BERNE - Le Conseil national a dit «non» à la dépénalisation du cannabis. Pascal Couchepin, appuyé par le camp rose-vert, a plaidé en vain pour une solution réaliste. Le texte retourne aux Etats, mais si aucun compromis n'est trouvé, il passera à la trappe.
Le National a refusé d'entrer en matière sur la révision de la loi sur les stupéfiants, par 96 voix contre 86. Le texte retourne au Conseil des Etats, qui s'était prononcé en décembre 2001 pour lever l'interdiction de consommer du cannabis. Si chacune des Chambres, qui seront alors nouvellement élues, campe sur ses positions, la révision et donc la dépénalisation passeront à la trappe.
Appuyé par le camp rose-vert et la majorité du PRD, le conseiller fédéral Pascal Couchepin a en vain plaidé pour une solution réaliste. S'adressant à ses collègues romands, les plus réticents à l'idée d'une dépénalisation, il leur a demandé de «s'inspirer du pragmatisme alémanique en matière de politique de la drogue» et d'en finir avec les «belles déclarations de principe» inapplicables dans la pratique.
Peu avant, les rapporteurs de la commission Anne-Catherine Menétrey (Verts/VD) et Felix Gutzwiller (PRD/ZH) ont aussi tenté de faire fléchir les députés de l'UDC, du PLS, la majorité du PDC et des radicaux romands, tous farouches adversaires de la dépénalisation. «Il est totalement irresponsable de prôner l'abstinence au mépris des réalités du terrain», a souligné l'écologiste vaudoise.
Sans succès donc. Les arguments, souvent émotionnels, avancés mercredi par les adversaires de la dépénalisation ont porté leurs fruits. Les élections d'octobre ont aussi pesé sur les choix des députés, certains ayant été accusés par des collègues d'avoir retourné leur veste pour plaire à leur électorat.
Source : SuissInfo
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