Les tests salivaires de drogue débarquent en Vaucluse, qui devient ainsi l'un des premiers départements de France à en être équipés. Leur première utilisation s'est même déroulée, hier matin, à l'occasion d'un contrôle routier sur les bords du Rhône à Avignon.
Le test salivaire coûte cher et ne sera pas généralisé
Source : Le Dauphiné Libéré
Pour faire à l'explosion des consommations de drogue, les pouvoirs publics ont dû réagir. Les meilleurs laboratoires ont été sollicités pour mettre au point de nouveaux modes de dépistage capables d'être généralisés sur des contrôles routiers. Le premier à être apparu est le test urinaire, qui ne peut être effectué que par un médecin spécialement détaché pour ce service, ce qui coûte très cher et ne permet pas des dépistages à la chaîne. Le Vaucluse les utilise depuis près de deux ans maintenant.
Un espoir est né avec la mise au point du test salivaire. Plus maniable, il peut être pratiqué par un agent assermenté et les résultats demandent moins de temps. Son coût reste cependant très élevé. En moyenne 20 € l'unité. Pour sa première livraison, le département s'est vu attribuer 1 200 tests salivaires de drogue. Hier matin, sur la route touristique du Docteur-Pons en face des établissements Negretty à Avignon, une cinquantaine d'automobilistes a été testée. Sans aucune analyse positive (voir ci-dessous). Mais ce genre de contrôle anti-drogue généralisé ne devrait pas se reproduire, compte tenu des coûts engendrés.
"Pratiqués de manière ciblée"
«Nous procéderons à des opérations couplées alcoolémie-stupéfiants et les tests salivaires seront pratiqués de manière ciblée. En présence du chien anti-drogue, par exemple, lorsque ce dernier se met à renifler un véhicule. Ou bien sur la base de certains indices comportementaux et physiques», précise le capitaine Sébastien Dargelas de l'Escadron départemental de sécurité routière de Vaucluse.
Les forces de l'ordre s'apprêtent également à utiliser les tests "Romberg" très courants outre-Atlantique. «Nous posons des questions aussi simples que : "quel jour sommes-nous ?" Des questions-réponses très rapides nous permettent de détecter si un automobiliste a une attitude bizarre ou s'il laisse apparaître une consommation de stupéfiants voire de médicaments».
"Les tests ne relèvent qu'un usage récent de drogue"
C'est une fois que de tels doutes sont confirmés, que les tests salivaires seront pratiqués. Une confirmation qui devra ensuite s'appuyer sur des analyses sanguines, seul élément de preuve sur le plan judiciaire. Le patron de l'EDSR 84, précise toutefois : «ces tests salivaires sont très fiables et ne relèvent qu'une consommation de drogue récente. Par exemple, quelqu'un qui aurait fumé un joint dans les cinq heures précédentes».
De notre correspondant local JEAN MARIE DUCASSE
Paru dans l'édition 84A du 02/11/2008 (80162)
source: Le Dauphiné libéré