A en croire les media, les politiciens et certains scientifiques, le cannabis du 21ème siècle aurait muté en une plante hautement toxique qui provoquerait des cancers, des accidents de la route, des altérations dans le cerveau des adolescents et autres nuisances majeures. La répression, avec tolérance zéro et promotion de l’abstinence, est présenté comme la seule politique efficace pour protéger la jeunesse et faire diminuer la consommation. Plusieurs études récentes viennent démentir ces affirmations péremptoires. Cela va-t-il changer quelque chose ? C’est d’indépendance de jugement et de courage politique dont manquent cruellement nos décideurs.
Source : Chanvre-info
Cannabis et cancer
Les nouvelles découvertes « ont été contraires à nos attentes », déclare au Washington Post Donald Tashkin, de l’Université de Californie à Los Angeles, un pneumologue qui a étudié le cannabis pendant 30 ans. « Nous avons formulé l’hypothèse de l’existence d’une corrélation (association) positive entre cannabis et cancer du poumon, et que cette corrélation serait encore plus positive avec les gros fumeurs », dit-il. « Nous avons découvert en revanche qu’il n’y avait pas de lien du tout, et même une possibilité d’une sorte d’effet protecteur. »
Cannabis et adolescent
D’après une étude du "Nathan S. Kline Institute for Psychiatric Research" et de la "New York University School of Medicine", il n’y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur l’adolescence et ceux qui n’en ont jamais fait usage.
Cannabis et accident de la route
Un article du quotidien Le Monde du 4/10/05 est titré « L’alcool est de loin plus dangereux au volant que le cannabis » Un conducteur ayant fumé du cannabis est près de deux fois (1,8) plus susceptible de provoquer un accident mortel qu’un automobiliste à jeun. Mais ce risque accru reste très inférieur à celui induit par l’alcool (8,5), même consommé dans les limites autorisées par la loi. C’est l’enseignement majeur de l’enquête "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière" (SAM) , menée par l’Institut national de recherche sur les transports et la sécurité (Inrets) et coordonnée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Chanvre-Info avait analysé cette étude et remarqué que le risque d’un accident mortel sous cannabis était très comparable à celui des conducteurs sous alcool dans la marge toléré par la loi. Pourtant l’usager de cannabis commet un délit lourdement sanctionné alors que le consommateur d’alcool est dans son bon droit. Encore un exemple flagrant de discrimination.
Cannabis et autisme
Le cannabis rend autiste ceux qui n’en consomment pas. Ils refusent les évidences pour s’enfermer dans leurs convictions chimériques. C’est une maladie grave dont souffre la majorité des hommes politiques et une partie de la population. En effet, des études qui discréditent le discours répressif et alarmiste existent depuis le début de la prohibition. En fait, les conclusions des commission La Guardia dans l’Amérique des années trente, Le Dain dans le Canada des seventies, Henrion dans la France des années nonante ou de la commission fédérale suisse de l’an 2000 seraient encore pertinentes aujourd’hui. En s’appuyant sur les études les plus complètes et les experts les plus qualifiés, elles préconisent la dépénalisation de la consommation et l’organisation d’un marché réglementé pour mieux protéger les consommateurs et la société. Alors pourquoi encore dépenser l’argent du contribuable pour des études dont personne ne tient compte ? La solution est politique, pas scientifique.
Laurent Appel