La Commission régionale sur la marijuana a lancé depuis hier (15 juin), à Saint-Vincent-et-les Grenadines, la première de ses consultations nationales sur l'utilisation de la plante à des fins médicinales.
© Gilbert Bellamy (Reuters) Dans les rues de Kingston, le 20 avril 2014.
La commission régionale sur la marijuana a lancé hier (mercredi 15 juin), à Saint-Vincent-et-les Grenadines, la première de ses consultations nationales sur l'utilisation de la plante à des fins médicinales. Mise en place par les dirigeants de la CARICOM, l’an dernier, cette commission poursuit ses initiatives en vue d'examiner la légalisation du cannabis dans les 15 pays membres de la communauté.
Le processus enclenché consiste à se pencher sur toutes les questions économiques, sanitaires et juridiques entourant l'utilisation de la marijuana. Cela passe par la consultation de divers intervenants. Le débat sur la légalisation du cannabis a donné lieu à de très nombreux échanges et prises de position, depuis plus d'un an.
En Février 2015, le Parlement jamaïcain a voté la décriminalisation des petites quantités de marijuana et a créé un organisme d'octroi de licences pour réglementer une industrie médicinale légale autour de la plante. La loi autorise les jamaïcains à détenir jusqu'à 56 grammes de marijuana et de faire pousser jusqu'à cinq plants pour ceux qui seront pourvus d’un permis.
Classement du cannabis en tant que médicament
Pour le Secrétariat de la CARICOM, le classement du cannabis en tant que médicament est le principal moyen en faveur de sa libéralisation. Les dirigeants de Communauté des Caraïbes ne nient pas que la marijuana, d’après la Convention des Nations Unies sur les substances psychotropes, demeure classée parmi les drogues dangereuses et qu’en détenir constitue une infraction.
Mais ils estiment qu’il faut trancher entre les avantages de la suppression des restrictions actuelles et les inconvénients possibles d'une utilisation accrue. Autrement dit, il faut faire la part des choses entre les preuves scientifiques des qualités médicales des cannabinoïdes et les preuves confirmant les effets négatifs et dangereux du tétrahydrocannabinol, la molécule la plus présente dans la plante.
La Commission entend donc, dans les jours et les semaines qui viennent, mener une enquête rigoureuse sur les questions sociales, économiques, sanitaires et juridiques qui entourent la consommation de marijuana dans la Caraïbe. Il s’agira de se déterminer sur un changement ou non de sa classification parmi les drogues et de voir comment la rendre plus accessible à tous les types d'utilisation. La Commission va également formuler des recommandations sur les conditions juridiques et administratives d’une éventuelle reclassification. La consultation qui commence à Saint-Vincent et les Grenadines se fera en collaboration avec le gouvernement.
Par Serge Zobeïde
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