Le cannabis ne soulagerait pas la dépression et l'anxiété sur le long terme
Par mrpolo, dans Thérapeutique,

L'utilisation du cannabis pour soulager les symptômes de la dépression ou de l'anxiété peut ne pas être une solution à long terme, révèle une étude américaine.
 
 
 
 
 
 
 

© Thinkstock


 
 
Une nouvelle étude menée par une équipe de l'Université de l'État du Colorado (États-Unis) a cherché à clarifier scientifiquement la façon dont le cannabis - en particulier sa consommation régulière et importante - affecte l'activité neurologique, notamment le traitement des émotions.
 
Les chercheurs, dirigés par Lucy Troup, professeur adjoint au département de psychologie, ont publié une étude dans PeerJ décrivant les conclusions d'une analyse basée sur les réponses à un questionnaire de 178 consommateurs de cannabis. Le cannabis de loisir est devenu légal au Colorado en 2014. Depuis, sept autres États des USA ont promulgué la légalisation de la drogue pour un usage récréatif, alors que beaucoup d'autres n'autorisent son utilisation que pour un usage médical .
Quel effet a le cannabis sur la dépression et l'anxiété ?
 
Les scientifiques ont tenté d'établir des corrélations entre les symptômes dépressifs ou anxieux et la consommation de cannabis.
Constat : les répondants atteints de dépression, qui ont déclaré utiliser la drogue pour traiter leurs symptômes dépressifs, étaient plus déprimés qu'ils étaient anxieux. Il en était de même pour les personnes souffrant d'anxiété auto-déclarées : elles étaient plus anxieuses.
 
Les chercheurs soulignent que leur analyse ne dit pas que le cannabis provoque la dépression ou l'anxiété, ni qu'il la guérit. Mais ils mettent en avant la nécessité d'étudier davantage comment le cerveau est affecté par la drogue, à la lumière de la légalisation, et de l'utilisation plus répandue dans le Colorado depuis 2014.
Le cannabis soulagerait l'anxiété sur le court terme seulement
 
"Il y a une perception commune que le cannabis soulage l'anxiété," a déclaré Jeremy Andrzejewski, chercheur sur l'étude. Pourtant, la recherche n'a pas encore appuyé cette idée pleinement, a-t-il dit.
 
Un autre des co-auteurs de la recherche, Robert Torrence, a souligné que des travaux antérieurs montrent que l'utilisation chronique réduit les endocannabinoïdes naturels dans le cerveau, qui sont connus pour jouer un rôle dans les processus physiologiques, y compris l'humeur et la mémoire. "Des recherches suggèrent que le cannabis peut aider à soulager l' anxiété et la dépression au début, mais il a l'effet inverse plus tard", a déclaré Torrence.
Des recherches supplémentaires sur les effets du cannabis sur le cerveau
 
"En raison de la réglementation stricte du gouvernement fédéral en matière de recherche sur le cannabis, la perception du grand public de la façon dont il affecte le cerveau est souvent basée sur des mythes", a déclaré le co-auteur de l'étude, Jacob Braunwalder. Nous voulons ajouter plus d'informations à l'ensemble du corps de recherche."
À l'avenir, les chercheurs veulent affiner leurs résultats et se concentrer sur le niveau des répondants, la durée de l'exposition et les réactions biochimiques et neurologiques des produits à haute teneur en tétrahydracannabinol (THC) disponibles sur le marché légal, qui peut atteindre 80 à 90 % de THC, comme les concentrés et les huiles, autour desquels il y a eu peu d'enquête scientifique.
"Il est important de ne pas diaboliser le cannabis , mais aussi de ne pas le glorifier", a déclaré M. Troup. "Ce que nous voulons faire, c'est l'étudier, et comprendre ce qu'il fait. C'est ce qui nous pousse."
 
par Ysabelle Silly
 
Source: topsante.com
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Circ Communiqué de presse : Loi Egalité et Citoyenneté
Par mrpolo,
Loi Egalité et Citoyenneté ? Une loi à deux vitesses


 
La loi égalité et citoyenneté était discutée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 24 novembre dernier après son passage au Sénat. Si l’on peut se féliciter d’un certain nombre d’avancées sur des questions cruciales, l’article 33bis AA nous inquiète particulièrement et questionne l’intitulé même de ce projet de loi.
 
 
 
L’amendement 666-2 à l’origine de cet article prévoit qu’un contrat de location immobilière puisse être « résilié de plein droit à la demande du bailleur, lorsque le locataire ou l’un des occupants du logement a fait l’objet d’une condamnation passée en force de chose jugée » pour trafic, vente, achat ou usage de drogue, en vertu des articles 222-34 à 222-39 du code pénal.
C’est pourquoi les associations d’usagers de drogues, de défense du droit au logement, des droits humains et d’accès à la santé s’inquiètent vivement de la nature discriminante de cet amendement.
Rien qu’avec le cannabis, ce sont des centaines de milliers de personnes[1] potentiellement concernées. Dans un tel contexte, les peines prévues par la loi (1 an de prison pour usage simple) ne sont largement pas appliquées sauf pour les minorités visibles et les quartiers populaires. La politique répressive s’applique de façon inégalitaire selon les publics et favorise une justice à deux vitesses. Il en sera de même dans l’application de cet article, qui ne fera pas que perpétuer cette inégalité, mais l’accentuera en ne concernant que les locataires.
 
Les associations d’usagers que nous sommes dénoncent depuis des décennies les effets délétères de la prohibition dont le renforcement des réseaux criminels. Les nuisances liées aux trafics pour les habitants de certains quartiers sont indiscutables, mais ils subissent aussi les conséquences de l’arsenal répressif censé les endiguer. Si l’objet de cet article est de lutter contre les trafics, il aurait pour conséquence de transformer une condamnation individuelle, souvent pour un délit mineur et non-violent, en condamnation collective. Comment peut-on juridiquement et socialement pénaliser des personnes (familles, colocataires, etc.) pour un acte qu’ils n’ont pas commis dans un projet de loi dit d’égalité ? Au passage, la prohibition engendrant une surpopulation carcérale record, comment mettre en place les alternatives à l’incarcération et aménagements de peines sans domicile ?
 
D’un point de vue médico-social, comment feront les personnes en parcours de soin d’addictologie pour accéder à un logement ? Quid des personnes cultivant du cannabis pour des raisons thérapeutiques alors que l’état ne fournit toujours pas de Sativex, médicament à base de THC pourtant autorisé ? On laisse des malades se chroniciser en situation de précarité ?
 
Au-delà de tous ces aspects, c’est la contradiction entre des sanctions judiciaires et le droit constitutionnel au logement que cela interroge. L’extrait de casier judiciaire ne faisant pas partie des documents exigibles par un bailleur, cela présuppose-t-il une possible ingérence des bailleurs privés et publics dans la vie privée ? Dans un contexte d’accès au logement déjà tendu, cela porterait gravement préjudice au droit au logement et au respect de la vie privée pour l’ensemble de la population.
 
Nous dénonçons la mise en place d’une nouvelle loi d’exception stigmatisant encore un peu plus un pan entier de la population, citoyens et contribuables à part entière. Ce traitement aurait des répercussions inacceptables sur l’ensemble de la population dans une époque où la France compte déjà 3,8 millions de personnes mal-logées ou sans domicile et dont 12 millions sont touchés à des degrés divers par la crise du logement[2].
Nous souhaitons le retrait de cet amendement contraire à l’essence même de ce projet de loi.
 
ASUD, CIRC et Principes Actifs
Avec le soutien de Médecins Du Monde et du D.A.L.
 
Contacts presse :
contact@asud.org
federation@circ-asso.net
 
Source: principesactifs.org
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Canada - La police n’intervient pas à l’ouverture des boutiques de pot... Mais aura fait la close
Par mrpolo,
Les six boutiques de Montréal qui offraient de la marijuana en grande première jeudi étaient bondées
 
Des centaines de personnes ont fait la file pour acheter du pot récréatif dans des boutiques illégales, jeudi, sans que la police de Montréal intervienne.
 
 
 
 
 
«C’est comparable à ce que j’achète à mon dealer en termes de qualité, mais c’est un peu plus cher», a dit Adriano en fumant un joint avec des amis devant la vitrine de la boutique Cannabis Culture de la rue Amherst.
 
 
Les commerces aux opérations illégales qui ont ouvert un peu partout en ville étaient bondés jeudi après-midi. Plus d’une centaine de personnes faisaient la file devant la succursale du boulevard Saint-Laurent malgré le froid. Pour la première fois à Montréal, il était possible de se procurer de la marijuana récréative en magasin.
 
 
Pourtant, la vente et la consommation de cannabis sont toujours considérées comme illégales, a confirmé la police de Montréal.
 
 
Pas d’intervention policière
 
 
Des patrouilles du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont passées lentement devant les boutiques, sans plus.
 
 
«Nous établissons un plan d’enquête qui nous permettra de voir quel type d’intervention on fera et comment on va ramasser de la preuve», a dit Marie-Claude Dandenault, du SPVM.
 
Deux boutiques sur huit sont demeurées fermées parce qu’elles n’ont pas obtenu de permis pour leurs travaux, a fait savoir la copropriétaire, Jodie Emery. Leur ouverture devrait avoir lieu dans les prochains jours. La femme d’affaires et activiste s’est dite stupéfaite devant l’engouement montréalais pour la marijuana.
 
 
«Des milliers de personnes sont venues en boutique, j’ai reçu des centaines de courriels de gens intéressés à ouvrir des franchises au Canada parce qu’ils ont entendu parler de ce qui se passait à Montréal», dit-elle.
 
 
Chaos en boutique
 
 
 
 




 

Photo Améli Pineda-Le «prince du cannabis», Marc Emery, copropriétaire de la marque Cannabis Culture, a offert des cocottes de cannabis gratuitement à ses premiers clients.


 
 
 
Les clients et les employés s’impatientaient dans la boutique de la rue Amherst.
 
«Ça dépasse dans la file, il faudrait plus de personnes pour faire les enregistrements», a déploré Mariloup Belley, une cliente qui a attendu environ deux heures.
 
 
Il y avait deux commis pour répondre à quelque 70 personnes entassées dans le petit magasin. Des acheteurs ont même laissé croire que toute la marchandise avait été écoulée pour décourager des comparses et faire réduire la file d’attente.
 
 
Devant le chaos, certains ont décidé de quitter l’endroit. «Je suis déçu, ce n’est pas organisé. On est allés voir à deux autres endroits qui étaient fermés et, ici, il y a beaucoup trop d’attente», a dit Frank Michelin avant de rebrousser chemin sans marijuana.
 
D’autres boutiques en vue
 
 
 
 
 




 

Photo Améli Pineda-Le copropriétaire de la marque Cannabis Culture, Marc Emery, fait preuve de concurrence déloyale, selon un expert.


 
 
Le commerce de la marijuana continuera de s'étendre à Montréal puisque le «roi du pot» Don Brière viendra sous peu faire concurrence aux huit boutiques de Cannabis Culture.
 
L’homme d’affaires possède déjà une chaîne de 19 boutiques Weeds Glass & Gifts au Canada anglais. Son entreprise vend de la marijuana médicale. Il connaît bien Marc et Jodie Emery, qui ont ouvert des franchises de leur marque Cannabis Culture à Montréal jeudi.
 
 
Il ouvrira une boutique à son tour le 1er janvier, sur le boulevard Décarie. Ce sera sa première à Montréal. Don Brière entend surveiller de près la façon dont les autorités policières vont agir avec ses compétiteurs. Pour sa part, il planifie vendre uniquement de la marijuana médicale pour commencer.
 
 
«Nous allons voir. S’ils [les policiers] laissent Cannabis Culture tranquille, nous pourrions [...] vendre du cannabis récréatif nous aussi», a-t-il dit.
 
Autrement, l’entrepreneur, arrêté plusieurs fois pour trafic et possession de marijuana, compte attendre l’entrée en vigueur de la nouvelle législation fédérale pour offrir du pot récréatif.
 
 
Coup de pub
 
 
 
 





Photo Améli PinedaMarc et Jodie Emery


 
 
Selon André Lamoureux, politologue et professeur au département de science politique de l’UQAM, Cannabis Culture fait preuve de «concurrence déloyale» face aux autres acteurs intéressés à ce marché. Il voit dans l’attitude de Marc Emery, copropriétaire de la marque, une manière d’attirer l’attention.
 
 
«M. Emery a voulu faire un gros spectacle avec l’ouverture de ses boutiques. C’est un grand coup de pub. Il s’est servi de la provocation pour faire parler de lui», a dit M. Lamoureux.
 
Il croit davantage en une stratégie commerciale qu’en une lutte d’activiste.
 
«Le message qu’il lance, c’est: “Regardez-moi, je vais le faire avant que le OK soit donné à tout le monde.” Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il fait ça pour être le premier sur le marché», a-t-il dit.
 
Emy-jane Déry et Amélie Pineda
 
Source: journaldequebec.com
 
Intervention policière chez Cannabis Culture, le propriétaire arrêté
 
 




 

En tout, il y a eu dix arrestations, pour possession de stupéfiants, dont celle du promoteur Marc Emery.



Photo Édouard Plante-Fréchette, La Presse


 
 
(Montréal) Les commerces de vente illégale de marijuana Cannabis Culture, ouverts en grande pompe jeudi à Montréal, auront défié les autorités pendant seulement deux jours, le temps de donner ou vendre du cannabis à des centaines de consommateurs. La police de Montréal a mené des opérations vendredi soir dans les six commerces exploités. Dix personnes ont été arrêtées, dont le controversé copropriétaire Marc Emery.
 
 
 
«Emprisonnez-moi si vous le voulez !», avait lancé Marc Emery, frondeur, à La Presse jeudi. Vendredi soir, celui qu'on surnomme le «Prince du pot» a dû quitter la succursale de son commerce de l'avenue Mont-Royal dans la banquette arrière d'une voiture de police. «C'est dégoûtant et c'est une injustice ! Cette arrestation est une erreur et la prohibition est une erreur ! Le premier ministre [Trudeau] est une disgrâce ! Tout comme le maire [Denis Coderre] !», a-t-il vociféré, escorté par les policiers devant les caméras de télé. Aucune accusation n'avait été portée contre lui vendredi soir.
 
Six des huit commerces de la chaîne britanno-colombienne Cannabis Culture ont été perquisitionnés par des dizaines de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui ont pris part à l'opération. La Presse a constaté sur les lieux que les succursales neuves de la rue Amherst et de l'Avenue Mont-Royal avaient été frappées. Les deux commerces intouchés n'avaient aucune activité. Ces magasins vendaient du cannabis aux adultes de plus de 19 ans à des fins non médicales, une activité illégale.
 
Dix personnes ont été arrêtées pour trafic de stupéfiants et pour possession dans un but de trafic. Le SPVM n'était pas en mesure de dire si ces suspects étaient uniquement des employés de Cannabis Culture. «L'opération ne visait pas les clients en tel quel. Mais l'enquête n'est pas terminée, c'est possible que d'autres accusations criminelles soient déposées», a expliqué le commandant Stephen Verissimo des Services partagés enquêtes de la Division Nord en entrevue au quartier général du SPVM.
 
Le SPVM tenait à faire passer un message à la population vendredi : «La possession et le trafic de marijuana est illégal présentement. Le Service de police va appliquer la loi qui est en vigueur», a averti le commandant Verissimo. Les policiers ont saisi 18 kilos (40lbs) de cannabis, de l'argent comptant et de l'équipement servant au trafic de cannabis, selon un bilan provisoire dévoilé vendredi soir.
 
Jodie Emery, l'épouse de Marc Emery, affirme être en discussion avec des avocats pour faire libérer sous caution les employés qui ont été arrêtés. L'intention de Cannabis Culture est de rouvrir ses magasins aussitôt que possible. «Nous ne pouvons pas le faire pour le moment parce que les policiers sont encore sur place, mais c'est quelque chose dont nous allons discuter dès ce soir», a affirmé Mme Emery lors d'une entrevue téléphonique, en début de soirée.
«Je demande au premier ministre Justin Trudeau, qui a lui-même avoué avoir déjà passé un joint, à se livrer à la police pour avoir violé la loi. Il est un hypocrite», a-t-elle ajouté.
 
«Nous espérions que les policiers aient une attitude plus progressive et tolérante. Ils devraient plutôt se concentrer sur les gangs et le crime organisé plutôt que gaspiller l'argent des contribuables en ciblant une entreprise pacifique qui ne fait que de la désobéissance civile. La conséquence de leur descente, c'est qu'ils permettent à des milliers de consommateurs d'acheter du cannabis directement du marché noir plutôt que de nos magasins», soutient Mme Emery.
 
En soirée, le maire Denis Coderre a réagi à l'intervention par le biais de Twitter: «Plus pertinent de mettre vos energies sur processus législatif assuré pour légalisation marijuana qu'un stunt inutile...respectez la loi».
 
Louis-Samuel Perron, Tristan Péloquin
 
Source: lapresse.ca
 
Le « prince du pot » est remis en liberté
 
 
 





Marc Emery, le soir de son arrestation à Montréal, le 16 décembre 2016. Photo : Radio-Canada


 
 
Le propriétaire de la chaîne Cannabis Culture, Marc Emery, a comparu par vidéoconférence samedi après-midi à Montréal pour avoir ouvert cette semaine six commerces de vente de marijuana récréative alors que la loi canadienne ne le permet pas encore. Il est notamment accusé de trafic de stupéfiants, de possession de stupéfiants dans le but d'en faire le trafic et de complot.
 
 
 
 
Il a été libéré, mais doit se soumettre à plusieurs conditions, dont l'obligation d'un dépôt de 5000 $. Il lui sera interdit, entre autres, de communiquer avec les autres personnes impliquées dans ce dossier, de se rendre dans un endroit où l’on produit ou vend de la drogue, de consommer, de vendre ou d'avoir en sa possession de la drogue au Québec. L'accusé sera de retour devant les tribunaux le 15 février prochain.
 
Sa comparution intervient au lendemain de perquisitions policières dans les six boutiques montréalaises de Cannabis Culture. Plus de 40 livres (18 kg) de marijuana ont été saisies, ainsi que de l'argent et de l'équipement.
Le Service de police de la Ville de Montréal a effectué 10 arrestations, 4 femmes et 6 hommes, dont Marc Emery, surnommé « le prince du pot ».
 
Les suspects arrêtés sont âgés de 18 à 58 ans. Ils avaient tous été libérés sous promesse de comparaître, à l'exception de Marc Emery, qui avait refusé de signer le document de remise en liberté.
Sur Facebook, sa conjointe Jodie Emery a affirmé avoir été arrêtée aussi, puis relâchée après quatre heures. Elle a dit que les policiers avaient confisqué son téléphone, son ordinateur et sa tablette.
Ce n'est pas la première fois que « le prince du pot » effectue un séjour en cellule. Il a déjà été arrêté des dizaines de fois par le passé.
En 2010, par exemple, ce militant britanno-colombien avait été extradé aux États-Unis pour avoir vendu par la poste des semences de marijuana, accusation pour laquelle il avait plaidé coupable. Une peine de cinq ans de prison lui avait alors été imposée.
 
Provocateurs ou courageux?
 
Marc et Jodie Emery avaient inauguré leurs franchises montréalaises jeudi, soutenant que la démarche s'inscrivait dans un esprit de désobéissance civile.
Selon la politique de l'entreprise, tout client âgé de 19 ans ou plus peut y acheter de la marijuana sans carte de membre ni ordonnance médicale.
Ce type de commerce émerge au pays au moment où Ottawa prépare pour le printemps prochain un projet de loi afin de légaliser la marijuana à des fins récréatives. Cannabis Culture est déjà implanté dans plusieurs autres villes du Canada.
 





Le maire de Montréal, Denis Coderre. Photo : Radio-Canada


 
De son côté, le maire de Montréal, Denis Coderre, a déploré l'implantation de Cannabis Culture à Montréal, qualifiant l'initiative de « show » inutile, dans la mesure où la marijuana sera probablement légalisée bientôt par le gouvernement Trudeau.
 
Interrogé à l'événement annuel de l'organisme Moisson Montréal, ce matin, M. Coderre a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi les militants procannabis se sont lancés dans une telle démarche de désobéissance civile alors que leur cause a déjà gagné.
Il a indiqué que la police n'avait fait que son travail « comme il se doit » en appliquant la loi actuelle.
De même, le premier ministre Trudeau avait prévenu à plusieurs reprises que le Code criminel devait être respecté tant et aussi longtemps que le projet de loi, attendu au printemps, ne serait pas adopté.
 
Source: ici.radio-canada.ca
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Les dangers de la culture du cannabis
Par mrpolo,
Fribourg: Un individu est jugé en appel pour avoir grièvement blessé un cultivateur de chanvre lors d'une partie de chasse.
 
 

La défense plaide l'acquittement . Image: Illustration/AFP
 



Le chasseur qui avait tiré sur un cultivateur de chanvre en le prenant pour un sanglier écope d'un an de prison avec sursis pour lésions corporelles graves par négligence. Il avait fait appel contre sa condamnation, mais le Tribunal cantonal fribourgeois a confirmé sa peine lundi.
 
En tirant sans voir sa cible, le prévenu a commis une faute lourde, de sorte que cette sanction est adéquate, a estimé la Cour. Celle-ci a toutefois réduit la durée du sursis (3 ans au lieu de 5) et la durée du retrait de l'autorisation de chasser (4 ans au lieu de 5), afin de tenir compte du temps écoulé durant la procédure.
 
La défense plaidait l'acquittement ou, à défaut, une réduction de la peine. Le Ministère public et la partie plaignante s'opposaient à toute diminution de la sanction.
Les faits ont eu lieu le 6 octobre 2012 lors d'une partie de chasse près d'un champ de maïs à Villeneuve (FR).
 
Vingt minutes après les trois coups de corne signifiant la fin de la battue, le chasseur se rendait au point de rendez-vous du groupe, quand il a entendu «une sorte de grognement» et a vu bouger des plants de maïs.
Distinguant une tache sombre à environ 80 centimètres de hauteur, le quadragénaire a pensé qu'il s'agissait d'un sanglier. Il a tiré avec son fusil, et ce, après y avoir introduit une cartouche à grenaille au lieu d'une cartouche à balle comme il est d'usage.
 
Seize opérations
 
Mais sa cible s'avéra être un agriculteur sexagénaire, qui cueillait du chanvre dans une culture dissimulée dans le champ de maïs. Il a été atteint notamment à l'abdomen et s'est trouvé en danger de mort. Il a subi 16 interventions chirurgicales et a séjourné 56 jours à l'hôpital. Il a encore des séquelles physiques et psychiques.
 
En novembre 2013, le prévenu a été condamné par ordonnance pénale à six mois de prison avec un sursis de cinq ans. Il a fait recours. Mais en mai 2015, la juge de police de la Broye a multiplié sa peine par deux.
 
Vendredi devant les juges cantonaux, le chasseur a dit regretter tous les jours cet accident et ses conséquences sur la santé de la victime. «Je l'aurai sur ma conscience jusqu'à la fin de mes jours.»
 





Image: Illustration
ilovegrowingmarijuana.com 



De bonne foi
 
Le prévenu n'est pas de mauvaise foi, il était convaincu que c'était un sanglier, a affirmé son avocat André Clerc. «Il n'a pas tiré comme un sauvage», son erreur n'est pas d'avoir tiré sans avoir identifié la cible, mais d'avoir mal identifié celle-ci.
 
«On ne doit pas confondre la gravité des conséquences de l'accident avec la gravité de la culpabilité», a dit l'avocat. Selon lui, il fallait même nuancer cette culpabilité, car il était difficile de s'attendre à ce qu'une personne sorte à quatre pattes d'un champ de maïs avec un sac noir sur le dos.
 
Le défenseur a aussi précisé que la fin de la battue signifie que les chasseurs se rendent au lieu de rendez-vous. Cela ne veut pas dire qu'on n'a plus le droit de tirer.
 
Promeneurs en danger
 
Pour le procureur Fabien Gasser, le fait que des cultures de chanvre sont parfois cachées parmi des plants de maïs est connu, et non pas étonnant. Mais selon lui, le prévenu était «tellement fébrile d'abattre enfin une proie après une journée sans succès» qu'il a violé les règles élémentaires du bon sens.
 
Le prévenu a fait recours contre toutes les décisions prononcées au fil de l'affaire, a rappelé le procureur: il «a fait tout faux» et ne veut pas l'admettre. Réduire sa peine aurait été lui offrir «une prime à l'entêtement».
 
Jean-Yves Hauser, avocat de la victime, a dit que raison de la présence de son client dans ce champ n'était certes pas glorieuse, mais que le danger pouvait concerner tout un chacun. Il aurait suffi qu'un enfant perde un ballon dans le champ, ou qu'un promeneur y soulage ses besoins naturels, pour devenir «une victime désignée de ce sniper». (ats/nxp)
 
Source: tdg.ch
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La légalisation de la marijuana en Grande-Bretagne
Par S@turnin,
Le cannabis est la drogue préférée des Britanniques.
D'après les estimations, ils seraient un demi-million à en consommer à des fins médicales, et beaucoup plus pour leur propre plaisir.
 
 

(Picture: Getty Images)


 
Au cours de la dernière décennie, de nombreux pays ont fait le choix de décriminaliser voire de légaliser complètement la consommation et la culture de marijuana. Néanmoins, le Royaume-Uni se refuse à changer de législation.
 
Alors que l'an dernier, plus de 200 000 personnes ont signé une pétition demandant à Westminster de rendre la production, la vente et la consommation d'herbe légales, le gouvernement n'a pas donné suite.
Mais d'une certaine façon, la décriminalisation se produit malgré tout, puisque les officiers de la police britannique ont sorti la répression contre le cannabis de leurs priorités.
 
Dans cet épisode de High Society, Matt Shea a enquêté sur cette nouvelle culture de l'herbe dans le pays et rencontré des producteurs, des consommateurs de marijuana médicale, des politiciens et un duo de cambrioleurs qui ont mis au point une nouvelle façon de faire de se remplir les poches dans l'industrie de la beuh.
 
 

Vidéo :
https://www.vice.com/fr/video/legalisation-marijuana-angleterre

 
Source : Vice.com
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Canada : le cannabis en vente libre oui, mais sous «paquet» neutre
Par mrpolo,
Alors que le Canada s'apprête à légaliser le cannabis à usage « récréatif», le gouvernement de du premier ministre canadien Justin Trudeau préconise que la vente se fera avec des emballages neutres. De quoi freiner les ardeurs des marques.
 
 
 
 
 
 

Illustration ©Alessandro Bianchi / Reuters


 
 
C'est au gouvernement canadien qu'il revient de réguler la vente du chanvre indien. La vente pourrait se faire sous forme d'emballages neutres, de façon à ne pas construire de marketing autour du produit, comme cela fut le cas du tabac. Une mauvaise nouvelle pour les cultivateurs et les vendeurs qui se préparaient à séduire les consommateurs avec l'univers et la mythologie que portent les marques.
 
La marijuana à usage médical est déjà légal au Canada. Le Premier ministre avait promis pendant sa campagne en 2015 de légaliser complètement le cannabis. Les sociétés qui fournissent déjà le cannabis à usage médical sont dans les starting-blocks et devraient profiter de la vente libre de cette drogue qui sera même vendue sous forme comestible.
 
Autre fleur faite aux fabricants, l'âge limite a été fixé à 18 ans seulement. A l'instar des autres sociétés vendant du cannabis, Canopy Growth, 914 millions de dollars de capital, a ainsi vu son action en Bourse monter de 3,9 % à l'annonce des conditions de vente.
 
Source: francais.rt.com
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Canada - Chaudes luttes sur fond de légalisation du cannabis
Par mrpolo,
La légalisation du cannabis récréatif devrait se concrétiser en 2018. En attendant, plusieurs avancent leurs pions pour tenter de faire pencher le gouvernement de leur bord. Voici deux luttes à suivre.
 
 

Getty Images


 
 
SAQ ou dépanneurs?
Selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), le gouvernement devrait distribuer le cannabis récréatif par la Société des alcools (SAQ), plutôt par le réseau privé des dépanneurs.
 
D’après les calculs de l’IRIS, qui seront présentés mercredi, en optant pour la SAQ, Québec obtiendrait des redevances cumulées de 8,8G$ sur 10 ans, soit 61% de plus qu’au privé, où les revenus proviendraient d’une taxe, comme pour le tabac.
 
Pour la santé publique, les points de vente de la SAQ ont un double avantage, note Bertrand Schepper, coauteur de l’étude: «Ils sont bien répartis sur le territoire sans être excessivement nombreux, et leurs heures d’ouverture sont plus restreintes.»
 
L’IRIS note que les dépanneurs seraient plus perméables aux pressions des milieux criminalisés que la SAQ. En outre, les dépanneurs respecteraient moins les règles de vente aux mineurs. En 2010, 18% des commerces soumis à une vérification avaient vendu du tabac à des personnes mineures, souligne l’IRIS en se basant sur des données gouvernementales.
 
Jasmin Guénette de l’Institut économique de Montréal craint qu’en instaurant un monopole d’État, le gouvernement étouffe l’esprit entrepreneurial et soit tenté de vouloir contrôler l’offre. «Plus on va taxer, plus les prix seront élevés et plus les gens se tourneront vers le marché noir», dit-il.
Le groupe de travail mandaté par le gouvernement Trudeau recommande d’éviter la vente de cannabis et d’alcool dans un même lieu.
 
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Selon l’IRIS, le marché du cannabis récréatif serait évalué à 1,3G$ après un an, puis 3,2G$ au bout de 10 ans.
 
Pot maison contre Big Cannabis
En permettant la production artisanale de cannabis et en autorisant chaque ménage à faire pousser 4 plants de marijuana, le gouvernement dévoilé mardi évite de créer un marché de gros producteurs, le Big Cannabis, comme le craignaient certains.
 
«La mise en place d’un Big Cannabis, c’est un mythe», affirme Adam Greenblatt, porte-parole québécois de Tweed, le plus gros producteur de cannabis thérapeutique du Canada. «Plusieurs des 35 producteurs autorisés actuellement par le gouvernement produisent à une échelle artisanale», ajoute-t-il.
 
Du côté du Bloc Pot, le chef du parti Hugô St-Onge se félicite de la qualité du rapport. «On y trouve des choses sur lesquelles on milite depuis 18 ans. Cela dit, ce ne sont que des recommandations, il y a encore bien des étapes parlementaires à surmonter», souligne-t-il.
M. St-Onge déplore l’instauration d’une limite de quatre plants et craint l’abolition du système de producteurs désignés pour les malades ne pouvant faire pousser leur cannabis médical eux-mêmes.
 
Selon lui, le gouvernement Couillard devrait maintenant lancer une commission parlementaire pour encadrer la légalisation du cannabis en tendant la main aux producteurs artisanaux actuels qui veulent légaliser leur situation, un peu comme cela s’est fait à la fin de la prohibition de l’alcool dans les années 1920.
 
De son côté, le porte-parole de Tweed indique comprendre les restrictions recommandées en matière d’emballage et de communication, même si l’entreprise ne partage pas le même degré d’inquiétude. L’entreprise s’attend à ce que le projet de loi soit déposé le 20 avril 2017. «Comme l’entrée en vigueur dépendra peut-être de la mise en place de réseaux de distribution aux niveaux provincial et municipal, on n’est plus certain que la légalisation sera effective dès janvier 2018», conclut M. Greenblatt.
 
Par Mathias Marchal
 
Source: journalmetro.com
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Canada - L'âge minimal pour fumer du cannabis devrait être 18 ans, affirme un comité de travail du fédéral
Par mrpolo,
Les jeunes de 18 ans et plus devraient pouvoir consommer en toute légalité de la marijuana, mais les produits dérivés de cette substance jugés trop attrayants pour les enfants devraient être interdits, conclut un groupe de travail mandaté par le fédéral.
 
 

Photo © MaxPPP


 
Le gouvernement Trudeau a rendu public, mardi, le rapport du Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis présidé par l’ex-ministre Anne McLellan.
Le document de plus d’une centaine de pages intitulé Un cadre pour la légalisation et la réglementation du cannabis au Canada formule 80 recommandations, dont le gouvernement fédéral doit s’inspirer pour déposer d’ici le printemps prochain sa future loi.
 
Le rapport suggère ainsi d’établir un âge minimal pour l’achat de cannabis de 18 ans au Québec, comme c’est le cas pour l’alcool, mais de 19 ans dans d’autres provinces. Le groupe explique cette recommandation par le fait que le taux de consommation de cannabis le plus élevé se situe entre 18 et 24 ans.
 
«Un âge minimum de 25 ans, qui est souvent cité comme étant l’âge auquel le développement du cerveau est stabilisé, était en général considéré comme irréaliste, parce que cela donnerait beaucoup de champ libre au marché illicite», peut-on lire dans le rapport.
 
Le groupe propose aussi de restreindre largement la publicité et la promotion du cannabis, comme c’est le cas pour les cigarettes et d’exiger un emballage simple, sur lequel apparaîtrait le nom de la compagnie, le nom de la souche, le prix, les teneurs de THC et les avertissements.
Les produits jugés attrayants, comme les bonbons, dessins animés ou autres produits qui imitent les aliments familiers seraient aussi interdits. L’emballage devrait être opaque et à l’épreuve des enfants.
 
Le groupe recommande aussi qu’une analyse économique soit effectuée pour établir une approche fiscale et de prix qui établit «un équilibre entre la protection de la santé et le but de réduire le marché illicite». Le fédéral devrait collaborer avec les provinces pour établir ce régime fiscal et inclure une «répartition équitable» des recettes. Une partie de ces profits servirait à financer l’éducation et la prévention, la recherche et l’application de la loi.
 
«Pour assurer le succès de la mise en œuvre, il faudra pouvoir compter sur l’engagement et la collaboration de nombreux intervenants. Nous sommes convaincus que le Canada est en bonne position pour entreprendre la tâche complexe de légaliser et de réglementer le cannabis prudemment et en toute sécurité», indique le groupe de travail.
 
Le groupe recommande de ne pas vendre d’alcool ou de tabac et de cannabis dans les mêmes lieux. Les limites de densité et de l’emplacement des centres de distribution au détail devraient aussi être mises en place, y compris la distance appropriée des écoles, des centres communautaires, des parcs publics et autres.
 
La culture personnelle du cannabis serait permise, mais une limite de quatre plantes par résidence serait imposée, de même qu'une hauteur maximale de 100 cm sur les plantes.
 
La création d’une loi distincte, «loi sur le contrôle du cannabis», est aussi recommandée. Cette mesure législative contiendrait tous les règlements et dispositions, sanctions et infractions liés au cannabis.
Une limite de 30 grammes à des fins de possession personnelle de cannabis séché non médical en public avec une limite de vente correspondante est suggérée.
 
Il est proposé d’interdire la consommation des produits du cannabis dans les lieux publics comme c’est le cas pour l’usage du tabac. Les salons et salles de dégustation du cannabis seraient cependant permis, mais sans vente d’alcool.
 
Plus de détails à venir...
 
Par Dominique La Haye
 
Source: journaldequebec.com
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LÉGALISATION : LE COLORADO VEND POUR 1 MILLIARD DE CANNABIS EN 10 MOIS
Par mrpolo,
L’industrie du cannabis était le secteur en plus forte croissance en 2015 dans le Colorado, alimentant ainsi 18 000 emplois.
 
 
 
 
 

© “Blow” (2001)


 
 
D’après The Cannabist, une émanation du Denver Post spécialisée dans le cannabis, les ventes de marijuana médicale et récréative dans le premier état américain à avoir joué le jeu de la légalisation ont dépassé depuis fin octobre la barre symbolique du milliard de dollars. Un chiffre effleuré en 2015 avec des ventes estimées à 996 184 788 $.
 
D’après l’avocat spécialiste de la question, l’industrie du cannabis dans le Colorado devrait atteindre les 1,3 milliards de $ à la fin de l’année, de quoi représenter un impact économique de plus de 3 milliards si l’on en croît le multiplicateur du rapport du Marijuana Policy Group.
 
 
Source: GQmagazine.fr
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Cette étude qui montre que le cannabis fait (aussi) des ravages sur le coeur
Par mrpolo,
Malgré le contexte américain ou cinq Etats veulent légaliser l'usage du cannabis, ce produit de synthèse reste nocif, à plus d'un titre. Des études récemment publiées aux Etats-Unis font désormais état des risques pour le bon fonctionnement du muscle cardiaque. Au vue de l'étendue de son usage et les tranches d'âge concernées des problème vont survenir dans un avenir proche.
 

Le cannabis fumé expose au risque d'altérations de l'arbre vasculaire artériel
comme toute inhalation de produits de la pyrolyse (tabac, exposition professionnelle non protégée...).
Les goudrons, les carcinogènes et d'autres produits sont impliqués.


 
Atlantico : Des études scientifiques récemment publiées aux Etats-Unis montrent que la consommation de cannabis peut avoir un effet sur le coeur et provoquer notamment des cardiomyopathie. Que nous apportent ces résultats concrètement ? En quoi nous permettent-ils de mieux comprendre les effets du cannabis ?
 
Guy-André Pelouze : Pour comprendre comment le cannabis fumé peut avoir des conséquences sur le système cardiovasculaire il faut tout d'abord expliquer qu'il s'agit de l'inhalation de la fumée d'une pyrolyse végétale. La pyrolyse est la décomposition (ou thermolyse) d'un composé organique par une augmentation importante de sa température pour obtenir d'autres produits ou libérer des molécules actives dans la fumée.
 
Le végétal en question, feuilles et efflorescences de cannabis sativa contient bien évidemment des matières organiques qui lorsqu'elle brûlent à haute température produisent des carcinogènes notamment des benzopyrènes et par ailleurs des cannaboïdes (présents dans la résine) en particulier le tétrahydrocannabinol.
 
Ces cannaboïdes passent dans la circulation pulmonaire en arrivant dans les alvéoles du poumon puis dans la circulation systémique celle qui se rend aux organes, en particulier le cerveau, mais aussi tous les autres. Les cannaboïdes ont des récepteurs dans le cerveau et leur molécule est suffisamment petite pour traverser la barrière hémato-encéphalique qui "protège" le cerveau de molécules indésirables. Il y a plusieurs décennies que des cas sporadiques de cardiomyopathie reversible ou non ont été décrits chez des fumeurs de cannabis. Des publications plus récentes ont confirmé cette toxicité.
 
De quoi s'agit il? Le muscle cardiaque est extrêmement endurant puisqu'il peut à la fois se contracter et se relâcher sans arrêt pendant toute la vie mais aussi augmenter immédiatement son activité (fréquence des contractions et force de celles ci) en fonction de la demande du corps (exercice, digestion...). Il dispose pour ce faire d'une usine à énergie rapide très performante la mitochondrie située dans chacune des cellules.
 
Cette mitochondrie est altérée par de nombreux toxiques récréatifs : alcool, cocaïne, méthamphétamine, ecstasy, cannaboïdes. D'une manière générale ces molécules altèrent de manière aiguë ou chronique la mitochondrie et privent le muscle cardiaque d'énergie entraînant son affaiblissement. Le débit cardiaque diminue jusqu'à mettre en danger la vie dans certains cas.
 
Cette atteinte peut être aiguë avec une défaillance cardiaque souvent en raison d'une consommation importante ou chronique chez des consommateurs réguliers. Il y a comme pour toute toxicité de ce type un effet dose mais aussi une plus grande susceptibilité de certaines personnes, qui est en rapport avec des différences génétiques dans la capacité à réparer les effets toxiques des cannaboïdes au niveau de la mitochondrie.
 
L'étude de ces cas a permis d'aller plus loin. Il y a deux types de récepteurs aux cannaboïdes. Le CB1 et le CB2 et c'est par l’intermédiaire de ces récepteurs que les cannaboïdes produisent leurs effets. L'activation forte du récepteur CB1 périphérique c'est à dire celui présent dans les organes autres que le cerveau est impliquée dans ces effets délétères et curieusement c'est par le même mécanisme d'activation que certaines chimiothérapies sont toxiques pour le muscle cardiaque. Il serait donc possible de diminuer la toxicité de ces chimiothérapies en bloquant ce récepteur périphérique.
 
Enfin il n'est pas possible de donner une probabilité du risque de ce danger. Ce qui est certain c'est que les personnes déjà cardiaques sont à plus haut risque et que la consommation concomitante de toxiques récréatifs (phénomène très fréquent) potentialise le risque.
 
 
A quels autres risques cardiovasculaires les consommateurs de cannabis s'exposent-ils ?
 
 
Le cannabis fumé expose au risque d'altérations de l'arbre vasculaire artériel comme toute inhalation de produits de la pyrolyse (tabac, exposition professionnelle non protégée...). Les goudrons, les carcinogènes mais aussi d'autres produits sont impliqués. Il s'agit d'altérations de l'endothélium, la couche de cellules plates qui tapissent tous nos vaisseaux et aussi du glycocalyx, un revêtement fibrillaire de protection de ces cellules. Ce qui se passe c'est l'accélération de processus connus comme la constitution d'une plaque d'athérome et la thrombose artérielle, c'est à dire la constitution d'un caillot qui empêche le sang de circuler.
 
 
Il est particulièrement difficile dans les études cliniques rétrospectives ou les courtes séries cliniques de faire la part des consommations de cannabis et de tabac car elles sont liées voire mêlées. Pour autant le risque d'AVC, d’infarctus ou d'occlusion d'une artère des jambes pouvant entraîner une amputation chez des sujets jeunes est bien établi. Encore une fois la probabilité est incertaine car on ne dispose pas d'études suffisamment dimensionnées pour le mesurer.
N'est-il pas étonnant alors de voir que dans plusieurs pays du monde, le cannabis à but thérapeutique soit légalisé ? Comment utiliser les propriétés analgésiques du THC sans les effets négatifs ?
 
Le cannabis est la drogue la plus utilisée dans le monde. Son interdiction en France où elle est en vigueur n'est pas appliquée. Il y a plusieurs conséquences en particulier la qualité des produits. L'individu consomme du cannabis en le fumant mais il ne sait rien sur sa teneur en cannaboïdes et sans filtre la quantité de goudrons qu'il inhale est importante. C'est un sujet de préoccupation majeur en santé publique.
 
S'agissant de l'usage médical il est très souhaitable de disposer de cannaboïdes sans être contraint d'inhaler la fumée. J'ai rappelé qu'il existe deux principaux récepteurs aux cannaboïdes et leurs actions sont inverses. Enfin les effets cérébraux sont très différents des effets périphériques. Toutes ces données rendent le sujet complexe et pour tout dire en font un véritable sujet de pharmacologie.
 
Des dérivés synthétiques des cannaboïdes existent. Il faut, comme pour tout médicament, qu'ils passent les étapes des études cliniques pour pouvoir les utiliser de manière efficace et sure. Dans ce domaine il ne sert à rien d'affirmer qu'il s'agit d'un produit "naturel" pour se passer des critères de sécurité habituels.
 
Il semble bien que nous soyons en réalité dans la même situation que celle du tabac dans les années 60. Pour le tabac, c'est l'industrie parfois nationalisée qui a occulté par tous moyens les effets sur la santé et promu la cigarette ; dans le cas du cannabis les trompettes de son innocuité supposée ont été longtemps brandies par le courant "festif", "cool" et finalement terriblement politiquement correct mais nous voyons apparaître aujourd'hui des dangers réels qui vont demander un travail de recherche de plusieurs années. Compte tenu du nombre de consommateurs et de leur âge, des fonds de santé publique devraient être consacrés en priorité à ces recherches au regard du risque qui se profile.
 
 
 
Guy-André Pelouze
 
Guy-André Pelouze est chirurgien à Perpignan.
Passionné par les avancées extraordinaires de sa spécialité depuis un demi siècle il est resté très attentif aux conditions d'exercice et à l'évolution du système qui conditionnent la qualité des soins.
 
Source: atlantico.fr
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