IACM-Bulletin du 12 Février 2016
Par Olive420, dans Thérapeutique,

IACM-Bulletin du 12 Février 2016
Science/Homme: Selon une étude observationnelle, le cannabis pourrait soulager les patients présentant des migraines
Science/Homme: L'huile de cannabis pourrait participer au traitement des symptômes de la maladie d'Alzheimer
Science/Homme: Une étude ouverte indique que le cannabis réduirait la douleur neuropathique des patients souffrant de sclérose en plaques
Science/France: L'inhibiteur du FAAH a causé la mort d'un patient à la phase 1 d'une étude
En bref
Un coup d'œil sur le passé

 
Science/Homme: Selon une étude observationnelle, le cannabis pourrait soulager les patients présentant des migraines
Selon une étude menée par des scientifiques du Department of Clinical Pharmacy de l' Université du Colorado à Aurora et d'autres institutions médicales de ce même État, le cannabis pourrait réduire la fréquence des migraines. Les chercheurs ont examiné restropectivement les dossiers de 121 adultes présentant un diagnostic de migraine, à qui il a été recommandé un traitement ou une prophylaxie avec du cannabis, entre janvier 2010 et septembre 2014, et qui ont eu au moins une visite de suivi.
En moyenne, l'utilisation du cannabis a réduit la fréquence des migraines mensuelles de 10.4 à 4.6. La plupart des patients prenait plus d'une forme de cannabis et à titre préventif. 48 patients (39.7%) ont indiqué des effets positifs, dont les plus communs ont été les effets préventifs avec une diminution de la fréquence (24 patients [19.8%]) et même la fin des migraines pour 14 patients [11.6%].
Rhyne DN, Anderson SL, Gedde M, Borgelt LM. Effects of Medical Marijuana on Migraine Headache Frequency in an Adult Population. Pharmacotherapy. 9 janvier 2016. [sous presse]
 
Science/Homme: L'huile de cannabis pourrait participer au traitement des symptômes de la maladie d'Alzheimer
Dans le Journal of Alzheimer Disease, des chercheurs de l'Abarbanel Mental Health Center à Bat-Yam, et de la Sackler Faculty of Medicine de l'Université deTel-Aviv, Israel, ont écrit que l'huile de cannabis pourrait réduire les symptômes de délire, d'aggressivité, d'irritabilité, et autres, pour les patients présentant une démence. Onze patients atteints de maladie d'Alzheimer ont été choisis pour une étude ouverte d'essais prospectifs durant quatre semaines.
Dix patients ont achevé l'étude. Une réduction significative du score d'impression clinique globale (6.5 à 5.7) et le score de l'examen neuropsychiatrique ont été enregistrés (44.4 à 12.8). Dans l'échelle de l'examen neuropsychiatrique, les aspects suivants ont significativement réduit : délire, agitation/aggressivité, irritabilité, apathie, détresse. Le sommeil a été amélioré. Les auteurs ont conclu que l'ajout d'huile de cannabis aux patients atteints de maladie d' Alzheimer à la pharmacothérapie est sans danger et serait un traitement optionnel prometteur.
Shelef A, Barak Y, Berger U, Paleacu D, Tadger S, Plopsky I, Baruch Y. Safety and Efficacy of Medical Cannabis Oil for Behavioral and Psychological Symptoms of Dementia: An-Open Label, Add-On, Pilot Study. J Alzheimers Dis. 12 janvier 2016. [sous presse]
 
 
Science/Homme: Une étude ouverte indique que le cannabis réduirait la douleur neuropathique des patients souffrant de sclérose en plaques
Un traitement à base de l'extrait de cannabis Sativex a produit une réduction de la douleur chez des patients atteints de sclérose en plaque. C'est ce qu'indiquent les chercheurs de l'IRCCS Centro Neurolesi "Bonino-Pulejo" à Messine, Italie. Les scientifiques ont inclus dans l'étude 20 patients atteints de sclérose en plaques, dont la moitié présentait des douleurs neuropathologiques. Les patients ont bénéficié d'une évaluation neurologique et clinique avant et après le traitement par administration de Sativex.
Un mois d'administration de ce traitement aux patients présentant des douleurs neuropathologiques a réduit le taux de douleur et a amélioré la qualité de vie. Il est à noter que ces effets présentent un parallélisme avec des modifications de la communication des cellules nerveuses. Les auteurs ont conclu que leurs données suggèrent que le “Sativex pourrait être efficace pour traiter la douleur neuropathologique liée à la sclérose en plaques, peut-être par l'action sur certaines voies corticales spécifiques.
Russo M, Naro A, Leo A, Sessa E, D'Aleo G, Bramanti P, Calabrò RS. Evaluating Sativex® in Neuropathic Pain Management: A Clinical and Neurophysiological Assessment in Multiple Sclerosis. Pain Med. 13 janvier 2016. [sous presse]
 
Science/France: L'inhibiteur du FAAH a causé la mort d'un patient à la phase 1 d'une étude
Johnson & Johnson ont suspendu les essais internationaux du produit expérimental BIA 10-2474 de la compagnie pharmaceutique portugaise Bial. Un mort et cinq sujets hospitalisés sont comptés dans la phase 1 qui portait sur des sujets en bonne santé. Les officiels ont indiqué que 90 personnes avaient pris part à cet essai. Le dosage du produit était destiné à tester le moral et les questions d'anxiété, ainsi que les troubles des mouvements de coordination liés aux questions neurologiques. Le BIA 10-2474 est un inhibiteur du FAAH. Ces modulateurs synthétiques du système endocannabinoïde inhibent l'activité de FAAH ( hydrolase d'amides d'acide gras) responsable de la dégradation de l'endocannabinoïde anandamide (AEA, arachidonoyl ethanolamide), augmentant ainsi sa concentration pour stimuler le système endocannabinoïde.
« Le FAAH est aussi responsable de la dégradation de nombreux autres amides d'acides gras, » a indiqué le docteur Franjo Grotenhermen, directeur exécutif de l'IACM. « Non seulement, il fait augmenter la concentration d'anandamide dans le sang, mais aussi les concentrations d'autres amides d' acides gras . Le mécanisme de l'action est différent de celui du THC qui lie les récepteurs cannabinoïdes. Les modulateurs synthétiques du système endocannabinoïde sont différents des cannabinoïdes ou du cannabis quand on considère leurs effets secondaires potentiels. » » Sans information adéquate, il est impossible d'avancer une théorie réaliste des causes de la toxicité, « ajoute le docteur Daniele Pomelo, Professor for Anatomy & Neurobiology de l' Université de Californie. « Différents inhibiteurs structurels de FAAH ont déjà été testés pour la sûreté vis à vis de l'homme lors d'essais cliniques rigoureux en phase 1. Ils incluent notamment des composés de Sanofi, Pfizer, Merck, Johnson and Johnson, ainsi que d'autres. Tous ces inhibiteurs de FAAH avaient montré qu'ils étaient sans danger pour l'homme. »
Reuters du 21 janvier 2016
Communiqué de pressse du 19 janvier 2016 de Cannabis and Cannabinoid Research
 
En bref
Mexique: Le projet de loi relatif au cannabis médical devrait être voté par le Congrès au mois de mai
Un projet de loi permettant l'usage médical du cannabis devrait être approuvé par le Congrès mexicain d'ici mai. Un soutien inter-partis s'est produit, ainsi qu'une série de débats publics sur le cannabis qui devraient avoir raison des législateurs, a indiqué le sénateur du parti au pouvoir qui a proposé la mesure.
Reuters of 21 January 2016
IACM: Déclaration sur le cannabis médical
Pour promouvoir la déclaration sur le cannabis médical, un film court sera préparé pour la première page de
Medical Cannabis Declaration. Quelques patients y indiqueront quelles ont été leurs expériences, ce que les produits à base de cannabis signifient pour eux, les experts et les médecins transmettront de l'information scientifique et différentes personnes diront dans leur langue maternelle “oui au cannabis médical”. Si vous êtes originaire de l'Europe de l'Est, de l'Asie ou de l'Afrique et que vous voulez dire cette phrase dans votre langue, vous êtes priés de contacterinfo@medicalcannabisdeclaration.org".
Science/Homme: Les consommations d'alcool et de tabac précèdent habituellement celle de cannabis
Une étude incluant 2835 étudiants de classe de terminale a montré que l'alcool est la substance la plus consommée. La majorité des interrogés prenant différentes substances indiquent que l'alcool est premier, puis le tabac et enfin le cannabis.
Department of Health and Kinesiology, Texas A&M University, USA.
Barry AE, et al. J Sch Health 2016;86(1):31-8.
Science/Homme: Selon une étude sur des jumeaux, la consommation de cannabis n'aurait pas d'effet sur l'intelligence des adolescents
Le but de cette nouvelle étude était d'examiner les associations entre consommation de cannabis et modifications éventuelles de la performance intellectuelle. Deux études longitudinales incluant 789 et 2 277 adolescents jumeaux ont été réalisées. Les mesures standard de l'intelligence ont été relevées entre 9 et 12 ans, avant la consommation de cannabis, puis de nouveau, entre 17 et 20 ans. A partir des résultats, les auteurs ont conclu “qu'à partir de ces deux échantillons où il a été mesuré le déclin du QI, il se pourrait que celui-ci ne soit pas une conséquence directe de la consommation de marijuana, mais plutôt l'influence de facteurs familiaux soutendant la consommation de marijuana et une performance intellectuelle faible.”
Department of Psychology, University of Southern California, Los Angeles, USA.
Jackson NJ, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 19 janvier 2016. [sous presse]
Science/Homme: La vaporisation est un moyen efficace d'administration du cannabis
L'efficacité de quatre vaporisateurs (Volcano Medic, Plenty Vaporizer, Arizer Solo and DaVinci Vaporizer) a été testée. L'efficacité de décarboxylation est excellente pour le THC (> 97%) et pour le CBD (> 94%). Les auteurs ont noté que “ à température contrôlée, les vaporisateurs électriques ont une efficacité de décarboxylation des cannabinoïdes sous forme acides (inactifs) et qu'ils dégagent les cannabinoïdes actifs neutres correspondants.
Department of Clinical Research, University of Bern, Switzerland.
Lanz C, et al. PLoS One 2016;11(1):e0147286
Science/Animal: Le système endocannabinoïde est impliqué dans l'action du resveratrol
Le Resveratrol est un phénol naturel que l'on peut trouver dans différentes plantes, dont les raisins, les framboises, les myrtilles, et les mûres. Il pourrait être bénéfique en cas de cancer et de maladie du coeur. Les chercheurs ont trouvé que le resveratrol agit sur le système endocannabinoÏde y compris sur l'activation des récepteurs CB1.
Faculty of Pharmacy, Tehran University of Medical Sciences, Iran.
Hassanzadeh P, et al. Psychopharmacology (Berl). 18 janvier 2016. [sous presse]
Science/Homme: Il n'y aurait pas d'association entre consommation de cannabis et troubles de l'anxiété
Les résultats d'une étude prospective de trois ans comprenant des données du National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions (NESARC) des Etats-Unis suggère que la consommation de cannabis et les troubles de la consommation de cannabis ne sont pas associés avec une incidence accrue à la plupart des troubles de l'anxiété; et inversement que les troubles ne sont pas associés à une incidence accrue de la consommation de cannabis ou des troubles.
Ariel University, Israel.
Feingold D, et al. EUR Neuropsychopharmacol. 29 décembre 2015 Dec 29. [sous presse]
Science/Cellules: Le THC présente des effets anti-cancer pour les cellules de la leucémie aigue
Une étude s'est intéressée à l'efficacité du THC sur certaines lignées de cellules de la leucémie. Des effets anti-cancereux ont été montrés dans certains cas, notamment pour les cellules de la leucémie du lignage lymphatique et des cellules myeloïdes aigues exprimant les marqueurs lymphatiques. L'induction de l'apoptose (mort programmée des cellules) a été transmise par les récepteurs CB1 et CB2.
University Hospital Tübingen, Germany.
Kampa-Schittenhelm KM, et al. BMC Cancer 2016;16(1):25.
Science/Homme: Pas de relation entre consommation de cannabis et anxiété ou dépression
Dans une étude longitudinale incluant 8598 Suédois et Suédoises de 20 à 64 ans, il a été montré qu'il n'y a pas d’association longitudinale entre consommation de cannabis et incidence de dépression/anxiété ou entre dépression/ anxiété et future consommation de cannabis.
Karolinska Institute, Stockholm, Sweden.
Danielsson AK, et al. J Affect Disord 2015;193:103-108
Science/Animal: Le cannabidiol pourrait être bénéfique en cas d'inflammation du coeur
La Myocarditis (inflammation du muscle cardiaque) est une des causes principales d'insuffisance cardiaque et d'attaque cardiaque chez les sujets jeunes adultes et chez les adolescents. Dans le modèle animal de la myocarditis, le CBD (cannabidiol) a été bénéfique. Les auteurs ont écrit que ce cannabinoïde pourrait représenter un traitement prometteur de gestion de la myocardite autoimmune et possiblement d'autres troubles autoimmunes ainsi que la transplantation d'organes.
National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, Bethesda, USA.
Lee WS, et al. Mol Med. 8 janvier 2016. [sous presse]
 
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Allemagne: La chancelière A. Merkel soutient les améliorations dues à l’usage médical du cannabis
Jamaïque: Le gouvernement veut légaliser la possession de cannabis pour des raisons médicales et religieuses
Il y a deux ans
Etats-Unis: Le Président Obama déclare que le cannabis n’est pas plus dangereux que l’alcool
Science/Homme: une étude clinique indique que le Sativex est efficace pour traiter les douleurs neuropathiques secondaires
Science/Homme: le THC modifie les ondes du cerveau des patients souffrant d’apnée du sommeil obstructive


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Jean-Michel Baylet, un pro-légalisation du cannabis au gouvernement
Par kyu,
FRANCE 3 MIDI-PYRÉNÉES
A plusieurs reprise le nouveau ministre de l'Aménagement du territoire a fait connaître sa position iconoclaste sur la légalisation du cannabis. De quoi peser sur le gouvernement ?
 
Par Fabrice Valery

 
 
© AFP Jean-Michel Baylet


 
 
Le verbe haut, Jean-Michel Baylet n'a jamais caché des positions politiques pas forcément très partagées même parmi ses amis de gauche. Le nouveau ministre de l'aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités locales, qui est aussi un passionné de Harley-Davidson, est notamment convaincu qu'il faut légaliser l'usage du cannabis.
 
Il l'avait notamment affirmé lors de la campagne pour les primaires de la gauche en 2011.
 
Pour Jean-Michel Baylet, la légalisation, avec ventes dans les pharmacies, aurait comme principaux avantages de casser le marchés des dealers, de sécuriser certains quartiers et, en matière de santé publique, de faire en sorte de contrôler les effets et la consommation.
 

"Je n'ai jamais fumé ce n'est pas de ma génération."  
En 2013, il expliquait cependant au Point que le débat sur ce sujet était bloqué en France. "La France, disait-il, ne sait pas évoluer sur le plan sociétal sans que cela génère des polémiques extrêmes. Il y a une frange conservatrice qui ne veut pas que la France évolue. Et les partis politiques de droite ne sont pas étrangers à ces dérives".
 

 
Mais quand on lui posait la question sur sa propre consommation, Jean-Michel Baylet affirmait : "Je n'ai jamais fumé, ce n'est pas de ma génération. Quand j'étais jeune, c'était très marginal. Mais ce n'est pas parce que je ne suis pas un consommateur que je ne dois pas avoir une vision moderne des choses".
 
Source: francetvinfo.fr
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Cannabis: Laurence Rossignol ne veut "aucun interdit de débat"
Par kyu,
"Aucun débat interdit surtout quand il concerne la santé publique", voilà la position de Laurence Rossignol à propos de la dépénalisation du cannabis.
 

Laurence Rossignol, ministre du Droit des femmes - BFMTV


 
Invitée à réagir aux positions pro-cannabis de son nouveau collègue au gouvernement Jean-Michel Baylet, la ministre fraîchement nommée au Droit des femmes, à la Famille et à l'Enfance a considéré que "dans le gouvernement, et partout d'ailleurs dans la société, le débat est ouvert".
 
Le débat porte sur : "Comment met-on en place la politique de santé publique la plus efficace pour que des gamins de 13-14 ans ne commencent pas à se retourner la tête en fumant du cannabis et comment l'économie souterraine et le trafic dans les cités peuvent être à terme éteints", a développé Laurence Rossignol.
 
Source: bfmtv.com
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La ruée vers l’or du cannabis
Par kyu,
Aux Etats-Unis, le cannabis est au-delà du bien et du mal. C’est un marché. Et sa croissance explosive magnétise les investisseurs. Au point de gonfler la prochaine bulle?
 
 

L'industrie du du cannabis a créé 20000 emplois en 2 ans au Colorado.


 
Commerce
Avec son décor en bois lasuré gris, son long bar design et ses vitrines rétroéclairées, on se croirait dans une boutique Nespresso. Sauf que sur les rayons, boissons énergisantes, bonbons, chewing-gums, infusions, sels de bain et même lubrifiants pour le sexe sont tous estampillés THC, la principale substance psychoactive du cannabis. Au mur, des centaines de sachets affichent 40 variétés de fleurs de marijuana. Blue Dream, Ingrid, Sour Diesel, Church, AK-47… pour les plus vendus.
 
Jeunes, vieux, la boutique que vient d’inaugurer Good Chemistry à Aurora dans la banlieue de Denver ne désemplit pas. C’est une des 700 entreprises de cannabis qu’a vues éclore le Colorado depuis deux ans et l’entrée en vigueur de la légalisation. Ici, la marijuana n’est plus seulement prescrite pour un usage médical et sous ordonnance, comme c’est le cas dans 24 autres Etats américains, et dans encore 17 qui autorisent les médicaments à base de cannabidiol (CBD). Au Colorado, comme plus récemment en Alaska, en Oregon et dans l’Etat de Washington, le cannabis est en vente libre pour le fun, le récréationnel, aux plus de 21 ans.
 


Dans ses usines DIxie Brands produisent des milliers de "shot" a base de THC pour lesdispensaires.


 
Evidemment, le marché explose. Et il fonctionne bien sûr à la mode Far West: sous forme de ruée vers l’or postmoderne. Avec venture capitalists, incubateurs de start-up et conférences pour les investisseurs. Quand ce n’est pas carrément en reprenant les codes du luxe, comme le fait Good Chemistry.
 
Cash is king
En visitant l’entreprise en compagnie de son directeur marketing, Steve Spinoza, on découvre qu’il y a autre chose que l’esprit pionnier et les modèles d’affaires inspirés par la Silicon Valley qui caractérisent l’industrie émergente et déjà milliardaire du cannabis au Colorado. Dans les bureaux, une comptable trie les liasses de billets de 100 dollars avec une de ces machines qu’on voit d’habitude dans les films de gang-sters. Photo interdite, précise notre guide. Plus loin, quelques liasses traînent sur un énorme coffre-fort. Manière de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps la vente de «weed» se faisait au marché noir. Et qu’elle reste illégale au niveau fédéral.
 
Régulées par la FDIC, les banques n’acceptent pas, officiellement en tout cas, ces transactions. Cela n’empêche pas ce cash de remplir les caisses de l’Etat. Les plus grandes entreprises de cannabis du Colorado, comme LivWell et Medicine Man, vont payer leurs impôts en fourgonnette blindée. On n’est qu’au début des surprises.
 
Bouillonnante de créativité, avec qui plus est le sentiment de participer à une expérimentation sociale inédite, l’industrie du cannabis est la nouvelle frontière de l’économie américaine. Comme de juste, elle se construit à l’échelle de ce pays-continent sur une trame géante qui repose sur des modèles d’affaires inspirés du numérique, mais aussi l’héritage de la contre-culture.
 
«Notre défi est de passer de la culture alternative à celle mainstream», confirme Steve Spinoza, qui justifie le choix d’avoir créé la deuxième boutique de Good Chemistry dans une zone commerciale de banlieue quand la première était au centre-ville. Lui parle d’«éducation» et de «changement démographique» pour toucher plus de consommateurs.
 
Il y a des risques, cependant. Que ce mélange économique et social détonnant n’explose sous forme de bulle financière ou ne s’épuise dans un combat de valeurs.
 
Une origine activiste
Boston, 2 novembre. Difficile, pour un activiste politique, d’avoir une meilleure adresse qu’en face de Faneuil Hall, le marché couvert d’où les pères fondateurs des Etats-Unis ont lancé l’idée d’indépendance. C’est là qu’opère Kris Krane, consultant et capital-risqueur après avoir été l’une des chevilles ouvrières de la légalisation du cannabis.

«Mon père souffrait d’une maladie des poumons que seule l’inhalation d’un joint parvenait à détendre pour lui permettre de respirer», dit-il pour expliquer son opposition viscérale à la guerre contre la drogue décrétée par Reagan dans les années 1980. Dans les années 2000, il est à la tête du mouvement Students for sensible drug policy, la plus grande organisation militante en charge d’une question sociétale avec une présence sur 300 campus. Et puis, il passe au business.
 
En 2011, il crée 4Front pour conseiller les entreprises qui font des demandes de licences pour créer des magasins (appelés dispensaires). L’an dernier, il ajoute un fonds de capital-risque utilisant de la dette convertible pour investir dans les nouveaux business du cannabis. Parce que d’abord à but non lucratif ou coopératif, ces derniers sont entrés dans le marché. Surtout au Colorado.
Denver, 6 novembre. Depuis son bureau qui fait face au Parlement du Colorado, Brian Vincente, l’avocat qui a coécrit la législation sur la légalisation du cannabis, confirme que le cas d’activistes devenus entrepreneurs n’est pas rare. «Beaucoup se sont rendu compte que le business est un moyen de rendre durable ce à quoi il croit», explique-t-il.

«Nous avons voulu que la législation s’approche le plus possible du cadre d’un marché libre tout en mettant en place des règles qui puissent servir d’exemple à d’autres Etats», poursuit l’avocat. C’est la raison pour laquelle, depuis janvier 2014, le Colorado a alloué plus de 700 licences, créant un marché ultraconcurrentiel autour de quatre types de business: les producteurs, leurs magasins, les laboratoires de tests et les produits dérivés.
 


Produits dérivés. Si 80% du cannabis est fumé, Medicine Man multiplie les produits tels que cigarettes électroniques et bonbons infusés.
 



Chez les mangeurs de ganja
Ces produits dérivés, les comestibles ou «édibles», c’est la spécialité de Jaime Lewis dans sa cuisine de Mountain Medicine. Venue de Californie et du mouvement procannabis pour participer à l’expérience du Colorado, elle cuisine des gâteaux et des chocolats au THC pour le marché médical et récréationnel.
 
Nouvelle surprise: ceux destinés aux patients se présentent comme des friandises et autres pâtisseries, tandis que les barres chocolatées pour la grande consommation sont emballées comme des médicaments. En ouvrant un de ces paquets, Jaime Lewis fait remarquer qu’il est portionné en dix parts estampillées 10 milligrammes de THC. La législation sur les comestibles dérivés du cannabis a déjà changé deux fois. Il a fallu rendre les emballages résistants aux enfants et avertir le consommateur de la teneur en THC – quelques consommateurs trop gourmands ayant fini avec un interminable bad trip.
 
Même si cela pose beaucoup de contraintes à sa petite entreprise, Jaime Lewis est pour ces règles. «Il faut satisfaire le consommateur pour qu’il revienne.» De plus, les entrepreneurs du Colorado savent que les projecteurs sont braqués sur eux. Ils doivent se montrer exemplaires pour étendre leur business aux autres Etats qui devraient légaliser tous les usages du cannabis demain. Parce que même s’ils ont vu leurs ventes passer de 700 millions de dollars en 2014 à plus de 1 milliard cette année, les entrepreneurs du cannabis du Colorado sentent qu’ils sont au début d’une folle croissance.
 
Il y a cependant à cela un certain nombre de conditions. «Pour commencer, votre réputation repose sur la constance de vos produits», explique Steve Spinoza. Cette standardisation d’une marchandise jusque-là produite clandestinement entraîne une professionnalisation passablement stupéfiante du secteur.
Denver, 9 novembre. Dans la banlieue industrielle, l’entreprise Dixie témoigne de cette évolution. Fondée par Tripp Keber et Chuck Smith, deux anciens de l’immobilier qui ont levé 8 millions de dollars pour construire cette usine à laquelle s’en ajoutent trois autres en Californie, en Arizona et en Oregon, Dixie manufacture quantité de produits à base de cannabis: des shots aux boissons énergisantes en passant par des produits vétérinaires à base de CBD et des plaquettes de chocolat au THC.

L’entreprise emploie 60 personnes à Denver. Joe Hodas, son directeur marketing, jongle avec des concepts tirés de la Harvard Business Review comme les «good manufacturing practices». «Les policiers qui ont visité notre installation ont été très surpris par notre niveau de professionnalisme», confie-t-il. Il montre une installation d’extraction d’huile de cannabis à 200 000 dollars qui permet de récupérer le THC et le CBD des feuilles laissées de côté lors du tri des fleurs. On est loin de la cuisine artisanale de Jaime Lewis. On n’a pourtant encore rien vu.
 


La société Dixie dispose d’une ligne d’embouteillage pour ses boissons énergisantes au cannabis.


 
Maman est «ganjapreneuse»
Pas très loin de l’usine de Dixie, l’abord de l’entrepôt de Mindful se signale par la forte odeur d’herbe qui en émane. Meg Sanders, CEO, est à des années-lumière de l’image qu’on peut avoir des entrepreneurs de cannabis croisés dans les coffee-shops d’Am-sterdam. Silhouette fine sous sa blouse blanche, elle a quelque chose de ces «soccer moms» des grandes banlieues américaines. Jusqu’à la création de Mindful en 2010, elle travaillait dans la compliance d’un family office. Désormais, sa PME emploie 52 personnes.
 
En suivant la patronne au travers des 4000 m2 de sa plantation, on découvre le degré de sophistication atteint par l’industrie. Système d’irrigation automatique, écorce de coco et nutriments dans les pots, ventilation et, partout, des lampes pour recréer la lumière et faire croire aux plantes que c’est l’été pour qu’elles fleurissent. Alors qu’il a neigé quelques jours avant dans cette ville située à 1600 m d’altitude. «Les clones prélevés sur les plantes mères poussent durant douze à treize jours avant d’entrer en état végétatif pour trois semaines puis dans le cycle de floraison qui dure de quarante-cinq à cinquante jours, explique Meg Sanders. Cela nous donne une récolte de l’ordre de 230 kilos de fleurs par mois.»
 
Au prix de détail, soit environ 200 dollars l’once (28 grammes), cela fait 1,8 million de dollars de chiffre d’affaires mensuel. L’Etat du Colorado et la Ville de Denver prélèvent une taxe de 21,12% sur ces ventes (5,9% pour le médical). Jim Marty, consultant en comptabilité auprès d’une centaine d’entreprises de cannabis, estime que cette année les collectivités publiques du Colorado encaisseront environ 140 millions de dollars. Ils en consacrent une bonne part aux écoles et aux bourses des étudiants. On comprend que ces recettes fassent rêver d’autres Etats.
 
Meg Sanders, elle, prévoit un chiffre d’affaires de 14 millions de dollars cette année et de 20 l’an prochain. «Nous allons construire une nouvelle usine de 4000 m2 et nous prévoyons des serres dans le sud de l’Etat sur 1,5 ha», explique la «ganjapreneuse», qui s’apprête aussi à ouvrir un dispensaire dans l’Illinois et a fait une demande de licence en Floride.
 
A quelques centaines de mètres de Mindful, Medicine Man, l’une des plus grosses entreprises de cannabis du Colorado, poursuit, elle aussi, ses plans d’expansion. Ex-employée de la Navy puis de Lockheed Martin, Elan Nelson mène la visite des trois lignes de production toujours plus modernes qui racontent l’histoire de cette usine. Conçue comme une salle blanche, la dernière fait penser à une production de biotechnologies.
 
Elle explique aussi que la facture d’eau s’élève à 800 dollars par mois et celle d’électricité à 40 000. D’où, ici aussi, des projets de serres. Avec la croissance du marché, tout le monde veut diminuer ses coûts pour faire face à une correction inévitable des prix du cannabis. Pas de quoi paniquer cependant. Il y a de la marge. En substance, cela coûte environ 1000 dollars de produire une livre d’une marijuana dix fois plus forte en THC que celle des années hippies et qui va se vendre entre 3000 et 4000 dollars.
 
Sans surprise cette fois, le Colorado est donc inondé de cash. Les prix de l’immobilier se sont envolés. «On estime qu’entre 10 000 et 20 000 emplois ont été créés par le secteur avec des salaires oscillant entre 15 dollars l’heure pour le «budtender» d’un dispensaire et 60 pour un manager», explique Carole Richter, qui a créé sa boîte de ressources humaines pour répondre à la professionnalisation du secteur. Du coup, malgré les difficultés à bancariser l’activité, les financiers commencent à s’y intéresser.
 
Le parfum de l’argent
Las Vegas, 11 novembre. C’est party time pour l’industrie américaine du cannabis ce soir-là au Voodoo Lounge, le bar en attique du casino. Organisé par Woman Grow, le réseau des femmes entrepreneuses en cannabis, cette fête ouvre les quatre jours de la Marijuana Business Conference & Expo, le plus gros événement annuel du secteur avec 400 exposants et 5000 participants. En parallèle, se tiennent aussi deux Investors Summits où se pressent les business angels du réseau ArcView, les capital-risqueurs de Privateer et de Tuatara Capital, et même quelques banquiers d’affaires et autres gérants de hedge funds.

Anthony Denaro fait partie de ces derniers. Ex-trader pour la Banque Jefferies, il explique avoir mis toutes ses économies pour amorcer un fonds capable de traiter les 200 titres du Marijuana Composite Index. «On y trouve non seulement des producteurs de cannabis mais aussi pas mal de sous-traitants. Cependant, attention, il y a aussi des coquilles vides.»
 
Dans les discussions du Voodoo Lounge ou dans les allées du salon, d’autres informations cruciales remontent. Par exemple que, après des PME du secteur de l’horticulture pour qui le cannabis représente déjà 15 à 20% des ventes, le big business prépare son entrée dans le secteur. Le glacier Ben & Jerry’s va lancer des desserts infusés à la marijuana, confirme-t-on à plusieurs reprises. Et aussi que le boom du cannabis conduira inévitablement à une bulle, au fur et à mesure de sa légalisation dans d’autres Etats. Sans que cela n’inquiète personne.
 
Le jeu de la démocratie directe
La grande question qui domine pour l’heure, ce sont, en effet, la douzaine d’initiatives en faveur de légalisation du cannabis récréationnel dans les Etats comme le Maine, le Massachusetts, Hawaï et, surtout, la Californie dès l’an prochain. Là, c’est même le premier président de Facebook, Sean Parker, qui est derrière l’initiative qui a le plus de chances de passer en même temps que le prochain président.
 
Cet intérêt n’est guère surprenant. Le cannabis est vu par beaucoup d’entrepreneurs de la Silicon Valley comme la prochaine vague. Hrish Lotlikar, banquier d’affaires ex-UBS et HSBC, devenu capital-risqueur, est intimement convaincu qu’après le Colorado «la Californie sera le début d’un domino qui va voir les Etats, puis les pays, légaliser un par un».
Difficile de lui donner tort. Quelques jours plus tôt, la Cour suprême du Mexique a rendu légale la culture du cannabis à titre privé. Le lendemain, le nouveau premier ministre canadien Justin Trudeau annonce le lancement d’un «processus fédéral-provincial-territorial pour conduire à la légalisation et la réglementation de la marijuana».
 
A Denver, Brian Vincente avait prévenu: «Le Colorado apporte la preuve que le cannabis n’a non seulement pas les conséquences redoutées mais qu’il apporte la prospérité.» Directeur du Marijuana Industry Group, le principal lobby du secteur, Michael Elliott ajoute: «Depuis la légalisation, la mortalité routière, le trafic de stupéfiants et la violence domestique sont en baisse, tandis que les résultats des étudiants sont stables.»
Boulder, 12 novembre. Venus visiter Canopy, un incubateur de start-up actives dans le cannabis, trois professeurs d’économie de la London School of Economics, de la Copenhague Business School et d’HEC Paris ne cachent pas qu’ils sont impressionnés par ce qu’a accompli le Colorado. Toutefois, leurs questions se concentrent sur un certain nombre de difficultés liées au changement d’échelle de l’industrie, comme la polémique sur les pesticides.

Très bonne question qu’en prolonge une autre plus générale: en devenant de nouvelles marques que lancent des célébrités comme Julien Marley (le fils de Bob) ou le rappeur Snoop Doog ou en se structurant en business financés par le private equity, le cannabis ne risque-t-il pas de perdre ses racines de contre-culture?
 
«Je n’ai pas très envie d’apprendre que les licences des nouveaux dispensaires ont été attribuées aux copains du gouverneur», résume la cheffe Jaime Lewis. En refusant une légalisation menée par ce qu’ils appellent «big pot», en référence au big business, c’est le message qu’ont envoyé les électeurs de l’Ohio le 6 novembre dernier.
 
Toutefois, cela n’augure en rien des résultats de l’an prochain. Une majorité d’Américains est en faveur de la légalisation. Tous les candidats à la présidentielle, sauf un, ont promis, au minimum, de laisser les Etats faire ce qu’ils veulent. La bulle du cannabis ne fait que commencer de gonfler.
 
Par Fabrice Delaye
Source: bilan.ch
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Visite du plus grand champ de cannabis d'Amérique latine
Par kyu,
Visite du plus grand champ de cannabis d'Amérique latine
 


Lien vers la video

 
 
A quelques heures de route de Santiago du Chili s’étend le plus grand champ de marijuana d’Amérique latine. Alors que le pays est en train d’étudier la possibilité de décriminaliser la consommation et la culture de petites quantités de cannabis, l’utilisation thérapeutique de la plante semble bien partie. Visite guidée avec Ana Maria Gazmuri, militante pour l’utilisation de cannabis thérapeutique.
 
Source: lemonde.fr
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Daniel Vaillant : “Il est urgent d’ouvrir un débat dépassionné sur le cannabis”
Par kyu,
Ni libertaire, ni laxiste, ni fumeur de pétards, l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant appelle à l’ouverture d’un “débat dépassionné” sur la légalisation du cannabis. Entretien.
 

Décembre 2013, dans le Colorado (Rick Wilking/Reuters)


 
Le député socialiste Daniel Vaillant, ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin de 2000 à 2002, et biologiste de formation, avait remis au groupe socialiste à l’Assemblée un rapport en 2011 préconisant la légalisation contrôlée du cannabis. A la suite du pneumologue Bertrand Dautzenberg, qui a fait resurgir le débat fin janvier, il réaffirme sa position, et appelle à l’ouverture d’un grand débat public.
 
Le pneumologue Bertrand Dautzenberg s’est prononcé pour la légalisation encadrée du cannabis. Cela témoigne-t-il d’une avancée vers l’ouverture d’un débat à ce sujet ?
Daniel Vaillant – J’apprécie qu’un pneumologue vienne à la rescousse sur ce sujet, avec une argumentation légèrement nouvelle : ne serait-ce que pour éviter la consommation tabagique, évitons le cannabis, qui est souvent consommé comme une adjonction au tabac. D’une certaine manière le tabac est même plus dangereux que le cannabis s’il est consommé dans des conditions normales, sans adjuvant, avec un taux de THC faible, et s’il est issu d’une exploitation non intensive.
 
Ce que j’avais préconisé avant l’élection présidentielle était l’ouverture d’un débat, car la société française est bloquée sur le sujet pour des raisons éminemment politiques – peut-être même politiciennes. Je ne reviens pas sur ce que j’ai dit. Je pense toujours que la prohibition conduit plutôt à la consommation. La législation française, une des plus répressive d’Europe avec la République Tchèque, conduit les jeunes français à consommer de plus en plus. Les jeunes n’ont pas peur de cette substance : on essaie de leur faire peur, mais ils n’y croient pas. Je confirme que le cannabis est un produit dangereux, qu’il conviendrait d’en consommer de moins en moins, mais quitte à ce qu’on en consomme, j’aimerais qu’on le fasse de la manière la plus hygiénique possible. Or on a tout faux pour le moment. D’où la résurgence du débat.
 
Au niveau politique, le silence est assourdissant sur le sujet en dépit de quelques tentatives depuis 2011, dont votre rapport. Pensez-vous que la situation est mure pour qu’on ouvre un grand débat public ?
Pour avoir été le premier, en 2003, à avoir proposé une légalisation contrôlée du cannabis, avec une politique de prévention et d’information beaucoup plus efficace pour dissuader de consommer, une contraventionnalisation de la conduite à risque et avec une répression beaucoup plus forte des trafiquants et de ceux qui profitent dans le crime et la délinquance du commerce de cette substance, j’estime que oui. Il est temps. Il est urgent d’ouvrir un débat dépassionné sur le sujet. Je suis contre le tabagisme, contre la consommation de cannabis et contre la consommation abusive d’alcool, qui est la drogue la plus dangereuse de toutes, et je pense qu’il faudrait un débat dans une France un peu plus apaisée sur le sujet.
 
Je ne veux pas être dans l’idéologie : j’essaie de voir comment faire en sorte que la consommation cannabique problématique recule. Si c’est un débat de polochon entre la droite et la gauche, les ‘éclairés’ et ceux qui refusent, ce n’est pas la peine, on n’avancera pas. Le thème du cannabis thérapeutique a commencé à poindre avec la décision de Marisol Touraine sur le Sativex (médicament dérivé du cannabis vendu en pharmacie pour soulager les malades de sclérose en plauqe, ndlr), mais ça ne règle pas l’ensemble des problèmes. C’est une avancée psychologique : le cannabis n’est pas la molécule de tous les maux et de tous les dangers.
 
Pourtant c’est souvent le discours qu’on entend à l’évocation du cannabis, et ceux qui soutiennent sa légalisation sont accusés de “laxisme”…
On fait comme si le cannabis était aussi dangereux que la cocaïne, l’héroïne, le crack et les molécules de synthèse. Je ne le crois pas. Il faut essayer de faire comprendre aux jeunes que c’est une mauvaise chose de consommer du cannabis, en appelant à l’intelligence, au respect de sa propre vie plutôt qu’en ayant recours à une logique de chasse à la fumette. D’autant plus que les effectifs de police et de justice mobilisés coûtent très cher à l’Etat, et ils n’ont pas toujours les bonnes réponses pour lutter contre les trafics. La légalisation contrôlée est une solution : il faut suivre la production et l’importation d’une filière authentique, déclarée, transparente.
 
Quelques chercheurs préconisent même d’utiliser l’argent de la taxation issue de la vente légale et contrôlée du cannabis peut être dédié à la prévention et à la dissuasion. Il faudra aussi harmoniser la législation au niveau de l’Europe. Tant que des gens pourront acheter du cannabis à Amsterdam alors que c’est interdit chez nous, il y aura des effets d’aubaine.
 
Comment obtenir un consensus transpartisan sur ce sujet toujours sulfureux ?
La fin de vie vient d’être promulguée par le président de la République, et la loi a été adoptée par le Parlement dans une forme d’évolution consensuelle. Bien nous en a pris de faire ainsi ! Certains voulaient aller plus loin en proposant le suicide assisté. Ça ne me dérange pas, mais j’ai voté chaleureusement pour la solution consensuelle, pour éviter de recréer un débat conflictuel, qui nous aurait fait perdre du temps et aurait encore divisé la société.
 
Sur la consommation cannabique en France, on pourrait évoluer de la même manière, pour que ce ne soit plus un sujet tabou. A cause de ma proposition, je me suis fait traiter de fumeur de joint alors que je n’en ai jamais consommé de ma vie. Je ne crois pas que la prohibition qui évitera le danger. Le danger vient du fait qu’on est arc-bouté sur la loi de 1970, comme les Etats-Unis l’ont été sur la prohibition de l’alcool.
 
François Hollande est-il sensible à la question ?
J’ai eu l’occasion de lui en parler avant qu’il ne soit élu président de la République. Il comprenait que je me pose ces questions, car j’ai été biologiste, et que je suis un député concerné – les XVIIIe et XIXe arrondissements sont concernés. Mais être président de la République est une situation anormale. On veut rassembler, ne pas fracturer. Je comprends qu’il n’ait pas voulu ouvrir un débat qui aurait sans doute divisé sa majorité. Quand Peillon ou Duflot ont essayé de rejoindre mes pas, le débat s’est arrêté net. Le Premier ministre lui-même n’était pas favorable. Montebourg m’avait claqué la porte au nez. D’autres, encore membres du gouvernement actuellement, m’avaient dit : ‘c’est ridicule, ça va faire un appel d’air.
 
Je pense qu’ils ont tort, mais je ne les insulte pas. Ils sont aux responsabilités, et je les soutiens par ailleurs car il n’y a pas que le cannabis. Je préfère aborder le sujet par le débat car ça traverse la société, qu’il y a des millions de consommateurs, et que cela représente une fuite financière dramatique. Tout cela fait le jeu de trafics qui alimentent en plus les réseaux terroristes dont je pensais qu’on voulait les combattre.
 
Propos recueillis par Mathieu Dejean
 
Retrouvez notre dossier “La weed peut-elle sauver Hollande” dans le numéro de cette semaine, en kiosque jusqu’au 9 février et en vente ici.
 
Source: lesinrocks.com
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Cannabis, toujours présumé coupable ?
Par Invité,
Une étude américaine sur la consommation de cannabis chez les ados relance le débat dans la communauté scientifique. C'était à la Une de la science avec Dominique Dupagne (médecin et chroniqueur) et Laurent Karila (Psychiatre et addictologue à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif) .
 
 
 

Marijuana © Fotolia - 2016 / Jeremy Nathan


 
En France, 40 % des moins de 17 ans disent avoir essayé. Et selon l'Éducation nationale, ces chiffres sont en hausse.
 
Dr Laurent Karila
 

"Le problème du cannabis reste le problème des ados en France."  

Voir la pièce-jointe : CYsxLNWUsAA2Ttg.jpg  

https://twitter.com/visactu/status/687697437851521026  
L'étude américaine en question avait pour objet de démontrer ou pas les liens entre la consommation de cannabis et la baisse du QI chez les ados. Elle fut menée pendant dix ans sur près de 2000 sujets dont de nombreux jumeaux. En effet, la proximité génétique des individus avec des habitudes de consommations différentes permettaient des résultats plus probants.
 
Cette étude ne peut pas disculper le cannabis. Elle confirme un lien statistique entre QI faible et consommation mais elle ne prouve pas une accélération du déclin. Le problème c'est que le déclin ou la hausse du QI dépend de nombreux éléments comme l'entourage familial ou amical, le lieu de vie... Il est donc compliqué de tirer des conclusions définitives.
 
Une chose est sûre pour le Dr Laurent Karila, en revanche : le cannabis reste toxique pour les cerveaux des ados qui sont en pleine formation. Il a des effets négatifs sur ses structures, sur ses capacités cognitives comme la mémoire, la prise de décision... et ces variables là n'ont pas été mesurées dans l'étude.
 
Dominique Dupagne
 

"L'alcool est un fléau terrible, une des drogues les plus dures qui existent."  
Pour Dominique Dupagne, cette étude ne cherchait d'ailleurs pas à réhabiliter le cannabis mais à le replacer dans une échelle de gravité. En effet, avec l'alcool, le tabac a également des effets néfastes sur la cognition, et d'autres drogues qui font leur retour dans les habitudes de consommation comme la MDMA, la cocaïne, le Poppers,...
 
Source: franceinter.fr
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Pourquoi les pneumologues sont les mieux placés pour ouvrir le débat sur le cannabis
Par kyu,
SANTÉ - Je suis pneumologue et je me suis exprimé récemment à l'antenne de France info pour inciter à la dépénalisation du cannabis. Cette question sera également débattue lors du congrès de la pneumologie qui se tiendra à Lille du 29 au 31 janvier 2016. Voici les raisons concrètes de ce positionnement.
 
Etat des lieux
Plus de 17 millions de français ont expérimenté le cannabis, 4,6 millions sont consommateurs et 1,4 millions en consomment plus de 10 fois par mois actuellement selon l'Office français des drogues et des toxicomanies. Le dernier Eurobaromètre sur la consommation de drogues en Europe place la France sur la première marche du podium de la consommation avec 45% d'utilisateurs dont 25% dans l'année alors que dans un pays tel que les Pays-Bas, la consommation des jeunes est de 29%, dont 15% dans l'année.
 
En outre, les jeunes français consomment majoritairement de la résine de cannabis mélangée à du tabac sous forme de joints, une forme de cannabis particulièrement nocive du point de vue du pneumologue en raison:
du tabac contenu qui contribue au maintien et à la récidive tabagique chez les très nombreux consommateurs qui ont été ou sont dépendants au tabac,
de la fumée qui est 6 fois plus chargée en particules et en monoxyde de carbone qu'une cigarette de tabac et provoque à côté des effets neurologiques du cannabis, des infections respiratoires, des bronchopathies chroniques obstructives (BPCO), des atteintes du poumon profond et des cancers du poumon.

Dans de nombreux pays la marijuana (les extrémités fleuries des plants de cannabis femelles) est utilisée seule, sans tabac. Dans les Etats américains où le cannabis a été toléré ou autorisé, la consommation se fait majoritairement à l'aide de vaporisateurs, gros vaporisateurs ressemblant à des théières permettant d'inhaler le cannabis à partir de petits sacs en plastique recueillant la vapeur ou vaporisateurs miniatures.
 
Un constat en apparence paradoxal
L'idée simple que, plus la législation sur un produit est répressive moins l'on consomme a prouvé son inefficacité lors de la grande prohibition de l'alcool aux USA dans les années 30 et en 2016 en France avec la prohibition totale du cannabis.
 
Dans les pays développés, il est frappant d'observer que plus la législation est répressive, plus la consommation est importante et qui plus est, se fait avec les produits les plus toxiques. Il existe un fossé entre le statut législatif du cannabis en France et la réalité de terrain vécue chez les jeunes. La France a une des législations les plus sévères, la loi de 1970, mais est le pays d'Europe où l'on consomme le plus de cannabis chez les jeunes. Cette consommation est bien moindre aux Pays-Bas, où pourtant la législation est beaucoup plus souple. Les actions de prévention, chez les jeunes ou en milieu de travail, sont, de plus, grandement gênées par le statut illégal du cannabis en France. A ce constat, on peut rajouter les effets collatéraux liés au trafic de ce marché qui se chiffre en milliards d'euros et minent la vie sociale dans de nombreux quartiers.
 
Un débat de santé publique difficile
Beaucoup d'organisations ou d'individus prônent la libéralisation de la législation du cannabis dans le but de faire la promotion de sa consommation, cette démarche conduit très logiquement à l'inquiétude des décideurs qui restent figés dans la loi de 1970 et ce blocage est la cause de la place le champion d'Europe de la consommation de cannabis et d'un type de consommation à forte toxicité pulmonaire.
 
La démarche en débat chez les pneumologues qui a un objectif clair de réduction des risques et de réduction de la consommation n'exclue en rien un changement de la législation, bien au contraire le nécessite. Mais pour aboutir à ce changement de législation, il faudrait une Simone Veil ou un autre politique qui soit capable de transcender les partis et que ceux-ci acceptent d'aborder sans tabou la réalité de cette consommation, diabolisée par beaucoup de parents et de décideurs politiques et complètement banalisée par les jeunes et d'aborder des solutions dans l'intérêt des français et de la France, sans chercher la critique de l'adversaire politique à des fins électorales attisées par des médias cherchant voire même provoquant le conflit entre les décideurs pour faire le buzz.
 
La prise en compte de la réduction du risque et de la consommation de cannabis n'est pas plus un problème de gauche que de droite, de ville que de campagne, c'est en revanche un problème qui touche les jeunes. L'eurobaromètre montre qu'ils sont 3% à vouloir une libéralisation complète, 14% à vouloir le statu quo et 83% une réglementation en remplacement de la pénalisation actuelle. Une nouvelle loi est nécessaire comme cela a été fait, malgré les difficultés, pour le tabac et l'alcool: on consomme en France 50% moins de tabac et 25% fois moins d'alcool par habitant qu'au moment du vote il y a juste 25 ans depuis la loi Evin du 10 janvier 1991, deux drogues légales encadrées de façon pragmatique par la législation alors que la consommation de cannabis qui est totalement prohibée en France a augmentée de 20%.
 
Des solutions proposées dès maintenant aux praticiens pour aider les consommateurs à réduire le risque:
Ne plus utiliser de tabac

Chez tout fumeur ou ancien fumeur dépendant au tabac ne voulant pas quitter le cannabis, conseiller:

soit d'utiliser des plantes à fumer telles que décrites dans l'article 21 de la Directive 2014/40/UE sur les produits du tabac qui va être transposée en droit français d'ici mai 2016. Ces plantes peuvent être achetées en 2 clics sur internet ou dans certaines herboristeries.
soit de ne consommer que de la marijuana (de l'herbe) pour éviter la dépendance nicotinique.

Bien entendu en insistant sur le fait que l'arrêt de toute consommation est le bon objectif et que cet objectif de réduction du risque n'est qu'un pis-aller pour la santé.
 
Utiliser des systèmes de vaporisation plutôt que des joints
Chez tout fumeur de cannabis, le médecin qui ne peut obtenir l'arrêt de la consommation peut comme pis-aller recommander la réduction du risque respiratoire en utilisant des systèmes de vaporisation (sans fumée) encore peu répandus en France.
 
Néanmoins, que ce soit avec de gros vaporisateurs qui vaporisent la plante ou des petits vaporisateurs portables de cannabinoïdes ressemblant à des e-cigarettes sur lesquelles on dépose une goutte de produit, les risques pulmonaires sont à priori bien moindres qu'avec les joints, bien que la température de chauffe soit proche de celle des techniques de dry-hit utilisés par certains vapoteurs avec leurs e-cigarettes.
 
L'analyse précise des produits et techniques de vaporisation dans les nombreux états aux USA devrait rapidement permettre de mieux cerner aussi bien les dispositifs de vaporisation que les produits du cannabis à vaporiser. Comme on a pu le constater avec l'e-cigarette, les pays où cette utilisation est légale ont eu rapidement accès à des produits du cannabis et des appareils de qualité alors que dans ceux où l'utilisation est illégale, beaucoup de produits restent de piètre qualité, comme c'est le cas actuellement en France pour le cannabis.
 
Les dangers potentiels des cannabis de synthèse
La commercialisation sur internet, de quelques 130 cannabinoïdes de synthèse avec, pour certains d'entre eux des effets psychotiques puissants, pose problème. Une centaine d'entre eux -pourtant agissant sur les récepteurs CB1 ou CB2 du cannabis- sont en vente libre, seule une petite fraction de ces produits sont formellement interdits. Ils passent souvent à travers les mailles du filet tant la traçabilité est aléatoire. Ils se présentent le plus souvent en sachets de plantes à brûler imbibées de cannabinoïdes et se consomment sous forme de joints, exposant à la fumée. En l'état actuel des connaissances, on ne peut que déconseiller ces produits; mais il est possible que, dans le futur, certains apparaissent comme des produits de réduction du risque par une prise en vaporisation par rapport à la résine de cannabis fumée dans des joints avec du tabac.
 
La position qui sera discutée au congrès de pneumologie 29-31 janvier 2016 à Lille
Alors que depuis la loi Evin du 10 janvier 1991 la consommation par habitant des 2 principales drogues légales en France ont diminué de 50% pour le tabac et de 25% pour l'alcool, le statut pénal du cannabis est associé à une augmentation de 20% de la consommation de cannabis chez les jeunes.
 
Les travaux de l'OFDT ont montré l'absence de lien direct entre statut pénal et niveau d'usage. Les données européennes récentes montrent une consommation plus élevée dans les pays ayant le traitement le plus répressif. En 2014 La France est numéro 1 en Europe avec la Tchéquie avec 46% d'expérimentations et 26% d'utilisations dans l'année.
 
L'Eurobaromètre 2014 montre que seuls 3% des jeunes français sont pour une libéralisation totale du cannabis; 14% demandent le statu quo pénal, 83% voudraient que le produit soit disponible dans un cadre réglementaire.
 
A côté de ses effets neurologiques, la consommation de cannabis a des effets respiratoires liés à la fumée (infection, BPCO, cancer) et favorise les rechutes du tabagisme liées à la co-consommation de nicotine. Ces effets peuvent être supprimés ou réduits par d'autres modes de consommation.
Pour les pneumologues, le joint de résine de cannabis associé au tabac est la méthode la plus nocive de consommation du cannabis et pourtant la plus répandue en France.
 
La consommation de résine avec des plantes à fumer au lieu de tabac ou la consommation de Marijuana (sommités fleuries des plans de cannabis) sans tabac supprime le sur-risque de rechute d'une dépendance nicotinique.
 
La vaporisation d'huile de cannabis avec de grands vaporisateurs ou des vaporisateurs ayant la forme (mais non la fonction exacte) des e-cigarettes supprime l'effet fumée et la prise de nicotine et constitue une réduction de risque à défaut d'un arrêt total de la consommation, qui est toujours l'objectif ultime en terme de santé publique.
 
Les connaissances sur les cannabis de synthèse non formellement illégaux vendus sur internet sont insuffisantes. Dans l'état actuel des connaissances, les médecins ne peuvent que recommander de ne pas utiliser ces produits.
 
Source: huffingtonpost.fr
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L’Italie dépénalise partiellement la culture de cannabis
Par Indi-Punky,
Le conseil des ministres italiens a approuvé ce vendredi un décret-loi dépénalisant une série de petits délits, dont les infractions à la culture de cannabis à des fins thérapeutiques.
 

Lukas Gojda - Fotolia


 
«Il ne s’agit pas de dépénaliser le délit pour ceux qui cultivent de l’herbe sur leur terrasse, mais de rendre administrative la sanction jusqu’à présent pénale pour ceux qui, ayant obtenu l’autorisation de cultiver à des fins thérapeutiques, enfreignent leur prescription», avait auparavant expliqué le ministre de la Justice, Andrea Orlando.
 
Ceux qui n’ont pas l’autorisation spéciale de cultiver à des fin thérapeutiques resteront passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et quatre millions d’euros d’amende.
 
Cette réforme vise à désengorger le système pénal, «afin de rendre la sanction plus effective».
 
Ainsi, la conduite sans permis -- mais pas sa récidive -- passe elle aussi de la catégorie délit à celle d’infraction administrative, même si l’amende devient plus salée: située jusqu’à présent entre 2.200 et 9.000 euros, elle passe à une fourchette de 5 à 30.000 euros.
 
Les injures, actes obscènes, abus de crédulité populaire ainsi que certaines falsifications de documents passent également dans le domaine administratif.
 
En revanche, l’abolition du délit d’immigration clandestine, réclamée par des magistrats qui voient dans la nécessité de poursuivre tous les clandestins un obstacle à la lutte contre les passeurs, n’était plus à l’ordre du jour compte tenu d’une forte opposition dans la classe politique.
 
La mesure de dépénalisation liée à la culture du cannabis n’a pour sa part pas fait de vagues compte tenu de son caractère très limité.
 
En juillet, plus de 200 parlementaires de tous bords avaient d’ailleurs déposé une proposition de loi pour légaliser la culture d’une petite quantité de cannabis en vue d’une consommation récréative personnelle.
 
Pariant sur une dépénalisation à plus ou moins court terme en Italie, la société Nativa, dont les responsables restent pour l’instant discrets, a lancé cette semaine un site internet pour recruter des amateurs intéressés par l’idée d’une boutique franchisée dès que le marché serait légal. Nativa estime que les Italiens consomment chaque année environ 3 millions de kg de cannabis.
 
Source: https://www.lavenir.net/cnt/dmf20160115_00764060/l-italie-depenalise-partiellement-la-culture-de-cannabis
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