Tourisme au Maroc: Dans les hauteurs du Rif
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Avec sa rare biodiversité et son esprit rebelle, la cordillère porte des sommets séduisants
 
 

Photo: Geneviève Tremblay Marcher dans le Rif, c’est traverser des villages comme Imezzer, logé au bas de rudes descentes dans un panorama au vert éblouissant.


 
 
 
Du Maroc on connaît les médinas, les crêtes de l’Atlas, la porte du Sahara et ses sables horizontaux. Mais au nord, là où la Méditerranée forme un dernier rempart avant l’Europe, une autre cordillère porte des hauteurs séduisantes : le Rif. Haut lieu de la culture mondiale du cannabis, la région recèle une rare biodiversité et un esprit historiquement rebelle. Points de vue.
 
Appuyée sur des montagnes aussi vertes que l’Atlas est sec, Chaouen a les yeux bleus et le caractère des sommets : calme, prestance, fraîcheur, bien loin des bruyants dédales de Fès et de Marrakech où la poussière charrie à longueur d’année une décharge électrique. Il faut croire que les parcs naturels Talassemtane et Bouhachem, ses voisins d’horizon, ont suffisamment de grandeur pour engourdir le flot voyageur et distiller le secret du Nord : la vie rifaine.
Ils sont nombreux, souvent Espagnols, à déambuler dans les poches de lumière, l’atmosphère andalouse et les échoppes de potiers, de tisserands et de tanneurs de cette petite ville en vase clos. Mais d’autres en font aussi leur pied-à-terre pour marcher le Rif, dont les gorges et les ondulations basses sont à des lieues du Sud au paysage minéral. Quand on arrive d’Errachidia dans un autobus ahanant, les montagnes sont une bouffée d’air soudaine, celle que retenait le désert.
 





Photo: Geneviève Tremblay Hors de ses places plus fréquentées, la médina bleue de Chefchaouen est fraîche et calme.


C’est depuis l’ancienne mosquée espagnole de Chaouen, abandonnée depuis les années 1920 au bout d’un sentier à flanc de montagne perpendiculaire à l’oued Ras-el-Maa, que le socle de la ville se dessine. Sa beauté pâle et altière, où ressort l’ancienne forteresse, la donne encore invulnérable — de longues murailles, d’anciennes bab (portes) au large anneau de bronze, la kasbah (citadelle) restaurée, le minaret octogonal de la grande mosquée construite au XVe siècle.
Mais la médina bleue n’a pas connu que la paix d’aujourd’hui. Après sa fondation en 1471 par Moulay Ali ben Rachid, qui en fera une base pour la défense des tribus berbères contre les forces coloniales, Chefchaouen connaîtra la guerre du Rif (1921-1926) et le protectorat espagnol jusqu’à l’indépendance du Maroc, en 1956.
Foyer de résistance constamment agité par des révoltes, dont celle de 1958, le Rif souffrira de la famine, de la pauvreté conséquente et de l’émigration, racontées avec violence par Mohammed Choukri dans son récit Le pain nu.
Il partira comme bien d’autres pour Tanger, la ville interlope au pied de l’Europe, éclairée par un espoir ici vain.
Monter vers Azilane
C’est dans cette histoire et ce Rif encore aujourd’hui peu marqué par la modernité que nous partons, sur une route de cailloux, par un matin de juin dégagé. Chaouen rural, une petite association au bureau presque invisible sur la place el-Mazjen, offre des randonnées avec séjour chez l’habitant et observation de la biodiversité locale. En cette saison morte, nous serons seule avec Lotfi. Notre carte, c’est lui.
Nous partons tôt, alors que le soleil est encore bas, puisqu’il faut être avant la nuit au village d’Azilane, à environ 15 kilomètres de Chefchaouen. Une première montée, abrupte, faite de rocailles et d’herbes rases, donne à voir un panorama spectaculaire : la ville illuminée par le matin, mais surtout le parc naturel de Bouhachem, au loin, dominé par sa forêt de chênes-lièges. Derrière nous, un berger monte lentement rejoindre ses bêtes qu’il a laissé paître sur les sommets. Il reviendra en ville à la nuit tombée, comme d’autres, silhouettes furtives.
 


Photo: Geneviève Tremblay La kasbah de Chefchaouen offre un point de vue panoramique sur la ville et le Rif.

Au bout de quatre heures de marche en plein soleil sur une piste de gravier en tire-bouchon, premier arrêt : Bab el Arz, la porte des cèdres. Altitude : 1760 mètres. Un dénivelé de 1100 mètres nous a menés jusqu’à ces hauteurs frissonnantes, où la bise frappe le mur des conifères dans un souffle grave, presque continu. Lotfi connaît les essences d’arbres comme s’il avait dessiné les planches d’une encyclopédie : sapin du Maroc, pin noir, cèdre de l’Atlas. À l’horizon : ce que l’oeil arrive à voir des 580 km2 du parc national de Talassemtane, précieux symbole de la biodiversité méditerranéenne d’Afrique du Nord. Une main en visière, Lotfi pointe au-dessus des arbres en direction de la Méditerranée, que l’on pourrait voir si ce n’était un lointain voile de brume grisâtre.
Des voix nous hèlent depuis le sentier : quatre randonneurs arrivés de Chefchaouen, de jeunes voyageurs partis pour la journée, en sandales et foulard noué sur la tête. Pareille chose aurait été impensable il y a 20 ans, du moins là où Lotfi allait marcher, là-bas, plus au nord. « Rencontrer quelqu’un, glisse-t-il lentement, c’était comme rencontrer un animal. » Le silence retombe sur nous. Des oiseaux se font entendre, mais se cachent, comme le singe magot, une espèce en voie de disparition que Lotfi cherchera sans le trouver. Encore sauvage, le Rif.
Du kif aux étoiles
Devant nous, car nous avons repris la marche, les djebels Tissouka (2122 mètres) et Lakraa (2159 mètres) trônent au-dessus des cimes. Dans ce paysage de lignes dures et de tons purs coupés par un soleil presque froid, Azilane apparaît enfin, 400 mètres plus bas, dans une cuvette d’un vert resplendissant. Ce petit village n’a pas plus de sept ou huit maisons basses et carrées, cinq familles, un bétail clairsemé, une mosquée sans minaret, du kif — beaucoup de kif, comme partout dans le Rif. On nous a prévenus qu’il y aurait peut-être des vendeurs sur la route.
 





Photo: Geneviève Tremblay La très ancienne Bab El-Ain, construite au XVe siècle


C’est à l’auberge d’Abdelkader que font étape les marcheurs, à moins qu’ils ne veuillent pousser jusqu’à Afeska, à une heure de marche. Un Québécois loge à la même adresse que nous, preuve de la petitesse du monde. Sur la terrasse, trois Marocains venus de Casablanca et de Tanger fument du kif dans un sebsi, longue pipe de bois. Ils sont venus profiter de la paix du Nord, comme ils disent. Du silence. Enveloppé d’une djellaba de laine, Abdelkader raconte des histoires décousues dont ils rient aux éclats. L’homme, qui n’a vécu qu’ici, dans ce climat rude et ce village étendu, s’exprime en arabe bien que le dialecte berbère local, le rifain (ou tarifit), soit encore parlé.
Une fois la nuit tombée, stupéfaction : même dans le désert, où nous étions une semaine plus tôt, il n’y avait pas autant d’étoiles. Il faut dire qu’ici commence le coeur du Rif — là où, quand il neige trop en hiver, les routes sont fermées comme dans l’Atlas. C’est dans ces villages que Paul Bowles était passé en 1959 pour enregistrer, avant qu’elles ne disparaissent, les musiques portées par les cultures berbère et arabe des tribus rifaines.
Vivre du cannabis
Au petit matin, après un thé à la menthe, du pain cuit dans la cour et un miel de romarin très fort, c’est le départ. Direction : Akchour, à 400 mètres d’altitude, environ 16 kilomètres plus bas en suivant le nord. À main gauche, un premier aperçu du Rif plongeant : pente abrupte où pousse de guingois le cannabis, gorges de collines vertes où s’engouffre le vent. Imezzer finit par se dessiner après une rude descente, un autre village de paysans où les fruits, le blé, les légumes sont consommés, stockés, peu vendus. La prospérité ne loge pas ici.
Et puis c’est la vue : en ligne droite vers le nord, courant jusqu’à l’horizon le long de la gorge où sinue l’oued Farda, des champs de cannabis. Sur ces terres pierreuses et escarpées pousse peu de chose. Économiquement sous-développé depuis plusieurs années, le Rif reste ainsi dépendant du cannabis — non moins de 800 000 personnes vivraient au Maroc de cette culture illicite de moins en moins tolérée par le régime de Mohammed VI. Des parcelles sont régulièrement brûlées par les autorités pour diminuer la surface de production, car plus la culture s’étend, plus la forêt perd du terrain — thuyas, cèdres, chênes sacrifiés pour la rente.
 





Photo: Geneviève Tremblay La beauté altière de Chaouen la donne encore quasi invulnérable.


Mais la biodiversité persiste et survit : figuiers, noyers, noisetiers, poiriers, citronniers, cerisiers, genévriers, cactus à figues de barbarie et de rares caroubiers, dont nous croisons deux immenses spécimens à la canopée généreuse. Une descente nous mène jusqu’à la rivière Farda, où nous trempons nos pieds courbaturés non sans lâcher un petit cri tant l’eau est froide. Un groupe de jeunes Marocains, partis peu après nous d’Azilane, discutent dans un sabir de français et d’arabe.
Descendre vers Akchour
C’est à une hauteur métaphoriquement proche des dieux que se marche la dernière portion du trajet, sur un sentier mince comme un fil où toute chute n’est jamais qu’à un pas de côté. Un berger disparaît avec son âne dans un sentier pour Ouslaf, village plus à l’ouest. Lotfi nous met bientôt en garde : la descente vers le Pont de Dieu, une arche naturelle formée par l’érosion dans une gorge spectaculaire, sera raide : un hors-piste épuisant fait de roches et de sable où il faut s’aider des mains pour ne pas glisser, ou sauter comme une gazelle entre deux pans de roc.
Mais plus bas, heureusement, l’écho de l’eau et des cascades calme le léger tremblement des jambes. La gorge profonde et sinueuse nous mène près d’Akchour, où les oued Farda et Kelaâ se rencontrent. En ce samedi de soleil, des familles plongent dans le bassin formé par un barrage hydroélectrique. Comme ailleurs au Maroc, le laurier-rose fleurit là où le lit des rivières se fait plus sec. Dans la voiture qui nous ramène à Chaouen, on se dit : une petite trentaine de kilomètres à pied dans le Rif, du thé à la menthe un soir de froid alpin, le silence dégagé par le roc, une poignée de villages rifains dans le pointillisme des montagnes auront exprimé ce que le Maroc ne montre que peu, dans ses extrémités.
Une fois dans la médina, sous nos fenêtres ouvertes sur le crépuscule, des femmes se mettent en route pour la mosquée. Des jeunes hommes se prennent par la main et le cou, dévalent les escaliers glissants. La vieille mosquée espagnole apparaît maintenant ridiculement proche. Des boulangeries émane l’odeur subtile des amandes et du sucre, la brise fraîche rappelle l’étendue sauvage d’où l’on arrive. Et soudain monte la prière du couchant, dont l’écho mettra du temps à mourir sur les montagnes.
 
En vrac:
Dormir. À Chefchaouen, on vous suggère de trouver une auberge au nord ou au nord-est de la médina, avec un accès aux sentiers et loin du bruit de la place Uta el-Hammam. À l’Hostal Guernika, tenu par une Espagnole établie à Chefchaouen depuis 20 ans, il y a du quatre-quarts le matin, avec fromage frais (jben) et jus d’oranges pressées. La chambre tout en haut, près de la terrasse, fut la plus agréable de nos cinq semaines marocaines.
 
Marcher. Bien des auberges pourront vous suggérer les services d’un guide indépendant, mais on vous conseille de passer par une agence. Chaouen rural offre de bons prix et un service attentionné en français.
 
Manger. Jus d’oranges pressées, khoubz, tajines, harira, miel, olives et fromage frais : Chefchaouen est marocaine, mais aussi méditerranéenne. En montagne, comme l’effort physique est intense, on apporte des dattes et des oranges comme collation.
 
Lire. Le pain nu, un récit autobiographique de Mohamed Choukri sur la famine et les migrations du Rif, et Leurs mains sont bleues, un récit de voyage de l’écrivain américain Paul Bowles, dont un chapitre est consacré à ses mois passés dans le Rif, en 1959, pour en enregistrer les musiques.
 
Acheter. Au Maroc, les artisans vendent leurs créations dans leurs échoppes, mais aussi dans une série de boutiques étatiques appelées Ensemble artisanal. Celle de Chefchaouen, sur la place el-Mazjen, est très bien tenue et on peut y observer le travail de chaque artisan.
 
Geneviève Tremblay à Chefchaouen
 
Source: ledevoir.com
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Cannabis pour le traitement de la fibromyalgie : une étude financée par la Société canadienne de l’arthrite
Par mrpolo,
La Société canadienne de l’arthrite vient d'accorder une subvention de recherche pour l’étude du cannabis médical pour le traitement de la fibromyalgie.
 
 
 
 
 
Mark Ware de l’Université McGill (Montréal) mènera un essai pour évaluer l'efficacité de cannabinoïdes oraux (à distinguer du cannabis inhalé).
 
De nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie rapportent que le cannabis a des effets positifs sur leur douleur et la gestion de leurs symptômes, mais cela n’a pas encore été confirmé dans des essais cliniques à grande échelle, indique la Société de l’arthrite.
 
« Les opioïdes et les AINS utilisés pour la prise en charge de la douleur sont souvent inefficaces pour traiter la douleur de la fibromyalgie, ou peuvent avoir des effets secondaires importants – surtout lorsqu’ils sont utilisés pendant des périodes prolongées », souligne le chercheur.
Voyez les liens plus bas pour plus d'informations sur le cannabis contre la douleur et le traitement de la fibromyalgie.
 
Psychomédia avec source : Société canadienne de l’arthrite.
 

Cannabis contre la douleur chronique : peu d'effets secondaires
Pour quelles conditions de santé le cannabis a-t-il une efficacité ?
Fibromyalgie, lupus… : le cannabis pour le traitement de la douleur ?

 
Source: psychomedia.qc.ca
 
à lire aussi: Interview d’une patiente : l’huile de CBD apaise la douleur lancinante
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En Colombie, le cannabis thérapeutique a de beaux jours devant lui
Par mrpolo,
Depuis décembre 2015, la Colombie autorise la culture du cannabis à des fins thérapeutiques. Entre législation et élaboration de produits, les commerces et les cultures commencent à s'étendre. Les publicités deviennent fréquentes. A Medellin, la ville colombienne numéro 1 en termes de consommation de cannabis, les entreprises ont eu leur premier salon international dédié à la marijuana thérapeutique. Un an après sa légalisation, où en est le développement du secteur en Colombie ?
 
 
 
 

Une cinquantaine d'exposants se sont réunis du 22 au 25 novembre 2016 pour l'ExpoMedeWeed, à Medellin, en Colombie. RFI/Najet Benrabaa


 
De notre correspondante à Medellin
Traitements du cancer, de l'épilepsie et des scléroses : voilà les points forts défendus par les producteurs et les vendeurs de produits pharmaceutiques à base de cannabis. A Medellin, dans le quartier touristique de Poblado, une boutique a ouvert depuis quelques mois, sans complexe. Ces nouveaux commerces attendent uniquement l'autorisation signée par le gouvernement pour se développer.
 
Grow Pharmacy est l'une de ces entreprises : une pharmacie en ligne, 100% colombienne. Ses produits sont élaborés à base de marijuana cultivée dans la région du Cauca par la communauté indigène. Baume, crème anti-inflammatoire, huile à ingérer sont les best-sellers de la société. Transformés dans la ville de Cali, dans l'ouest du pays, ces produits seront bientôt commercialisés dans une boutique réelle.
 
Jusqu'à présent, tout se faisait par internet.
Valentin Palacio Mendez, le directeur adjoint de Grow Pharmacy, affirme vendre en majorité l'huile extra vierge de cannabis qui se combine avec plusieurs produits. « Ce sont principalement pour des personnes qui ont des problèmes musculaires, une mauvaise digestion, qui dorment mal, qui ont des migraines ou des patients qui suivent des chimiothérapies. »
 
Le cannabis, « une plante “ sainte ” » pour les médecins
 
Dans cette entreprise, l'ensemble du processus est supervisé par l'organisme Salud Medicinal Cannabis. Luis Ernesto Gomez Castaño, le médecin en charge de cette expertise, est convaincu des bienfaits du cannabis. Ce professionnel d'une quarantaine d'années le prescrit déjà à ses patients.
 
« Le cannabis est une plante " sainte " pour nous les médecins. Dans une étude en cours depuis dix mois, nous suivons 143 patients atteints d'épilepsie. On constate que les patients qui faisaient sept à dix crises par jour n'en font plus qu'une ou deux. Personne n'a été intoxiqué par la marijuana. » Selon le médecin, le hashich est moins dangereux que les effets secondaires des médicaments que nous sommes habitués à consommer. Qui plus est, dans le cas d'un traitement, le haschich « ne drogue pas car on ne le fume pas, on l'ingère ».
 
Premier salon international
 
 





Des démonstrations de produits étaient aussi organisées par les participants de l'ExpoMedeWeed. RFI/Najet Benrabaa


 
 
Durant quatre jours, du 22 au 25 novembre, une cinquantaine d'exposants et de laboratoires, entre autres, qui participent au développement du cannabis thérapeutique se sont retrouvés à Medellin, lors de l'ExpoMedeWeed.
 
Ce salon est l'occasion de découvrir les multiples variétés de marijuana et leurs utilisations. Yeison B. Farjardo Sierra représente le laboratoire colombien Research Pharmaceutical : « Nous avons deux types d'extraits de cannabis. L'un pour un usage pharmaceutique en huile ou en forme sèche pour élaborer des comprimés ou des capsules. L'autre extrait sert à l'élaboration de formules dermatologiques pour des crèmes. Le cannabidiol CBD [un des composants du cannabis sans effet psychotrope] est transformé en crème. »
 
Le chanvre, plante multifonction
 
Son voisin de stand promeut la culture du chanvre industriel, une variante du cannabis faible en THC, principal actif responsable des effets psychotropes, mais riche en CBD. Il s'agit de l'entreprise italienne Biotecnica qui tente de lancer une filiale en Colombie.
 
Viviana Reinoso, la représentante de la compagnie dans le pays, décrit les usages du chanvre industriel : « Nous avons quatre secteurs différents : la construction, l'alimentation, le textile et le cosmétique. Le chanvre industriel s'utilise pour tout. On peut faire de l'huile, des vêtements, des murs, des crèmes. En Colombie, on est encore en cours de légalisation. On fait des tests dans la région du Cauca pour cultiver ensuite. »
 
En juin 2016, la première compagnie à obtenir une licence d'exploitation était colombo-canadienne, le laboratoire PharmaCielo, installé dans la localité de Rionegro près de Medellin. Les autorités colombiennes n'ont pas fixé de limites aux licences. Au contraire, le ministère de la Santé souhaite « ouvrir ce marché émergent avec l'objectif de créer des emplois et améliorer les conditions de vie des communautés qui vivent de cette culture ». Prochain rendez-vous colombien pour le marché du cannabis thérapeutique : les 27, 28 et 29 mai 2017 pour la « Feria Copa Cannabica : El Copo », à Medellin.
 
Par Najet Benrabaa
 
Source: rfi.fr
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Colorado : depuis la légalisation du cannabis, les ados en consomment moins
Par mrpolo,
La consommation de cannabis chez les ados du Colorado (Etats-Unis) a diminué en 2014 et 2015, après avoir été légalisée en 2014, rapporte le Washington Post.
 
 
 
 
 
 

Photo d'illustration Julio Pelaez


 
18,3 % des jeunes âgés de 12 à 17 ans avaient consommé de la marijuana au cours de l'année écoulée en 2014 et 2015. Soit 2,5 points de moins qu'en 2013-2014.
La consommation de cannabis pas les jeunes a également chuté durant la même période dans l'Etat de Washington, qui avait légalisé l'utilisation récréative du cannabis au même moment.
 
Le Washington Post note en revanche que la consommation par les adultes de plus de 26 ans du Colorado a, elle, augmenté de 3 points.
 
Source: ledauphine.com
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Drogues : comment les villes françaises consomment
Par mrpolo,
L’OFDT livre une analyse locale de la consommation de drogues dans plusieurs villes françaises.
 
 
 

Mood Board / Rex Featur/REX/SIPA


 
 
Cela fait 16 ans que le dispositif « Tendances récentes et nouvelles drogues » (TREND) de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) fournit de précieuses informations sur les habitudes de consommation des Français en matière de drogues.
Cette année, quelques grandes tendances se dégagent au niveau national : une concurrence de plus en plus exacerbée entre les réseaux de trafic, qui favorise d’autres modes d’approvisionnement (livraisons, SMS…) ; une augmentation des taux de THC dans le cannabis ; ou encore, la poursuite de l’essor de la MDMA, sous forme de cristal ou de comprimé.
Le 115e numéro de la revue Tendances fournit également une analyse locale de la situation dans plusieurs villes françaises, permettant de dégager quelques spécificités.
 
Paris : contrôle renforcé
 
A Paris, l’état d’urgence « a eu un impact sur les scènes de revente et d’usages de drogues », explique l’OFDT. Les contrôles d’usagers se sont renforcés, la pression policière s’est accrue. Pour autant, contrairement à ce que les consommateurs et les dealers craignaient, cela ne s’est pas traduit par une pénurie de marchandise.
 
En revanche, le renforcement des contrôles a eu pour effet de développer l’approvisionnement à domicile, ou dans des lieux définis par téléphone entre le consommateur et le revendeur. L’achat sur le lieu même de revente s’est marginalisé – au sein de la capitale, en tout cas. La situation diffère en proche banlieue, où les achats directs sur le lieu de revente sont plus fréquents.
Autre évolution : « l’inexorable expansion » du crack.
 
« En 2015, l’accès au crack, du fait des pressions policières, n’est plus seulement cantonné au nord-est de la capitale. La mobilité des revendeurs (modous) touche des territoires jusqu’alors peu ou pas concernés par la revente de ce produit (nord-ouest, sud-ouest et sud-est de Paris). Un trafic se déploie principalement sur certaines lignes du métro », note l’OFDT. Cet élargissement de l’accès s’accompagne d’une diversification du profil des usagers.
 
Enfin, l’Observatoire rapporte parmi une frange de la communauté homosexuelle « un durcissement des pratiques » consistant à prendre des drogues lors de rapports sexuels (« chemsex »). Bien que le phénomène reste marginal, l’OFDT observe que le « slam » (injection de substances stimulantes dans ces occasions) semble plus répandu que les années précédentes.
 
Bordeaux : l’autoproduction progresse
 
On observe également un développement de cette tendance parmi la communauté homosexuelle à Bordeaux, alors qu’elle était traditionnellement cantonnée aux grandes métropoles européennes (Paris, Londres, Berlin…). Désormais, le « chemsex » et le « slam » deviennent « une pratique observable tant dans l’agglomération bordelaise que dans des communes rurales ».
 
L’Observatoire note également l’existence d’un « détournement croissant des médicaments codéinés », qui ne se « limite plus aux populations précaires ». « Il en va ainsi du médiatisé « purple drank » ou « codé sprite », composé d’un sirop codéiné et quelquefois d’un antihistaminique pour contrer les effets secondaires de la codéine (nausées, démangeaisons) et d’un soda essentiellement consommé par un public « jeune et inséré ».
 
Concernant le cannabis, l’OFDT observe une augmentation de l’autoproduction. « L’Aquitaine, tant dans les zones urbaines que rurales, ne cesse de voir progresser les cultures d’herbe : les plantations sont de plus en plus nombreuses et vastes ». Elles se développent aussi bien en « outdoor » (bois, champs…) qu’en « indoor » (hangars agricoles, serres, appartements …).
 
Lille : violences en hausse
 
Cela n’atteint toutefois pas les proportions de Lille, où des « plantations industrielles de plusieurs centaines de pieds, voire parfois dépassant le millier, sont régulièrement découvertes par la police à Lille et ses environs, depuis 2012 ». La ville est caractérisée par une « profusion de réseaux criminels » et par une augmentation des violences liées au trafic. « Enlèvements, séquestration et tirs à l’arme lourde sont de plus en plus rapportés par la presse locale, mais également par la police », souligne l’OFDT.
 
Le milieu festif, qui a subi une période de berne en raison d’une politique municipale coercitive (« conditions de sécurité drastiques, horaires d’ouverture de plus en plus restreints, sentiment d’une volonté politique de sectorisation de la vie festive… »), semble se développer à nouveau. Du coup, à l’image du reste de la France, on observe à Lille un retour en force de la MDMA.
Par ailleurs, Lille reste l’une des villes où la disponibilité des drogues est la plus grande.
 
Elle « constitue ainsi indéniablement un pôle d’attractivité en ce qui concerne l’accès à différents produits psychoactifs ». Les taux de pureté de la cocaïne y sont « en nette augmentation », avec certaines saisies atteignant les 90 % de pureté, ce qui constitue un problème potentiel de santé publique. « Les hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène seraient liées à des arrivages plus directs de cocaïnes vers Lille par colis, ou via des voyages à l’étranger ». C’est également à Lille que l’on trouve l’héroïne la moins chère (20 € le gramme).
 
Marseille : nouveau profil d’usagers précaires
 
Dans la cité phocéenne, l’OFDT observe une tendance nouvelle : une porosité croissante entre espaces urbains et festifs. « Des espaces d’échanges se créent dans le centre-ville, entre les usagers de la rue et ceux de la scène festive alternative. Ces pratiques sont l’expression de la fréquentation des mêmes lieux de soins (CAARUD) et de vie (rue, squat, ...). (…) Ces phénomènes ne sont pas spécifiques à la ville de Marseille, mais touchent tout le département des Bouches-du-Rhône ».
 
Plus globalement, l’Observatoire rapporte l’émergence d’un nouveau profil d’usagers précaires, qui peuvent être liés à la situation migratoire. « En 2015, probablement dans le cadre des flux récents de réfugiés, les professionnels des centres de soins signalent la présence de personnes étrangères, victimes de traumatismes de guerre, ex-militaires, mercenaires ou simples civils, dépendantes à l’héroïne ou aux médicaments opiacés ».
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Les bienfaits de la légalisation du cannabis aux États-Unis
Par mrpolo,
Depuis que la vente est encadrée, le trafic illégal se tari, la consommation des jeunes a chuté, sans parlé des milliers d'emplois créés.
 
 

Crédit Image : AFP / Brendan Smialowski


 
 
C’est un peu passé inaperçu avec l’élection de Trump, mais ce jour-là des millions d’Américains ont voté pour légaliser le cannabis par référendums locaux. À part dans l’Arizona, les autres ont été adoptés. Ce qui veut dire que dans 30 des 50 états, il est désormais légal de consommer du cannabis. À des degrés divers. Dans l’état de New York, en Floride, dans l’Illinois, c’est seulement un usage médical, sur prescription, comme un anti-douleur. Ce n’est pas très compliqué de l’obtenir.
 
Mais dans 8 états c’est également légal pour un usage "récréatif", pour le plaisir. C’est le cas dans le Massachussets et le Maine, en Nouvelle Angleterre, et sur toute la cote pacifique, de l’Alaska à la Californie plus le Nevada, et le Colorado. En fait, la législation s’apparente à celle pour l’alcool. La vente est encadrée, dans des lieux autorisés, et il faut avoir 21 ans.
 
Pas de polémique autour du cannabis
 
Le sujet ne fait pas vraiment polémique. Même si les sondages montrent que les gens de gauche sont plus enclins à légaliser le cannabis, autour de 60 %, c’est aussi le cas de 40 % des sympathisants de droite. Trump lui-même a dit qu’il croyait à l’usage médical du cannabis et qu’il ne s’opposerait pas à l’usage récréatif. D’abord parce que ça correspond à une idée très américaine de la liberté individuelle : de même qu’un certain nombre de gens ici sont opposés par principe aux obligations de sécurité routière, casque, ceinture, ils pensent que c’est la responsabilité de chaque individu d’assumer les risques s’il veut les prendre.
 
Ensuite, il y a eu un certain nombre d’études sur le cannabis qui montrent que les effets bénéfiques sur la santé sont plus importants que les effets néfastes, en tout cas chez les adultes, et quand il s’agit d’une consommation modérée. Enfin, parce que c’est bon pour l’économie : le Colorado, précurseur, a créé 18.000 emplois en trois ans, depuis la légalisation complète. C’est devenu une vraie filière, qui a rapporté près de 2.5 milliards de dollars l’an passé à l’économie locale. Et puis il y a des taxes, prélevées par les états, 15 % par exemple en Californie. D’ailleurs ça permet de contrôler les filières et lutter contre les trafics et la criminalité.
 
Les effets néfastes, notamment sur les jeunes, c'est l'argument principal des opposants. C’est vrai que dans le Colorado, il y a eu des cas d’hospitalisation d’enfants, mais souvent c’était accidentel, ils avaient mangé trop de gâteaux au cannabis dont la vente est réservée aux adultes, et ont fini au centre anti-poisons. En tout cas, une étude assez frappante vient de sortir dans l’état, qui montre que sur les deux premières années de légalisation complète dans le Colorado, donc 2014/2015, la consommation de cannabis chez les adolescents a chuté de 12 %. L’une des raisons, c’est que comme il est désormais vendu dans des magasins pour les adultes, le marché noir des dealers se tarit, et donc il est plus difficile pour des ados d’en trouver.
 


écouter l'émission.

 
par Philippe Corbé
 
Source: rtl.fr
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La légalisation du cannabis risque de créer des frictions entre Trudeau et Trump
Par mrpolo,
VANCOUVER – La marijuana est loin d’être le seul symbole des divergences d’opinions qui séparent le premier ministre Justin Trudeau du président désigné des États-Unis, Donald Trump.
 
 
 
Quand le Canada dévoilera son plan de légalisation du cannabis au printemps, des tensions pourraient toutefois survenir avec son voisin du sud, alors que Donald Trump a indiqué qu’il avait l’intention de maintenir la marijuana illégale dans la législation fédérale américaine.
 
Len Saunders, un avocat spécialisé en immigration de Blaine, dans l’État de Washington, s’attend à être très sollicité une fois que le Canada aura légalisé la marijuana. Il est toutefois loin de s’en réjouir.
 
M. Saunders représente souvent des Canadiens qui se sont vus interdire l’entrée aux États-Unis après avoir admis avoir fumé du cannabis par le passé. Chaque année, il remplit jusqu’à 30 demandes d’exemption coûteuses pour que ses clients puissent espérer ravoir accès au territoire américain.
 
Bien des Canadiens se sentent à l’aise de révéler à un agent frontalier américain qu’ils ont fumé de la marijuana, étant donné que plusieurs États américains ont légalisé la consommation de cette drogue, a expliqué M. Saunders en entrevue. Or, les services frontaliers appliquent les lois fédérales et celles-ci ne risquent pas de décriminaliser la substance de sitôt, estime l’avocat.
À son avis, il est préférable pour les voyageurs d’éviter de répondre si un douanier leur demande s’ils consomment de la marijuana et s’ils en ont déjà fumé par le passé.
 
Plus tôt cette année, le ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a qualifié de «ridicule» le fait que certains Canadiens se voient bannis du territoire américain pour une telle raison, ajoutant qu’il fallait faire face à un tel enjeu.
Un porte-parole du ministre a indiqué que M. Goodale poursuivrait les discussions relatives à ce dossier avec ses homologues américains.
 
Joshua Labove, un candidat au postdoctorat en géographie de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, estime néanmoins peu probable que Justin Trudeau arrive à s’entendre aussi bien avec Donald Trump qu’avec son prédécesseur, Barack Obama.
«Un dossier tel que la légalisation de la marijuana pourrait être l’un de ceux qui tomberont sur le bord du chemin», a-t-il prédit.
 
Immigration d’un nouveau genre
 
Si des célébrités américaines qui avaient laissé entendre qu’elles prendraient la fuite au Canada si Donald Trump devenait président semblent maintenant reculer, la légalisation du cannabis pourrait convaincre certains adeptes de traverser la frontière nord.
Une avocate d’Ottawa spécialisée en immigration, Betsy Kane, dit avoir déjà rempli plusieurs demandes de visa pour des Américains qui cherchent un emploi au sein de l’industrie canadienne de la marijuana médicinale, que ce soit des horticulteurs, des cultivateurs, des biologistes ou des conseillers en gestion.
 
Elle évalue que la légalisation du cannabis au Canada créera des emplois pour lesquels l’expertise d’Américains issus des États ayant déjà légalisé la substance — comme le Colorado et Washington — sera sollicitée.
 
«Vous n’avez pas besoin d’être un scientifique hors pair ou d’être un horticulteur pour voir qu’il peut y avoir des occasions d’affaires entre des compagnies canadiennes et des entreprises étrangères du marché (du cannabis)», a avancé Mme Kane.
 
Pour pouvoir aller de l’avant avec la légalisation de la marijuana, le Canada devra apporter des modifications à son adhésion à trois conventions internationales qui criminalisent la possession et la production de marijuana.
 
L’un des pays qui défend le plus ces traités est justement les États-Unis, souligne le professeur en droit constitutionnel et international Errol Mendes, de l’Université d’Ottawa.
Cet expert estime que le meilleur moyen pour le Canada de se retirer de ces ententes internationales est de les dénoncer et ensuite de tenter de les réintégrer en bénéficiant de certaines exemptions.
 
Or, pour que de telles dérogations soient accordées dans le cadre de la Convention unique sur les stupéfiants, l’approbation des autres signataires est requise.
«Des atouts diplomatiques seront nécessaires, dépendamment de ce que M. Trump fera», a dit M. Mendes.
 
Par Laura Kane, La Presse canadienne
 
Source: lactualite.com
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Loi sur les dépistage salivaire: L'arrêté d'application est paru
Par kikeon,
L'arrêté du 13 décembre 2016 fixant les modalités du dépistage des substances témoignant de l'usage de stupéfiants, et des analyses et examens prévus par le code de la route fixant les modalités du dépistage des substances témoignant de l'usage de stupéfiants est paru au Journal Officiel du 15 décembre 2016
 
 
 
Les seuils de détection des drogues ont tous été abaissés. De moitié pour le THC, soit 0,5ng/ml de sang au lieu de 1ng, pour les amphétamines de 50ng à 10ng/ml de sang, pour les opiacés de 20ng à 10ng et pour la cocaïne ça passe aussi à 10ng/ml de sang.
 
Désormais il n'est plus obligatoire de faire une prise de sang, un 2ème échantillon de salive est prélevé pour être analysé en laboratoire.
 
Cependant conducteur a le droit de réclamer une prise de sang en vue d'un examen technique ou d'une expertise.
A lire aussi:CONDUITE SOUS L’EMPIRE DE STUPÉFIANTS, Pourquoi la contre-expertise
 
La loi précise également que c'est au conducteur et non à la police de prélever la salive.
Avec ces nouveaux seuils ça va être pire qu'avant, il va falloir pas mal de temps pour redevenir négatif après avoir fumé. Un fumeur régulier n'a quasi aucune chance d'être négatif, 24h ne suffiront pas pour éliminer les traces. Pour les amphétamines il est possible d'être déclaré positif plus de 3 jours après avoir consommé.
La loi Santé a modifié les conditions de dépistage des stupéfiants au volant. Des tests salivaires pourront être exigés, même en l'absence d'infraction. et le nombre des dépistage va être multiplié par 10.
 
A lire aussi: Cannabis au volant : des tests salivaires sans "cause préalable"
 
Cette loi est donc quasi impossible à respecter sauf à passer à une abstinence totale.
En dépistant positifs même les conducteurs n'étant plus sous influence d'une drogue, on voit bien que l'alibi de la sécurité routière ne tient plus du tout, cette loi est juste destinée à réprimer - de façon détournée- le simple usage de drogues,
 
A lire aussi: Stupéfiants au volant, attention le gouvernement serre la vis
 
On peut s'attendre en 2017 à une avalanche de retraits de permis...
 
Par kikeon dans législation et politique
 
Source: legifrance.gouv.fr
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Canada - Légalisation du cannabis : respirons par le nez
Par mrpolo,
Légaliser le cannabis sera aussi compliqué que prévu. Le rapport d'experts commandé par le gouvernement Trudeau apporte presque autant de questions que de réponses.
 
 
 




 

Un des grands mérites du rapport d'experts commandé par le gouvernement Trudeau est de nous apprendre ce qu'on ne sait pas encore sur le cannabis, estime Paul Journet.



PHOTO ALAIN ROBERGE, archives LA PRESSE


 
 
Un de ses grands mérites est de nous apprendre ce qu'on ne sait pas encore. Cela devrait injecter un peu de modestie dans le débat sur les deux volets les plus controversés, l'âge minimal pour consommer et la conduite avec les facultés affaiblies.
 
Ce que l'on sait pour l'âge : le cerveau se développe jusqu'à environ 25 ans, et durant cette période, la consommation est plus nocive.
 
Ce que l'on ignore : dans quelle mesure la légalisation encouragerait la consommation ou réduirait d'autres risques pour la santé, par exemple en contrôlant le taux de THC* et la qualité.
Ce que l'on sait pour la conduite : le cannabis réduit les aptitudes motrices. Ce qu'on ignore : à partir de quel taux sanguin le risque devient trop grand (le THC n'affecte pas tout le monde de la même façon et il peut rester dans le sang bien après que ses effets soient ressentis, ce qui rend le test plus difficile à interpréter que l'ivressomètre).
 
Les recherches doivent bien sûr se poursuivre. Elles servent de point de départ à la réflexion, mais elles ne donneront pas la réponse finale - on n'interdit pas tout ce qui peut nuire à la santé. Il faudra passer de la médecine à la politique, en évaluant quel régime minimiserait les différentes conséquences négatives, par exemple en termes de santé et de sécurité publique.
 
Le débat sur l'âge minimal en constitue un bon exemple. Le rapport recommande 18 ans (les provinces pourraient toutefois le hausser). Les conservateurs craignent que les moins de 25 ans s'endommagent le cerveau, mais ils oublient un fait têtu : la prohibition ne les empêche pas de fumer du cannabis ! On pourrait dire la même chose pour le pot au volant.
 
Où se trouve alors l'équilibre ?
 
Si l'âge minimal est trop élevé, on encouragera le marché noir, avec ses nombreux coûts sociaux.
On enverrait aussi un message contradictoire sur l'âge de la majorité - à 18 ans, on serait assez mature pour voter et boire, mais pas pour fumer ? Par contre, il est vrai que la légalisation du cannabis pourrait en banaliser les dangers. C'est pourquoi il faudrait lancer à l'avance une vaste campagne de sensibilisation honnête - l'alarmisme la décrédibiliserait.
 
Pour trouver le modèle de vente, on peut apprendre des erreurs des États du Colorado et de Washington. Interdire la pub aux jeunes pourrait être inefficace, car il est difficile de déterminer ce qui cible un mineur plutôt qu'un majeur. Peut-être faudrait-il plutôt contrôler la promotion de façon générale. Aussi, les emballages devraient préciser le taux de THC avec une mise de garde, et peut-être sans afficher de marque commerciale.
 
Il est trop facile de souligner tous les désavantages de la légalisation en ignorant ceux de la prohibition, cet échec lamentable. Le puritanisme et la naïveté ne font pas de bonnes politiques. Il faudra en sortir, de préférence en respirant par le nez.
* Le THC, ou tétrahydrocannabinol, est le principal ingrédient psychoactif du cannabis.
 
Par Paul Journet
Source: lapresse.ca
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Aux États-Unis, les plus de 50 ans consomment plus de cannabis
Par mrpolo,
La nouvelle génération de baby-boomers est beaucoup plus portée sur le cannabis que leurs aînés. Et pas seulement pour des raisons médicales.
 
 
 
 

Petite session bédav/thé entre voisines. (© YouTube)


 
 
Les seniors américains fument plus de beuh qu’avant ! Pour une étude, 47 141 personnes de plus de 50 ans ont été interrogées et on leur a demandé où ils en étaient dans leur consommation d’herbe verte, et les résultats sont plutôt étonnants. Alors qu’en 2006, ils n’étaient que 4,5 % des 50-64 ans à tirer sur un joint au moins une fois par an, ils sont aujourd’hui 7,1 %.
 
Une hausse qui en dit long sur l’état d’esprit de plus en plus progressiste qui règne sur la question du cannabis au États-Unis. Car si les proportions restent relativement modestes (moins d’une personne sur 10), la progression, quant à elle, est impressionnante : le nombre de personnes entre 50 et 64 ans fumeurs de weed a augmenté de 57,8 % en moins de 10 ans. À ce rythme-là, toutes les maisons de retraite seront bientôt équipées de grinders. Car si cette progression se poursuit au même niveau (+ 57,8 % presque tous les dix ans), la proportion des plus de 50 ans consommateurs de cannabis s’élèvera à une personne sur deux d’ici une quarantaine d’années.
Grandir dans les années 1960
 
En partie en cause, la démocratisation à grande échelle de la marijuana médicale, vers laquelle de plus en plus de vieilles personnes se tournent pour éviter des traitements classiques chers et aux effets secondaires souvent dévastateurs. Mais l’étude ne fait pas la différence entre les marijuana médicale et récréative. Les baby-boomers ont grandi dans les années 1960, période d’émancipation collective et d’assouplissement sur les questions de la drogue, ce qui explique sûrement leur attitude très open aujourd’hui.
 
Et ces statistiques pourraient bien être boostées par le nombre croissant d’États américains qui ont récemment légalisé l’usage récréatif du cannabis, comme le Colorado ou la Californie. “Hé mamie, t’as les yeux rouges !”
 
par Théo Mercadier
 
Source: konbini.com
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