Après plusieurs mois de déni, de minimisation et de "c'est fumer du cannabis tout court qui est dangereux" (sic), les autorités Françaises se réveillent, et prennent enfin au sérieux les risques sanitaires qu'engendre une consommation d'herbe de cannabis coupée au microbilles de verre.
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Dans la série il n’est jamais trop tard pour bien faire, les autorités sanitaires reconnaissent enfin que la consommation d'herbe coupée peut nuire gravement à la santé. Alors que le Circ tire, dans le désert, la sonnette d’alarme depuis maintenant des mois (lire le dossier du Circ Nord-Est), les autorités françaises prennent enfin le problème au sérieux après avoir été «informées de deux cas de pathologies respiratoires sérieuses possiblement liées à la consommation d’herbe de cannabis coupée avec des microbilles de verre». Un communiqué de presse conjoint du ministère de la Santé, de l’InVS et de l’Afssaps (rien que ça) recommande «aux personnes ayant consommé de l’herbe de cannabis et ressentant des symptômes inhabituels (sensation de brûlure de la bouche ou de la gorge, gêne respiratoire, voire crachats de sang) de consulter rapidement leur médecin traitant». Un numéro indigo permet même désormais de répondre aux questions du public: 0 820 03 33 33
En effet, apprend-on dans ce communiqué, «interrogée par la Direction générale de la santé, la Société de pneumologie de langue française indique qu’une consommation du produit pourrait provoquer des complications respiratoires sévères à court et probablement à long terme». Précision d’autant plus intéressante lorsqu’on a en mémoire un précédent communiqué de l’OFDT en date du 21 novembre 2006 qui signalait pour sa part que : «D'après les pneumologues interrogés par le réseau SINTES, ces particules, microbilles et quartz alpha, du fait de leur forme, de leur taille, de leur adhérence et de leur nature ne devraient probablement pas entraîner de risque immédiat lors de l’inhalation.» Pas de risque immédiat peut-être, mais un changement de ton assez frappant tout de même.
Détail intéressant d’ailleurs: ni la Mildt ni l’OFDT, qui géraient jusqu’à présent ce dossier, ne figurent plus sur le communiqué de presse. Peut-être la conséquence d’un certain retard à l’allumage: toutes les mesures annoncées ici la semaine dernière ont été prises en Grande-Bretagne il y a… deux mois. Comme le nuage de Tchernobyl s’était arrêté sur le Rhin, les microbilles se seraient-elles arrêtées sur la Manche?
Source : Drogues news