La marijuana augmente le risque de mourir d'hypertension, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale European Journal of Preventive Cardiology.
En l'absence de données longitudinales sur l'utilisation de la marijuana, les chercheurs ont conçu une étude de suivi rétrospective des participants au NHANES (Enquête nationale sur la santé et l'évaluation de la nutrition) âgés de 20 ans et plus. En 2005-2006, ils ont demandé aux participants s'ils avaient déjà consommé de la marijuana. Les participants ont signalé l'âge où ils ont commencé et la durée d'utilisation.
Ces informations ont été fusionnées avec les données sur la mortalité en 2011 du National Center for Health Statistics. Les chercheurs ont analysé les associations entre la consommation de la marijuana, la durée d'utilisation et les décès liés à l'hypertension, aux maladies cardiaques et aux maladies cérébro-vasculaires. La mort par hypertension incluait des causes multiples telles que l'hypertension primaire et la maladie rénale hypertensive.
La marijuana multiplie par 3 le risque de mourir d'hypertension
Parmi un total de 1 213 participants, 34% ne consommaient ni cannabis, ni cigarettes, 21% utilisaient fumaient de la marijuana, 20% de la marijuana et des cigarettes. La durée moyenne de la consommation du cannabis était de 11,5 ans.
Les résultats de l'étude ont révélé que les fumeurs de marijuana ont un risque plus élevé de mourir d'hypertension. Par rapport aux non-consommateurs, les consommateurs de marijuana ont un risque de décès de 3,62 fois plus élevé par hypertension. Ce risque augmente pour chaque année d'utilisation. Il n'y avait aucune association entre la consommation de la marijuana et la mort par maladies cardiaques ou cérébro-vasculaires.
"Nous avons constaté que les utilisateurs de marijuana avaient plus de trois fois le risque de décès par hypertension et que ce risque augmentait à chaque année supplémentaire d'utilisation" a déclaré Barbara A Yankey, étudiante en doctorat à l'École de santé publique de l'Université de l'État de Géorgie et auteur de l'étude.
"La légalisation de la marijuana augmente son utilisation récréative. Il est important d'établir si les avantages pour la santé l'emportent sur les potentiels sociaux et économiques", affirme la chercheuse. "Si la consommation de marijuana est impliquée dans les maladies cardiovasculaires et les décès, il est important que les décideurs protègent le public".
Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Les chercheurs psychologues de Université d'Etat de Washington restent perplexes.
Leur étude menée chez des utilisateurs « lourds » de cannabis montre l’absence de différence des niveaux de cortisol, l’hormone du stress chez 2 groupes d'utilisateurs de cannabis de long terme, l’un confronté à une situation stressante et l’autre non stressante. Des données présentées dans la revue Psychopharmacology qui révèlent un effet « amortissant » du cannabis sur le stress.
C'est la première étude à examiner les effets du stress aigu sur les niveaux de cortisol salivaire avec ou sans cannabis et ici chez 40 utilisateurs chroniques de cannabis vs 42 non-utilisateurs. C’est aussi une étape importante dans l'étude des avantages thérapeutiques du cannabis à un moment où son usage se répand rapidement, même si finalement cette réduction voire disparition de la réponse au stress chez les utilisateurs lourds n’est pas forcément à interpréter comme un bénéfice.
Les chercheurs ont utilisé une procédure reconnue pour provoquer des niveaux élevés de stress chez des utilisateurs chroniques (soit consommation quotidienne ou quasi-quotidienne) de cannabis et des non-utilisateurs.
La situation sans stress consistait à plonger une main dans de l'eau tiède pendant 45 à 90 secondes puis à compter de 1 à 25.
La version à stress élevé consistait à plonger la main dans de l'eau glacée pendant 45 à 90 secondes puis à compter de 17 e 17 à partir de 2043. En cas d’erreur, les participants recevaient des commentaires critiques...
Les chercheurs n’identifient aucune différence dans les niveaux de cortisol salivaire de 2 groupes d'utilisateurs de cannabis lourds confrontés à une situation psychologiquement ou physiologiquement stressante ou non stressante. En revanche, les taux de cortisol chez les non-utilisateurs de cannabis qui ont été placés dans la même situation stressante ont atteint des niveaux plus élevés que les niveaux de cortisol des non-utilisateurs placés dans des conditions exemptes de stress.
Des conclusions cohérentes avec la littérature qui a déjà suggéré que l’utilisation chronique de cannabis est associée à une réactivité « adrénale » et émotionnelle émoussée.
La suppression de la réponse au stress n’est pas forcément bénéfique, soulignent les chercheurs car la libération de cortisol obéit aussi à un objectif adaptatif, permettant à un individu de mobiliser son énergie et de répondre de manière appropriée à une situation difficile ou dangereuse. Ainsi, une incapacité à fournir une réponse hormonale appropriée au stress peut également avoir des effets néfastes et même dangereux pour le sujet, concluent les auteurs.
Psychopharmacology August 2017 DOI: 10.1007/s00213-017-4648-z Blunted stress reactivity in chronic cannabis users
Les cœurs bien accrochés boiraient un verre de vin par jour, les amateurs de vignes auraient des poumons plus sains, les buveurs de rouge seraient moins victimes de la maladie d’Alzheimer et les cancéreux réduiraient les effets indésirables de leur radiothérapie grâce au précieux liquide. On n’en finit pas, à tord ou à raison, de donner au vin des pouvoirs médicinaux. Mais jamais encore on ne lui avait prêté la faculté de faire planer, ce que promet – ou presque – le CannaWine.
Pas besoin de chercher bien loin, tout est dans le nom de ce breuvage un rien arrangé : ce vin espagnol, dans lequel a infusé du cannabis, s’est ainsi approprié les capacités de la plante-verte-qui-fait-rire. « Sa composition en fait un excellent produit capable de contenir dans une seule bouteille non seulement les propriétés du vin, mais aussi celles du cannabis sativa L », la variété utilisée par CannaWine, vante le site de ce vigneron pas comme les autres.
Anti-stress et euphorisant, la boisson coûte un peu plus de 15 euros la bouteille, en ligne. Les effets n’iront cependant pas plus loin, puisque « ce cannabinoïde cause une sensation de relaxation des muscles et un esprit apaisé, mais n’a aucun effet psychotrope chez l’utilisateur », rappelle le producteur.
Si le blanc à la couleur pâle ou le rouge de CannaWine, composé à 50% de grains de raisins garnacha et de 50mg d’extrait de sativa, peuvent paraitrent bien curieux, il ne s’agit pas des premières tentatives de mêler « beuh » et vin. Dans les années 80 déjà, les vignerons californiens travaillaient déjà aux côtés des cultivateurs de marijuana et ensemble, ils expérimentaient des infusions d’herbes « spéciales », immergées dans des tonneaux pour toute la durée du processus de fermentation du vin.
Le sucre des raisins se convertit ainsi en alcool, et l’alcool permet d’extraire le THC de la marijuana – le cannabinoïde responsable du rire un peu bête et de la sensation de pesanteur liés à la consommation de cannabis.
Vin et cannabis, même combat de connaisseurs
Alors qu’au Colorado, en Oregon et à Washington, où la drogue récréative est légale depuis plusieurs années, les ventes de bières industrielles diminuent, le secteur du vin et celui du houblon artisanal ne craignent pas la concurrence de la weed, explique dans un article le New York Times.
Quand certains profitent de leurs terres viticoles pour faire également pousser du cannabis, d’autres trouvent dans la consommation du vin et de l’herbe les mêmes plaisirs de connaisseurs. « La marijuana, comme le vin, a la capacité d’exprimer son terroir », explique par exemple Phil Coturri, grand amateur de cannabis et vigneron sur le terrain de Robert Mark Kamen – le scénariste de Karate Kid, Taken et Transporter. Vendangeur réputé pour ses vins bios, il est aussi un grand passionné de marijuana, qu’il fait pousser depuis près de 40 ans, en parallèle de ses vignes.
Comme les dingues de bières artisanales, les fous de bons wiskhy ou les connaisseurs de vins, certains fumeurs de weed partagent ainsi le même amour pour la description d’arômes plus ou moins exotiques ou la tenue en bouche de telle herbe produite localement. Imaginez alors quand les deux sont réunis dans le même contenant – en toute modération.
ÉTUDE - La caféine agirait comme un amplificateur des effets de la drogue et pourrait causer des troubles neurologiques, notamment au niveau de la mémoire…
La consommation simultanée de marijuana et de caféine présenterait des risques sérieux pour la santé. L’information prend de l’importance au moment où certains pays et plusieurs états américains ont légalisé l’usage récréatif du cannabis. Certaines entreprises commercialisent d’ailleurs « des dosettes de cafés et de thés infusées au cannabis », rapporte Live Science.
Des troubles de la mémoire
La caféine agirait comme un amplificateur des effets de la drogue et pourrait causer des troubles neurologiques, notamment au niveau de la mémoire, selon le docteur Sergi Ferré, interrogé récemment par Live Science. « Toute substance qui libère de la dopamine (…) voit ses effets augmentés par la caféine », explique ainsi le spécialiste de l’Institut national américain sur l’abus de drogues (NIDA). Or le tétrahydrocannabinol (THC) présent dans le cannabis a justement comme caractéristique de « stimuler les neurones dopaminergiques dans tout le cerveau ».
Plus de risques chez les jeunes
Le chercheur s’était déjà intéressé à la question de l’interaction entre le cannabis et la caféine en 2012. Grâce à des expériences menées sur des rats, le scientifique et son équipe avaient montré que les problèmes de mémoire pouvaient s’aggraver sous l’effet de la combinaison des deux substances. Le phénomène était particulièrement préoccupant chez les jeunes, dont le cerveau n’est pas totalement développé.
Plus de café pour moins de cannabis ?
Dans une autre étude sur le sujet, publiée en 2014 dans la revue scientifique The Journal of Neuroscience, Sergi Ferré avait administré les deux molécules à des singes. Les résultats indiquaient que les primates recevant davantage de caféine consommaient moins de THC. Un constat dont s’était emparé Newsweed, média français d’actualité du cannabis, en déduisant que le mélange caféine - marijuana pouvait permettre de baisser sa consommation de drogue.
« Une mauvaise idée »
Mais, pour le chercheur américain, le mélange caféine-cannabis reste une « mauvaise idée ». D’autres médecins se montrent moins alarmistes. A cause de la diversité génétique et des caractéristiques propres à chacun, « combiner les drogues aura un effet différent sur différentes personnes », estime par exemple Gary Wenk, spécialiste de la psychologie et de la neurologie à l’université d’été de l’Ohio (Etats-Unis).
Le clonage est un processus de multiplication naturel extrêmement utilisé en botanique. Dans l’industrie du cannabis, il est employé pour reproduire la croissance et les caractéristiques similaires d’une plante de cannabis classique (ou plante mère), notamment dans les arômes et les effets recherchés.
Le clonage (aussi appelé « bouturage ») d’une plante de cannabis est caractérisé par la coupe de l’extrémité d’une branche de la plante mère en pleine phase de croissance. Cette étape permet de récupérer ce qu’on appelle la bouture. La bouture est ensuite mise dans un substrat d’enracinement afin de produire des racines à partir de sa tige et ainsi devenir un nouveau plant de cannabis, cloné et identique.
La plante clonée a le même ADN que la plante de cannabis originale. Afin de cloner du cannabis, plusieurs facteurs peuvent être pris en compte : le rendement, le temps de floraison, les arômes, leur capacité à supporter le chaleur ou la fraîcheur, ses effets ou encore la puissance de la variété. De nos jours et avec le développement du cannabis à usage thérapeutique, plusieurs cultivateurs de cannabis vont s’intéresser à des plantes riches en cannabidiol (CBD) par exemple.
Chaque clone d’une plant de cannabis est une coupe garantie de reproduire une plante féminine à partir d’une plante mère unique.
Zoom sur les variétés « clone élite »
Les clones élites sont finalement des clones aux phénotypes remarquables, qui sont principalement échangés sous forme de boutures, et très peu par graines. Chaque clone élite a sa propre légende et beaucoup de mythes entourent ces variétés mythiques de cannabis. Avec de l’expérience, certains clones élite sont plus élites que d’autres. Un mauvais environnement de culture ne permet pas à un clone élite de faire mieux qu’une bonne graine dans un bon environnement.
Il n’y a d’ailleurs pas de liste officielle des clones élite. On retrouve cependant la plupart du temps les mêmes cuts dans les listes qui circulent, notamment (liste non exhaustive) :
Mehdi Bautier
Aeric 77 Cali-O Cut
Aloha 98 WW
Airborne G13 Cut aka AG13
Apollo 11 Cut
Arcata e-32
Albert Walker Cut
Blue Heaven Cut
Blue Dot old Cut aka MGB
Bubba Kush Pre98 Cut
Bubba Kush pre
Bubba Kush « Katsu » Cut
Bushmans Cut
C99 Cut
Casey Jones « Cannabliss » Cut
Catpiss (phéno SSH)
Chem3 Cut
Chem4 Cut
Chemdawg´s Sister Cut
Chemdog Sour Diesel Cut
Cherry AK47 Cut
Cinnamon Cut
Citral Cut aka Chitral
Cough#1 Cut aka Canadian Cough or Emery Cough
Core Cut « Amnesia Haze » (Silver Haze Pheno, Sensi Seeds)
Deep Chunk Cut
ECSD Cut « EastCoastSourDiesel »
Erdbeer Cut (Strawberry cut)
Exodus Cut (UK
G13 male Cut
G-Force aka « The G »
Grandaddy Purple Cut
Gravity Cut
Heaven Cut
Herijuana Cut
Indiana Bubblegum Cut
Island Sweet Skunk Cut
Killing Fields Cut
Las Vegas Purple Kush Cut aka Kyle Kushman’s Purple Kush (KKPK)
Misty Cut
NLx Cut
Old School Purple Haze Cut
Ole Blue Cut
OG Kush Abusive Cut
OG Kush Fire aka Rascals OG Kush Cut
OG Kush Ghost Cut
OG Kush Larry Cut
OG Kush Lemon Larry Cut
OG Kush Purple OG Kush Cut aka SAC#1 & SAC#3 #1
OG Kush San Fernando Valley Cut
OG Kush SFV Cut
OG Kush Tahoe Cut
Oregon Blueberry Cut
Ortega Cut
PCK Cut
Permafrost Cut
Peyote Purple Cut
Princess Cut
Purpurea Ticinensis Cut
Purple Elephant Cut
Purple Haze Cut
Purple Urkle aka Urple Cut
Riri Cut
RKS « Road Kill Skunk » Cut
Santa Maria aka Plank Cut
Strawberry Cough « KKSC Cut » Kyle Kushmans Strawberry Cough
Strawberry Fields Cut
SPG Cut
Texada Timewarp « Twister Cut »
The Purps aka Mendocino Purple Cut
Top44
True Blueberry Outkast Cut
TX ShoreLine Cut
UBC Chemo Cut
Victory « Vicky » Cut
Viking Cut
Dans l’esprit général, le cannabis est une plante associée avant tout à la drogue, de par les effets psychoactifs du THC. Moins connu, le CBD est un autre cannabinoïde qui a de nombreuses vertus thérapeutiques. Faisons le point sur les principales différences entre le CDB et et le THC !
Des cannabinoïdes issus de la plante du cannabis
Avant de détailler les différences, commençons par vous lister les points communs entre le THC et le CBD. Ce sont deux cannabinoïdes, au autrement dit des composés chimiques secrétés par les plantes de cannabis. Il existe environ 100 différents cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis et le THC et le CBD sont les plus connus et utilisés à ce jour. Des chercheurs dans le monde entier étudient actuellement leurs potentiels effets thérapeutiques et leurs mécanismes de fonctionnement dans le corps humain.
Les cannabinoïdes offrent toute une gamme de bénéfices thérapeutiques comme le soulagement de certaines douleurs, les nausées et certaines inflammations. Ils imitent les effets de certains composés chimiques que notre corps produit naturellement, appelés endocannabinoïdes, et activent nos systèmes internes de santé.
Le plus connu des cannabinoïdes est bien sûr le THC grâce à ses effets psychotropes sur le consommateur et bien qu’illégal, il est très consommé en France. Le deuxième cannabinoïde le plus important est le CBD qui est de plus en plus populaire grâce à ses applications médicinales.
Qu’est-ce que le CBD et en quoi est-il différent du THC ?
Le CBD est donc un cannabinoïde issu de la plante de cannabis dont la configuration moléculaire est très proche de celle du THC. Cependant, contrairement à ce dernier, le CBD ne possède aucun effet psychotrope, c’est à dire qu’il ne provoque pas de sentiment d’ivresse, de vertige ou d’euphorie, caractéristiques associés au THC et plus généralement à l’usage récréatif du cannabis.
Le CBD est l’abréviation de cannabidiol et il est très étudié dans la médecine pour ses effets thérapeutiques et dont on a appris beaucoup ces dernières années. Cette substance cannabinoïde non-psychoactive permet d’être consommée sans effet secondaire, et sans « planer ». En revanche, il produit des effets calmants, recherchés par les personnes souffrant d’anxiété ou de perte du sommeil. Il abaisse également les taux de sucre dans le sang et s’est montré prometteur pour les personnes luttant contre des douleurs, la sclérose en plaques et l’épilepsie. On prête aussi au CBD des propriétés antipsychotiques et il est testé comme médicament pour les personnes atteintes de schizophrénie.
A l’inverse, le THC est surtout connu pour ses effets psychoactifs qui produisent une euphorie rapide et consommé à haute dose, il peut provoquer l’anxiété et la paranoïa. Le THC a cependant également des vertus médicales et il est notamment utilisé pour combattre les nausées, les troubles du sommeil et la perte d’appétit. Présent en plus grande quantité dans la plante du cannabis, le THC est le cannabinoïde le plus populaire et qui est illégal dans de nombreux pays puisqu’il est avant tout considéré comme une drogue.
Sous quelle forme peut-on consommer du CBD ?
Le CBD peut être administré sous diverses formes. Les formes les plus courantes sont l’huile de CBD, les pâtes et les capsules, mais il y a aussi la gomme à mâcher et même la baume pour les lèvres avec le CBD. L’huile est généralement gouttée, sous la langue, après quoi elle est absorbé dans le corps en une demi-heure. Vous pouvez également mélanger l’huile et des pâtes avec votre régime alimentaire et ensuite le manger. Certaines personnes éprouvent des difficultés avec l’arrière-gout de l’huile naturelle et préfèrent se tourner vers les capsules qui se consomment plus facilement.
Pendant que certains pays sont encore en train de décider si la vente de cannabis est légale ou pas, une société a mis en place un dispositif technologiquement avancé permettant de tester la qualité du cannabis.
Alors que la moitié des jeunes français est, selon un récent sondage, favorable à la légalisation du cannabis en France, et que Microsoft lui même soutient la vente légale de cannabis, la technologie n’a pas attendu que nos députés légifèrent sur la question. Les personnes qui fument du cannabis peuvent se réjouir, puisque une société commercialise MyDx, un analyseur portable de… cannabis ! Ce dernier permet en effet d’identifier facilement quels sont les cannabinoïdes et les terpènes présents dans l’herbe que vous consommez. Divers experts ont fait part de leur satisfaction à la présentation de cet analyseur, puisque les consommateurs de cannabis pourront à présents vérifier la qualité de ce qu’ils fument, un plus pour leur « santé » même si dans les faits le ministère de la santé réprouve bien entendu la consommation de cannabis quelle que soit sa qualité. Mais certains consommateurs réguliers pourraient y trouver un moyen de se rassurer.
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cdxlife.com
L’analyseur MyDx Jusqu’à présent, pour déterminer quelles sont les propriétés du cannabis, la seule possibilité était de réaliser des tests en laboratoire, tests généralement chers et non accessibles au commun des mortels. C’est pour cette raison que la société CDX Life a créé l’Analyseur Cannabis MYDX Tester, assurant l’analyse des plantes de cannabis pour aider le consommateur à déterminer leur qualité, détecter les pesticides ainsi que les éventuels produits chimiques présents. En effet l’analyseur portable peut être utilisé aussi bien sur une plante que sur l’herbe déjà prête à fumer : dans le premier cas, il permet de déterminer le bon moment pour procéder à la récolte en fonction du niveau de cannabinoïdes contenu ; et dans le second cas, il indique le niveau de CBD que contient l'herbe analysée ce qui est très intéressant dans le cadre d’une consommation médicinale.
Sans que nous l’ayons bien entendu testé, la précision serait au rendez-vous. Cet analyseur inclut un auto-analyseur mydx de cannabinoïdes, un micro-capteur spécifique pour cannabinoïdes, des cartouches pour échantillons et un an de garantie. Le Growshop PevGrow, leader en produits de culture de cannabis, commercialise déjà ce dispositif hors de nos frontières (la vente et la consommation de cannabis étant illégales en France), preuve de son intérêt par le grand public.
La technologie à la rescousse
C’est en étudiant le fonctionnement de cet analyseur que nous découvrons l’impact de la technologie. Il est en effet nécessaire que l'utilisateur dispose d'un smartphone sous Android ou iOS pour pouvoir utiliser au mieux de ses capacités l’analyseur de cannabis MYDX. Ce sera en effet à partir de l’application de l’analyseur qu’il est possible de contrôler le mécanisme et de voir les résultats des tests effectués; ensuite, il est possible d’effectuer différents types d'enregistrements. De même, les consommateurs ont accès à une base de données qui leur permet de savoir quel type de souche est le mieux adapté à ses besoins. Ce qui est idéal pour les personnes qui souffrent d'une maladie, dans le cadre du cannabis thérapeutique, mais ne savent toujours pas quoi utiliser et quels changements faire pour obtenir les effets souhaités.
Grâce à son système Bluetooth, l’application mobile et le dispositif sont en communication. Lorsque l'échantillon est prêt, il est introduit et, par l'intermédiaire du smartphone, l’analyse est activée. En moins de dix minutes, l'échantillon est traité et l'application exécute un affichage de ses caractéristiques (cannabinoïdes et terpènes) sur l’écran. On ne peut pas faire plus simple et il semble, selon les premiers utilisateurs, que les résultats soient cohérents entre les différents échantillons du même type et les changements de concentration dans d’autres échantillons de différentes souches. Une avancée intéressante de la technologie mais il faudrait toutefois que la législation française avance sur la question, à l’heure ou de très nombreux pays ont déjà légalisé la vente de cannabis que ce soit à but thérapeutique ou récréatif.
Rares sont les fleurs sujettes à controverses. Peu de personnes critiquent durement les tulipes, les pétunias ou les orchidées. Depuis toujours en revanche, la fleur de cannabis inquiète autant qu’elle séduit, tout en jouant un rôle important dans l’industrie, la médecine, ou encore la culture populaire.
Surtout, c’est un produit agricole, et non des moindres, car avec la pomme de terre et la tomate c’est l’une des plantes les plus répandues dans le monde. A ce titre, on ne peut qu’abonder dans le sens de Jose Mujica (président de l’Uruguay), quand il déclare qu’elle mérite « d’être mieux connue, et traitée avec plus de respect. »
L’Himalaya, le point de départ de notre histoire…
L’histoire du cannabis commence en des temps immémoriaux sur les pentes de l’Himalaya, sa terre d’origine. Les chinois le cultivaient certainement depuis le Néolithique mais ce sont les Grecs de l’Antiquité qui l’introduiront en Europe, puis au reste du monde, après l’avoir rapporté de leurs expéditions. Les propriétés de la plante se font vite apprécier : les fibres contenues dans ses feuilles et ses tiges sont extrêmement solides, et permettent de produire facilement des cordages ou des tissus de bonne qualité.
Le cannabis est aussi une plante robuste, qui pousse dans tous les sols et sous tous les climats, ne craignant presque aucune maladie ; de plus, son pollinisateur est très bien réparti sur le globe puisqu’il s’agit… du vent. En effet la fleur de cannabis, verte et inodore, intéresse peu les insectes, mais les pollens qu’elle produit sont si légers qu’ils se déplacent au moindre souffle. Bien entendu, les propriétés médicinales et psychotropes du cannabis ne tarderont pas à être découvertes et commentées…
Les plus anciens traités médicaux, dont le Papyrus Ebers (qui date de l’Égypte pharaonique), préconisaient déjà son utilisation comme anti-douleur, par exemple pendant les accouchements. Il n’est donc pas exclu que Ramsès et Toutankhamon soient nés de mères embrumées.
Le Shennong Bencao Jing, qui est le plus ancien traité pharmacologique de Chine, mentionnait déjà le cannabis.
Les champs de cannabis, donc, envahissent rapidement la planète. La France n’est pas épargnée ! Apportée par les romains, puis encouragée par Charlemagne, la culture du cannabis était à l’époque un enjeu stratégique pour l’économie d’un pays. Mais en Occident, sa consommation dite « récréative » est probablement l’apanage de quelques élites seulement : la pipe n’existe que dans les pays arabes et le tabac, comme la cigarette, seront introduits bien plus tard lors des Grandes Découvertes. De plus, les variétés cultivées à l’époque n’avaient pas forcément des effets psychoactifs très prononcés.
Néanmoins dès le XVIIIe siècle, quand Diderot et d’Alembert écrivent leur fameuse Encyclopédie, ils semblent bien informés sur la « sorte d’ivresse » que procure la plante. A la même époque, George Washington, le premier président des Etats-Unis, cultive du cannabis à titre personnel pour se procurer, lui aussi, cette sorte d’ivresse... Au XIXe, le cannabis est vendu comme médicament dans les pharmacies : la reine Victoria s’en voit prescrire comme remède à ses douleurs menstruelles.
Pendant ce temps, en France, Théophile Gauthier fonde à Paris le Club des Haschichins, dont l’unique objet est d’organiser dans un hôtel particulier de l’île Saint-Louis des soirées appelées Fantasias, où le gratin littéraire et artistique de la capitale vient consommer des quantités déraisonnables de haschich dans une ambiance feutrée. Alexandre Dumas, Flaubert et Delacroix chasseront les éléphants roses ensemble. Baudelaire consignera ses expériences et ses observations dans plusieurs écrits. Balzac aussi, les yeux rougis, entendra « des voix célestes » et verra « des peintures divines »…
Théophile Gautier : le premier pothead de l’histoire de France ?
Depuis la Renaissance pourtant, le cannabis tombe en désuétude. Pour le textile, on lui préfère le lin (plus doux), ou encore la jute (plus robuste). De plus, le pape Innocent VIII, qui était très impliqué dans la lutte contre la sorcellerie (une tâche à ne pas négliger), déclara que le cannabis était utilisé pour les rites sataniques. Il oubliait certainement que sous son pontificat, Gutenberg imprima la première bible de l’histoire… sur papier-cannabis.
C’est au début du XXe siècle que la plante est vraiment maudite, et ce retournement de l’opinion publique va d’abord se produire aux Etats-Unis. Le prohibitionnisme y fut encouragé par les fondamentalistes chrétiens, ainsi que par le racisme ambiant (le cannabis était consommé presque exclusivement par les mexicains et afro-américains). Les lobbys industriels du papier, du textile et du pétrole ont certainement joué un rôle aussi, même si son ampleur est discutée. Ce qui est certain, c’est que la société fut inondée de propagande accusant le cannabis d’être une émanation du diable poussant au meurtre, au viol et menant à la mort.
Des films comme
, Assassin of Youth ou encore Reefer Madness appuyaient ce message avec des histoires farfelues que plus personne ne prendrait au sérieux aujourd’hui. En 1937, le Marihuana Tax Act fait un premier pas vers l’interdiction de notre fleur tombée en disgrâce, et différents pays s’en inspireront. Les réglementations nationales seront uniformisées en 1961 par la Convention unique sur les stupéfiants, ratifiée par 183 pays membres de l’ONU.
L’affiche d’un documentaire informatif, impartial et mesuré (1942).
Mais le cannabis n’a pas dit son dernier mot… Alors qu’il avait pratiquement disparu de nos campagnes européennes après la deuxième guerre mondiale, les agriculteurs le ré-introduisent par petites touches depuis plusieurs années. Ils en tirent de l’huile (l’une des meilleurs d’un point de vue nutritionnel) ou des cosmétiques. Surtout, les copeaux de cannabis sont de plus en plus prisés par l’industrie du bâtiment en tant qu’isolant phonique et thermique, substitut non-toxique à la laine de verre et aux mousses de polyuréthane. Inutile par contre d’aller fumer les murs de votre maison : développée par l’INRA, la variété cultivée par les agriculteurs français est pratiquement dépourvue de THC, la molécule responsable des principaux effets psychotropes.
En parallèle, depuis les années 1960, le cannabis devient un phénomène social en Occident ainsi qu’un élément important de la contre-culture, ce qui pousse les scientifiques à mener plus de recherches sur la plante et son mode d’action. Une demi-douzaine de molécules sont identifiées, dont le fameux THC. Surtout, ses effets thérapeutiques sont mieux compris, et de nouveaux usages sont découverts : contre les troubles du sommeil et de l’appétit, les douleurs, la dépression, certains symptômes psychiatriques, les dépendances, l’épilepsie, les symptômes du vieillissement…
Depuis les années 1990, différents pays commencent à autoriser et encadrer son usage thérapeutique. En 1995 le journal médical de référence au niveau mondial, The Lancet, démystifie le cannabis pour de bon en affirmant que « son usage, même sur une longue période, n’est pas dangereux pour la santé ». Avant d’enfoncer le clou : « Il n’est pas un danger pour la société, mais persister à le diaboliser peut en être un. » Et l’opinion publique change à nouveau…
Une fumeuse de cannabis au Colorado, premier état des Etats-Unis à légaliser l’usage récréatif, en 2014 (Photo: AP Photo / Brennan Linsley / The Telegraph)
S’il n’est pas un danger pour la société, la légalisation du cannabis peut avoir sur l’agriculture des effets négatifs. En Amérique-du-Nord, où la prohibition se lève petit à petit, les politiques ont pris une tournure ultra-libérale. Au Canada par exemple, les particuliers ont acquis dès 1999 le droit de cultiver du cannabis pour un usage médical. Puis les industriels ont fait du lobbying intensif pour s’accaparer ce droit. Ils ont gagné : du jour au lendemain, 30 000 cultivateurs à domicile se sont retrouvés hors-la-loi, et depuis les fermes à cannabis du Canada sont les plus intensives du monde.
Si la France devait légaliser le cannabis, elle aurait besoin d’une autre politique. Le secteur du maraîchage est en crise : les producteurs ne parviennent plus à vendre à des prix rémunérateurs, la faute aux charges trop importantes, ainsi qu’à la redoutable concurrence des pays étrangers (l’Espagne notamment). En conséquence, les surface agricoles destinées aux fruits et légumes ne cessent de reculer, ce qui n’est pas une bonne chose quand on cherche à s’alimenter avec des produits sains et locaux…
Et si la France innovait en refusant les fermes de cannabis industrielles, mais en permettant aux petits producteurs d’en faire un complément de revenu ? Ces derniers pourraient certainement s’en servir pour compléter leurs productions, afin d’obtenir un modèle équilibré, bien encadré par l’Etat. Le débat ne fait que commencer… Dix mille ans après leur découverte, les fleurs du mal continuent de cristalliser les opinions ; mais il n’est plus possible de nier qu’elles font, depuis le début, partie de l’aventure humaine.
Cet article a été écrit en collaboration avec Olivier Escuder, expert en botanique pour le Muséum National d’Histoire Naturelle.
« […] mettre en place des garanties contre la discrimination dans la législation, les politiques et la réglementation » notamment en révisant et abrogeant « les lois punitives qui se sont avérées avoir des incidences négatives sur la santé et qui vont à l’encontre des données probantes établies en santé publique. »
Voilà matière à faire réfléchir le gouvernement français quant à la pertinence d’une mesure qui ne fera que renforcer le sentiment d’injustice déjà vivement ressenti par une certaine catégorie des cannabinophiles.
Ces propos ne sont pas ceux des habituels partisans de la réforme de la politique internationale des drogues. Ils sont extraits de la déclaration commune de l’ONU et de l’OMS publiée le 27 juin dernier, curieusement passée sous silence dans les médias. Il s’agit pourtant là d’un véritable tournant en la matière, ces deux vénérables institutions stigmatisant « […] des lois qui pénalisent ou interdisent autrement l’expression du genre, les relations homosexuelles, l’adultère et les autres comportements sexuels entre adultes consentants ; la prostitution entre adultes consentants ; la consommation de drogues ou leur possession en vue d’un usage personnel ».
De discrimination, il en sera toujours question tant que la question des drogues sera abandonné aux seuls policiers. La réaction globalement positive des principaux syndicats de police à cette mesure n’est donc pas une surprise. Contraventionnaliser les usagers des drogues revient à légitimer des pratiques arbitraires de harcèlement et de persécution des jeunes, principalement issus des quartiers populaires et des « minorités visibles ». Un racket institutionnalisé que dénonce depuis toujours l’ensemble des associations d’usagers et les organisations qui les soutiennent.
Seule une régulation complète de la filière chanvre/cannabis récréatif et thérapeutique permettra de mettre un terme dégâts provoqués par près d’un demi-siècle de prohibition à la française. En choisissant d’adopter une politique respectueuse des individus, de leur capacité de jugement et non en les infantilisant ; en considérant cette question sous son aspect sanitaire certes, mais aussi et surtout culturel, la France pourrait ainsi rejoindre les pays de plus en plus nombreux cherchant à se sortir de l’impasse prohibitionniste, notamment outre-Atlantique.
Le gouvernement de messieurs Macron et Philippe aurait tout intérêt à accompagner ceux de nos voisins européens déjà fortement engagés dans cette voie, à l’occasion d’un grand débat national, d’assises ou d’états généraux autour de la politique des drogues réunissant tous les acteurs juristes, économistes, sanitaires et… les véritables experts que sont les usagers. #ContraventionnalisationNonMerci
Plutôt que d’engorger les tribunaux, le policier Yves Milla, propose d’annuler le délit qui pèse sur les consommateurs de cannabis.
par Yves Milla, 41 ans, policier depuis 20 ans, d’abord CRS pendant 15 ans,avant de se consacrer à temps à son engagement syndicale. Il est Secrétaire de la zone de défense Est de l’Unsa police. Pour info, il ne consomme pas de cannabis et n’en a jamais fumé.
Nous devons arrêter de marginaliser les consommateurs de cannabis. N’importe qui peut fumer, des mamans, des ados, des vieux.
Quand on surprend des gamins à la sortie du collège par exemple, quel moyen a-t-on aujourd’hui pour faire en sorte qu’ils arrêtent de fumer, pour prévenir plutôt que punir ? La consommation de cannabis est toujours un délit en France.
Donc soit on jette le joint et la boulette de shit avec, soit – en vertu de la politique du chiffre instituée par Nicolas Sarkozy – on lance une procédure : on embarque trois gamins sur tout le groupe, histoire de marquer le coup, suivent contrôles d’identité, PV au commissariat, et procédure pénale avec risque de casier judiciaire.
Dans le premier cas, on ne sert à rien, les parents ne seront pas prévenus et ne pourront pas avoir de discussion avec leurs enfants sur le sujet. Dans le second, on engorge les tribunaux, on oblige des familles à payer des frais d’avocat (entre 1.500 – 2.000 euros) et on monopolise les forces de police sur des missions qui n’en valent pas la peine. Il faut arrêter de marginaliser les consommateurs et éviter la bâtonnite à tout prix. Loi obsolète
A quoi bon criminaliser des mineurs qui fumeront quelques années et arrêteront ensuite ? A quoi bon inscrire une mention inutile à leur casier et les empêcher un jour de devenir fonctionnaires, pour ne citer que cet exemple ?
Face à une infraction, il existe trois types de sanctions : la contravention, le délit ou le crime. La loi qui régit le cannabis en France date de 1970, à l’heure où De Gaulle voulait endiguer le trafic de drogues dures comme l’héroïne. Une loi très propre très carrée sur l’usage des drogues en général, considéré comme un délit.
50 ans après la loi, en 2017, il est temps de regarder le problème en face : on nage en pleine hypocrisie. On pense aujourd’hui que, grâce à la justice, des gens arrêtent de fumer. Or, la consommation et l’addiction nécessitent un traitement thérapeutique, pas une criminalisation. Un timbre amende pour dissuader
Nous proposons de délivrer une amende minimum, une contravention sur le même principe que la ceinture de sécurité ou le parking non payé.
Si on tombe sur un fumeur dans la rue, on lui indique qu’il recevra une contravention chez lui, une amende minime pour marquer le coup et inciter la personne à cesser de commettre l’infraction. Et c’est tout ! Pas besoin d’aller au commissariat. Ca prend trois secondes et ça permet aussi d’ouvrir le dialogue. Nous avons besoin de cette dimension pédagogique. Les mineurs s’arrangeront chez eux avec leurs parents quand ils auront reçu le courrier et, au moins, ces derniers seront au courant. Ils pourront en discuter entre eux.
En revanche, si on assiste à une revente, on n’a pas le choix, on embarque, c’est du deal. Il est grand temps de légiférer
Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Le législateur le premier. Il me semble que c’est à lui de prendre en charge le dossier aujourd’hui. Il y a une rupture complète de dialogue avec les familles, les éducateurs. Nous devons renouer le dialogue.
Je fais beaucoup de sport avec des gens plus jeunes que moi. Certains fument sans doute. Je n’aimerais vraiment pas tomber sur l’un d’eux en arrivant au poste un matin.
Le cannabis est la drogue la plus consommée, la plus cultivée et la plus saisie au monde, indique la version 2017 du rapport mondial sur les drogues de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Toutefois, malgré sa popularité, aucun consommateur de cannabis n’est décédé dans le monde en 2015 suite à son usage.
SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Selon ce même rapport, 3,8% de la population adulte mondiale consommaient de la marijuana (environ 183 millions de personnes) en 2015. Il y a deux ans, les opioïdes et les opiacés étaient les drogues les plus populaires utilisées mondialement, suivis par la cocaïne, les amphétamines et l’ecstasy. Aux Etats-Unis, de plus en plus d’Etats tolèrent l’usage récréatif et l’usage médical du cannabis. Le nombre d’Américains consommateurs de marijuana a augmenté. En 2015, 8,3% d’Américains âgés de plus de 12 ans ont consommé du cannabis, contre 6,2% en 2002.
1% des Européens consomment du cannabis tous les jours
En Europe, 6,6% des personnes âgées de 15 à 64 ans consommaient du cannabis en 2015. Environ 1% des Européens, soit 3 millions de personnes, étaient des utilisateurs quotidiens de marijuana. Le cannabis est également la drogue que l’on produit le plus de manière illicite à travers le monde. De 2010 à 2015, la marijuana a été cultivée dans 135 pays, contre 49 pays pour l’opium et 8 pays pour la feuille de coca.
Le cannabis est la drogue la plus saisie par les autorités dans le monde. En 2015, le Paraguay a détruit 12 millions de plants de cannabis, l’Ukraine, 7,5 millions et la Jamaïque, 1 million. Les Etats-Unis ne fournissent pas d’informations sur la destruction des plants individuelles, mais des fonctionnaires ont indiqué avoir détruit plus de 4 millions de plantes de marijuana.
11 % des adultes âgés entre 18 et 64 ans – soit environ 4,1 millions de personnes – ont fait usage de ce produit au moins une fois en 2016.
La consommation de cannabis en France s’ancre « à un niveau très élevé » par rapport aux autres pays européens, selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT). En 2016, 11 % des adultes âgés entre 18 et 64 ans – soit environ 4,1 millions de personnes – ont fait usage de ce produit au moins une fois dans l’année (5 millions en ajoutant les 11-18 ans). Un pourcentage identique à celui de 2014, année de la précédente enquête, où la consommation avait bondi de 3 points par rapport à 2010. Elle s’élevait alors à 8 %, un taux stable depuis dix ans. En 1992, seuls 4 % des Français adultes fumaient au moins une fois dans l’année.
Cette stabilisation de la consommation à un niveau élevé est le principal enseignement du volet cannabis du baromètre santé de Santé publique France publié vendredi 23 juin par l’OFDT. La révélation de ce chiffre, qui vient conforter la France en tête des pays les plus consommateurs en Europe, intervient presque un mois après l’annonce, le 24 mai, par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, de la mise en place – selon des modalités encore très floues – d’ici « trois ou quatre mois » d’une contravention pour les usagers de cannabis. Une réforme qui vise d’abord à alléger le travail de la police et de la justice.
L’enquête dévoilée vendredi, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 15 000 personnes, est une publication intermédiaire qui ne comprend pas tous les chiffres de la consommation. Les usages réguliers ou quotidiens de cannabis n’y figurent par exemple pas et ne seront connus que début 2018. « Mais au regard de l’évolution de l’usage dans l’année, il n’y a pas de raison de penser que ces usages aient évolué différemment », note Stanislas Spilka, le responsable des enquêtes et analyses statistiques à l’OFDT.
Consommation générationnelle
Pour l’Observatoire, en 2016 comme en 2014, 1,4 million de Français adultes fument donc au moins dix fois par mois, parmi lesquels 700 000 de façon quotidienne. Pour expliquer cette stabilité du niveau de consommation, M. Spilka souligne l’absence d’« évolution majeure » dans les politiques publiques concernant le cannabis ces dernières années.
Davantage que les diplômes ou les statuts sociaux, ce sont d’abord le sexe et l’âge qui caractérisent les consommateurs de cannabis. Chez les adultes, 15 % des hommes disent avoir fumé au moins une fois dans l’année contre 7 % des femmes. La moitié (51 %) des hommes entre 18 et 64 ans disent avoir déjà consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, contre seulement un tiers (34 %) des femmes dans la même tranche d’âge.
Le cannabis est par ailleurs une consommation « générationnelle » : 28 % des 18-25 ans en ont consommé au moins une fois dans l’année, 17 % des 26-34 ans, et 8 % des 35-44 ans. Des niveaux stables par rapport à 2014.
Usages thérapeutiques
Phénomène notable : 5 % des 45-54 ans ont fait usage de cannabis au moins une fois au cours des douze derniers mois, contre 4 % en 2014 et 2 % en 2010. « Alors que quasiment aucune personne de plus de 45 ans ne fumait à la fin des années 90, on constate qu’une nouvelle génération semble poursuivre ses consommations en vieillissant », relève Stanislas Spilka. Pour la première fois, l’OFDT a mesuré la consommation chez les 65-75 ans. Résultat : 0,2 % de cette tranche d’âge consomme du cannabis. Une proportion « non nulle » d’usagers qui « corrobore les observations des acteurs de terrain », et qui pourrait en partie être liée « à des usages thérapeutiques du produit », note l’OFDT.
Pour expliquer des niveaux d’usage du cannabis « très élevés » en France, l’OFDT met en avant un développement de l’offre. Elle relève pêle-mêle la proximité avec des pays producteurs comme le Maroc, l’accroissement des cultures en France et le « dynamisme » du marché de l’herbe. Selon de nouveaux chiffres de l’Octris, l’office central pour la répression du trafic illicite, dévoilés par l’OFDT, 126 400 plants ont été saisis en 2016 par les forces de l’ordre (après 154 000 en 2015), et 18 tonnes d’herbe, contre 17 en 2015 et 10 en 2014. L’OFDT constate également que l’« attractivité » du cannabis et son « accessibilité » perçue par les jeunes demeurent très fortes.
Du placard à la "cannabis factory": la culture d'herbe de cannabis "made in France" surfe sur un marché "extrêmement dynamique", selon les autorités, et bouscule d'année en année un paysage dominé par la résine importée du Maroc.
Les policiers nordistes n'avaient jamais vu ça. En février 2016, les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) de Lille tombaient sur une "cannabis factory", près de 4.000 pieds dans un entrepôt à Hem (Nord).
"Quand vous avez 25 pieds dans votre salle de bains, il n'y a pas de soucis de récoltes, mais quand vous en avez 4.000... On change de braquet", décrit une source policière. "Il faut créer un tableau électronique de professionnel, pareil pour l'éclairage, l'irrigation, le local, la main d'oeuvre pour récolter... Il faut forcément une surface financière pour investir avant. On tombe dans la criminalité organisée", ajoute cette source qui chiffre l'investissement initial à environ 200.000 euros.
La proximité avec le Benelux, où graines et matériel s'achètent en vente libre, l'existence de nombreuses friches et locaux vacants font du Nord de la France un territoire de prédilection pour le développement de cette culture "industrielle".
Ces "cannabis factories" sont directement inspirées d'un modèle britannique et surtout néerlandais et sont souvent liées à des mafias étrangères, en particulier la criminalité organisée vietnamienne qui trouve parmi ses sans papiers une main d'oeuvre corvéable. Inconnues en France jusqu'au début des années 2010, elles restent toutefois rares, selon les limiers de la lutte antidrogue.
"C'est très rentable", observe-t-on à la direction du renseignement et de la stratégie de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris). Mais le démantèlement de structures de plus de 1.000 plants ne représentent que "quatre ou cinq affaires par an". C'est à l'étage inférieur, entre 200 et 1.000 plants que selon l'Octris, la cannabiculture est "indéniablement en expansion", en "indoor" dans des pavillons, ou en "outdoor" à l'abri des passages et des regards: "on a affaire à des délinquants locaux" qui visent le "circuit court".
La dernière strate, qui concerne les cultures inférieures à 100 pieds, est plus artisanale. Popularisée par internet, la vente en ligne et l'implantation de "growshops" (magasins de vente de matériel de culture), elle constitue un phénomène "important".
'Aspirations des consommateurs'
Michel Gandilhon, chercheur à l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), estime "que selon certaines projections réalisées à partir des données du Baromètre-santé, il y aurait entre 80 et 100.000 pratiquants de l'autoculture", lointains héritiers des néoruraux qui ont développé cette culture dans les années 1970.
Dans une synthèse publiée en juin, l'OFDT juge le marché de l'herbe en France "extrêmement dynamique" et souligne le "record historique" du nombre de saisies d'herbe, atteint en 2016 (18 tonnes d'herbe sur 71 tonnes de cannabis saisies). Si le nombre de saisies de plants a baissé en 2016 (126.400 contre 154.000 en 2015), l'augmentation "depuis 2010 témoigne de l'implantation d'une cannabiculture à grande échelle", affirme l'OFDT.
Pour M. Gandilhon, le développement de la culture de l'herbe répond à "un changement des aspirations des consommateurs qui se tournent vers un produit réputé plus biologique, même s'il est plus dosé en THC" (on trouve de plus en plus de saisies, à 20, 25, 30 % de cet agent actif du cannabis). Mais aussi au souhait de "ne pas se rendre sur les lieux de trafic et notamment dans les cités".
"On assiste à une atomisation de la production qui dépossède partiellement le monopole des groupes criminels. Il y a une contraction du marché qui peut être génératrice de violences", souligne David Weinberger, chargé de recherche à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice.
"Ça va changer aussi la donne pour les policiers qui étaient habitués à démanteler des réseaux relativement structurés, remarque M. Gandilhon. Aujourd'hui, on a quelque chose de plus diffus qui peut toucher un peu tout le monde dans un contexte de banalisation."
Le chanvre, une plante d'avenir pour les agriculteurs du sud-ouest
Cette cousine du cannabis, cultivée en 3 mois, est utilisée en alimentaire, en textile, en thérapeutique et même dans le bâtiment. Une entreprise développe ces différents débouchés dans les Landes. Elle fait travailler une quarantaine d'agriculteurs ravis de pouvoir diversifier leurs productions.
Il a longtemps été surfer professionnel, installé à Hawaï, avant de se poser dans les Landes.
Vincent Lartizien, soucieux de la préservation de l'environnement, s'est lancé dans le chanvre en 2015. Il a embarqué une quarantaine d'agriculteurs des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et du Gers dans son aventure, respectant tous la culture biologique.
Les plantes qu'il leur achète lui permet de transformer les graines dans son atelier de St-Géours-de-Maremne.
A l'entendre, c''est une plante miraculeuse : "les chinois, déjà, l'utilisaient il y a plusieurs milliers d'années, en alimentaire, en cosmétique, en thérapeutique" explique t-il. On a même retrouvé des "pyramides égyptiennes construites en béton de chanvre".
Les débouchés sont donc nombreux et plutôt porteurs, alors "pourquoi se limiter avec une plante qui pousse en trois mois !" nous confie cet ardent défenseur des produits naturels.
Frédéric Labatut est un de ses fournisseurs. Cette nouvelle culture s'avère être pour lui une belle aubaine. "Ca me permet de me diversifier et de faire des rotations entre les cultures d'hiver et de printemps" explique t-il, pour une plante qu'il vend 2000 euros la tonne.
Dans les Landes, la filière chanvre commence à se développer avec plusieurs dizaines d'hectares plantés. Le potentiel semble tel qu'elle pourrait bien très vite exploser.
Le reportage d'Andié Hirrosbéhère et Laurent Montiel :
La mémoire de souris âgées est revenue à un niveau semblable à celui de la mémoire de jeunes rongeurs après un traitement à faible dose comprenant un ingrédient actif du cannabis, montrent les travaux de chercheurs allemands et israéliens.
Le THC, l’ingrédient actif du cannabis, permet de diminuer les
problèmes associés au vieillissement du cerveau chez la souris.
Photo : iStock
Comme les autres organes, le cerveau vieillit. La première conséquence tangible du phénomène est la diminution des capacités cognitives avec l’âge.
On peut le remarquer, par exemple, lorsqu’il devient difficile d'apprendre de nouvelles choses ou encore de porter son attention sur plusieurs choses en même temps. Ce processus biologique est normal, mais il peut également favoriser la démence. Les chercheurs tentent depuis plusieurs décennies de trouver des moyens pour ralentir ou même d'inverser ce processus. Or, des scientifiques des universités de Bonn en Allemagne et de Jérusalem en Israël ont réussi à y arriver chez la souris.
Ces rongeurs ont une espérance de vie relativement courte et montrent les premiers signes clairs de vieillissement cérébral autour de l’âge de 12 mois. Les chercheurs ont administré une petite quantité de THC, l’ingrédient actif du cannabis, à des souris de 2, 12 et 18 mois sur une période de 4 semaines pour tester leur capacité d’apprentissage et de mémorisation par la suite.
Celles qui avaient reçu un placebo ont montré des pertes cognitives habituellement liées à l’âge. Toutefois, les souris qui avaient été traitées avec du THC ont montré des capacités cognitives semblables à celles du groupe contrôle, où les souris sont âgées de 2 mois.
Le traitement a complètement inversé les pertes de performances des vieux rongeurs. Andreas Zimmer, Université de Bonn
Prochaine étape : des essais sur les humains
Des doses légères de THC ont été administrées aux souris pour s’assurer qu’il n’y a pas d’effet toxique. Des produits du cannabis sont déjà en vente comme médicaments, par exemple pour soulager la douleur. La prochaine étape consiste à mener un essai clinique chez l’humain pour déterminer si le THC inverse également les processus de vieillissement dans le cerveau et s'il peut accroître les capacités cognitives.
Les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Medecine, ont bon espoir d’obtenir des résultats concluants, ce qui pourrait même permettre de créer des médicaments qui s’attaquent à la démence liée à l’âge.
Les plantes brûlent-elles lorsqu'on les arrose en plein soleil ?
C'est une croyance fort répandue dans les milieux agricoles. Jamais il ne faut arroser une plante en plein soleil, au risque que celui-ci la brûle... Mais il s'agit là d'une légende urbaine (ou plutôt rurale) tout à fait infondée !
Cette légende veut que les gouttelettes d'eau, par leur forme convexe (arrondie et convergeant les ondes), concentrent les rayons du soleil sur de petites portions des feuilles. Comme l'effet d'une loupe, le phénomène mettrait à mal les feuilles de plantes arrosées alors que soleil et chaleur concourent à brûler les pauvres végétaux.
Jusqu'en 2010, peu de scientifiques s'étaient intéressés à ce savoir courant des jardiniers. Une équipe mixte composée de météorologues, de physiciens et de biologistes a néanmoins récemment passé cette légende au crible des lois de l'optique. Et il s'avère que physiquement, le soleil ne peut brûler la plante arrosée, les gouttelettes étant trop petites et pas assez arrondies ou éloignées de la feuille, pour converger suffisamment de rayonnement. Du reste, avant qu'un dommage significatif puisse être observé, les gouttelettes sont depuis longtemps évaporées.
Une brûlure, selon les auteurs de cette étude, pourrait être occasionnée chez certaines variétés de plantes à poil, sur lesquelles les gouttelettes restent à distance de la surface de la feuille, focalisant ainsi plus efficacement le rayonnement. Néanmoins, à cause de ces mêmes poils susceptibles de maintenir les gouttelettes à distance, l'eau a tendance à glisser systématiquement des feuilles. Entre l'évaporation et l'évacuation, l'eau ne peut que rarement infliger un dommage local sur une petite portion de feuille.
Bien évidement, arroser les plantes en plein soleil, leurs feuilles tout au moins, est tout de même déconseillé, mais seulement pour des raisons pratiques : l'eau s'évapore rapidement et l'arrosage est donc inefficace. Par contre, assoir un tapis d'herbe coupée au pied de la plante, et l'arroser, permet de limiter l'évaporation (en même temps que la consommation d'eau!) tout en maintenant une humidité efficace.
Détails de l'étude
Les chercheurs ont utilisé un modèle informatique pour tester les effets de la convergence de rayonnement de gouttelettes sur les feuilles de plantes selon l'heure (et donc la position du soleil) de la journée. Ils ont également vérifié expérimentalement les données en soumettant certaines plantes à grosses feuilles, comme des érables, à un arrosage sous un soleil de plomb. Il s'avère que les gouttelettes d'eau saine ne peuvent entrainer de dommage significatif. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, s'il devait y avoir brûlure, ce serait davantage lorsque le soleil est aux extrémités du ciel (un peu après l'aube/un peu avant le crépuscule, précisément avec un angle de 23°) plutôt qu'au zénith ou en pleine journée.
D'éventuelles traces de brûlures peuvent par contre être observées lorsque l'eau est impropre (acidité trop élevée, présence de fertilisants...), laissant des marques semblables à celles de brûlures du soleil. Remplaçant les gouttelettes par des lentilles de verres ayant un effet plus fort et sur plus longtemps, les chercheurs ont effectivement observé des brûlures. Cela dit, s'il tombait des billes de verre du ciel, le rayonnement ne serait pas le principal souci des plantes et des jardiniers qui les arrosent...
Sources : https://www.auxfronti...en-plein-soleil
PS : ce n 'est pas une raison pour faire des pulvérisations lampes allumées ( ou alors juste à l eau déminéralisée) Les "brulures" observées lors de pulvérisation d eau + engrais ou autres additifs sont dues a l évaporation de l eau qui laisse la feuille en contact direct avec l engrais ou autres additifs qui peut engendrer des reactions phyto et de possibles nécroses, mais pas a ce fameux "faux effet loupe" ^^
Libéraliser le commerce du cannabis aurait des vertus bien supérieures à sa prohibition.
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tanjila ahmed - CC BY 2.0
Par Alexis Grabinszki, trésorier du Parti libertarien belge.
Récemment, dans une carte blanche parue sur le site Internet du Soir, Julien Uyttendaele, député socialiste du Parlement régional bruxellois, s’exprimait sur le thème du cannabis, profitant de la tribune qui lui était offerte pour commettre moult erreurs et approximations.
La prohibition est nocive
En tant qu’ardents défenseurs de la liberté, et donc premiers opposants au socialisme, nous estimons important de rectifier celles-ci, afin que le public ne soit pas trompé par les amalgames du jeune propagandiste, dont nous ignorons s’ils sont dictés par la mauvaise foi ou le manque de culture libérale. Le libertarianisme, dans la plus pure lignée du libéralisme, non seulement est défavorable à la prohibition des drogues, mais apporte en outre la meilleure des réponses aux problèmes que celles-ci provoquent dans notre société.
Nous estimons que l’être humain doit pouvoir interagir librement avec ses semblables, sans que l’État ne se mêle desdites interactions entre individus libres et consentants. Pourquoi ? Parce que, selon nous, il n’y a pas de crime sans victime. Or, la prohibition en vigueur actuellement est bien le fait de lois étatiques, tout comme la restriction du choix du consommateur en matière de semence ou de lieu d’achat de son produit. Une libéralisation du commerce de cannabis sera une grande victoire sur de nombreux plans.
Assainir les filières
Tout d’abord, elle assainira le marché économique et le rendra plus florissant. Une ouverture à la concurrence, qui est source de diversité et de respect des choix de chacun, fera baisser les prix et permettra la vente d’une plus grande diversité de cannabis, à la plus grande satisfaction du consommateur.
Celui-ci pourra librement choisir sa filière de consommation. Certains opteront pour la qualité industrielle, d’autres pour la biologique. Certains préfèreront l’acheter dans une pharmacie, d’aucuns se rendront dans un coffee shop ou dans un cannabis social club, quand d’autres, pourquoi pas, l’achèteront par le biais d’une application du style Uber… Après avoir commandé son repas sur UberEats, pourquoi ne pourrait-on pas commander et se faire livrer sa Super Silver Haze à domicile via UberWeed ?
Création d’emplois et amélioration des produits
Ensuite, la libéralisation du secteur sera créatrice d’emplois. Les entrepreneurs retrouveront la liberté dont ils sont privés depuis si longtemps. Les dealers des quartiers pourront sortir de la clandestinité et se reconvertir dans le commerce au grand jour. Si nous voulons lutter contre le chômage de masse, il est important d’enlever les chaînes législatives et fiscales qui découragent les entrepreneurs en herbe.
En outre, les sociétés créées effectueront des recherches sur leurs produits et chercheront à les améliorer. Cela donnera naissance à des produits mieux contrôlés, et donc plus sains. Cela pourra se révéler d’autant plus utile que, en matière médicale, le cannabis peut avoir de nombreuses utilisations pratiques, comme en cas de douleurs physiques à atténuer par exemple. Enfin, dans une société libérée, où le cannabis n’est plus ni prohibé ni tabou, il deviendra plus aisé pour les associations de mieux renseigner les individus sur les consommations qui peuvent devenir problématiques si elles dépassent le stade de la consommation récréative.
Voilà ce pourquoi les libertariens et les libéraux sont favorables à la libéralisation du secteur des drogues. Contrairement à la famille socialiste, dont l’objectif principal consiste à taxer un des rares secteurs qui échappe encore à sa rage spoliatrice, nous estimons qu’il s’agit d’une matière qui est du ressort des individus. Vous êtes maîtres des conséquences de vos choix de vie ; ce n’est pas aux politiciens de carrière ni même à l’État de diriger vos existences !
Consommer du cannabis peut-il avoir un effet néfaste sur la mémoire et, en particulier, sur le souvenir que chacun garde des événements importants de sa vie ? L’étude que nous avons menée à l’Université de Lorraine montre que les usagers de cette plante ont des facultés moindres à se remémorer ces épisodes avec précision.
Dans un rassemblement pour la légalisation du cannabis au Canada, en 2013.
Les effets du cannabis sur la mémoire sont un vaste sujet d'étude scientifique.
GoToVan/Flickr, CC BY
Ces difficultés, toutefois, pourraient ne pas être uniquement liées à l’action des composants du cannabis sur le cerveau. En effet, nos travaux indiquent qu’il faudrait se pencher davantage sur les raisons qui poussent ces personnes à consommer du cannabis. Celles qui en fument pour éviter de déprimer seraient davantage touchées par le problème de mémoire que celles qui cherchent seulement à s’amuser.
Rappelons que le cannabis est la substance illicite la plus consommée à travers le monde. En France, 1 400 000 usagers en consommaient de manière « régulière » en 2014 – c’est à dire 10 fois par mois ou plus, selon la dernière enquête réalisée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). De nombreuses études sur le cannabis et les perturbations du cerveau
Les perturbations cognitives chez les usagers de cannabis font l’objet de nombreuses études scientifiques qui présentent des résultats parfois contradictoires. Les fonctions cognitives correspondent aux capacités de notre cerveau à percevoir notre environnement, à communiquer, à nous concentrer, à accumuler des connaissances ou encore à nous souvenir d’un événement. Le rappel d’une expérience personnelle passée dépend d’un système de mémoire particulier, baptisé la mémoire autobiographique.
Les neuroscientifiques Pascale Piolino, Béatrice Desgranges et Francis Eustache la définissent dans un ouvrage récent comme étant un « ensemble d’informations et de souvenirs particuliers à un individu, accumulés depuis son plus jeune âge, et qui lui permettent de construire un sentiment d’identité et de continuité ». Jusqu’ici, une seule étude, réalisée à l’université Lille Nord de France, avait exploré les capacités de récupération des souvenirs personnels chez les usagers de cannabis, autrement appelés événements autobiographiques.
Les travaux du professeur de psychopathologie Jean-Louis Nandrino et de la doctorante Marie-Charlotte Gandolphe, indiquent que les usagers en situation d’abus ou dépendants à cette substance ont des difficultés à récupérer des évènements autobiographiques « spécifiques ». Il s’agit d’évènements qui sont uniques, durent moins de 24h, sont situés dans le temps et l’espace et auxquels il est possible d’associer des détails sensoriels, perceptifs ou émotionnels – par exemple le temps qu’il faisait, les personnes présentes ou l’émotion ressentie. Des souvenirs moins précis chez les usagers de cannabis
De ce fait, les usagers de cannabis récupèrent davantage d’évènements autobiographiques « généraux » que les non usagers. Il s’agit d’évènements qui ne sont pas situés dans le temps et l’espace, dont la personne ne parvient pas à retrouver le contexte dans lequel ils se sont produits. Cette surreprésentation des évènements autobiographiques généraux est nommée « biais de surgénéralité » ou « phénomène de surgénéralisation des évènements autobiographiques ». Autrement dit, les souvenirs sont présents chez ces personnes, mais ceux-ci restent assez vagues, peu précis.
Pour illustrer en quoi consiste cette perturbation, choisissons un souvenir qui peut se décliner, selon les cas, dans une version « spécifique » ou « générale ». Une situation fictive qui pourrait être, par exemple : « Je me souviens du mariage de ma sœur ».
Le souvenir « spécifique » sera de cette nature : « Je me souviens du mariage de ma sœur. C’était en été. Il faisait très chaud. Je m’en rappelle parce que je n’ai pas porté le gilet qu’on avait spécialement acheté pour l’occasion. Ma sœur était très belle. Elle avait une robe courte. Ça m’a marqué. Je me souviens lui avoir ramené les anneaux jusqu’à l’autel. J’étais impressionnée. J’étais petite, je devais avoir 7 ans. Après j’étais sur les épaules de mon père et on lui avait jeté des pétales de rose et il y en a un qui s’était collé sur son front ».
Le souvenir « général », pour ce même événement, pourra être décrit de la sorte : « C’était le mariage de ma sœur. C’était bien. Je ne me souviens pas vraiment de l’âge que j’avais mais je devais être petite. Je me rappelle que nous sommes allés à l’église et puis qu’il y avait eu les photos après ça mais je ne me rappelle de rien de particulier. » Des souvenirs trop vagues sont souvent associés à des symptômes dépressifs
Notons que cette perturbation de la récupération des souvenirs personnels « spécifiques » se trouve fréquemment associée avec un lien social fragilisé (qui peut se traduire par de l’isolement ou une communication plus difficile avec ses pairs), des symptômes dépressifs ou un déficit des capacités de résolution de problème (qui peut se manifester par des difficultés face aux problèmes se présentant dans la vie de tous les jours). Par ailleurs, cette perturbation pourrait être un frein à la projection de ces individus dans le futur.
Ce tableau général, avec des troubles importants, nous a alerté. J’ai donc réuni pour une nouvelle étude menée sous la direction du professeur de psychiatrie Raymund Schwan, 30 usagers réguliers de cannabis et 30 non usagers, pour la plupart étudiants en Lorraine, avec une moyenne d’âge de 24 ans.
Les participants ne devaient pas se trouver en usage problématique d’alcool ni avoir consommé aucune substance psychoactive durant les 30 derniers jours (mis à part du tabac et de l’alcool en quantité modérée). Ils ne devaient pas non plus prendre de médicaments susceptibles de perturber leurs fonctions cognitives et ne souffrir d’aucun trouble psychopathologique comme un épisode de dépression majeur, un trouble psychotique, ou un syndrome de stress post-traumatique. 60 participants évalués en trois ans
De 2012 à 2015, nous avons évalué leur capacité de rappel des souvenirs personnels. Nous avons également testé d’autres fonctions cognitives potentiellement associées à celle-ci ; la mémoire de travail, c’est à dire la mémoire à court terme permettant un maintien temporaire de l’information ; la vitesse de traitement, c’est à dire le rythme avec lequel on traite une information donnée, notamment lorsqu’il s’agit d’intégrer de nouveaux renseignements ; la « fluence verbale », évaluée par le nombre de mots énumérés en deux minutes par un individu en fonction soit de la première lettre des mots (exemple : S), soit de la catégorie à laquelle ils appartiennent (exemple : meuble).
Notre attention s’est également portée sur le fonctionnement émotionnel des sujets, par exemple le niveau de stress perçu, la capacité de régulation émotionnelle, la facilité à identifier et exprimer ses émotions, et sur leur fonctionnement adaptatif, par exemple les stratégies d’adaptation au stress comme la planification ou la distraction. Pour cela nous avons utilisé des questionnaires validés par la communauté scientifique.
Dans un rassemblement pour la légalisation du cannabis au Canada, en 2013. Son usage est considéré comme « problématique » quand il entraîne des perturbations sur les plans psychologiques et social.
GoToVan/Flickr, CC BY
Par ailleurs, nous avons interrogés les sujets du groupe prenant du cannabis pour savoir si l’usage de chacun était, ou non, « problématique » (commençant à occasionner des perturbations sur les plans psychologique et social, selon la définition de l’OFDT), sa fréquence et sa durée, et les raisons invoquées. Plus des trois quarts consommaient du cannabis tous les jours ou presque, avec un usage problématique pour 90 % d’entre eux. Les souvenirs des usagers de cannabis sont moins riches
Les résultats, présentés lors de ma soutenance de thèse, confirment que les usagers réguliers de cannabis souffrent d’un biais de surgénéralité de la mémoire autobiographique. Autrement dit, leurs souvenirs personnels sont moins riches.
En revanche, contrairement à ce que nous pensions, il semble que la cause de ce phénomène ne soit pas l’usage du cannabis en lui-même. Dans la problématique plus large du cannabis, en effet, les scientifiques peinent encore à déterminer si c’est le fait de fumer cette substance qui entraîne des effets sur le cerveau, ou si les personnes plus fragiles psychologiquement se tournent davantage vers le cannabis, pour essayer de se sentir mieux. Ce qui revient un peu à chercher qui, de la poule ou de l’œuf, est arrivé le premier…
En étudiant de plus près le groupe des usagers de cannabis, nous avons constaté que la perturbation de la mémoire survenait davantage chez ceux qui l'utilisaient dans le but de réduire leurs affects négatifs (17 % d’entre eux) – en clair pour éviter de déprimer. Chez eux, le biais de surgénéralité était significativement plus important que chez les sujets utilisant le cannabis de manière récréative, c’est à dire par plaisir et pour les sensations qu’il procure. Un effet majoré chez les personnes en souffrance
Si l’effet purement neurobiologique du cannabis joue très certainement un rôle dans l’altération de la mémoire autobiographique, il semble ici que la fonction subjective que revêt cet usage est un facteur plus important encore. Pour le dire autrement, la perturbation est manifestement majorée chez les personnes éprouvant le besoin d’utiliser la plante comme un médicament face aux souffrances qu’ils ressentent. Reste à savoir si, chez elles, le cannabis provoque ce trouble du rappel en mémoire, ou s’il ne fait qu’aggraver un souci préexistant.
Notre échantillon est réduit, limité à une population principalement estudiantine, ce qui ne permet pas de généraliser nos résultats. Cependant, si l’on veut prédire qui, parmi des consommateurs de cannabis, risque de rencontrer des problèmes de mémoire, il faut les interroger sur les raisons qui les poussent à en fumer. Car ceux qui cherchent à se remonter le moral ou à calmer leurs angoisses sont plus susceptibles d’être concernés.
De retour en France après la campagne d'Egypte, les soldats de Bonaparte rapportent le cannabis dans leurs bagages. Une herbe avec laquelle ils s'enivraient tant que leur général leur en a interdit la vente et l'usage. Scientifiques et artistes louent pourtant ses vertus…
Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" du 18 mai.
En 1800, le général Bonaparte se découvre un nouvel adversaire inattendu pendant sa campagne d'Egypte : le cannabis ! Ses troupes sont vite prises d'ivresse en fumant cette herbe. Alors il en interdit la vente et l'usage. C'est la première réglementation occidentale sur cette plante. Les producteurs et les propriétaires de fumoirs encourent trois mois de prison.
Les soldats de l'Empire emportent du cannabis dans leurs besaces et le rendent populaire en France. Les scientifiques d'alors se saisissent du phénomène. De nombreuses études sont ainsi publiées sur le cannabis au retour d'Egypte. Deux médecins français testent la plante et s'enthousiasment de ses vertus. Au point qu'ils souhaitent en faire connaître les délices à leurs amis et créent à Paris un "club des haschichins" dans un hôtel particulier de l'île Saint-Louis.
Des consommateurs nommés Baudelaire, Nerval, Balzac, Delacroix…
Les plus grands artistes de l'époque se donnent rendez-vous sous les lambris dorés au cœur de la capitale : "Baudelaire, Nerval, Balzac, Delacroix… Ils participaient à de curieuses soirées, appelées des 'fantasias', où l'on consommait du haschich sous la forme d'extrait gras du cannabis mélangé à du beurre et différents épices et aromates. Ils passaient la soirée à rêver, rire, délirer sur les peintures et les perspectives", explique l'historien Aymon de Lestrange.
"Cette plante n'avait pas l’image sulfureuse qu'elle peut avoir de nos jours, précise-t-il. Elle évoquait l'Orient, ses lascivités et les harems, Constantinople, l'Egypte. De nombreux peintres orientalistes ont parsemé leurs toiles de fumeuses alanguies. Il y a une véritable vogue. Le cannabis était cette plante qui facilitait le passage vers un Orient imaginaire et mythique." L'Etat français, plus prosaïque, instaure des taxes sur le cannabis dans ses possessions d'Afrique du Nord et s'en arroge le monopole du commerce grâce à la Régie des tabacs… et du kif.
En 1971, 1978, 1998 et 2010, quatre rapports de scientifiques concluent à la moindre dangerosité du cannabis par rapport aux autres drogues, licites et illicites…
Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" du 18 mai.
Le cannabis, à la fois médicament et stupéfiant, est un produit mi-ange, mi-démon… Quatre rapports d'experts ont cependant classé les substances psychotropes selon leur dangerosité et, pour les scientifiques, c'est la moins dangereuse des drogues.
C'est la conclusion des rapports de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1971, Pelletier en 1978, Roques en 1998 et Nutt en 2010. Pour leurs études, les auteurs ont comparé des drogues comme le cannabis, la cocaïne ou l'héroïne à des drogues licites comme l'alcool et le tabac.
Cocaïne, héroïne, alcool, tabac…
Trois critères ont été retenus pour évaluer la dangerosité des différentes drogues : les dépendances physique et psychique, ainsi que la dangerosité sociale. Résultat : le cannabis entraîne moins de dépendance et ses conséquences sociales sont moins préjudiciables que celles de la cocaïne et de l'héroïne. Et aussi, ce qui est beaucoup moins connu, de celles de l'alcool et du tabac.
Commencer à fumer du cannabis à 16 ans ou plus tôt réduit les chances de faire des études supérieures. L'effet est plus marqué chez les jeunes filles.
photographee.eu/epictura
Un joint, un point en moins. Les adolescents consommateurs de cannabis ont moins de chances de prolonger leurs études. Avant 16 ans, la substance a un effet notable sur la réussite académique, selon une étude de l’Inserm parue dans l’International Journal of Epidemiology. En France, un lycéen sur deux a déjà expérimenté cette drogue. Les scientifiques français ont suivi l’évolution de 1 100 jeunes âgés de 25 à 35 ans. Interrogés sur leur consommation de cannabis, ils n’étaient pas inconnus de l’Inserm. Leurs parents étaient déjà participants d’une autre cohorte. Un élément précieux pour les chercheurs, qui ont pu évaluer précisément le milieu social et le parcours scolaire de ces volontaires.
Les jeunes filles plus touchées
Parmi les jeunes questionnés, la majorité a déjà touché au cannabis. 39 % reconnaissent avoir fumé à partir de 17 ans, 22 % avant 16 ans. La première bouffée est légèrement plus tardive qu’en population générale. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l’âge de la première expérimentation se situe entre 11 et 15 ans.
Sur le plan scolaire, les adeptes tardifs de la fumette s’en sortent mieux que les initiés précoces. Commencé après 17 ans, le cannabis n’a pas d’effet majeur sur l’obtention du baccalauréat. Les volontaires concernés sont aussi nombreux à décrocher le diplôme et à poursuivre leurs études que ceux qui n’ont jamais touché à un joint.
Du côté des expérimentateurs précoces, le résultat est tout autre. Ils sont 77 % plus à risque de ne pas entrer à l’université que ceux qui n’ont jamais touché au cannabis. L’effet est particulièrement marqué chez les jeunes filles. Cette probabilité est légèrement réduite (64 %) en tenant compte des facteurs d’influence familiaux.
Le risque dépend de la dose
« La consommation précoce de cannabis peut induire des difficultés scolaires, se traduisant à terme par un niveau d’études inférieur à celui obtenu par des jeunes non consommateurs », concluent les auteurs. Mais plusieurs limites émergent de leurs travaux, à commencer par le nombre de participants. Sur les 1 000 personnes, seules 229 ont commencé tôt. L’échantillon reste donc limité.
La question de la dose est également omise. Les volontaires n’ont pas été interrogés sur la fréquence à laquelle ils absorbent du cannabis. Le nombre de joints fumés influence pourtant les résultats. D’après une étude parue en 2015 dans Hippocampus, les personnes qui ont consommé régulièrement du cannabis ont une mémoire à long terme moins efficace. Plus ils ont fumé, plus les résultats sont mauvais. Un organe sensible
Le cerveau des adolescents, en plein développement, est particulièrement sensible aux effets du cannabis. Plusieurs travaux ont fait état de modifications dans la structure de l’organe. Les lésions se situent sur les régions impliquées dans la concentration, la motivation et la réussite scolaire.
Pour autant, la substance psychoactive n’est pas seule en cause. Comme le rappellent les chercheurs, la moitié de la population française n’est pas passée par l’éducation tertiaire. Limiter ce phénomène à la consommation de cannabis serait donc réducteur.
Aux Etats-Unis, la nouvelle économie du cannabis attire de plus en plus d'hommes d'affaires. Derek Oppedisano, un ancien de Wall Street, a commencé par implanter ses "Bricomarché de l'herbe" dans les Etats qui ont légalisé le cannabis thérapeutique. Son objectif est de conquérir tout le pays…
Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" diffusé le 18 mai à 23h20, sur France 2.
Le canna-business est en plein essor en Californie. Et de plus en plus d'investisseurs ont décidé de parier sur le potentiel de cette nouvelle économie. A Auckland, dans la baie de San Francisco, un ancien de Wall Street a même laissé tomber la Bourse pour ce nouveau marché.
Derek Oppedisano commercialise tout ce qui est nécessaire pour faire pousser de la marijuana sur 1 500 mètres carrés de bonheur pour tout cultivateur en herbe et autre consommateur. "On vend de tout ici, sauf de la marijuana, explique-t-il. Trente-cinq employés travaillent dur à la caisse ou pour s'occuper des clients. C'est notre magasin principal."
Un marché estimé à 15 milliards d'euros pour la seule Californie
Lampes, engrais, humidificateurs, ventilateurs… Les clients trouvent tout ce dont ils ont besoin dans ce "Bricomarché de l'herbe", comme l'ancien banquier définit le concept qu'il souhaite développer dans tous les Etats-Unis. Le top des ventes est un système intégré facile à monter, valant 920 euros. "C'est parfait pour un petit cultivateur qui fait ça pour sa consommation personnelle", explique l'un des vendeurs.
Le chiffre d'affaires du magasin atteint déjà 1 million d'euros. Et la valeur de ce marché pour la seule Californie est estimée à 15 milliards d'euros. "C'est comparable à la ruée vers l'or, analyse le Pdg de WeGrow. Tout le monde essaie de se placer sur ce marché. Le premier positionné avec une extension rapide aura gagné.
On commence par les Etats qui ont légalisé le cannabis thérapeutique et on va ensuite conquérir tout le pays… pour devenir la première société liée au cannabis thérapeutique cotée en Bourse."
Jean Costentin est un professeur en pharmacologie à l’Université de Rouen, également membre de l’Académie Nationale de Médecine et de Pharmacie. Il a publié en 2006 un ouvrage intitulé « Halte au Cannabis ! » où il engage une véritable guerre contre le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins médicinales ou récréatives.
Le professeur Costentin développe dans ses écrits et à travers ses nombreuses interventions une vision prohibitionniste du chanvre, systématiquement à charge contre le cannabis, parfois en déformant clairement les faits. Passage en revue de ses petits arrangements avec la vérité.
Cannabis et accidents de la route
Jean Costentin se fait fort de dire que « 300 morts sur la route sont le fait d’une consommation isolée du cannabis, ce qui est considérable. Le nombre des morts est autour de 3.500 morts. »
Pourquoi c’est faux ? Selon le site Centaure, le cannabis est impliqué certes dans certains accidents de la route, mais est seulement dans 1 accident sur 8 soit 230 morts par an, un chiffre arrondi et exagéré. On se permettra de rappeler également que la présence de THC dans le sang n’implique pas que le conducteur est sous son effet, contrairement à l’alcool.
Selon une autre étude parue sur le site Cannabis-Med.org, on constate que la consommation de cannabis n’est pas directement liée aux accidents de la route. La conduite en état d’ivresse reste la principale cause d’accident. Le THC est également moins perturbant qu’un analgésique de niveau 2 ou 3 (tramadol ou codéine). Costentin explique également
que sous l’emprise de l’alcool et du cannabis, le chiffre d’accidents mortel est multiplié par 14. Pour le coup, c’est vrai.
Cannabis et addictions
Jean Costentin exagère volontiers le potentiel addictif du THC : « le THC est une drogue, un agent toxicomanogène, donc une substance génératrice d’une pharmacodépendance, d’une addiction ».
Le professeur Costentin fait également souvent allusion à ce que les américains appellent la « stepping-stone theory », et en français, la théorie de l’escalade des drogues. En schématisant, cette théorie voudrait qu’en commençant à fumer un joint, on finit par prendre de l’héroïne. Costentin en parle dans la vidéo linkée plus haut .
« On va appeler ça le ‘phénomène de tolérance’ : lorsque l’effet du cannabis est épuisé car le fumeur en consomme déjà quotidiennement, très naturellement le consommateur va aller frapper à la porte d’autres drogues comme la cocaïne, l’ecstasy et pour finir, l’héroïne. » affirme t-il.
Pourquoi c’est faux ? De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur cette théorie qui a émergé dans les années 30, en pleine Amérique ségrégationniste, et qui visait directement les populations noires et sud-américaines. L’étude la plus probante, reprise par Libération, montre que les utilisateurs de cannabis passent rarement à des drogues plus dures, alors que la première drogue consommée par les consommateurs de cannabis reste l’alcool.
Cannabis et légalisation
Jean Costentin s’oppose évidemment à la légalisation du cannabis : « Légaliser serait adresser un épouvantable message de banalisation du cannabis à notre jeunesse. Un État ne saurait faciliter l’accès de ses citoyens à un agent toxique. Par des enquêtes réalisées en collèges et en lycées, à la question posée aux potaches abstinents « Pourquoi ne consommez-vous pas de cannabis ? », 40 % répondent « Parce que c’est toxique » et 60 % « Parce que c’est interdit ». Lever l’interdiction ferait croire aux premiers que ce n’est pas dangereux et serait, pour les seconds, un encouragement du type « allons-y gaiement » »
Pourquoi c’est faux ? Lever l’interdiction d’une drogue pour les adultes n’encourage a priori pas sa consommation de cannabis chez les plus jeunes. Les exemples existent aujourd’hui, autour de nous tout d’abord (Pays-Bas et Portugal), puis plus loin, dans les Etats américains ayant légalisé le cannabis. Selon les derniers chiffres, 40% de la population française a déjà essayé du cannabis, contre 25% aux Pays-Bas et 9% au Portugal.
Au Colorado, ce sont les +35 ans qui profitent davantage de la légalisation du cannabis, avec un gros boom chez les personnes âgées. Un changement de loi en France, qui restreint aujourd’hui la liberté d’expression autour du cannabis, permettrait une prévention plus marquée sur la population jeune et une meilleure prise en compte en amont des risques du cannabis pour les mineurs et les jeunes majeurs.
Cannabis et schizophrénie
Dernière idée appuyée par le professeur en pharmacologie : le cannabis et la schizophrénie. Jean Costentin a notamment déclaré que le THC est responsable de la schizophrénie : « longtemps suspectée mais désormais bien établie au plan épidémiologique et bien expliquée au plan neurobiologique ». Il cite l’étude séminale d’Andreasson (publiée en 1987 sur le site médical The Lancet) qui « établissait que le fait d’avoir fumé plus de 50 joints en tout, avant l’âge de la conscription, multipliait d’un facteur de 6 le risque de développer une schizophrénie. »
Pourquoi c’est biaisé ? Le lien entre cannabis et schizophrénie est plus compliqué que ne le pensaient les scientifiques il y a 20 ans. Le risque est bien présent, mais Costentin « oublie » le lien de causalité. Les études ont montré, par exemple celle-ci, que les personnes schizophrènes avaient davantage tendance à se tourner vers le cannabis. Le cannabis déclencherait donc des troubles schizophrènes chez les personnes étant prédisposées à la maladie.
Cannabis et Jean Costentin
Nous avions déjà parlé de Jean Costentin lors de la dernière intervention de l’Académie de Pharmacie, dont Costentin est membre, sur le sujet de la légalisation du cannabis. Dans ce débat, tous les arguments sont bons à prendre. On peut objectivement dire qu’il y a à la fois des avantages et des risques à légaliser n’importe quelle substance. Mais encore faut-il ne pas s’arranger avec la vérité, les nombreuses études scientifiques disponibles et les exemples des pays alentours. La dangerosité de la prohibition vient aussi du fait que certaines « raisons » sont biaisées dès l’origine.
Mehdi Bautier
Source: newsweed.fr
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A Lisbonne, la police entretient un dialogue avec les consommateurs de cannabis, qui ne se cachent pas pour fumer. Les usagers ne craignent pas d'être arrêtés, et les policiers collectent des renseignements pour lutter contre les trafiquants…
Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" diffusé le 18 mai à 23h20, sur France 2.
Pour faire la fête à Lisbonne, au Portugal, les jeunes sortent dans le Bairro Alto, le quartier des bars. On ne s'y cache plus pour fumer des joints, mais la police ne baisse pas la garde pour autant. Les équipes de la brigade criminelle patrouillent chaque soir en civil. Les jeunes connaissent bien ces policiers qui n'arrêteront personne.
Le dialogue s'engage facilement entre la patrouille et les jeunes. Un policier demande à une consommatrice combien elle a fumé de joints. "Deux", lui répond-elle. Et quand il l'interroge sur sa provenance, la jeune fille lui dit qu'ils viennent de la capitale portugaise. Puis l'échange se poursuit, sur les études, le travail…
La police a pu renforcer la lutte contre les trafiquants
"Au-delà du crime, on essaye de voir quelles sont les raisons de leur présence ici, explique un policier. On parle avec eux et ils nous donnent parfois des informations sur les personnes qui vendent de la drogue. C'est important pour nous." Grâce aux renseignements collectés auprès des consommateurs, la police a pu renforcer la lutte contre les trafiquants. En 2016, le Portugal a saisi 37 tonnes de drogue, soit l'un des meilleurs chiffres européens.
Pour les spécialistes de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (en anglais) installé à Lisbonne, la politique menée dans le pays mérite vraiment une attention particulière. "Les hommes politiques considèrent en général que s'ils dépénalisent ou réduisent les amendes, la consommation des drogues va automatiquement augmenter. Ils pensent qu'elle va baisser en durcissant la loi. Le modèle portugais a montré que c'est totalement faux", analyse João Goulão, directeur de l'Institut des drogues et de la toxicomanie.
Le cannabis produit dans un laboratoire secret aux Pays-Bas n'est pas en vente dans les coffee shops du pays. Cette culture d'Etat est destinée aux pharmacies. Pour un usage médical…
Extrait du magazine "Un Œil sur la planète" diffusé le 18 mai à 23h20, sur France 2.
Au Pays-Bas, au cœur d'un bâtiment dont la localisation est tenue secrète, se trouve une pièce blindée. Pour ouvrir la porte, il faut le concours de trois personnes. Après avoir tapé un code et fait travailler deux clés, ce que recèle cette chambre forte est mis au jour…
Le visiteur comprend pourquoi la sécurité est renforcée : "Vous pouvez sentir l'odeur spécifique du cannabis", fait remarquer le directeur de la société Bedrocan. Dans ce gros frigo, il y a de quoi rendre heureux un millier de consommateurs.
La qualité de l'herbe est certifiée ISO 9001
"Ce n'est pas un produit banal, on le sait tous, explique Tjalling Erkelens, mais il est devenu pour nous un produit ordinaire. Mais comme ça ne l'est pas pour tout le monde, on garde tout sous clé. C'est important." L’herbe qui pousse dans cet étrange laboratoire n'a aucune chance d'arriver sur le comptoir d'un coffee shop.
La plante produite ici est destinée aux pharmacies. C'est en effet du cannabis d'Etat à usage médical. Il s'agit d'une culture sans engrais ni pesticides. Sa qualité est même certifiée ISO 9001. Certains plants sont forts et d'autres plus doux, selon la pathologie à traiter.
Un extrait du magazine "Un Œil sur la planète" diffusé le 18 mai à 23h20, sur France 2.