Cannabis thérapeutique : l’Allemagne avance, la France recule
Par mrpolo, dans Thérapeutique,

L’Allemagne vient de légiférer sur le cannabis thérapeutique : les malades souffrant de cancer ou de sclérose en plaques peuvent désormais s’en procurer en pharmacie, sur ordonnance, et se faire rembourser leur traitement. En France, à l’inverse, la situation reste bloquée : après avoir autorisé un médicament à base de cannabis en 2014, le Sativex, le gouvernement semble faire marche arrière… Les « patients », en attendant, se tournent vers le système D.
 
 
 

Depuis le mois de mars 2017 en Allemagne, une loi autorise l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Elle ne concerne que certains malades, souffrant de douleurs chroniques ou atteints de maladies graves comme le cancer et la sclérose en plaques : ils peuvent désormais, munis d’une ordonnance, se procurer en pharmacie des fleurs et des feuilles séchées, des médicaments à base de cannabis comme le Sativex, ainsi que des cannabinoïdes synthétiques (Dronabinol et Nabilone).

Les frais sont pris en charge par les caisses d’assurance maladie et une agence publique chargée de gérer la culture du cannabis médical doit être créée. « Dans le domaine médical, on n’emploie pas les mêmes variétés que pour une consommation récréative », explique Bertrand Rambaud, président de l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM) : en effet, on recherche des variétés qui contiennent plus de cannabidiol (CBD) et moins de tétrahydrocannabinol (THC), ce dernier étant bien plus psychoactif que le premier.
 
Un patient autorisé à cultiver du cannabis

Cette nouvelle loi allemande fait suite à un précédent : l’autorisation exceptionnelle accordée en septembre 2016 à un patient allemand atteint de sclérose en plaques et qui cultivait lui-même du cannabis. L’autorisation, valide jusqu’au 30 juin 2017, ne sera pas prolongée : ce patient pourra en effet désormais se procurer la plante en pharmacie.

Rappelons qu’en Allemagne la possession de cannabis reste interdite, même si la détention de petites doses est tolérée, les quantités acceptées variant suivant les régions.
 
Le Sativex n’est toujours pas disponible en France

Alors qu’en Allemagne, une telle loi a été adoptée à l’unanimité, la situation du cannabis thérapeutique en France en reste toujours au statu quo. Les malades avaient pourtant bon espoir lorsque le Sativex, médicament à base d’extraits de cannabis, a reçu en 2014 une AMM (autorisation de mise sur le marché). Rappelons que le Sativex est indiqué pour pallier les troubles de spasticité (incapacité à marcher, à prendre des objets, etc.) modérés à sévères chez les patients atteints de sclérose en plaques.

Ce médicament, que l’on vaporise sous la langue, est disponible en Grande-Bretagne, en Espagne, en Allemagne, au Canada, au Danemark, en Norvège, en Israël, en Autriche, en Pologne, en Suède, en Italie ou encore en Finlande.

Trois ans après l’AMM, le Sativex n’est toujours pas disponible dans nos pharmacies, car les autorités françaises n’ont pas accepté le prix proposé par Almirall, le laboratoire fabricant. Un prix pourtant inférieur à celui pratiqué dans les autres pays européens!

Et l’on risque d’en rester là. « L’État français a classé le Sativex dans la catégorie 5 du Service médical rendu, ce qui montre clairement qu’il n’a pas la volonté de le rendre disponible », lâche amèrement Bertrand Rambaud, président de l’UFCM.

En effet, la catégorie 5 du Service médical regroupe les médicaments considérés comme « n’apportant pas d’amélioration dans le traitement des symptômes ». « Nous souffrons d’un positionnement moral et idéologique face au cannabis, seulement vu comme une drogue et pas comme une plante médicinale », déplore Bertrand Rambaud.
 
Le cannabis soulage les symptômes de la sclérose en plaques

Plusieurs études sur le Sativex sont pourtant très positives. L’une des plus récentes (publiée en 2016 dans la revue European Neurology par le Pr Patrick Vermersch de l’université de Lille) a porté sur 433 malades de sclérose en plaques : en majorité, ces derniers ont vu diminuer la spasticité, les spasmes, la fatigue, la douleur et les problèmes de sommeil au bout de trois mois de prise de Sativex.

Pour les malades français, reste donc le système D : se faire prescrire du cannabis par un médecin puis passer la frontière pour aller en acheter en pharmacie, dans des pays qui, comme les Pays-Bas, ont mis en place une filière de cannabis thérapeutique. La situation est donc compliquée, et les patients doivent payer le traitement de leur poche.

L’UFCM, association administrée par des malades et autant de professionnels de santé, accompagne les malades dans cette démarche grâce à des médecins qui connaissent bien les effets du cannabis médical et les interactions avec les autres traitements. L’exemple de notre voisin allemand pourra-t-il aider à débloquer le statu quo français ? Les médecins du conseil scientifique de l’UNISEP (Union associative pour lutter contre la sclérose en plaques) continuent en tous cas de réclamer le Sativex aux autorités françaises.

Par Adeline Gadenne

Source: plantes-et-sante.fr
0 commentaire En savoir plus… ›
IACM-Bulletin du 10 Mars 2017
Par mrpolo,
IACM-Bulletin du 10 Mars 2017
 


IACM: Conférence des Cannabinoïdes 2017 - Appel aux descriptions des présentations et aux inscriptions En bref Un coup d'œil sur le passé

 
IACM: Conférence des Cannabinoïdes 2017 - Appel aux descriptions des présentations et aux inscriptions
 
Le Conseil d'Administration de l'IACM vous invite à la Conférence des Cannabinoïdes et à présenter vos recherches. Elle se tiendra les 29 et 30 septembre 2017 à Cologne, en Allemagne. Le site Web de la conférence avec le programme préliminaire est en ligne dès maintenant pour la soumission des descriptions des présentations et des inscriptions des participants. Les dates limites pour les présentations orales sont le 31 mai 2017 et le 31 juillet 2017 pour les descriptions des présentations. Veuillez trouver ici les sponsors de la réunion à venir.
 
Si vous souhaitez parrainer la conférence, veuillez contacter l'IACM en envoyant un courriel à info@cannabis-med.org.
Date: 29-30 Septembre 2017
Localisation: Maritim Hotel, Cologne, Allemagne
 
Des frais d'inscription réduits sont disponibles jusqu'au 31 Juillet 2017. Ne manquez pas la principale conférence sur le cannabis et les cannabinoïdes en médecine! Au cours de la Conférence, l'IACM honorera quatre personnes pour des accomplissements spéciaux concernant la réintroduction du cannabis et des cannabinoïdes en tant que médicament. Il y a un prix pour la recherche fondamentale (Ester Fride Award), pour la recherche clinique, pour les jeunes chercheurs et un prix spécial. Le Comité des prix de l'IACM élira les lauréats. Chaque prix est associé à un prix de 500 EURos. Au cours de la Conférence, l'IACM tiendra son Assemblée Générale et élira les nouveaux membres du Conseil d'Administration et un nouveau Président/Présidente.
 
En bref
 
Science/Homme: Les patients préfèrent le cannabis aux opioïdes
Dans un sondage auprès de 271 patients canadiens qui ont reçu du cannabis à des fins médicales, le cannabis a souvent remplacé d'autres médicaments (63%), en particulier les opioïdes pharmaceutiques (30%), les benzodiazépines (16%) et les antidépresseurs (12%). Les patients ont également déclaré avoir substitué l'alcool (25%) et les cigarettes / tabac (12%) avec le cannabis.
Université de Colombie-Britannique, Okanagan, Canada.
Lucas P, Walsh Z. Int J Drug Policy. 2017;42:30-35
 
Allemagne: Une formation médicale pour les médecins sur l'usage médical du cannabis et des cannabinoïdes
Le 13 mai, l'Association Allemande pour le Cannabis comme Médicament en collaboration avec l'Association médicale de Hessen et la ville de Francfort organisent une conférence pour éduquer les médecins et autres professionnels de la santé sur l'utilisation médicale du cannabis et des cannabinoïdes.
Cannabis et Cannabinoïdes en Médecine
 
Hollande: La chambre basse du parlement a adopté un projet de loi qui permet la culture du cannabis
La chambre basse du parlement néerlandais a adopté le 21 février par 77 à 72 un projet de loi pour dépénaliser la culture du cannabis aux Pays-Bas. Le projet de loi doit encore être adopté par le Sénat. Le cannabis est disponible dans les « coffeeshops » pour usage personnel, mais la réelle production pour approvisionner ces magasins est illégale. En conséquence, les détaillants doivent s'ouvrir à des poursuites potentielles en cultivant leur propre cannabis ou en l'achetant auprès de réseaux criminels.
UPI du 21 Février 2017
 
Allemagne: Présentation de l'agence pour le cannabis
Le 3 mars, le Ministère Fédéral de la Santé a présenté des plans détaillés pour la nouvelle agence de cannabis qui superviserait la culture du cannabis et la production ultérieure pour être utilisée en médecine, conformément à une nouvelle loi approuvée par le Bundestag en Janvier et qui devrait entrer en vigueur mi-Mars 2017.
British Medical Journal du 8 Février 2017
Pharmazeutische Zeitung du 3 Mars 2017
 
Science/Homme: L'utilisation du cannabis n'est pas associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires
Dans une étude menée auprès de 5113 adultes âgés de 18 à 30 ans au départ (1985-1986) de l'étude Développement des Risques Coronariens chez les jeunes adultes, suivis pendant plus de 25 ans, le cannabis n'a pas été associé à un risque accru d'événements cardiovasculaires. Comparé à l'absence de consommation de cannabis, la consommation cumulative tout au long de la vie et la consommation récente de cannabis n'ont montré aucune association avec des incidents de maladies cardiovasculaires, un accident vasculaire cérébral, une maladie coronarienne ou une mortalité due à des maladies cardiovasculaires.
Institut National du Cœur, des Poumons et du Sang, Bethesda, États-Unis.
Reis JP, et al. Am J Public Health. 2017 16 Fév :e1-e6 [in press]
 
Danemark: Plus de 80% des Danois soutiennent l'utilisation du cannabis à des fins médicinales
Plus de 80% des Danois sont favorables à la légalisation de l'usage médical du cannabis, a révélé un nouveau sondage, ce qui augmente les chances qu'un projet pilote prévu pour l'année prochaine qui entraînera la fin de la prohibition. Le Danemark prévoit, à partir du 1er Janvier de l'année prochaine, lancer un essai de quatre ans qui permettra à un «groupe de patients défini» d'être traité avec du cannabis médical, après qu'un accord ait été conclu au Parlement Danois en Novembre dernier.
The Local du 27 Février 2017
 
Science/Animal: Les acides gras oméga-3 augmentent les récepteurs CB1 et réduisent la croissance du cancer du côlon
Dans une étude sur des souris, les acides gras oméga-3 diététiques ont inhibé de façon significative la croissance intestinale du polype, corrélée avec l'induction de l'expression du récepteur CB1.
Institut National de Gastroentérologie "S. de Bellis", Hôpital de Recherche, Bari, Italie.
Notarnicola M, et al. Int J Mol Sci. 2017;18(3).
 
Science/Homme: Les symptômes de sevrage prolongés chez les jeunes consommateurs de cannabis atteints de maladies psychiatriques
Chez 50 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, les symptômes de sevrage après cessation du cannabis dépendaient des maladies psychiatriques. Ceux qui n'avaient pas de diagnostic psychiatrique avaient la sévérité des symptômes de sevrage considérablement réduite au cours de la première semaine d'abstinence et avaient une durée plus courte de sevrage au cannabis.
Département de Psychiatrie, Hôpital Général du Massachusetts et l’École Médicale d’Harvard, Boston, États-Unis.
Schuster RM, et al. Prev Med. 2017 Feb 24. [in press]
 
Science/Animal: Le CBD a amélioré la cognition chez un modèle schizophrène de rat
En utilisant un modèle schizophrène de rat, les chercheurs ont examiné l'effet du traitement chronique de CBD sur la cognition et l'interaction sociale. Le traitement au CBD a amélioré de manière significative la reconnaissance, la mémoire de travail et les déficits d'interaction sociale dans ce modèle. Les auteurs ont écrit que «ces nouveaux résultats présentent des implications intéressantes pour l'utilisation potentielle de CBD dans le traitement des déficits cognitifs et du retrait social de la schizophrénie».
Faculté des Sciences, de Médecine et de Santé, et l’Institut de Recherche Médicale et de Santé d’Illawarra, Université de Wollongong, Australie.
Osborne AL, et al. Neuropsychopharmacology. 2017 23 Fév [in press]
 
Science/Homme: Une haute capacité académique réduit le risque de tabagisme, mais augmente le risque de consommation de cannabis chez les adolescents
Dans une étude portant sur 6059 enfants, suivis de 11 à 20 ans, les aptitudes académiques élevées à l'âge de 11 ans étaient associées à un risque réduit de fumer du tabac, mais associées à un risque accru de consommer régulièrement de l'alcool et du cannabis. Ces associations ont persisté en début d'âge adulte.
École Médicale UCL, Londres, Royaume-Uni.
Williams J, et al. BMJ Open. 2017;7(2):e012989.
 
Science/Animal: L'influence dose-dépendante du THC sur l'absorption de glucose dans le cerveau
Le THC a influencé l'absorption de glucose dans le cerveau des rats. Un taux bas de THC dans le sang de <1 ng/mL correspondait à une augmentation de la consommation de glucose (6-30%), alors qu’un taux de THC sanguin> 10 ng/mL coïncidait avec une diminution de l'absorption de glucose (-2 à -22%). Il y avait des différences entre les différentes régions du cerveau.
Centre Médical Universitaire de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence, Allemagne.
Miederer I, et al. Neuropharmacology. 2017;117:273-281.
 
Science/Animal: L'activation du récepteur CB2 réduit l'inflammation cutanée
Un agoniste synthétique du récepteur CB2 a inhibé l'inflammation dans un modèle de dermatite de souris en bloquant l'activité de l'endocannabinoïde 2-AG.
SHIONOGI & Co, Osaka, Japon.
Haruna T, et al. Pharmacology. 2017;99(5-6):259-267.
 
Science/Homme: Pas d'association entre consommation de cannabis et dépression
Dans une étude longitudinale portant sur 2 348 patients atteints de troubles dépressifs majeurs, le taux de consommation de cannabis était associé à un nombre significativement plus élevé de symptômes dépressifs lors du suivi. Cependant, après ajustement des facteurs de confusion de base, aucune association n'a été trouvée entre l'usage de cannabis et la suicidalité, la fonctionnalité et la qualité de vie. Les auteurs ont conclu que «nombre des associations entre l'utilisation du cannabis et les comportements plus sévères des troubles dépressifs majeurs ne semblent pas être attribuées à l'usage du cannabis lui-même mais à des facteurs
sociodémographiques et cliniques associés».
Université d'Ariel, Israël.
Feingold D, et al. Psychiatry Res. 2017;251:225-234.
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
IACM: Organismes partenaires sélectionnés et coopération pédagogique avec le ICE Australie: Le parlement légalise l'usage médical du cannabis Canada: Une cour fédérale stipule que les patients peuvent continuer à faire pousser leur propre cannabis Science/Homme: Plusieurs études indiquent les effets bénéfiques à long terme du spray Sativex

 
Source: cannabis-med.org
0 commentaire En savoir plus… ›
Aux Etats-Unis, du cannabis pour le troisième âge
Par mrpolo,
A New York, dans le Bronx, un home pour personnes âgées permet à ses résidents de recourir au cannabis pour soulager certains maux. Rencontre avec le Docteur Zachary Palace, responsable du projet pilote
 


Dans sa chambre, Marcia Dunetz, 80 ans, montre le petit coffre-fort où elle stocke son cannabis en gélules. Elle en conserve toujours la clé autour du cou.

© Kate Glicksberg

 

Ce jour-là, le fleuve est déchaîné. L’Hudson moutonne. Une voiture nous attend à côté du quai. On parcourt quelques centaines de mètres dans ce quartier perché de Riverdale, en plein Bronx, et on l’aperçoit déjà, majestueuse. La Hebrew Home, immense structure en briques, se dresse devant nous. «Vous verrez, il y a des contrôles de sécurité à l’entrée», nous avait prévenues Wendy Steinberg, la directrice de la communication. «C’est parce que nous accueillons aussi des résidents victimes de maltraitance. Nous sommes le premier home pour personnes âgées des Etats-Unis à le faire».
 
La Hebrew Home, avec vue plongeante sur l’Hudson, qui fête cette année son centenaire, se distingue aussi pour autre chose: son programme pilote de cannabis thérapeutique. Ruth Brunn, 98 ans, fait partie des rares bénéficiaires. Ce jour-là, elle n’était pas assez bien pour nous recevoir. Atteinte de neuropathie, en chaise roulante, elle a depuis peu un nouveau geste quotidien: avaler une gélule verte remplie d’huile de cannabis, avec de l’eau vitaminée. «Je ne me sens pas défoncée. Tout ce que je sais, c’est que je me sens mieux quand je prends ça», expliquait-elle récemment au New York Times.
 
Stocker de manière sécurisée
 
C’est le Dr Zachary Palace, spécialiste en gériatrie, qui dirige le programme. On le retrouve dans son petit bureau, orné de plantes assoiffées. «Nous avons débuté en octobre avec 3 de nos 850 résidents, nous en sommes maintenant à six et nous aurons peut-être 40 à 50 patients d’ici la fin de l’année», explique-t-il.
 
Il détaille le processus: «Nous évaluons d’abord quels patients répondent aux critères pour bénéficier de cannabis médical selon le règlement de l’Etat de New York. S’ils sont d’accord, nous leur fournissons une attestation et ils doivent se faire inscrire dans un registre online. C’est à eux de se procurer leurs doses dans un dispensaire spécialisé, ils doivent les stocker de manière sécurisée dans leur chambre, qui est leur espace privé, et se les administrer eux-mêmes».
 
A aucun moment une infirmière ou un médecin n’intervient. Pour des raisons légales. Interdite au niveau fédéral, la consommation de marijuana est autorisée dans 29 Etats américains, dont celui de New York, pour un usage strictement médical. «Dans d’autres homes, qui reçoivent des fonds fédéraux, c’est un peu la politique du «Je ne demande pas, je ne sais pas».
 
Nous, nous l’assumons et nous en parlons, car nous avons trouvé une solution qui se tient sur le plan légal. Nous avons toujours cherché à agir contre la surmédication, à faire baisser le nombre de médicaments administrés dont les effets peuvent parfois s’annuler entre eux. Le cannabis peut être une solution», glisse celui qu’un collègue médecin vient familièrement d’appeler «Z».
 
Un sujet qui reste tabou
 
Zachary Palace parle donc cannabis avec ses patients, les conseille, peut réévaluer le dosage ou leur rappeler de ne pas oublier leur dose quotidienne, mais n’est pas censé manipuler le produit. «Alors même que nos infirmières interviennent parfois pour administrer de la simple vitamine C!
 
Mais c’est comme ça. Et je dois admettre que je trouve assez amusant de devoir s’adapter à certaines situations comme celle-ci», glisse-t-il l’air malicieux, après s’être intéressé au contexte légal suisse. Dans sa chambre, Marcia Dunetz, 80 ans, montre à la photographe son petit coffre-fort où elle stocke son cannabis en gélules. Elle en conserve toujours la clé autour du cou.
 






Le Dr Zachary Palace, spécialiste en gériatrie, qui dirige le programme pilote, et sa patiente Marcia Dunetz. Kate Glicksberg


 
 
 
Le cannabis pour les plus de 65 ans est encore un sujet tabou. Aux Etats-Unis, sa consommation est en augmentation chez les personnes âgées, mais peu d’études permettent de déterminer son impact précis sur cette catégorie de la population, relève Igor Grant, directeur du Centre pour la recherche du cannabis médicinal de l’Université de Californie, San Diego.
 
«On sait que le cannabis est bien toléré, à faibles doses, sur des individus sains ou qui souffrent de douleurs chroniques ou de sclérose en plaques, probablement comme d’autres médicaments qui peuvent avoir des effets sédatifs ou psychotropes. Mais chez des personnes plus âgées, le cannabis peut aussi empirer leur état, et par exemple augmenter la confusion ou la désorientation», commente-t-il.
 
Un rapport publié début janvier par un comité de 17 scientifiques de l’Académie américaine des sciences, qui a analysé plus de 10 000 études, confirme que des incertitudes sur les effets thérapeutiques du cannabis subsistent, tout en relevant certains bienfaits. Comme par exemple contre les nausées et vomissements provoqués par les chimiothérapies.
 
Elle a pu renoncer à la morphine
 
Zachary Palace est, lui, en tout cas très satisfait des premiers résultats constatés au sein de la Hebrew Home après quelques mois d’essais. Le cannabis stimule l’appétit, permet de lutter contre l’insomnie et de réduire des inflammations. Il est surtout capable de soulager certaines pathologies liées à l’âge, à tel point que des patients, comme Ruth Brunn, ont pu renoncer à la morphine, qui peut provoquer des problèmes respiratoires ou constiper. «C’est plutôt une bonne chose. Nous n’avons à ce stade constaté aucun problème».
 
Aucun problème, vraiment? Il rectifie: «Une patiente atteinte de Parkinson se plaignait au début d’étourderies. Nous lui avons conseillé d’arrêter, mais elle voulait continuer, alors même qu’elle était au début un peu hésitante à cause des préjugés qui circulent sur le cannabis. Nous avons juste rééquilibré son dosage et tout va bien maintenant». Cette patiente, c’est Marcia Dunetz, avec sa petite clé autour du cou. Il cite aussi le cas du seul homme qui participe au projet pilote: «C’était quelqu’un de solitaire et de plutôt renfrogné, qui restait souvent dans sa chambre. Il arrive maintenant plus facilement à interagir avec les gens»
 
Le gériatre tient à louer le caractère «visionnaire» de Daniel Reingold, le président de RiverSpring Health, qui gère le Hebrew Home. «C’est quelqu’un d’inventif, qui cherche toujours des solutions pour améliorer la vie des personnes âgées. Quand il avait lancé l’idée d’un voyage de deux semaines en Israël pour une dizaine de patients de 85 ans et plus, personne n’y croyait tellement ça paraissait compliqué. Mais on l’a fait, et c’était extraordinaire!».
 
Du thé au cannabis pour son père
 
Le cannabis, Daniel Reingold en a vu les effets directs sur son père, décédé d’un cancer en 1999. Il lui faisait bouillir du cannabis qu’il mélangeait à son thé. Son père avait ainsi retrouvé l’appétit et la joie de vivre. Quand Daniel Reingold a lancé l’idée du programme pilote devant le comité directeur du home, personne n’a trouvé à y redire. Il fallait ensuite juste trouver la solution sur le plan légal: autoriser, encourager, surveiller, mais sans impliquer le personnel soignant.
 
A Riverdale, le cannabis est pris en gélules ou sous forme de gouttes à mettre sous la langue. Pas de vaporisateur. Zachary Palace: «Nous avons une politique anti-fumée stricte, même les cigarettes électroniques sont interdites, alors les vaporisateurs forcément aussi». Le cannabis à usage médical n’est pris en charge ni par Medicare, pour les plus de 65 ans, ni par Medicaid, qui vient en aide aux défavorisés. Les patients et leurs familles ont donc à débourser environ 200 dollars par mois.
 
Dans l’Etat de New York, le cannabis médical peut notamment être prescrit pour les cas graves de neuropathie, de sclérose en plaque, d’épilepsie, de cancer, de sida ou de Parkinson. Les patients qui souffrent d’Alzheimer par contre ne peuvent pas encore en bénéficier. Pour quels patients serait-il particulièrement contre-indiqué? Zachary Palace: «J’évite par exemple de le proposer à des résidents qui ont déjà souvent tendance à tomber. Ou ceux qui souffrent de confusion mentale».
 
Il le ferait pour ses parents
 
Le jour de l’élection de Donald Trump, le 8 novembre, cinq Etats (Arizona, Californie, Maine, Massachusetts et Nevada) se sont prononcés sur l’autorisation du cannabis à des fins récréatives. Tous ont dit oui, sauf l’Arizona. Ces Etats viennent s’ajouter au Colorado, à l’Oregon, à l’Etat de Washington et à l’Alaska, qui avaient déjà étendu la légalisation de la marijuana au-delà du seul usage médical.
 
Ce jour-là, l’autorisation du cannabis thérapeutique a aussi été validée dans quatre nouveaux Etats (Arkansas, Dakota du Nord, Floride et Montana) portant le total à 29. Malgré son interdiction au niveau fédéral, le marché du cannabis est très lucratif aux Etats-Unis. Selon ArcView Market Research, il a engendré un chiffre d’affaires de 6,9 milliards de dollars en 2016, 30% de plus qu’en 2015, et pourrait représenter 21,6 milliards de dollars d’ici 2021.
 
La Hebrew Home de Riverdale s’est notamment inspirée de la pratique en Israël, qui encourage depuis dix ans déjà le recours au cannabis thérapeutique. Zachary Palace doit abréger la discussion. Des patients l’attendent. Encore juste une dernière question: prescrirait-il le cannabis à ses propres parents en cas de maladie? «Oui, sans aucun doute», assure-t-il en se levant.
Dehors, le vent ne s’est pas calmé. L’Hudson moutonne toujours.
 
Source: letemps.ch
0 commentaire En savoir plus… ›
Apparemment, le meilleur moyen de prendre du cannabis... c'est par le cul
Par mrpolo,
En tout cas, dans le cadre d'une approche thérapeutique et pour bénéficier des effets d'apaisement de la douleur.
 
 
 
 
 
Mikhail Kogan de l'université George Washington a jeté un pavé dans la marre cette semaine à l'occasion d'une interview avec le journal canadien National Post au sujet de la prochaine légalisation du cannabis dans ce pays. En effet, ce médecin a révélé que la meilleure manière de consommer de la marijuana thérapeutique n'est pas de la fumer ou de la manger, mais plutôt de se la mettre dans le derrière sous forme de suppositoire.
 
 
"La voie rectale est préférable, du fait du volume d'absorption. On peut en prendre une quantité bien plus importante et l'absorption se fait beaucoup mieux."
 

Il explique également que fumer du cannabis est aussi nocif pour nos poumons que la nicotine. Il concède toutefois que "tout le monde n'est pas emballé par ce mode d'administration". On comprend pourquoi...
 
En même temps, si on oublie l'aspect désagréable de se mettre un suppo dans le derrière, les bénéfices de ce mode d'administration pour les personnes malades sont indéniables.
D'après Pamela Hadfield, cofondatrice de HelloMD, un service de médecins à la demande proposant des ordonnances de cannabis aux États-Unis, les suppositoires sont tout simplement l'un des meilleurs choix en termes d'administration pour les patients aujourd'hui.
 
 
"L'effet de l'inhalation est estimé à 10 et 25 % d'efficacité. L'ingestion sous la forme comestible a une efficacité supposée de 20 % [...]. L'efficacité des suppositoires est quant à elle estimée à 70 %, et leur effet est prévisible à chaque utilisation."
 

Sans oublier que l'effet des suppositoires ne prend que 10 à 15 minutes à arriver et peut durer entre 4 et 8 heures, et l'utilisateur n'est pas "défoncé".
 
S'ils n'ont pas encore débarqué sur le marché américain dans son ensemble, des suppositoires vaginaux au cannabis existent en Californie et au Colorado pour les femmes qui souffrent de crampes liées à leurs menstruations.
 
Il s'agit de suppositoires spéciaux, pensés, conçus et fabriqués dans un but thérapeutique, principalement d'atténuation de la douleur. Dans tous les cas, l'avis d'un médecin est nécessaire avant d'employer un médicament, même s'il est au cannabis...
 
 
 
Source: konbini.com
 
Une technique que nous avions approfondie sur Cannaweed dès 2008
3 commentaires En savoir plus… ›
Faut-il légaliser le cannabis ? Au Colorado, un pactole pour les écoles
Par mrpolo,
Notre journal poursuit sa série de dossiers sur les grands enjeux de la campagne et les préoccupations des Français. Aujourd'hui, la proposition de légalisation du cannabis assumées par certains candidats. Petit tour au Colorado (Etats-Unis) où l'usage est autorisé.
 
 
 

Denver (Etats-Unis), le 21 mai 2016. Le Colorado est l'un de Etats américains autorisant l'usage du cannabis.



(AFP/JASON CONNOLLY.)


 
 
 
Dans le Colorado, l'amendement 64 fait beaucoup parler de lui, car il a permis de légaliser l'usage récréatif du cannabis. « 54 % des habitants ont voté pour cet amendement, rappelle Henny Lasley, présidente de l'association anticannabis Smart Colorado. C'est une majorité, donc on doit l'accepter. »
 
Aux Etats-Unis, si la consommation de cannabis reste interdite au niveau fédéral, de nombreux Etats ont assoupli leur législation depuis le début des années 2000. Près de la moitié d'entre eux autorise l'usage du cannabis à titre médical, et huit à titre récréatif. Parmi eux, le Colorado (2012), suivi en novembre dernier par la Californie, le Nevada, le Maine et le Massachusetts. Mais pour certains, la loi n'est pas encore parfaite.
 
« On peut consommer du cannabis chez soi ou à l'hôtel, explique Jeremy Bamford, créateur du site Internet PotGuide, le TripAdvisor du cannabis. Mais dans les hôtels, il est interdit de fumer, même une cigarette, détaille-t-il. Donc les touristes consomment le cannabis dans la rue, ce qui est illégal. »
 

Malgré certaines réserves qui persistent encore aujourd'hui, « la plus grosse crainte des anticannabis ne s'est pas vérifiée, lance Jeremy Bamfort. Les adolescents ne consomment pas plus de cannabis ».
 
Selon une étude du gouvernement du Colorado, en 2015, soit un an après la légalisation, 21 % des jeunes ont consommé du cannabis dans les trente derniers jours, contre 25 % en 2009. Et les aspects positifs de la légalisation ont même tendance à l'emporter.
Le cannabis finance des bourses, aide les SDF...
« Comme on court-circuite le marché illégal, c'est aussi une aubaine financière incroyable », ajoute-t-il. Le commerce légal de cannabis a rapporté 5,4 Mds$ (4,8 Mds€) aux Etats-Unis. Au Colorado, l'Etat conserve cet argent pour financer des services publics, comme la rénovation des écoles. Et d'autres initiatives ont vu le jour. Dans le comté d'Adams, l'argent a permis de financer 50 bourses scolaires, ou encore à Aurora, la municipalité a décidé d'utiliser cet argent pour aider les sans-abri.
 
« On va dédier 4,5 M$ (4,2 M€) sur trois ans aux SDF, raconte Bob Roth, conseiller municipal d'Aurora. Les opposants à la légalisation du cannabis ont un discours plus modéré aujourd'hui. Ils réalisent que l'argent du cannabis peut permettre de faire de bonnes actions. »
 

QUESTION DU JOUR:




Etes-vous favorable à la légalisation du cannabis ?

 
De notre correspondante Chloé Cohen à New York
Source: Le Parisien.fr
1 commentaire En savoir plus… ›
Gaspard Koenig sur la route du cannabis
Par mrpolo,
VIDÉO. L'écrivain poursuit sa série sur les aventuriers de la liberté et nous emmène dans l'État du Colorado, qui a légalisé l'usage de la marijuana.
 





 

À Denver, la vente de cannabis à des fins "récréatives" est désormais autorisée.
 
Dans le salon professionnel agricole, cultivateurs, vendeurs, sous-traitants et ingénieurs agronomes se bousculent pour évaluer les dernières récoltes, découvrir les innovations techniques et anticiper les attentes des consommateurs. Les visiteurs, qui ont payé le droit d'entrée plusieurs centaines de dollars, s'agglutinent devant les machines dernier cri venues d'Allemagne ou les ustensiles en plastique importés de Chine. Les discussions vont bon train autour des stands qui présentent engrais, sécurisation des entrepôts, marketing, communication, irrigation, packaging, et même espaces...
 
Par Gaspard Koenig*
 
Source: lepoint.fr
0 commentaire En savoir plus… ›
Cannabis et pertes de mémoire
Par mrpolo,
De nombreuses études ont montré que la consomma­tion élevée de cannabis peut entraîner des pertes de mémoire à court et à long terme. Des travaux récents permettent de penser que cet effet serait dû à une perturbation des mitochon­dries présentes au niveau de l’hippocampe du cerveau.
 
 
 
Les effets psychoactifs du cannabis sont dus au delta-9-tetrahydrocannabinol (THC), le principal cannabinoïde présent dans cette plante. Cette molécule possède une structure similaire aux cannabinoïdes produits naturellement dans le corps (l’anandamide, par exemple) et peut donc interagir avec leurs récepteurs qui sont présents dans plusieurs régions du cerveau. Puisque ces cannabinoïdes naturels sont des neurotransmetteurs impliqués dans plusieurs processus mentaux (émotions, perception sensorielle, mémoire), le THC peut altérer artificiellement ces processus et modifier le fonctionnement normal du cerveau.
 
Certains de ces effets sont considérés comme positifs (amélioration de l’humeur, ­relaxation, augmentation de ­l’appétit), tandis que ­d’autres sont négatifs (difficultés de concentration, mauvaise ­coordination et perte de ­motivation, entre autres).
 
Pertes de mémoire
 
Les problèmes de mémoire sont un autre effet secondaire indésirable fréquemment observé chez les consommateurs réguliers de cannabis, car le THC agit ­directement au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau ­indispensable à la ­mémoire.
 
Selon des travaux ­réalisés par une équipe de ­scientifiques ­français, cet ­impact négatif du THC serait dû à son interaction avec un récepteur localisé dans les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules1. Ils ont découvert que cette interaction déclenchait une cascade d’événements qui vont ultimement réduire l’activité de la chaîne respiratoire ­localisée dans la mitochondrie et du même coup l’énergie produite dans la cellule. Cette perte d’énergie abaisse les performances des neurones, ce qui ­expliquerait le mauvais fonctionnement de la mémoire associé à la consommation de cannabis.
 
C’est la première fois que l’on montre clairement que les mitochondries jouent un rôle ­important dans des fonctions ­cognitives avancées comme ­l’apprentissage et la mémoire.
Ce qui n’est d’ailleurs pas si étonnant quand on y pense: même si le cerveau ne représente que 2 % du poids corporel, il consomme à lui seul jusqu’à 25 % de l’énergie dépensée par le corps.
 
Puisque les mitochondries sont responsables de cette production d’énergie (sous forme d’ATP), il va de soi que ces «centrales énergétiques» jouent un rôle extrêmement ­important dans le fonctionnement du cerveau. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les ­personnes atteintes de ­maladies causées par un dysfonctionnement des mitochondries présentent de graves atteintes neurologiques.
 
Abus dangereux
 
Au cours des dernières années, notre société est devenue de plus en plus tolérante face au ­cannabis. L’usage récréatif de la drogue est décriminalisé depuis plusieurs décennies et on parle même de plus en plus d’en ­légaliser la vente.
 
Ce changement d’attitude est normal, car le cannabis est sur le marché depuis plus de 50 ans et on sait maintenant que sa consommation occasionnelle ne provoque pas d’effets négatifs majeurs sur la santé. Mais comme l’illustrent bien les résultats de l’étude publiée dans ­Nature, l’abus de cannabis entraîne des déséquilibres majeurs dans le fonctionnement des neurones et peut donc causer plusieurs troubles mentaux, notamment au niveau du processus de mémoire.
 
Comme pour l’alcool, la frontière entre les effets positifs et négatifs du cannabis est très mince et il faut faire preuve de modération. Ce n’est pas parce qu’une ­substance est légale qu’elle est sans danger.
 

Richard Béliveau
 

Source: journaldemontreal.com
3 commentaires En savoir plus… ›
En Normandie, la légalisation du cannabis en débat
Par mrpolo,
À chaud. La légalisation du cannabis est pour la première fois un véritable marqueur de la campagne présidentielle. En Normandie, l’éventualité fait son chemin dans les esprits.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Aujourd’hui passible d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende,



rouler un joint pourrait être bientôt autorisé (photo d’illustration Boris Ma )


 
 
 

«Le cannabis se trouve aussi facilement que le tabac. » Pour Alexandre Baguet, chef du service d’addictologie du CHU de Rouen, c’est du pareil au même. Pourtant, la consommation de la première de ces drogues est illégale, la seconde ne l’est pas. Difficile de le deviner malgré tout lorsque l’on regarde les chiffres de la consommation. La France pointe au premier rang des pays européens des consommateurs de cannabis avec 1 400 000 utilisateurs réguliers sur le territoire. À Rouen 700 patients sur 2 700 ont parlé de leur consommation de cannabis à leur entrée dans le service d’Alexandre Baguet en 2016.
 
Derrière ces chiffres impressionnants, c’est l’échec de la politique de répression. Partageant ce constat, plusieurs candidats à l’élection présidentielle se positionnent pour sa légalisation, notamment Benoit Hamon (PS) et Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise). Le leader de En Marche !, Emmanuel Macron, se dit favorable à une dépénalisation. De leur côté, François Fillon (LR), et Marine Le Pen (FN) se montrent pour un durcissement de la législation. En Normandie, parmi les professionnels de santé, la question fait débat. « Mais nous sommes au moins pour la dépénalisation », assure Alexandre Baguet.
 
Au CHR de Saint-Étienne-du-Rouvray, le ton est beaucoup plus direct : « Je suis pour la légalisation de toutes les drogues, peu accessibles et sous contrôle de l’État », assure Coralie Hans, psychologue dans le service addictologie. Jean Costentin, président du Centre National de prévention, d’études et de recherches en toxicomanie, bondit de sa chaise à l’écoute d’une telle hypothèse. Pour lui, la légalisation entraînerait une recrudescence des consommateurs et plus particulièrement des jeunes consommateurs. « Lorsque je demande aux jeunes que je rencontre pourquoi ils ne fument pas, 60 % d’entre eux parlent de la peur de l’interdit. » Le cannabis est surtout un danger pour les jeunes. Le cerveau est en pleine évolution jusqu’à 25 ans. Un point sur lequel appuie également Alexandre Baguet.
 
« Si une personne commence à fumer à 45 ans, elle sera juste un peu plus lente dans son travail, mais ça ne va pas fondamentalement changer sa vie. Un jeune, s’il manque de motivation à cause du cannabis dans ses années d’études, ça peut tout changer pour sa vie future. »Si ce risque est réel, la légalisation pourrait aussi avoir le mérite de libérer la parole de ces jeunes. « Comme il y a un jugement, ils se débrouillent entre eux, déplore Romuald Cavelier, infirmier en addictologie au CHR du Rouvray. C’est plus compliqué d’ouvrir le débat. » « Il y a un paradoxe entre la facilité de se procurer du cannabis et la honte de dire que l’on fume », remarque Coralie Hans. Coauteur d’un rapport de l’association Terra Nova sur la légalisation du cannabis, Jean-Michel Costes le déplore également : « C’est monstrueux qu’un problème de santé fasse passer pour un délinquant. »
 
Autre mérite, la légalisation du cannabis pourrait avoir un effet moins nocif sur la santé des fumeurs en leur permettant de consommer un produit de meilleure qualité. « À l’heure actuelle c’est très difficile de connaître la provenance de ce que l’on achète, concède Luc* fumeur de 26 ans aux Andelys dans l’Eure. Très difficile d’avoir de la qualité. » Aujourd’hui, il paye 10 € un gramme de cannabis de ‘bonne qualité’. Demain, il est prêt à mettre jusqu’à 15 € si la provenance et le suivi sont faits par l’État.
 
En revanche, personne n’est candide au point de penser que la légalisation du cannabis stoppera le trafic. « Les dealers trouveront une autre source de revenus ailleurs, mais le trafic de cannabis représente un milliard d’euros par an, on peut déjà les priver de cette ressource », analyse Jean-Michel Costes. « C’est sûr que les dealers ne vont pas être contents », analyse Matthieu*, autre consommateur quotidien de cannabis habitant les Andelys. « Ils pourront ouvrir les premiers coffee-shops », souffle le jeune homme de 26 ans en rigolant. Le contrôle de la qualité du produit et de son réseau de distribution est l’autre enjeu de la légalisation pour Jean-Michel Costes. « Si on légalise maintenant, on peut le faire selon nos propres règles car les lobbys ne sont pas encore puissants. Dans 15 ans ce ne sera pas pareil. »
 
Pourtant la légalisation du cannabis semble encore lointaine dans beaucoup d’esprits. Sollicité, le syndicat des buralistes de Seine-Maritime n’a pas souhaité répondre à nos questions, considérant l’éventualité comme irréaliste. Vraiment ?
 

* Les prénoms ont été changés
 
C’est déjà légal.
Les pays qui ont franchi le pas (dans un espace privé ou dans des coffees-shops) :
- Pays-Bas
- Uruguay
- États-Unis (Alaska, Colorado, Californie, Washington, Oregon, Nevada, Maine, Massachusetts)
 
La dépénalisation est
une solution adoptée par 27 pays dans le monde (ainsi que 37 états américains). Elle limite à une amende la sanction encourue pour les possesseurs de cannabis.
 

Boris MA
François VANHOVE
 
Source: paris-normandie.fr
3 commentaires En savoir plus… ›
La Zambie autorise la culture du cannabis à des fins médicales
Par mrpolo,
Le sujet fait débat en Zambie. L‘État autorise-t-il la culture de la marijuana à des fins médicales ? La réponse est visiblement oui si l’on s’en tient à la récente sortie du ministre zambien de l’Intérieur.
 
 
 
Face au Parlement, Stephen Kampyongo a révélé que les lois zambiennes autorisent déjà la culture du cannabis médicinal, mais à condition que le demandeur possède une licence du ministère de la Santé.
 
Pour l’Association des médecins de la Zambie, c’est un premier pas vers la victoire. Son président, Aaron Mujajati, avait en effet demandé au gouvernement d‘étudier sérieusement la question de la légalisation de la marijuana à des fins médicales.
Bwalya Nondo, porte-parole du Parti National de la Restauration (NAREP), a également salué l’annonce, “attendue depuis longtemps”.
 
D’autres évoquent par ailleurs les avantages économiques de cette décision à un moment où le pays veut se libérer de sa dépendance au cuivre. A en croire Peter Sinkamba, président du Parti Vert et grand défenseur du cannabis médical, la marijuana peut faire gagner à la Zambie 36 milliards de dollars américains par an.
Mais pour certains Zambiens, la légalisation du cannabis à des fins médicales devraient être bien encadrée par les autorités au risque de voir prospérer des trafics en tous genres et des écarts. Pour cette frange-là, l’idéal serait que la culture de la plante verte revienne à l‘État pour un meilleur contrôle.
 
D’ailleurs, ce vendredi, la Commission anti-drogue de la Zambie a tenu à recadrer le débat alors que des informations faisaient état d’une légalisation de la marijuana. La commission a rappelé que la culture, la détention et la consommation du cannabis restaient punissables en Zambie, appelant les populations à consulter les lois en la matière.
Selon les spécialistes, la marijuana peut être utilisée dans le soulagement de la douleur, en particulier chez les patients atteints de cancer. Elle serait également efficace pour les personnes souffrant d‘épilepsie.
 
Par Carole KOUASSI
 
Source: africanews.com
0 commentaire En savoir plus… ›
Weedmaps : nous avons testé le Yelp du cannabis à Barcelone
Par mrpolo,
WeedTech : que peut la technologie pour lever les tabous et changer les pratiques ? Voici la question qui fascine du côté de la Silicon Valley comme sur les rives de la capitale catalane. Amsterdam, Palo Alto, Barcelone : trois coins de monde où les vapeurs cannabiques sont acceptées et où le web fluidifie les trafic. Reportage.
 
 
 
L’avion se pose sur le tarmac bien trop tôt pour un samedi, mais déjà, malgré l’heure matinale, le soleil catalan règne dans un ciel bien dégagé — forcément azur. Nous sommes le samedi 27 février, soit une journée avant le début officiel des premières conférences du Mobile World Congress, et comme de nombreux anonymes qui grouilleront pendant une semaine autour du palais de congrès de Barcelone, nous rejoignons la ville par les airs dès les premières heures du week-end pour préparer le marathon qui vient.
 

Que peut-on écrire sur le MWC que nous n’avons jamais écrit ?


 
Avant de quitter Paris, nous nous interrogions : que peut-on écrire sur le MWC que nous n’avons jamais écrit ? Disposerons-nous de suffisamment de temps pour saisir, à pleines mains, quelque chose dans l’air de la capitale catalane ? Une chose qui ne serait ni un smartphone, ni une interview, mais au moins une idée, un angle, une histoire : un imprévu en somme. D’un côté, il y a déjà les collègues qui préparent leurs papiers, de l’autre les vidéastes qui veulent immortaliser des plans insolites de la reine catalane, ses ruelles et ses gaudismes. Entre eux, la rédaction de Numerama, hagarde.
 
 
 

De l’imprévu et des odeurs
 
Nous décidons en fin de compte de partir à la rencontre de l’imprévu, le mieux que nous puissions faire en territoire inconnu. La ville semble alors toute entière plongée dans un Carnaval tel que nous n’en connaissons pas sur les rives de la Seine.
 
Méditerranéenne, solaire et burlesque, la célébration se diffuse comme des embruns dans la capitale qui est soudainement assaillies de costumes éclectiques, de confettis qui pleuvent sur les enfants et de trompettes qui sonnent. Les festivités nous conduisent, la tête dans les nuages davantage que sur notre smartphone, sur les pavés du Barri Gòtic.
 
Devant nous se dresse alors un Barcelone intemporel, sans âge, dont les ruelles s’étalent comme autant de galeries d’une fourmilière médiévale. Jusqu’à ce que soudainement, les sens en éveil, des effluves capiteuses viennent interrompre notre rêverie urbaine.
 





CC Alejandra Palès


 
Celui qui a déjà senti l’empreinte acerbe qu’offre à l’odorat le cannabis séché ne peut que difficilement oublier cette odeur qui mêle autant de notes que l’on croirait sorties d’une assiette du Midi que de notes baroques et écœurantes. Et lorsqu’il l’a perçoit, à la manière d’un tube dont on connaît tous les accords, il doute rarement sur l’identité de la plante à l’origine de cet étonnant effluve.
 
Ni une, ni deux, il se retourne et s’il est Français, regarde, soupçonneux, les personnes qui pourraient être à l’origine d’un tel délit. Mais le Français, une fois perdu en territoire catalan, se surprend encore plus lorsqu’il découvre que l’odeur ne vient pas d’un fumeur peu discret, mais d’une boutique dont le rideau de fer est baissé de moitié : il est intrigué. Ne serait-ce pas un de ces fameux Cannabis Social Club dont parlent les touristes qui lisent Vice pendant leurs pauses déjeuner ?
 





Un des clubs cannabiques catalan, CC
StreetPress

 
Ne sachant rien de ces clubs, nous passons notre chemin. Sans perdre de vue l’envie d’en savoir davantage. Piqué par la curiosité, nous nous lançons à la quête de ces lieux de rencontres, à la frontière de la légalité, où de parfaits inconnus cultivent — en groupe apprend-on — leurs propres plans de cannabis à l’ombre de toutes pénalisations, dans le confort de petites boutiques que l’on abrite des regards extérieurs.
 
Des Cannabis Social Club qui flirtent avec le légal
 
Ils seraient aujourd’hui au nombre de 200 à Barcelone, alors qu’il y a encore quelques années, on pouvait en compter plus de 300 dans la capitale catalane mais les autorités et notamment l’accession au pouvoir de Podemos à la mairie barcelonaise semble accélérer une régulation plus franche et tournée vers la culture pour des clubs qui par le passé s’étaient transformés en véritable machine à défoncer du touriste de passage.
 

de parfaits inconnus cultivent leurs propres plans de cannabis à l’ombre de toutes pénalisations


 
Après un âge de bronze qui s’est transformé en nouvelle ruée vers l’or, les clubs se multipliaient comme se propage une mode tenace et rentable. À leur tête, souvent les dealers d’autrefois qui trouvaient pignon sur rue.
 
 
 
Mais face à la population soudée du Barri, qui n’hésite pas à brandir à ses fenêtres des draps blancs sur lesquels on écrit son indignation de voir des touristes allemands sortir à toutes heures de clubs enfumés, les autorités ont dû clarifier leur jeu et mettre en avant des clubs plus restreints, interdits aux non-résidents et surtout n’ayant pas le droit de faire de la publicité.
 





Le Barri Gotic dans toute sa splendeur architecturale, CC Amaianos


Ce sont les zones d’ombre de la loi espagnole qui ont permis l’émergence de ces clubs à la nature juridique fumeuse. Ni commerce, ni boutique, ces clubs doivent être imaginés comme des coopératives de cultivateurs de cannabis qui s’associent pour collectiviser leur moyens de production, tout cela sur fond d’utopie post-Movida et néo-marxiste.
 
Lorsque vous vous y rendez, ne pensez surtout pas que vous allez acheter de l’herbe séchée : vous allez contribuer au jardin communautaire. Le résultat peut sembler identique, mais juridiquement, c’est très différent. Tout cela pourrait attendrir, mais la réalité prend rapidement le dessus et les abus sont courants dans ces clubs parfois tenus par des amoureux de la feuille, soit plus prosaïquement, par des narcos à la pointe.
 

ne pensez surtout pas que vous allez acheter de l’herbe séchée : vous allez contribuer au jardin communautaire


 
Et en effet, lorsque nous demanderons au comptoir d’un club, plus tard dans l’après-midi, deux grammes d’une Lemon Haze odorante, nous paierons mais nous n’achèterons pas — du moins selon la police.
 
 
 
Mais avant d’en arriver à la conclusion de nos découvertes, il nous fallait déjà, maintenant que l’odeur s’était évaporée, que la ruelle avait disparu dans les entrelacs du Barri, trouver notre club. Celui qui voudrait bien nous accepter malgré nos têtes pâles de Parisiens fraîchement débarqués et répondre à nos questionnements de citoyens vivant au pays de la BAC et du shit à la sauvette.
 
L’importance de la carte au trésor
 
Malin comme l’est l’urbain de ce siècle, nous nous tournons alors vers nos smartphones qui nous ouvrent avec étonnement les portes de tous les clubs de la ville, de toutes les herbes, de toutes les graines et de tous les joints.
 

 
Mais un tour de la ville californienne d’Irvine s’impose. Dans le comté d’Orange est installée une startup qui depuis 2008 roule sur l’or vert de la weedtech. Fondée par un convaincu des bénéfices de la marijuana thérapeutique, WeedMaps est selon FastCo une des plus importantes sociétés du business émergent de la drogue uberisée.
 
Le média économique américain consacrait à cette petite boîte (de Pandore) un étonnant portrait en 2010. La journaliste, déroutée, tentait de comprendre comment une simple carte pouvait enregistrer un chiffre d’affaire de 400 000 $ par mois en ne faisant rien de plus que Yelp, les restaurants en moins, les taffs en plus.
 

WeedMaps est une des plus importantes sociétés du business émergent de la drogue uberisée


 
La recette du succès apparaîtra sur le tard à Justin Hartfield, le fondateur de WeedMaps. Entrepreneur malchanceux qui commençait à douter de percer un jour avec une startup, Justin finit par se poser la question qui fait tilt : maintenant que la beuh est légale en Californie, comment puis-je trouver un endroit pour en acheter facilement sans devoir poireauter des heures, demander honteusement à un passant ou pire encore, tenter une infructueuse recherche sur Google Maps ? Avec une page collaborative, crowd-sourcée, réussie, exhaustive et discrète, évidemment.
 
 
 

 
Ainsi est donc née WeedMaps, qui ne sort que tardivement du territoire américain. Mais avec des revenus qui deviennent rapidement prodigieux, les investisseurs — qui sont de plus en plus nombreux à investir dans la weedtech — poussent la petite entreprise à se lancer à la conquête du vieux continent.
 
Sur l’Europe flotte toujours un nuage onctueux de cannabis, de Berlin, en passant par Amsterdam, Madrid et Paris, les consommateurs sont parmi les plus fidèles et les plus nombreux de la planète malgré une situation juridique souvent obscure voir complètement punitive, à l’instar de celle pratiquée dans l’hexagone. La startup choisit donc stratégiquement de se nicher dans les territoires les plus progressistes et Barcelone figure parmi les premières cibles des Américains.
 
Aujourd’hui, le site et l’application WeedMaps accueilleraient plus de 700 000 utilisateurs, une chaîne YouTube comptant plus de 160 000 fidèles et pas moins de 2 millions de visiteurs mensuels — le chiffre d’affaires du Yelp herbeux joue avec les millions, 18 pour être exact. La formule est plutôt simple : des interfaces épurées, claires et pratiques, dans lesquelles on trouve une cartographie riche et complète des villes cannabiques.
 
Aux États-Unis, la startup organise même la livraison à domicile et a déjà réalisé un partenariat avec Uber pour éviter à ses clients de prendre leur voiture, défoncés, pour revenir du dispensaire. Tous ces services viennent compléter les revenus publicitaires de la firme, qui compte également sur les vendeurs et les clubs pour investir dans des formats natifs pour être toujours mieux placés dans l’application. Notez que de fait, sur WeedMaps, les clubs barcelonais font de la pub alors que cela leur est interdit dans les rues de la ville.
 

 
Le modèle économique du Yelp de la weed n’est donc plus à éprouver, il fonctionne. Et l’application en tant que telle est également une agréable surprise. Mais il faut que l’on quitte la Californie pour se plonger à nouveau dans les ruelles du vieux Barcelone : il nous aura fallu moins d’une dizaine de minutes pour trouver un club près de nous dans le Barri.
 
Les petites portes
 
Comme on chercherait un restaurant, on trouve sur Weedmaps des épingles sur une carte, que l’on peut toucher et agrandir, afin de découvrir les prix, les menus et les différents plants cultivés. L’application compte également une communauté de fidèles et de férus qui viennent noter et commenter chacun des établissements. Alors que nous trouvons notre futur club sur la carte, nous pouvons consulter les feuilles que l’on s’apprête à retrouver derrière un rideau de fer qui orne une boutique plutôt exiguë.
 

 
Arrivé devant celle-ci, nous comprenons que personne ne viendra nous inviter à passer la minuscule porte close qui se dresse devant nous. Alors on sonne et un homme sans âge, manifestement pas espagnol vu sa rapidité à nous dire qu’il faut lui parler anglais et pas catalan, nous explique, pressé, les conditions qu’il faut remplir pour intégrer le club de cultivateurs et pouvoir repartir avec notre drogue.
 

il nous aura fallu moins d’une dizaine de minutes pour trouver un club près de nous


 
Alors que nous n’habitons pas la ville, que nous ne reviendrons peut-être jamais dans cette drôle de grotte aux odeurs chanvrées, l’homme nous propose, sans hésiter, de nous parrainer. C’est, selon ce que nous comprenons des lois locales, illégal, mais nous savions que les établissements n’étaient pas aussi régulés que ce que la mairie le laisse penser. Nous prenons donc une carte de membre, obligatoire, pour une vingtaine d’euros, puis, nous pouvons passer dans l’arrière boutique où nous attend le comptoir de ces herboristes amateurs.
 
 
 

 
Posé au fond de la pièce étroite et assombrie par le rideau de fer, un portrait de Bob Marley trône. Au-dessous, un tract pro-légalisation surplombe un buffet de fortune sur lequel sont disposés différents pots de verre. Chacun est rempli d’une bouture différente, aux feuilles sensiblement plus émeraude ou plus fauve en fonction des espèces. Enfin à l’extrémité du comptoir, on trouve même des produits alimentaires, dont une étonnante pâte à tartiner aux allures de Nutella, avec laquelle on nous promet que chaque tartine est un voyage.
 
En fin de compte, le succès des nouvelles technologies dans la drogue ne nous surprend pas tant que ça. Internet, lieu de l’anonymat et de la discrétion, n’est-il pas une route de la soie pour toutes les drogues ?
 

Corentin Durand
 
Source: numerama.com
0 commentaire En savoir plus… ›