En marge de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, cinq Etats ont légalisé le cannabis à des fins récréatives, tandis que quatre autres ont autorisé l’usage médical.
C’était le 8 novembre. Au terme d’une rude campagne présidentielle entre la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, le second obtenait la majorité des « grands électeurs » nécessaires pour l’emporter. Mais, ce jour-là, les Américains n’ont pas seulement voté pour leurs « grands électeurs ». Ils se sont également prononcés dans neuf Etats sur la légalisation de la consommation de cannabis à titre récréatif ou à titre médical.
La vente de cannabis récréatif étendue à huit Etats
Si la possession, la consommation, le transport et la vente de cannabis restent interdits au niveau fédéral, nombreux sont les Etats qui ont assoupli leur législation depuis le début des années 2000. Le système des pétitions en est en partie responsable : en rassemblant suffisamment de signatures, les électeurs ont la possibilité de faire ajouter certains référendums au programme de l’élection présidentielle. C’est ainsi que les électeurs de cinq Etats (Arizona, Californie, Maine, Massachusetts et Nevada) ont eu à se décider sur l’autorisation du cannabis à des fins récréatives. Tous l’ont adopté, sauf l’Arizona, qui a rejeté la proposition à 52 %. Une légalisation qui permet désormais aux Californiens de plus de 21 ans d’acheter jusqu’à 28,5 grammes de cannabis, mais aussi de cultiver des plants de marijuana.
8 Etats sur 50 ont autorisé la vente de cannabis à usage récréatif
Moins controversée, l’autorisation du cannabis à titre médical a été validée dans quatre nouveaux états (Arkansas, Dakota du Nord, Floride et Montana). Près de la moitié des Etats américains autorisent à ce jour la consommation de cannabis à titre médical, avec cependant des restrictions diverses (interdiction de vente maintenue, autorisation de consommation des seules huiles de cannabis peu riches en substances actives, etc.).
Vers un changement de législation au niveau fédéral ?
La part de la population ayant accès à l’achat de cannabis à titre récréatif passe à près de 19 %
Le vote du 8 novembre, s’il n’engage en rien le niveau fédéral, rend l’interdiction à l’échelle fédérale plus difficilement tenable. Le basculement de quatre nouveaux Etats, dont la Californie, le plus peuplé du pays, de l’autorisation de vente à des fins strictement médicales à celle à des fins récréatives, marque un tournant supplémentaire dans la progressive légalisation amorcée depuis les années 2000 aux Etats-Unis. La part de la population ayant accès à l’achat de cannabis à titre récréatif passe ainsi de plus de 3 % de la population américaine (Alaska, Colorado, Oregon, Washington) à près de 19 %.
Près d'un Américain sur cinq vit dans un Etat ayant légalisé le cannabis à titre récréatif
A l’image du mariage pour les personnes du même sexe, d’abord autorisé au Massachusetts, puis dans de nouveaux Etats jusqu’à la légalisation par la Cour suprême le 26 juin, cette vague de légalisations pourrait amorcer, à long terme, un changement de législation au niveau fédéral.
A court terme, cependant, l’élection de Donald Trump crée de nombreuses incertitudes. En février, le candidat s’était déclaré favorable « à 100 % » au cannabis médical, mais « peut-être pas » en faveur du cannabis récréatif. Son entourage, en revanche, est connu comme étant conservateur sur le sujet, à l’image de Rudy Giuliani, pressenti pour le poste de procureur général (l’équivalent du ministre de la justice), ou de Mike Pence, nouveau vice-président des Etats-Unis. Un entourage qui pourrait peser dans la nomination par Donald Trump des prochains juges de la Cour suprême et ainsi peser sur la position fédérale concernant le cannabis.
Source: https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/14/la-legalisation-du-cannabis-l-enjeu-oublie-des-elections-americaines_5031091_4355770.html 1 commentaire En savoir plus… ›
Dans un avis voté ce mardi, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a recommandé de décriminaliser la consommation de cannabis. La CNCDH, qui assure que la « répression ne fonctionne pas », s'est également prononcée en faveur d'une dépénalisation l'usage des autres drogues et pour une sanction allant de la simple amende à l'injonction thérapeutique.
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH)
recommande de décriminaliser la consommation de cannabis. | Photo : Reuters
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), composée de 64 personnalités et représentants d'organisations issues de la société civile, a auditionné une quinzaine de personnes (magistrat, commissaire de police, médecin, etc.) sur la question de la dépénalisation du cannabis en France (lire en encadré).
La vente et la production réglementées et encadrées
Bilan : Selon la CNCDH, « c'est l'échec absolu de l'interdit pénal ». « La répression ne fonctionne pas et la loi s'applique de façon complètement discriminatoire et inégalitaire selon les publics : on poursuit les usagers de temps en temps et seulement certains », explique Christine Lazerges, présidente de la Commission.
Dans un avis voté ce mardi, la Commission recommande donc de décriminaliser la consommation de marijuana. La vente et la production de cette drogue seraient alors réglementées et encadrées, « ce qui permettrait d'avoir un meilleur produit » alors que selon les spécialistes auditionnés par la commission, « les produits sont de plus en plus dangereux, plus dosés. Les usagers ne savent pas ce qu'ils consomment ».
Usages de drogues et
#DH : les principales reco de la #CNCDH en infographie.
Cannabis et alcoolisme, même combat
Pour Christine Lazerges, il s'agit de ne plus voir en l'usager de drogue un « délinquant » et de traiter la question de la consommation de cannabis comme celle de la consommation d'alcool. Elle estime que décriminaliser l'usage de cannabis permettrait de mener une politique de « prévention offensive » alors que pour le moment « il y a encore un vrai tabou, une vraie panique des parents ou des enseignants à aborder la question ».
Pour les autres drogues, la CNCDH souhaite que le code pénal soit modifié et prévoit que pour toute contravention de la cinquième classe sanctionnant l'usage illicite de stupéfiant, la juridiction puisse « prononcer, à la place de l'amende, l'orientation vers une structure sanitaire ou sociale, l'obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de stupéfiants ou une injonction thérapeutique ».
Le cannabis est de loin la substance la plus consommée en France : 17 millions de personnes l'ont déjà essayé. Près de 1,5 million de personnes en France en consomment au moins dix fois par mois, selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. L'usage des stupéfiants est interdit par la loi du 31 décembre 1970 et passible d'un an d'emprisonnement et/ou d'une amende de 3 750 euros.
Ces derniers temps certaines personnes s’amusent, sans aucune forme de pitié, de tenter d’escroquer les patients. En effet, c’est à travers tous types de commentaires de faux témoignages de patients dans les différents articles de notre site internet que ces gens ont essayé de vendre de l’huile de chanvre ou du RSO (Rick Simpson Oil) en donnant leur email.
Nous avons bien évidement retiré ces commentaires suspects. Voici une liste des emails qu’il faut ABSOLUMENT éviter :
ricksimpsonoilmedicals@yahoo.com
ricksimpsonmedicaloil@outlook.com
ninkamoravec@gmail.com
ilonlawson@gmail.com
bartcancerinstitute@gmail.com
cherry_duke@yahoo.com
drmargaretreynolds@yahoo.com
Ces emails appartiennent à des personnes avec de mauvaises attentions, il y en a peut-être d’autres. Si un jour vous avez un doute ou que vous repérez quelque chose d’étrange n’hésitez pas à nous envoyer un mail ou à nous demander dans les commentaires.
N’oubliez pas de relayer l’information autour de vous !
Ci-dessous, vous pouvez lire les emails types des ces imposteurs.
« Je veux apprécier Dr.Rick Simpson pour guérir moi du cancer avec son huile de cannabis, j’étais frustré et presque à la fin de la mort jusqu’à ce que j’ai trouvé un témoignage de ses bonnes œuvres, maintenant suis heureux avec joie dans mon cœur à partager cette bonne nouvelle qui suis vivant une vie sans cancer. donc si vous avez besoin d’huile de cannabis pour soigner votre cancer, contacter le docteur Rick Simpson par email sur ricksimpsonoilmedicals@yahoo.com et être un cancer gratuit tout comme je suis. suis tellement reconnaissant et heureux que Dieu vous a amené à me Dr.Rick Simpson.I apprécie vraiment de vous et Merci beaucoup pour guérir mon cancer ».
« Il me surprend en permanence comment le pétrole beaucoup de cannabis combat mon cancer – sans effets secondaires ou des risques. Parallèlement à la mise à mort de mes cellules cancéreuses, ce qui est le facteur le plus important pour moi, l’huile de cannabis contribue également à la douleur et les nausées. En effet, la qualité de vie améliore tout autour. Merci à l’huile Rick Simpson Cannabis qui je me suis procuré Et, avec mon expérience de plus en plus le long du côté expansion des données d’essais cliniques, je me trouve de plus en plus confiant dans l’huile de cannabis et je suis maintenant libre de cancer et partageant ainsi cette déclaration. Contactez-le par e-mail: Ricksimpsonmedicaloil@outlook.com pour votre propre remède que Dieu vous bénisse Rick. »
« Je suis Louis Paris, âgée de 59. une fois avec cette maladie diabolique appelé cancer »quand je entendu parler de l’huile appelée huile de cannabis magique que je décidé de faire un essai. Mais comment l’obtenir est devenu un problème, je suis allé à la recherche de, et suis tombé sur l’huile médicale Rick Simpson, je contacté le Dr Rick Simpson au Ricksimpsonmedicaloil@outlook.com par e-mail qui ont aidé de nombreux patients avec de l’huile de cannabis, donc je donnais un essai et dans les 5 jours, mon huile de cannabis a été livré à ma porte et mis de côté qu’il m’a donné des instructions sur la façon d’utiliser l’huile. et dans les 3 semaines de ma demande, je l’ai vu d’énormes changements dans ma santé jusqu’ici tout va bien, je vais devenir plus fort chaque jour, tout cela grâce à l’médecin sincère. »
La Californie et le Massachusetts ont voté pour la légalisation de la marijuana à usage récréatif. Les habitants de Floride ont autorisé son usage médical.
Une jeune fille a peint une feuille de cannabis sur sa joue, un jour de manifestation
pour sa légalisation, à Berlin. (Rainer Jensen/DPA/AFP)
Cette nuit d'élection américaine a offert d'autres surprises. La légalisation du cannabis enregistre sa plus grande victoire depuis 2012 et les référendums dans le Colorado et à Washington. Sur cinq Etats qui ont organisé en même temps que l'élection présidentielle, un référendum sur cette question, deux ont déjà approuvé la légalisation de la marijuana. En Californie, les électeurs ont voté pour la légalisation de la marijuana à usage récréatif. La consommation de marijuana, qui n’était jusque-là autorisé qu’à des fins médicales, a été approuvée à 55,5% selon les résultats préliminaires.
Désormais, à condition d’avoir 21 ans, on pourra acheter jusqu’à 28,5 grammes de marijuana pour des activités récréatives. Il sera aussi possible de faire pousser jusqu’à six plants de marijuana, pourvu qu’ils soient protégés de la vue du public. La vente au détail sera également possible, avec une licence (une procédure qui devrait prendre deux ans) et imposée à 15%.
Important marché
La légalisation de la marijuana fait de la Californie, Etat le plus peuplé des Etats-Unis (12% de la population américaine), le plus grand marché des Etats-Unis. Le directeur de la California Cannabis Industry Assn. s’est félicité auprès du site du LATimes :
"Nous nous réjouissons de voir les citoyens de Californie mettre fin à l’interdiction de la marijuana. La proposition 64 (qui autorise la marijuana) va permettre à la Californie de prendre toute sa place au centre de l’innovation, de la recherche et du développement dans le domaine du cannabis".
Les entreprises sont déjà sur les starting-blocks pour profiter de ce futur hub américain. Elles ont déjà entrepris d’acheter de grandes parcelles de terrain fertiles. Selon les experts, cités par le "Washington Post", les recettes fiscales provenant du commerce de marijuana pourraient s’élever à un milliard de dollars. Le journal souligne que ces bénéfices sont destinés à la recherche médicale et la prévention contre les (autres) drogues.
La campagne pour cette légalisation avait été portée par l’investisseur et fondateur de Napster, Sean Parker, et le milliardaire George Soros, qui avait investi près de 16 millions de dollars.
Dans le Massachusetts aussi, la légalisation du cannabis à usage récréatif a été approuvé. Le soutien populaire était opposé aux élus de l’Etat, dont le gouverneur Charlie Baker.
Vers une légalisation à l’échelle nationale ?
Par ailleurs, en Floride, dans le Nord Dakota et dans l’Arkansas, les citoyens ont voté pour la possibilité d’utiliser la marijuana pour des initiatives médicales.
La marijuana est autorisée pour un usage récréatif dans 4 Etats (Alaska, Colorado, Oregon et Washington), pour un usage thérapeutique dans 24 Etats. Pour le moment, la vente de cannabis entre Etats est interdite, même parmi ceux qui ont autorisé son utilisation.
Un sondage publié en octobre, indiquait que 60 % des Américains étaient favorables à la légalisation Ces résultats auraient pu ouvrir la porte vers une légalisation progressive à l’échelle nationale. Avec une probable victoire du camp républicain, c’est moins sûr.
Cette haute autorité administrative se prononce également pour une contraventionnalisation de l’usage des autres produits stupéfiants
C’est un terrain sur lequel personne ne l’attendait. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’est prononcée, mardi 8 novembre, en faveur d’une dépénalisation de l’usage du cannabis et d’une contraventionnalisation de l’usage des autres produits stupéfiants, jugés « plus addictogènes ». Une prise de position qui intervient alors que la ministre de la santé, Marisol Touraine, s’est dite favorable le 11 octobre à la tenue d’un « débat sur la nature de la sanction » pour simple usage de cannabis, aujourd’hui passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende.
« Le statu quo ne saurait être une option envisageable, au regard de l’échec du dispositif répressif actuel et de l’indigence des politiques de prévention et de santé publique actuellement en vigueur », fait valoir la CNCDH, qui appelle à l’organisation d’une « vaste conférence de consensus » associant experts, responsables politiques et usagers pour « présenter cette modification législative importante » et « en renforcer l’acceptabilité sociale ».
Dans un avis dévoilé par Le Monde en août, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues se prononçait en faveur de la mise en place d’une amende de cinquième classe de l’ordre de 300 euros pour usage de stupéfiants, sans distinguer le cannabis des autres stupéfiants.
Lire aussi : Un rapport interministériel préconise le recours à l’amende pour l’usage de cannabis
Si la CNCDH, autorité administrative indépendante, a choisi de s’emparer de cette question, c’est parce que la loi française de 1970 pénalisant l’usage de drogue interroge, selon elle, plusieurs droits fondamentaux. Celui à la liberté individuelle, tout d’abord, qui « suppose la possibilité de pouvoir faire des choix sur son propre corps et sur son mode de vie ».
Le « droit à un procès équitable » est également invoqué, les jeunes hommes issus des minorités visibles ou les SDF étant, selon elle, davantage contrôlés et donc condamnés que d’autres catégories de la population pour ce motif. La criminalisation des usages de drogues pousserait enfin à la consommation de drogues « dans des environnements insalubres et isolés, ce qui augmente le risque d’infection et de mort par surdose », et constituerait donc une atteinte au droit à la protection de la santé.
La « décriminalisation » de l’usage de cannabis proposée par la CNCDH, qui permettrait également de « réduire la charge imposée aux forces de police et à la justice », s’accompagnerait toutefois du maintien des délits en matière d’infraction au code de la route (conduites sous influence) ou au code du travail.
LOS ANGELES | Au bleu des démocrates et au rouge des républicains qui coloreront la carte électorale des États-Unis, pourrait se mélanger un vert de plus en plus répandu: neuf États voteront le même jour que la présidentielle sur la légalisation du cannabis.
En plus du féroce duel entre Hillary Clinton et Donald Trump, l’Arizona, la Californie, le Maine, le Massachusetts et le Nevada organisent le 8 novembre des référendums sur la légalisation de la marijuana pour un usage récréatif, ainsi que la régulation de sa production et de son commerce potentiellement très juteux. De telles initiatives ont déjà été approuvées dans quatre États ainsi que dans la capitale Washington.
L’Arkansas, la Floride et le Dakota du Nord voteront eux sur l’autorisation de son usage thérapeutique, déjà légal dans 25 États et dans la capitale, tandis que le Montana décidera d’un possible assouplissement des conditions de vente du cannabis pour usage médical.
Expansion
Les États-Unis sont les plus gros consommateurs de drogues au monde et pour beaucoup de ses défenseurs, la légalisation du cannabis pourrait contribuer à mettre fin à des décennies d’une «guerre contre la drogue», essentiellement centrée sur l’Amérique latine, qui a fait des milliers de morts sans réduire la consommation.
Le cannabis est la drogue la plus populaire aux États-Unis, où 57 % des habitants sont pour sa légalisation, selon une étude du Pew Research Center. En 2006, ils n’étaient que 32 %.
Le Colorado a été le premier à légaliser le marché du cannabis à usage récréatif en 2012.
Une victoire du «oui» dans les cinq États à voter sur son usage récréatif mardi – surtout en Californie et en Floride – rendrait «inévitable» une expansion de la légalisation à d’autres États, estime Troy Dayton, co-fondateur et dirigeant de Arcview Market Research, un cabinet de recherche spécialisé dans ce secteur.
La sécurité routière lance ce jeudi une nouvelle campagne de communication sur l’usage de cannabis et autres stupéfiants au volant. Celle-ci précède de quelques semaines la mise en place de tests salivaires plus faciles à mettre en œuvre au bord des routes.
Selon Drogue info service, 550 000 français consommeraient quotidiennement du cannabis et 1,2 million en seraient des usagers réguliers. Le produit se banalise et avec lui d’autres drogues, ce qui a hélas des répercussions sur les statistiques : dans les accidents mortels, 13 % des conducteurs contrôlés sont positifs aux stupéfiants.
Dans son dernier bilan annuel, la Sécurité routière précise ainsi que « les stupéfiants seraient cause principale de 9 % des accidents mortels, mais 23 % des décès routiers interviennent lors d’un accident impliquant au moins un conducteur testé positif aux stupéfiants. » A titre de comparaison, l’alcool serait la cause principale de 21 % des accidents mortels.
Il y a donc urgence à s’attaquer au problème de l’usage des stupéfiants au volant, et c’est précisément le nouveau chantier auquel s'attellent les pouvoirs publics, qui dévoileront ce jeudi leur nouvelle campagne de communication sur le sujet.
Cette campagne précède de quelques semaines la mise en place de tests de dépistages au bord des routes. A partir du mois de décembre, les forces de l’ordre auront en effet la possibilité de contrôler la consommation de stupéfiants (cannabis, cocaïne, crack, opiacés, ecstasy et amphétamines) par test salivaire, ce qui permettra d’améliorer l’efficacité des contrôles.
Concrètement, en cas de test salivaire positif, un prélèvement de salive sera effectué directement sur place, puis le kit envoyé en laboratoire pour analyse, comme cela se pratique aujourd’hui pour un prélèvement sanguin. Quelques 80 000 kits seront fournis aux forces de l'ordre dans un premier temps.
Le Vendredi 21 octobre dernier s’est tenu pour la cinquième année consécutive la conférence internationale sur les avancées pharmacologiques et utilisations thérapeutiques des cannabinoïdes. Ce n’est pas moins de 236 professionnels de la santé, patients et curieux qui se sont réunis tout au long de cette journée au pôle API d’Illkirch Graffenstaden près de Strasbourg.
Ethan Russo exposant les travaux de Jean-Baptiste de Lamarck sur la classification botanique du Cannabis.
Cette année encore le colloque a été gâté d’intervenants de grandes envergures et teintés de modestie. Parmi les intervenants, nous avons pu assister en premier lieu aux présentations des scientifiques tels que le professeur chercheur Ethan Russo des États-Unis, ainsi que le professeur chercheur Rudolf Brenneisen de Suisse en début de matinée.
Le professeur Russo nous a fait des petits rappels d’histoire sur l’utilisation du Cannabis à travers les âges puis de son apparition en France en tant que médecine dès le XVIème siècle. Par ailleurs il nous a rappelé que la première classification du Cannabis Indica fut effectuée par le naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck l’un des pères de la Biologie. De plus, Monsieur Russo a décrit les différentes utilisations thérapeutiques déjà avérées de certains cannabinoïdes comme le THC et le CBD, en parlant par la même occasion des études en cours pour leurs potentiels à soulager différents symptômes et il nous a expliqué l’importance du potentiel des terpènes pouvant avoir un rôle synergétique important sur les principes actifs des phytocannabinoïdes.
Ensuite en faisant une bonne corrélation avec ce qu’il y a eu de présenté avant, s’est donc enchaînée la présentation du chercheur Brenneisen président de la Swiss Task Force for Cannabinoids in Medicine montrant à travers des histogrammes quantitatifs les différentes teneurs en cannabinoïdes et terpènes selon différents modes d’administration du Cannabis : fumé, vaporisé avec différents appareils (Volcano, Mighty), et autres. Le professeur Brenneisen a également présenté les biodisponibilités des différentes formes galéniques du Cannabis : gélules, spray, fleur inhalée par joint, fleur inhalée par vaporisation, sous forme d’huile, injection etc…
Professeur Rudolf Brenneisen, montrant les différents modes d’administrations des cannabinoides
Après la pause café, nous avons retrouvé Carola Perez d’Espagne qui nous a témoigné de son lourd passé médical et de son utilisation du Cannabis qui lui a permis de retrouvé une qualité de vie des plus nobles à travers un combat de tous les jours. A travers ce combat elle a fondé avec des chercheurs et docteurs espagnoles, le centre d’Observation Espagnol du Cannabis Médical. En début d’après-midi il s’en est suivi de l’intervention du docteur Franjo Grotenhermen d’Allemagne, pilier des avancées du Cannabis thérapeutique en Allemagne et fondateur de l‘International Association pour les Cannabinoides en Médecine (IACM) et président d’honneur de l’UFCM I care. En effet, le docteur Grotenhermen a fortement contribué de sa personne pour que le 28 septembre 2016, l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (Bundesinstitut für Arzneimittel und Medizinprodukte (BfArM)) a délivré l’autorisation de cultiver du cannabis médical pour l’auto-thérapie à un patient en Allemagne. Il nous a présenté de nombreux succès où dans de nombreux cas cliniques et pathologiques différents l’utilisation du Cannabis a été bénéfique.
Carola Perez, présentant les objectifs de son association espagnole
Par la suite nous avons pu assister à l’intervention du professeur chercheur Anne-Lise Lobstein de Strasbourg qui nous a présenté la disponibilité des informations trouvées sur internet lorsqu’un patient souhaite se renseigner sur l’utilisation du Cannabis à des fins thérapeutiques. Cette présentation à titre très informatifs nous a montré que la quantité d’informations fiables est moindre et que donc l’utilisation du Cannabis en tant que médicament possède certaines lacunes sur le web français. Ces lacunes que nous allons tenter de remédier incessamment sous peu à travers notre site internet et notre chaîne youtube.
Prof Anne Lise Lobstein présentant des vaporisateurs portable vendu sur internet.
Lors de la dernière partie du colloque le maître de conférences Renaud Colson de Nantes fut écouté attentivement avec sa présentation des droits de la possession et utilisation de Cannabis en France et autres pays de l’Union Européenne. Parmi les grands axes de sa présentation figurait le fait de posséder une prescription au Cannabis dans un pays qui l’autorise (comme l’Allemagne) et le fait de s’en servir en France, pays de prohibition, pourtant dans l’espace Schengen. Cette intervention a suscité un grand nombre de questions de la part du public étant donné le fait que pratiquement la totalité des pays limitrophes à la France et appartenant à l’UE tolèrent l’utilisation du Cannabis.
Pour clôturer cette 5ème conférence le professeur chercheur Pavel Kubu de République Tchèque nous a fait part des moyens mis en œuvres en République Tchèque pour fortement contribuer à la recherche sur les cannabinoïdes grâce au nouvel institut ICCI (International Cannabis and Cannabinoids Institute) uniquement dédié à cet effet. Il a également fait certaines analogies entre ce qu’il se passe dans le monde au niveau de la recherche sur le Cannabis thérapeutique et ce qu’il se passe aux États-Unis.
Dr Pavel Kubu présentant l’International Cannabis et Cannabinoides Institut
En bref, cette journée aura était très plaisante et informative. Si cette journée fut une réussite c’est grâce aux sponsors, aux organisateurs membres bénévoles de l’association et grâce à l’attention et la présence du public. Nous tenons donc à remercier tout le monde et à l’année prochaine pour une 6ème édition !
Bertrand Rambaud (Président de l’UFCM i care) et Sébastien Béguerie (Coordinateur de l’UFCM i care) avec Dr Franjo Grotenhermen (le Président d’honneur de l’UFCM i care)
De Marseille à Paris et ses banlieues, en passant par Grenoble, les quartiers populaires ressemblent de plus en plus au Chicago des années 1920 alors que régnait en maître le crime organisé.
illustration Tabas pour "Le Monde magazine"
L’État nord-américain avait alors choisi d’interdire la production, la vente et la consommation d’alcool. Tout comme la Nature, le monde des affaire déteste le vide. C’est donc la diaspora mafieuse venue d’Europe qui s’en chargea, tandis que les pays frontaliers non prohibitionnistes servaient très souvent de bases arrière à ces réseaux. L’on évoque peu souvent le rôle de certaines des colonies françaises comme St Pierre et Miquelon qui servit, durant toute cette époque, de plaque tournante à ce juteux buisiness.
De cette époque, les autorités politiques étasuniennes n’auront finalement retenu que peu de chose. Après avoir finalement renoncé à interdire l’alcool et repris le marché en main, c’est à un autre phénomène de société encore peu développé qu’elles choisirent de s’attaquer en décidant d’interdire certaines substances dont la plus emblématique désormais, le chanvre/cannabis.
Après avoir largement contribué à l’expansion mafieuse dans tout le pays, voici que l’État fédéral nord-américain offrait sur un plateau à ces mêmes réseaux, une nouvelle filière, de nouveaux débouchés pour accroître leurs profits et leur emprise sur la société. Bientôt appliquée par la plupart des pays occidentaux, la prohibition et ses conséquences désastreuses n’ont pas tardé à s’étendre au monde entier. Ça ne seront plus désormais des villes, des régions qui tomberont sous l’emprise de cartels criminels, mais des pays entiers avec parfois l’aval et la complicité des États les plus engagés dans la lutte contre la drogue.
De curieuses relations virent le jour entre les USA et l’Asie, mais aussi avec certains pays d’Amérique latine, certaines dictatures. En de nombreux fronts contrerévolutionnaires, le trafic d’héroïne et de cocaïne servit à financer les coups tordus des services secrets, largement démontrés depuis par les dossiers de la CIA rendus publics.
La France s’illustra, elle, dans la formidable tolérance qu’elle manifesta – et semble toujours manifester – à l’égard de « son ami le roi », le maître du Maroc dont la production de haschisch alimente depuis toujours le marché noir. Et de couvrir cette opportune absence en pointant du doigt la politique éclairée de certains de nos voisins européens en matière de drogues, et particulièrement les Pays-Bas.
Chacun se souvient ainsi des déclarations à l’emporte-pièce de M. Jacques Chirac à leur encontre, oubliant cependant les nombreux voyages qu’il fit au royaume chérifien, ou les tout aussi nombreuses réceptions de son bon roi en France.
Moins d’un demi-siècle de prohibition en France aura donc suffi à rendre certains quartiers populaires de nos banlieues aussi corrompues que le Chicago des années 1920. Des endroits où les habitant(e)s, après s’être senti(e)s abandonné(e)s, se sentent désormais en insécurité.
Délaissée par les services sociaux, en proie à un chômage galopant et surtout victime d’une stigmatisation des populations d’origine immigrée, leur jeunesse survit depuis longtemps des ressources que lui procurent différents trafics, dont celui des drogues et particulièrement du cannabis. Pour ce dernier, sans doute faut-il y voir une raison culturelle dans la mesure où son usage est répandu parmi une grande partie de la population originaire du Maghreb. Rien d’étonnant donc.
Mais en laissant à des réseaux criminels le soins de se charger de ce négoce, l’État a pris l’énorme risque de laisser aussi s’y développer d’autres réseaux peut-être bien plus dangereux encore. Car malgré leurs prêches vertueux, les radicaux religieux ou politiques ne se sont jamais privés de pratiquer toute sorte de trafics pour financer leurs activités. Les drogues n’y échappent pas.
Une sorte de chape de silence s’est abattue sur ces quartiers. Nos responsables politiques semblent préférer ignorer les faits. Feindre de ne pas voir qu’en certains endroits, les habitudes ont changé. Qu’il est devenu impossible aux jeunes filles d’observer les mœurs libérales que nous connaissons. Petit à petit, des barbus se sont infiltrés, répondant à l’absence de considération de notre société à l’égard de ces jeunes, par un message pseudo-religieux et crypto-autoritaire.
Nous n’avons donc pas fini de découvrir les inconséquences de la prohibition des drogues. Et ses adorateurs, les croisés de la guerre à la drogue qui continuent d’occuper les plateaux, de répandre leur dangereux dogme dans les médias, sans que personne n’ose leur opposer les arguments de bon sens qui s’imposent. Nul besoin de diplômes ou d’études supérieures pour comprendre et admettre l’intenable position des partisans de la prohibition qui, tout en prétendant vouloir débarrasser nos sociétés du « fléau de LA drogue », ont depuis toujours renoncé à en réguler les filières et par conséquent laissé à « Mafia sans frontière », le soin de s’en occuper.
Cette attitude fait d’eux les complices de ce qu’ils dénoncent et prétendent combattre. Les alliés objectifs de réseaux qui se perpétuent ne serait-ce que par l’absence de règles.
La prohibition n’est pas le stade ultime de la régulation mais bien un renoncement à réguler. La légalisation représente, elle, une volonté de contrôler et de limiter les risques encourus par les usagers, ainsi que ceux qu’un marché dérégulé fait courir à nos sociétés.
Devant cette évidence, on ne peut que s’interroger sur le fait que ces « vertueux prohibitionnistes » ne soient pas systématiquement dénoncés et ostracisés de par leurs positions ambigües. Sans doute devront-ils un jour répondre de leurs propos et de leurs actes.