Extraits de l’émission matinale de l’animateur Difool sur Skyrock le 23 mars 2007 en podcast sur le site du quotidien Le Monde. Sarkozy ne veut pas fumer un joint envoyé par un auditeur comme calumet de la paix avec les quartiers.
Source : Chanvre-Info
https://podcast.blog.lemonde.fr/2007/03/23/un-joint-pour-sarkozy/
Si Sarkoiznogood a une autre ambition pour les jeunes des quartiers que de s’en sortir grâce au cannabis, on se demande pourquoi il a attendu pendant toutes ces années au gouvernement que la situation devienne ingérable pour l’exprimer et l’appliquer ? Il admet aussi implicitement que le cannabis est une des clefs de la politique dans les quartiers.
Le système et affairiste/policier qu’il veut imposer ne peut se passer d’un cannabis illégal. Il génère trop d’argent sale et de prime au mérite sans risque pour changer de politique. C’est aussi une garantie de fermeté envers une jeunesse qui fait peur à son électorat du troisième âge. « Que les vieux se défoncent au rouge et aux cachetons, oui ! Mais que les jeunes s’enferment dans leur chambre pour fumer du hakik en écoutant de la musique de sauvage, non ! » On croirait du Coluche des seventies, C’est du Sarko le démago, version 2007.
Comme le suggère Difool, si par un incroyable renversement de tendance, 80% des plus de 60 ans était favorable à une réforme, il est certain que Sarko, Ségo et le Bayrou allumeraient bien volontiers le calumet de la paix des quartiers, en précisant d’un air entendu qu’il faut apprécier avec modération ce produit culturel de notre terroir. Difool a raison de parler de discrimination entre les usagers de cannabis et de vin. Sarkozysnogood ose affirmer que le vin n’est pas une drogue pour flatter les piliers de bar et les syndicats viticoles. Le journal scientifique Lancet vient pourtant de publier une étude de 40 chercheurs qui confirment que l’alcool et le tabac sont des drogues plus dangereuses que le « nouveau cannabis », la Skunk qui soi-disant tue et rend maboul.
Deux poids, deux mesures. C’est toujours la même histoire pour les jeunes de banlieues, les premières victimes de la prohibition du cannabis. Ce n’est pas en citant Jaurès, Blum ou Luther King (qui doivent tous se retourner dans leurs tombes) que Napoléon IV va combler la fracture géographique et générationnelle. C’est en supprimant le maximum de discriminations, en donnant enfin de vrais droits, utiles dans la vie quotidienne, que l’on peut espérer faire respecter les devoirs. Le cannabis fait indiscutablement partie de ces discriminations insupportables. A ce jour, seul Olivier Besancenot paraît conscient de ce problème et prêt à y apporter des solutions pragmatiques. J’en prends note et je l’en félicite. Mais, avec tout le respect qu’il sait que je lui porte, la LCR comme unique supporter de la réforme du cannabis, c’est à désespérer de la politique. Si au moins il était le candidat unique de la gauche antilibérale...
J’espère que les Verts, Bové et pourquoi pas Buffet ou LO vont enfin saisir l’enjeu. Il faut leur diffuser le modèle du Cannabis Social Club par tous les canaux possibles. Il faut aussi relancer le PS et l’UDF sur ce terrain et ne pas se satisfaire du statu quo avec grand débat qu’ils nous concèdent. Une mesure comme le CSC proposée par un candidat ou une candidate (ou plusieurs)de partis de gouvernement aurait un impact déterminant pour motiver les jeunes et des moins jeunes à aller voter. Mesdames, Messieurs les candidats, proposez du concret à la France d’en bas ou elle ira bientôt danser la Carmagnole avec la LCR en fumant des gros oinjs.
Laurent Appel