Ce n'est pas clair : c'est la fumée du *cannabis* ou du *joint* qui contient 7 fois plus de goudrons que le tabac ? Qu'est-ce qui autorise 60 M de consommateurs, et la presse, de prétendre que "le cannabis est plus dangereux que la cigarette" ?
Cette étude ne "remet pas en cause les idées reçues sur le cannabis" (dixit LCI), au contraire, elle renforce les amalgames : il y a là une confusion (délibérée ou par ignorance ?) entre *la substance* (le cannabis) et son *mode de consommation* (fumé mélangé à du tabac) !
Source : CIRC - Revue de presse
Pour preuve : comment des chercheurs comme le Dr. Robert Melamede, titulaire de la chaire de biologie à l'Université du Colorado à Boudler, pourrait estimer que « la fumée de tabac mais pas celle de cannabis peut avoir pour conséquence un cancer des poumons » du fait que le tabac contient de la nicotine qui est « véritablement l'agent favorisant le cancer » (Source : Melamede RJ. Harm Reduct J. 2005;2(1):21; United Press International du 17 octobre 2005) ?
Comment le Dr. Donald Tashkin et ses collègues de l'Université de Californie à Los Angeles, menant une étude à cas contrôlés, pourraient conclure que « fumer du cannabis ne provoque pas de cancer » (Source : Morgenstern H, et al. Marijuana use and cancers of the lung and upper aerodigestive tract: results of a case-control study. Présentation à la Conférence ICRS sur les cannabinoïdes, 24-27 juin 2006, Clearwater, Etats-Unis) ?
Comment les scientifiques Ismael Galve-Roperh et l'équipe de Manuel Guzman, du Département de Biochimie et Biologie à l'Université Complutense de Madrid, étudiant l'injection de cannabinoïdes dans des tumeurs de cerveau de souris, auraient découvert que les cannabinoïdes, en bloquant les gènes produisant une protéine nommée VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire), réduisaient de manière significative le développement de tumeurs cancéreuses (Sources : Nat Rev Cancer. 2003 Oct;3(10):745-55 ; Cancer Res. 2004 Aug 15;64(16):5617-23.) ?
Bref, cette étude, loin de démontrer un quelconque danger du cannabis, rejoint au contraire le message de prévention diffusé par le Circ, scientifiquement prouvé, qui rappelle que l'utilisation de vaporisateurs réduit drastiquement les toxines issues de la fumée de cannabis.
Date : 27/3/06
Sources : RTL, le Nouvel Obs, la Première (Belgique), France 2
Vous avez été de nombreux médias à relayer une étude de 60 millions de Consommateurs en titrant "Le cannabis plus toxique que le tabac". C’est vrai et pourtant c’est faux.
Source : Chanvre-info
L’étude réalisée montre plus de goudrons et de monoxyde de carbone après combustion d’un mélange tabac cannabis que dans un tabac pur. De là à supposer puisqu’il y a plus de toxiques que c’est plus dangereux est aller un peu vite en besogne. L’étude que nous reproduisons ci dessous montre qu’un fumeur de joint n’a pas significativement plus de chance d’être victime d’un cancer du fumeur que le fumeur de tabac simple. Le cannabis ne peut être plus toxique que le tabac sans augmenter significativement les taux de cancer du fumeur ( le taux de schizophrénie chez les non schizophrènes, ...).
La nuance tient sans doute dans le mode de consommation. Si fumer, inhaler la fumée d’un joint prend autant de temps que d’inhaler la fumée d’une cigarette, fumer un paquet de clopes, l’équivalent de trois joints selon 60 millions de consommateurs occupera plus de temps encore et exposera plus longtemps au monoxyde de carbone le fumeur impénitent. L’étude ci dessous montre que c’est cette exposition plus longue qui force le risque de cancer du fumeur et non la présence de cannabis.
Pour le CIRC, le cannabis représente un risque similaire en terme de santé pulmonaire que le tabac, que les solvants, les colles et nombre de produits ménagers ... Nous ne pouvons qu’encourager les 8 millions de consommateurs de joints à modérer leur consommation en fonction de cette réalité. Un vieux fumeur ménage ses poumons, dit on chez nous. Mieux, le cannabis peut être consommé vaporisé à basse température ce qui réduit considérablement le taux de goudrons, évite le monoxyde de carbone sans nécessiter le support du tabac.
Le CIRC conseille aussi à ses adhérents et sympathisants, ainsi qu’aux 8 millions de consommateurs français l’utilisation de "vrais " filtres en lieu et place du pseudo filtre en tube de carton couramment utilisé, le but étant évidemment de filtrer et de réduire les goudrons. Le filtre à eau s’avèrera le plus efficace.
Enfin et pour parler risque pulmonaire, le CIRC rappelle que le taux d’asthmatiques parisiens, 30 %, est principalement causé par la pollution atmosphérique par la circulation automobile plus massivement dangereuse donc que le cannabis et le tabac. D’ou l’utilisation massive de bronchodilatateur comme la Ventoline du laboratoire Glaxo ou du cannabis.
Collectif d’Information et de Recherche Cannabique
- 51 Boulevard de la Marne
- 22200 Guingamp
- l’après midi 02 96 44 24 57
Pour le CIRC, Arnaud Debouté
IACM-Bulletin du 26 Juillet 2005 :
Science : Fumer du cannabis ne provoque pas de cancer selon une étude à cas contrôlés
Science : Nouvelles à la Conférence ICRS 2005
Article parus sur CannaWeed :
Cessez de mettre de la drogue dans vos joints, fumez de l'herbe pure !
ASSOCIATIONS, MOUVEMENTS, INDIVIDUS, Signez l'appel du 18 joint 2006
Source : 18joint.org
Il y a trente ans, quelques agitateurs bien attentionnés lançaient par l'intermédiaire de Libération " l'Appel du 18 joint "
Cet Appel qui demandait " la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantité de consommation courante ", a été signé par une future star de la politique, Bernard Kouchner, mais aussi par le futur président de la Ligue des droits de l'homme Henry Leclerc…Et par des intellectuels et des artistes : Gilles Deleuze, Philippe Sollers, Bernadette Laffont, Bertrand Tavernier, Isabelle Huppert, Philippe Druillet…
En 1993, après avoir relu l'Appel de 1976 et constaté qu'il était toujours d'actualité, le CIRC décidait de le relancer à sa manière lors de la " Première journée international d'information sur le cannabis ", qu'il organisait conjointement avec les éditions du Lézard.
Depuis, tous les ans, le 18 juin à 18 heures, le CIRC Paris invite les amateurs de petite fumette à se réunir sur les pelouses du parc de La Villette pour partager des idées, des pétards et demander l'abrogation de la loi de 1970. À l'initiative des CIRC en région, d'autres rassemblements ont lieu dans toute la France.
Au nom du fumeux L.630 (il s'appelle aujourd'hui L 34 21-4) qui interdit " la présentation sous un jour favorable ", les rassemblements organisés par les CIRC, ont souvent été interdits, une interdiction bravée par les militants qui furent régulièrement condamnés à des amendes.
En 2006, année du cannabis, nous fêterons les trente ans de l'Appel du 18 joint, le moment de dresser le bilan de trente ans de prohibition.
Associations, mouvements, individus, nous sommes tous concernés par la politique des drogues. Or, après une éclaircie en 1999 avec la publication de l'opuscule " Savoir plus - Risquer moins ", la droite, à peine arrivée au pouvoir, a sapé tout le travail accompli par la Mildt en laissant aux sénateurs le loisir d'écrire un rapport dont rien que le titre : " Drogue, l'autre cancer ", annonce la couleur.
Nicolas Sarkozy remet régulièrement sur le tapis son projet de réforme de la loi de 1970 qui prévoit des amendes de cinquième catégorie (1500 euros) à tout usager pris le pétard à la main, et des peines complémentaires, saisie du scooter ou du portable, pour les récidivistes.
Alors que la prohibition du cannabis est un échec patent, que les consommateurs se comptent par millions et que pour la plupart ils ont un usage récréatif, la réforme proposée par le ministre de l'intérieur - la " tolérance zéro " pour le cannabis - est tout aussi inadaptée et sera tout aussi inapplicable que la loi de 1970.
Dans le cadre de ce trentième anniversaire de " l'Appel du 18 joint ", alors que se profileront à l'horizon les élections présidentielles, que la politique de la droite envers le cannabis, mais aussi envers nombre de " sujets de société ", est intolérable, le CIRC vous invite à participer ou à soutenir " les états généraux du cannabis ", une série d'évènements festifs, culturels, politiques… qu'il compte organiser lors de la semaine précédant le dimanche 18 juin.
ASSOCIATIONS, MOUVEMENTS, INDIVIDUS, REJOIGNEZ ET SOUTENEZ LES ETATS GENERAUX DU CANNABIS !
La chasse aux usagers de cannabis bat son plein.
Selon les derniers chiffres de l'OCRTIS (1), que Libération s'est procurés, le nombre d'interpellations ne cesse d'augmenter. En 2005, il y a eu, rien que pour usage, 106 610 infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), soit une hausse de 4,4 % par rapport à l'année précédente. Contre 10 982 ILS pour trafic, en baisse de 2 %. Les fumeurs de shit se retrouvent de plus en plus derrière les barreaux. En un an, les incarcérations ont augmenté de 18,5 % pour usage simple. Dans les comités locaux de prévention de la sécurité et de la délinquance, on «sent la pression du sous-préfet sur le commissaire divisionnaire pour faire du chiffre : qu'il s'agisse d'un trafiquant ou d'un petit fumeur, tous sont fléchés ILS».
Source : Libération
Amalgame.«Contrairement au discours officiel, on réprime à tour de bras et on réprime les usagers de cannabis. C'est la seule drogue qui est visée : on ne voit plus guère d'héroïnomanes dans les rues et la consommation de cocaïne, pourtant en plein essor, passe inaperçue», analyse la sociologue Anne Coppel. Pour cette spécialiste des drogues, «au lieu de cibler les vrais méchants, on fait peur à tous les jeunes qui ont un joint en poche».
En 2004, le gouvernement britannique a transféré le cannabis de la catégorie B de stupéfiants (amphétamines, barbituriques) à la C, la plus anodine. Et recommandé aux policiers de ne plus arrêter les fumeurs «porteurs d'une faible quantité de cannabis». Deux ans après, selon Petra Maxwell, porte-parole de l'observatoire indépendant Drugscope : «Nous avons enregistré une baisse de la consommation chez les collégiens de 11-15 ans et les adultes de 19 à 26 ans.»
En France, sur les bancs UMP de l'Assemblée nationale, on pense que «le cannabis, c'est la clé dans la serrure de la maladie, de la folie et du suicide». Le 27 janvier, 80 députés de droite dont Bernard Debré et Claude Goasguen ont exigé une commission d'enquête sur la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). Amalgamant fumeurs de shit et héroïnomanes, ils accusent la Mildt de financer des associations qui inciteraient les jeunes à «se droguer propre».
Clandestins.Un bilan des consultations de jeunes lancées après la campagne télé «Le cannabis, une réalité» doit être publié en mars. «On n'a pas vu de hordes de jeunes souffrant d'un usage problématique. Même si pour certains la rencontre a été utile», explique Jean-Pierre Couteron, de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie. Sept jeunes sur dix ayant franchi la porte de ses consultations y ont été envoyés par les autorités judiciaires, scolaires ou parentales. «La répression fait que les consommations se clandestinisent et on passe à côté de jeunes qui ne vont pas bien», regrette Valère Rogissart, directeur de l'association Sida Parole, à Colombes.
(1) Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants.
Il commençait par : « Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple joint de cannabis (sous ses différentes formes : marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre ».
De quel texte s’agissait-il ? De « l’Appel du 18 joint » dont nous fêterons cette année le trentième anniversaire.
Source : CIRC - Revue de presse
Depuis trente ans, le seul discours, c’est celui de la stigmatisation, la seule politique, c’est celle de la matraque. Plus d’un million de personnes interpellées, des millions d’années de peines de prison prononcées, des centaines de millions d’amendes requises, des centaines de milliers de personnes jetées en prison, une multitude de vies brisées pour quelques grammes de shit ou quelques pieds de beuh, des incompréhensions, des brouilles, des meurtres et des suicides… Tel est le triste bilan de trente ans de prohibition.
Depuis 1976, malgré quelques éclaircies, c’est le règne de la désinformation et de l’obscurantisme. Trente ans plus tard, nous subissons toujours un discours caricatural et alarmiste sur le cannabis et ses usagers… Un discours qui fait ricaner les ados et inquiète leurs parents.
Pourtant, depuis 1976, la plupart des rapports officiels soulignent la faible dangerosité du cannabis. Depuis 1976, des chercheurs, des médecins, et surtout des patients, ont découvert les vertus thérapeutiques de cette plante.
La prohibition a dynamisé le trafic, multiplié le nombre de consommateurs, enrichi les mafias. Pompier pyromane, elle a atteint le contraire de l’objectif qu’elle s’était fixé. Par ailleurs, toutes les enquêtes le démontrent, la répression n’influe pas sur la consommation.
Les dernières propositions du gouvernement actuel de punir le simple usage d’une amende de cinquième catégorie (1 500 euros), assorti pour les récidivistes de peines complémentaires comme la saisie du portable ou du scooter, s’apparentent à un racket. Elles sont non seulement fantaisistes, mais inacceptables.
Comme en 1976, nous sommes « des milliers et des milliers de personnes » à apprécier les effets du cannabis. Nous sommes aussi de plus en plus nombreux à en cultiver pour notre usage personnel et celui de nos amis.
En 2006 tout comme en 1976, le Circ invite celles et ceux qui en ont assez d’être considéré comme des hors-la-loi, marre de subir des discours grotesques et démagos, ras-le-bol d’être les complices indirects de trafiquants sans scrupule, à « déclarer publiquement avoir déjà fumé du cannabis en diverses occasions et avoir, éventuellement, l'intention de récidiver. »
Comme en 1976, nous tenons évidemment à préciser que « ce texte n'est pas un appel à la consommation, il vise seulement à mettre fin à une situation absurde. »
Nous demandons à l’ONU d’établir le droit pour chaque citoyen adulte, de cultiver et de posséder des plantes naturelles pour une utilisation personnelle et à des fins non-commerciales.
Pendant des milliers d’années, les peuples du monde entier ont cultivés le cannabis, la feuille de coca, et le pavot à opium et d’autres plantes à des fins médicinales pour le corps et l’esprit, ou pour d’autres utilisations. Aujourd’hui, pas moins de 35 millions d’individus de l’Union Européenne et plus de 200 millions dans le monde continuent d’employer certains des usages de ces plantes.
Cependant depuis 1961, suivant les préceptes d’une convention de l’ONU appliquée dans presque tous les pays du monde, ces plantes sont interdites. Des personnes ont été tuées, torturées, emprisonnées, stigmatisées et ruinées pour la culture, le commerce ou la consommation de ces plantes.
Source : Chanvre-info
La consommation de stupéfiants peut poser des problèmes - particulièrement parmi les jeunes. Mais le fait que des drogues demeurent interdites à des conséquences désastreuses, forçant les usagers de drogues à des modes de vie nocifs pour eux-mêmes et leurs proches, et générant des problèmes de santé qui pourraient facilement être évités. La prohibition de certaines drogues permet le contrôle du marché par le crime organisé, tandis que des fonds publics colossaux sont dépensés pour faire “la guerre à la Drogue”, alors que de toute évidence, cet effort s’avère inefficace et contreproductif.
ENCOD est une plateforme européenne des citoyens qui promeuvent une approche intelligente et efficace face aux problèmes de drogues. Nous pensons que seule une régulation légale du marché des drogues permettra la réduction de ces nuisances. Une telle réglementation améliorera les conditions de vie pour des millions d’individus, tout en diminuant de manière significative l’une des sources principales de revenu pour les organisations criminelles internationales.
Un de nos buts est la modification de la convention de 1961 sur les stupéfiants. Nous demandons à l’ONU d’établir le droit pour chaque citoyen adulte, de cultiver et de posséder des plantes naturelles pour une utilisation personnelle et à des fins non-commerciales, et d’utiliser tous les équipements techniques disponibles pour ce faire. Dans le même temps, on devrait permettre à chaque pays qui le souhaite, d’expérimenter des politiques qui ne sont pas basées sur un régime prohibitionniste.
Mettons un point final à la guerre aux drogues. Aidez-nous à promouvoir la paix.
Drogue : La Basse-Meuse contre la délocalisation des coffee-shops.
Non à la rue du cannabis !
Maastricht tente en vain de convaincre ses voisins.
Source : CIRC - Revue de presse
A l'automne 2004, Gerd Leers, le bourgmestre de Maastricht, avait suscité un sérieux émoi chez ses confrères des localités frontalières des Limbourgs néerlandais et belge, mais aussi de la Basse-Meuse. Le premier magistrat de la capitale du Limbourg néerlandais avait émis l'idée de transférer la moitié des seize coffee-shops (où haschisch et marijuana sont en vente libre) du centre-ville vers la périphérie, à proximité immédiate de la frontière belge.
Pour justifier son projet, il avait expliqué que, de par sa situation géographique, Maastricht voit défiler chaque année 1,5 million de « narco-touristes » dont un important pourcentage provient de Belgique, d'Allemagne et de France. Selon lui, beaucoup de ces consommateurs ne se bornent pas à fréquenter les coffee-shops du centre-ville. Ils s'approvisionnent aussi chez d'autres fournisseurs qui n'ont pas pignon sur rue, et chez lesquels ils peuvent faire provision de drogues dures. Gerd Leers soulignait que ce trafic s'avérait évidemment propice à l'augmentation de la délinquance.
Pour remédier à cette situation, le bourgmestre maastrichtois suggérait donc de délocaliser la moitié des coffee-shops dans une zone peu habitée proche de la frontière où les non-Maastrichtois seraient « invités » à s'approvisionner. Il préconisait aussi d'équiper ce « boulevard du cannabis » de caméras de surveillance. « Les localités voisines profiteront de la création d'une telle zone et constateront une amélioration de la sécurité chez elles puisque les agissements des touristes de la drogue seront mieux surveillés », avait-il plaidé.
À l'époque, ce projet avait suscité un tollé. Gerd Leers a donc invité ses confrères des communes environnantes pour tenter de les convaincre. Voici une semaine, il avait ainsi convié les bourgmestres de cinq entités des Limbourgs néerlandais (Eijsden, Margraten, Valkenburg...) et belge (Lanaken, Riemst et Fourons) à venir entendre ses arguments. Une semaine plus tard, il a invité les bourgmestres de Visé, Oupeye et Bassenge, trois des communes de la zone de police de la Basse-Meuse, à Maastricht.
Apparemment, le mayeur maastrichtois n'a guère réussi à convaincre. Voici une semaine, l'inquiétude restait (avec toutefois certaines nuances) de mise chez les bourgmestres limbourgeois. Et, jeudi après-midi, Marcel Neven, le député-bourgmestre MR de Visé, et Guy Goessens, le mayeur CDH d'Oupeye, ont réaffirmé leur « niet » catégorique, et leur position est partagée par les mayeurs des quatre autres communes (Juprelle, Bassenge, Blegny et Dalhem) de la Basse-Meuse. Le bourgmestre de Maastricht envisagerait de créer cette rue du cannabis à Gronsveld (ce village fait partie de l'entité municipale d'Eijsden, dont il faudrait alors qu'il réussisse à convaincre le bourgmestre, NDLR), dans un zoning industriel situé le long de l'autoroute, très près de la frontière, explique Marcel Neven qui s'inquiète de l'attirance qu'une telle zone pourrait exercer sur la population scolaire de la commune. Visé compte plusieurs établissements secondaires fréquentés par plus de 4.000 élèves dont certains pourraient être tentés d'aller goûter à la drogue à quelques minutes de leurs écoles.
Les bourgmestres d'Oupeye et de Visé ont annoncé que, dans les prochaines semaines, les conseils communaux de Visé, Oupeye, Bassenge, Juprelle, Blegny et Dalhem seront invités à adopter une motion identique rejetant le projet maastrichtois. Les mayeurs bassimosans comptent également demander une entrevue au ministre de l'Intérieur, Patrick Dewael, qui est lui-même originaire de Tongres, pour le mettre au courant de cette situation. Enfin, ils vont prendre contact avec leurs homologues des localités des Limbourgs néerlandais et belge afin de définir, par-delà les frontières étatique et linguistique, une stratégie commune face à cette rue du cannabis.
Ah l’année 2005 ! Inutile de se la jouer, nous n’avons pas eu vraiment l’occasion de nous exprimer, mais nous avons réagi aux tentatives du gouvernement de présenter le cannabis comme un fléau et ses amateurs comme de futurs clients des hôpitaux psychiatriques.
Source : CIRC - Revue de presse
L’année 2005 a débuté avec une grande campagne gouvernementale sur les dangers du cannabis. Unique en Europe, cette campagne de prévention qui utilise les radios pour jeunes, les magazines pour jeunes, les espaces publicitaires du petit écran et publie des brochures, donne du cannabis une piètre image. Dommage ! Des vrais problèmes liés à l’usage du cannabis sont abordés, mais ils sont mis en scène de manière caricaturale et font de quelques cas particuliers une généralité.
Si cette campagne fait ricaner les ados, elle fait flipper les adultes... Le standard de « Drogues infos Service» explose sous les coups de fils de parents persuadés que leurs progénitures vont sombrer dans la schizophrénie, un des thèmes préférés des prohibitionnistes.
Le Circ se devait de réagir afin de remettre les pendules à l’heure. C’est ainsi que nous avons détourné (à l’identique au niveau du format et de la présentation) la brochure éditée par la Mildt : « Cannabis ce qu’il faut savoir — Le cannabis est une réalité » en « Cannabis, ce qu’on ne vous dit pas — Le cannabis c’est trop mortel ».
Dans l’élan, toujours sur le même principe, nous avons parodié les messages que la Mildt diffusait sur les ondes… Des parodies que les auditeurs de Radio Libertaire connaissent bien.
On s’attendait à ce que notre travail soit récompensé, que la presse en parle. Derrière l’humour se cachaient des arguments allant à l’encontre des vérités énoncées par la Mildt nouvelle version, mais tous les médias, les journaux comme les magazines, les radios comme les télés, sont restés sourds à nos appels. Les journalistes ont peur de déplaire à leur rédaction, ils s’autocensurent et obéissent aux ordres. Le cannabis n’est plus dans l’air du temps.
En cette année 2005, le Circ a rarement été sollicité pour tenir des stands dans des manifestations culturelles ou politiques… Là aussi, les organisateurs de concerts ou de festivals « flippent ». Inviter une association qui milite pour l’auto-production et demande l’abrogation de la loi de 1970, ça leur fout les jetons.
Est-ce vraiment parce que les associations doivent tourner d’une année sur l’autre que nous avons été interdits de séjour au festival Solidays de 2005 ? Inutile de rappeler que cette manifestation populaire qui permet de rencontrer des milliers de gens et remplit les caisses du Circ, est essentiel pour la survie de l’association qui n’a pas trouvé de mécène en 2005.
Dominique Perben, Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, dans la foulée de la campagne de prévention du gouvernement, adresse à tous les procureurs une circulaire où il leur est chaudement recommandé de punir systématiquement tout usage de drogue en apportant « une réponse pénale graduée à dominante sanitaire ».
Dans cette circulaire, plusieurs pages sont consacrées à l’article de loi qui punit la présentation sous un jour favorable. Dominique Perben invite à « une politique pénale volontariste » contre « la provocation à l'usage des stupéfiants » et cite pèle- mêle « les boutiques de chanvre dans lesquelles sont mises en vente des graines de cannabis », les commerçants proposant des « vêtements et bijoux arborant une feuille de cannabis »… Et pour finir la diffusion d'ouvrages « vantant les mérites des produits stupéfiants ».
Là encore, le Circ a réagi en envoyant aux médias un communiqué de presse, des médias fort discrets alors que cette circulaire confirme la politique de tolérance zéro envers les fumeurs et implore les tribunaux de faire taire par tous les moyens ceux qui oseraient l’ouvrir et dénoncer cette politique d’un autre âge.
Bien sûr, le Circ a participé à la « Marche mondiale pour la légalisation du cannabis », laquelle (et c’est une première !) a été autorisée par la Préfecture de police. Quelques stands ! quelques sons ! quelques vives discussions sous l’œil attentif des fonctionnaires de la brigade des stups, la Marche a réuni quelques centaines de personnes à Bastille.
On serait tenté de dire que le 18 juin, ça s’est passé comme d’habitude, sauf que nous avons été refoulés de la pelouse où nous avions l’habitude de nous réunir et que ceux qui nous attendaient sont restés là où il y avait de l’ombre car on nous a « parqué » sur la pelouse face à la Grande Halle sous un soleil brûlant et sans le moindre abri pour éviter l’insolation.
Chaque fois qu’il s’est passé quelque chose sur le front du cannabis, et il ne s’est pas passé grand-chose comme si le gouvernement redoutait d’ouvrir le débat, comme si le gouvernement savait que jamais ils n’éradiqueront le cannabis et que l’histoire nous donnera raison… Chaque fois, le Circ s’est fendu d’un communiqué de presse, par exemple lors de la sortie de l’enquête de l’OFDT sur le cannabis et la conduite automobile ou lors des déclarations à l’emporte-pièce de Nicolas Sarkozy (encore lui !) sur la révolte des banlieues.
Le climat politique désastreux, les adhérents qui ne se bousculent pas au portillon, l’association qui n’a toujours pas de local… Toutes ses difficultés n’ont pas empêché le « noyau dur » du Circ de continuer à le faire vivre.
Un dimanche sur deux, le Circ anime « Y a de la fumée dans le poste » sur Radio Libertaire. Devenue incontournable, l’émission est de plus en plus écoutée et de plus en plus appréciée.
Le site du Circ Paris Ile-de-France s’est beaucoup amélioré en 2005. Nous avons créé de nouvelles rubriques, nous disposons désormais d’un forum et d’une revue de presse conséquente classée par sujets, un outil indispensable pour qui veut s’informer.
Le Circ a passé le cap de l’année 2005 et il aborde 2006 (ça rime avec cannabis) avec des projets en tête. Nous comptons fêter dignement les trente ans de « l’Appel du 18 joint » lancé par Libé en 1976, et dans la semaine qui précède le 18 juin (c’est un dimanche) organiser « Les Etats généraux de la prohibition » avec l’ouverture d’une librairie, des débats politiques, une journée consacrée aux associations, un concert … et une grande fête parc de La Villette pour clôturer en beauté la semaine.
Quant à nos autres actions, elles dépendront du bon vouloir des parlementaires qui nous promettent un débat sur la loi de 1970. Il a été annoncé pour le printemps. On ne les laissera pas nous infantiliser et nous dicter nos plaisirs. On se battra pour imposer une alternative autre que « la tolérance zéro » pour le cannabis.
Bonne année 2006 ! Année du cannabis ?
Le CIRC vous invite à participer à son nouveau forum !
Le CIRC Paris vient de mettre en ligne un forum juridique pour parler ouvertement des expériences vécues avec la police et la justice, pour échanger des informations sur les moyens de se défendre et pour s’informer et connaître « ce qu’il faut savoir » quand on a à faire aux institutions de la
république.
Nous espérons que ce forum deviendra un outil efficace pour apprendre à se défendre contre des attaques très variables selon la région de l’infraction.
Nous espérons encore que ce forum donnera une visibilité à une réalité peu évoquée : la cruauté de la loi sur les stupéfiants et la brutalité de son application.
Outre les questions juridiques et les témoignages, le forum ouvre le débat sur des sujets plus larges comme le droit des malades à se soigner, le cannabis et les jeunes, le travail, la conduite, le coût de la prohibition…
Forum du CIRC !
Les chiffres des infractions à la loi sur les stupéfiants (ILS) de l’année 2005 sont désormais disponibles, on peut donc faire une comparaison avec 2004. Une conclusion s’impose : la police traque la boulette et les consommateurs, plus de 90 % des ILS, de 80 % des gardes à vue et de 50 % des incarcérations. La ventilation par produit n’est pas encore disponible mais le cannabis sera encore très largement majoritaire pour les ILS et très présent pour les usagers-revendeur incarcérés.
Source : Chanvre-info
Iznogood Sarko veut faire trembler les voyous mais ses troupes préfèrent s’attaquer à des cibles sans défense pour faire du chiffre. Les drogués, les putes, les automobilistes de base ou les jeunes à capuche ont moins d’amis Place Beauvau que les patrons voyous, les paysans pollueurs, les chasseurs de palombes, les banquiers blanchisseurs ou les patrons de bar-tabacs. L’Etat abuse de ses pouvoirs régaliens et envahit le domaine privé, violant toutes les libertés individuelles et instaurant un climat de guerre civile. Au risque de tout faire péter ! (voir ma réponse au post d’Emilia sur le forum de l’article sur le Sarkoshow en banlieue)
L’hypocrisie abjecte de cette fermeté de façade qui retombe sur les plus faible doit cesser, les usagers de drogue n’ont rien à faire dans les geôles. Ils sont un bouc émissaire facile pour ce docteur Diafoirus qui prescrit des remèdes de cheval pour des maladies imaginaires. Les prohibitionnistes la jouent souvent père sévère mais compréhensif. Dans les débats, ils affirment que les usagers ne vont plus en prison et que seuls les méchants dealers sont pourchassés impitoyablement. Les enragés de la répression hurlent partout que la loi n’est pas appliquée et qu’il faut plus de sévérité. Ces chiffres démontrent leur mensonge.
ILS globalement : 2004 : 141.557 : 2005 : 146.424 : soit 3,3% d’augmentation, une augmentation plus faible que les années précédentes. Il convient de préciser que les prisons débordent et que des centaines de milliers de français sont en sursis ou en probation pour ILS et rasent les murs.
Usage seul : 2004 : 102.078 ; 2005 : 106.610 soit 4,4 % d’augmentation
Usage revente : 2004 : 15.124 ; 2005 : 16.046 soit 6,1% d’augmentation
Trafic seul : 2004 : 11.227 ; 2005 : 10.982 soit moins 2,2%
Pour ce qui concerne les gardes à vue et les incarcérations ça augmente beaucoup plus :
Incarcérations pour usage simple : 2004 : 1.760 ; 2005 : 2.086 soit 18,5% d’augmentation
Incarcérations pour usage revente : 2004 : 2.773 ; 2005 : 2.938 soit 5,95% d’augmentation
Incarcérations pour trafic sans usage : 2004 : 5.299 ; 2005 : 5.452 soit 2,9% d’augmentation
Le total des incarcérations en 2005 : 67.433 et 2004 : 66.898 ... dont 10.476 pour les drogues qui occupent une bonne place avec 1 taulard sur 6, dont 50% d’usagers et d’usagers revendeurs.
Gardes à vue pour usage simple : 2004 : 39.080 ; 2005 : 41 795, c’est majoritairement pour moins de 24 heures !
Gardes à vue pour usage revente : 2004 : 11.758 ; 2005 : 12.520, là les moins et les plus de 24 heures sont relativement égales
Le total des gardes à vue en 2005 est 498.555 dont ILS : 69.294.
Soit 1 affaire de drogue sur 7 traitées, la police payée au mérite ne peut pas se passer des usagers. En cas de dépénalisation, les policiers devraient s’attaquer aux vrais criminels pour faire du chiffre., une activité bien plus dangereuse et ardue que la chasse au shiteux ou au tox.
Tandis que le Ministère de l'Intérieur a publié les chiffres de la délinquance 2005 en France sur son site Internet, impossible de trouver le détail des Infractions à la législation des stupéfiants, ni le chiffre des retraits de permis pour consommation de cannabis, ni en France, ni par région ?
Source : CIRC - Revue de presse
Comme si le chiffre de 141000 qui tourne chez certains spécialistes le faisait pâlir, + 3,3 % par rapport à 2004, où qu'il n'y a plus de consommation de cannabis en France.
Soyez fier de vos chiffres, Monsieur le Ministre Sarkozy ! Dîtes nous officiellement votre bilan anti drogue 2005. Un peu de transparence ne nuit pas. Et comme la compagnie de Gendarmerie de Lannion (22) qui, dès le Tek Noz de Carnouet en juin racontait dans la presse locale avoir réalisé durant les trois jours de fêtes autant d'ILS qu'en une année normale : une médaille.
Rapport SAM toujours illisible en France, Statistiques planquées, l'art et la manière sarkoziste a du plomb opaque dans son aile démocratique.
Le Collectif d'Information et de Recherche Cannabique dispose dès à présent d'un Forum Juridique !
Ce-dernier comporte bon nombre de sections tournant autour du droit, abordant des thèmes comme le Cannabis et la conduite, le travail ainsi que face aux jeunes.
Une partie consacrée au cannabis thérapeutique est également présente, suivis d'une cernant les ravages de la prohibition et les moyens dont nous disposons pour lutter contre !
Enfin, sont disponibles deux sections regroupant différents liens de la toile juridique ou récréative.
Vous pouvez dès à présent apporter votre pierre à l'édifice, en enrichissant le forum de vos témoignages.
Mais également en apportant votre aide et conseils face aux situations délirantes que nous pouvons rencontrer, à tout moment, en tombant sous le joug de la loi de 70 !
Si vous disposez d'un bagage juridique nous vous en serions fort gré : les professionnels du droit sont invités chaleureusement.
Face au matraquage d’articles tendancieux dans certains média, comme Le Matin qui en une semaine consacre quatre articles et courrier des lecteurs partisans, calomnieux et mensongers sur le chanvre et les chanvriers contre trois ligne et une photo timbre poste pour le dépôt de l’initiative Pro-chanvre, nous avons besoin de l’aide de tous les partisans de la réforme.
Source : Chanvre-info
Faites-nous parvenir sur info@chanvre-info.ch tous les documents suspects que vous rencontrerez, en français, allemand, italien ou anglais (l’ennemi peut venir de l’extérieur), le groupe communication de la Coordination vaudoise du chanvre répondra systématiquement et exigera publication. Quoi qu’il en soit, nous suivrons le dossier sur le site Chanvre-Info.
Par la suite, nous pensons créer un blog pour communiquer autour de l’initiative et aussi mettre à dispositions des modèles de réponses aux stupidités le plus souvent entendues en Suisse (et ailleurs) sur le chanvre. Comme cela, les citoyens impliqués mais faible de la plume pourrons agir à titre personnel. Les média sont très sensibles au courrier des lecteurs, nos adversaires les inondent d’insultes à la moindre occasion. Le blog du Rédacteur en chef du magasine Bilan est un bon exemple de la pression subie par ceux qui osent encore nous soutenir. N’hésitez pas à y poster votre avis ou votre soutien.
Nous ne devons plus laisser passer ce terrorisme intellectuel. Il n’est pas question de tomber aussi bas que nos adversaires mais d’opposer la raison et l’expertise à la passion et l’irrationnel. Nous comptons sur vous.
Page 13 de l'édition du Télégramme du samedi 21 janvier, page Guingamp, nous lisons à propos de journées de prévention de l'usage de drogue chez des collégiens : [Avec]... A l'appui de tableaux et de diapositives, le formateur [NDLR : de la Gendarmerie du FRAD] a expliqué les effets de la drogue sur l'organisme et les risques encourus par sa consommation. Les élèves ont ainsi été informés que fumer un joint pouvait les entraîner dans une spirale sans retour. Aberrant autant qu'énorme.
Source : CIRC - Revue de presse
Nous ne savions pas que parmi les nombreuses missions confiées à la Gendarmerie, la prévention en matière sanitaire et sociale avait ses spécialistes. Nous ne le savions pas et à lire ce que raconte ces spécialistes du FRAD dans les colonnes de votre journal, il nous semble devoir apporter quelques correctifs. Ainsi aux "effets de La Drogue" nous substituerions l'expression adéquat : les effets des drogues. Quelles drogues ? Si l'alcool et le cannabis sont mentionnés, ne manque t'il pas la troisième famille de psychotropes consommées massivement, principalement par les filles : les médicaments. Point de détail ? Sûrement pas. La Bretagne n'est elle pas la région où l'on consomme le plus d'alcool, de cannabis et de médicaments psychotropes légaux. La Kétamine (GHB) n'est elle pas présente chez tous les vétérinaires.
Un Gendarme n'est pas un médecin, une infirmière. Un Gendarme est un représentant de l'ordre pas une assistante maternelle pour adolescent. Donc, lorsqu'il s'adresse à cette population dans un but sanitaire, il l'a trompe par incompétence. D'ailleurs lorsque fumer un joint entraîne le jeune dans une spirale sans fin, nous ne pouvons laisser pareille contre vérité pour réalité.
Un point avec Baptiste Cohen, directeur de Drogues, alcool tabac info service, qui indique que les jeunes de 17 ans se confient rarement aux lignes d'écoute car « la prise de conscience vient plus tard ». il observe par ailleurs que si le nombre de consommateurs de cannabis augmente « cela ne veut pas dire qu'il y ait plus de situations qui posent problème ».
Les références publique en matière de consommation de drogues émanent en France de l'Observatoire Français des Drogues et de la Toxicomanie, l'OFDT, qui publie sur Internet des statistiques annuelles, (pour l'Europe, l'OEDT).
Le cannabis n'a pas de dose léthale. Le cannabis n'est pas une drogue mortelle dont l'abus provoquerait une overdose mortelle. Le parcours type du consommateur de cannabis, en France, est majoritairement le suivant : test de la substance vers 14 ans, risque de devenir consommateur à problème environ 2%, fin de la consommation expérimentative aux alentours de 25 ans. Fumer un joint n'est pas la spirale sans fin que mesure les statistiques de l'OFDT.
Mieux l'explosion de la consommation du cannabis en France dans les années 90 est à mettre en parallèle avec la régression de la consommation des drogues injectables de type héroïne dans les mêmes années en finissant totalement avec le mythe du premier joint menant à l'héroïne. Si le cannabis menait à l'héroïne, il y aurait depuis 1990 des millions d'héroïnomanes.
Quels problèmes ? Le cannabis n'est pas mortel en tant que tel. Comparée au sevrage des alcooliques pathologiques, la dépendance qu'entraîne sa consommation est quasi inexistante. La dépendance psychologique dépend de la personne et de sa consommation mais ne pose de réel problème qu'avec les gros abuseurs. Sinon ? Un simple sevrage.
Les risques pour la personne qui consomme sont de plusieurs natures. Le cannabis est un calmant. Prendre trop de calmant calme trop. Autrement appelé syndrome amotivationnel, il est commun à tous les abus de calmants. Un autre risque aussi également partagé avec les fumeurs de tabac va aux cancers des voies digestives et respiratoires. Or un étude épidémiologiste a démontrer que sur 3000 cancéreux atteints, les consommateurs de cannabis n'avaient pas plus de "chance" d'être malade que les fumeurs de tabac qu'ils sont souvent aussi. Encore un mythe qui tombe. Autre risque que l'on confond souvent, particulièrement chez les jeunes, le cannabis peut être un révélateur de problèmes psychotiques déjà présent chez la personne. Le cannabis n'induit pas la schizophrénie, mais l'a mettrai en évidence et ça se soigne en soignant la schizophrénie. Dernier risque encore partagé, conduire une voiture nécessite de pleines possibilités de réaction. Le rapport SAM nous rapporte que plus on consomme de cannabis avant de prendre le volant plus le risque d'accident augmente. Sam nous dit également qu'à consommation modérée, l'alcool est aussi plus dangereux que le cannabis. Enfin un domaine où le Gendarme est roi.
Les dangers de la spirale sans fin semble donc plus être un pipeau sécuritaire hors de proportion avec la réalité. La stratégie qui consiste à annoncer le cannabis comme mortel, amenant à la consommation de "pire", malgré des années et des années de pratique, a échoué sur l'hôtel du pragmatisme. Nous en appelons à ce minimum.
La prévention, la réduction des risques encourus par la prise de certaines drogues, par l'abus de certaines autres doit être un effort de pédagogie, un effort de transparence auquel les jeunes seront d'autant plus sensibles qu'ils n'auront pas le sentiment qu'on leur raconte des bobards.
Exemple : faire tourner sa clé de contact de voiture vous entraîne dans une spirale sans fin par production d'adrénaline, de la famille des endomorphines, qui aboutie à 5000 morts par an, 3000 handicapés et 20000 blessés. Manger du sucre (du sel, du fast food) entraîne le diabète, spirale sans fin dont les publicités sont les acteurs, vecteurs et la sécurité sociale le premier payeur.
Les dangers d'une spirale sans retour du fumeur de joint semble partagé aussi par l'équipe FRAD Gendarmerie : tant que l'on continuera à raconter des conneries la situation globale de la consommation des drogues ne changera pas et notre société n'évoluera pas. Spirale sans fin ?
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
La liberté de la presse progresse au Maroc. Un site, Le gri-gri, ose publier un article très complet sur une grosse branche du marzen, le business industriel du haschich entre le royaume et l’Europe. Avec un blanchiment moyen de 120 000 euros tous les deux jours, c’est un potentiel d’environ 22 millions d’euros annuel (près de 32 millions CHF) pour une seule filière approvisionnant quatre pays. L’enquête a révélé que 5 millions d’euros avaient transité par les banques suisses, le reste est passé par des comptes israéliens ou a été converti en or pour le retour au bled.
Source : Chanvre-info
Une entreprise qui ne connaît pas la crise
Ce montant astronomique doit encore être augmenté des frais généraux et des salaires des employés européens pour arriver à une estimation valable du chiffre d’affaire, probablement plus de 25 millions d’euros. Voilà ce qu’un réseau peut collecter et sortir de l’économie légale européenne, voilà ce que nous coûte la prohibition du cannabis. On imagine qu’avec de telles liquidités, il est aisé « d’acheter la route » comme disent les trafiquants pour parler de corruption.
Artisanat ou industrie ?
On pourrait penser que ce réseau est particulièrement gros et livre des marchés très dynamiques. Pas du tout. Un rapport du Health Research Board (HRB) pour 2003 estime à 374 millions d’euros annuel le marché de la résine de cannabis en Irlande, un pays de seulement 4 millions d’habitants. Il faudrait donc quinze filières comme celle décrite dans Le gri-gri rien que pour couvrir le marché de la lointaine Irlande. Ou bien cette filière n’est qu’artisanale, ce qui explique qu’elle est démantelée, et il existe bien plus gros. Ou bien de nombreux entrepreneurs au Maroc et en Europe se livrent au même trafic de fourmi. Certainement un mélange des deux.
Peu de pressions internationales
Tant tous les cas, ces sommes doivent profiter à beaucoup de patrons, banquiers, policiers, douaniers, hommes politiques au Maroc, c’est sans doute la principale ressource du pays après les devises des travailleurs immigrés. Dans un pays pauvre et corrompu, le marzen n’a pas de peine à se développer. Mais pour des volumes et des sommes pareilles, il faut aussi des complicités en Europe. Comment ce petit pays pourrait-il tenir tête à ses puissants voisins ? Pourtant, Mohamed VI est courtisé par tous les dirigeants européens alors que son pays nous pompe chaque année des milliards d’euros hors taxes.
L’économie gangrenée
L’argent du hasch est perdu pour l’impôt en Europe mais il permet au Maroc de payer les nombreuses entreprises européennes, surtout françaises, qui travaillent dans ce pays. Les entrepreneurs européens impliqués dans l’import ou le blanchiment réinvestissent leurs profits, souvent dans leurs entreprises qui deviennent florissantes au prix d’une concurrence déloyale pour les entrepreneurs honnêtes du même secteur. Les banquiers, pas seulement suisses, peuvent-ils encore se passer de ces capitaux flottants souvent disponibles pour des opérations à haut risque ? L’argent du hasch pervertit notre économie à haut niveau, nous sommes loin de l’imagerie d’Epinal des gangs de cités qui survivent grâce au shitstème. Bien au-dessus d’eux, on construit des routes, des usines ou des armes avec l’argent qu’ils collectent en bout de chaîne.
Des solutions ?
Pour justifier la prohibition, on peut disserter des heures sur le syndrome amotivationnel des ados qui abusent du joint, on peut ergoter sur les taux de THC, on peut s’empoigner sur la liberté de disposer de son corps et de son esprit... mais chaque année qui passe sans solution pragmatique gangrène un peu plus notre économie. Une dépénalisation de la consommation privée des adultes et de l’autoproduction pourrait diviser en deux le marché noir sans paraître trop incitatif pour la jeunesse puisqu’il n’y a pas de commerce, donc risque de prosélytisme. Une réglementation de la production et de la distribution à but non lucratif peut être envisagée, ces clubs seraient un recours au marché noir pour les adultes. Un marché réglementé comme pour le tabac et l’alcool aurait le plus d’impact économique mais ne garantirait pas forcément une bonne répartition socio-géographique des emplois. Il n’a jamais été question d’un marché libre, sans restriction d’age, de publicité, de santé publique.
Les solutions existent, plus de 100.000 Suisses ont signé l’initiative populaire pour un marché réglementé, cela correspondrait à environ un million de Français si ce système de démocratie directe existait dans ce pays. Ce processus est assez long et incertain, il ne concerne qu’un pays, il doit servir d’exemple mais à long terme. Devrons-nous attendre dix ans pour réformer cette aberration destructrice ? Oui, si nous ne faisons pas davantage entendre nos arguments partout où c’est possible.
Convocation à l'assemblée générale du CIRC Paris le 04/02/2006
Salut à toi,
Tu as adhéré au CIRC en 2005 en rêvant d’une légalisation dans l’année ?
Si la promesse figurait effectivement au programme des candidats à la présidence (du CIRC ), 2005 fut plutôt une année sombre pour les usagers de cannabis. Du retour des bons vieux mythes sur la dangerosité présumée du cannabis au renforcement de la répression, en passant par la pénurie estivale, peu d'occasion en effet de se fendre la poire. Enfin si une campagne gouvernementale destinée aux jeunes et à leurs parents ne nous avait pas donné l’occasion de produire une brochure et des spots radio parodiques plutôt réussis, l’année resterait celle des raz-de-marée, des incendies et des surenchères médiatico-populistes de clowns hargneux de la république.
On comprend bien que 2005 ne pouvait pas être l'année du fumeur de joint…
2006, l’année du cannabis ?
Source : CIRC Paris
En 2006, on se rapprochera de 2007. Joli programme ! Mais encore ?
La campagne présidentielle de 2007 se rapproche avec son lot d'hystérie, de foire à la démagogie et, plus productif, son débat d'idées où mille et un sujets palpitants se côtoient en toute intelligence : le pari écologique et la relance de la consommation, la lutte contre le chômage et le retour à la fin des 35 heures… et puis forcément : la légalisation du cannabis.
Oui c'est bien dans ce laps de temps qui nous sépare des présidentielles de 2007 que nous devons agir, informer les citoyens et interpeller nos élus !
Continuera-t-on à financer une politique prohibitionniste coûteuse et parfaitement inefficace par manque de courage et d'honnêteté politique ? Les fumeurs en seront-ils encore longtemps les boucs émissaires ?
Des questions légitimes que les fumeurs doivent porter au devant de la scène en période d'élections car personne ne le fera pour eux.
30 ans !
Il y a trente ans, Amsterdam accueillait les amateurs de petite fumette au Paradiso ou au Melkweg. En Grande-Bretagne comme en Italie, des campagnes étaient lancées en faveur de la dépénalisation…
Et en France ? L'opinion publique manipulée par des médias sous-informés soutenait la politique du « tout répressif » alors que les fumeurs se comptaient, par centaines de milliers.
Quelques journalistes de Libération et de feu le magazine Actuel eurent alors l'idée de lancer l'Appel du 18 joint (un clin d'oeil osé, mais bien dans l'esprit cannabique) de l'Appel lancé de Londres par De Gaulle.
Aucune des personnalités politiques contactées n’a accepté de signer le manifeste où elle déclarait « qu'elle avait déjà fumé et était éventuellement
disposée à réitérer sans pour autant se considérer comme un délinquant ». Mais les initiateurs de l'Appel obtinrent tout de même quelques signatures de futures personnalités : Bernard Kouchner ou Henry Leclerc, et celles d'artistes : Bernadette Laffont, Jérôme Savary, Isabelle Huppert, Jacques Higelin…
Le 18 juin 1976, l'éminent philosophe François Chatelet déposait un pied de cannabis au pied de la statue de Lamarck au jardin des plantes, et un
rassemblement symbolique se déroulait dans le parc des Buttes Chaumont pour demander « la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (l'autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantité de consommation courante ».
En 1993, le CIRC organisait conjointement avec les éditions du Lézard la « première journée international d'information sur le cannabis » et relançait dans l'élan l'Appel du 18 joint.
Depuis, avec plus ou moins de bonheur et de succès, le CIRC appelle tous les ans à un rassemblement le 18 juin sur les pelouses de La Villette pour demander la légalisation de la production, de la distribution et de l'usage du
cannabis.
Non seulement 2006 rime avec cannabis, mais c'est aussi le trentième anniversaire de l'Appel du 18 joint. Dans le cadre de cet anniversaire, le CIRC
entend dresser les Etats généraux de trente ans de prohibition et organiser des évènements politiques, culturels et festifs durant la semaine qui précède le dimanche 18 juin où nous enterrerons dans la bonne humeur trente ans de
prohibition.
Assemblée générale du CIRC-Paris à partir de 18 heures dans la salle verte du 1er étage du CICP au 21 ter rue Voltaire à PARIS (11èm arr. M° rue des
boulets, ligne 9).
Les craintes suisses de voir le célèbre fromage de Gruyère contaminé par des traces de cannabis après ingestion de chanvre par les vaches laitières refont surface dans le Gers. Un article du quotidien régional Sud Ouest signale qu’une association de lutte contre la drogue « veut aussi empêcher les vaches de brouter du chanvre ».
Source : agrobiosciences.org
Ce sont les agriculteurs bio du département qui sont visés par un assureur de Condom, explique le journal. Cet assureur, Pierre Beyries, explique : « il serait ridicule d’affirmer que les doses qui passent dans le lait produisent le même effet que fumer un pétard. Mais on peut imaginer l’effet cumulatif de cette consommation de THC sur un nourrisson ».
L’animateur de l’association des agriculteurs bio du département, Christian Bonticelli, rétorque en dénonçant « un discours maximaliste » et un « amalgame » entre les différentes utilisations du chanvre. « L’Union européenne nous impose de cultiver des variétés comportant moins de 0,2 % de THC. Ce n’était pas du tout le cas en Suisse, qui a sa propre législation à ce sujet et qui permet des taux supérieurs à ceux qui existent ici », explique-t-il.
Dans un article du quotidien suisse Le Matin reproduit sur le portail francophone du cannabis, un "chanvrier" helvétique va jusqu’à affirmer que « non seulement les vaches ne produisent pas de lait hallucinogène, mais le chanvre améliore sa qualité de 15%. » Précisons que cet apologiste, avocat de formation, est assez controversé dans son pays, y compris parmi les cultivateurs de chanvre, comme en témoigne cette analyse parue en 2002 dans un autre quotidien suisse, La Liberté, disponible sur le site du Journal du Jura.
Mission Agrobiosciences. Revue de presse. 11 janvier 2006.
Pour Nicolas Sarkozy, il n’y a pas de doute possible. Les gangs organisés de trafiquants de cannabis, formés de mineurs issus de familles immigrées polygames, sont à l’origine des récentes violences en France. Elles auraient organisées ces émeutes pour marquer leurs territoires, recruter de nouveaux membres et effrayer la police. Il va les nettoyer pour sauver la patrie en danger. Mensonges et balivernes !
Source : Chanvre-info
Cette théorie farfelue est surtout destinée à d’autres banlieues, plus riches comme Neuilly dont il est le maire, ou encore aux nombreux habitants des cités qui expriment leur frustration en votant FN. Plus besoin de défiler derrière Jean-Marie pour fustiger les jeunes bronzés qui fument de la Marie-Jeanne, Nico le petit Zorro va karchériser les descendants des sergent Garcia, Mohamed, Mamadou ou Chang... Ces millions d’étrangers qui ont offert leur vie à la France durant les deux guerres, la reconstruction et les trente glorieuses. Ces gosses sont Français au nom du sang et de la sueur, Sarko (dont les ancêtres ont aussi choisis la France) n’en a cure, trop heureux de trouver en eux le parfait bouc émissaire pour enfoncer la porte de l’Elysée.
Parquée au large de la zone, cette jeunesse désespérée trompe l’ennui du chômage et la haine de l’exclusion en consommant des substances psychotropes. Pour survivre, ils en vendent, il n’y a pas de discrimination dans les métiers du deal, pas plus que de diplômes exigés. Préfère-t-on qu’ils se suicident en masse ? Qu’ils émigrent vers des pays qui ne sont plus les leurs et où règnent la misère ? Préfère-t-on qu’ils se jettent telle une nuée de sauterelles sur les centres villes ou commerciaux et les pillent consciencieusement ?
Les effets physiques, psychologiques et financiers des produits, surtout du cannabis, nous préservent d’une vraie guerre civile. Il faut trouver un modèle de production, de distribution et de consommation qui intègre au maximum les jeunes des cités tout en protégeant efficacement la santé et la sûreté publique. La Police aura encore assez à faire avec les vrais asociaux qui refuseront ces règles. C’est possible, j’en ferais la démonstration dans un prochain article. Mais le petit Nicolas n’est pas raisonnable.
Tel un vizir Iznogood prêt à tout pour le pouvoir, Sarkozy va emprunter à Bush et Poutine leurs méthodes de propagande et leurs thèmes de campagne : guerres, peur, morale. Plutôt que de réformer et créer de l’espoir, il préfère les parquer à la mosquée, à l’église, au stade ou à la maison devant M6. Il promet la matraque, le flashball et la prison pour ceux qui aspirent à autre chose. C’est du délire, ils sont bien trop nombreux pour lui et ses sbires. A moins qu’il ne veuille instaurer une dictature soft, un apartheid où les lois seraient différentes selon les quartiers et la couleur de la peau. Ne souriez pas, cela a déjà commencé et vous êtes filmé. Résistons !
Laurent Appel
Pour information, la dépêche relatant la première descente chez les racailles post-émeutes.
Opérations de police dans les banlieues sensibles : 91 personnes en garde à vue
PARIS (AP) — Quatre-vingt-onze personnes, soupçonnées d’être impliquées dans des trafics de drogue, des violences volontaires ou du blanchiment d’argent, sont en garde à vue après un vaste coup de filet policier mené mardi dans plusieurs banlieues à travers le territoire, apprend-on mercredi de source policière.
La Direction centrale de la police judiciaire et les groupes d’intervention régionaux (GIR), appuyés par d’importants effectifs de la Sécurité publique et de la gendarmerie, sont intervenus simultanément dans des cités sensibles mardi qui avaient été soigneusement ciblées, comme le révèle mercredi "Le Figaro".
Au total, 97 personnes ont été interpellées dans neuf quartiers situés dans les agglomérations de Dreux, Vernouillet (Eure-et-Loir), Strasbourg (Bas-Rhin), Grenoble (Isère), Brest (Finistère), Reims (Marne), Montluçon (Allier) et du Havre (Seine-Maritime). Il s’agit du premier coup de filet d’ampleur mené par la police et la gendarmerie contre l’économie souterraine des cités depuis la fin des émeutes qui ont secoué la métropole pendant trois semaines. Des armes, plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis, mais aussi de la cocaïne, de l’héroïne et de l’ecstasy ont été saisis lors des perquisitions.
Par ailleurs, près de 20.000 euros en espèces, fruit de divers trafics, ont été confisqués lors des opérations.
Dans l'univers feutré de la diplomatie onusienne, l'attaque paraît assez violente. Le mois dernier, l'unité indépendante d'évaluation de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) a remis sa copie sur les politiques de développement alternatif, qui consistent à fournir aux cultivateurs de plantes à drogues des revenus légaux, notamment en encourageant le passage à des cultures licites. Un rapport interne très sévère dont Libération s'est procuré une version non définitive (télécharger en pdf), qui tombe mal pour une agence de l'ONU déjà controversée.
Source : Libération
«Il n'y a pas de preuve que les politiques agricoles de développement alternatif aient permis de réduire les quantités de plantes à drogues cultivées, dit le rapport. Là où la production baisse, d'autres facteurs comme la croissance économique ou des changements politiques peuvent être déclencheurs.» Et de citer des exemples : la production d'opium a explosé en Afghanistan depuis la chute des talibans, malgré les efforts de la communauté internationale qui y a fait la promotion de cultures de substitution comme le safran ou les roses. Alors que les cultures de coca ont baissé en Bolivie et au Pérou, elles ont explosé en Colombie... Les rapporteurs dénoncent les effets pervers de ces politiques qui, parfois mal conçues, poussent les paysans à cultiver des plantes à drogues pour s'inscrire dans les programmes destinés aux ex-producteurs.
«Danger». Faut-il, dès lors, tourner la page du développement alternatif ? Miser sur l'éradication militaire des cultures, comme le font les Etats-Unis en Colombie ? Certainement pas, répondent les auteurs : «L'éradication est plus pernicieuse et politiquement moins acceptable que le développement alternatif. [...] Elle met les communautés en danger, sans supprimer les causes de la production.» Plus qu'au développement alternatif c'est à sa gestion par l'ONUDC que s'en prennent les auteurs. A ces projets pilotes isolés, l'office n'aurait pas su substituer une approche plus globale. «Ces projets ne sont pas intégrés aux programmes de développement régionaux ou nationaux, confirme le sociologue Alain Labrousse (1). La destruction d'économies locales reposant sur les cultures illicites n'est pas susceptible d'être immédiatement remplacée par une autre économie dont les populations n'ont aucune expérience.» De plus, note le rapport, «les procédures bureaucratiques de l'office entravent ses activités».
Remous. Des faiblesses qui irritent les donateurs : Grande-Bretagne, Japon ou Australie ne financent plus de développement alternatif au sein de l'ONUDC. Qui ne dépend que des donations. «Le financement des projets n'est même pas assuré pour une année fiscale, s'insurgent les rapporteurs. L'office est souvent injustement critiqué pour l'impact limité du développement alternatif, alors que le manque de fonds entrave son travail.» Après en avoir appelé à des «changements rapides dans l'organisation», les auteurs souhaitent la mise en place d'une mission de réflexion. «Aucune question ne saurait être taboue, y compris celle de savoir si l'ONUDC ne devrait pas laisser à d'autres la responsabilité du développement alternatif.» «L'office devrait se concentrer sur ce qu'il sait très bien faire : les rapports sur les drogues, confirme le géographe Pierre-Arnaud Chouvy (2), et laisser à d'autres des politiques de développement pour lesquelles il n'a ni l'expertise ni les moyens.»
A Vienne, siège de l'office, où le rapport provoque des remous, on en minimise l'impact : «Je ne suis pas d'accord avec tout, concède un porte-parole, mais nous devons en tirer le meilleur pour améliorer nos pratiques. [...] Il faut un peu de toutes les politiques dans les bonnes proportions. Notre but doit être de devenir le meilleur cuisinier possible et de trouver la bonne recette.» Reste à savoir si elle sera du goût de la Commission des stupéfiants de l'ONU, le parlement des drogues, qui se réunira en mars pour discuter de l'avenir du développement alternatif.
(1) Auteur d'Afghanistan, opium de guerre, opium de paix (Mille et Une Nuits).
(2) Animateur de Geopium.org
Entretien avec Dr. Lester Grinspoon, l’auteur du livre "Marihuana - Médecine interdite" sur les effets thérapeutiques du cannabis, la prohibition et des nouveaux médicaments à sa base.
Gary Greenberg, psychothérapeute a professeur américain, a fait un entretien avec le célèbre médecin Dr Lester Grinspoon, pionnier de l’utilisation thérapeutique du cannabis, qui vient d’être publié dans le dernier numéro de Mother Jones.
Grinspoon pense que les médicaments du genre de Sativex ne pourront jamais totalement supplanter l’application du cannabis par la fumée, car dans leur cas il est plutôt difficile d’établir la dose individuelle qui conviendrait à chaque patient. Le médecin américain prétend qu’il n’a jamais entendu un patient dire que par exemple le Marinol (médicament à la base du THC synthétique) l’aiderait aussi bien que le cannabis fumé.
Source : Chanvre-info
Le producteur du Sativex dit, qu’il serait possible d’appliquer le médicament pour qu’il répond exactement aux besoins individuels des patients, mais Grinspoon rejet ses affirmations comme fausses. Il dit que le Sativex commencerait à agir seulement après quelques 15 minutes, ce qui est nettement meilleur que dans le cas des pilules de Marinol, mais encore trop tard parce qu’en fumant le cannabis la sensibilité va de secondes aux minutes
Il voit un autre problème dans le fait qu’après l’application du spray une partie coule par l’œsophage dans le système digestif et commence à agir seulement avec une heure ou plus de retard. Ce signifie que le dosage précis, dont se vante le producteur du Sativex, n’est rien qu’une combine de marketing destinée à rendre ce médicament plus attirant que le chanvre naturel dans les yeux du public général. Grinspoon pense de même en ce qui concerne les autres affirmations comme que le Sativex ne pourrait causer le même "high" que le chanvre ou bien que dans le médicament soit assuré un ratio stable du THC et du CBD, car il était fabriqué à partir des clones de la même plante..
Néanmoins Grinspoon admet bien que les cannabinoïdes appliqués oralement aient leur place importante dans la thérapie. Ce serait vrai surtout pour les problèmes d’arthrose où il faut un soulagement de longue durée, mais malgré cela il y a beaucoup de patients qui préfèrent fumer le cannabis que l’ingérer, car ils se sentent ainsi mieux. (Après passage par le foie en cours de digestion le delta 9 THC se transforme en delta 11 THC, dont l’effet est quintuple et persiste beaucoup plus longtemps. Il est assez difficile de fixer correctement la dose orale et elle est donc parfois trop élevée - en ce cas il peut y avoir jusqu’à des hallucinations, souvent d’un caractère désagréable.)
Grinspoon craint que le Sativex rencontre le même sort que son prédécesseur synthétique Marinol - qu’il deviendrait plutôt impopulaire parmi la population ciblée qui l’utiliserait souvent plutôt comme un alibi pour le traitement illégal par le cannabis fumé. Il voit plusieurs raisons pour que les patients rejettent ce médicament. D’abord c’est le problème ci-dessus avec le dosage et puis il y aurait certainement un problème avec son prix trop élevé maintes fois dépassant le prix du chanvre naturel.
Déjà à l’heure actuelle aux USA il est chose commune que les patients utilisant le cannabis dans le but thérapeutique demandent leur docteur de leur prescrire le Marinol (qu’ils ne prennent pas) en tant que couverture pour le cas des testes de drogues, dont le résultat positif pourrait menacer leur existence. Grinspoon mentionne le cas d’un chauffeur de camion que fumait le chanvre pour ses douleurs d’arthrose, mais qui se laissait prescrire le Marinol au moment d’introduction de testes de THC, car autrement il perdrait son emploi. Il ne prenait pas ce médicament, il lui servit seulement comme un alibi auprès les autorités, car les testes utilisés sont incapables de faire la distinction entre le THC du Marinol et du chanvre.
En tant que le plus grand problème Grinspoon voit le fait que le Sativex va créer une autre pression commerciale pour maintenir la prohibition du cannabis, pareil comme c’était le cas après la découverte du Marinol. Au lieu de répondre aux espoirs qu’il représente pour les anti-prohibitionnistes, il pourrait se passer juste le contraire, et dans l’intérêt du succès commercial de leurs nouveaux médicaments les puissantes sociétés pharmaceutiques augmenteraient leur pression sur le maintien de prohibition du chanvre, qui pourrait devenir encore plus forte qu’à l’heure actuelle.
Dans l’autre partie de l’entretien Grinspoon parle de son fils Danny qui en 1967, un un et demi avant sa mort, été tombé malade de leucémie. Le garçon avait des problèmes à supporter la chimiothérapie et souffrait des vomissements. Grinspoon avait entendu raconter un oncologiste l’histoire d’un patient qui avait résolu son problème de vomissements après la chimiothérapie en fumant un joint 20 minutes avant la séance. Grinspoon a essayé faire du même avec son fils avec un excellent résultat - le chanvre a aidé.
Cette expérience tragique avec les effets thérapeutiques du chanvre a mené Grinspoon à une longue et profonde recherche sur cette plante miraculeuse tellement maudite et calomniée. A l’époque du début de la maladie de son fils Grinspoon était persuadé que le chanvre est une drogue dangereuse, mais au fur et mesure de ses études de cette plante il découvrit à quel point étaient les informations du public à son sujet manipulées et fausses. Cette découverte l’a tellement bouleversée que il c’était plongé dans la recherche et finalement il a publié son livre mondialement célèbre : "Marijuana - la médecine interdite".
"Ce n’est pas une drogue anodine, mais elle est beaucoup moins nocive que l’alcool ou le tabac. La vraie nocivité du cannabis consiste dans la manière, dont la société y réagit. A l’époque de la publication de son livre aux USA arrêtaient 300.000 personnes par ans pour le cannabis, mais à présent cela fait déjà 750.000. Il en est très clair quel progrès minime nous avons réussi à faire dans ce domaine. Nous avons de larges connaissances sur les effets toxiques du chanvre, beaucoup plus que sur les autres drogues. Nous savons donc très bien que le chanvre n’est pratiquement pas toxique. La recherche scientifique certainement démontrera que le cannabis joue un rôle dans des fonctions cérébrales importantes. C’est que Carl Sagan aimait à dire," dit Grinspoon au sujet de chanvre..
C’était justement son ami, le grand astrophysicien Carl Sagan, qui avait essayé de le persuader à se mettre à fumer le chanvre. Pendant des longues années Grinspoon résistait, mais finalement il a succombé à l’époque de la maladie de son fils et il a fumé avec lui son premier joint. Il raconte aussi une autre histoire qui l’a également poussé à se mettre à fumer le cannabis. Il témoignait devant un comité du Sénat de Massachusetts lors des séances sur la législation du cannabis. Un des sénateurs, un grand opposant du cannabis, l’a demandé s’il n’avait jamais pris de marihuana. Grinspoon lui a dit qu’il aimerait bien lui répondre à cette question, mais seulement il voudrait d’abord entendre de la part du sénateur, si une réponse positive éventuelle de sa part faisait son témoignage plus crédible. Le sénateur se sentait offusqué par la réponse de Grinspoon et furieux a quitté la séance. A son arrivé chez soi ce soir, Grinspoon s’était décidé que le temps était venu et finalement a essayé à fumer pour la première fois cette plante qu’il étudiait déjà depuis si longtemps.
A la réponse finale de Greenberg, qui voulait savoir comment a-t-il pu écrire un livre sur le chanvre sans l’avoir même essayé sur soi, Grinspoon répond avec humour : "Vous savez, j’ai aussi écrit un livre sur la schizophrénie sans en avoir pourtant souffert !".
MILLE ET UN JARDINS
Chanvre Global
Association Loi 1901
On en parle sur le forum, c'est par ici...
Bonjour, pour aller droit au but, l’association que je représente milite pour l’autoproduction, s’inscrivant dans un mouvement national de promotion des cultures biologiques et des associations alternatives. Notre démarche vise entre autre, à obtenir une politique plus juste en matière d’usage de cannabis.
Ces dernières années, en réponse à une demande grandissante au sein des usagers, sont apparues aux quatre coins de France, prés de trois cent boutiques dédiées à la culture à domicile. Très peu de ces points de vente sont ouvertement militants pour la légalisation du cannabis, quelles qu’en soient les raisons (vaste débat). Le fait est malgré tout, que ces activités commerciales ne peuvent pas êtres directement remises en cause (pour l’instant…), et qu’en l’état, la loi ne peut intervenir qu’à l’encontre des gérants qui assument et militent pour la cause cannabique. Ce qui est le cas pour moi et c’est ce qui m’amène à appeler la mobilisation générale, afin de ne pas céder face à cette volonté ancestrale de tuer dans l’oeuf toutes formes de contestations en ce domaine.
En bref, j’ai tenu bénévolement pendant prés de trois ans une boutique associative (loi 1901 donc pas de bénéfices et non subventionnée), sans histoires jusqu’au 13 AVRIL 2005, quand le tribunal correctionnel de Lons le saunier m’a condamné pour « propos complaisant à l’égard du cannabis », réclamant la dissolution de l’association et prés de mille cinq cent euro d’amande, ce alors que l’instruction à prouvé que je n’étais pas salarié et sans aucuns revenus (je m’occupe de mes deux fils à plein temps), que la comptabilité était en règle, qu’il n’existait pas de fraude, pas de trafic ni bénéfices douteux, rien de répréhensible mis à part l’usage et la détention des quelques plants saisis à mon domicile (acte de désobéissance civile !), ce qui ajoute un mois de sursis et cinq ans de mise à l’épreuve pour ma compagne et moi-même, alors que nos casiers respectifs étaient jusqu'à ce jour vierges. Nous avons fait appel de ces décisions mais...
N’ayant obtenu mon silence et la fermeture immédiate, les forces de l’ordre ont alors mis en pratique un harcèlement contre ma compagne, les adhérents et moi bien entendu. Cela c’est traduit par l’enquête d’une assistante sociale sur nos enfants, la présence quasi permanente de la police devant la boutique et une campagne de propagande policière visant à me présenter comme un « indic » aux yeux des adhérents les plus naïfs. Le tout dans le but atteint de faire couler la boutique et de nous priver des financements acquis pour mener à bien les actions en justices qui s’imposent, et ainsi nous couper de tous les moyens que l’association était parvenue à regrouper. A ce jour : boutique fermée, plus aucun budget pour le téléphone, Internet, etc., pire, pour la première fois depuis trois ans, les comptes bancaires sont débiteurs et je me retrouve endetté (bientôt surendetté) alors que tout allait très bien. Sans droits ni revenus depuis l’enregistrement de l’association et l’ouverture de la boutique, je dois en plus faire face aux honoraires de Maître Caballero pour espérer résister, éviter de voir naître une jurisprudence qui nuirait à l’ensemble des points de ventes, voir même faire avancer le débat…
La loi a pour vocation de protéger les citoyens, mais au sujet du cannabis, elle les met en danger ! Je demande juste que la loi soit appliquée (ou pas), or en correctionnalisant ce dossier, elle ne l’est pas ! , mais Ô surprise, ce non respect de la loi, accroît notre désaccord, en considérant tous les usagers comme des « Malades, dépendants, ayants besoin d’assistance »...
Puisque le fait de ne pas respecter la loi ne semble pas gêner les tribunaux, pourquoi devrions-nous être plus royalistes que le roi ?
Une campagne de soutien à « Mille et un jardins » a débuté et réunis prés de mille cinq cent euro, mais face au désintérêt médiatique induit par la politique répressive actuelle, nous n’avons pas réussis à atteindre les trois mille euro que réclame Maître Caballero pour représenter l’association et défendre ses intérêts lors du procès en appel qui a eu lieu à Besançon le 15 novembre 2005. Délibéré prévu le 13 décembre 2005 et ensuite ? Assise ? Cassation ? Cour européenne ?
C’est donc dans le but d’obtenir une aide directe ou indirecte que je tente d’attirer l’attention sur ce dossier qui du fait de son exemplarité et de l’ambition de sa défense, laisse entrevoir un créneau très prometteur.
Si vous avez besoin de renseignements, visitez les sites web comme « circ-asso.net », « cannaweed.com » ou encore « cannaweb.ch ». Vous trouverez les principaux communiqués de presse et par ailleurs, je reste disponible pour tout complément d’informations. Pour faire un don, vous trouverez les coordonnées CCP de l’association au bas de la page.
(N’hésitez pas à demander un reçu)
Dans les faits, le CIRC et le SCCA ont organisé une campagne de soutien avec une tombola etc., mais sans aide extérieure, le combat reste inégal. Aidez nous, même anonymement, par un soutien financier ou une simple mise en relation avec un contact qui vous semblerait opportun. Les procès s’enchaînent et nous ne pouvons qu’appréhender la suite des évènements tant cette affaire est lourde de conséquences en terme de droit pénal et peut aboutir sur tout et son contraire, ce qui nous impose d’agir vite et d’inscrire cet effort dans la durée si nous ne voulons pas voir tout ce secteur d’activité totalement sinistré. Passons aux actes…
D’avance merci de votre attention.
Le président : M. MEMERY J-Christophe.
MILLE ET UN JARDINS, Rte de BLETTERANS, 39140 FONTAINNEBRUX, Tel : 03.84.48.24.64.
N° SIRET : 44831551500016, Code APE : 926 C
Membre du SCCA (Syndicat des Commerces de Culture Alternative)
E-mail : milleetunjardins-39@wanadoo.fr
Pour envoyer vos dons à l'association :
CCP
Code Etablissement: 20041
Code Guichet: 01004
N° de Compte: 0880180F025
RIP : 69
Première mondiale, une enquête effectuée à partir de prélèvements réalisés sur plus de 10 000 accidents de la route analyse les typologies des consommateurs et les différents facteurs de risques. Et souligne le danger du mélange.
Source : Libération
«Irresponsable», «obsolète», «relativisant les dangers du cannabis au volant». Depuis deux mois, ces éminents chercheurs ont tout entendu sur leur étude «Stupéfiants et accidents mortels» (SAM), sans pouvoir répondre. Pour eux, l'enjeu était de taille, après quatre ans de travail pour décortiquer les PV des 10 800 accidents mortels qui ont eu lieu en France entre octobre 2001 et septembre 2003. Et ce, avec l'aide des gendarmes, des policiers et des tribunaux qui ont organisé des prélèvements de sang sur tous les conducteurs morts ou rescapés. Et des labos qui ont recherché la présence de drogues dans ces milliers d'échantillons sanguins. Puis, épidémiologistes et accidentologues ont déterminé les responsabilités des conducteurs sous influence, en les comparant à un groupe témoin d'accidentés sans drogue dans le sang. Une énorme machinerie.
Reconnaissance. Au printemps, ils ont eu le bonheur de voir leur enquête la première au monde possédant une telle puissance statistique acceptée par le prestigieux British Medical Journal (BMJ). Qui l'a finalement rendue publique vendredi, déliant du même coup ses auteurs du silence que ce type de revue scientifique impose jusqu'au jour de publication. Entre-temps, la révélation par Libération le 3 octobre des principales conclusions qui circulaient officieusement au gouvernement a déclenché une polémique sans précédent. Avec une montée au créneau de certains députés UMP, ministres et toxicologues en pleine croisade antihachisch et antijeunes. Les mêmes étaient à l'origine de la loi Dell Agnola de 2003, qui punit toute trace de cannabis chez le conducteur de deux ans de prison et 4 500 euros d'amende. Des peines équivalentes à celles réservées à une alcoolémie supérieure au taux légal de à 0,5 gramme par litre de sang.
Les faits sont têtus : au volant, le cannabis est quatre fois moins dangereux que l'alcool. Et il fait dix fois moins de morts. Ces résultats ont été confirmés vendredi (voir encadré). «Entre le déni de ceux qui assurent que le cannabis n'a jamais tué personne sur la route et les missionnaires apocalyptiques qui lui attribuent 1 500 morts par an chez les jeunes, il y a une approche scientifique. Elle a été validée par une des meilleures revues au monde», a conclu vendredi Claude Got, de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), qui a coordonné l'étude.
Conduire sous l'emprise du cannabis double le risque d'avoir un accident mortel sur la route. Avec l'alcool, il est multiplié par 8,5. Et par 15, si on mélange les deux substances.
«Au final, on peut attribuer 2,5 % des accidents mortels à la conduite sous influence cannabique. Contre 28,6 % sous alcool», a expliqué Bernard Laumon, un des auteurs de l'étude. Avec son équipe de l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets), il a pour la première fois mis en évidence une relation «effet-dose» : plus on fume de shit, plus on risque le carton. Mais, le cannabis étant illégal et sa concentration et ses effets sur le cerveau variables selon les personnes, il est donc impossible de traduire les risques en nombre de joints. Impossible donc de formuler un message efficace à destination des jeunes.
Didier Jayle, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), et Remi Heitz, délégué à la sécurité routière, ont rappelé que la consommation de cannabis est de toute façon interdite, au volant comme ailleurs, quel que soit le seuil. Une campagne de communication doit le marteler en 2006. Par ailleurs, les contrôles sur la route, en augmentation 2 138 en 2003, 15 905 en 2004 nécessitent pour l'instant un dépistage urinaire lourd. Le test salivaire annoncé pour 2006 «n'est pas encore fiable», a rappelé Remi Heitz.
Profil. L'étude SAM est passionnante car elle réussit à dégager un profil de ceux qui roulent au shit : les garçons sont trois fois plus nombreux que les filles. Et les plus dangereux, ceux qui mélangent fumette et alcool, sont «exclusivement des hommes». Et ils sont jeunes : chez les conducteurs de moins de 25 ans, un sur dix est sous influence du cannabis, autant sous alcool. Et 2 % sous l'emprise des deux. Des proportions deux fois moindre chez les 25 à 34 ans. Et quasi inexistante au-delà.
On rencontre des conducteurs sous influence du hachisch toute la semaine sur les routes, mais la nuit du samedi au dimanche, ils sont plus nombreux car ils sont rejoints par ceux qui associent cannabis et alcool. Enfin, chez les conducteurs de deux-roues, 5 % ont fumé, 10 % ont bu. Au volant des utilitaires, 6 % ont fumé, 3 % ont bu. Chez les conducteurs de poids lourds, 2 % se sont roulé un petit joint, «alors qu'ils respectent bien la législation sur l'alcool», a précisé Bernard Laumon.
«Le problème majeur du cannabis au volant est son association avec l'alcool, a conclu le chercheur. Ce sont des résultats suffisamment alarmants.» Pas pour certains, dont Nicolas Sarkozy : «J'ai lu avec attention les conclusions d'un rapport tendant à relativiser le problème en indiquant que le nombre de victimes de la route dues à la consommation de stupéfiants se situerait autour de 200 personnes par an. C'est peut-être une approche, mais je pense qu'elle ne reflète que très partiellement la sensibilité de cette question», déclarait le 20 octobre le ministre de l'Intérieur. Le travail de sape avait commencé.
Vendredi, Remi Heitz, le délégué à la sécurité routière, a pris le contre-pied et martelé que l'enquête SAM «fait référence sur la question». Deux jours avant, une autre étude, très alarmiste, de moindre ampleur, était publiée à la une du Figaro. Un groupe de toxicologues y affirme que depuis 2003 la fumette aurait explosé, rendant «obsolète» l'étude SAM. Des traces de THC, encore actif ou non, auraient été trouvées chez 40 % des moins de 30 ans tués dans un accident de la route. Les chercheurs ont réfuté vendredi ces travaux : «Cette étude ne précise pas la part des autres facteurs de risque, souvent associés au cannabis chez les jeunes, comme alcool, vitesse, état de la voiture. Si on suit ses conclusions, cela voudrait dire que près de la moitié des jeunes conduirait sous influence du cannabis.» «Soyons sérieux !» fustigent les chercheurs. Un jeune sur dix, c'est déjà beaucoup.
Le risque d'avoir un accident mortel est multiplié par 1,78 en conduisant sous cannabis, par 8,5 sous influence de l'alcool, par 15 en mélangeant les deux.
2,5 % des accidents mortels sont attribuables au cannabis, 28,6 % à l'alcool.
Sur la route, le cannabis fait dix fois moins de morts par an que l'alcool : 230 (contre 2 270), dont la moitié a moins de 25 ans.
Entre 0 et 1 nanogramme par millilitre de sang de principe actif, le risque est multiplié par 1,9. Par 3,1 pour 5 ng/ml.
Chez les conducteurs de moins de 25 ans, un sur dix est sous influence du cannabis.
« Le but de notre association est de promouvoir les cultures biologiques et les associations alternatives, de relancer le débat autour du chanvre (Cannabis Sativa L.), de ses applications agro-industrielles, de son potentiel thérapeutique, lequel est reconnus par bon nombre de pays voisins, même outre-atlantique et réamorcer le débat pour la régulation de sa consommation récréative. ». Si ce n’était déjà fait, l’association trouve sa juste place à la lumière des faits qui lui sont reprochés, au pays des droits de l’homme, la liberté d’expression ne pèse pas lourd face aux lobbys pétroliers et pharmaceutiques ! Place à une répression accrue et tous azimuts au détriment de l’information et de la prévention. « Notre activité de vente d’articles de jardinage, de produits chanvres ou de parutions spécialisées s’inscrit dans le cadre d’un marché respectable en France (dans tous les sens du terme), certains de nos fournisseurs ayant déjà fait l’objet de poursuites policières mais jamais suivies d’interdiction à la vente et qui n’ont pas amené leurs auteurs à être condamnés. » Les ouvrages disposent tous du dépôt légal et l’activité de la boutique associative respectait scrupuleusement la loi dans tous ses agissements. Une manière de pointer une fois de plus les incohérences de la loi.
S’agit-il d’un délit d’opinion ? Que penser face à cette volonté de stigmatiser fortement et systématiquement cette plante ? Cause qui fédère pourtant un nombre grandissant de citoyens français, las de voir tous leurs droits bafoués pour des intérêts idéologiques ou politico-financiers. Existe-t-il un monopole du bon sens jurassien ou national ? Serait-ce les réminiscences du premier grand procès français en matière de stupéfiants ? L’ « affaire du siècle » qui eut lieu à Lons-le-saunier le 2 mai 1976, 28 inculpés et beaucoup de bruit avec les interventions respectives de Bernard Kouchner et du Dr Olivenstein, des événements qui ont vu naître le premier mouvement en faveur de la dépénalisation. Une affaire vielle de trente ans mais qui semble avoir figé un pays et une région entière au temps de l’inquisition. A l’heure où se votent des textes de loi anti-homo phobie ou anti-discriminations d’ordre religieuses, culturelles ou sociologiques, il faut admettre malgré tout que les droits varient encore en fonction du citoyen …
Impossible de ne pas déceler des intérêts supérieurs derrière ces abus de pouvoir. Au temps de la promotion du bio carburant, les pouvoirs publiques tentent de nous vendre le colza pour théoriquement réduire notre consommation de pétrole et notre impact sur l’environnement, sans avoir l’honnêteté d’avouer que le colza est totalement dépendant des dérivés pétrochimiques (pesticides, engrais, herbicides…) Le tout pétrole est entretenu par la culture du tournesol et du colza en opposition à l’autarcie envisageable avec l’huile de chanvre en tant que carburant, dont le pouvoir d’ignition est dix fois supérieur que celui de l’huile de colza. L’indépendance est possible à tous les niveaux car dans le cas de la culture chanvrière, les besoins en produits dérivés du pétrole sont quasi nuls, rappelons que la substance psycho active du cannabis (THC) est une défense immunitaire redoutable de la plante contre les insectes, que les racines assurent, sans ajouts d’engrais, 100% des besoins hydriques (moins d’irrigations) et nutritifs de la plante en développant un réseau horizontal de 2m de diamètre pendant la croissance et plongeant à 2m de profondeur pendant la floraison, pain béni pour l’agriculteur car cela « casse » le soc de culture et aère le sol au-delà de la zone atteinte par le labour. Pour ce qui est des herbicides, le cannabis peut lui-même être utilisé pour éradiquer ronces et autres mauvaises herbes car il développe très rapidement une canopée si dense que le manque de lumière fait dépérir toute concurrence. Pour finir, le rendement à l’hectare en terme de biomasse (pour fabriquer de l’éthanol) est le plus élevé de tout le règne végétal. Pourquoi alors nous annoncer solennellement et soutenir que la solution ne viendra pas de l’agriculture si les études réalisées se focalisent curieusement sur les plantes les moins avantageuses ?!?
Que penser de l’inertie du gouvernement, et, de fait, des médias, face aux récentes conclusions de l’étude conduite par l’IRETS, qui démontrent que comparativement, l’alcool au volant, même consommé dans les limites tolérées par le code de la route, s’avère plus accidentogène que le cannabis, lequel est pourtant très sévèrement punis de deux années de prison et de 4500€ d’amende entre autre … Le fait de sanctionner l’abus ou l’usage déraisonnable de toute substance psycho active, est indispensable mais ne doit plus servir de bouclier pour entretenir le discourt des détracteurs du chanvre.
Le cannabis psychotrope sert encore aujourd’hui d’épouvantail pour mieux faire barrage au cannabis utile et ainsi préserver les investissements pétroliers ou pharmaceutiques…
Qui dit indépendance du citoyen dit fatalement perte de monopole pour l’état. Dénoncer cela peut mener en prison dans certains pays et se traduit en France par le harcèlement dont nous faisons l’objet…
Pour « MILLE ET UN JARDINS », le président : M. MEMERY Jean-Christophe.
Le Collectif d’information et de recherche cannabique (CIRC) n’est pas étonné que Nicolas Sarkozy ait profité des récentes émeutes urbaines pour renforcer l’arsenal répressif et proposer une réforme de la loi de 1970 destinée à mieux lutter contre la consommation de cannabis, pour des sanctions plus efficaces, plus systématiques.
Les intentions du chef de l’UMP et ministre de l’Intérieur, et du Reste, sont claires, même si elles ne sont pas exprimées explicitement. Bien des détails de langage venus de ses services et rapportés dans le Monde (daté de novembre 2005) sont éloquents par les quelques motifs avancés.
Ainsi ceci : « Le trafic de stupéfiants est souvent à la base de la délinquance dans les banlieues. » Il suffit de suivre ce doigt pointé vers les quartiers en difficulté pour appréhender une intention non avouée, du moins l’exploitation politicienne des derniers événements ayant enflammé certaines banlieues. Ou encore ceci : « Pour consommer, il faut de l’agent… », ce qui est une tautologie, valable non seulement pour le cannabis et autres substances, illicites ou licites, mais pour tout produit de consommation en général. « … et quand on ne travaille pas, il faut s’en procurer par des méthodes que la loi réprouve. »
Cette dernière justification a de quoi surprendre. Est-ce à dire que, quand on travaille, et qu’on gagne donc sa vie honnêtement, on pourrait s’en procurer par des moyens que la loi ne réprouverait pas ? Tous les cannabinophiles seraient ravis de pouvoir acquérir herbe et shit par des moyens légaux ! Le CIRC ne demande pas autre chose.
Cette remarque vise surtout à amalgamer cannabis, consommation et trafic de cannabis, avec banlieues et délinquance, sans-emploi, chômage et pauvreté, le tout dans une même peur diffuse et irrationnelle autour des classes jugées dangereuses, propre à servir des ambitions personnelles ayant le sécuritaire et l’autoritarisme antisocial comme credo politique, comme le révèlent ces quelques motifs.
Néanmoins, le CIRC ne contestera sûrement pas le premier de ces motifs, à savoir que cette loi de 1970 est totalement inadaptée, non seulement à la consommation de cannabis, mais aussi à la consommation des drogues en général, et par ce fait obsolète, quoique toujours appliquée au quotidien – les chiffres des interpellations et condamnations pulvérisent chaque année les records atteints précédemment.
Mais cette loi de 1970 est obsolète plus encore dans son esprit, dans sa philosophie, que dans sa lettre. Rediscuter de cette loi serait une bonne chose en soi, seulement si c’est pour l’abroger.
Nous demandons à l’ONU d’établir le droit pour chaque citoyen adulte, de cultiver et de posséder des plantes naturelles pour une utilisation personnelle et à des fins non-commerciales.
Source : Chanvre-info
SIGNER LA PETITION !
LIBERTE DE CULTIVER
Pendant des milliers d’années, les peuples du monde entier ont cultivés le cannabis, la feuille de coca, et le pavot à opium et d’autres plantes à des fins médicinales pour le corps et l’esprit, ou pour d’autres utilisations. Aujourd’hui, pas moins de 35 millions d’individus de l’Union Européenne et plus de 200 millions dans le monde continuent d’employer certains des usages de ces plantes. Cependant depuis 1961, suivant les préceptes d’une convention de l’ONU appliquée dans presque tous les pays du monde, ces plantes sont interdites. Des personnes ont été tuées, torturées, emprisonnées, stigmatisées et ruinées pour la culture, le commerce ou la consommation de ces plantes.
La consommation de stupéfiants peut poser des problèmes - particulièrement parmi les jeunes. Mais le fait que des drogues demeurent interdites à des conséquences désastreuses, forçant les usagers de drogues à des modes de vie nocifs pour eux-mêmes et leurs proches, et générant des problèmes de santé qui pourraient facilement être évités. La prohibition de certaines drogues permet le contrôle du marché par le crime organisé, tandis que des fonds publics colossaux sont dépensés pour faire “la guerre à la Drogue”, alors que de toute évidence, cet effort s’avère inefficace et contre-productif.
ENCOD est une plate-forme européenne des citoyens qui promeuvent une approche intelligente et efficace face aux problèmes de drogues. Nous pensons que seule une régulation légale du marché des drogues permettra la réduction de ces nuisances. Une telle réglementation améliorera les conditions de vie pour des millions d’individus, tout en diminuant de manière significative l’une des sources principales de revenu pour les organisations criminelles internationales.
Un de nos buts est la modification de la convention de 1961 sur les stupéfiants. Nous demandons à l’ONU d’établir le droit pour chaque citoyen adulte, de cultiver et de posséder des plantes naturelles pour une utilisation personnelle et à des fins non-commerciales, et d’utiliser tous les équipements techniques disponibles pour ce faire. Dans le même temps, on devrait permettre à chaque pays qui le souhaite, d’expérimenter des politiques qui ne sont pas basées sur un régime prohibitionniste.
Mettons un point final à la guerre aux drogues. Aidez-nous à promouvoir la paix.
« Bienvenue aux USA »
Par Farid Ghehioueche - Délégué ENCOD à la conférence de Long Beach
www.encod.org
A la mémoire de toutes les victimes de la guerre aux drogues
Quand j’ai appris que je composerais la délégation de la Coalition européenne des Ongs pour une politique juste et efficace en matière de drogues (ENCOD) qui se rendrait à la conférence internationale de la réforme politique en matière de drogues organisée par la Drug Policy Alliance (DPA) à Long Beach, j’étais totalement enthousiaste. Depuis plus de cinq ans, j’espérais pouvoir vivre ce moment. Après la campagne en 2003 pour la révision à mi-parcours de la stratégie « un monde sans drogue, nous pouvons y arriver », adoptée lors de la Session Spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies (UNGASS) à New York, cette occasion demeure une source majeure de ma motivation pour continuer le combat pour la réforme de la politique en matière de drogues.
J’écris ces mots avec une énorme déception de ne pas avoir pu entrer aux États Unis. Je vous fais partager le récit de mon « aventure » que je résume ainsi « bad trip aux USSA ». J’écris avec un encouragement renforcé pour contrer cet « apartheid global ».
J’ai quitté Paris pour Londres vendredi dernier, le 4 novembre, pour participer au Salon du chanvre global à Wembley Park. Dimanche 6 au matin, je partais très tôt pour prendre un vol vers San Francisco afin de rendre visite à un ami français deux jours avant le début de la conférence de Long Beach. Je me rappelle, qu’avant d’atterrir sur l’aéroport international de San Francisco, quelques uns de mes amis français me disaient avec un humour noir « Espérons que tu rentreras vivant », et que mon ami à San Francisco m’avait simplement conseillé « Reste serein, il n’y aura pas de problèmes. Fais-moi appeler et donne mon adresse ». Je n’aurais jamais pu imaginer ce qui allait m’arriver.
Bienvenue en AmeriKKKa !
L’avion a atterri le dimanche après-midi. Après le premier, et le deuxième bureau de contrôle, j’étais arrêté au troisième bureau. Deux agents des douanes entamaient une fouille acharnée de mes bagages. Les questions fusaient, et après avoir tout mis sans dessus-dessous dans mes affaires et cerné les raisons de mon entrée sur le territoire des Etats Unis dans mes réponses, je pensais qu’il s’agissait de formalités comme je répondais à toutes leurs questions.
Dans mon sac principal, en dehors de mes vêtements et de mes effets personnels, ils ouvraient les cadeaux pour l’enfant de mon ami.
Dans mon sac à dos, où se trouve mon ordinateur portable, ils trouvaient toute ma documentation relative à la conférence de Long Beach et d’autres éléments recueillis lors du Salon du chanvre global à Londres ( et même du papier à cigarettes, vous imaginez le crime !), et aussi des CD-rom de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) « /guide pratique des compétences des autorités nationales dans le cadre de l’application de l’art.17 de la Convention unique des Nations Unies réprimant le trafic de stupéfiants en français, arabe, chinois et russe/ ». Des DVD : celui des campagnes d’ENCOD, « /Ibogaïne : le rite de passage / » et « /green avalanche/ » un DVD sur le chanvre que l’on m’avait offert à Londres.
Dans cette poche, il y avait aussi un poster de la Marche Mondiale du Cannabis en mai 2004, dont les plis indiquaient qu’il s’y trouvait depuis longtemps comme un autre outil de sensibilisation sur la portée actuelle du mouvement d’opposition à la politique actuelle en matière de drogues. Mais que m’est-il arrivé ?
Ils y trouvèrent ce qui pouvait s’apparenter à de l’herbe, type cannabis. Dans les plis du poster et collé sur le plastic des Cds de l’UNODC, ils me dirent qu’ils suspectaient du cannabis et me demandèrent de les suivre dans une cellule à proximité, pour un contrôle renforcé -une palpation- et procéder au test des miettes d’herbes. Je n’imaginais pas qu’ils trouveraient ça ici, et jamais je n’aurai imaginé qu’il me fallait passer mes sacs à l’aspirateur.
Je commençais à me sentir mal à l’aise, comme si j’évoluais dans un univers kafkaïen, me souvenant de « /Midnight Express / », mais là je me sentais totalement épargné d’avance, car je savais que je n’avais rien emporté « tout dans la tête, rien dans les poches ». Un nombre important de douaniers passaient me voir dans cette cellule, où je me sentais comme la bête d’un zoo, certains me posaient des questions sans qu’aucun ne m’indique mes droits... Je n’ai pas essayé de produire un « scandale », je respirais profondément et je conservais mon calme.
Après 45 minutes, l’un de mes principaux geôliers plutôt affable dans son interrogatoire me confiait « en tant que libertaire » assurait-il, « je dois t’avouer que plusieurs d’entre nous serions également testés positifs ». Il déclarait finalement avoir découvert 0,0001 gramme de cannabis en me rendant le résultat du test positif de ce qu’ils avaient trouvé dans mes affaires. Je retournais bien encadré au second bureau de contrôle, où j’allais subir six heures de détention et d’interrogatoire pour le recueil de ma déposition, sans vraiment connaître les règles du jeu qui se tramait : En effet, après 40 minutes, l'agent Sim Sam téléphona à mon ami à qui je pus indiquer que « l’on me relâcherait dans quelques minutes ». Mais 20 minutes plus tard, un superviseur du nom de Monsieur Lau demandait à l'agent de rappeler mon ami pour annuler son départ... et que mon entrée aux USA n’était pas autorisée. Je réalisais donc que mon affaire était mal engagée et je ne savais vraiment pas quoi faire... Ni comment réagir : Devrais-je adopter un comportement « dur » ? « M’enfermer dans le silence » ? Ou comme dans les films d’Hollywood, aurai-je du demander un avocat et un interprète (mais je ne savais pas si c’était nécéssaire à ce moment-là) ? Aurais-je dû dire simplement « je suis invité à la conférence de la DPA à Long Beach, téléphonez à Laura Kesselman ou à Ethan Nadelmann, point barre » ? Donc, pour 0,0001 gramme de cannabis, je n’ai pas été autorisée à entrer en ameriKKKa.
« Tolérance zéro, l’apartheid global »
Ils ont aussi saisis ma petite boîte rouge offerte par le Musée du Chanvre à Berlin lors de la dernière assemblée générale d’ENCOD et les blocs de papier à rouler en chanvre (que l’on trouve à Londres ou en France). En fait, toute personne étrangère qui désire entrer sur le territoire étatsunien doit répondre OUI-NON aux questions de la carte verte. Or les différences légales entre les pays posent quelquefois des problèmes à remplir de manière binaire, mais généralement les gens cochent les cases « NON » surtout s’ils n’ont rien à dissimuler.
Ils m’ont annoncés que je violais le point « INA 212 (a) (2) (A) (i) (II) » pour la découverte de 0,0001 gramme de cannabis « substance sous contrôle international ». Il était donc impossible pour moi d’entrer sur le sol étatsunien, et un top superviseur devait le lendemain matin apposer sa décision définitive sur mon cas. Mais qui était-il ou elle ? Je ne savais rien. Devais-je ou pouvais-je faire appel à un avocat ?
Au cours de cette longue déposition avec l’inspectrice Sim Sam, j’ai entendu l’un de ces chefs dont je ne connais pas l’identité, lui dire « super, nous l’avons enfin ». C’était simplement que je venais d’accepter de répondre aux questions relatives à ma première décision de justice en France, en 1988, ou 1989, ou 1990... Je ne me souviens plus tellement, c’est loin. J’étais à cette époque sans domicile fixe et je veux bien reconnaître que je dealais pour subvenir à ma consommation. C’était une « activité d’autosuffisance » afin de maintenir des relations sociales, recueillir une forme d’aide et de partage avec mes amis, voire gagner de l’argent si possible ! Mais la justice française n’est pas la justice américaine, et je ne voulais pas me reconnaître comme un criminel ou un délinquant, comme je ne suis pas sous le coup d’une condamnation. La décision de justice est maintenant totalement effacée.
Aux alentours de minuit, j’ai subis une troisième palpation, on me fît retirer mes lacets et mes colliers, et même ma boucle d’oreille. J’étais menotté avec une chaîne autour des hanches pour un tour de fourgon de quarante minutes de l’aéroport de San Francisco au centre de détention de Santa Clara. Les fourgons sont blancs et rien dans leur aspect à l’extérieur ne les distingue clairement. Au travers du grillage de la vitre blindée, j’observais à quoi ressemblait les États Unis, un grand désert avec des grandes routes et des grosses voitures. En sanglots et plutôt déprimé avec mes chaînes. Mais je remercie l’agent Guererro, qui m’a confié qu’il aurait préféré ne pas me passer les menottes et m’attacher à l’arrière du van, mais c’était ses ordres... Il me conduisit avec le sound-system à donf’ avec « music for the masses » d’Eminem. Mon premier morceau de musique aux États Unis. Je préférai ça, à de la musique WASP.
Une fois encore, je subissais une palpation et un contrôle avant d’entrer dans le commissariat de Santa Clara. Je me sentais comme un vers, ou plutôt un rat de laboratoire qui subit des expérimentations. Moins qu’un humain, je suivais la ligne verte, je m’arrêtais au second bureau, debout les mains le long du corps pour que l’agent en poste établisse « la fiche de pré-inscription », je m’asseyais sur le siège N°39, je me levais et je suivais la ligne verte jusqu’au siège bleu où je m’asseyais pour me faire photographier, puis on prenait de nouveau mes empreintes digitales, et pour finir un agent m’enfermait dans la cellule N°3. J’essayais en vain de demander une cellule individuelle, mais à quoi cela servait maintenant de protester.
« A salaam aleikum »
n entrant, sur ma gauche deux gars dormaient sur le banc avec un autre adossé au mur. Sur la droite, 3 gars discutaient sur le banc, avec un autre la tête et les jambes enfouies dans son T-shirt pour résister au froid. J’avais froid également. Je m’assis sur la gauche, à côté d’un gars marocain avec qui je pu parler français. Mais il fût très vite retiré de la cellule. Les 3 autres gars suivirent dans l’heure. Puis, petit à petit la cellule se remplit de jeunes, qui semblaient plutôt paniqués à la lecture de leur feuille jaune. Le plus vieux « Raggazzo Giuliani », celui qui se cachait dans son T-shirt tentait de les rassurer, du haut de sa longue expérience.
C’est à ce moment que j’ai décidé de leur raconter ce qui m'arrivait, avec mon histoire de prétexte à 0,0001 gramme de cannabis pour m’interdire d’entrer sur le territoire des États Unis. Ils se sont bien fendus la gueule sur l’importance de mon cas. Cependant, comme j’étais le seul à ne pas avoir de lacets aux chaussures, j’avais vraiment l’impression que je représentais un danger bien supérieur à eux tous réunis... Et vous savez quoi ? Emporté dans ma diatribe et c’est ironique, je découvrais coincée entre le mur et le banc, une fiole en plastique contenant un gramme de crack-cocaïne. « Raggazzo Giuliani » se fabriqua une paille express en déchirant un carré dans une feuille jaune qui traînait par terre et sniffa une ligne la tête dans son T-shirt, tout en conservant le reste dans une de ses chaussures.
A sept heures du matin, nous étions environ treize détenus dans la cellule, et j’essayais de demander à changer de cellule quand on me dit de « suivre la ligne verte, jusqu’à la case verte » suivi par quatre autres. Puis en continuant sur la ligne verte, à chacun fut remis un petit sac contenant deux tranches de pains de mie et deux toastettes de fromage, un gobelet en plastique et deux sachets de jus d’orange instantané en poudre, à apprécier dans la « cellule de la félonie », où une télévision était allumée sur Katholik TV avec un programme de lecture commentée de la Bible.
Bien assommés par les cours du prêtre cathodique, la cellule s’animait quand des companéros de la cellule précédente nous rejoignirent, ils changèrent le programme télévisé par « 24 heures » (je découvrais que c’est en fait la première série « anti-terrorist » aux USA) et certains se mirent à téléphoner. J’aurais bien aimé en faire autant mais je n’avais pas mon agenda, et par dépit j’essayais de téléphoner en France et en Belgique, mais c’était impossible.
A 8H30, on m’appelait pour suivre la ligne verte, jusqu’à une case verte. A nouveau je subissais une fouille serrée, et menotté à chaque poignet à un autre individu pour former une ligne de cinq détenus. Nous étions tous renvoyés quelque part, y compris une personne qui était européenne de nationalité anglaise, mais qui comme pour moi, son nom et l’origine de ses parents auront conduit le département de la Justice des États Unis à trouver une explication motivée pour lui appliquer la tolérance zéro. A nouveau, nous avons voyagé au bord d’un fourgon blanc, et nous sommes passés par la prison d’Elmwood pour charger un ghanéen qui avait passé trois semaines en prison, et qui pleurait parce qu’il ne savait pas où ses papiers étaient.
Quand nous sommes arrivés aux environs de 11 heures à l’aéroport international de San Francisco, nous sommes descendus à deux du fourgon. Mon compagnon indien ou pakistanais et moi furent emmenés dans deux directions opposées, les poignets menottés.
J’échouais finalement dans le second bureau de contrôle, où j’attendrai jusqu’à 17h30 pour prendre mon vol de retour. Un détail qui m’a choqué, c’est que parmi les superviseurs, j’ai constaté que trois d’entre-eux portent la même chevalière en or avec une belle pierre de pur jade au doigt. J’imagine encore, que ces pierres qui semblent provenir de Birmanie, sont issues d’un trafic international.
Je demandais à faire quelques appels téléphoniques, et j’essayais de savoir par quels moyens je pouvais obtenir un recours express pour la révision de la décision de mon expulsion en de demandant de l’aide à l’un des superviseurs... Mais malheureusement personne ne repondit à ces coups de fil et il revint avec le coupon d’accès à l’avion qui me ramènerait vers Londres.
C’est à mes yeux, la concrétisation du processus auquel je faisais face : « tolérance zéro ». Maintenant j’ai l’obligation de demander un visa pour me rendre aux Etats Unis. Le département de la sécurité dispose d’un dossier avec un numéro et mes empreintes digitales. Une autre chose qui m’a surpris au cours de ce petit tour chez les douaniers aux Etats Unis : le recrutement semble avoir été effectué parmis ceux et celles que l’on désignera en France comme faisant partie des « minorités invisibles » et qui sont aux Etats Unis « les discriminés positivement ». Bref, des opprimés employés pour oppresser les autres.
« Une drogue contre la guerre »
Au cours de ma discussion avec ce petit monsieur, « superviseur » très intéressé pour partager ma connaissance de la culture française et avec qui, je me sentais plus en confiance, je lui expliquais que je trouvais bizarre mon expulsion pour 0,0001 gramme de cannabis en Californie, alors que j’allais participer à la conférence de Long Beach sur la réforme de la politique internationale en matière de drogues, et que mes billets d’avion devaient être annulés et remboursés puisque j’étais empêché par les autorités des Etats Unis... Mais rien ne se produisit, on m’apporta un bol de nouilles chinoises et un cube de lait de soja périmé. Il m’informa de ce qui s’était produit le week-end en France, avec des émeutes qui se répandaient au-delà de la ceinture de Paris. Il me posait des tas de questions « sourdes et de déballages » à propos de la France, de la culture française, des français et me confia comme pour essayer de se racheter une conscience « l’eau et l’air pollués, la pauvreté et les menaces nucléaires sur la paix sont des sources majeures d’inquiétudes pour les générations futures et je sais que nous, les Etats Unis, ne faisons pas ce qu’il faut pour la planète ». J’étais quelque peu rassuré de constater que certains de mes gardiens étaient sensibles à la question de la politique étrangère de leur pays.
J’ai essayé de lui expliquer que c’était aussi la même chose avec la politique actuelle en matière de drogues aux Nations Unies sous l’influence des Etats Unis. Je lui expliquais que certaines des drogues -stupéfiants- ne sont pas aussi mauvaises que l’on veut les présenter, et que peut-être bientôt nous serons en mesure avec le cannabis (chanvre) de répondre aux défis de la crise environnementale et celle du pétrole, par la production d’huile, de textile et de nouvelles fibres. Et bien plus importantes encore, seront les découvertes que nous réaliserons prochainement avec le cannabis pour le traitement des maladies comme la sclérose en plaques, le glaucome, Alzeihmer, Parkinson... et que ce que l’on peut défendre avec le cannabis, peut aussi facilement se démontrer avec la feuille de coca où les cocaleros pourraient l’utiliser à d’autres fins, que de tirer des revenus en alimentant en matière première les réseaux du traffics de drogues. Je lui confiais également que les bases actuelles des politiques des Etats en matière de drogues ne sont pas bonnes parce qu’elles ne sont pas basées sur des hypothèses scientifiquement validées et que cela perpétue ce que j’appelle un « crime organisé ».
Aussi, j’ajoutais avec la plus forte sincérité, est-il possible de réussir « un monde sans drogues », si même dans les prisons on y retrouve la criminalité et l’usage de drogues, si même y compris parmi les forces de police et de justice qui appliquent la loi, on trouve des personnes qui dans leur vie privée violent aussi les lois ? Nous devons combattre la criminalisation des normes sociales. Pas de crime, sans victime.
Une idée de plus et pas des moindres, je tentais de lui expliquer que la fameuse « Tolérance zéro » était en train de produire un nouveau type de délinquants, par un rajeunissement, et que le taux de délinquance des mineurs ne devrait pas uniquement être traité sur le mode répressif, mais seulement par l’éducation, parce que tous les enfants et les jeunes ont besoin d’apprendre pour comprendre. Car au-delà de la prévention de la criminalité et de la délinquance, c’est une logique de développement des relations sociales à la force éducative indéniable, qu’il faut maintenant substituer à la répression. C’est seulement par une attention accrue aux adolescents et parce que l’on laisse le soin à chaque jeune de prendre toute sa place dans le système social, pour qu’ils se sentent considérés avec dignité et respect, que l’on obtiendra des résultats probants. Car bien souvent, les jeunes recherchent la reconnaissance de leurs aînés, mais avec la « tolérance zéro » ce sont les valeurs familiales basiques qui sont remises en cause par la police et la justice qui se substituent aux parents.
J’ai essayé de le convaincre qu’une bonne partie de la culture du gangstérisme trouvait ses origines profondémment enfouies dans les méandres de la politique et du système économique mondial actuelle : « celle de la loi du plus fort au dépend du plus faible ».
Enfin, si l’on écoute la plupart des jeunes, les désirs qu’ils manifestent sont totalement à l’opposé de ces valeurs, mais ils sont au final hyper stressés par leur environnement qui se dégrade, et déçus dès leur plus jeune âge en découvrant que les règles de la société sont inhumaines et qu’elles ne conduisent pas à la justice sociale...C’est pourquoi la consommation de drogues illicites est si repandue parmi les jeunes, car ils souhaitent s’octroyer du plaisir même s’ils doivent y risquer la vie.
J’essayais de lui expliquer également les effets concrets de certains des médicaments légaux, qdont les résultats sont de plus en plus inquiétants. Des chercheurs ont démontrés que les adolescents aux tendances suicidaires, et notamment devenus serial killers, auraient été traité lors de la petite enfance pour la suractivité qui rendait les parents fous.
Et c’est un point important, devrions-nous considérer aujourd’hui que certaines drogues légales mettent en danger les jeunes, alors que certains maux de la société pourraient être traités avec un autre regard sur les substances illicites : protection environnementale, soutien humain, stabilité économique et politique, sources légales de revenus pour des pays non-developpés...
Ce que j’essayais de lui expliquer, c’est que je ressentais un profond sentiment d’injustice face à une décision totalement disproportionnée et qui aurait sa place dans le livre Guinness des records pour la charge la plus ridicule pour interdire l’entrée sur le territoire des Etats Unis. Je lui faisais remarquer qu’il y avait concrètement une vingtaine d’agents qui se sont occupés de mon affaire depuis les débuts de mes déboires. Combien de vrais trafiquants ou de terroristes potentiels ont pu saisir l’opportunité de l’absence d’un agent de contrôle à son poste ? Je lui faisais donc remarquer, que si je travaillais pour la réforme de la politique en matière de drogues, c’était aussi parce que je voudrais améliorer leur efficacité afin d’assurer un véritable contrôle des risques à la frontière, et pas simplement pour générer ce risque par des incompréhensions et le renforcement des injuctices.
Il y a moyen de refuser et de résister
Certes, il est évident que les raisons profondes du maintien du système de la prohibition permettent d’offrir un instrument de contrôle de police et de justice sociale à l’égard de certaines populations « à risque ». Il est donc évident pour beaucoup, que la prohibition des stupéfiants a été et demeure un échec total, mais il reste encore le concept de « tolérance zéro » pour sauver les bases du système de la prohibition. Il est maintenant largement reconnu qu’une véritable politique en matière de drogues devrait être scientifiquement validée, et que pour la mise en place d’une véritable prévention il nous fallait trouver les voies d’une régulation légale, qui permettent d’endiguer le phénomène.
Cele ne se réduit pas seulement à faire une légalisation. Le défi majeur est éducatif et plus particulièrement à l’attention des usagers sur ce que les drogues sont et produisent comme effets, notamment au travers d’une information vérifiée. Il y a un autre défi majeur qui consiste en l’éradication des circuits de blanchiment d’argent sale qui représentent des menaces réelles pour les libertés civiles dans l’étau de la corruption.
Avant 2008, nous avons besoin de voir une coalition de pays pour soulever la question d’une révision complète de la politique actuelle et passée en échec, et pour entrer dans une nouvelle stratégie, plus pragmatique et moins basée sur des tabous moraux.
En décembre 2004, le Parlement européen a voté un rapport vallant recommandation qui a totalement été ignoré par la Commission européenne pour la définition d’un nouveau plan d’action en application jusqu’en 2009. Ce vote est très important, parce qu’en sept pages, le rapport trace les grandes lignes d’une politique juste et efficace en matière de drogues qui associeraient les individus directement concernés et affectés par ces politiques.
Avec l’ENCOD, nous avons lancés en septembre dernier notre campagne « Liberté de cultiver » : après celle intitulée « Sème des graines » en 2003 pour une inclusion des organisations représentatives de la société civile dans le débat politique au sein des institutions de l’Union européenne. Nous sommes maintenant en passe d’obtenir que ce débat s’instaure pour la préparation de l’UNGASS. Dans la perspective de Vienne 2008, il y a moyen de refuser et de résister au modèle imposé par les Etats Unis, si les européens s’allient avec des pays comme le Brésil, le Canada, l’Australie, la Suisse et même la Chine, l’Inde et la Russie.
Ouvrez la fenêtre
Je suis maintenant de retour en France, je constate l’ampleur des événements depuis la semaine dernière. A l’instant, le ministre de l’Intérieur explique avec conviction sur tous les mass-média que les émeutes sont organisées par des trafiquants et des dealers qui attaquent la présence de la police pour protéger le territoire de leurs traffics.
Dans la bouche de nos responsables politiques, c’est comme si des milliers de Tony Montana avaient pris possession des rues de la France entière, et comme si tous ces adolescents étaient tous déjà très expérimentés à la vie de voyous-galériens, alors qu’ils ne font qu’exprimer et demander le respect et une forme de justice sociale. Tous ces adolescents sont les mêmes, de Clichy sous Bois à Santa Clara- Californie. Tous réclament de meilleures conditions de vie, ils demandent que l’on les reconnaissent et c’est sûr, ils préféreraient tous ne pas être confinés dans des compartiments sociaux ne leur laissant que l’illégalité pour assurer leur existence.
Il semble quasi certain, que cette crise va aller en s’agravant car une bonne partie des revendications ne sont pas seulement celles des émeutiers, mais elles sont aussi partagées par une bonne partie de la population qui ne supporte plus les promesses non-tenues de la gestion politique des trente dernières années.
Certains diront que cela va empirer, mais espérons que les protestations l’emporteront pour que nous soyons en mesure de prendre une nouvelle aspiration. Ne parlons pas d’une révolution, mais seulement que l’on ouvre la fenêtre pour savoir ce qui s’exprime dans ces émeutes.
Presentation :
J’ai 34 ans et je vis à Paris. Je suis citoyen français avec une double culture et religion (musulmane/catholique) issue de la nationalité de mes parents (Algérienne/Française) et de leurs origines (Africaines/Européennes). Je suis un usager de cannabis depuis l’âge de 15 ans, et je suis engagé dans le mouvement pour la réforme la politique internationale en matière de drogues depuis une dizaine d’années en France (parmi mes engagements dans des projets associatifs sur la politique en matière de drogues - Ligne Blanche, Marche Mondiale du Cannabis, CIRC Paris- ; Je suis également membre du parti écologiste Les Verts en charge du groupe de travail national « Drogues ». Je participe aux activités de l’ENCOD depuis cinq ans, dont je suis membre du comité exécutif depuis 2002 et que je préside depuis 2004.
J’assume aussi la présidence de l’association Info Birmanie, qui participe des activités du Réseau Européen pour la Birmanie et du réseau international de soutien à la lutte pour la démocratie en Birmanie.
J’ai participé aux deux dernières éditions du Forum Social Européen à Paris et Londres et Mondial à Mumbay et Porto Alegre.