Le cannabis aurait fortement contribué à la construction de la civilisation occidentale
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Selon une nouvelle étude archéologique et paléoenvironnementale sur le cannabis, les pères fondateurs préhistoriques de l’Europe l’auraient cultivée et commercialisée, et cette initiative serait au centre de la construction...
 
 
 
 

Fresque néo-assyrienne / The British Museum


 
 
Selon une nouvelle étude archéologique et paléoenvironnementale sur le cannabis, les pères fondateurs préhistoriques de l’Europe l’auraient cultivée et commercialisée, et cette initiative serait au centre de la construction de la civilisation occidentale.
 
Il a été souvent dit que les Occidentaux ont été supérieurs aux autres peuples durant l’histoire, d’un point de vue technologique, mais également moral. Une étude vient démonter cet acquis, puisque le trafic de drogue aurait été prépondérant à la construction de leur civilisation. Celle-ci a été publiée dans la revue Vegetation History and Archaeobotany le 27 juin 2016.
 
L’étude en question s’est intéressée aux origines du cannabis, et tend à prouver que cette plante a été cultivée dans deux endroits indépendants, situés en Asie et en Europe. Les cavaliers Yamma ayant vécu en 5000 avant J.C, l’une des trois tribus d’importance à avoir fondé la civilisation européenne, a diffusé le cannabis vers l’est et s’en est servi comme monnaie d’échange.
 
L’équipe de chercheurs de l’Université de Berlin (Allemagne) menée par Tengwen Long et Pavel Tarasov ont analysé des données archéologiques et paléoenvironnementales (fibres, pollens…), ce qui leur a permis de dresser une seconde base de données destinée à identifier les tendances de la domestication du cannabis, ainsi que sa diffusion.
 
« Les plants de cannabis ont visiblement commencé à être disséminés largement il y a 10.000 ans, voire plus tôt » estime Tengwen Long.
 
Les chercheurs pensaient, avant cette étude, que le cannabis avait été domestiqué pour la première fois en Asie Centrale, il a environ 11.000 ans. Cependant, l’étude permet de nuancer cette hypothèse : l’agriculture est apparue en Asie et en Europe au même moment, tandis que les proto-européens se sont mis à consommer et domestiquer le cannabis pratiquement au même moment, en revanche d’une façon plus importante.
 
Les caractéristiques psychoactives du cannabis, bien connues des consommateurs aujourd’hui, n’auraient pas été la seule motivation des Européens, puisqu’ils ont été conquis par ses bienfaits alimentaires, textiles ou encore médicaux. Cependant, la culture du cannabis aurait été « une culture de rente avant l’invention de l’argent », une monnaie d’échange utilisée au sein d’un réseau commercial transcontinental reprenant en partie la future route de la soie, au niveau du Corridor du Hexi.
 




 
 
Par Yohan Demeure Sources : Motherboard – Slate – New Scientist
 
Source: sciencepost.fr
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LE CANNABIDIOL ET L’HUILE DE CBD
Par mrpolo,
L’huile de CBD Le cannabidiol (CBD) figure parmi la soixantaine de composants ou d’ingrédients actifs appartenant à une classe de molécules appelées phytocannabinoïdes que l’on retrouve dans le cannabis, une plante utilisée pendant des siècles à des fins médicales.
 
 
C’est le cannabinoïde naturel le plus notable et constitue jusque 40 % de la plante. Il fut isolé pour la première fois dans les années 1930 et 1940, mais c’est le professeur Raphaël Mechoulam et son équipe de chercheurs qui en ont décrit intégralement la structure et la configuration dans les années 1960 en Israël.
 
 
 
Le cannabidiol (CBD) est l’un des phytocannabinoïdes que l’on trouve dans la plante de cannabis
 
Le CBD procure des bienfaits importants au niveau médical, selon plusieurs sources scientifiques et médicales. Depuis 2013, le service des Instituts Nationaux de la Santé (PubMed) a inclus dans sa base de données plus de 1 100 études sur le CBD. En outre, le cannabidiol ne produit aucun effet psychoactif et peut même, en réalité, contrebalancer la psychoactivité du THC.
CBD et THC : la question de la psychoactivité
 
Après le THC (?9-tétrahydrocannabinol), le cannabidiol ou CBD est le cannabinoïde naturel le plus étudié et celui qui présente le plus fort potentiel thérapeutique. Parmi tous les composés cannabinoïdes, le CBD et le THC (et aussi le cannabinol ou CBN) sont généralement ceux qui sont présents dans les concentrations les plus élevées.
 
Le cannabidiol et le tétrahydrocannabinol partagent une relation d’interdépendance spéciale et s’associent pour accroître mutuellement leurs bienfaits thérapeutiques. Comme nous l’avons déjà indiqué, le CBD est un composé non psychoactif, contrairement au THC, et peut donc produire des effets euphoriques ou dysphoriques.
 
La sensibilité d’un patient au THC constitue un facteur clé pour déterminer la dose et les proportions adéquates d’un traitement avec une forte teneur en CBD. Comme nous l’avons déjà dit, le CBD peut diminuer ou neutraliser la psychoactivité du THC, donc une grande proportion de CBD face au THC signifie moins d’effets au niveau cérébral.
 
Un autre des cannabinoïdes les plus populaires est le THC, qui présente des effets psychoactifs
 
Il existe deux types de récepteurs cannabinoïdes (CB1 et CB2) dans les cellules de tout le corps humain, bien qu’ils soient plus abondants dans le cerveau et dans le système immunitaire. Lorsqu’une personne prend du CBD, les récepteurs cannabinoïdes s’activent et s’unissent à la surface des cellules. Les recherches effectuées montrent que lorsque nous fournissons des cannabinoïdes non toxiques à notre système endocannabinoïde (SEC), on ne crée pas une habitude, mais renforçons la santé du système endocannabinoïde.
 
Il est essentiel de prendre en compte le fait que chaque variété présente une proportion différente de ces ingrédients actifs, et donc, que chacune d’entre elles est plus ou moins adaptée à différents besoins. Par exemple, la marijuana cultivée à des fins récréatives contient habituellement plus de THC que de CBD.
 
Toutefois, grâce à l’utilisation de techniques de culture sélective, les producteurs de cannabis ont réussi à créer des variétés possédant de hauts niveaux de CBD et des niveaux de THC quasi nuls. Ces variétés sont inhabituelles, mais sont devenues très populaires ces dernières années. Néanmoins, il ne faut pas oublier que toutes les variétés de cannabis possèdent une certaine quantité de CBD, aussi infime soit elle, et que donc toutes les variétés offrent des bénéfices thérapeutiques.
 
En règle générale, le pourcentage de CBD oscille entre 0,6 % et 1 %. Les variétés qui contiennent moins de 0,6 % présentent de faibles effets et celles qui dépassent 1 % sont très fortes. Bien que la différence semble relativement minime, c’est amplement suffisant. On peut obtenir un pourcentage supérieur mais les variétés beaucoup plus puissantes (certaines dépassent même 6 %) sont plutôt rares. Le pourcentage indique la part de CBD présente en comparaison avec les autres éléments qui composent le cannabis.
 
Il ne fait aucun doute que le CBD fait évoluer le débat autour de l’usage du cannabis à des fins médicales de façon rapide. Ces derniers temps, l’attention se porte sur le CBD pour une bonne raison. Les médecins et les professionnels de santé, en général, préfèrent les traitements qui engendrent des effets secondaires minimes : même s’ils ne peuvent pas contourner certains effets secondaires du THC, ils ne sont pas confrontés à ce type de problème avec le CBD.
 
En 2003, le gouvernement des États-Unis a obtenu un brevet pour l’usage médical du cannabidiol ou CBD.Dans une étude de 2011 publiée dans Current Drug Safety, on a conclu que le CBD « n’interférait pas avec les fonctions psychomotrices et psychologiques. » Les auteurs ajoutent que plusieurs autres études suggèrent que le CBD « est bien toléré et se révèle sûr », même à hautes doses.
 
Le CBD offre un large éventail de bénéfices médicaux
 
Les preuves qui démontrent les bénéfices médicaux et les applications thérapeutiques du CBD ne cessent de s’accumuler. Selon un article publié en 2013, dans le British Journal of Clinical Pharmacology, les études ont révélé que le CBD possédait de nombreuses propriétés médicales :
 
antiémétique, il réduit les nausées et les vomissements ; antipsychotique, il combat les troubles psychotiques ; anti-inflammatoire, il agit contre les maladies inflammatoires ; antioxydant, face aux maladies neurodégénératives ; antitumoral contre le cancer, il combat les cellules tumorales et le cancer ; et comme anxiolytique et antidépresseur, il agit sur les troubles de l’anxiété et la dépression.
 
Le cannabis à forte teneur en CBD ne produisant aucun effet planant (effet cérébral du cannabis), il représente une option de traitement intéressante pour les patients qui recherchent uniquement des effets anti-inflammatoires, analgésiques,anxiolytiques, antipsychotiques, antispasmodiques, etc., sans avoir à se soucier de la léthargie ou de la dysphorie.
 
Les recherches récentes révèlent que les cannabinoïdes pourraient contribuer à réduire considérablement les formes de cancer cérébral
 
Les études scientifiques et cliniques soulignent le potentiel du CBD dans le traitement d’un large éventail de maladies, parmi lesquelles l’arthrite, le diabète, l’alcoolisme, la sclérose en plaques, la douleur chronique, la schizophrénie, les troubles de stress post-traumatique, les infections résistantes aux antibiotiques, l’épilepsie, l’endométriose et d’autres troubles neurologiques.
 
En outre, le CBD a démontré qu’il produisait des effets neuroprotecteurs et neurogéniques, et plusieurs centres de recherche universitaires aux États-Unis et dans d’autres pays du monde mènent des recherches sur ses propriétés anticancéreuses.
 
Malheureusement, une grande partie des preuves disponibles ont été obtenues dans le cadre d’études réalisées sur des animaux, peu d’études ayant été menées sur le CBD chez des patients humains. La plupart des articles publiés dans le secteur médical se réfèrent à des recherches précliniques qui impliquent des molécules individuelles de cannabinoïdes, des tubes à essai, des boîtes de Pétri, des expériences avec des animaux et, dans certains cas, des études sur la lignée cellulaire humaine.
 
Même si tous les mammifères possèdent des récepteurs cellulaires qui répondent, d’un point de vue pharmacologique, aux composés cannabinoïdes, les résultats des expériences animales et d’autres recherches précliniques ne sont pas toujours applicables à l’homme.
 
Qu’est ce que l’huile de CBD ?
 
Huile de chanvre de Sensi Seeds avec 3 % de CBD.
 
On appelle normalement « huile de cannabis » (ou de chanvre) les extractions réalisées dans le but d’obtenir les principes actifs de la plante, en laissant de côté les restes végétaux qui contiennent majoritairement des substances nocives pour la santé. Il existe différentes techniques d’extraction, certaines plus sûres et efficaces que d’autres, pour obtenir les principes actifs du cannabis et du chanvre et pouvoir les consommer de différentes façons : ingérés, inhalés, fumés, etc.
 
Le CBD peut être disponible sous divers formats : en huile (liquide ou cire) ou en capsules, et dans d’autres produits tels que des crèmes, des teintures, etc.
 
Dosage de l’huile de CBD
 
Les huiles de CBD permettent d’administrer très efficacement la dose quotidienne de cannabidiol. On raffine ces huiles comme des huiles végétales, comme l’huile d’olive extra vierge ou l’huile de chanvre, en y ajoutant une base de pâte pure de CBD préalablement extraite de la plante.
Son usage est à la fois pratique et discret.
 
Le flacon comporte habituellement un compte-gouttes qui permet de contrôler la quantité de CBD consommée et qui permet de l’appliquer directement sous la langue ou de l’utiliser pour enrichir les aliments. Il est difficile de recommander une dose précise, puisque les consommateurs doivent tester progressivement le produit.
 
Il faut commencer avec une petite goutte d’huile et attendre de voir l’effet qu’elle va produire. Si la réponse est positive, on peut augmenter lentement la dose et déterminer la dose exacte nécessaire pour obtenir l’effet escompté. Chaque goutte contient environ 1 mg de CBD. Comme complément alimentaire, on peut en utiliser deux fois par jour.
 
Les huiles de CBD sont 100 % naturelles et ne contiennent aucune substance chimique synthétique. Elles doivent être conservées à l’abri de la chaleur et de la lumière, dans un endroit frais pour préserver leur composition originelle et leur puissance.
 
Le chanvre (CBD) n’est pas la marijuana (THC)
 
Le chanvre et la marijuana sont deux variétés différentes de la plante Cannabis Sativa. D’un côté, la marijuana cultivée possède des niveaux élevés de THC, concentrés principalement dans les fleurs et dans les trichomes de la plante. D’un autre côté, le chanvre industriel est cultivé pour sa fibre et possède des niveaux quasi indétectables de THC, mais présente cependant des niveaux relativement élevés de CBD.
 
On cultive le chanvre depuis des siècles dans le monde entier à des fins industrielles et médicales et pour la fabrication d’objets utiles, tels que des cordes, des vêtements, des voiles, du papier et des milliers d’autres produits. Le chanvre n’est pas une drogue et, de fait, contient presque tous les nutriments essentiels que le corps humain ne peut pas produire seul.
 

En combinant différentes variétés de Cannabis Sativa et grâce aux progrès de la génétique et des techniques de culture, il est désormais possible de produire du chanvre avec un pourcentage exceptionnellement élevé de CBD, ce qui permet d’obtenir une huile riche en CBD de chanvre légal et non psychoactif.
 
Règles sur le dosage du CBD
 
Nous ne pouvons pas oublier que le traitement au cannabis est établi sur une base individuelle ; la détermination du dosage adapté va dépendre de la personne et de la maladie traitée.
En premier lieu, il faut choisir la forme sous laquelle on va absorber le CBD contenu dans le cannabis : en infusions, en extractions d’huiles riches en CBD, en sprays sublinguaux, en capsules, en produits comestibles et topiques, en teintures, etc.
 
Ensuite, il faut déterminer la proportion d’ingrédients actifs la mieux adaptée à chaque cas individuel. Les produits au cannabis contiennent des quantités variables de CDB et de THC. Une variété ou un produit avec une forte teneur en CBD et peu de THC n’est pas nécessairement meilleur(e) qu’une variété ou qu’un produit présentant une proportion plus équilibrée de CBD et de THC.
 
Si on a de manière générale peu ou pas d’expérience avec le cannabis, il est préférable de commencer avec une dose faible. Mieux vaut prendre plusieurs petites doses tout au long de la journée plutôt qu’une grosse dose d’un seul coup.
Il est judicieux d’utiliser les mêmes doses présentant la même la proportion de THC et de CBD pendant plusieurs jours pour observer les effets et décider si des ajustements sont nécessaires.
Il ne faut pas commettre d’excès, car dans le traitement à base de cannabinoïdes « mieux vaut généralement en prendre peu pour obtenir un maximum d’effets ». Les composés cannabinoïdes possèdent des propriétés biphasiques, ce qui signifie que des doses plus fortes de CBD peuvent ne pas se révéler aussi efficaces que les doses faibles ou modérées.
 
De plus, même si l’excès de THC n’est pas mortel, il peut entraîner une augmentation des troubles de l’anxiété et de l’humeur.
Il faut bien tenir compte de la maladie à traiter. Par exemple, pour l’anxiété, la dépression, les spasmes et les convulsions pédiatriques, il est recommandé de prendre une dose modérée si les médicaments utilisés présentent une forte teneur en CBD et que la proportion de CBD:THC est supérieure à 14:1. Pour le cancer ou la douleur, il est possible qu’une dose plus importante de THC soit nécessaire, par exemple, dans un rapport 1:1.
 
Éléments à prendre en compte avant d’acheter un produit à base de CBD
 
L’augmentation du nombre de variétés présentant une forte teneur en CBD a entraîné une hausse de la quantité de produits disponibles sur le marché qui prétendent principalement contenir du CBD. Le problème est que la plupart des consommateurs ignorent la quantité exacte de CBD qu’ils doivent prendre ou ne savent pas de quoi se compose réellement l’huile ou la teinture de CBD qu’ils envisagent d’acheter. Par conséquent, il est fondamental de tenir compte des aspects suivants :
Le produit doit porter une étiquette décrivant le contenu de la solution et les quantités spécifiques de chaque ingrédient de façon claire (notamment les terpènes, alcanes, composés azotés, acides aminés, sucres, flavonoïdes, vitamines, etc.) et la méthode de fabrication utilisée (emploi d’huile d’olive, d’alcool, etc.). Il doit être accompagné d’un mode d’emploi détaillant les doses normales et maximales. La concentration exacte de l’ingrédient actif CBD doit être décrite, le nom d’une page Web renvoyant à d’autres analyses ou à des informations plus détaillées doit être communiquée.
 
On enregistre une hausse du nombre de produits en vente prétendant essentiellement contenir du CBD
 
Une fois encore, nous vous rappelons que le CBD extrait des variétés de chanvre n’a pas le même effet que le CBD extrait des variétés récréatives, en raison de ce que l’on appelle « l’effet entourage » (l’effet que produisent tous les éléments et composés d’une plante agissant simultanément).
 
Évidemment, même s’il nous reste encore beaucoup à apprendre et à découvrir sur ce nouveau médicament, il faut poursuivre les recherches sur les bienfaits du CBD pour pouvoir déterminer son meilleur mode d’administration ou les maladies pour lesquelles il constitue le meilleur traitement. Même s’il reste encore un long chemin à parcourir, on ne peut nier l’utilité croissante du CBD à des fins médicales.
 
Par sensiseeds.com
 
Source: hemp.ca
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7 INNOVATIONS FANTASTIQUES DANS LE MONDE DU CANNABIS ET DU CHANVRE
Par mrpolo,
Au cours de la dernière année, le niveau d’innovation dans l’industrie du cannabis a commencé à atteindre des sommets fulgurants, démontrant que l’industrie est prête à s’avancer sur la scène mondiale. Bien que nous ne puissions toujours pas écrire sur ces choses en termes d’assurance de qualité, nous pouvons commenter sur le facteur innovant!
 
 
 
 
#1) La Gomme à Mâcher au CBD

 
Il existe littéralement des milliers de produits alimentaires de cannabis disponibles aujourd’hui, mais très peu ont été le fruit de recherches aussi exhaustives et de développement que la gomme au CBD CanChew.
 
Les scientifiques derrière cette innovation démontrent que mâcher de la gomme possède un avantage clef sur les autres aliments. Puisque la gomme est conservée dans la bouche, le CBD qu’elle contient peut rapidement rejoindre le flux sanguin via les membranes muqueuses sans avoir à traverser l’estomac et le système digestif. En ce moment, la compagnie créée par CanChew
 
Biotechnologies, MedChew RX, conduit plusieurs essais cliniques concernant les douleurs et la spasticité reliées à la Sclérose en Plaques et les effets de cette gomme à base de cannabis dans les laboratoires de l’Université d’Amsterdam en Hollande!
 
#2) L’Huile de Chanvre pour la Friture
 

 
L’huile de chanvre ne réagit généralement pas très bien aux hautes températures, ce qui en fait un mauvais candidat pour les fritures et un meilleur choix pour les salades. Ceci réduit son impact global sur le marché des huiles alimentaires, puisque les gens ont bien plus
tendance à acheter de l’huile de friture que de l’huile à salade!
 
Il semblerait toutefois qu’aujourd’hui les scientifiques aient développé une nouvelle forme d’huile qu’ils appellent l’Huile de Chanvre Hautement Oléique, qui aurait la capacité de tolérer les hautes températures associées à la friture. De plus, cette nouvelle huile aurait une durée de vie sur la tablette sept fois plus longue que l’huile de chanvre régulière.
 
L’huile de graines de chanvre standard réagit pauvrement aux hautes températures puisqu’elle est très riche en gras polyinsaturés, qui sont rapidement dissous lorsqu’exposés à la chaleur.
Pour remédier à la situation, les scientifiques ont créé une toute nouvelle variété de chanvre contenant une mutation génétique lui permettant de produire des niveaux élevés de gras monoinsaturés, aussi connus sous le nom d’acide oléique, ainsi que très peu de gras polyinsaturés.
 
En conséquence, l’huile se retrouve à être bien plus stable tout en restant aussi santé que sa cousine, puisque l’acide oléique est un acide gras
Oméga-9 réputé pour réduire le mauvais cholestérol (LDL).
 
#3) Des Systèmes Automatiques Abordables pour les Cultivateurs à la Maison

L’automatisation des choses n’est en rien une innovation en soit, mais pendant de nombreuses années, un système automatique était réservé aux producteurs commerciaux fortunés de l’industrie du cannabis, avec très peu d’options disponibles pour les gens disposant de moins de revenus.
 
Le Leaf par Corsica Innovations est un bon exemple de comment les choses commencent à changer dans ce domaine. Étiqueté au prix très raisonnable de 1,400$, cet ensemble «branchez et plantez» est tout ce dont un cultivateur à petite échelle a besoin afin de bien monter, automatiser et contrôler le climat d’une plantation simple.
 
Cet ensemble complet comprenant une lumière LED programmable, une caméra HD et une application de contrôle par téléphone mobile régulera également le PH, l’humidité, la température de l’air, le CO2, le niveau d’eau et même la hauteur de vos plants. De plus, le Leaf détecte les déficiences possibles et ajustera automatiquement les nutriments distribués afin de corriger le problème!
 
Mis à part l’innovation, rappelez-vous que le contact humain est essentiel pour cette plante. Il est important que vous connaissiez une chose ou deux concernant sa culture. Si quelque chose ne se passe pas comme prévu avec le système automatique, vous ne voudriez pas perdre votre récolte.
 
#4) Les Sucres du Chanvre pour le Bétail et le Carburant

 
La compagnie originaire du Colorado PureHemp a découvert une technique possiblement révolutionnaire afin de mieux extraire les sucres importants du chanvre industriel et les utiliser dans la nourriture pour le bétail et potentiellement même dans le biocarburant.
Les sucres sont produits à partir du chanvre en décomposant la cellulose, le glucide complexe qui constitue la majorité de la biomasse du chanvre.
 
Jusqu’à maintenant, ce processus impliquait l’utilisation d’acides puissants ou d’autres produits chimiques similaires, mais la technique unique de Pure Hemp utilise une réaction à contre-courant – une pièce d’équipement hautement avancée projetant de l’eau chauffée à des températures extrêmement hautes à travers la cellulose afin de la décomposer en sucres.
 
#5) Du Plastique de Chanvre pour l’Impression 3D

 
L’impression en 3D a changé la face du monde au cours des dernières années et le plastique de chanvre a lui aussi vu de grands changements en termes de qualité et d’utilisations; aujourd’hui, les deux mondes sont entrés
 
en collision et le plastique de chanvre pour l’impression en 3D en est le résultat!
La compagnie italienne Kanèsis a développé un filament de plastique de chanvre pour l’impression 3D qui est capable de produire des produits légers et délicats avec une force et une durabilité surprenantes. Ce filament est réputé pour donner à l’objet une texture «naturelle», bien plus intéressante que celle du plastique conventionnel.
 
De par sa nature résistante et légère, les créateurs du plastique de chanvre croient qu’il ferait un candidat idéal pour la fabrication d’appareils volants de petite taille et légers tels les drones!
 
#6) Nanofeuilles & Supercondensateurs de Chanvre

 
Cette innovation a fait les gros titres il y a quelques mois, alors peut-être que cela ne surprendra pas certains de nos lecteurs – mais cela reste une incroyable, immense innovation, alors elle mérite de se faire mentionner à nouveau!
 
Des chercheurs canadiens ont découvert que les fibres du chanvre pouvaient être encore plus efficaces que le graphène, la mesure standard incontournable aujourd’hui dans la fabrication des nanofeuilles, qui sont des matériaux ultraminces avec des propriétés électromagnétiques hors du commun.
 
Ces nanofeuilles peuvent ainsi être utilisées pour fabriquer des supercondensateurs, un type de batterie à décharge rapide essentielle au développement de l’énergie renouvelable. Les nanofeuilles de chanvre en tant que matériau pour supercondensateurs font une alternative idéale et bien moins dispendieuse que le graphène et pourraient bien être la prochaine star dans le domaine!
 
#7) Les Avions de Chanvre

Ceci est définitivement notre innovation favorite de l’an dernier – un avion léger dont toutes les composantes de plastiques ont été faites à partir de plastique de chanvre et conçu pour fonctionner uniquement sur du biocarburant de chanvre!
 
75% de l’avion est fait de chanvre, incluant la coque extérieure, les ailes, les bancs et les coussins; l’avion voyagera à une vitesse de 210 miles à l’heure (338 km/h), possède une envergure de 36 pieds (11m) et peut asseoir quatre passagers.
 
Bien que l’avion ne soit pas tout à fait terminé pour l’instant, il est présentement en développement et possède même sa propre campagne Kickstarter.
Soucre : greenflowermedia.com
 
Source: hemp.ca
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Politiques des drogues : 2016, le grand bouleversement… ou pas !
Par mrpolo,
Les sixièmes Journées nationales de la fédération Addiction se sont déroulées les 9 et 10 juin dernier à Marseille. Leur thème était : "Addictions : variations sur les petites mécaniques de l’accompagnement. Parler, faire, transmettre". Ce congrès rassemble les acteurs intéressés par la problématique des addictions, toutes professions et secteurs représentés.
 
 
 
 
A cette occasion, Christian Andréo, directeur général délégué de AIDES, a parlé de l’approche de la politique des drogues au niveau international, et des enjeux et résultats de la dernière cession Ungass, assemblée générale des Nations Unies, qui s’est tenue à New York en juin dernier à ce sujet. Voici son discours.
 
 
 
 
2016, année du changement radical dans l’approche de la politique des drogues au niveau international… Pouvons-nous vraiment y croire ? Et à partir du moment où nous en sommes au registre de la croyance, le ver n’est-il pas déjà dans le fruit de nos espérances les plus folles ?
 
Nous ne sommes pas censés y croire : nous serions censés le constater. Mais il est intéressant de s’arrêter un moment sur ce registre de la croyance puisque finalement c’est bel et bien celui qui dirige — malheureusement — cette politique.
La guerre à la drogue, on ne peut que croire à son succès, puisque l’on ne peut qu’en constater l’échec.
 
Ainsi les approches scientifiques, "evidence-based" [fondées sur les preuves scientifiques, ndlr] et pragmatiques sont-elles restées cantonnées, dans les pays les plus ouverts, au domaine de la santé publique, rarement dans un mouvement global allant jusqu’à infléchir durablement l’approche d’un pays ou d’une zone géographique toute entière. Et pourtant les exemples de succès existent.
 
Qui oserait dire — alors oui à part une part non négligeable des élus de notre République — que la politique du Portugal n’est pas un formidable succès ? Surtout, lorsqu’en miroir, nous sommes confrontés à l’échec patent de notre pays en la matière ; échec qui coûte, chaque année, de nombreuses vies et particulièrement, ici, à Marseille. Et il peut être quelque part exaspérant que toutes les évaluations de politiques publiques — qui par ailleurs n’existent que très peu dans le domaine qui nous occupe — toute la production scientifique sur le sujet, ne pèseront jamais aussi lourd que le magot généré par la légalisation du cannabis dans certains Etats américains. Mais après tout, l’essentiel, c’est que cela bouge, peu importe la raison. Au point où nous en sommes, seul l’objectif compte.
 
Parce que tout de même, cela bouge. Un autre discours émerge, au-delà bien sûr des acteurs "classiques". Ainsi, la déclaration de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'Onu, avant l’Ungass a marqué les esprits. Il faut préciser que Kofi Annan fait désormais parti de la Commission mondiale sur les drogues qui prône la décriminalisation de l'usage.
Devant cette assemblée, je pense que nous pouvons nous dire qu’elle nous a sans doute un peu énervés aussi. Pourquoi ? Mais parce que cela fait trente ans que nous disons toutes et tous, peu ou prou, la même chose que lui !
 
L’avantage d’être "ancien", c’est que vous pouvez porter de façon un peu plus libre des positions que vous n’avez pas vraiment défendues lorsque vous étiez en place. Autre exemple : toutes proportions gardées, Daniel Vaillant [député socialiste, ndlr] qui est maintenant un chantre de la dépénalisation du cannabis, n’a pas été un ministre de l’Intérieur (2000-2002) très ouvert sur la question. Je referme la parenthèse.
 
Dans sa tribune, Kofi Annan affirme l’échec d’une "guerre à la drogue" entérinée par les conventions onusiennes de 1961, 1971 et 1988 (ce n’est pas hyper neuf comme texte) qui coûterait la modique somme de 100 milliards de dollars par an pour un résultat que nous connaissons tous. La prohibition n’a eu qu’un impact négligeable sur l’offre et la demande de drogues. Pas plus sur la consommation. En revanche, elle a eu un réel impact sur la montée en performances du crime organisé.
 
J’en reviens au texte de Kofi Annan qui propose quatre étapes déterminantes :
 
1 - Décriminaliser l’usage "personnel" de drogues.
2 - Abandonner la chimère d’un "monde sans drogues". Ne rigolez pas, tous les textes onusiens s’inscrivent dans ce cadre ! J’y reviendrai. Et se focaliser plutôt sur l’accès aux dispositifs de réduction des risques
3 - Envisager la régulation et l’éducation comme alternative aux approches prohibitionnistes. Et de rappeler comme ça, en passant, que le Colorado a levé 135 millions de dollars par la légalisation du cannabis. Et oui, la beuh ne connaît pas la crise. Mais Kofi Annan prend soin de préciser que la légalisation du cannabis n’a pas entrainé d’explosion de la consommation ou des crimes attribuables à l’usage. A l’inverse, le marché noir a logiquement reculé.
4 - Reconnaître que la régulation a un impact favorable sur la santé des usagers (même si les modèles sont multiples et leurs impacts sanitaires de même).
 
Et Kofi Annan de conclure ce que nous avons entendu mille fois, mais nous ne sommes pas le cœur de cible de cette communication, vous vous en doutiez : C’est l’évidence scientifique et le souci de préserver la santé et les droits de l’homme qui devraient conduire les politiques des drogues. Il est donc temps, selon Kofi Annan, de changer de paradigme et effectivement, l’Ungass [en mai dernier, ndlr] spécifiquement dédiée au "problème mondial de la drogue" semblait être le bon endroit pour commencer.
 
Encore fallait-il avoir accès aux arcanes de l’Onu…
C’est dans ce but que nos associations ont mené un travail commun, remarquable, jusqu’à formaliser une plateforme interassociative française pour une participation de la société civile dans les débats internationaux sur les politiques de drogues.
 
Participent à cette plateforme AIDES, Asud, Chanvre et Libertés, la Fédération des Circ, la Fédération addiction, Médecins du Monde, Principes actifs, Psychoactif, le Réseau français de réduction des risques, Safe et SOS Hépatites. Ce travail a été mené en bonne intelligence avec la Mildeca [Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, ndlr] même s’il a fallu plusieurs années pour en arriver là.
 
Revenons un peu en arrière… En 2012, est lancée une initiative des présidents guatémaltèque, mexicain et colombien critiquant ouvertement le très répressif Plan mondial de lutte contre la drogue. Ce mouvement a été suivi par 92 autres Etats pour demander à ce que l’évaluation du Plan de 2009, initialement prévue en 2019, soit avancée en 2016. Suite à ces demandes,
 
l’Assemblée générale de l’Onu a voté, en 2014, l’organisation de cette session extraordinaire de l’assemblée générale consacrée à la politique des drogues. Dans le même temps, la délégation officielle française suite au changement de présidence de la Mildeca et aux nouvelles sollicitations de nombreuses associations, s’est ouverte à la société civile.
 
Notre plateforme s’est constituée autour d’une même volonté de demander une position française forte, à la fois au niveau national et international, mais aussi à l’échelle européenne, où se jouent de nombreux débats. Bien entendu, toutes nos organisations n’ont pas abandonné l’objectif de changer la politique des drogues au niveau national également, mais c’est en l’occurrence un autre sujet.
 
Un travail de plaidoyer a donc été mené pour essayer de peser le plus possible sur la position française. Ce que nous avons demandé dans ce cadre :
 
● L’abolition des sanctions pénales contre l’usage de drogues.
● L’amélioration effective, évaluée et contraignante de l’accès aux médicaments contrôlés.
● La promotion de la réduction des risques (RdR) en des termes forts et un traitement de la dépendance fondé sur des preuves scientifiques et sur la volonté du sujet.
● Le changement de posture pour s’éloigner d’une réponse centrée sur la sanction.
● La réorientation des priorités vers une approche équilibrée entre maintien de l’ordre et réduction de l’offre de drogues.
● L’abolition complète de la peine de mort pour les délits liés aux drogues.
● Une meilleure coordination des actions contre la criminalité organisée, le blanchiment d’argent et la corruption.
● La promotion des droits humains et la fin des incarcérations des femmes pour des délits non violents liés aux drogues.
● La promotion de dispositifs adaptés aux publics jeunes.
● La révision du système de classification des produits stupéfiants, notamment des médicaments utiles et des nouveaux produits de synthèse.
● Dépénaliser la culture locale, traditionnelle, utilisée pour la production à petite échelle de produits classés stupéfiants.
● La constitution d’un comité d’évaluation indépendant pour rendre un avis scientifique en 2019 sur les résultats de la politique actuelle en matière de drogues.
 
Ce document a été relayé auprès de l’ensemble des pouvoirs publics français et européens. Il a également accompagné et est venu compléter de nombreuses recommandations d’instances représentatives de la société civile. Cette plateforme a adopté une approche fondée sur la réalité des enjeux devant nous, et tournée vers un renouvellement des politiques sur les drogues que nous appelons de nos vœux, collectivement et de concert avec une large part de la société civile mondiale.
 
Quelques mois plus tard, quelles conclusions tirer de cette session de l’Ungass ? Il y a des points positifs, notamment dans le lien, désormais acquis et confiant, que nous avons pu constater avec la diplomatie française. Cela n’a l’air de rien, mais il faut bien avoir en tête que jusqu’à présent, la société civile, nos organisations, les représentants des communautés d’usagers n’avaient pas ou très peu d’échanges avec la délégation officielle française.
 
Et je vous assure que les écarts étaient grands, entre le discours relativement policé tenu sur le territoire français, et celui, résolument orienté sur la répression et la guerre à la drogue tenu dans les instances internationales. Nous sommes donc maintenant sur la construction d’un lien régulier et de préparation en amont des événements importants sur le sujet, c’est une réelle avancée.
Nous avons également pu constater in situ que la place des organisations non gouvernementales restait tout de même à défendre. Nous ne sommes que tolérés dans ces instances, rien de plus. Or, vous le savez, nous voulons toujours plus…
 
Sur le fond… Les débats s’orientent vers une conjugaison des objectifs spécifiques drogues avec les Substainable development goals [les objectifs de développement durable, ndlr] adoptés par tous les Etats membres la même semaine. Cela permettrait de faire enfin sortir les politiques des drogues de leur régime d’exception pour en faire l’une des problématiques majeures de développement et de santé.
 
Les discours des pays progressistes actent officiellement la nécessité d’une fin de la guerre à la drogue et appellent, a minima, à la fin de la peine de mort, a maxima à une régulation légale de l’accès aux produits… avec dans la palette entre les deux toutes sortes de systèmes possibles qui font parfois des distinctions importantes selon les types de produits, par exemple.
Il y aurait donc un vrai élan pour changer de cap. Pourtant, cet élan ne se retrouve pas dans les textes, ce que nous déplorons bien évidemment.
 
Une vingtaine de pays se prononce officiellement pour un maintien (voire un renforcement) de la répression, cela semble bloquer dans les prises de position officielles, surtout autour de la peine de mort qui cristallise (focalise) l’ensemble des débats : entre les tenants du moratoire (dont l’Union Européenne se fait le porte-drapeau) et les tenants de la souveraineté des Etats en la matière (Indonésie et Chine en tête).
 
Cette question semble très clairement focaliser toutes les attentions. Mais c’est une "question tellement facile" pour les états progressistes qu’on se demande évidemment si ce n’est pas un très bon prétexte pour ne pas avancer vers la régulation tout en donnant des gages de progressisme à bas coût. Je vais y revenir.
 
Le document adopté par l’Ungass n’est pas suffisant, loin s’en faut. Pour 2019, il faudra poser les vraies questions en lien aussi avec l’agenda des objectifs de développement durable. En attendant, la situation est assez paradoxale, avec d’un côté :
 
De nombreuses contributions sur le site de l'Ungass dont des prises de positions de Onusida, OMS, Pnud, Onu-Femme et Haut commissariat aux droits de l'Homme en faveur de la dépénalisation de l'usage de drogue. En gros, même si le statu quo semble prédominer dans le texte de l'Ungass, les agences onusiennes ouvrent la voie à un changement de paradigme. La consultation de la société civile : certes, le processus est opaque et la participation à la marge, cependant, force est de constater l'importante mobilisation de la société civile qui, au fur et à mesure des années, s'est beaucoup diversifiée. Ce ne sont plus seulement les associations du Nord qui sont sur cette question, mais aussi celles du Sud et plus seulement les organisations spécialisées sur les drogues, mais aussi celles sur la santé dans son ensemble (notamment concernant l'accès aux médicaments essentiels), les droits humains, etc.
 
Et d’un autre côté un texte de l'Ungass décevant, peu, voire pas opérationnel avec cette incapacité à parler clairement de Réduction des risques qui en est presque risible. Alors on parle d’"appropriate medication-assisted therapy programmes" et "injecting equipment programmes" qui sont utilisés à la place de "Harm reduction" et de "Programme d'échange de seringues"). C’est pourtant pas bien compliqué. Il y a quand même un changement notable depuis l’Ungass de 2009. Nous sommes passé de l’objectif d’un "monde sans drogues" fondé sur les trois piliers : réduction offre/demande et coopération internationale à septpiliers qui prennent en compte les droits humains, la santé publique, etc. On parle même d’un monde libéré "de l’usage abusif de drogues". Cela témoigne tout de même — toutes proportions gardées — d'un changement d'approche assez significatif, notamment dans la perspective de 2019.
 
Concernant la décriminalisation : certes si le terme "décriminalisation" n'est pas dans le texte, nous avons "the development, adoption and implementation… of alternative or additional measures with regard to conviction or punishment", ce qui ouvre quand même la voie à la décriminalisation. Alors, concernant les fameuses trois conventions, le texte explique : "the three international drug control conventions… allow for sufficient flexibility for States parties to design and implement national drug policies according to their priorities and needs", ce qui peut être interprété comme le fait que les conventions ne demandent finalement pas — ô surprise — la pénalisation de l'usage de drogues ou des drogues en elles-mêmes. Ce point a été rajouté suite à la discussion entre Werner Sipp, le président de l'International narcotics control board et la société civile ; il y est précisé que l'exemple portugais n'était pas hors des conventions. Ce qui n’est pas anodin du tout.
 
La peine de mort : ligne rouge pour les pays occidentaux, ce point est le grand absent du texte. Durant la session d'ouverture de l'Ungass pays occidentaux et pays en faveur de la peine de mort (Chine, Qatar, Arabie Saoudite, Indonésie, Malaisie, etc.) se sont affrontés sur cette question.
 
Cependant, on est en droit de se demander si pour les pays "autoproclamés" progressistes, la peine de mort n'est pas l'arbre qui cache la forêt, leur permettant à moindre frais de passer pour les chevaliers blancs alors qu'on aurait pu considérer que la dépénalisation de l'usage et/ou possession de petites quantités n'aurait pas eu un impact plus significatif sur la vie de millions de personnes. En même temps, cette fracture est complètement artificielle : les pays qui exécutent les usagers de drogues violent déjà ostensiblement les conventions internationales sur les droits de l’Homme, cela n’a malheureusement rien de spécifique.
 
Enfin, concernant la position spécifiquement française, on peut déplorer sa faiblesse (voir le side event organisé avec la reine de Suède sur les enfants...) alors qu'aurait pu être mis en avant l'expérimentation en cours de l'alternative à l'emprisonnement, les salles de consommation inscrites dans la nouvelle loi de santé ou encore le succès des programmes d'échanges de seringue. C’est tout de même dommage que la France renonce à assumer politiquement dans les instances internationales les décisions plutôt courageuses en termes de santé publique qu’elle prend sur son territoire.
 
Finalement, et ce sera ma conclusion, cette position un peu ambigüe de la France (même si, je l’ai dit, nous revenons de très, très loin) reflète assez bien les mécanismes à l’œuvre autour de l’Ungass. Les fameuses conventions de 1961, 1971 et 1988 ne sont finalement pas officiellement challengées dans le processus onusien.
 
Et pourtant, les déclarations, officielles ou officieuses, de représentants des gouvernements s’en affranchissent progressivement. On voit bien que des pays s’avancent dans la voie de la décriminalisation, que les dispositifs comme les salles de consommations ont plutôt tendance à se développer, même si rien n’est jamais acquis et que le discours de l’Organisation mondiale de la santé ou de l’Onusida est sans équivoque.
 
Pourtant, on n’en retrouvera aucune mention dans le document adopté par l’Ungass, pas plus qu’il n’est fait allusion aux ravages de la répression qui fait le lit de l’épidémie de VIH et de VHC chez des usagers de drogues privés d’accès à la prévention et aux soins.
 
On voit que les choses bougent, que les Etats ne prennent plus vraiment de risques de sanctions s’ils mettent en place une régulation du marché du cannabis, par exemple, mais finalement cela se passe un peu chacun chez soi, sans que cela fasse de vagues dans les allées de l’Onu, ce qui explique peut-être pourquoi il n’aura fallu que deux minutes, montre en main, pour adopter le document de l’Ungass.
 
Produits Publié par Christian Andréo
 
Source: seronet.info
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Les retraités japonais pour la légalisation du cannabis
Par mrpolo,
Au Japon, qui se targue de sa tolérance pratiquement zéro pour les armes et la drogue, un petit parti politique intervient en faveur de la légalisation de la marijuana et trouve un soutien dirait-on inattendu de la part des personnes âgées.
 
 
 
Depuis les années 1990, de plus en plus d'Etats ont décidé d'autoriser l'usage réglementé du cannabis médical pour des patients atteints de cancers, du sida ou encore de la sclérose en plaques, mais le Japon, dont les lois anti-cannabis sont sans doute des plus sévères au monde, y résiste toujours.
 
Aussi étrange que cela puisse paraître, les retraités japonais figurent parmi les partisans les plus fervents de la légalisation de la marijuana, en soulignant notamment que son usage médical pourrait soulager la douleur liée au cancer et prévenir la démence, tout en réduisant les frais médicaux.
 
"Rien ne serait mieux pour les patients, si elle est utilisée à bon escient. Il serait bien si la douleur était assoupie, même temporairement", a expliqué Kimiko Yajima, une malade du cancer de 78 ans.
 
Pourtant le gouvernement souligne que le cannabis, qui a la réputation d’envoyer les esprits vers d'autres mondes spirituels, n’est pas du tout une substance inoffensive et que sa légalisation même à usage médical est encore prématurée, faute de preuves scientifiques.
Les partisans de la légalisation du Nouveau parti de la renaissance rétorquent pour leur part que l'efficacité n'en a pas été prouvée, parce que même la recherche sur l'usage médical de la marijuana est frappée d'interdiction au pays du soleil levant.
 
Or, l'idée de la légalisation de l'usage de la marijuana à des fins thérapeutiques trouve un soutien ferme des personnes âgées qui représentent plus d'un quart de la population japonaise. Selon les retraités, il s'agit de la seule substance susceptible de soulager les souffrances. Les vertus apaisantes du cannabis intéressent depuis longtemps l'industrie pharmaceutique et le développement du cannabis thérapeutique suscite des attentes de la part des patients.
 
Les experts estiment nécessaire d'étudier à fond les effets éventuels de l'utilisation médicale de la substance sous des contrôles appropriés.
 
"Nous ne prétendons pas que la marijuana devrait être libérée de toutes les restrictions. Tout ce que nous voulons, c'est de lancer la recherche pour voir ses avantages et ses inconvénients et prendre la bonne décision", a déclaré Minoru Arakaki, à la tête d'une nouvelle institution académique sur la marijuana médicale.
 
Source: fr.sputniknews.com
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Le cocktail tabac-cannabis réduit les chances de sevrage
Par mrpolo,
Sondage sur 33 000 consommateurs
Mélanger tabac et cannabis : un cocktail explosif pour l'addiction. Les adeptes de la fumette pure ont plus de chance d'arrêter le tabac que ceux qui associent les deux drogues.
 
 

JANIFEST/epictura


 
 
Du tabac à rouler, de l’herbe, une feuille de papier à cigarette : voilà comme de nombreux amateurs consomment du cannabis. Un cocktail qui réduit les dépenses mais qui n’est pas sans effet sur le cerveau. Selon une étude parue dans Frontiers in Psychiatry, associer les deux drogues nuit au sevrage. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs s’appuient sur un sondage réalisé auprès de 33 600 consommateurs.
 
Un cocktail européen ?
 
Ces participants sont issus de presque tous les continents : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Océanie ont été interrogés sur la façon dont le cannabis était pris. Le mode de consommation change selon les origines. Pétards, blunts, pipes… les Européens sont bien plus friands du mélange avec le tabac que les Néo-zélandais à l’autre bout de la planète. 77 à 90 % des habitants du Vieux continent associent les deux drogues.
 
Le recours aux vaporisateurs de cannabis, exclusivement sans tabac, est en revanche bien plus fréquent au Canada et aux Etats-Unis. Ce n’est pas le cas dans les autres pays interrogés.
 
 

 
Moins motivés
Mêler cannabis et tabac, voilà qui ne devrait pas ajouter plus de risques que ceux déjà apportés par les deux produits. Surtout que le cannabis est assez peu addictif. En réalité, les adeptes du cocktail réduisent leurs chances de s’arrêter un jour. « Nos résultats montrent que la consommation simultanée de tabac et de cannabis est associée à une moindre motivation à l’arrêt du tabac et à chercher de l’aide pour cela », résume Michael Lynskey, co-auteur de l’étude.
 
Les chiffres sont éloquents : les partisans de la fumette pure ont 80 % plus de chance de vouloir une aide pour réduire leur consommation de tabac et deux fois plus de chances de s’y préparer activement. Les mélangeurs, eux, se montrent moins attirés par l’idée d’abandonner leurs cigarettes. Il y aurait donc une dépendance psychologique supplémentaire.
 
« La dépendance au cannabis et au tabac se manifestent d’une manière similaire, à tel point qu’il est difficile de distinguer les personnes qui utilisent les deux », souligne toutefois Chandri Hindocha, qui signe également la publication. Au vu du nombre massif de consommateurs dans le monde, la tâche semble particulièrement ardue : 1 milliard de personnes fument du tabac et 182 millions inhalent du cannabis.
 
par Julie Levallois
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Canada - Assurance vie: les consommateurs de pot paieront moins cher que les fumeurs
Par mrpolo,
Les fumeurs de pot n'auront bientôt plus à payer aussi cher que les fumeurs de cigarettes pour leur assurance vie.
 
 





photo miguel schincariol, archives agence france-presse


 
Plusieurs assureurs viennent d'annoncer que les consommateurs de marijuana ne seront plus considérés comme des fumeurs, comme c'était le cas auparavant, ce qui se traduisait par des primes de 40 à 150 % supérieures.
 
La compagnie Sun Life semble avoir été la première, il y a un mois, à appliquer les tarifs pour non-fumeurs aux clients qui font usage de cannabis, que ce soit à des fins médicales ou récréatives, à moins qu'ils ne fument aussi le tabac.
 
Au moins sept autres assureurs ont pris la même décision au cours des dernières semaines : BMO Assurance, Great-West, London Life, Canada Vie, Desjardins Assurances, Assomption et Union Vie. D'autres compagnies envisageraient aussi de changer leurs politiques.
« À la lumière des connaissances actuelles, certains assureurs ont conclu que les risques sur la santé à long terme de la consommation de marijuana étaient moindres que pour la cigarette », explique Suzie Pellerin, vice-présidente adjointe pour le Québec de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP).
 
« Aussi, la marijuana est actuellement consommée sous différentes formes et pas nécessairement fumée. » - Suzie Pellerin
 
Comme l'usage occasionnel de marijuana et de hashish n'a pas le même effet sur les taux de mortalité que le tabac, « on s'est dit que c'était un peu sévère d'appliquer les mêmes taux que pour les fumeurs », dit Martin Labarre, directeur de la tarification et du développement des produits chez Desjardins Assurances, pour expliquer ce changement.
 
DEUX « JOINTS » MAXIMUM
Certains assureurs imposent une limite de consommation de cannabis pour qu'un assuré soit considéré comme un non-fumeur. C'est la décision prise par BMO Assurance : au-delà de deux « joints » par semaine, un assuré doit payer le tarif « fumeur ».
 
D'autres indiquent qu'une surprime pourrait être imposée selon la fréquence de la consommation de marijuana. « Nous ne divulguons pas la fréquence, car cette information est un facteur confidentiel pris en compte dans le processus de tarification, explique Diane Grégoire, directrice des communications pour Great-West, London Life et Canada Vie. Si nous devions rendre public ce que nous considérons comme un taux de fréquence acceptable, les proposants pourraient ne pas être motivés à répondre honnêtement aux questions du formulaire de demande d'assurance. »
 
Desjardins Assurances pourrait aussi imposer une surprime aux gros fumeurs de cannabis et de hashish. « Nous n'avons pas encore déterminé ce qu'on considère comme une consommation occasionnelle, affirme Martin Labarre. C'est comme pour les gens qui consomment beaucoup d'alcool : ça fait augmenter la prime, parce que ce sont des habitudes de vie qui nuisent à la santé. »
 
ANALYSE D'URINE
Les assurés qui avaient déjà déclaré leur consommation de marijuana peuvent contacter leur assureur pour demander une réduction de leurs primes. Chez BMO, la directrice des relations médias, Valérie Doucet, précise qu'ils devront se soumettre au processus de souscription complète, « y compris une déclaration à l'aide du long formulaire de santé, analyse d'urine négative et questionnaire sur l'utilisation de tabac et drogues ».
 
La marijuana consommée à des fins médicales n'est cependant pas remboursée par l'assurance médicaments dans le cadre des régimes collectifs, puisqu'elle n'a pas de numéro d'identification de médicament (DIN), indique Suzie Pellerin. Certains assureurs feraient cependant des exceptions, à la demande des employeurs, pour trouver des moyens de rembourser cette dépense aux employés qui en ont besoin.
 
La facture du cannabis acheté légalement par les malades qui ont obtenu une ordonnance d'un médecin est cependant acceptée par les autorités fiscales, pour avoir droit aux crédits d'impôt.
Le Conseil canadien du cannabis médical, un regroupement de producteurs détenant des permis pour produire de la marijuana, demande depuis longtemps que les patients consommant cette drogue pour des raisons de santé ne soient pas considérés comme des fumeurs lorsque vient le temps de contracter une assurance vie.
 
Si un assureur découvre qu'un client a menti au sujet de son usage du tabac, il pourrait refuser de verser l'indemnisation prévue au moment de la réclamation.
 
L'ASSURANCE VIE POUR UN FUMEUR
Prime mensuelle pour souscrire une assurance vie temporaire 20 ans, protection de 50 000 $
Non-fumeur/Fumeur
Homme, 40 ans 10,51 $ /25,92 $
Femme, 40 ans 7,34 $/18,27 $
NOTE : Plusieurs facteurs peuvent influer sur le montant de la prime, comme les affections existantes, les antécédents familiaux, etc.
Source : Calculateur en ligne Manuvie/CAA-Québec
 
 

Isabelle Ducas
 
Source : affaires.lapresse.ca
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L’Uruguay face aux défis de la légalisation du cannabis
Par mrpolo,
La vente de «mari» doit se faire en pharmacie, mais ce projet rencontre des difficultés
 

Photo: Matilde Campodonico Associated Press Une femme observe un plan de marijuana de près lors de la foire du cannabis de Montevideo en 2014.


 
L’Uruguay a été le premier pays de la planète à avoir légalisé la production, la consommation et la vente du cannabis. C’était en décembre 2013. Près de trois ans plus tard, la mise en oeuvre de la loi réglementant le marché de cette drogue douce s’avère plus compliquée que prévu.
 
Tout le monde connaît la loi 19.172 en Uruguay. Elle permet à ce petit pays de 3,4 millions d’âmes, coincé entre le Brésil et l’Argentine, de vivre une expérience unique au monde qui sera peut-être suivie l’an prochain par le Canada : produire, consommer et distribuer de la « mari » à l’air libre.
 
Chacun des 200 000 consommateurs réguliers de cette drogue douce, jugée « très dangereuse » par les Nations unies, peut déjà posséder six plants de cannabis. La production à domicile, pour un usage personnel, ne doit pas dépasser 480 grammes par an. Il y aurait déjà 40 000 « cultivateurs de salon ». Si un Uruguayen n’a pas l’« espace vital » pour faire pousser son herbe préférée, il peut le faire au sein d’un club cannabique. Il existe une vingtaine de ces clubs à Montevideo, tous assez loin d’une école. « L’adhésion coûte une fortune, près de 500 dollars de frais d’entrée et une cotisation mensuelle d’une centaine de dollars », rappelle Ismaël Serrentino, 26 ans et fier de se dire « autocultivateur ».
 
Avec ses deux copains Joaquin Suarez, 26 ans, et Carlos Martinez, 25 ans, il fume tous les jours « cinq ou six joints ». Pas plus ? Les trois sourient. En vendent-ils ? « Cela nous arrive ! »
 
Dans les pharmacies
 
La vente doit se faire dans les pharmacies, nerf de la guerre contre le marché noir avec son chiffre d’affaires annuel d’une quarantaine de millions de dollars. Elle est annoncée tous les mois pour être chaque fois différée. Mais cette fois semble la bonne et elle devrait commencer ces jours-ci dans une cinquantaine de farmacias.
 
Pourquoi si peu de pharmacies ? L’Uruguay en compte tout de même 1200. « Les pharmacies ont peur d’être dévalisées ! » croit Julián González Guyer, professeur à la Faculté des sciences sociales de l’Université de Montevideo. L’ancien guérillero des Tupamaros (extrême gauche), jeté au cachot pendant sept ans sous la dictature (1973-1985), jure ne pas fumer. Comme d’ailleurs José « Pépé » Mujica, l’ex-président (2010-2015) qui a fait voter la loi 19.172 pour couper l’herbe sous le pied des narcotrafiquants.
 
« Pépé » a aussi été emprisonné et torturé, « mais pas dans la même cellule que moi », précise Guyer, 67 ans, avec un timide sourire.
 
C’est également pour des raisons d’éthique professionnelle que la grande majorité des pharmacies hésitent à mettre sur leurs rayons la drogue la plus consommée au monde.
 
En vendre, c’est comme offrir du tabac ou de l’alcool, déclare une employée d’une succursale de Farmashop, qui en compte 92 en Uruguay.
 
« Le faire pour des raisons médicales passe encore, mais le cannabis récréatif, non », soutient Zuella Porido.
 
Comme le rappelle Jorge Suárez, président du Centre des pharmacies de l’Uruguay, « une pharmacie c’est pour guérir, pas pour rendre malade ».
 
Pour le professeur Guyer, l’opposition vient surtout de l’extérieur de Montevideo. « Dans les petites villes, les pharmaciens se disent : “ Que vont penser mes clients si moi, je me mets à vendre de la drogue ? ” »
 
De manière générale, au moins 60 % des Uruguayens s’opposent encore à la « régulation » de la marijuana, comme d’ailleurs l’actuel président de gauche, Tabaré Vázquez, un cancérologue de 76 ans qui, lors de son précédent mandat (2005-2010), a fait de l’Uruguay le premier pays latino-américain à bannir le tabac des lieux publics.
 
Même s’il juge « incroyable » la vente de cannabis dans les pharmacies, il a promis de ne pas abroger la loi du charismatique Mujica, surnommé « le président le plus pauvre du monde ».
 
« Pot » gouvernemental
 
Le gouvernement est convaincu que les pharmacies finiront par accepter d’en vendre. Elles devraient faire un profit de 30 % sur chaque gramme vendu à 1,17 $, prix jugé assez élevé pour ne pas encourager la consommation et assez bas pour concurrencer la marijuana de mauvaise qualité venant surtout du Paraguay voisin.
 
C’est sous strict contrôle de l’État qu’elles pourront stocker deux kilogrammes de cannabis dans leurs locaux et se réapprovisionner tous les 15 jours. Deux entreprises privées ont été choisies afin de produire entre six à dix tonnes d’« herbe » par année sur une vingtaine d’hectares. Aucune publicité ne sera permise et le gouvernement mènera des campagnes de prévention comme il l’a fait pour la cigarette.
 
À terme, la production devrait s’élever à une vingtaine de tonnes annuellement pour satisfaire la demande.
 
Pour l’heure, les pharmacies vont offrir trois variétés, choisies par l’État, avec différents niveaux de composés de psychotropes. Leurs noms ne sont pas encore connus. La vente de ce « cannabis gouvernemental » ne doit pas dépasser les 40 grammes (1,4 once) mensuellement par client. Il doit être âgé d’au moins 18 ans et donner ses empreintes digitales par voie électronique. Pour éviter le « tourisme du cannabis », les étrangers ne pourront pas en acheter.
 
En contrôlant le commerce de la « mari », qui représente 70 % de la consommation de drogue en Uruguay, le gouvernement assure qu’elle sera de meilleure qualité que sur le marché noir.
 
« Sûrement, mais la production et la vente sont trop réglementées. La loi 19.172 avec ses nombreuses restrictions n’est pas pratique », regrettent Ismaël, Joaquin et Carlos, satisfaits quand même de la légalisation du cannabis dans leur pays.
 
Les trois fument ce qui reste de leur joint, sourient et remontent tranquillement l’avenue du 18-Juillet, la grande artère de Montevideo.
 
 
Antoine Char - Collaboration spéciale à Montevideo
 
Source: ledevoir.com
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La députée socialiste héraultaise A.-Y. Le Dain : "Réguler le marché du cannabis"
Par mrpolo,
La députée héraultaise cosigne un rapport parlementaire.
 
 

 
 

Anne-Yvonne Le Dain : "Une sorte de “Seita du shit”."



C. PALASZ


 
 
Pourquoi défendez-vous la légalisation du cannabis ?
Tout simplement parce qu'on est submergé. On n'arrive pas à endiguer le phénomène. 30 % des moins de 17 ans ont au moins fumé une fois dans l'année. Cela veut dire qu'en pratique, ils en fument beaucoup plus. Les saisies spectaculaires sont en constante augmentation, reléguant à un passé sépia les "petites mules". Tous les pays du monde sont en train de faire ce constat.
 
Comment l'expliquer ?
Pour la France, je dirais que nous n'avons pas voulu voir et c'est pathétique. Nous avons une approche moraliste et non politique de la question. Pour preuve, très peu de campagnes de sensibilisation sont menées dans les établissements scolaires.
 
Pourtant, à la veille du bac, une des recommandations a été "le cannabis dégrade les performances le lendemain"…
Cela montre que, sur ces questions, l'Éducation nationale est un peu perdue, avec une politique publique peu stable. L'important est que, pour une fois, l'institution en a parlé. Enfin. Comme le tabac et l'alcool, dangereux pour la santé, il faut contrôler la vente. Et faire de la prévention massive.
 
Que voulez vous dire ?
Je ferais une sorte de “Seita du shit” (société d'exploitation des tabacs, NDLR). Pour maîtriser le sujet. D'autant qu'avec les techniques agricoles d'amélioration variétale, on constate une forte évolution des teneurs en THC (la principale substance à effets psychotropes du cannabis NDLR). Sans oublier la dangerosité des barrettes de shit coupées avec du plâtre ! Et que dire de l'argent sale, blanchi à l'étranger...
 
Pensez-vous que cela suffira à mettre un terme au trafic ?
Non, on le voit d'ailleurs avec le marché parallèle du tabac en France. Aujourd'hui 1,5 million de paquets de cigarettes rentrent en fraude. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas avoir un marché régulé et sûr. Pour le cannabis, la puissance publique doit agir, car on fume partout et à tout âge.
 
Passer par la contraventionnalisation ?
Ce pourrait être une étape. Mais cela ne réglera pas grand-chose. Il faut sortir du débat moral et punitif.
 
Êtes-vous inquiète de la prolifération du trafic sur internet ?
Oui. Comme je suis inquiète de la nature du produit délivré, de sa composition. Il n'y a aucun regard, aucun contrôle sanitaire ou chimique sur cette production, qui suscite chaque jour de nouvelles convoitises, avec des réseaux puissants et aussi l'arrivée des producteurs artisanaux, plus locaux. Tout cela est bien réel et il ne faut plus l'ignorer. Il faut donc que le cannabis “propre” soit distribué sous contrôle de l'État et régulé. Et seulement pour une consommation à domicile. Sans oublier l'interdiction aux moins de 18 ans.
 
Recueilli par ZOÉ CADIOT
 
Source: midilibre.fr
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Alzheimer : un composé de… cannabis donne des résultats efficaces et encourageants
Par mrpolo,
C'est ce que révèle une étude scientifique du Salk Institute, publiée par la revue "Nature" le 23 juin dernier.
 
 
 
 
 
Une première scientifique, et une découverte qui mérite des tests plus approfondis, estiment les chercheurs, notamment pour faire avancer l'effort de recherche autour d'un traitement contre la maladie d'Alzheimer.
 
Cette maladie neurodégénérative se caractérise entre autres par la présence d'agrégat du peptide bêta-amyloïde (Aβ) et de protéine tau sur les neurones.
Le bêta-amyloïde provoque une réponse inflammatoire toxique des cellules neuronales, provoquant leur destruction.
 
Une étude du Salk Institute, publiée par la revue "Nature" le 23 juin dernier, révèle qu'un composé de la molécule cannabinoïde THC (tétrahydrocannabinol) stimule le retrait des plaques de bêta-amyloïde des cellules neuronales atteintes, bloque la réponse inflammatoire, et protège la cellule.
 
"Bien que d'autres études aient fourni la preuve que les cannabinoïdes pourraient agir comme neuroprotecteurs contre les symptômes de la maladie d'Alzheimer, nous pensons que notre étude est la première à démontrer que les cannabinoïdes affectent à la fois l'inflammation et l'accumulation bêta-amyloïde dans les cellules nerveuses", déclare le professeur David Schubert du Salk Insitute, l'auteur principal de l'étude, dans les colonnes du magazine MedicalXpress le 29 juin.
 
Le professeur Schubert souligne que les conclusions de son équipe ont été menées en laboratoire, et que l'utilisation de composés THC comme thérapie devraient bientôt faire l'objet de tests cliniques.
D'ici là, faites ce que vous voulez.
 
Lire aussi : Des scientifiques découvrent les gènes de l’addiction au cannabis : si vous les avez, ne fumez pas, ils seraient aussi liés à la schizophrénie et la dépression
Lu sur MedicalXpress
 
 
Source: atlantico.fr
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