L’Irlande s’apprête à légaliser le cannabis thérapeutique et personne n’en fait tout un plat
Par mrpolo, dans International,

Même pas besoin d’organiser un référendum. On s’attend à ce que les députés votent la mesure, pépouze.
 
 
 

© Thomas Hawk/Flickr


 
On connaît l’Irlande avant tout pour ses paysages magnifiques et ses châteaux en ruine. C’est aussi le pays où sont nés Oscar Wilde et la bière Guinness. Mais ce n’est pas tout. Cette semaine, la République d’Irlande a fait passer un projet de loi visant à légaliser l’usage médicinal du cannabis.
 
Le gouvernement irlandais vient d’approuver le projet de légaliser et réguler l’usage médicinal du cannabis, après avoir estimé que personne ne s’opposerait à cette réforme.
Gino Kenny, député dublinois de la formation socialiste People Before Profit, avait soumis ce projet de loi cette année. Le but est de rendre le cannabis accessible à ceux qui souffrent de troubles alimentaires, d’épilepsie, du cancer ou encore de la sclérose en plaques. Cela devrait permettre au patient de moins recourir à des médicaments dont les effets secondaires sont parfois lourds.
 
Gino Kenny a déclaré:
 

“Le cannabis ne provoque pas d’overdoses mortelles, et autour du monde aucun décès n’a pu être lié à son utilisation, ce qui lui confère un avantage thérapeutique certain.”


 

Le socialiste espère que les professionnels de la santé en Irlande soutiendront cette mesure une fois qu’elle aura été approuvée par la HPRA, l’autorité irlandaise de réglementation des produits de santé.


 
Simon Harris, le ministre de la Santé, a déclaré qu’en dépit de certaines réserves au sujet de l’utilité clinique de la plante, il ne s’opposerait pas à cette mesure, une fois tous les contrôles réglementaires passés. On s’attend donc à ce que les députés irlandais votent la mesure.
 
par Matthew Kirby
 
Source: konbini.com
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Amendement stupéfiant à l’Assemblée
Par manuel valls,
Les députés ont voté une disposition qui permet de virer de leur location les dealers mais aussi le simple consommateur de cannabis... et sa famille.
 
 
 
Tout le monde dehors en cas de fumette ? C’est bien ce qui risque d’arriver à certains locataires, si l’on en croit l’amendement plutôt stupéfiant adopté par l’Assemblée nationale, la semaine dernière, dans le cadre de l’examen de la loi égalité et citoyenneté. Dans le but – louable – de lutter contre les trafiquants de drogue qui pourrissent la vie de certains quartiers, la députée (PS) du Nord Audrey Linkenheld a suggéré de compléter la loi du 6 juillet 1989 par un alinéa en forme de pétard mouillé.
 
En clair, cet amendement autorise le bailleur qui en fait la demande à résilier le contrat de location « lorsque le locataire ou l’un des occupants du logement a fait l’objet d’une condamnation » pour trafic, vente, achat ou usage de drogue, en vertu des articles 222-34 à 222-39 du Code pénal. Bref, cette expulsion concerne non seulement l’auteur du délit, mais aussi sa famille qui a le malheur de vivre avec, ou ceux qui l’hébergent ! « C’est-à-dire les parents et les enfants qui n’ont pas été condamnés et n’ont donc pas à voir avec le trafic ou la consommation, mais qui subiront de plein fouet la sanction de l’expulsion », alerte l’association Droit au logement (DAL), qui y voit une entorse aux principes fondamentaux du droit.
 
Pour le moins. D’autant que le champ d’application est extrêmement large. Il concernera des faits se produisant dans le logement loué, mais également « dans l’immeuble ou le groupe d’immeubles ». En somme, dans tout le quartier. Quant aux faits proprement dits, il s’agira aussi bien de l’achat et de la revente de drogue que du simple « emploi illicite ». ça risque de faire du monde dans un pays où plus de quatre millions de personnes déclarent consommer des stupéfiants… En revanche, souligne le DAL, cette belle mesure n’inquiétera pas vraiment les gros dealers ou riches consommateurs, ces derniers ne vivant que très rarement en location. Bref, un amendement qui ressemble à un bel écran de fumée.
 
Laurent Mouloud
 
Source : L'Humanité
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Un célèbre homme politique avoue qu'il aime fumer des joints...
Par mrpolo,
"Oui, ça m’arrive de fumer un joint, bien sûr". C'est ce qu'a affirmé ce 1er décembre Malek Boutih, député PS de l'Essonne au micro de Philippe Vandel sur France Inter.
 
 
 
 
 
Il est agé de 52 ans, et ne l'a jamais caché : il est "favorable à l’étatisation du cannabis". Ce 1er décembre sur France Inter, Malek Boutih, l'ancien président de l'association SOS Racisme a levé le voile sur ses convictions très personnelles à propos de la consommation de drogues dites "douces".Dans l'émission "Tout et son contraire",
 
Malek Boutih a expliqué qu'il était pour "que l’Etat reprenne tout en main". Et d'ajouter : "La prohibition du cannabis, c’est le moteur de la nouvelle mafia. Dans certain point de vue, c’est quand même embêtant que tous ceux qui aiment fumer un joint financent le terrorisme à un degré ou un autre. C’est quand même chiant !" Celui qui a visiblement travaillé son dossier a aussi détaillé, "On estime qu’il y a d’une manière hebdomadaire, pas avec la même fréquence, sept millions de personnes qui consomment.
 
C’est énorme !"Et quand Philippe Vandel lui a demandé "Vous en faites partie ?", l'homme politique de gauche, supporter de Manuel Valls, n'a pas hésité à répondre très franchement :
"Oui ! Oui, ça m’arrive de fumer un joint, bien sûr".F.A
 
Source: public.fr
 
 




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On va bientôt pouvoir fumer la marijuana de Hunter S. Thompson
Par mrpolo,
Aux États-Unis, la veuve d'Hunter S. Thompson a extrait l'ADN du cannabis préféré de l'écrivain décédé pour le cultiver et commercialiser ces plants d'herbe.
 
 
 

La veuve d'Hunter S. Thompson clone le cannabis préféré de l'écrivain.
ALAN HILLYER/WRITER PICTURES WORLD RIGHTS (WRITER PICTURES VIA AP)


 
Le grand Hunter S. Thompson était surtout connu pour sa contribution au monde du journalisme. Mais il était aussi réputé pour son amour de la weed.
 
Aujourd’hui, grâce à son veuve Anita Thompson, ses précieux plants de marijuana pourraient bien être mis en vente dans des coffee shop américains.
Anita Thompson a raconté qu’elle est régulièrement contactée par des businessmen de la weed qui souhaitent donner le nom de Hunter S. Thompson à leur plant d’herbe. Mais elle n’a jamais voulu accepter puisqu'il ne s’agissait jamais vraiment de son herbe.
Mais aujourd’hui, Anita Thompson a des tas de projets pour la ferme Owl Farm de 17 hectares où vivait Hunter, située à Woody Creek dans le Colorado, tout près d’Aspen, rapporte le Aspen Times.
 
Si Anita Thompson ne détient plus les droits d’auteur des ventes des livres d’Hunter, elle est par contre propriétaire de sa maison, dans laquelle Hunter S. Thompson a vécu du milieu des années 1960 jusqu’en 2005, où il s’est suicidé.
"Donc maintenant je possède la maison, la propriété, le logo et l’image", a expliqué Anita au Aspen Times, à qui elle a aussi confié son souci de préserver l’authenticité de la marijuana de Thompson.
 
 
 
 
 
 





Hunter S. Thompson sur la terrasse de sa ferme Owl Farm dans le Colorado, juillet 1983.



ALAN HILLYER/WRITER PICTURES WORLD RIGHTS (WRITER PICTURES VIA AP)


 
"Si je mets le nom d’Hunter sur des plants de quelqu’un d’autre, je ne pourrais jamais faire marche arrière et dire : ‘non, ce n’est pas de la vraie'".
Alors Anita travaille maintenant avec une entreprise pour faire pousser les six variétés originales de cannabis qu’Hunter avait l’habitude de fumer, ou au moins des hybrides, avant de les mettre en vente au public.
 
Quelques jours après son interview au Aspen Times, elle a détaillé dans un message posté sur Facebook qu’elle avait conservé de l’herbe et du hashish d’Hunter S. Thompson pendant plus de 12 ans.
 
"J’ai trouvé une méthode légale pour extraire l’ADN de la marijuana et du hash que fumait Hunter et que j’avais préservés depuis 12 ou 15 ans. Je veux réussir à mettre en vente des plants pour ceux qui veulent profiter du cannabis authentique d’Hunter dans les états où cela est légalisé", écrit Anita Thompson.
De quoi concurrencer Snoop Dogg ou Wiz Khalifa, qui ont aussi leur propre marque de cannabis.
 
Source: mashable.france24.com
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Canada - Légalisation de la marijuana : 5 décisions qui attendent Ottawa
Par mrpolo,
Le groupe de travail sur la légalisation de la marijuana vient de terminer son mandat. Ottawa devra maintenant trancher. Voici un aperçu des décisions cruciales qui attendent les libéraux en vue du dépôt de leur projet de loi au printemps 2017.
 
 
 
 

Photo : Radio-Canada / Geneviève Milord


 
 
 
Après avoir reçu plus de 30 000 commentaires, le groupe de travail sur la légalisation et la réglementation de la marijuana a remis son rapport mercredi. Il n'est pas public pour l'instant, mais de grands thèmes s'imposent.
 
1- Quel âge légal?
18, 21 ou 25 ans? Les positions et les arguments sont variés. Autoriser la consommation trop tôt pourrait représenter des dangers pour la santé des jeunes et un âge légal trop élevé risque de les pousser vers le marché noir.
Selon l'Association médicale canadienne, le juste équilibre se situerait à 21 ans pour protéger le cerveau qui se développe jusqu'à 25 ans. La Société canadienne de pédiatrie a choisi de se baser sur le modèle de l'alcool et du tabac et suggère d'établir le seuil à 18 ou 19 ans dépendamment de la province.
 
Les deux groupes s'entendent sur la nécessité de limiter la teneur en THC, l'élément actif du cannabis, pour les consommateurs de moins de 25 ans.
 
2- Quel modèle de distribution?
Justin Trudeau promet de travailler avec les provinces sur l'enjeu central de la distribution et la vente du cannabis à usage récréatif. Insistera-t-il sur un modèle en particulier ou laissera-t-il les gouvernements provinciaux développer le leur?
La première ministre de l'Ontario s'est montrée ouverte à l'idée de vendre la marijuana dans les magasins d'alcool contrôlés par l'État. Le Québec de son côté ne semble pas pressé de se pencher sur la commercialisation de la marijuana.
L'Association des pharmaciens du Canada s'est aussi montrée intéressée à jouer un rôle dans la distribution.
 
3- En faire pousser soi-même?
Les consommateurs de marijuana médicinale ont été autorisés par la Cour suprême à en faire pousser à la maison. L'enjeu va aussi se poser à propos du cannabis à des fins récréatives. Le député libéral Bill Blair, responsable du dossier pour le gouvernement Trudeau, a semblé prudent à ce sujet.
L'ancien chef de police a laissé entendre que cette substance présente « des risques pour les Canadiens » et qu'elle ne se compare pas à des « tomates ».
 
4- Et les profits?
Selon une évaluation de la firme Deloitte, le marché récréatif pourrait représenter jusqu'à 22 milliards de dollars au Canada. Des producteurs de cannabis médicinal souhaitent avoir la priorité et certains sont déjà en train de se positionner pour être les premiers à en profiter.
Est-ce que l'État aussi va remplir ses coffres? Pas au début, a prévenu le Directeur parlementaire du budget. Jean-Denis Fréchette a tenu à rappeler que le pouvoir de taxation d'Ottawa sera limité pour concurrencer vigoureusement le marché noir.
La présidente du groupe de travail sur la légalisation a souligné en septembre que le gouvernement fédéral va engager des dépenses importantes dans les premières années pour établir des campagnes de prévention notamment.
5- À quand la légalisation?
Si le projet de loi doit être déposé au printemps 2017, le gouvernement Trudeau pourrait se laisser quelques mois supplémentaires avant d'aller de l'avant. Un scénario plausible serait une légalisation au début de l'année 2018, selon le Directeur parlementaire du budget, qui a consulté des parties intéressées dans le dossier.
Les recommandations du groupe de travail sur la légalisation de la marijuana remises au gouvernement mercredi ne sont pas contraignantes. Ottawa aura donc le choix de les suivre ou de les ignorer.
 
Un texte de Louis Blouin
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Belgique - Le gérant du «Social Cannabis Club» acquitté à Tournai
Par mrpolo,
Acquitté ! Le Tournaisien qui, en octobre 2015, avait lancé son ASBL « Bon pied, bonne herbe » afin de proposer la prise en charge de la culture de plants de cannabis aux adhérents, en échange d’une cotisation.
Adrien Derbaudrenghien risquait pourtant 12 mois de prison, avec sursis. Le tribunal a considéré qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre lui.
 
 
 
 

Le président, Adrien Derbraudenghien, a été acquitté.


 
 
Le 1er octobre 2015, un jeune Tournaisien, Adrien Derbaudrenghien lance un « Cannabis social Club ». Le principe : il se charge de cultiver les plants de cannabis pour les membres de son association, baptisée « Bon pied, bonne herbe ». En contrepartie, ceux-ci s’acquittent d’une cotisation de 50€. « Ils recevaient ensuite, environ 120 grammes de la récolte par semestre », rappelle le président du tribunal correctionnel de Tournai au moment de prononcer le jugement, « et payent en moyenne sept euros ».
Le jeune homme entend, par ce système, éviter la surconsommation de cannabis, de même que les produits de mauvaises qualités.
 
Il transforme alors sa chambre pour y organiser sa petite culture personnelle : « Lors de la visite domiciliaire effectuée par la police du Tournaisis, onze plants de cannabis ont été retrouvés, d’une quinzaine de centimètres environ », rappelle le juge. « Et les membres de l’association possédaient un plant chacun ». La police avait aussi retrouvé 33 grammes de cannabis déjà récoltés.
C’est un article de journal, consacré à ce Cannabis social Club tournaisien, qui provoquera la descente de la police le 19 octobre, soit moins de trois semaines après son ouverture.
Entendu à l’époque des faits, le président de « Bon pied, bonne herbe » avait expliqué qu’il avait investi 2.000 euros dans du matériel de culture et qu’il avait publié des statuts avalisés par le tribunal du commerce.
 
D’autres clubs en Europe
 
En échange d’une cotisation de 50 euros, chaque membre pouvait cultiver son plant. « Le but était aussi d’organiser des soirées pour informer sur les risques du cannabis », avait commenté le prévenu, alors qu’il comparaissait, en octobre dernier, devant le tribunal correctionnel de Tournai.
Son avocate avait plaidé, pour justifier sa demande d’acquittement, l’existence de nombreux autres Cannabis social Clubs dans des pays comme l’Espagne, la France et les Pays-Bas où cette pratique est tolérée, voire acceptée. Elle sollicitait également une irrecevabilité des charges retenues contre son client. Parmi ses arguments, la tolérance de tels clubs à Anvers et Hasselt, et dont les présidents avaient obtenu un acquittement.
 
Le ministère public, par contre, avait tenu à faire une petite mise au point sur la détention de cannabis « tolérée à des fins d’usage personnel (à hauteur de trois grammes ou un plant) par la fameuse directive prise en 2005 par la Ministre de la Justice, mais est toujours interdite par la législation belge… Or, c’est sur cette même directive que s’appuyait le gérant de l’ASBL pour promouvoir son commerce », avait assuré à l’époque le substitut, qui réclamait une condamnation de 12 mois avec sursis et la dissolution de l’ASBL « Bon pied, bonne herbe ». Finalement, ce mardi, le tribunal a estimé que le dossier ne pouvait prouver, « avec suffisance », les intentions de faciliter la consommation de cannabis du social club tournaisien et a prononcé l’acquittement pur et simple d’Adrien Derbaudrenghien, président de l’ASBL.
 
S. Courcelle
 
Source: tournai.nordeclair.be
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Encadrement de l'usage du cannabis en France: "une évolution inévitable"
Par mrpolo,
Selon un récent sondage, réalisé par Ipsos, un Français sur deux serait favorable à une législation contrôlée sur le cannabis. Un avis que partage Sébastien Béguerie, conférencier et co-fondateur de l'Union Francophone pour les Cannabinoïdes en Médecine. Tribune.
 
 

"En Europe, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, la Finlande, la Norvège, la République Tchèque, la Croatie et l'Autriche ont autorisé l'usage du cannabis médical".



afp.com/Drew Angerer


 
 
Aujourd'hui, les lois françaises sur la consommation et la détention de cannabis sont obsolètes et non applicables. Chez nos voisins, les effets thérapeutiques du cannabis médical ont été reconnus et encadrés par des lois permettant sa culture et sa distribution, mais aussi son étude par les professionnels de la santé.
 
Le débat peine à émerger, la classe politique craignant une augmentation de la consommation chez les jeunes, des addictions aux drogues, de la criminalité et du nombre d'accidents de la route... Néanmoins, les tendances de consommation dans les pays où le cannabis a été légalisé témoignent d'une autre réalité.
L'autoculture, un facteur d'augmentation de la consommation
 
Aux États-Unis, 28 des 51 Etats ont rendu la substance légale à des fins thérapeutiques et/ou récréatives. Ils sont passés d'une guerre totale à une libération du marché désengorgeant les prisons, tout en économisant de l'argent sur les interventions policières. Ils se concentrent depuis de manière plus efficace contre le grand banditisme tout en contribuant à la croissance économique.
 
Celle-ci est exponentielle avec la création d'emplois dans tous les secteurs d'activités du secteur primaire au tertiaire (agriculture, services privés et publics). En 2015 au Colorado, 996 millions de dollars ont été engendrés par l'industrie du cannabis. 135 millions ont été reversés à l'Etat sous forme de taxes qui ont été majoritairement utilisées pour rénover les infrastructures scolaires. Aucune hausse de la consommation n'a été enregistrée.
 
D'après les derniers résultats du baromètre santé de l'INPES, publiés en 2014: 700 000 Français de 15 à 75 ans consomment quotidiennement du cannabis et 1,4 million fument au moins 10 joints par mois. Parmi eux, des milliers cultivent leurs propres plantes. Cette nouvelle offre serait, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l'une des raisons de l'exposition grandissante des jeunes à la consommation de cannabis.
 
Près de 48% des moins de 17 ans admettent en avoir déjà consommé en 2014, contre 41,5% en 2011. Chez les adultes, ce taux est passé de 8% à 11%. La France est dans le top 3 des consommateurs de cannabis en Europe, après la République Tchèque et l'Espagne. Pourtant, elle est aussi le pays qui possède la loi la plus répressive en la matière, preuve d'un paradoxe et d'une hypocrisie politique qui ignore de la réalité des habitudes des Français.
Une hypocrisie qui bénéficie au grand banditisme
 
Cette hypocrisie a des répercussions directes sur les patients à qui le gouvernement avait promis, au travers d'un décret en juin 2013, un traitement à base de THC et CBD: le Sativex. Mais son prix en pharmacie n'a pas été accepté par l'ANSM qui empêche sa distribution et son accès dans les pharmacies de l'Hexagone. Cette situation oblige les malades à se fournir sur le marché noir, ou à cultiver pour leur consommation privée mais illégale, y compris lorsqu'ils bénéficient d'une prescription médicale pour ces médicaments!
 
En Europe, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, la Finlande, la Norvège, la République Tchèque, la Croatie et l'Autriche ont autorisé l'usage du cannabis médical sous prescription. En 2017, l'Allemagne autorisera l'auto-culture et la délivrance de cannabis médical pour les patients ayant une prescription de leur docteur (gratuitement pour ceux qui participent à une étude nationale sur l'impact de cette plante sur les malades).
 
Pour être à la hauteur de ce défit, la France devra créer des centres éducatifs pour les professionnels de la santé, de l'agriculture et de l'ingénierie. Dans cet objectif, le think-tank Terra Nova propose de créer à la façon de l'ARJEL (autorité de régulation des jeux en ligne), une Autorité de Régulation du Cannabis Agricole (ARCA) dont le rôle serait de délivrer des licences de production et de distribution mais aussi d'encadrer les professions et les formations liés aux emplois engendrés par cette industrie.
 
La France est désormais attendue par l'Europe pour engager son évolution vers l'acceptation et la création de sa filière cannabique "made in France". La présidentielle de 2017 pourront-elles permettre de franchir se tournant et arrêter cette polémique incessante?
 
Sébastien Béguerie est conférencier. Il interviendra le 30 novembre (jour où le Parlement européen organise une session parlementaire sur le cannabis thérapeutique et son usage) lors d'une conférence organisée par l'association Noise La Ville sur la régulation d'une économie du cannabis en France.
 
Source: lexpress.fr
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Renaud Colson - Les effets attendus d'une légalisation du cannabis
Par mrpolo,
Conférences Université de Nantes:
La légalisation du cannabis peut être organisée selon des modalités variées. Mais il est d'ores et déjà possible de spéculer sur les conséquences juridiques, économiques, sanitaires, sécuritaires et politiques d’une légalisation du cannabis. Renaud Colson revient sur ces enjeux.
 
 
 




La légalisation du cannabis peut être organisée selon des modalités variées. Les systèmes de régulation existant en Uruguay, où la distribution est étroitement contrôlée par l'Etat, ou au Colorado, qui s'en remet largement aux acteurs privés, témoignent de la pluralité des modèles envisageables. Dans les deux cas, la réforme est trop récente pour mesurer précisément les effets d'une sortie de la prohibition.
 
Mais il est d'ores et déjà possible de spéculer sur les conséquences juridiques, économiques, sanitaires, sécuritaires et politiques d’une légalisation du cannabis. Pour approfondir le sujet, un ensemble de ressources scientifiques complémentaires, issues notamment de l’ouvrage "Les drogues face au droit" (Presses universitaires de France, 2015), est disponible.
 
Présentation de l'intervenant
 
Renaud Colson est maître de conférences en sciences criminelles à l'Université de Nantes, membre du laboratoire Droit et Changement Social (UMR CNRS 6297). Honorary Lecturer et British Academy Visiting Fellow à l’université de Cardiff, il a été Marie Curie Fellow à l’Institut universitaire européen de Florence de septembre 2011 à août 2013. Ses recherches portent, entre autres, sur le droit pénal (comparé et européen) et sur les politiques de lutte contre les drogues et la toxicomanie.
 
Sur ce sujet, il a notamment publié "La prohibition des drogues. Regards croisés sur un interdit juridique" - Presses universitaires de Rennes, 2005 (https://www.pur\-editions.fr/detail.php) et "Les drogues face au droit" - Presses universitaires de France, 2015 (https://www.puf.com/content/Les\_drogues\_face\_au\_droit). En collaboration avec Henri Bergeron, il prépare actuellement un ouvrage comparatif consacré aux politiques des drogues en Europe (European Drug Policies: The Ways of Reform, Routledge. Du même auteur, voir également : l'inévitable légalisation du cannabis.
 
Source: franceculture.fr
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Afrique du sud - Un pas de plus vers la légalisation
Par mrpolo,
Cape Town - la légalisation de marijuana se rapproche, le Ministère de la Santé prévoyant de la reconnaître comme un médicament délivré sur ordonnance plutôt qu'une substance interdite.
 
 
 
 
 

Le ministère de la Santé d'Afrique du sud prévoit de reconnaître du cannabis comme un médicament délivré sur ordonnance plutôt qu'une substance interdite. File picture: Amir Cohen/Reuters


 
 
Le Conseil de Contrôle de Médicaments (MCC) a dit aux députés qu'il a fait des progrès dans son enquête dans l'utilisation médicinale du cannabis.
 
En mettant au courant le comité d'Assemblée nationale de la santé, MCC, le conservateur Dr Joey Gouws a dit qu'avant février l'organisme de réglementation pourrait commencer le processus en publiant des permis pour la culture contrôlée de cannabis médicinal et la production de produits standardisés de grande qualité.
On attend(s'attend) à ce que le conseil publie les règlements avant février.
 
Une des propositions que le conseil a faites dans le cadre de l'amendement de la Loi des Médicaments et des Substances Liées, qui attend la promulgation par le Président Jacob Zuma, était la déclassification du cannabis de la Liste 7, une substance interdite, à la Liste 6, un médicament délivré sur ordonnance.
La Loi) permettait déjà l'utilisation de cannabis pour des buts de recherche, mais utiliser la plante dans des buts médicinaux restait illégal.
 
Le conseil a mis au courant le Parlement mercredi sur sa recherche à la lumière de la Proposition d'Innovation Médicale, qui pousse à légaliser la plante pour utilisation médicinale.
La Proposition cherche à tracer une voie pour la recherche et l'approbation de médicaments alternatifs pour traiter le cancer et autres maladies terminales. Le parti a soutenu que le cannabis est efficace pour soulager la douleur.
 
Ils croient aussi en ses propriétés de guérison peu coûteuses qui pourraient être utilisées pour éviter des soins médicaux non abordables.
 
Mercredi, les députés ont félicité le ministère de la Santé pour ses «progrès remarquables» dans ses recherches visant à légaliser le cannabis, et le chef de l'IFP, Narend Singh, a déclaré qu'il envisagerait de retirer son dépôt du projet de loi sur l'innovation médicale si les nouveaux règlements répondaient aux objectifs du projet de loi.
 
"Ce que je voudrais voir, c'est les produits du cannabis mis à la disposition de tous, y compris les pauvres. À l'heure actuelle, ces médicaments sont disponibles sur le marché noir et ils sont très chers. Cela signifie que de nombreux Sud-Africains pauvres n'ont pas accès à ces médicaments malgré leurs bienfaits pour la douleur chronique.
 
Mercredi, Joey Gouws a déclaré dans le cadre de la future législation que les patients qui devraient être admissibles au traitement comprendraient ceux qui avaient des douleurs chroniques sévères provenant de maladies telles que la sclérose en plaques, le VIH et le cancer.
 
Elle a toutefois souligné qu'il était nécessaire de mener des recherches et des essais cliniques sur les effets à long terme de l'utilisation du cannabis, y compris le potentiel de toxicomanie et les
troubles cognitifs chez les utilisateurs
Le professeur Shabir Banoo, membre du conseil de la MCC, a déclaré que les discussions avec diverses parties prenantes étaient déjà en cours.
 
Il a décrit la Loi sur les médicaments et les substances connexes comme une loi habilitante, disant que le seul aspect qui n'était pas encore disponible était la délivrance de licences pour la culture de produits de qualité certifiée.
 
sipokazi.fokazi@inl.co.za
Cape Argus
 
Source: iol.co.za
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Canada - Production de cannabis : l'avenir vert de l'Alberta
Par mrpolo,
Le journaliste Julien Lecacheur nous emmène dans les coulisses de l'usine de marijuana médicinale d'Aurora Cannabis, en Alberta. L'entreprise souhaite devenir, d'ici 2018, le premier producteur de cannabis thérapeutique au Canada d'ici 2018
 
 
 

Dans l'une des salles de culture de l'usine Aurora Cannabis. Photo : Radio-Canada


 
 
À première vue, le village de Cremona pourrait ressembler à tous ces villages situés dans des endroits peu fréquentés de l'Alberta. Une école, une station-service, une épicerie, un hôtel, un restaurant, une banque, un salon de coiffure et une dizaine de rues peu fréquentées par les 457 résidents.
 
Cremona, c'est ce genre de petit village de passage situé sur l'axe Cochrane-Sundre où les visiteurs se font rares et ne s'attardent que quelques minutes pour faire le plein ou manger un morceau. Mais cet endroit entouré de champs et de vaches à perte de vue a la particularité d'avoir pour voisine une usine pas comme les autres, Aurora Cannabis, un producteur de marijuana médicinale.
 



 
De manière exceptionnelle, l'entreprise a accepté de nous ouvrir ses portes et de nous laisser visiter toutes les étapes de la production dans ses installations. L'unique producteur albertain s'est confié sur son projet, sur le marché du cannabis médicinal, sur la légalisation et sur son expansion. Aurora Cannabis souhaite devenir, d'ici 2018, le premier producteur de cannabis thérapeutique au Canada. Julien Lecacheur s'est rendu sur le site d'une entreprise visionnaire et pas comme les autres.
 
Chapitre 1 : Une ferme d'un nouveau genre
 





Photo(s) : Julien Lecacheur et Jocelyn Boissonneault/Radio-Canada


 
L'usine Aurora Cannabis est située dans la municipalité rurale de comté de Mountain View.
Des champs, des vaches, des granges, de longues routes sinueuses et, au milieu de nulle part, un chemin. À première vue rien d'anormal, juste un panneau indiquant une propriété privée, puis en avançant au pas, nous découvrons une petite maison, des sapins, et au bout du chemin une usine flambant neuve sortant de l'ordinaire et surtout du cadre. Une usine de production de cannabis médicinal invisible depuis la route et surtout introuvable depuis le GPS des téléphones intelligents.
 
Fondé en 2013, Aurora Cannabis a décidé de construire son usine de 5000 mètres carrés à l'abri des regards, mais pas de tous : les caméras couvrant chaque angle de l'usine et les lecteurs de cartes sont ici pour rappeler que le produit est convoité et doit être hautement surveillé.
 

 
Une fois la sécurité traversée et la carte d'accès autour du cou, il n'est pas encore question de s'approcher des plantes. Le vestiaire est l'étape finale nous séparant d'un monde inconnu à l'odeur singulière si connue des consommateurs.
 
Comme pour la sécurité, Santé Canada a imposé des règles strictes qu'Aurora Cannabis et les 35 autres producteurs canadiens doivent respecter à la lettre, au risque de perdre ce précieux et onéreux permis qui se négocie à plus de 10 millions de dollars.
 

 
Le vice-président d'Aurora Cannabis, Cam Battley, revêt la tenue réglementaire.
Couvre-tête, couvre-barbe, gants, blouse, lunettes de soleil et couvre-chaussures composent la panoplie parfaite non pas du parfait chimiste mais de l'employé ou du journaliste souhaitant s'introduire dans l'enceinte et au coeur de la production.
 

 
Premier arrêt, la salle de clonage. C'est ici que les clones issus des plantes mères sont réunis par sortes et se développent durant une période 7 à 14 jours. Le temps pour elles de créer des racines.
 

 
Ici John Barnet, l'un des responsables de la production et de la culture, tient dans ses mains une plante de cannabis qui a fait ses racines et qui est prête à poursuivre sa croissance dans la pièce suivante.
 

 
Cette pièce sert à la fois de première croissance pour les plantes, mais c'est aussi l'endroit où sont réunies les mères. Des morceaux de ces plantes seront ensuite coupés pour réaliser des clones et ainsi reproduire une plante identique.
Notre passage dans ces deux premières pièces est étrange, pas d'odeur, une lumière assez blanche et une température autour des vingt degrés. L'impatience de visiter les pièces principales, où se trouvent les plantes de cannabis arrivées à maturité, se fait sentir.
 

 
Avant d'entrer dans l'une des dix salles de croissance, Cam Battley, le vice-président d'Aurora Cannabis, nous demande de mettre nos lunettes de soleil et de nous préparer à une intense chaleur. Le choc est saisissant, la transition brutale. Malgré les lunettes la couleur jaune envahit complètement la pièce. Une pièce que l'on estime immense tant les plantes de cannabis s'entassent et se comptent par centaines. Des plantes qui permettent de récolter plus de 7000 kilogrammes de cannabis par an. Une production pouvant approvisionner jusqu'à 15 000 personnes.
 

 
Outre la couleur, la chaleur et l'humidité nous envahissent complètement. La tenue sécuritaire obligatoire nous fait immédiatement transpirer. Et que dire de l'odeur. Cette odeur si particulière au cannabis est saisissante. Différente de celle que l'on peut trouver dans la rue mais tout de même reconnaissable.
 

 
Les plants de cannabis passent plusieurs semaines dans la salle de croissance. Ici le but est de permettre à la plante de se développer et de pouvoir ainsi récupérer la fleur la plus grosse possible.
 

 
La fleur de cannabis est ensuite récoltée. Les plantes sont taillées pour enlever les parties inutiles puis entreposées dans cette salle de séchage pendant plusieurs jours. Les plantes séchées sont embouteillées et emballées.
 

 
Des employées chargées de l'expédition versent délicatement les fleurs de cannabis dans une coupelle en métal. Chaque sac d'un poids d'un kilogramme est composé d'une variété de cannabis.
 

Ces mêmes employées déposent avec précaution les fleurs de cannabis dans des petites boîtes noires en plastique. Chaque boîte doit peser exactement 10 grammes.

 
Une boîte contenant 10 grammes de cannabis vaut 80 dollars. Des boîtes de ce genre seront ensuite acheminées par la poste aux quelque 9000 clients affiliés à l'entreprise Aurora Cannabis.
 

 
La visite de l'usine se termine par l'entrepôt. Ici la sécurité est à son maximum. La carte d'accès est réservée à un petit nombre d'employés. L'entrée de la pièce est à la fois protégée par une porte blindée mais aussi par une deuxième porte munie de barreaux. Les systèmes de protection doivent être efficaces. Des millions de dollars en cannabis sont entreposés ici.
 

 
Le cannabis est rangé dans des sachets d'un kilogramme ou des petites boîtes déjà prêtes à l'envoi, entreposées par type.
 
L'usine verte de demain
 

 
Durant la visite de l'usine, le vice-président d'Aurora Cannabis, Cam Battley, nous parle de son désir d'agrandissement. Le but, atteindre de nouveaux marchés et augmenter ses ventes qui sont estimées à un million de dollars par mois.
 
« Nous allons devenir la plus grande usine de production de cannabis au monde », souligne-t-il.
 





Plan d'agrandissement de l'usine. Source : Aurora Cannabis (notre traduction du plan original en anglais)


 
La superficie des installations passera ainsi de 5000 mètres carrés à 55 000 mètres carrés, soit l'équivalent de 10 terrains de football. Et cette usine ne sera pas que grande de taille, elle sera aussi à la fine pointe de la technologie.
 
 
« Nous proposons de construire une serre végétale de conception néerlandaise. Le système unique de cette serre nous permettra de contrôler toutes les variables environnementales, y compris la chaleur et l'humidité. Il y aura aussi un système d'éclairage plus important. Et le tout sera hautement automatisé », détaille Cam Battley.
 

 
 
« Nous croyons pouvoir être en mesure de mettre en place le plus bas coût de production de cannabis médicinal au monde. »
Et cet agrandissement se fera sur le site actuel non loin de Cremona. Mais le chemin a été long pour en arriver jusque-là. Une décision qui sème la controverse.
 

 
Mercredi, les membres du conseil du comté de Mountain View se sont réunis pour voter sur le projet d'expansion d'Aurora Cannabis. Une salle pleine, une ambiance tendue, une panoplie d’experts, des résidents du comté pour et contre, tel était l'état d'esprit général.
Les audiences ont duré près de quatre heures.
 
Au moment du vote, le principe était simple : Aurora Cannabis devait récolter 4 votes en sa faveur pour pouvoir s'agrandir, une égalité aurait signifié un refus.
Finalement, le vote a été chaotique et semé d'embûches.
 
La première lecture a débouché sur une égalité. Une deuxième puis une troisième lecture et finalement une pause de 15 minutes supplémentaires ont fini par faire pencher la balance et voir un conseiller voter en faveur du projet.
Soulagement pour Aurora Cannabis, scandale pour les opposants.
 

 
Chris Bellamy, fortement déçue par la décision, en veut particulièrement aux conseillers qui ont menti, selon elle.
 
« Ils avaient promis en 2013 qu'il n'y aurait aucune expansion possible. Aujourd'hui, je me sens trahie par cette décision », souligne-t-elle.
 

 
Marie Thompson réside aussi près de l'usine d'Aurora. Opposée au projet depuis le début, elle est aujourd'hui en colère.
 
« Je suis très déçue. Vous n'imaginez pas l'impact négatif qu'aura cette immense usine de 55 000 mètres carrés pour nous, les voisins. Je suis persuadée qu'il y aura des problèmes avec la circulation et la gestion de l'eau. »
 

 
Cam Battley, lui, se réjouit de ce vote qui vient, selon lui, récompenser des mois de travail.
 
« Cette décision me rend très heureux. Cela fait des mois que nous travaillons auprès et avec les communautés pour bâtir ce projet d'expansion. Maintenant, nous allons pouvoir nous consacrer aux travaux qui devraient commencer au début de l'année 2017 », souligne-t-il.
 
Une forte concurrence
 
Cette victoire tombe à point nommé pour les dirigeants d'Aurora Cannabis qui vont pouvoir tirer profit du marché du cannabis thérapeutique en plein essor.
L'Association canadienne du cannabis estime que près de 120 000 Canadiens consomment de la marijuana médicinale. Un chiffre en hausse constante de 10 % par mois, selon Santé Canada.
 
Les producteurs de cannabis médicinal se livrent une saine bataille pour offrir des produits de meilleure qualité, différents et à des prix très compétitifs, et ainsi toucher cette clientèle grandissante. Une compétition qui donne des résultats, selon Cam Battley.
 
 
« Nous cherchons tous à innover et à améliorer nos techniques de production. Cela amène de bons résultats. Cette course à l'innovation a tout simplement permis de créer une nouvelle industrie, qui place le Canada en tête du marché mondial de la marijuana médicinale. »
 

 
Colette Rivet est la présidente de l'Association canadienne du cannabis. Elle explique que 36 producteurs sont actuellement sur le marché du cannabis thérapeutique au Canada. Elle ajoute que les demandes pour rejoindre ce cercle très fermé ne cessent de se multiplier.
 
 
« Près de 400 demandes de licences pour produire de l'huile de cannabis ou de la marijuana médicinale sont actuellement sur le bureau de Santé Canada. La liste est longue et le chemin est aussi long pour obtenir le permis. Les demandeurs dépensent en moyenne plus de 10 millions de dollars avant l'obtention de la licence. Les critères d'admissions sont aussi très précis », souligne-t-elle.
 

 
Et si les demandes se bousculent, c'est aussi parce que les producteurs veulent se positionner avant la future légalisation promise par le gouvernement de Justin Trudeau. Les premiers débats à Ottawa devraient commencer aux alentours du printemps ou de l'été 2017, la légalisation pourrait intervenir au courant de 2018.
 
Chapitre 2 : Cremona, un village accroché à son usine
 

 
En ce mois de novembre, il neige et la température ne dépasse pas les - 5 degrés : un vrai temps de novembre. Une météo qui prend encore un peu plus son sens dans le petit village de Cremona.
 

 
Les rues sont quasi désertes, recouvertes de neige, et les 457 âmes qui y résident sont soit au travail, soit chez eux bien au chaud. Situé à une heure au nord-ouest de Calgary, le village de Cremona ne fait pas dans l'excès et possède uniquement des établissements de première nécessité comme une école, une banque, un restaurant, un coiffeur, une épicerie ou une station-service, très utiles pour les résidents qui ne souhaitent pas faire les 30 minutes de route qui les séparent de la première grande ville, Cochrane.
 

 
Ici, le calme quotidien a été bouleversé dans les trois dernières années. Tout d'abord le village a perdu son employeur principal lors de la fermeture, en 2014, des installations de l'entreprise pétrolière Shell, le moteur économique de toute la région. Puis, Cremona a accueilli l'usine d'Aurora Cannabis. Une entreprise qui a d'abord suscité la méfiance et la peur chez certains résidents, qui associaient Aurora Cannabis à la drogue et aux stigmatisations qui lui sont associées.
 

 
Gerry Neilon, le patron de l'hôtel Cremona, se souvient avoir été surpris et quelque peu inquiet lors de l'annonce de l'arrivée de cette usine à quelques kilomètres de son établissement.
 
« Ma première réaction a été très partagée, je n'étais pas sûr si cette usine était une bonne chose pour le village, mais par la suite je me suis renseigné et je suis devenu excité par cette idée », souligne-t-il.
 

 
De son côté Michael Kerfoot, un concepteur de projets écologiques, explique avoir été tout de suite emballé par le projet.
 
« Moi et mes voisins avons accueilli d'un bon oeil l'arrivée de l'usine aux portes de Cremona, car elle permet entre autres de produire et de rendre disponible de la marijuana thérapeutique pour de nombreux Canadiens », explique-t-il.
 

 
À la mairie, les discussions vont bon train entre le maire, l'un de ses conseillers et l'employée administrative. Tous n'ont que ce sujet à la bouche : l'agrandissement de l'usine d'Aurora Cannabis. Dans ce village peu peuplé, les nouvelles de ce genre se font rares, surtout lorsqu'elles laissent entrevoir la création d'une centaine d'emplois.
 

 
Robert Reid, un des conseillers municipaux, est inquiet pour la survie de son village. « C'est économiquement très difficile pour nous actuellement », admet-il, et d'ajouter que cet agrandissement devrait engendrer un boom économique et enfin mettre le village en avant sur la carte de l'Alberta.
 

 
De son côté, le maire du village de Cremona, Tim Hagen, est enthousiaste. L'agrandissement de l'usine devrait attirer de nouvelles familles sur son territoire. Il a déjà tout prévu. Il explique avoir contacté des promoteurs pour construire une série de nouvelles maisons à Cremona.
 
« Ces nouvelles maisons, et ces nouveaux résidents vont me permettre de ne pas augmenter les taxes », déclare-t-il.
 
La nouvelle usine pourrait changer considérablement les choses pour Cremona, bien que son implantation au départ n'ait pas eu l'effet escompté. Si le conseil municipal à tout de suite donné son feu vert et démontré un fort enthousiasme, Tim Hagen concède n'avoir vu aucun nouveau commerce s'ouvrir dans le village.
 
 
« Je pense que certains magasins ont augmenté légèrement leurs chiffres d'affaires, mais ce n'est pas si important maintenant. »
 

 
L'ouverture de l'usine d'Aurora Cannabis a tout de même changé la donne pour certaines entreprises : c'est le cas pour l'hôtel Cremona de Gerry Neilon.
 
Pendant qu'il répare un vieux téléphone, il explique que des dizaines de travailleurs ont commencé à fréquenter son restaurant lors de la pause déjeuner quand les travaux de construction de l'usine ont débuté. Il admet que son chiffre d'affaires n'a pas tant augmenté que cela : « mes bénéfices ont été revus à la hausse d'environ 5 % depuis l'arrivée d'Aurora Cannabis. » Néanmoins, son établissement est bien plus achalandé, notamment les vendredis midi.
 
« Certains vendredis, les employés de l'usine viennent en groupe et restent plusieurs heures au restaurant », souligne-t-il.
 

 
Et justement à midi, c'est l'heure de pointe au restaurant : une trentaine de véhicules sont dans le stationnement et une dizaine de tables sont occupées.
Parmi ces clients se trouve Sheila Kaspchuck. Assise à une table près du bar, elle boit tranquillement son café en lisant les nouvelles de la région. Cette résidente du comté a travaillé pendant les vingt dernières années pour le gouvernement fédéral à Calgary. « Je faisais près d'une heure et quart de route aller par jour », souligne-t-elle.
 

 
À l'ouverture de l'usine, elle a décidé de tout lâcher pour postuler et ainsi se rapprocher de sa maison. Malgré sa baisse de salaire, elle ne regrette pas son choix, bien au contraire.
 
« Mon salaire est inférieur, mais maintenant je suis à dix kilomètres de mon travail, alors je fais beaucoup d'économies sur l'essence et sur l'entretien de mon véhicule. »
 
Elle ajoute qu'Aurora Cannabis a fait beaucoup de bien à la région. Aujourd'hui, elle estime qu'environ 60 % des employés de l'usine résident dans le comté de Mountain View. Ce chiffre pourrait encore augmenter avec l'embauche de 120 nouvelles personnes.
 

 
Au croisement situé à la sortie de la ville, je m'arrête pour prendre des photos et regarder les camions passer. Au même moment, une femme dans sa voiture s'arrête et m'interpelle pour me demander ce que je suis en train de faire. Si elle n'a pas voulu me dévoiler son identité, elle prend tout de même cinq minutes pour me dire à quel point cette usine a eu un impact positif sur le village. Actuellement à la recherche d'un emploi, elle compte y postuler pour y travailler dès que les premiers postes seront ouverts. Elle reprend la route, et je fais de même quelques minutes plus tard.
 
Chapitre 3 : La clinique de cannabis médicinal, un endroit très fréquenté
 

 
Si la production va bon train à Cremona, à Calgary, la demande se fait tout aussi forte dans les cliniques de marijuana médicinale.
 
Chez Natural Health Services, près du centre commercial Chinook, la salle d'attente est pleine. Les Calgariens souhaitant obtenir une consultation chez le médecin entrent et sortent en continu de cette salle.
 
La consultation dure une quinzaine de minutes, le temps pour le médecin de décider si la marijuana thérapeutique est recommandée ou non. Si oui, une prescription est délivrée et le patient doit se rendre au magasin.
Quatre médecins délivrent des prescriptions dans la clinique. Tous sont inscrits au registre spécial mis en place par le conseil des médecins de l'Alberta.
 





Kelly Eby, porte-parole du Collège des médecins de l'Alberta


 
Kelly Eby, la porte-parole du Collège des médecins de l'Alberta, explique que tout médecin souhaitant prescrire du cannabis médicinal est dans l'obligation de s'enregistrer auprès du Collège. Aujourd'hui, 268 médecins sont inscrits dans ce registre. Des professionnels de la santé qui ont aussi un devoir de prévention auprès des patients, selon Kelly Eby.
 
« Le Collège a demandé aux médecins d'être attentifs au passé médical des patients souhaitant de la marijuana. Ils doivent aussi les informer des risques », souligne-t-elle.
À la clinique, les patients munis d'une prescription doivent descendre d'un étage pour rencontrer un conseiller.
 





Un conseiller tient un vaporisateur de cannabis pour la consommation des herbes sèches.


 
Ici, aucun produit n'est sur place et aucune vente de cannabis n'est réalisée. Seuls les vaporisateurs servant à la consommation sont vendus.
Les patients s'assoient avec un conseiller et ce dernier leur propose différents produits provenant de différents producteurs. Mais pas uniquement. L'éducation est aussi importante, selon Kait Shane, la directrice des soins aux patients.
 





Kait Shane, directrice des soins aux patients


 
 
« Nous sommes ici pour les conseiller, mais aussi pour les éduquer. Nous voulons rassurer les personnes qui ont souvent des préjugés ou ressentent de la peur envers le cannabis. »
Ce lieu est autant rempli de patients que la salle d'attente de la clinique. Toutes sortes de personnes, jeunes, âgées, femmes, hommes, sont ici pour trouver un remède à leur maladie.
 





Jan Cerato, consommateur de marijuana médicinale


 
Jan Cerato a commencé à prendre la marijuana médicinale à partir de janvier 2016. Ce professionnel du marketing a pris pendant des années des pilules pour traiter notamment des problèmes d'anxiété.
 
 
« Je cherchais un moyen de traiter mon problème de manière naturelle », souligne-t-il.
Pour lui, le traitement a changé sa vie.
 
« Depuis que je consomme de la marijuana, ma vie a complètement été transformée à 180 degrés. Aujourd'hui, je fais du sport, je suis capable de travailler et j'ai perdu plus de 20 kilogrammes », confesse-t-il.
 





Jill et Basil, des conseillers en cannabis de la clinique


 
Le cas de Jill Grindle est tout aussi atypique. Cette femme aujourd'hui conseillère au sein de la clinique a consommé du cannabis pendant 20 ans dans la rue avant de découvrir la marijuana thérapeutique. Elle explique que ces prescriptions lui ont permis de consommer différentes plantes idéales pour ses problèmes d'insomnie.
 
 
« Aujourd'hui, je peux choisir les plantes que je veux et, depuis, je dors 9 heures par nuit. De plus, j'ai réduit ma consommation, j'ai perdu 30 kilogrammes, j'ai changé de carrière, je mange mieux, je fais du sport et mon mariage n'a jamais été aussi fort », explique-t-elle.
Si les effets du cannabis ont transformé la vie de Jan Cerato et de Jill Grindle, la question de la dépendance s'impose.
 
Un questionnement immédiatement balayé du revers de la main par les consommateurs.
 
« Je peux me passer du cannabis pendant plus de 10 jours. Je ne suis pas dépendant, je suis capable d'en prendre et de m'arrêter comme je le désire », souligne Jan Cerato.
La question de la légalisation se pose aussi.
Dans la clinique, l'hésitation n'est pas de mise, la majorité des clients sont pour la légalisation.
 





Jill Grindle, conseillère en cannabis


 
 
« Le Canada est prêt pour la légalisation. Ce statut est essentiel pour les consommateurs qui doivent arrêter de prendre de la marijuana dans la rue pour uniquement consommer des produits déclarés « propres » par Santé Canada », explique Jill Grindle.
 
Journaliste : Julien Lecacheur
Caméraman : Jocelyn Boissonneault
Édimestre : Mylène Briand
 
Source: ici.radio-canada.ca
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