Cannabidiol et réduction des risques : encore une occasion manquée en Suisse
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Après la nicotine, c’est le cannabidiol (CBD) que les fonctionnaires Suisses autorisent à vendre sous la forme fumée mais pas sous celle à vapoter. Helvetic Vape dénonce cette décision “contraire à la réduction des risques et à la santé publique“.
 

“Succédané de tabac”
 

Sorti de la liste des stupéfiants depuis 2011, le cannabis à moins de 1% de THC – et donc sans effet psychotrope – est en vogue ces derniers temps en Suisse. Tout particulièrement celui riche en CBD, un cannabinoïde à qui les usagers et des chercheurs prêtent des vertus apaisantes et curatives. « D’un point de vue thérapeutique, il pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques, anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques » signale l’administration fédérale dans sa notice du 27 février (pdf) sur le sujet.
 
Les autorités sanitaires confirment autoriser la vente sous des formes destinées à être ingérées ou fumées. Assimilée à un «succédané de tabac», cette dernière forme serait assujettie aux taxes sur le tabac. Les pots d’herbe se vendent en kiosques, tandis que l’on trouve des liquides contenant du CBD, dont des produits suisses, dans des échoppes associatives, certains magasins de vape et des headshops. Mais les Suisses pourront t-ils encore choisir de le vapoter plutôt que de le fumer à l’avenir ?
 
Cela s’annonce difficile. Car dans le même document, l’administration décrète la prohibition des liquides à vapoter avec CBD. «L’adjonction de CBD dans des liquides pour cigarettes électroniques à des doses produisant un effet pharmacologique est interdite», stipule l’administration fédérale. En réaction, l’association Helvetic Vape déplore cette « stratégie de prohibition des produits permettant de consommer des substances à moindre risques et exemptés de la taxe sur le tabac par le parlement en 2012 ».
 
Pour la santé, éviter la combustion
 



 

Concernant les risques, le Global Drug Survey (GDS) estime que «fumer le cannabis est la pire manière de le consommer». Monoxyde de carbone et goudrons, les principaux toxiques de toute fumée, se dégagent aussi du cannabis brûlé.
 
Le problème touche tout particulièrement les Suisses, qui détiennent un record malsain avec plus de 90% d’usagers le consommant sous forme de joint avec tabac, selon l’enquête internationale du GDS en 2016. Primordial pour minimiser les méfaits selon le GDS, les modes de vaporisation ne sont utilisés que par 0,6% des usagers suisses de cannabis, alors que leurs homologues canadiens sont 14% à le faire.
 
Il existe plusieurs moyens permettant d’éviter la combustion et l’ajout de tabac pour répondre à différents besoins : l’ingestion, à l’effet différé, les vaporisateurs d’herbe sèche et/ou de concentrés et, plus récemment, le vapotage.
 
Le «cannavaping» se distingue par sa souplesse d’utilisation et la précision des dosages, pouvant être dilués, tout en étant efficace, selon une étude Suisse parue dans Nature en mai 2016 [1]. L’équipe du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), menée par le Dr Varlet, a aussi mesuré des émissions très faibles d’aldéhydes et de composés organiques volatiles (COV). Sans aucun doute possible, bien moindres que celles émanant d’un joint.
Pour les taxes, étouffer le vapotage
 



 

Pourtant pour les fonctionnaires de Berne, les liquides de vapotage seraient des «produits usuels entrant en contact avec les muqueuses» auxquels l’ajout de substances ayant effet pharmacologique telles que la caféine, la nicotine ou le CBD doit être proscrit.
 
L’explication ne convint pas les représentants des vapoteurs. «Cette qualification purement administrative des liquides de vapotage, confondant contenu et contenant, relève plus du prétexte que de la réalité d’usage et des préoccupations de santé publique», dénonce le communiqué d’Helvetic Vape.
 
Et de souligner l’absurdité de l’administration en citant des exemples de produits en contact avec les muqueuses et contenant des substances ayant effet pharmacologique, telles que la caféine de sodas, la nicotine des cigarettes ou les diffuseurs d’huiles essentielles.
 
Pour l’association de défense des vapoteurs, les services d’Alain Berset ont raté l’occasion de rendre cohérente leur politique à travers l’Ordonnance sur les denrées alimentaires et produits usuels (ODAIOUs). «L’administration fédérale aurait pu, aurait dû, se faciliter la vie en adaptant l’ODAlOUs au moment de sa récente refonte pour permettre la commercialisation de produits de réduction des risques et des dommages et ainsi agir dans le sens de la santé publique, de sa propre stratégie nationale Addiction et de la volonté du Parlement», pointe Helvetic Vape qui avait fait part aux autorités de propositions lors de la révision de l’ordonnance.
 
Pour contester devant les tribunaux, refuser de suivre les recommandations
 



 

A défaut d’avoir été entendue, l’association appelle la Commission fédérale pour les questions liées aux addictions (CFLA) à orienter la bureaucratie bernoise vers «une légalisation rapide de la vente des produits de réduction des risques et des dommages». Rompue à la lutte contre la prohibition des liquides nicotinés, Helvetic Vape recommande aux professionnels concernés de refuser de suivre les recommandations afin de «forcer l’administration à rendre une décision administrative contestable devant le Tribunal Administratif Fédéral (TAF)».
 
Pour les usagers, à l’instar des liquides nicotinés, la possibilité d’importer des liquides au CBD reste ouverte. Mais «au prix d’une complication inutile et d’un renchérissement inique de l’accès aux produits non taxés et les moins risqués», regrette Helvetic Vape.
 
Philippe Poirson
 
Source: vapingpost.com
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Tunisie - Houssem, le philosophe emprisonné pour un joint raconte la prison
Par mrpolo,
Professeur de philosophie dans un lycée au Centre-Ouest de la Tunisie, Houssem prépare son doctorat en philosophie après avoir réussi son agrégation avec brio en 2014. Durant huit semaines, la loi 52 a éloigné Houssem de ses élèves, de ses recherches et de ses livres. Au cours de l’enquête, les policiers ont confisqué son ordinateur et l’ont endommagé. Une partie de sa thèse y était stockée. Sorti d’une expérience, le moins qu’on puisse dire, traumatisante, le philosophe dénonce la cruauté de la prison. Récit d’un séjour pénitentiaire ordinaire.
 
 
 

Houssem A, 28 ans, est libre. Après deux mois entre la prison de Sidi Bouzid et la prison de Kasserine, il a été acquitté par la justice, le 14 février 2017, dans une affaire de consommation de cannabis. Une mobilisation a suivi son arrestation. Houssem est un des futurs philosophes et penseurs qui se comptent sur les doigts de la main. « L’emprisonner pour un joint est une aberration que la Tunisie payera cher » ont contesté ses professeurs, ses collègues et ses élèves avant sa libération.
 
Professeur de philosophie dans un lycée au Centre-Ouest de la Tunisie, Houssem prépare son doctorat en philosophie après avoir réussi son agrégation avec brio en 2014. Durant huit semaines, la loi 52 a éloigné Houssem de ses élèves, de ses recherches et de ses livres. Au cours de l’enquête, les policiers ont confisqué son ordinateur et l’ont endommagé. Une partie de sa thèse y était stockée. Sorti d’une expérience traumatisante, pour le moins qu’on puisse dire, le philosophe dénonce la cruauté de la prison. Récit d’un séjour pénitentiaire ordinaire.
La prison punit le cannabis et sert d’autres drogues
 

La prison n’est pas isolée de la société comme ils veulent nous faire croire. Elle est son reflet le plus intime. Elle est sa raison la plus profonde et sa conséquence la plus intrinsèque.


 
Ainsi commence le récit Houssem. Visiblement marqué par une expérience éprouvante, Houssem a du mal à se concentrer sur une reconstitution linéaire de son vécu. Il préfère réfléchir à la cruauté de la prison que raconter des faits. Le crâne rasé de force, pour l’humilier et l’avilir, il garde sur son visage rond et pâle, un regard moqueur et fier. Ses yeux vifs contrastent avec un front droit et des lèvres timides. Houssem préfère le silence et la solitude. Durant ses six ans d’étude à Tunis, il n’avait d’autre compagnon que ses livres et ses pensées. Et pourtant, il était aimé et respecté par tout le monde. « Je ne faisais de mal à personne » explique-t-il.
 
 
 
Houssem pose ses grandes mains sur ses larges jambes avant de continuer « la prison est l’épanouissement extrême du sadisme de la société. La volonté de vengeance envers ses marginaux. C’est un lieu qui transforme ses victimes en cas pathologiques difficilement guérissables. La privation de liberté n’est qu’un prétexte territorial qui légitime la violation des droits humains les plus fondamentaux et alimente un commerce lucratif extrêmement hiérarchisé et verrouillé ».
 
Houssem n’a jamais caché sa consommation de cannabis. Depuis son adolescence, dans un quartier de Kasserine, la zatla était son seul refuge comme pour ses copains. « Je fume pour épargner aux autres ma rage et ma colère permanente » se défend Houssem. Sa situation d’intellectuel issu d’un milieu populaire lui donne l’air d’un vagabond sage. Jusqu’à ses 18 ans, Houssem passait sa vie entre l’école et la rue où « il était impossible de différencier les criminels des justiciers ».
 
Après la prison, Houssem est encore plus convaincu de l’injustice et de l’arbitraire du système dans lequel nous vivons. « Ce système est absurde. Il nous punit pour avoir consommé une drogue douce et nous gave, en même temps, d’autres drogues plus dangereuses. En prison, chaque jour, un dealer autorisé [ un gardien ] passe avec un chariot de drogues. Les prisonniers font la queue pour prendre une bouteille d’eau où sera dilué leur dose quotidienne. C’est le moment le plus sacré de la journée. Un silence religieux règne sur toute la prison durant ces quelques minutes ».
 
Durant son incarcération, on a servi Houssem du Temesta. Ce comprimé somnifère est une drogue dangereuse s’il est consommé quotidiennement. Des médecins estiment que son sevrage qui dure trois ans, est parmi les plus durs. « Tous les prisonniers se droguent légalement pour rester sous contrôle. Cela n’empêche pas la violence, la dépression et la répression. Les rapports de force ressemblent à ceux de la jungle : sois le plus fort ou meurs écrasé » se rappelle Houssem, témoin de bagarres sanglantes entre prisonniers où les matons n’interviennent pas. « Au meilleur des cas, ils transportent les blessés et répriment les autres » explique-t-il.
 
En prison, « Impossible de ne pas perdre espoir dans le genre humain »
 
Souffrant de claustrophobie, Houssem a été autorisé par le médecin à sortir de sa cellule plus d’une fois par jour. « Ce petit privilège n’a pas plu à un jeune gardien qui m’a dit que les médecins n’ont pas leur mot à dire dans les prisons. Il a donc décidé de me punir avec l’aide de ses collègues pour avoir insisté pour sortir de ma cellule. Près de dix hommes se sont acharnés sur mon corps à coup de pieds et de poing … Je sens encore des douleurs au niveau du dos et du torse » s’indigne Houssem en montrant les traces de bleus sur sa main gauche.
 
Cette raclée n’a pas été l’unique punition que Houssem a subie durant les deux mois de son incarcération. Le jeune philosophe rebelle était régulièrement jeté au mitard. « Ils m’accusaient de rébellion et de vouloir inciter les autres prisonniers à la désobéissance. En réalité, je ne faisais que dire la vérité à voix haute. j’écrivais des pétitions et des demandes à mes compagnons de cellule. Certains étaient malades, d’autres tabassés ou volés par les matons, d’autres voulaient voir un docteur ou avaient d’autres demandes …
 
Je ne pouvais pas refuser d’aider » explique Houssem. En prison, chaque personne qui ose dénoncer l’injustice est exposé à la punition. « Personne ne doit contester l’autorité de la punition. Tous les moyens deviennent légitimes pour soumettre ta dignité à l’arbitraire du plus fort. Cette autorité, il faut le rappeler, est sacrée grâce à tout un dispositif législatif rétrograde » dénonce Houssem, qui a été ligoté pendant des jours à une barre de fer dans sa cellule. Et d’ajouter :
 

La prison est la première fabrique d’extrémistes et de malades mentaux. Vous ne pouvez pas vivre entre les murs de la prison sans perdre espoir dans le genre humain. Parfois, je pense que les chiens qu’on lâche sur nous sont plus cléments que les hordes de gardiens qui nous contrôlent.


 
Le récit de Houssem est émaillé de silences mais aussi de semblants d’anecdotes qu’il nous livre non sans amertume, « Les prisonniers n’ont le droit qu’à une seule chaîne de télévision ; une chaîne indienne qui diffuse des feuilletons sans sous-titrage. À force de la regarder, les prisonniers parlent couramment le hendi. Une fois, un prisonnier de longue date a écrit une lettre au directeur de la prison en hendi pour lui exprimer sa gratitude de lui avoir donné la chance d’apprendre une nouvelle langue ».
 
 
 
En plus de la torture physique, il existe des méthodes de torture morale. « Dans la salle d’attente, les matons torturent les prisonniers qui manifestent le moindre signe de résistance. Le sol de cette pièce est souvent couvert de sang. Ce n’est pas par hasard que les geôliers l’ont choisi pour accueillir les visiteurs.
 
Le message doit être clair et fort. Les prisonniers ne sont pas isolés dans leur torture. Leurs familles sont autant exposées aux violences et aux traumatismes ». Quelle impression la prison laisse-t-elle ? « On apprend à avoir peur des murs, de son ombre et de ses propres songes. Gare à celui qui cogite en dehors des cadres et de l’ordre établi. Celui qui s’aventure à critiquer le système est neutralisé par les opprimés eux-mêmes. Une fois entre ses murs, il est impossible de vivre dehors. On oublie comment marcher, comment interagir avec autrui et on oublie même comment lever les yeux » conclut Houssem.
 
Source; nawaat.org
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Californie, Oregon... L'euphorique business du cannabis
Par mrpolo,
Depuis novembre 2016, la loi a inclus son usage récréatif dans huit Etats américains où la plante était seulement autorisée pour un usage thérapeutique. Notre reporter est allé enquêter du côté de San Francisco et des montagnes de l'Oregon afin de humer l'ambiance. Tantôt studieuse, tantôt «high», mais toujours fructueuse.
 


Dans l’Ouest américain, des plantations de chanvre de variétés diverses. Alena Paulus


 
 
 
A San Francisco, comme dans toute la Californie, le cannabis à usage thérapeutique était déjà légal depuis 1996. Mais ce 8 novembre 2016, jour de l'élection présidentielle, le «Golden State» s'est prononcé pour une légalisation totale, c'est-à-dire l'autorisation aux majeurs de plus de 21 ans de produire, consommer et vendre (avec une licence) la fleur de cannabis.
 
Malgré le coup de massue que provoque l'arrivée d'un président populiste et de son administration ultraconservatrice, les anti-prohibition ont pu crier victoire. Car la fumette pour le plaisir est maintenant légale; plus besoin de se cacher.
 
La Californie est le cinquième Etat à autoriser la pleine légalisation du cannabis, après le Colorado, l'Oregon, l'Alaska et l'Etat de Washington. Même vote favorable en Arizona, au Nevada et au Massachusetts. D'autres ont approuvé son usage thérapeutique (Arkansas, Floride,Montana et Dakota du Nord). Que l'on ait voté démocrate ou non, il semble que le pays tout entier puisse se voir sous peu doté d'une loi fédérale, c'est-à-dire une légalisation totale sur l'intégralité du territoire des Etats-Unis. La Californie était un enjeu majeur: il s'agit de l'Etat le plus peuplé, dont le PIB est supérieur à celui de la France.
 
C'est en effet dans la région de San Francisco que sont concentrées toutes les grandes entreprises des nouvelles technologies. Une des conséquences néfastes de cette arrivée massive des «tech people», pourtant rapidement adaptés à la «positive attitude», est que leur nombre (100000 en seulement trois ans!) fait grimper les loyers. La population bohème doit quitter la ville, direction Oakland, de l'autre côté de la baie, ou migrer à la campagne.
 
Amy est une survivante de cet esprit hippie freaky à la californienne. La quarantaine avenante, le regard clair, les cheveux blonds en dreadlocks ramassés dans un chignon, sans maquillage, le teint hâlé et une vivacité de baroudeuse, elle exerce dans son domaine de prédilection : le cannabis. Elle sait le planter, le récolter, le trier («trimming»), le cuisiner et le vendre. La vie à San Francisco n'a pas été facile ces dernières années, mais Amy va enfin pouvoir mettre ses projets à exécution: gérer sa propre plantation.
 
Le «weed business» est en route, et son marché est estimé à plusieurs milliards de dollars. En Oregon, la culture du cannabis est légale depuis 2014. Avec Amy, nous allons donc observer de plus près une véritable plantation. Mieux: nous allons nous y intégrer et travailler parmi les «trimmigrants», ces saisonniers dévolus au tri.
 
Entre les mains des trimmers, la plante passera du stade d'arbuste sec et feuillu à celui de fleur de cannabis, verte, orangée ou violette suivant l'espèce, bien lissée et compacte, prête à être empaquetée. Le travail dans ces fermes-plantations est réputé dur, mais lucratif.
Des "hippies with machines guns"
 
Nous quittons la baie de San Francisco dans un van qu'auraient approuvé les Freak Brothers, célèbres personnages de BD. Passé le mont Shasta et ses neiges éternelles, nous arrivons le soir dans les montagnes sauvages de l'Oregon. La ferme est isolée, loin des regards malveillants ou envieux, plantée au milieu d'un cirque de sommets. On y entend à la nuit tombante les hurlements des coyotes. Amy et moi sommes accueillis chaleureusement par Jeff, le propriétaire, âgé d'une quarantaine d'années.
 
En fils de la génération Nirvana, il affiche une immuable «cool attitude» et écoute toujours du gros son. Ses guitares de collection sont accrochées aux murs. Mais il nous montrera aussi un autre arsenal: celui de ses revolvers de poing, fusil à lunette et fusils M16. De quoi dissuader les visiteurs importuns. Question sécurité, on peut aussi faire confiance à Max, un bulldog américain de 50 kilos, tous muscles saillants, qui ne quitte pas son maître.
 
 
 





Jeff touchera des recettes confortables cette saison car la récolte est abondante. © Getty Images


 
Rapidement, la vie chez ces «hippies with machine guns» s'organise autour du travail.Le «trim» est une tâche minutieuse qui se joue au cheveu près. Dans un garage exigu plein de bacs, de gros sacs en plastique, de bocaux et de sachets en papier, les quelques personnes assises, munies de ciseaux, découpent d'un geste rapide et précis tout ce qui pourrait parasiter l'éclat et la rondeur d'une fleur de cannabis.
 
On m'initie à la technique particulière appliquée à la Kush It, qui doit être débarrassée de ses feuilles vert foncé, pour bien laisser apparaître la fleur au vert moussu constellé de taches rouillées. Le coup de ciseaux doit être précis et rapide. Les heures de travail sont au choix de chacun, car c'est au poids que l'on est payé. Une journée normale de trimming est de douze heures... Le tarif standard est de 150 dollars le demi-kilo mais chacun sait qu'il peut gagner jusqu'à 400 dollars par jour s'il est véloce et endurant. Pour les meilleurs, rompus à l'exercice, un tel job saisonnier, qui peut s'étaler sur trois mois, leur permettra de voyager tout le reste de l'année.
 
Autour de moi, une poignée de personnes «trimment» assidûment. Amy commence à bien remplir son sac de têtes impeccablement taillées... Il y a aussi deux «freaks» itinérants arrivés de l'Etat de Washington, d'autres de La Nouvelle-Orléans pour la «weed season» dans l'Ouest, et deux Canadiens venus en Oregon pour apprendre le fonctionnement d'une ferme, afin d'en monter une chez eux dans l'Alberta où la légalisation est aussi en marche.
 
 
 





Une cueillette entièrement effectuée à la main. © Getty Images


 
J'ai de la chance, Amy nous a introduits dans une ferme familiale où l'on est nourris et où l'on peut se doucher dans une vraie salle de bains. Car, un peu partout dans l'Ouest, des «guerilla farms», des fermes tenues par des propriétaires sans scrupules, attirent des saisonniers contraints de vivre dans une plantation sans eau chaude ni électricité, et qui doivent apporter leur propre nourriture.
 
On y «trimme» paraît-il toute la journée à trente personnes sous une tente géante, les pieds dans la boue. Chez Jeff, sous les néons du garage, l'atmosphère est détendue et bon enfant. Ça discute fort et la musique est bonne. C'est le jour de Halloween, et la station de radio WWOZ programme des séries de blues à tomber par terre... C'est juste à ce moment-là que je commence à me demander combien de temps on peut tenir ainsi, à sept personnes qui ne se connaissent pas ou peu, dans ce garage de 12 mètres carrés, douze heures par jour, où les seuls instants de détente consistent à fumer des «spliffs» sous les rayons automnaux du soleil de l'Oregon!
 
Le deuxième matin, à mon réveil, encore sous l'influence de mon dernier joint, je me vois «trimmer» la montagne avec mes ciseaux endiablés... Elle m'apparaît comme une fleur de cannabis géante! On en arrive à perdre un peu certaines notions. Comme celle du temps, par exemple. Un subtil phénomène d'hypnose commence à opérer. Le «trim» est minutieux, répétitif et l'atmosphère chargée en cannabis!
 
Une adaptation est nécessaire, mais, passé les premières 24 heures, plutôt «stupéfiantes», on est amené à réaliser qu'il ne reste d'autre choix que de ranger ses vieilles habitudes, faire confiance au groupe et se laisser aller au «mood» collectif. Bon esprit. «No bullshit!» Le travail doit être pris très au sérieux mais ne jamais oublier d'être relax. Et alors tout roule...
Malgré les gants en plastique, la poussière de cannabis est partout
 
Pour ces Américains, mais aussi ces Canadiens, la musique n'est pas qu'un fond sonore, elle est dans les gènes. L'incroyable collection de rock, blues, jazz et autres sons du patrimoine rythme nos journées. Malgré les gants en plastique, la poussière de cannabis est partout: sur les tables, le sol, sous les ongles, à l'état de poudre ou de résine. Les doigts sont tellement collants qu'il devient impossible d'allumer son spliff de détente: le briquet ne répond plus! Les poignées de porte sont protégées par des manchons en plastique, et le protocole vestimentaire est strict: dans la maison se trouvent des tout-petits, alors pas d'herbe ni de poussière de cannabis à l'intérieur. Pour entrer il faut se déchausser et changer de vêtements.
 
Kathy, la femme de Jeff, qui gère également le lieu, déambule dans le «garden» un bébé posé sur une hanche, un petit à la main. Dans ce grand potager exotique sont plantés (sous surveillance vidéo) la cinquantaine de pieds de cannabis de la ferme, devenus de véritables arbres de 2,50 mètres de hauteur et qui produiront plusieurs kilos de fleurs chacun. Kathy s'inquiète des récentes pluies tombées massivement après une floraison tardive due à la sécheresse.
 
Elle vérifie le séchage des pieds déjà coupés, décortique le travail des trimmers et les conseille. Elle et Jeff, qui n'ont monté cette ferme qu'au printemps dernier, prévoient déjà d'en créer une nouvelle dans les prochains mois, plus au nord. Jeff promène son bulldog de concours. Il m'explique que bientôt les banques vont accepter l'argent de la production du cannabis: la ferme pourra enfin fonctionner comme une vraie entreprise. Car, en attendant une loi à l'échelle fédérale, les banques n'ont pas pris de risques. Jeff n'a pas le choix: il s'en tient au cash, de grosses quantités de cash. Et, bien sûr, il faut pouvoir le protéger.
Les taxes de l'Etat destinées à la recherche et à la prévention des drogues dures
 
Le business est bon. Depuis le 8 novembre, il est possible et légal en Californie d'acheter 28,5 grammes de marijuana pour des activités récréatives. On peut aussi faire pousser six plants, dont la revente est autorisée (avec une licence et une taxation plus douce qu'ailleurs, à 15%). Pour l'Etat de Californie uniquement, on estime à 1 milliard de dollars la recette fiscale annuelle. Une somme destinée à la recherche et à la prévention des drogues dures.
 
Au final, l'herbe vendue dans les magasins officiels coûtera plus cher que celle de la rue, mais elle sera le produit d'un circuit «vertueux», avec des contrôles sanitaires rigoureux et des impératifs légaux qui généreront des bénéfices pour la communauté et créeront des milliers d'emplois.
Amy, comme beaucoup d'autres issus du monde alternatif - militants prolégalisation, écologistes, pacifistes, anciens producteurs plus ou moins légaux -, a bien l'intention de prendre sa part du gâteau, tout en continuant de pratiquer un mode de vie tourné vers le naturel.
 
Ce lifestyle issu de la culture hippie, à contre-courant de la consommation industrielle, faisait partie de ce que l'on appelait jadis « la contreculture » ! Alors, peut-on parler d'un renouveau de cet esprit des sixties et des seventies ? Oui, avec cette nuance que les babas cool d'aujourd'hui ont des armes à feu et le sens des affaires ! Il est curieux, d'ailleurs, de remarquer que c'est dans la région de San Francisco, autrefois haut lieu de cette culture hippie, que s'est installé le bastion des entreprises de haute technologie, la Silicon Valley, dont certains des grands noms se sont revendiqués de cette mouvance des années 1960 !
 
Aujourd'hui, la Californie de la réalité virtuelle, celle de Facebook, Google, Apple, Uber et autres qui continuent de révolutionner nos modes de vie, ne voit aucun inconvénient à soutenir la légalisation du cannabis. Au contraire, Sean Parker, président de Facebook, un des hommes les plus puissants du secteur, aura été l'un des plus gros contributeurs de la promotion de la légalisation.
Dans la ferme, les blagues fusent, la cool attitude règne
 
Alors, le cannabis pourrait-il être la plante du futur ? Certains tirent le signal d'alarme : des études sanitaires montrent que son abus peut aggraver des cas de psychose ou de paranoïa. Dans la ferme, rien de tout ça, pas la moindre trace d'irrationalité. Tout est fait pour que le travail soit performant et la vie commune, agréable. Bizarrement, les journées passent vite.
 
On se concentre sur le travail du tri et de la coupe, stimulé par le gros son soul et rock. Les blagues fusent, la cool attitude règne... On nage dans l'euphorie! Bientôt, ces dizaines de kilos de cannabis de variétés diverses - Kush It, Blueberry, Royal Hawaiian ou Black Bull - seront exposées sur des étagères de boutiques-officines garantissant la qualité du produit, et des spécialistes conseilleront leurs clients sur les vertus des différentes espèces. Ça fait rêver... ou ça inquiète, au choix.
 
Dans le même temps, on s'apprête à libérer des milliers de prisonniers autrefois jugés pour des délits liés à la consommation.Une bonne nouvelle pour le système pénitentiaire américain saturé par le surpeuplement carcéral. De plus, la levée de la prohibition renvoie les organisations mafieuses, de type cartels mexicains, dans les cordes; de ceux-là, on ne comptait plus les victimes.
 
Tant que la Californie était limitée à l'usage thérapeutique, elle restait dans un flou juridique qui laissait les producteurs en situation de vulnérabilité. Un scénario idéal pour les vendettas: on a fini par compter quelques meurtres dans certaines fermes californiennes. Les autorités se devaient d'adopter une attitude plus pragmatique. Le cannabis aux Etats-Unis était autrefois un problème moral, puis il est devenu un problème sociétal. Aujourd'hui, c'est un investissement, tout simplement.
Bientôt la légalisation au Canada
 
Au Canada, où l'on s'attend à une légalisation totale au printemps 2017, l'Etat forme à l'avance des apprentis à la production et au commerce du cannabis. L'argument principal du gouvernement Trudeau étant qu'ainsi les profits échapperont aux mains des criminels. Pour un pays peu peuplé comme le Canada, on estime le marché à plusieurs milliards de dollars par an avec des milliers d'emplois à la clé. Le rêve américain a beau être plus ou moins désenchanté, il va quand même virer un peu psychédélique...
 
Lire aussi.Cannabis: la ruée vers l'or vert
 
Dans mon bunker cannabique, nulle angoisse si ce n'est celle, furtive, de voir surgir sur le terrain, un gros chat type lynx ou cougar ou, pire, un ours affamé. Les craintes de Kathy concernant la mauvaise météo sont infondées : la récolte sera excellente cette année pour une petite exploitation comme celle du couple. Une production parfaitement bio et de très bonne qualité. J'essaie de me débarrasser du pollen qui a envahi mes vêtements, ma peau et mes cheveux.
 
Rien qu'en me curant les ongles j'aurais de quoi invoquer quelques éléphants roses. La vie d'un trimmer n'est pas désagréable, s'il se trouve dans les bons circuits. Jeff me demande si je reviendrai l'année prochaine. N'est-ce pas une expérience qu'on ne fait qu'une fois dans une vie, un peu comme les catacombes de Paris ? Sur les plateaux boisés de l'Oregon, on vit dans l'harmonie, entre réalités pratiques et babas cool... with machine guns ! A quand des fermes à cannabis en France ?
L'usage thérapeutique du cannabis : règles précises
 
Il est légal dans 28 Etats américains, plus la capitale, Washington D.C. L'obtention de son autorisation est plus ou moins aisée selon les différentes législations. Mais, quel que soit l'Etat concerné, un médecin n'est pas habilité à en prescrire. Il ne peut qu'en recommander la consommation. Le patient fera alors la demande d'une carte d'identité de malade traité au cannabis (Medical Marijuana Identification Card). Celle-ci obtenue, il peut alors acheter légalement le produit dans une des officines de sa ville.Dans certains Etats, comme le Kentucky ou le Tennessee, l'usage est limité au traitement de l'épilepsie ou de la sclérose en plaques.
 
La teneur en THC de ce cannabis (l'élément qui fait «planer») y sera très réduite ou inexistante.Dans l'Illinois, le Nouveau-Mexique ou la Californie, par exemple, la tolérance est plus grande quant aux symptômes à traiter: douleurs musculaires, nausées, anxiété ou stress, sans limitation de teneur en THC. Une fois muni de sa carte médicale et de papiers d'identité (car il faut impérativement être majeur pour en bénéficier), on se voit proposer une gamme entière de produits cannabiques. Les maladies souvent réactives à un traitement au cannabis sont le cancer, les douleurs chroniques, articulaires, musculaires, la dépression, le glaucome, les migraines, l'insomnie, les scléroses et les nausées.
 
Chaque malade se voit recommander une espèce adaptée à son cas. Il a toutefois le choix de son produit, mais ne peut acheter que quelques grammes à chaque visite.
 
Lire aussi.Interdire le cannabis freine-t-il son usage?Attention c'est une drogue!
 
Même pour un usage thérapeutique, le cannabis reste interdit aux mineurs car on connaît ses effets délétères sur un cerveau en formation. Les autorités américaines et canadiennes précisent qu'il contient des substances qui peuvent « altérer le fonctionnement du cerveau et du système nerveux, et perturber la concentration, la prise de décision ou le temps de réaction de l'individu ».
 
Conséquence : les capacités motrices sont réduites, notamment dans le cas de conduite d'un véhicule. De plus, le cannabis est aussi susceptible d'accroître l'anxiété, de causer des crises de panique et, dans certains cas, de provoquer hallucinations et paranoïa. Sa consommation ne doit surtout pas avoir lieu en présence d'enfants.
 
Par Gilles Riberolles
 
Source: parismatch.com
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Israël dépénalise officiellement la consommation du cannabis
Par mrpolo,
Des poursuites judiciaires ne seront lancées à l'égard des contrevenants, après la 4è interpellation
 
 
 

Amsterdam flaunts its cannabis cafes and Barcelona its private reefer clubs, but neither the Netherlands nor Spain were among the top eight nations in which teens admitted they had used cannabis in the last 30 days, according to the study

Miguel Schincariol (AFP/File)

 
 
 
Le gouvernement israélien a officiellement approuvé dimanche la dépénalisation de la consommation de cannabis, faisant de l'Etat hébreu, déjà à la pointe de la recherche concernant l'utilisation médicale de la marijuana, le premier pays au Moyen-Orient ou en Afrique à dépénaliser cette substance.
 
Selon la proposition rédigée par les ministères de la Sécurité publique et de la Justice, tout individu interpellé consommant de la marijuana dans un lieu public recevra une amende, et ne fera pas l'objet de poursuite judiciaire.
 
Les personnes commettant cette infraction pour la première fois feront l'objet d'une amende de 270$ (1.000 shekels). L'amende sera doublée lors de la deuxième infraction. Une troisième infraction entraînera une liberté conditionnelle. Des poursuites seront lancées contre le réciviste à la quatrième interpellation.
 
L'argent provenant des amendes sera reversé aux campagnes de sensibilisation antidrogues.
Le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, qui a initié la proposition, a déclaré que "l'approbation du gouvernement est une étape importante sur la façon de mettre en œuvre cette nouvelle politique, qui mettra l'accent sur l'information et le traitement plutôt que la répression".
 


An Israeli agricultural engineer inspects marijuana plants at the BOL (Breath Of Life) Pharma greenhouse in the country's second-largest medical cannabis plantation, near Kfar Pines in northern Israel
Jack Guez (AFP)

 
Un comité interministériel va par ailleurs être créé pour proposer des amendements et des règlements à la réforme ainsi que pour superviser les changements nécessaires à sa mise en œuvre.
 
La présidente du Comité spécial de la Knesset sur la toxicomanie et l'alcoolisme, Tamar Zandberg, du parti de gauche Meretz, a déclaré que "c'est une étape importante, mais ce n'est pas fini. Cette avancée envoie le message important que le million d'Israéliens qui consomment du cannabis ne sont pas des criminels. Nous allons continuer à suivre les détails au sein du comité et veiller à ce que les changements soient mis en œuvre."
 
Israël est déjà un leader dans la recherche sur l'utilisation médicale du cannabis, les producteurs collaborant avec des institutions scientifiques pour effectuer des essais cliniques et développer des souches de cannabis visant à traiter une série de maladies.
L'an dernier, les médecins israéliens ont prescrit du cannabis médical à environ 25.000 patients souffrant de cancer, d'épilepsie, de stress post-traumatique et de maladies dégénératives.
 
Source: i24news.tv
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Le cannabis pendant la grossesse est dangereux pour le foetus
Par mrpolo,
Malgré la tendance croissante à la consommation de cannabis aux États-Unis, les médecins mettent en garde les femmes enceintes contre la substance, car elle pourrait affecter le cerveau du fœtus.
 


Le cannabis pendant la grossesse est dangereux pour le foetus RelaxNews / Yuri_Arcurs/Istock.com


 

Selon les données des Centers for Disease Control and Prevention, plus d'une naissance sur cinq aux États-Unis a lieu dans un État ayant légalisé le cannabis médical pour les adultes et dépénalisé, ou légalisé, l'usage récréatif.
 
Leena Nathan, gynécologue obstétricienne à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), affirme que pour les femmes enceintes, qui utilisent parfois la drogue pour soulager les douleurs typiques de la grossesse, le cannabis pourrait avoir des effets néfastes sur leur futur bébé.
Selon un rapport fédéral publié dans le "Journal of the American Medical Association", 4% des femmes enceintes prises en compte en 2014 déclaraient consommer du cannabis pendant leur grossesse, le chiffre réel étant potentiellement plus élevé.
 
Leena Nathan explique que même si le cannabis permet pour certaines femmes de soulager la douleur et les nausées matinales, surtout au cours du premier trimestre de la grossesse, et qu'il aide à se détendre et à réduire stress et anxiété, la recherche suggère que ses effets sont préjudiciables au fœtus.
 
Gingembre, physiothérapie et acupuncture
 
Pendant la grossesse, le tétrahydrocannabinol (THC), le composant actif du cannabis, peut traverser le placenta et affecter le fœtus, notamment son poids à la naissance et le fonctionnement de son cerveau, réduisant le QI du bébé et sa capacité à l'attention.
Elle conseille également de ne pas manger de produits préparés avec du cannabis, car l'exposition au THC peut alors être plus grande.
 
Pour elle, il convient de traiter les désagréments liés à la grossesse avec des médicaments comme la doxylamine, ou des traitements non médicamenteux tels que la vitamine B6, le gingembre, la physiothérapie ou l'acupuncture.
Pour alléger l'anxiété, elle suggère de commencer par de l'exercice physique, en demandant conseil à son médecin pour choisir l'activité adaptée.
 
Elle souligne également la nécessité de conduire des études supplémentaires pour déterminer les effets du cannabis sur la santé du fœtus, en étudiant notamment la fréquence et la quantité des prises pendant la grossesse. De même, ces futurs travaux devraient permettre de déterminer si la drogue empêche l'allaitement.
En se basant cependant sur l'état actuel de la recherche, Leena Nathan conclut que les femmes enceintes ne devraient pas consommer de cannabis ou d'autres drogues récréatives.
 
Source: ladepeche.fr
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Comment consommer votre cannabis de façon plus sécuritaire?
Par mrpolo,
Alors que le gouvernement Trudeau s'apprête à déposer un projet de loi visant à légaliser la consommation et la possession de cannabis à des fins récréatives, plusieurs experts du milieu de la santé tentent de déterminer les véritables risques qu'encourent les consommateurs de cette drogue.
 


Photo Reuters


 

Plusieurs États américains, ainsi que différents pays, reculent sur leur position – auparavant stricte – en ce qui concerne la consommation récréative de marijuana.
 
Ce vent de changement ne rassure pas tout à fait les scientifiques. Des chercheurs du Collège universitaire de Londres et de King's College, au Royaume-Uni, croient qu'il est maintenant impératif que les autorités médicales réfléchissent à des façons de rendre la consommation de cannabis plus sécuritaire.
En résumé, voici les deux principaux conseils qu'ils tiennent à prodiguer aux utilisateurs:

Ne pas mélanger votre cannabis avec du tabac; Utiliser des vaporisateurs plutôt que des techniques «traditionnelles» pour le fumer.

Le chercheur Amir Englund considère quant à lui que les personnes responsables de la santé doivent s'attaquer à la composition chimique de cette drogue.
En effet, selon The Guardian, le nombre de consommateurs de cannabis sur la planète a doublé au cours des quatre dernières décennies. De plus, en Europe, le nombre d'utilisateurs admis dans des centres spécialisés en raison de leur consommation de cannabis a plus que doublé depuis huit ans.
 
Constat semblable au Canada
 
Un rapport publié en 2016 par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies indique que le nombre d'hospitalisations dues au cannabis a augmenté de 14 à 31 par 100 000 habitants entre 1996 et 2005.
 
Cette augmentation des problèmes de santé liés au «pot» serait liée à sa teneur en THC (tétrahydrocannabinol), la substance qui entraîne une sensation d'euphorie et de bien-être lors de la consommation de cannabis. Or, une teneur plus élevée en THC a été associée à de plus grands risques de psychose.
 
Englund croit avoir trouvé une façon de réduire les dangers du THC. Le cannabidiol (CBD), une autre substance active dans la marijuana, combattrait les effets négatifs du THC, comme les pertes de mémoire et la paranoïa.
 
«Nous sommes très sûrs que des niveaux élevés de THC sont néfastes, mais il semblerait que le CBD protège, dans une certaine mesure, contre les effets du THC», explique le scientifique.
Il compte lancer en 2017 une recherche à plus grande échelle sur le CBD pour en savoir plus sur cette composante chimique de la marijuana.
 
Par Marc-Antoine Turcotte
 
Source: journaldequebec.com
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Le CBD, ce cannabis légal qui fait le buzz en Suisse et qui embête la police
Par mrpolo,
Les ventes de cannabis CBD explosent en Suisse depuis quelques mois. Avec moins de 1% de THC, ce chanvre est totalement légal, mais impossible à distinguer de son cousin, ni à l'oeil, ni au nez. La police se dit embêtée.
 
 
 
 
 
En spray, en liquide pour cigarettes électroniques, en huile ou sous sa forme classique de fleur séchée, le CBD se trouve sous diverses formes et se vend désormais partout en Suisse, sur internet et dans plusieurs kiosques romands.
 
Le CBD ou Cannabidiol est en réalité le nom d'une molécule présente dans le cannabis. Le THC, responsable de l'effet psychotrope de la plante, y est réduit à moins de 1%, rendant cette herbe 100% légale. En contrepartie, le produit est plus riche en CBD. Cette substance provoque une sensation relaxante tout en évitant les effets du THC.
 
Problème: le boom actuel des ventes de ce cannabis légal ne va pas pour autant freiner le commerce illégal d'herbe bourrée de THC. Or, pour la police, il est très difficile de distinguer les deux produits lors d'un contrôle.
 




Vidéo rts: CBD: l'herbe qui fait le buzz

 

"On ne peut pas faire la distinction"
 
L'émission Nouvo a soumis ce test à Olivier Guéniat, commandant de la police neuchâteloise. Ce spécialiste du trafic de stupéfiants confirme sans rougir qu'il est "impossible de dire à l'oeil s'il y a 15%, 10% ou moins de 1% de THC. On ne peut pas faire la distinction non plus au nez."
 
Que se passe-t-il dès lors si un consommateur de CBD se fait contrôler? "Le consommateur devra prouver ce qu'il a acheté." En d'autres termes, il faudra peut-être faire une analyse. Si le niveau de THC dépasse le 1%, il en paiera les frais. "Comme ces analyses sont assez chères, on risque d'être embêtés avec une confusion comme celle-là", anticipe l'expert.
 
Les Etats-Unis auraient déjà mis au point plusieurs tests rapides qui parviennent à faire la différence, mais ces derniers ne sont pas disponibles en Suisse, et surtout, ils ne sont pas infaillibles.
 
Juteux business
 
En attendant, les acteurs de ce nouveau marché se précipitent pour s'imposer dans ce juteux business. Parmi eux, Olivier et Matthias (prénoms d'emprunt) ont ouvert un site web de vente et de livraison de CBD, qu'ils cultivent eux-mêmes.
 
Le premier la distribue sur le marché romand, le second s'occupe de la Suisse alémanique. Aux yeux de la loi, ils ne sont pas des dealers, mais des businessmen en produits agricoles. Ils préfèrent pourtant garder l'anonymat, car le sujet reste encore tabou.
En seulement un mois, leur affaire part très fort, avec plus de 20'000 pots vendus, soit plus de 200'000 francs de chiffre d'affaires, rien que sur la région alémanique.
 
Vertus thérapeutiques
 
Si cette herbe se vend si bien, c'est parce que sur le web, le CBD a plutôt bonne presse. Des dizaines de pages vantent les vertus thérapeutiques de cette molécule.
Selon Sweissmedic, le CBD pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques, anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques.
 
La science commence tout juste à l'étudier, et les premiers résultats sont encourageants, comme le confirme la cheffe du département de toxicologie des HUG, Barbara Broers: "Le CBD a un effet anti-anxieux, antiépileptique. Il peut jouer un rôle dans certaines maladies auto-immunes, et dans le domaine du cancer. Et il calme un peu. (...) Il semble avoir un effet bénéfique assez étonnant".
De plus en plus de sportifs de haut niveau affirment même en consommer, passant sans problème les contrôles anti-dopage.
 
Reste que ce chanvre CBD, aussi légal qu'il soit, est soumis au même impôt que les cigarettes et doit afficher un message de prévention similaire.
Marc Gagliardone/Feriel Mestiri
 
Source: rts.ch
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Quand l'industrie du cannabis sponsorise des surfeurs
Par mrpolo,
Plusieurs surfeurs comme Bruce Irons ou Mason Ho sont sponsorisés par WeedMaps, une application très connue aux Etats-Unis, consacrée à la géolocalisation pour l'achat... d'herbe légale.
 
 
 




Being amongst family, friends, eating good food, surfing and having fun is what it's all about. Weedmaps Hawaii Pipe House experience article and video dropping March 10th
@stab @bruceirons @barcalive @nathanfletcher @weedmaps #wmsurfing #legends #lifestyle
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L'Allemagne va cultiver son propre cannabis
Par mrpolo,
Le gouvernement allemand a donné son accord pour entamer la production de son propre cannabis à usage thérapeutique, a annoncé vendredi l'Agence du cannabis de l'Institut fédéral allemand pour les Médicaments et les Appareils Médicaux (BfArM).
 


© anp.


 
Les premières récoltes sont attendues pour 2019.
 
Une nouvelle loi élaborée par le ministre allemand de la Santé Hermann Groehe permet l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques pour les patients souffrant de pathologies graves - cancers, épilepsie, sclérose en plaque - et ne pouvant bénéficier de thérapies alternatives. Les frais sont pris en charge par les caisses d'assurance maladie.
 
Douleur chronique
Avant l'entrée en vigueur de la loi, 1.000 patients ont obtenu une permission spéciale afin d'utiliser le cannabis pour traiter une douleur chronique. Seuls 365 kilos de cannabis étaient nécessaires pour ce groupe de personnes mais les médecins s'attendent à une augmentation du nombre de traitements à l'aide de cannabis thérapeutique après ce feu vert législatif.
 
Source: 7sur7.be
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Conduire après avoir fumé du cannabis: Les risques - Une vidéo Auto Plus
Par mrpolo,
Comme chaque semaine, dans la Minute Anti-PV, Pascale Gétin, notre spécialiste du droit routier, répond à vos questions.
 
 
 
Aujourd’hui, il est question de contrôle routier et de stupéfiants. Kevin se demande si lors d'un contrôle routier, les forces de l'ordre peuvent déceler le joint qu'il a fumé la veille. Réponse : oui !
 




 
Source: news.autoplus.fr
 
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