graines.