La culture de cannabis de Rasquera
Le projet de culture de cannabis de Rasquera est toujours en vie, a déclaré hier le maire du petit village Catalan, Bernat Pellisa. Mais avant de se concrétiser, cette initiative aura déjà fait une première victime politique: son propre organisateur. Pellisa a confirmé hier qu’après avoir pris connaissance des résultats du référendum sur son plan anti-crise incluant des cultures de cannabis pour éponger une dette colossale, il n’a pas atteint l’objectif de 75% de votes positifs qu’il s’était fixé, et quittera donc sa fonction sous peu.
"En tant que Maire, ma décision est prise. Nous verrons si mon départ se fera dans les jours ou les semaines qui viennent, mais nous le ferons avec élégance, dignité et responsabilité", déclare t il a la presse avant d’entrer en salle de réunion avec trois membres de son équipe pour analyser le résultat des urnes, qui ont approuvé à 56% son projet économique basé en grand partie sur la Marihuana. "Le mensonge est le pire délit que puisse commettre un homme politique, et jamais je n’ai menti", assure d’un ton solennel le maire, qui reconnaît être «esclave» de ses propres mots.
Le village approuve l’initiative d’une association cannabique pour combattre la crise
En principe, Pellisa, qui abandonne également sa fonction de conseiller départemental et son action militante à l’ERC pour ne pas politiser le projet, assure que cette décision ne s’applique en aucun cas aux autres membres de son équipe. Selon lui, le numéro deux du gouvernement de la municipalité pourrait tout à fait prendre sa succession.
Pellisa considère que si son ambition d’une écrasante majorité a échoué, le plan anticirse en reste toutefois entièrement légitime puisqu’il a été approuvé par plus de 50% de la population, et qu’il serait impensable que l’opposition s’empare de la gestion de la municipalité: « Nous ne leur laisserons pas la possibilité de prendre la place de l’équipe actuelle, il est impensable que l’on puisse gouverner avec 43% de soutient un village qui ne vous a pas reconnu dans les urnes ».
Le maire attribue une partie du vote négatif à une persécution personnelle qu’il subit depuis qu’il s’était enchaîné devant le siège du conseil départemental pour protester contre le cimetière nucléaire de sa région. L’actuel président du conseil départemental, Jordi jardi, lui a demandé hier de «tenir sa parole», en référence à la démission promise, et qualifie de victoire écrasante du Non au référendum et ce malgré les menaces et la pression exercée par le conseil municipal.
ERC, de son côté, s’est positionné à l’opposé. Le président de la fédération de l’Ebre, Gervasi Aspa, demande à Pellisa «qu’il continue», parce que «Les intérêts de la municipalité et de ses citoyens dans ce projet sont au dessus de n’importe quelle déclaration politicienne de campagne électorale, surtout lorsque plus de la majorité de la population le soutient».
Dans le voisinage, les positions divergent de la même façon: «Bernat s’est fixé un objectif bien trop élevé, 75%, même le FC Barça n’y arriverait pas», plaisantait hier un passant. Dans un bar du village, le débat hier animé par le cannabis, s’intéresse aujourd’hui au maire: «Je le soutiens car c’est un bon maire, mais il tiendra sa parole et nous ne pouvons pas le retenir, même si cela nous coûte de le voir partir», affirme un client. «Je suis d’avis qu’il a gagné le référendum avec une large avance, il serait légitime qu’il reste», lui répondra son interlocuteur.
Le conseiller général de l’intérieur de Catalogne, Felipe Puig, met en garde et a tout de suite tenu à rappeler qu’aux yeux de la loi, un référendum ne modifie pas les règles prévues par le code pénal» et que ses brigades de Mossos d’Esquadra interviendront immédiatement sur la culture: Je respecte le choix des habitants de Rasquera, mais n’importe où en Catalogne, chaque plantation de cannabis découverte fait l’objet d’un Procès Verbal qui est transmis au Parquet pour qu’il soit décidé s’il s’agit ou non d’un délit.
L’ABCDA, association cannabique Barcelonnaise, de son côté, assure que son projet de culture et de redistribution du cannabis à ses plus de 5000 membres est légal, s’agissant d’adultes consommant dans des lieux privés, et la vente n’étant pas à but lucratif.
Une affaire qui ne risque pas de manquer de rebondissements.
Source: ********.com
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