Projet Sarkozy sur la prévention des addictions : Clientélisme, abstinence forcée et prévention à deux balles !
La persécution rituelle des usagers de drogues pourrait s’intensifier si les chambres adoptent en l’état le projet numéro 423 relatif à la prévention de la délinquance. En effet, Nicolas Sarkozy ne considère pas l’usage de drogue par un majeur comme une affaire personnelle et l’abus de drogue comme un problème socio-médical. Non ! Pour lui et ses fidèles, les millions de consommateurs de cannabis, de coke, de MDMA, d’opium ou de champis sont tous des délinquants pathologiques à placer d’urgence sous tutelle judiciaire et médicale jusqu’à abstinence totale. Un pur délire Orwellien ! Aujourd’hui, il y a probablement plus de Français qui mélangent des drogues légales ou illicites le samedi soir que de vrais croyants, j’exclus les jeunes enfants et ceux qui n’ont pas le choix, dans les offices religieux hebdomadaires. Mais les grenouilles de bénitiers, les souliers cloutés et tous les frustrés votent plus que les hédonistes et les bonnes gens en quête de récréation, surtout pour un petit caporal comme Sarkozy.
Source : Chanvre-info
Traquer le drogué jusque dans les chiottes
Le gouvernement français veut traquer les usagers sur les routes, dans les entreprises et les administrations. Cette mesure pourrait rapporter des centaines de millions d’euros aux laboratoires qui font les analyses et surtout aux compagnies pharmaceutiques qui commercialisent les tests et les produits masquant. Elles font un intense lobbying depuis des années. Grâce à Sarkozy, les usagers deviendraient tous des coureurs du tour de France. Un rêve d’enfant qui tourne au cauchemar : diurétique, créatine, infâme tambouille de sorcière et capote d’urine propre pour pouvoir se doper peinard. Les tests à l’aveugle généreraient une atmosphère paranoïaque dans les services concernés, des magouilles et des pressions intolérables. Les usagers de cannabis, dont les traces inactives sont difficiles à masquer et restent longtemps détectables, seraient plus fortement pénalisés, une consommation raisonnable dans un cadre privée peut entraîner un licenciement bien des jours après. Un usager quotidien à 0,4 d’alcool constant et 5 benzos serait-il moins dangereux pour les autres qu’un fumeur de joint du samedi soir ? Le petit Nicolas semble le croire Des millions de cannabinophiles vont subir les conséquences de cette ineptie.
Tous testés ?
Et que se passera-t-il quand 10 à 20% des agents de l’Etat seront au chômage ? Quand 50% des hommes de moins de trente ans n’auront plus de permis ? Quand 500.000 français devront aller pisser chaque semaine ? Rien. Car pour ne pas en arriver là, cette politique sera appliquée mollement selon de critères injustifiables. Pour soi-disant sauver la jeunesse de la déchéance, alors que le taux de réussite au Bac n’a jamais été aussi fort ; Pour soi-disant éviter 300 accidents mortels par an, alors que tous les conducteurs prennent bien plus de risque avec l’alcool légal, les médicaments ou la vitesse ; Pour soi-disant faire baisser la violence, alors que c’est le deal qui provoque la délinquance et l’alcool qui fait péter les plombs ; notre m(s)inistre-candidat ne va pas risquer de désorganiser totalement la société. Son dispositif va s’appliquer exclusivement sur les populations sensibles et quelques malchanceux. Dans l’administration par exemple, on peut s’attendre à une épidémie de tests dans les fiefs de syndicats de gauche comme la SNCF ou l’Education Nationale et bien moins dans la police ou les impôts. Le risque de contrôle au faciès est bien plus grand dans le 93 que dans le 16ème, les amendes et le contrôle socio-sanitaire seront moins rude pour le bourgeois que pour le lascar.
Les riches aussi ?
Pourtant, je crains bien plus un CRS bourré de coke et de gniole qu’un instit qui fume le soir pour supporter la pression de nos sales mômes. De même, les contrôles routiers concerneront plus les tecknivals ou les festivals reggaes que les fêtes de villages, surtout les ferias et les fêtes du vin. Elles font pourtant l’apologie d’une drogue mortelle, génèrent bien plus de violences pendant et après les évènements et causent plus de morts sur les routes. Le nombre d’usagers en grande détresse, donc très visibles, est plus important chez les pauvres pour d’évidentes raisons sociales. Mais des études récentes démontrent que le nombre d’usagers raisonnables mais aussi d’abuseurs est plus important chez les CSP++ que dans les cités. Le maire de Neuilly va-t-il organiser des visites aux toxs, du piss test et du sevrage forcé pour son équipe municipale et ses administrés ?
Nouvelles mesures, nouveaux budgets ?
Il veut aussi une sanction ou une réponse administrative systématique aux plus de 100.000 ILS annuelles dont 94%pour cannabis. Les syndicats de flics ne seraient donc pas privés de chasse à la boulette pour améliorer sans risque les statistiques et distribuer primes et promotions. Amendes et prisons pour les récidivistes ? Pas seulement, Sarko veut imposer un dispositif de soins obligatoires coûteux, contraignant et très souvent inutile, surtout pour le cannabis. Certains services profitent déjà de cette manne et soutiennent ce projet qui va faire exploser leur file active, donc leur potentiel de subventions. Doit-on investir autant de millions pour tenter de contraindre des fumeurs de joints à arrêter ? Quand on voit le manque de moyens des urgentistes ou de la gériatrie, j’en doute fortement. Comment Nicolas Sarkozy compte-il financer cette invasion de pseudo-délinquant malade ? Avec des amendes à 1500 € difficile à recouvrir et dont beaucoup déboucheront sur des jours-amendes de prison et de coûteuses contraintes par corps, Nicolas Sarkozy va surtout dilapider des budgets essentiels pour financer son show sécuritaire et hygiéniste.
Financer les croisés de la prohibition
Le nouveau gadget de ce projet serait la création de stages de citoyenneté ou stages de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stupéfiants D’une part, les usagers de drogues sont pour l’immense majorité de bons citoyens ordinaires. C’est le désir raisonné ou non de consommer un produit illicite qui les contraint à la délinquance, pas une pulsion antisociale. Il faut en finir avec ce mythe anti-soixante-huitard. Les usagers de drogue ne choisissent pas la marginalité, c’est la prohibition et l’ordre moral qui l’imposent. D’autre part, ce stage bidon avec visite de toxico en manque va accréditer les fumeuses théories de la porte d’entrée et de l’escalade. Cette mesure va surtout permettre de financer grassement les associations de lutte contre la drogue les plus alarmistes, les moins crédibles, les plus sarkosistes. Sous couvert de bons sentiments, l’argent du contribuable va financer la propagande prohibitionniste de l’église de scientologie et autres sectes, les bigots traditionalistes de tous les cultes, le docteur Diafoirus de l’addiction et le docteur Mengele du sevrage forcé, tous les spécialistes du détournement de fonds publics pour des croisades personnelles.
Encore une dose de bâton
Pour rajouter une louche de démagogie autoritariste, ce projet veut encore renforcer la répression contre l’usager pourtant déjà soumis au régime d’exception des terroristes. Il veut créer une double peine en renforçant les sanctions pour la commission d’infractions sous l’emprise de la drogue mais aussi en état d’ivresse manifeste. Camarade poivrot, bienvenue dans l’enfer des drogués ! Il faut absolument dégrader l’image des usagers, la drogue doit être criminogène pour justifier cette gabegie de moyens. De plus, la multiplication des conséquences judiciaires néfastes poussera sûrement quelques esprits faibles à accepter les drogues légales, au risque d’en mourir légalement, ou encore l’opium du peuple, au risque de relancer les guerres de religions. Nicolas le petit VRP protègent fermement le marché des directeurs de conscience et des dealers patentés au mépris de l’intérêt collectif et des droits de l’homme. Beau programme.
Police et contrôle des consciences
Qu’un ministre de l’intérieur s’approprie le contrôle du plaisir et la prévention des addictions est vraiment une chose curieuse en démocratie ! Cela pue le nazisme, le stalinisme et autre junte militaire. Quand on ajoute que ce ministre est aussi en charges des églises, c’est franchement la Restauration. Quelles sont ses compétences pour juger ce qui est bon ou mauvais pour mon corps et mon esprit ? Ce mécanisme psychologique et biologique très complexe divise la communauté scientifique depuis des décennies, surtout sur les traitements des causes et des symptômes. La grande majorité des études et des rapports reconnaît l’inefficacité des mesures répressives et des soins sous la contrainte. Ces dispositifs sont encore plus inadaptés à la problématique du cannabis, la grande majorité des usagers n’a pas le sentiment d’être malade ou de commettre un crime. Pour servir les ambitions d’Iznogood Sarko, l’Etat devrait dépenser en pure perte des milliards d’euros pour une politique rétrograde inspirée par les neo-cons yankees. Les USA, le pays développé avec la pire violence et des statistiques de production et de consommation de drogues les plus élevées. Un modèle ?
Assez des boucs émissaires
Nous ne sommes pas des américains, nous ne voulons pas d’un pays en guerre civile pour ce motif très contestable. Dans cette farce tragique, la drogue remplace les armes de destruction massive ou les terroristes pour justifier des lois liberticides et les milliards flambés dans l’industrie sécuritaire. Pour faire accepter la violence économique, le fichage biométrique, le flicage des déviants et des contestataires, l’inflation législative sur toutes les activités humaines, il faut faire très peur. Les communistes, les juifs et les francs-maçons ont longtemps rempli cette fonction. Ils sont maintenant remplacés par les terroristes islamistes et les trafiquants de drogues pour l’ennemi extérieur, les athées et les drogués pour l’ennemi intérieur. Les clandestins, les homos, les putes, les femmes complètent toujours cette liste de boucs émissaires. Pour l’humain, l’ordre moral est une politique de l’autruche trop commode pour disparaître complètement. Nous devons sans cesse lutter contre cette morbide facilité et poursuivre l’élaboration d’un contrat social acceptable et pérenne.
Le coût humain et financier de cette « busherie » est totalement disproportionné par rapport aux dommages causés par les usagers de drogues, surtout l’immense majorité d’usagers de cannabis, à eux-mêmes et sur la société. Cette politique sert uniquement les intérêts électoraux de ceux qui la promulguent et les intérêts financiers de ceux qui les soutiennent. Je supplie tous les naïfs qui adhèrent à cette politique sans rien y gagner d’analyser mes arguments au-delà du manichéisme, de cesser leur soutien aveugle au premier aboyeur venu, de soutenir des solutions plus humaines.
Laurent Appel