Vendée: premier test national sur la conduite sous l'emprise de la drogue

Par Invité ,

Le premier test national sur la conduite sous l'emprise des stupéfiants a été mené en Vendée où près de 700 conducteurs ont été contrôlés dans la nuit de vendredi à samedi.Quelque 100 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour les besoins de cette opération, menée dans cinq points du département. Son originalité tient dans la présence, à chaque poste de contrôle, d'un médecin pour pratiquer sur place des tests de dépistage, selon le directeur de cabinet du préfet, Yves Schenfeigel. Les tests ont été pratiqués dans des camions de la médecine du travail.

 

"Sur 20 accidents dans le département (analysés en 2003, ndlr), deux avaient pour cause la consommation de cannabis, soit 10%", a indiqué dimanche M. Schenfeigel pour expliquer les raisons de cette opération, conforme aux directives récentes du ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin.

 

Le ministre a récemment demandé aux préfets de veiller, "en concertation avec les procureurs de la République, à ce que des contrôles fréquents et ciblés soient pratiqués par les forces de l'ordre" en ce qui concerne l'abus d'alcool et la conduite sous l'empire de produits stupéfiants.

 

"On connaissait la conduite sous l'effet de l'alcool, mais on n'a rien sur cette cause-là (conduite sous l'emprise de la drogue, ndlr). Avec cette opération, les forces de l'ordre ont donné la preuve qu'elles sont aptes techniquement à effectuer les contrôles", a poursuivi le haut fonctionnaire en ajoutant que "l'opération est appelée à se renouveler".

 

Sur une trentaine de dépistages urinaires effectués lors de cette opération, 19 ont révélé la présence de stupéfiants. Ils ont été immédiatement suivis de prises de sang. "Si les résultats définitifs des analyses sont confirmés, ils donneront lieu à des procédures judiciaires". La conduite sous l'emprise de la drogue est passible de deux ans de prison et de 4.500 euros d'amende.

 

Toujours lors de cette opération, sur 33 tests d'alcoolémie effectués, 23 se sont révélés supérieurs à 0,80 g/l. "Nous sommes donc presque dans les mêmes proportions", constate M. Schenfeigel.

 

L'aggravation de la peine pour conduite sous l'emprise de stupéfiants a été votée le 23 janvier 2003. Le ministre de la Justice avait "dédié" cette proposition de loi à "Marilou", une petite fille morte le 1er janvier 2002, après qu'un homme sous l'emprise de drogue eut percuté la voiture où elle se trouvait avec ses parents.

 

Des membres de l'association Marilou étaient d'ailleurs présents en Vendée pour un "travail d'information et de sensibilisation".

 

"C'est une opération positive qui doit être multipliée parce qu'il n'y a pas de campagne contre la conduite sous l'emprise de la drogue, comme ça l'est pour l'alcool", a commenté Nadine Poinsot, porte-parole de l'association jointe par l'AFP.

 

"Les jeunes étaient surpris d'apprendre que le test de dépistage de drogue existait. Quelques-uns se sont montrés rebelles, mais d'autres étaient contents et ont même promis de ne plus prendre le volant sous l'effet de la drogue", a-t-elle ajouté.

 

Source : AFP.


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