Canada: la légalisation du cannabis lancée
Par mrpolo, dans International,

Le gouvernement canadien a annoncé jeudi la création d'un groupe d'experts chargé d'élaborer d'ici novembre un cadre législatif et réglementaire pour la consommation et le commerce du cannabis en vue de sa légalisation au printemps prochain.
 
 

Anne McLellan, a former deputy prime minister under Paul Martin who also served as a health and justice minister will lead
the Marijuana task force

 
Le groupe de travail, présidé par une ancienne ministre de la Justice, devra conseiller le gouvernement fédéral sur la conception d'un système de production, de distribution et de vente du cannabis dans une optique de santé publique.
 
Composé d'experts en droit, en santé publique, en toxicomanie ou en sécurité publique, il tiendra compte notamment de "l'expérience d'autres juridictions" qui ont mis fin à la prohibition entourant l'usage récréatif du cannabis, a dit la ministre de la Santé, Jane Philpott, lors d'une conférence de presse. Le Canada compte devenir au printemps 2017 le premier pays du G7 à légaliser entièrement l'usage du cannabis, après avoir autorisé la marijuana thérapeutique en 2001.
 
L'Uruguay était devenu le premier pays à légaliser le cannabis à usage récréatif en 2013. Un sondage publié en avril indiquait qu'un peu plus de deux Canadiens sur trois (68%) approuvent la légalisation du cannabis, et pratiquement autant (64%) estiment que cette mesure "fera plus de bien que de mal". Avant de devenir Premier ministre à l'automne dernier, Justin Trudeau avait déclaré qu'il avait lui-même fumé "cinq ou six" fois du cannabis, dont une fois en 2010, alors qu'il siégeait déjà au Parlement en tant que député.
 
Source: Lefigaro.fr avec AFP
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Cannabis: Le Guen pour un référendum, Touraine réaffirme son opposition
Par mrpolo,
Le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen s'est dit favorable à l'organisation d'un référendum sur la question du cannabis, la ministre de la Santé Marisol Touraine réaffirmant son opposition à toute "légalisation" ou "dépénalisation", dans un dossier réalisé par L'Obs.
 
 
"Une décision aussi fondamentale ne peut pas être tranchée par une majorité à l'Assemblée nationale mais par un référendum, parce qu'il ne s'agit pas d'un produit récréatif anodin mais d'une substance dont la dangerosité et les conséquences sanitaires sont probablement sous-estimées", écrit M. Le Guen dans une tribune accordée à l'hebdomadaire.
 
Pour le secrétaire d'Etat, qui s'était déjà prononcé à type personnel contre la "prohibition" du cannabis, "il est temps de lever la chape de plomb culturelle et idéologique qui pèse sur ce débat, où la droite moraliste considère que le cannabis est une perversion, alors que la gauche bobo en ferait un usage social laxiste".
 
M. Le Guen "défend l'idée d'une légalisation réglementée et partielle, avec le maintien de l'interdiction pénale pour les moins de 21 ans".
 
Toujours dans l'Obs, Marisol Touraine a quant à elle réaffirmé son opposition. "Le cannabis est néfaste pour la santé et la ministre de la Santé que je suis est donc totalement opposée à sa légalisation ou à sa dépénalisation".
 
Mais "il est cependant très important de réfléchir à la bonne politique publique à adopter concernant sa consommation", dit-elle, estimant également que "c'est une question compliquée qui mérite d'être débattue dans un cadre plus serein que celui d'une campagne présidentielle".
Également interrogé dans ce dossier, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde s'est dit "favorable" à la légalisation du cannabis, prônant d'en finir "avec les postures morales". Mais le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) se prononce "à titre personnel" et souligne que "ce n'est pas la position de [son] parti".
 
Pour Les Républicains (LR), le maire d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Bruno Beschizza estime qu'"il ne faut pas lever l'interdit". Son homologue (écologiste) de Sevran Stéphane Gatignon se prononce de son côté "pour une légalisation contrôlée", évoquant "une hypocrisie totale": "je connais beaucoup de quadragénaires qui fument, y compris des élus de la République, et qui refusent le moindre débat sur la question".
 
AFP
 
Source: lepoint.fr
 
Légaliser le cannabis ? Le débat divise jusqu'au gouvernement





Marisol Touraine, Jean-Marie Le Guen, montage. (WITT/SIPA-NIVIERE/SIPA)


Marisol Touraine et Jean-Marie Le Guen s'opposent sur la question "compliquée" de la fumette, qui bat des records en France.
 
 
 
 
La France est le pays d'Europe le plus répressif avec les joints... mais aussi celui où on en fume le plus ! Selon les derniers chiffres de l'Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT, 2015), 42% des Français âgés de 18 à 64 ans ont déjà fumé au moins une fois du cannabis, soit 17 millions d'utilisateurs. Faut-il aller vers une dépénalisation, voire une légalisation de cette drogue ?
 
Le débat fait rage, jusqu'au sein du gouvernement. Si la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'y dit "totalement opposée", le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, plaide lui, pour une "légalisation réglementée et partielle" et l'organisation d'un référendum sur la question. Mi-avril, il avait déjà évoqué une "échéance politique à venir".
 

Je suis contre la dépénalisation et la légalisation


 
Par Marisol Touraine, ministre de la Santé.
"Il faut partir d'une réalité simple : le cannabis est néfaste pour la santé, et la ministre de la Santé que je suis est donc totalement opposée à sa légalisation ou à sa dépénalisation. Il est cependant très important de réfléchir à la bonne politique publique à adopter concernant sa consommation.
 
Marisol Touraine. (Witt/SIPA)
 
Avant d'ouvrir un débat, il faut être clair quant à l'objectif qui, on le voit à travers les expériences étrangères, peut être différent d'un pays à l'autre. Vise-t-on un objectif de santé publique, sachant que la consommation des jeunes est inquiétante en France, ou bien la lutte contre les trafics et les mafias ? Ou veut-on, comme au Mexique où l'on peut transporter 5 grammes de cannabis pour sa consommation, vider les prisons et désengorger les tribunaux ?
 
Quoi qu'il en soit, c'est une question compliquée qui mérite d'être débattue dans un cadre plus serein que celui d'une campagne présidentielle. Ce sujet 'hystérise' alors qu'il nécessite une réflexion profonde, une vraie évaluation des enjeux."
 

Il faut un référendum


 
Par Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement.
"Depuis la fin des années 1960, La France n'a pas bougé sur le sujet du cannabis, et elle ne pourra le faire qu'à une seule condition : que le débat soit porté par la société civile elle-même, le changement ne peut pas venir d'en haut. Car aujourd'hui tout le monde est concerné alors que notre loi pénale est inefficace.
Jean-Marie Le Guen. (Niviere/SIPA)
 
La politique française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? Vers quoi ? Il faut entendre tous les arguments, apporter toutes les réponses. Enfin, une décision aussi fondamentale ne peut pas être tranchée par une majorité à l'Assemblée nationale mais par un référendum, parce qu'il ne s'agit pas d'un produit récréatif anodin mais d'une substance dont la dangerosité et les conséquences sanitaires sont probablement sous estimées.
 
Dépénalisation du cannabis : le gouvernement ®ouvre le débat... et le referme aussitôt
Il est temps de lever la chape de plomb culturelle et idéologique qui pèse sur ce débat, où la droite moraliste considère que le cannabis est une perversion, alors que la gauche bobo en ferait un usage social laxiste.
 
Cela ne veut rien dire quand le cannabis devient un produit de consommation courante. C'est pourquoi je défends l'idée d'une légalisation réglementée et partielle, avec le maintien de l'interdiction pénale pour les moins de 21 ans. C'est à l'Etat de prendre en charge la régulation de ce marché, directement ou par une délégation de service public, comme pour le tabac et l'alcool."
 
Propos recueillis par Nathalie Bensahel
 
Source: tempsreel.nouvelobs.com/
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À la recherche du meilleur haschich au monde
Par Indi-Punky,
Après le passage du col de Rashol, à 3 180 mètres d'altitude, se trouve une vallée dont les deux versants brillent sous le soleil de midi. Des champs de cannabis s'y déploient à perte de vue. Perché sur la crête, on y retrouve le village de Malana, l'Eldorado des fumeurs de pétards. Cette communauté perdue au cœur de l'Himalaya indien a vécu coupée du monde pendant des centaines d'années. Ses habitants y produisent un des haschichs les plus purs du monde, la Malana cream, qui n'a rien à envier au shit de la Bekaa ou de Chefchaouen.
 

La vallée de la Parvati, dans l'Himalaya indien ; photos de Élodie Colas et Cyrille Charpentier


 
Le charas, le haschich indien, serait apparu en Inde lors du premier millénaire avant notre ère. Traditionnellement consommé lors de fêtes religieuses, il est omniprésent dans tout le sous-continent bien qu'il ait été prohibé en 1985. L'attitude des autorités reste ambiguë. Les moines hindous,
, le fument aux yeux de tous sans être nullement inquiétés. Accusée au mieux de laisser faire, au pire d'être corrompue, la police a déclaré en 2012 avoir fauché plus de 300 hectares de plantations de cannabis. Dans le même temps, les arrestations liées aux stupéfiants ont été multipliées par trois depuis 2004 et près de 350 kilos de charas ont été saisis en 2014. 
La production de cannabis se concentre principalement dans l'Himalaya. Le climat y est si favorable qu'il pousse partout. Dans les villages et le long des routes, le mot weed reprend tout son sens : celui de mauvaise herbe. Il n'est pas rare que les paysans cultivent quelques plants dans leur potager pour avoir de quoi fumer toute l'année.
 




Il n'est pas rare que les paysans cultivent quelques plants dans leur potager


 
 
Dans les années 1960, les hippies ont commencé à squatter les coins réputés – les vallées de la Kullu et de la Parvati, non loin de Malana – pour y produire le meilleur haschich possible. Bob (le prénom a été changé), un Français originaire du Jura installé depuis la fin des années 1970 dans un petit village de la Kullu, se souvient « qu'à l'époque, on se rendait chez les paysans qui nous vendaient un bout sur leur réserve personnelle. Et c'était du vrai, pas de la merde comme aujourd'hui. »
 
En une génération, la production a explosé. S'il n'existe aucune étude officielle pour connaître précisément l'ampleur de cette agriculture intensive, d'autres indices laissent présumer que le charas a encore de beaux jours devant lui. Aujourd'hui, la production ne suffit pas à satisfaire la consommation nationale. Dans les rues de Delhi, la capitale indienne, le produit provient principalement du Népal. Il est réputé pour être moins pur, et la tola – l'unité de mesure utilisée pour le haschich – se négocie à 30 euros. Certains dealers qui prétendent pouvoir fournir de la Malana Cream gonflent les prix jusqu'à 100 euros.
 
Un prix qui est donc prohibitif pour cette qualité. J'ai décidé de me rendre directement à la source et de percer à jour les mystères qui entourent le village de Malana. Si les Malani, les habitants de la vallée, jouissent d'une relative impunité, l'isolement géographique et culturel du village l'explique en partie. Je m'en suis rendu compte lorsque j'ai demandé à mon guide Sundher de me conduire à Malana : le village est entouré de légendes, de tabous et de corruption.
 




Des plants de cannabis à Malana


 
 
« Quand nous serons là-bas, tu ne touches à rien, ni à personne », m'a-t-il ordonné. Les Malani considèrent en effet que le monde extérieur à leur vallée est impur. Bien qu'ils aient compris que les nombreux occidentaux de passage représentaient un formidable débouché commercial pour leur charas, les habitants de Malana luttent farouchement contre toute influence extérieure. « Le Dieu qui protège leur vallée est très puissant, a ajouté Sundher. Ils doivent rester purs pour profiter de ses faveurs. » Si un étranger touche l'un d'entre eux, ou pire, un mur d'un des temples, il doit s'acquitter d'une amende afin de couvrir les frais du sacrifice purificateur qui s'impose – en l'occurrence, les Malani offrent au Dieu une chèvre ou un agneau.
 
Les Malani se prétendent descendants de Jamdagani Rishi, un grand sage de l'âge d'or de la mythologie hindoue qui aurait fondé ce village sur les conseils du dieu Shiva. Un héritage qui justifie donc l'intransigeance de leurs coutumes et entoure les Malanis d'une aura mystérieuse. « Ils parlent le langage des démons, le Kanashi, m'a assuré Sundher. Personne d'autre ne le comprend. » Les rares linguistes qui ont pu étudier le Kanashi ont décrit Malana comme une « île linguistique ».
 
Malana est surnommée « L'Athènes de l'Asie » grâce à la particularité de ses structures sociales, analogues à celles de la Grèce antique. Malana serait l'une des plus vieilles démocraties du monde. Le pouvoir politique se partage en deux chambres. La première : une chambre haute qui rassemble le Sénat où siègent huit membres élus par la communauté et le grand prêtre, qui règle les conflits internes au village. La seconde : une chambre basse qui représente l'ensemble du village, chaque famille désignant un enfant mâle pour la représenter.
 




Le village de Malana, sur le versant ouest de la Magic Valley, où se trouvent les premiers plants de cannabis


 
 
Les frises de bois sculptées sur leurs temples représentent des éléphants, inconnus de l'Himalaya, et des soldats qui pourraient rappeler la phalange grecque. D'où l'hypothèse intrigante selon laquelle les Malani seraient les descendants des soldats d'Alexandre le Grand – ce dernier a bien installé des colons grecs dans les vallées du Royaume de Bactriane, au Pakistan actuel. S'il est possible que certains de ses soldats ont continué leur route jusqu'à la vallée de Malana, des analyses génétiques tenderaient à déconsidérer cette théorie.
 
L'isolement du village renforce ces légendes. « À l'époque, il fallait marcher plusieurs jours et se taper au moins 3 000 mètres de dénivelé. Et le village est bloqué par la neige sept mois par an », relate Bob. Mais, en 2010, un projet hydro-électrique a tout bouleversé. Les ouvriers du barrage ont construit une route, qui a rapproché le village de la civilisation. Aujourd'hui, depuis Kullu, la grande ville de la région, il faut compter deux heures de route et deux de marche pour se rendre à Malana.
 




Le passage de Chanderkhani, l'ancienne route pour Malana


 
 
Dans la voiture qui nous a conduits à la « Magic Valley », comme l'ont surnommé les touristes, Sundher semblait inquiet. Il m'a expliqué que, si les Malani accueillaient ceux qui venaient acheter du shit avec – au mieux – condescendance, ils détestaient les journalistes. « Il y a beaucoup d'argent en jeu à Malana ; le charas dégage des bénéfices énormes. Les Malani font tout pour que l'on ne parle pas d'eux. »
 
La route s'arrête sur le versant opposé. Il faut donc gravir plusieurs centaines de mètres très abrupts, en prenant garde à ne toucher aucun des habitants lors de l'ascension, qui se pratique sur un étroit sentier, bordé tout du long par de vastes plantations de cannabis.
 

La Magic Valley


 
 
Arrivés aux prémices du village, nous avons commandé un thé. Un jeune attablé à côté de moi m'a aussitôt proposé du charas, mais j'ai été déçu par la qualité du produit. « C'est de la merde à touristes, m'a précisé Sundher. N'achète rien ici et n'espère pas avoir de la qualité. Tout a déjà été vendu aux grossistes. Les Malani vendent au kilo maintenant. »
 
La population du village est estimée à 1 700 habitants. Les maisons s'entassent et forment des ruelles étroites au milieu desquelles courent un égout à ciel ouvert. L'atmosphère y est étouffante et laisse présager un on-ne-sait-quoi d'inquiétant. Toutes convergent vers une grande cour centrale, encadrée des temples et de l'esplanade où se réunit le conseil du village.
 
Cette agora d'Asie était remplie d'hommes qui portaient tous sur la tête un calot de laine grise, jouaient aux dés, discutaient et fumaient le chillum, cette pipe indienne qui permet de consumer le haschich presque sans tabac. Quelques-uns avaient le nez sur leur smartphone – de nombreuses antennes satellites sont installées sur les toits des maisons. La route n'a pas seulement apporté les touristes, mais aussi les apanages de la modernité.
 

Si la route a désenclavé le village, les produits nécessaires au quotidien sont toujours transportés à dos de mules


 
 
Une école, construite par le gouvernement en 1996, se trouve à la lisière du village. Avant l'existence de celle-ci, presque tout le village était analphabète. Tout autour, on retrouve des champs de cannabis. Quand j'ai demandé si les enfants n'en profitaient pas pour se faire un pétard après les cours, Sundher m'a précisé que « les enfants produisaient le charas ». Pour récupérer la résine et la transformer, il faut frotter dans ses mains les fleurs pleines de pollen – un travail épuisant et long qui est réservé aux plus jeunes.
 

Des plans de cannabis près de Malana


 
 
En retournant sur nos pas, je me sentais de plus en plus mal à l'aise. Les regards et l'atmosphère devenaient plus menaçants et angoissants. Quand nous avons rejoint de nouveau l'esplanade, j'ai aussitôt ressenti l'animosité qui nous y attendait. Sundher m'a fait signe de m'arrêter et une vielle femme – j'ai compris plus tard qu'elle était la femme du prêtre – s'est mise à l'engueuler. Il s'est contenté de baisser les yeux, tandis que quelques jeunes se rapprochaient en nous invectivant. Sundher m'a finalement tiré de force vers la sortie du village.
 
« On s'en va déjà ?, me suis-je écrié.
- Oublie, ils voulaient te tabasser. À cause de ton sac.
- Quoi, mon sac ? Pourquoi ?
- C'est du cuir. La vache est sacrée. C'est une insulte pour eux.
- Mais c'est du chameau.
- Pas sûr qu'ils comprennent la nuance. Viens, on se barre, et vite. Ils ne t'auraient pas adressé la parole, de toute façon. Et pour le shit, on va aller chez un pote, tu ne trouveras que de la merde ici. »
 
Nous nous sommes dirigés d'un pas alerte vers la voiture qui nous attendait de l'autre côté de la vallée. Après deux heures de route, nous nous sommes arrêtés devant une petite maison en bois. À l'intérieur, un grand-père jouait avec son petit-fils. Sundher lui a touché les pieds et dit quelques mots. Le vieil homme m'a fait signe de m'asseoir à même le sol, avant de disparaître derrière une grande tenture.
 
Il est revenu avec un verre de thé brûlant et deux tolas d'un charas extraordinaire. Nous avons roulé un joint et, dès la première bouffée, le malaise qui m'habitait depuis que nous avions mis les pieds à Malana s'est aussitôt étiolé. J'ai compris que j'avais finalement trouvé ce que j'étais venu chercher : fumer du haschich pur tout en étant en bonne compagnie.
 

La Malana Cream


 
 
Source:https://www.vice.com/fr/read/meilleur-haschich-au-monde-malana-inde?utm_source=vicefrfb
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3 recettes pour cuisiner au cannabis cet été
Par mrpolo,
Omniprésent, le cannabis glisse progressivement des clips de rap aux tables des plus grands chefs. Mais alors, comment cuisiner "à la marijuana" ?
 




Povy Kendal Atchison pour "The Cannabis Cookbook" de Robynn Griggs Lawrence
 
Il y a 20 ans, on se repassait sous le manteau des recettes sordides de "space cake", quand on avait la chance de côtoyer la bonne personne qui revenait du bon voyage (comprendre : l'un de vos amis rentrait le sourire aux lèvres d'un week-end à Amsterdam).
 
En soirée, on vous chuchotait à l'oreille des mesures de farine et des grammages de weed plus destinés à vous faire planer qu'à stimuler vos papilles. Parfois, il arrivait même que l'on vous refile à la place d'une recette le numéro de téléphone "d'un mec, qui connaît un mec, qui fait un super beurre de Marrakech".
 
Mais même quand vous aviez eu la chance d'obtenir une vraie recette, souvent griffonnée à la hâte sur un bout de carton OCB, il en résultait une mixture maronnasse au goût étrange dont il fallait estimer le temps de cuisson à l'aveugle.
 
Bonne nouvelle : ce temps est désormais révolu. Un peu partout, des chefs dont c'est le métier réinventent leur cuisine en y incorporant par petites touches du THC (la substance active) extrait d'un cannabis de première fraîcheur. Sur Munchies, la chaîne food de Vice, la série vidéo Bong Appetit parcourt le monde à la recherche de ces experts sous couverture qui détiennent le secret du THC de table. Même du côté du Vogue américain,
 
Anna Wintour validait pour son terrible numéro de septembre 2014 un dossier spécial "Cooking with Marijuana" de Jeffrey Steingarten, qui se penchait alors sur cette nouvelle déferlante faisant de notre bonne vieille weed un élément de choix de nos cuisines alors même que l'état du Colorado légalisait la plante verte. En 2012, Jessica Catalano publiait quant à elle Ganja Kitchen Revolution : the Bible of Cannabis Cuisine chez Green Candy Press.
 
En 2013, la marque de streetwear Stussy et le site de mode masculine FreshCotton s'associait au chef Misha Sukyas pour imaginer un livre de recettes à base de weed. Plus récemment, on apprenait également l'existence de Christopher Sayegh, jeune chef californien surnommé à juste titre "the herbal chef", et dont l'occupation principale consiste à "infuser" (selon son terme consacré) un THC goutû à sa "high" cuisine.
 
A table !
 
1. Les gnocchis au beurre de Nonna Marijuana
 

 
Evidemment située en Californie, "Mamie Marie-Jeanne", 93 ans, cultive dans son jardin médicinal secret de quoi sustenter tous ses convives...
"Je cuisine pour des personnes malades ou en rémission, car je sens que ça leur fait du bien, qu'ils se sentent mieux. J'aime l'idée que mon talent puisse aider les autres".
 
Dans un épisode de Bong Appetit, elle dévoile à Munchies l'une de ses recettes italiennes phares, des gnocchis au beurre et du poulet braisé aux olives. Deux recettes qu'elle exécute grâce à du beurre infusé au cannabis (également appelé beurre de Marrakech), le THC se fixant sur ce corps gras que l'on peut cuisiner ensuite.
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette des gnocchis sur Munchies.com
 
2. Roulés de poulet avec quenelle au hashish et son coulis

 
Quand le site de mode masculine allemand FreshCotton et Stussy se sont penchés sur la question de la marijuana, eux aussi ont souhaité apprendre à la cuisiner. Résultat ? Ils ont demandé au chef italien Misha Sukyas d'imaginer plusieurs recettes, résumées dans Baked, un livre en ligne. Mais on appréciera également son sens du verbe, le chef aimant parler de son travail comme d'un "mélange de haute cuisine et des meilleures drogues légales d'Amsterdam".
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette des fajitas ici
3. La tarte aux pommes de Jessica Catalano
 

 
Jessica Catalano, cuisinière, se décrit elle-même comme "l’avocate du cannabis médical". La jeune femme s’était d’abord fait connaitre pour son blog Ladybud.com, avant de publier un livre intitulé The Ganja Kitchen Revolution où elle s'attelait à cuisiner le cannabis autrement. Avec la libéralisation de l’herbe dans le Colorado, la "Bible de la cuisine au cannabis" est un véritable best-seller et le livre de cuisine de référence pour les petits plats à la marijuana.
 
La jeune femme nous livre la recette de tarte aux pommes de sa grand-mère, mais y rajoute sa touche personnelle... Dans la pâte, comme dans la garniture, elle ajoute ainsi du cannabis comme on ajouterait de la cannelle.
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette de la tarte aux pommes sur son blog
 
 
 
A noter : en France, selon l'article L3421-1 du Code de la Santé Publique, "l'usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3.750€ d'amende".
 
 
Source: nouvelobs.com
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CANNABIS MÉDICAL: Pourquoi l'usage devance la recherche
Par mrpolo,
Si l’usage médical du cannabis est devenu une réalité pour les patients comme pour les médecins américains, cette réalité devance aujourd’hui de loin la recherche scientifique et médicale.
 
 
 
Ces deux professeurs de l’Université du Nouveau-Mexique nous dressent ici un tableau des difficultés rencontrés par les chercheurs qui souhaitent faire avancer la science médicale sur le « cannabis sativa ».
 
Certes des millions de patients utilisent le cannabis médical et un américain sur deux y a accès directement ou connaît quelqu’un qui y a accès. 23 états américains l’ont légalisé. Enfin, le cannabis médical est préconisé ou envisagé aujourd’hui pour soulager les symptômes de multiples pathologies, dont le cancer, l'épilepsie, la douleur chronique ou encore le syndrome de stress post-traumatique.
 
Cependant, écrivent ces chercheurs dans la revue Science, le gouvernement fédéral « continue d'étouffer la recherche scientifique » sur l'usage médical du cannabis.
 
Le gouvernement fédéral continue de rendre extrêmement difficile toute recherche sérieuse sur les risques et les avantages de l'usage médical du cannabis sativa, écrivent les auteurs : « Des millions de patients ont obtenu l'autorisation d'utiliser des produits médicaux à base de cannabis. 4 états ont même commencé à règlementer et taxer le cannabis à usage récréatif.
 
Et pourtant, le gouvernement fédéral continue de classer Cannabis sativa comme une drogue au sens du « Controlled Substances Act », en le rangeant ainsi dans une catégorie encore plus restrictive que la cocaïne, la méthamphétamine et le PCP ».Défini encore comme une drogue (toujours au sens de l'annexe I du Substances Act), le cannabis reste ainsi affecté, en dépit de la preuve scientifique et de la réalité de son usage actuel, des caractéristiques suivantes : risque élevé d'abus, absence d’usage médical actuellement autorisé, absence de sécurité en particulier hors surveillance médicale…
 
L’accès des chercheurs au cannabis est strictement contrôlé, en l’occurrence par le National Institute on Drug Abuse (NIDA) qui fournit de plus des échantillons dans lesquels, l’agent actif le tétrahydrocannabinol ou THC, est à des niveaux de puissance bien en dessous du cannabis médical vendu et utilisé aux États-Unis. Cette non-conformité enlève bien évidemment toute validité de la plupart des recherches cliniques sur les effets du cannabis, positifs ou négatifs pour la santé.
 
Un paradoxe dans la médecine moderne, car les médecins sont donc autorisé à prescrire dans de nombreux états, des millions de patients l’utilisent, et cet usage médical reste sans fondement scientifique et sans preuves suffisantes sur les résultats patients. Les auteurs parlent donc de « preuves invalides et anecdotiques ».
 
La conception d'un essai clinique sur les effets du cannabis (chez l’Homme) doit suivre une procédure plus longue et plus complexe que la plupart des essais cliniques sur les médicaments (dépôt de demande Investigational New Drug (IND) auprès de la FDA, Inscription de l'étude, obtention de l'approbation de la Drug Enforcement Agency (DEA) et attente de l’achat du Cannabis sativa à utiliser dans l’étude par le par NIDA.
 
De plus le dépôt d’Investigational New Drug (IND) exige un niveau de spécificité totalement incohérent avec la nature végétale du cannabis, c’est-à-dire la variété des phénotypes naturels accessibles et consommés par les patients. Recevoir l'approbation de la DEA, l’organisation justement en charge de faire respecter les lois et décrets sur les substances contrôlées et notamment les interdictions de possession ou de distribution de cannabis est extrêmement difficile, compte-tenu du fait que l’investigation clinique suppose sa consommation et vise à la recommander dans certaines conditions.
 
Enfin, tous les cannabis « de recherche » doivent être fournis par le NIDA, dont l’objectif est par essence contraire à la recherche puisqu’il est de mettre la science au service de la lutte contre l'abus de drogues et la toxicomanie….Ainsi, les chercheurs savent que le cannabis de recherche est toujours celui fourni par l'Université du Mississippi, avec une limite de puissance déterminée par le gouvernement.
 
C’est donc le recours à un cannabis unique et « bridé », absolument non représentatif des cannabis trouvés « sur le marché » et réellement utilisés par les dizaines de millions d’usagers américains.
Ainsi, le niveau maximum de THC du cannabis fourni par le NIDA est de 12,4%,
Les dernières études ont mesuré les effets de Cannabis sativa en utilisant des cannabis « NIDA » ayant des taux de THC compris entre 3,5 et 7%.
Une étude présentée par un laboratoire certifié par l'Etat lors du dernier congrès de l'American Chemical Society constate que le taux de THC dans le Cannabis sativa vendu dans le Colorado est compris entre 18,7 et 35%.

En conclusion, avec des taux si réduits par rapport à la réalité, il y a peu de chance de pouvoir identifier, à la fois des bénéfices thérapeutiques mais aussi les effets secondaires possibles.

 
Le cannabis médical, un agent pharmacologique sûr et efficace, pour la grande majorité des médecins américains : c’est la conclusion d’un récent sondage mené par le New England Journal of Medicine (Adler & Colbert, 2013). Une position qui prend en compte l'augmentation des taux de morbidité liés à l'abus de médicaments analgésiques et voit dans le cannabis une option alternative capable de soulager, avec moins d’effets secondaires, toute une série de symptômes handicapants.
Les auteurs voient même, dans son usage récréatif, une alternative à l’alcool avec une grand réduction du nombre de décès et de dépenses de santé associées à l'abus d'alcool.
 
Sources biblio:
Science 2016 Jun 3 doi: 10.1126/science.aaf7450 Federal barriers to cannabis research
UNM Newsroom June 22, 2016 How the Federal Government limits valid scientific research on Cannabis sativa (Visuel@Daniel Zgombic)
 
Source: santelog.com
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Après le double-meurtre à Marseille, Patrick Mennucci demande une énième fois la légalisation du cannabis
Par mrpolo,
Dans la nuit du 24 au 25 juin, deux hommes ont été abattus à la kalachnikov dans leur voiture, sur le parking de la cité Consolat, dans le 15e arrondissement de Marseille. Une adolescente de 14 ans qui se trouvait à proximité a par ailleurs été grièvement blessée lors de la fusillade.
Patrick Mennucci, fervent militant de la légalisation du cannabis, a donc en toute logique remis le sujet sur la table.
 
 

© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP


 
 
Sur Facebook ce 25 juin, le député PS des Bouches-du-Rhône écrit :
 
 
 
 
Après le triple meurtre commis début avril dans ce même 15e arrondissement de Marseille, sur fond de trafic de drogue, Patrick Mennucci avait déjà demandé de rouvrir le dossier de la légalisation, précisant que "15% des forces de police sont mobilisées sur le trafic de cannabis". "C'est énorme", avait-il jugé.
 
Lors du remaniement ministériel du 11 février, le député socialiste s’était félicité de voir entrer au gouvernement un partisan de la légalisation du cannabis, Jean-Michel Baylet. Mais le nouveau ministre de l’Aménagement du territoire l’avait stoppé dans son élan en estimant quelques jours plus tard que ce n’était "pas son rôle".
 

Amandine Réauxamandine.reaux@europe1.fr
 
 
Source: lelab.europe1.fr
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CANNABIS: Et si le cannabidiol se transformait en THC dans l'estomac?
Par mrpolo,
L’estomac humain « capable » grâce à ses fluides gastriques de convertir le cannabidiol (CDB) en Δ9-tétrahydrocannabinol (THC) ou autres composés psychoactifs du cannabis ?
 
 
 
Cette étude, présentée dans la revue Cannabis and Cannabinoid Research, le suggère, in vitro et apporte ainsi une explication possible à certains effets indésirables, comme la somnolence ou la fatigue, associés aux « nouveaux médicaments » à base de cannabidiol.
 
Un petit rappel : les plantes « du genre Cannabis » (sativa et indica) utilisées en médecine traditionnelle depuis des millénaires contiennent près de 500 composés différents appartenant à 18 classes de produits chimiques, il reste donc complexe d’attribuer ses différents effets physiologiques à un famille de composés en particulier. Cependant, sur les plus de 100 phytocannabinoïdes identifiés dans le cannabis, les 2 les plus étudiés et les mieux connus sont
son principal constituant psychoactif, le Δ9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC),
son composant non psychoactif le plus important, le cannabidiol (CBD).

D’autres phytocannabinoïdes ont été isolés dans le cannabis, et documentés pour leur activité biologique (Δ8-THC, cannabinol, Δ9-tetrahydrocannabivarin et cannabidivarin).
 
Aujourd’hui, on connaît mieux la gamme des effets pharmacologiques du THC et du CBD, y compris en interaction avec un réseau de signalisation endogène appelé système endocannabinoïde, en particulier avec deux récepteurs connus sous le nom de CB1 et CB2. CB1 est exprimés dans le cerveau et dans la moelle épinière, CB2 principalement dans les tissus du système immunitaire (macrophages) et certaines cellules du cerveau autres que les neurones.
 
Des promesses dans le traitement de multiples pathologies : De nombreuses études ont commencé à documenté les effets, dont thérapeutiques de ces phytocannabinoïdes, avec, pour
THC : des données suggérant sa capacité à traiter la douleur, réduire les nausées et les vomissements, et à augmenter l’appétit.
​​CDB : sa capacité antiémétique (anti-nausées), anticonvulsivant, anti-inflammatoire, et certaines propriétés antipsychotiques
Les composés ont été testés ans de multiples pathologies : la sclérose en plaques, la schizophrénie, la manie bipolaire, trouble d'anxiété sociale, l'insomnie, la maladie de Huntington, et l’épilepsie. Dans l'ensemble, le CDB présente un profil de sécurité positif, avec des résultats encourageants dans le traitement de l’inflammation, du diabète, cancer, troubles émotionnels, maladies neurodégénératives, et épilepsie.

Mais des effets indésirables dans le traitement de l'épilepsie : si l’usage du cannabis médical et la piste cannabidiol semblent prometteurs dans l’épilepsie, il ressort des études, en particulier sur les sujets pédiatriques recevant du CDB par voie orale, une incidence relativement élevée d'événements indésirables (≤44%), dont la somnolence (≤21%) et la fatigue (≤17%).
 
La question de la transformation du cannabidiol en milieu acide : les auteurs montrent in vitro qu’en milieu acide, le cannabidiol peut se transformer en Δ9-THC et en d’autres cannabinoïdes psychoactifs. Leur étude in vitro a été réalisée en évaluant la formation de cannabinoïdes psychoactifs au sein des produits de dégradation possibles de la CDB dans des conditions gastriques et physiologiques simulées. Les auteurs concluent qu’in vitro, un fluide proche du fluide gastrique convertit bien le cannabidiol en composants psychoactifs Δ9-THC et Δ8-THC, ce qui pourrait contribuer à expliquer une partie des effets indésirables des médicaments à base de cannabidiol pris par voie orale.
 
En pratique, des patients traités par de tels médicaments pourraient ainsi être exposés à des niveaux de THC et d'autres cannabinoïdes psychoactifs pouvant entraîner une réponse physiologique. S’il reste encore à prouver le même processus en situation réelle ou in vivo, dans l'estomac humain, les chercheurs appellent donc à travailler sur de nouvelles formes galéniques qui réduisent le risque de formation de cannabinoïdes psychoactifs.
 
Source: Cannabis and Cannabinoid Research 2016 doi:10.1089/can.2015.0004 Identification of Psychoactive Degradants of Cannabidiol in Simulated Gastric and Physiological Fluid
Cette actualité a été publiée le 25/06/2016 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
 
Source: santelog.com
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Les ados du Colorado consomment moins de cannabis que la moyenne
Par Invité,
DENVER (Reuters) - La consommation de marijuana des lycéens du Colorado a légèrement baissé depuis que l'Etat américain a autorisé l'usage récréatif du cannabis pour les adultes, selon une étude publiée lundi qui tend à discréditer l'idée que la légalisation augmente la dépendance des jeunes.
 
 
L'enquête bi-annuelle du département de la Santé publique et de l'Environnement du Colorado montre également que le nombre de lycéens se laissant tenter par la marijuana est même inférieur à la moyenne nationale.
 
Quelque 21,2% des lycéens du Colorado interrogés en 2015 ont consommé du cannabis dans les trente jours précédents, contre 22% en 2011, une année avant le vote qui a légalisé son usage récréatif pour les adultes de plus de 21 ans.
 
Au niveau national, le taux est légèrement plus haut, à 21,7% d'après l'étude. Celle-ci a été réalisée en partenariat avec l'université du Colorado et une commission consultative, auprès de 17.000 étudiants.
 
"L'étude montre que la consommation de marijuana n'a pas augmenté depuis la légalisation, avec quatre lycéens sur cinq qui continuent de déclarer qu'ils n'en consomment pas, même occasionnellement", indique un communiqué du département de Santé publique.
 
Trois autres Etats américains ont légalisé l'usage récréatif du cannabis ces dernières années: l'Etat de Washington, l'Oregon et l'Alaska. Le Colorado a été le premier à ouvrir des magasins de vente de marijuana en 2014.
 
Un groupe pro-légalisation a déclaré que les résultats de l'étude prouvaient que la peur d'une plus grande consommation des jeunes dans les Etats qui ont légalisé le cannabis était infondée.
 
"Ces statistiques discréditent complètement la théorie que légaliser la marijuana pour les adultes encourage la consommation des jeunes", affirme Mason Tvert, porte-parole du groupe Marijuana Policy Project.
 
Mais les partisans d'un encadrement accru de l'usage de la marijuana avancent, eux, une étude du département fédéral de la Santé qui place le Colorado en tête pour la consommation de marijuana chez les jeunes de 12 à 17 ans (un échantillon plus resserré que celui du département de la Santé publique du Colorado).
 
"L'absorption de cannabis dans la jeunesse peut entraîner des complications à vie. Des risques de maladies psychiques, de suicide, d'addiction et de baisses de QI ont été détectés sur de la drogue beaucoup moins nocive que celle vendue dans le commerce au Colorado", pointe Diane Carlson, une militante de SMART Colorado, qui prône une meilleure régulation de la vente de cannabis.
 
(Keith Coffman; Laura Martin pour le service français)
 
 
Source: tempsreel.nouvelobs.com
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Cannabis Social Clubs, acte II : premier bilan à mi-chemin
Par mrpolo,
Marseille, le 14 juin 2016. Depuis janvier, l’association Chanvre & Libertés-NORML France mobilise l’ensemble de la société civile pour construire un modèle viable de Cannabis Social Clubs. L’heure est venue d’un premier bilan à mi-chemin.
Le 10 juin dernier, l’association Chanvre & Libertés—NORML France a eu le plaisir d’organiser la quatrième session des assises “Cannabis Social Club, acte II” au Palais du Pharo, dans la cité phocéenne (une ville devenue le symbole de l’échec des politiques de prohibition du Cannabis), au cours du #CongrèsAddictions, les 6èmes Journées Nationales de la Fédération Addiction.
 

Après une participation fructueuse de chercheurs et expert-e-s du droit et des sciences sociales, ainsi que d’usager-e-s de Cannabis, aux sessions précédentes le 22 janvier 2016 à Nantes et les 5 et 7 février à Paris, nous avons poussé la réflexion avec une quarantaine de professionnels de la santé, travailleurs sociaux et autres experts des questions d’usage de drogues et d’addiction, dans une démarche visant à consolider le modus operandi pour des Cannabis Social Clubs esquissé lors des 3 sessions précédentes, au cours d’un atelier animé par Farid Ghehiouèche, Kenzi Riboulet-Zemouli et le Dr Olivier Bertrand.
 
Ce mode opératoire éthique, solidaire, social et sanitaire, conçu comme outil pour le développement des capacités d’organisation et d’autosupport des usagers et usagères de Cannabis de France, participe à créer un environnement juridique propice au développement d’une approche moderne et inclusive des politiques publiques portant sur le Cannabis, au delà de ce seul modèle de Cannabis Social Club.
 



 
Les trois premières sessions des assises “Cannabis Social Club, acte II” avaient jeté les bases de cette nouvelle approche, à travers une réflexion sur la santé du droit pour essayer d’articuler au mieux le remède (les CSC) aux nombreux maux dont souffre la législation française sur les stupéfiants — ou sur les “substances vénéneuses”, comme les définissent encore les textes — partant du constat d’un manque d’accès à leurs Droits des personnes consommatrices de Cannabis (droit à l’usage, droit d’association, droit à la vie privée, droit à jouir du meilleur état de santé physique et mentale, etc.).
 
La session de Marseille a quant à elle plutôt permis de fortifier, avec les experts de la Santé, un modèle de Cannabis Social Club permettant d’offrir aux citoyen-ne-s usager-e-s de Cannabis un accès au droit à la santé, pour limiter efficacement tous les risques et les dommages potentiels liés à l’usage de Cannabis comme à son statut légal : droit à la santé par l’accès à l’information sur la composition, la teneur et la qualité de la substance consommée, comme l’information sur la plante, ses usages et leurs effets et conséquences ; droit à la santé par la possibilité de consommer de façon raisonnable, raisonnée et consciente ; droit à la santé par l’accès volontaire facilité et non-discriminant à la prévention, au suivi médical de consommation et au soin ; droit à la santé par un accès informé à des méthodes de consommation saines comme la vaporisation ou l’ingestion ; droit à la santé par l’accès à un produit cultivé de façon saine et écologique ; etc.
 
Alors que dans le monde entier, ce modèle de micro-régulation de la filière cannabicole, sans but lucratif et sans publicité, prend des marques de noblesse, se développe, s’affirme et séduit des usagers aux décideurs politiques (à l’instar de l’Espagne, de l’Uruguay, mais aussi du Canada, des Pays-bas et de la Suisse, où les autorités s’intéressent de près au modèle), en France l’immobilisme n’est plus tenable, et la ferveur générée par le processus participatif de construction d’un modèle alternatif à la prohibition déployé lors de ces assises en est un indicateur : les attentes sont fortes, et elles émanent de tous les secteurs de la société, de Marseille à Nantes en passant par Paris.
 
 




Kenzi Riboulet-Zemouli et le Dr Olivier Bertrand lors de la session 4 des assises « Cannabis Social Club, acte 2 » au Palais du Pharo le 10 juin 2016.


 
Dans l’hexagone comme dans les DOM-TOM, où les statistiques de consommation de Cannabis sont alarmantes, l’heure est venue de prêter plus d’attention à des paroles comme celle de l’OMS qui, dans un rapport publié le 20 mai dernier, indiquait que « les cadres politiques actuels de la lutte contre les drogues ne prêtent pas suffisamment d’attention à la réduction des effets nocifs de la consommation de drogues pour l’individu et pour la communauté » précisant que c’était « souvent une question sensible sur le plan social et politique, car elle a pour but de maintenir les personnes en vie et en sécurité sans pour autant exiger l’abstinence.
 
Les lois, politiques et pratiques punitives limitent et parfois excluent l’accès des toxicomanes aux services de réduction des effets nocifs, compromettant l’effet des interventions fondées sur des bases scientifiques », avant d’ajouter que « des éléments probants montrent également que les programmes visant à réduire les effets nocifs à court et à long terme […] bénéficient à l’ensemble de la communauté grâce à la réduction de la délinquance et des troubles publics, outre les avantages dérivant de l’insertion dans la vie sociale de membres de la société précédemment marginalisés ». Plus loin, on y lisait « qu’une mise en œuvre efficace de ces programmes] […] exige […] l’examen de mesures […] telles que […] des approches faisant appel aux pairs pour réduire les effets nocifs associés à la consommation de drogues par un individu. »
 
Oui, en France, l’heure est venue d’aller au delà d’une certaine utopie de l’absolue abstinence, d’accepter que des adultes, majeurs et responsables, puissent consommer du Cannabis, et de mettre en place des programmes et des actions pragmatiques et concrets pour protéger la « sécurité des personnes », mise à mal chez nos concitoyens consommateurs, soumis à la pression et aux violences du marché illicite, à l’adultération des produits, à la répression par la force publique et à la marginalisation sociale au sens large.
 
Conçu par et pour les usager-e-s, dans une optique d’auto-support entre pairs et de réduction des dommages et des risques, le Cannabis Social Club offre tous les avantages socio-sanitaires d’intégration, de possibilité d’intervention précoce et d’accompagnement en cas de consommation problématique, en plus de fournir l’assurance de la connaissance de la composition sanitaire du produit consommé, ainsi que des possibilités d’études épidémiologiques accrues.
 



 
Désormais, alors que le débat commence à s’ouvrir en France, des signes d’un début de changement de paradigme se notent, comme la déclaration de Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILD&CA, en ouverture de ces Journées Nationales de la Fédération Addiction, affirmant que « nous sommes loin, désormais, de la guerre aux drogues » , ou encore l’intérêt accru porté par les professionnels de Santé aux outils de RDR au Cannabis comme les vaporisateurs, que nous avons présenté sur un stand, en marge des Journées Nationales.
 

 
Alors que le débat est encore confus, et que les propositions avancées — dont celles remarquées de Terra Nova — se cantonnent à des modèles calqués sur l’économie classique, ou sur le modèle du distribution du tabac, peu compatibles avec les exigences sociales, ces dernières années à l’étranger, de nombreux travaux scientifiques sont venus confirmer les avantages de ce modèle alternatif que sont les Cannabis Social Clubs au point de vue de la santé publique, de la réduction de la criminalité, ou du vivre-ensemble d’une manière plus générale. Les résultats de ces études ont attiré l’attention des cercles intéressés par les politiques relatives aux drogues, et en particulier sur les point suivants :




En Espagne, la prolifération de ces structures n’a pas attiré les critiques des deux organes internationaux gardiens des Conventions sur les stupéfiants (OICS et ONUDC), pourtant réputés pour leur conservatisme, vu que le modèle semble pouvoir se conjuguer avec les prérogatives internationales (voir notre livret « Cannabis Social Club, une politique pour le XXIème siècle, sur csc.faaat.net) ;
dans ce même pays, selon les données gouvernementales, sur la dernière décennie, alors que le nombre de CSC est passé d’une dizaine en 2007 à près d’un millier en 2016, la prévalence de l’usage de cannabis s’est réduite parmi la population générale (15-64 ans) et a également décru chez les adolescents (14-18 ans) ;
la méthode démocratique induite par les réglementations administratives relatives aux associations assure la possibilité effective d’un contrôle poussé du produit, de sa qualité, des quantités distribuées, des méthodes de consommation, etc., ne serait-ce que par l’Assemblée Générale des membres de l’association ;
les associations étant à but non-lucratif, le modèle de CSC ainsi organisé offre des garanties face au risque perçu de sur-commercialisation, ce risque constituant un facteur majeur d’adhésion aux politiques prohibitionnistes ;
le modèle facilite la recherche relative aux usages, rendant possible la conception d’outils et programmes de prévention, de promotion de la santé et de réduction des dommages plus ciblés, adaptés et factuels, et permet en outre l’étude, l’analyse et un suivi scientifique complet des effets, tant sur les usagers que sur leur environnement et les communautés ;
enfin, les CSC constituent un moyen de séparer l’offre de Cannabis de celle d’autres substances, et plus largement des dynamiques négatives du marché noir, dommageables en particulier chez les jeunes.

 

 
Trois autres sessions des Assises “Cannabis Social Club, acte II” auront lieu, jusqu’à l’automne 2016. Une participation importante, tant en qualité qu’en nombre, est attendue. Au delà, nous espérons que le processus même de ces Assises pourra trouver des échos dans la société civile, et que se multiplieront — sur d’autres pans de la question du Cannabis comme les importations ou le thérapeutique mais aussi sur d’autres questions sociales — ces formes de recherche-action issue de la base, mêlant les milieux universitaires, professionnels, citoyens, politiques, abreuvés d’exemples venus des quatre coins du globe, pour construire une société de demain plus inclusive et participative.
 

 
Source: chanvrelibertes.org
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Le Times appelle à légaliser toutes les drogues en Grande-Bretagne
Par mrpolo,
Le quotidien britannique le Times a publié hier un éditorial encourageant clairement le gouvernement à la légalisation des drogues actuellement illégales.
 
 

L'éditorial du Times encourage le gouvernement à imiter les pays qui ont dépénalisé la consommation de drogues comme le Portugal. (Crédits : Wikimedia)


 
 
Dans un éditorial intitulé "Breaking good", (en référence à la série américaine "Breaking Bad", où un père de famille se lance dans la production de méthamphétamine), le Times a apporté son soutien à la Société royale pour la santé publique (RSPH) qui appelait à décriminaliser la possession et la consommation de toutes les drogues illégales. "Les ministres devraient y réfléchir sérieusement", peut-on lire dans l'article (lien abonné).
 
S'il est rare de lire des positions si tranchées dans les médias britanniques, The Independant sous la plume de Rosie Boycott avait déjà manifesté son point de vue favorable à la légalisation du cannabis en 1997. L'année suivante, des milliers de personnes manifestaient à Londres pour revenir sur la loi.
 
Mais cette fois-ci le Times va plus loin et appelle à la légalisation de toutes les drogues illégales. Le quotidien britannique a rappelé que certains pays comme le Portugal obtenaient des résultats convaincants suite à la dépénalisation des drogues : "L"usage récréatif de drogues [ au Portugal ] n'a pas explosé, contrairement à ce que les opposants à la dépénalisation avaient craint . Les taux d'infection du VIH ont diminué et la consommation de drogues serait inférieure à celle des autres pays européens".
 
Source: latribune.fr
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