La candidate des Verts à la présidentielle, Dominique Voynet, semble être gênée aux entournures sur la question du cannabis.
Source : Drogues News
Interrogée par un internaute il y a cinq minutes sur le chat de Libé, sur le fait de savoir si elle prônerait, comme Mamère en 2002, la dépénalisation du cannabis, la candidate répond ceci :
«Les Verts ont toujours pointé l'hypocrisie de la politique française en matière de drogue, on traitait comme un criminel le consommateur occasionnel de cannabis, et comme un signe de virilité la cuite du samedi soir.
«On n'en est plus là. La distinction entre drogues légales et illégales s'estompe au profit d'un message de prévention des toxicomanies et d'une approche plus lucide des phénomènes de délinquance liés aux mafias des drogues dans les quartiers.»
Fermez le ban. Un pur exemple de langue de bois. Certes, il est difficile de ne pas donner raison à l’ex-ministre de la gauche plurielle. Depuis le passage de Nicole Maestracci à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies les drogues (licites ou pas) sont traitées dans un même volet sanitaire. Reste que certaines sont interdites (et leur consommation toujours passible d'un an de prison) les autres non. Depuis la fin des années 1990, tous les hommes et femmes politiques de gauche se cachent ainsi derrière leur petit doigt: pourquoi dépénaliser alors que, de fait, la dépénalisation existe? Mais alors pourquoi ne pas dépénaliser vraiment? Et sur ce point, Voynet choisit de ne pas répondre.
Il semble donc que les Verts ne défendront pas à la présidentielle la dépénalisation du cannabis comme ils l’avaient fait en 2002. Quelle régression de la part des écolos lorsqu'on se souvient qu'ils présentaient, en 1999, Jean-Pierre Galland, président du Circ, comme candidat aux européennes. Quant à savoir ce qu'en pense Hulot, je ne crois pas qu'il ait déjà été interpellé sur la question.
Arnaud Aubron
Commentaire d'Arnaud Débouté
"Pour côtoyer les Verts depuis des lustres, après avoir entendu même Yves Cochet se prononcer pour la légalisation du Cannabis sur la pelouse de la Villette le 18 juin 2006, je m'interroge sur la position de Dominique Voynet telle que décrite ci dessous.
Ne pourrions nous demander à notre seule candidate aux présidentielles, anesthésiste de métier, d"être un poils plus concrète en matière d'anesthésie sociale, les drogues ?
Réveillons la France, Légalisons les drogues !"
Note par Vyking : N'hésitez pas à aller consulter les commentaires liés à cette actualité sur Drogues news, ils sont également très intéressants.
«Une drogue dont la puissance a été décuplée par divers artifices et dont la diffusion a pris une allure pandémique chez nos adolescents.»
Source : Drogues news
«De toutes les drogues, son principe actif est le seul à se loger durablement dans le cerveau et le tissu adipeux.» «Il provoque une dépendance psychique telle qu’un sujet sur quatre devient "accro" et une dépendance physique dont les expressions sont très décalées par rapport à sa dernière consommation. Il induit une tolérance qui conduit à multiplier les prises et à accroître les doses pour retrouver l’effet recherché.» «La dépendance [à cette drogue] fait percevoir d’emblée, sur un mode exceptionnellement plaisant, les effets de l’héroïne –c’est pourquoi nos 150000 héroïnomanes français sont tous passés préalablement par [elle].» Elle «a des conséquences néfastes sur le développement fœtal, puis sur le développement psychomoteur de l’enfant».
Mais de quelle drogue peut-il donc s’agir ? Une méthamphétamine yakoute? Du crack turboboosté? Le remplaçant du PCP ? Rien de tout cela, il s’agit en fait du cannabis. Ces propos n’ont pas été tenus au siècle dernier, mais il y a quelques jours, et pas par un délégué de parents d’élèves catholique intégriste mais par un directeur d’unité (de neuropsychopharmacologie) du CNRS. L’homme est interviewé dans le journal du CNRS à l’occasion de la sortie d’un livre dont le titre est tout en nuance : Halte au Cannabis ! (Editions Odile Jacob, pour ceux qui voudraient tout de même tenter).
Chacun verra dans les propos du Pr Jean Costentin (puisque c’est de lui qu’il s’agit) ce qu’il voudra, puisque, après tout, peu d’entre nous disposent des bases scientifiques nécessaires au débat. Certains y verront confirmation de ce qu’ils ont toujours pensé. D’autres une régression de la science et de la raison. Chacun admettra en tous cas que leur résonance est très peu scientifique mais très polémique. Que de la distance semble pour le moins manquer pour une drogue qui n’a à ce jour été à l’origine d’aucun décès répertorié (s’il l’on excepte les accidents de voiture) et qui ne semble pas transformer ses 800 000 consommateurs réguliers (tout de même un record) en zombies.
Pour ma part, je citerais Timothy Leary, qui, avant d’être le pape du LSD, était professeur à Harvard : «Les drogues sont des substances qui provoquent des comportements irrationnels et délirants… chez ceux qui n’en prennent jamais.»
Par Agnès Piernikarch, 56 ans, pédo-psychiatre en banlieue parisienne.
Rien ne peut changer dans les banlieues si le trafic de cannabis n'est pas éradiqué. A l'évidence, la réponse répressive ne suffit pas. La vente du tabac et de l'alcool est réglementée. Il s'agit de produits nocifs. On peut se demander pourquoi le cannabis est à ce point tabou. Ne pas en parler, c'est laisser faire...
Source : Marianne2007
Peu de candidats se risquent à proposer la réglementation de la vente du cannabis; il s'agit de développer l'idée d'une réglementation et pas d'une vente libre: interdire la vente aux mineurs, et maintenir l'interdit de la conduite sous l'emprise du cannabis.
Proposition réaliste, car elle prend en compte la réalité quotidienne de l'expansion de la consommation. La banalisation de fait du produit, malgré l'interdit, induit une multitudes de phénomènes calamiteux.
Les usagers, en premier lieu, ignorent la composition du produit qu'ils achètent, et peuvent être victimes de produits frelatés ou absorber un produit dont la concentration en substance active est particulièrement nocive. Les usagers sont au contact des dealers qui peuvent soit les entraîner dans des circuits de délinquance plus grave, soit les agresser. Les pré-adolescents sont sollicités, de plus en plus jeunes, et les enquêtes officielles ont toujours de 2 à 3 ans de retard sur la réalité; ces enquêtes ne prennent pas en compte l'impact réel de la consommation cannabique chez les moins de 15 ans. Si les consommateurs sont minoritaires, ils ne sont pas catalogués consommateurs d'habitude, lorqu'ils fument deux joints par semaine. Cette quantité suffit pourtant dans le cas des moins de 15 ans pour qu'ils soient en état d'ébriété du lundi au vendredi. Les résultats scolaires vont s'en ressentir. Il n'y a pas d'étude sérieuse effectuée sur les effets du cannabis chez les moins de 15 ans. On extrapole les effets connus chez l'adulte aux adolescents, sans doute sensiblement égaux pour les plus de 15 ans. Cliniquement l'observation montre des effets prolongés chez les moins de 15 ans.
Le deuxième effet très pernicieux est la « réussite sociale », du petit dealer qui devient le modèle d'une minorité d'enfants et d'adolescents dans les banlieues; toute une stratégie est mise en oeuvre afin d'étendre leur pouvoir sur des territoires de plus en plus vastes. Tout attitude pédagogique de respect de la loi est vaine si au vu et au su de tout le monde, les dealers ont pignon sur rue; qu'elle le veuille ou non, la police n'y peut rien. Les banlieues sont le centre d'un commerce très lucratif; pour l'exercer, les bandes sont capables d'assurer leur pouvoir par la menace et les exactions sur les habitants qui ne peuvent pas se plaindre; une chape de plomb vient camoufler ces activités.
Rien ne peut changer dans les banlieues, si cette activité n'est pas éradiquée. A l'évidence, la réponse répressive ne le permet pas. Il n'y a pas lieu de persister dans l'erreur. La vente du tabac et de l'alcool est réglementée. Il s'agit de produits nocifs.
On peut se demander pourquoi ce sujet est à ce point tabou. Ne pas en parler, c'est permettre que le trafic continue.
Sans doute, à l'origine de ce silence, il y a plusieurs facteurs:
–la sous-évaluation de la dangerosité du produit, séquelle des représentations de « drogue douce »,
–la position largement répandue des « pas de vagues »: le problème n'existe pas si on ne le voit pas et si on n'en parle pas.
–reste la question de la corruption qui favorise la non-intervention.
–il va bien falloir s'y atteler pour traiter le problème des banlieues, car l'absence de traitement de cette question induit la persistance des attitudes maffieuses et de son cortège de nuisance. Cette nuisance a un coût social qui n'a jusqu'à présent pas été réellement évalué.
Sous le titre "Mission maquillage sur les statistiques de la délinquance", le Canard Enchaîné (édition du 29 novembre bas de page 4) nous en apprends une belle et au bon moment. Il n' y aurait pas que les petits jeunes fumeurs de joints a être schizophrène.
Dans le même temps où Monsieur Sarkozy fait voter la loi de prévention de la délinquance et ses volets Cannabis de pénalisation automatique de la consommation, il ordonne à ses troupes sur le terrain d'y aller mollo du coté des constatations d'infractions à la législation des stupéfiants (ILS en jargon) afin de faire baisser mécaniquement les statistiques de la délinquance et doper sa propagande.
Le CIRC dénonçait depuis longtemps que ces ILS étaient la vache à lait des statistiques policières de résultats. Pour multiplier les prunes, il ne fallait pas au flic de base être grand clerc ou imaginatif. La loi de 1970 y pourvoie fort bien. Car ce n'est pas une mais plusieurs infractions qui peuvent vous être reprochées pour être pris avec une boulette de shit dans la poche. Souvent de la gueule du client fumeur de joint choppé sur la voie publique dépends l'état des statistiques. Le commissariat du coin a t'il du retard de constatation de faits, et le fumeur peut se voir reproché la consommation, le transport, la possession, le cession à titre gratuit s'il est accompagné, le pire à un mineur soit 5 infractions d'un coup. La technique est assez efficace et vient gonfler à bloc avec les ramassages adéquats dans les lieux de fumeurs de joints avec bus administratif intégré.
Mais nous sommes à la veille de la fin du mandat de notre cher ministre de l'Intérieur et les chiffres ne sont pas bon. Aussi, d'après le Canard, des ordres sont descendus d'en haut. Désormais, et sans doute pour pas longtemps, toute affaire de consommateur pris en possession de moins de 5 grammes de Cannabis se verra opposer une simple main courante donc plus une infraction et la traditionnelle boulette qui finira au panier poubelle. soit en gros la dépénalisation complète (autant que temporaire) de la consommation, possession en quantité limitée, transport, achat. On ne pensait pas que cela soit aussi simple à mettre en pratique.
Sauf que le même Ministre de l'Intérieur a défendu la mise en pratique sans tolérance de ces mêmes motifs de délinquance majeurs des jeunes, des routiers, de certains fonctionnaires, la semaine dernière, devant les députés intéressés par la prévention de la délinquance. C'est le grand écart. Si on osait, on remercierait le Ministre pour l'audace de sa mesure à propos du cannabis.
Si on osait on hurlerait à la situation crée par la répression installé par le même depuis 2002 soit 1 millions d'ILS constatées en 5 ans. Il en va de l'incroyable duplicité du candidat ministre à dire et à faire tout et son contraire en même temps tout en promettant mieux, mais pour les fumeurs de joints se sera pire.
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
Le projet de loi de prévention de la délinquance, examiné à l'Assemblée nationale, contient quelques surprises. Les salariés des sociétés de transport ont ainsi découvert qu'ils pourraient être l'objet, sur réquisition du procureur de la République, de contrôles policiers destinés à dépister l'usage de stupéfiants.
Source : Le Monde
Cette disposition est incluse dans l'article 28 du projet de loi, élaboré par Nicolas Sarkozy, lequel durcit d'un à cinq ans d'emprisonnement et de 3 750 à 75 000 euros d'amende les sanctions pénales pour usage de stupéfiants à l'encontre de deux catégories professionnelles : les personnels chargés d'assurer le transport terrestre, maritime ou aérien de marchandises ou de personnes, ainsi que les personnes chargées d'une mission de service public ou dépositaires de l'autorité publique.
L'entourage du ministre de l'intérieur précise que les contrôles policiers au sein des sociétés de transport visent "à prévenir le plus en amont possible les conduites à risque des conducteurs, dans un but de protection des voyageurs, notamment les enfants". "Ces contrôles seront faits sur le même modèle que le travail clandestin", ajoute la Place Beauvau, qui refuse de préciser si cette mesure était ou non réclamée par des entreprises de transport.
"INTRUSION INACCEPTABLE"
De fait, il semblerait que ni les syndicats ni les sociétés concernées n'aient été associés à la réflexion. Première à découvrir la disposition, la CGT-Transports a réagi, le 13 septembre, jugeant ce texte "dangereux pour les salariés du transport et les libertés individuelles" et soulignant que le syndicat "n'acceptera pas l'intrusion des forces de police dans les entreprises".
"C'est une façon de désigner ces salariés de façon très négative, sans aucune base sérieuse", s'indigne Jean-François Rupert, secrétaire général adjoint de la CFDT-Transports et équipements, qui déplore un "effet d'affichage qui ne prend pas en compte les sanctions professionnelles déjà existantes". Contactées, Air France et la RATP n'ont pas souhaité réagir. Tout juste fait-on valoir, à la SNCF, qu'un contrôle policier "serait un sujet hypersensible, connaissant notre corps social...".
L'incompréhension est d'autant plus grande que des politiques de dépistage des stupéfiants existent déjà. A la SNCF, à la RATP comme à Air France, des tests urinaires sont pratiqués lors de la visite d'embauche pour les emplois de sécurité (conducteurs, aiguilleurs, contrôleurs, personnels navigants...). Ces dépistages sont requis par deux arrêtés ministériels, l'un du 27 janvier 2005 pour le personnel de l'aviation, l'autre du 30 juillet 2003 pour le personnel du réseau ferroviaire. Les préfectures assurent également un dépistage lors de la délivrance du permis de conduire ou de son renouvellement pour le transport de personnes et le transport routier.
Si elle est décidée par les sociétés de transport, la recherche de stupéfiants doit être inscrite au règlement intérieur et s'effectuer lors des visites annuelles au médecin du travail. C'est le praticien qui déclare l'aptitude ou l'inaptitude du salarié à son poste de travail. La loi est stricte : en aucun cas le résultat des tests n'est communiqué à l'employeur, qui ignore les causes de la déclaration d'inaptitude de son salarié.
Les données épidémiologiques manquent sur l'usage de substances psychoactives en milieu professionnel. Selon un médecin du travail de la SNCF qui témoignait dans l'ancienne revue Toxibase, en 2004, sur 90 000 tests pratiqués chaque année dans cette société, moins de 4 personnes sur 1 000 sont déclarées inaptes à occuper leur poste de travail.
L'enquête Stupéfiants et accidents mortels de la circulation, rendue publique fin 2005, a réussi à isoler deux types de comportements des professionnels : le nombre de conducteurs de poids lourd consommant du cannabis est ainsi estimé à 1,8 % contre 0,3 % pour l'alcool, tandis que les conducteurs de véhicule utilitaire, souvent plus jeunes, sont consommateurs de cannabis à 5,5 % contre 2,7 % pour l'alcool.
Lors de la Conférence « Sur la route de Vienne 2008 » qui s’est tenu au Parlement Européen à Bruxelles le 7 novembre 2006, la présente déclaration à été adoptée avec le soutien de membres parlementaires issus de deux groupes politiques (GUE/NGL et les Verts), de représentants de plus de 50 ONG, et également de responsables politiques européens et au delà :
Les politiques européennes en matière de drogue doivent avoir pour objectif la réduction des risques, et non leur augmentation. Un système où les drogues sont illégales génère les conflits armés, la propagation des maladies, la répression des populations et des citoyens, le crime organisé, le blanchiment d’argent, la violation des droits fondamentaux et la destruction écologique.
Source : Chanvre-Info
En 1998, l’Assemblée Générale des Nations Unies en session extraordinaire à New York a appelé à une stratégie globale pour obtenir un monde sans drogue en 2008. L’échec de cette politique basée sur cette supposition est démontré chaque jour par des citoyens, par des cultivateurs vivant dans les zones de production de la coca et du pavot en Amérique du Sud et en Asie, par des prisonniers, sur les pistes de danse, dans les salles de consommation, les coffee shop, mais également dans les couloirs institutionnels.
Par conséquent, une politique différente en matière de drogue est nécessaire. À l’avenir, les politiques européennes des drogues devront se baser sur une « bottom up approach ». Sur ces bases uniquement, les politiques partiales et contre-productives peuvent êtres remis en question et amendées.
La réduction des risques
Aujourd’hui la réduction des risques est perçue par de nombreuses autorités locales et régionales comme étant une approche efficace des problèmes sanitaires et sociaux liés à l’usage de drogue. Cependant, elle n’est toujours pas reconnue comme un élément fondamental de la politique en matière de drogues. De nombreuses applications du principe de réduction des risques sont encore compromises par les législations nationales et empêchées par la structure du droit international (par exemple les conventions des Nations Unies sur les stupéfiants, leur interprétation étroite et leur application impossible)
L’Union Européenne doit promouvoir l’expansion la plus large possible des programmes de réductions des risques, qui ont prouvé leurs incontestables résultats partout en Europe. Notamment dans les pays d’Europe de l’Est, il existe un réel besoin urgent de ces programmes afin de réduire la propagation des maladies infectieuses.
Cannabis
Des millions d’Européens sont contraints d’enfreindrent les lois de leurs pays quotidiennement, afin de se procurer du cannabis.
Aujourd’hui la possession de cannabis est dépénalisée ou tolérée dans la plupart des états membres, eu égard au comportement pragmatique qu’adoptent la plupart des citoyens quant à sa consommation. Pourtant, le cannabis demeure une drogue illégale, et les activités pour pourvoir à la demande des consommateurs, même dans un but thérapeutique, sont toujours placées dans un cadre illégal.
Partout où les gouvernements tentent de contrôler le marché du cannabis avec des mesures répressives, cela se traduit par une augmentation du rôle joué par les organisations criminelles. C’est pourquoi des consommateurs, dans divers pays européens, ont offert une voie alternative de régulation de ce marché, dans un intérêt de santé et de sécurité publique.
Dans les pays où la culture de cannabis pour usage personnel est dépénalisée (comme l’Espagne, la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas), des consommateurs ont mis en place des clubs sociaux de cannabis, qui sont des structures légales organisant un circuit de culture clos et transparent, où les membres adultes peuvent acheter et consommer du cannabis, en dehors du marché clandestin. Ces clubs pourraient devenir une expérience utile dans un système ayant pour ambition la régulation du marché, l’amélioration de l’environnement du consommateur, et un contrôle de la qualité des produits. Nous appelons les autorités locales et nationales à coopérer à ces initiatives.
Les feuilles de coca
L’appel à la dépénalisation de la feuille de coca, comme un outil pour faciliter une alternative au marché clandestin qui touche des millions d’individus investis dans la production de coca en Amérique Latine, a récemment été adopté par le gouvernement Bolivien, sous la Présidence de Evo Morales. La dépénalisation internationale de la feuille de coca pourrait autoriser l’exportation de thé de coca ou d’autres produits dérivés de la coca, et contribuerait à la reconnaissance mondiale des qualités nutritionnelles et médicinales, ainsi que des valeurs culturelles de la coca. Cela permettrait de réduire l’emprise de l’économie illégale sur les cultivateurs et aiderait à établir une économie stable, basée sur des ressources agricoles renouvelables.
Nous appelons tous les états membres de l’Union Européenne à collaborer avec le gouvernement bolivien et d’autres sur ces questions.
L’opium
Les efforts mis en place pour réduire les cultures de pavot en Asie n’ont pas seulement échoué, ils ont également eu des effets contreproductifs. Actuellement, L’Afghanistan produit 40 fois plus d’opium qu’avant l’invasion américaine en 2001. Nous appelons les autorités européennes à appliquer une approche différente. Dépénaliser la culture de l’opium et autoriser son usage à des fins médicales, avant tout en tant qu’analgésique, pourrait devenir une option améliorer le niveau de vie des paysans en Afghanistan, en Birmanie et dans d’autres pays.
Vienne 2008
La réunion de la Commission sur les Narcotiques des Nations Unies à Vienne en 2008 sera la prochaine opportunité pour évaluer la stratégie anti-drogue appliquée à travers le monde ces dix dernières années. Nous appelons l’Union Européennes à tout mettre en oeuvre afin de s’assurer du sérieux de ce processus d’évaluation, au regard de l’impact de la politique anti-drogue sur la vie des citoyens affectés, ainsi que sur les finances et autres conséquences du dispositif de renforcement législatif.
Vienne 2008 doit marquer le point de départ d’une politique différente en matière de drogue. Une tolérance minimale doit être établie au sein même du cadre législatif international, et doit offrir un espace aux autorités locales et nationales pour appliquer des politiques non basées sur la prohibition.
Les personnes qui cultivent et consomment des drogues ne sont pas moins respectables, ni légitimes que ceux qui ne le font pas. Ensemble, avec les citoyens qui sont directement affectés par le phénomène de la drogue, nous devrons être consulté dans la conception des politiques en matière de drogue afin de rendre ces politiques plus effectives et plus justes.
Cette déclaration est signée par :
- Membres du Parlement Européen :
- Mme Katalijne BUITENWEG, MEP, Les Verts
- Mr Giusto CATANIA, MEP, GUE/NGL
- Autorités locales ou régionales :
- Mme Belen BILBAO, Gouvernement Régional du Pays Basque, Espagne
Organisations de la société civile :
- Coalition Européenne pour une Politique plus juste et efficace en matière de drogue (ENCOD)
- ARSECA, Espagne
- HPPRY, Finlande
- Livello 57, Italie
- Radio for Peace, Italie
- Hanfjournal, Allemagne
- Ganjazz, Espagne
- Legalize, Pays-Bas
- PIC, Italie
- Trekt Uw Plant, Belgique
- CLCA, Royaume-Uni
- LCA, Royaume-Uni
- Ligne Blanche, France
- CIRC, France
- Checkpoint, Pays-Bas
- DEBED, Belgique
- AMOC, Pays-Bas
- FAUDAS, Espagne
- VRCO, Pays-Bas
- Colosseum, Pays-Bas
- GROEN VRIJ, Pays-Bas
- DAK, Belgique
- STAD, Belgique
- SPLIF, Pays-Bas
- Common Sense for Drug Policy, USA
- Info Chanvre, Suisse
- ASUD, France
- MDHG, Pays-Bas
- Pannagh, Espagne
- FAC, Espagne
- HOPE, Bulgarie
- Forum Droghe, Italie
- Drug Reform Coordination, USA
- PCN, Pays-Bas
- Students Against Prohibition, Slovénie
- DHV, Allemagne
- DROLEG, Suisse
- SHK, Suisse
- Liaisons anti-prohibitionnistes, Belgique
- Amigos de Maria Vitoria, Espagne
- Eve & Rave, Allemagne
- REFORM, Royaume-Uni
- AICC, Espagne
- John Mordaunt Trust, Royaume-Uni
Le directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue, Antonio Maria Costa, doit démissionner, a déclaré le 7 novembre le député italien Giusto Catania (GUE/NGL).
Source : Chanvre-Info
Selon lui, M. Costa « ferait bien de démissionner lorsque l’on constate que la politique poursuivie ces dernières années par son agence a permis d’accroître la production, la vente et la consommation de drogues », a déclaré le député après qu’une conférence sur le thème de la drogue se soit tenue à Bruxelles.
« La stratégie prohibitionniste répressive de la Convention de l’ONU sur les drogues doit absolument être abandonnée », a ajouté M. Catania. Il s’est par ailleurs prononcé pour que l’Assemblée générale de l’ONU, qui se tiendra à Vienne en 2008, modifie ce texte.
La semaine dernière, Antonio Maria Costa avait clairement mis en cause le manque de volonté des Etats pour solutionner les problèmes de drogue. Prenant l’exemple de la cocaïne, il avait notamment indiqué que l’Europe s’acheminait tout droit vers « une crise », en raison notamment de l’augmentation de la demande à travers le continent et du laxisme de certains gouvernements, comme l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne. (bc)
Rapport Catania : Rapport contenant une proposition de recommandation du Parlement européen à l’intention du Conseil sur la stratégie antidrogue de l’UE
Rapporteur : Giusto Catania
Descriptif : Considérant que la consommation ainsi que le commerce de drogues atteignent un degré très élevé dans tous les États membres et, ce problème ne pouvant pas être résolu individuellement au niveau national, qu’il est indispensable pour l’Union européenne d’adopter une véritable politique européenne dans le domaine de la lutte contre les drogues.
Comme d’habitude, on a beaucoup analysé les causes et les formes des émeutes de 2005 pendant et juste après les évènements. Les journalistes ont fait semblant de comprendre les enjeux, les hommes politiques ont fait semblant d’écouter les parties, les experts ont fait semblant d’avoir des solutions et noyés dans cette masse de costumes, quelques jeunes et moins jeunes habitants de ces quartiers ont pu essayer d’expliquer leurs trop nombreux problèmes. Que reste-t-il de toute cette agitation après seulement une année ?
Source : Chanvre-Info
Toujours pas de vrai politique d’urbanisation avec mixité sociale, pas de désenclavement des quartiers isolés, pas plus d’éducateurs ni de travailleurs sociaux, moins de profs et de surveillants, pas de reconstruction du lien social entre les habitants et les services publics dont la police, pas de travail laïque pour contrer la radicalisation religieuse des communautés, pas d’alternatives crédibles au marché noir et à la délinquance... Les incidents se multiplient et de prochains morts, hélas prévisibles, pourraient rallumer le grand incendie.
Comme dans les séries US
Malgré la médiatisation excessive des opérations de police censées nettoyer au Kärcher les zones sensibles, il semble que la police n’attrape que quelques deuxièmes couteaux mais n’arrive pas à infiltrer les gangs et ainsi les combattre efficacement. La loi Sarkozy de « prévention de la délinquance » va donner des moyens juridiques à l’américaine à des policiers qui ont déjà adopté la tenue et les méthodes des SWAT (forces militarisées de la police) des films hollywoodiens. Des séries de dispositions inspirées des séries TV US offrent de nouvelles possibilités légales aux cow-boys du nouveau Naboléon, ce surnom inventé par l’ignoble borgne correspond mieux aux ambitions de Nicolas Sarkozy qu’à l’aujourd’hui insignifiant Bruno Mégret.
Comme dans les tribunaux US
Le plaider coupable, pour les majeurs et surtout pour les mineurs de 15 à 18 ans après avis des parents, va considérablement pourrir l’ambiance dans les cités. On imagine les déclarations de gamins de 15 ans après 48 heures de garde à vue musclée et sous pression des parents affolés, ils seront prêts à balancer n’importe quoi pour obtenir un arrangement, comme à la télé. Rajouter le droit de vendre des drogues pour infiltrer les réseaux, la rémunération des indicateurs et l’utilisation des biens saisis pour d’autres enquêtes, la radicalisation violente et/ou islamiste des taulards, l’absence de locaux, de moyens et de personnels pour exécuter les peines mais aussi protéger les témoins...vous obtenez un cocktail explosif qui va faire sombrer nos banlieues dans le modèle communautariste ultra violent américain. Petits dealers de shit il y a quinze ans, les plus anciens lascars de nos banlieues et les jeunes qui montent vont devoir se la jouer « New Jack City » pour de vrai. Crack et guns à tous les étages, mort aux balances et vives les ripoux.
Comme dans les ghettos US
Nicolas Sarkozy ne cache pas son admiration pour les USA. On peut le comprendre sur de nombreux aspects mais il veut nous en offrir le meilleur du pire : une jungle sociale savamment organisée pour justifier un Etat policier et impérialiste. Un des moyens pour y parvenir, à l’efficacité éprouvée outre-atlantique, est de maintenir la prohibition sur le cannabis, la drogue la plus consommée, pour assurer à l’économie parallèle une masse de clientèle fidèle à qui proposer en plus des articles « tombés du camion », de la coke, des armes... La panoplie complète du gangsta américain enfin disponible partout en France. Une situation explosive pour des millions de Français. La peur fait voter pour la matraque, la révolution et la calotte ou bien abandonner le vote par dégoût social, ce qui fait progresser l’électorat extrémiste et affaiblit les partis de la gauche modérée et les centristes non religieux. Tout bénéfice pour qui vous savez.
Comme la prévention US
Aujourd’hui en France, la prévention et la réduction des risques sont réduites à de la propagande pour l’abstinence. Cette pratique rétrograde fut la politique officielle de la plupart des pays occidentaux des années 60 aux années 90, des milliards d’euros ont été investis pour nous vanter un monde sans drogue, des dizaines de millions de vies ont été brisées dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques où la société faisait pourrir les dissidents à ce diktat médico-politique... malgré tout la consommation a augmenté exponentiellement. Depuis 10 ans, certains pays expérimentent le concept de réduction des risques (RDR). Le bilan est très positif pour l’héroïne ou les drogues de synthèse mais il reste beaucoup à faire pour la cocaïne et presque tout à créer pour le cannabis. Pour être efficace, la RDR doit intervenir sur des scènes assez calmes, comme c’est encore le cas avec la substitution à l’héroïne. La politique actuelle n’est pas près de pacifier la scène du cannabis.
Comme sur le marché US
La production est très inférieure à la demande ce qui augmente le coupage souvent toxique des produits, comme cette herbe au verre pilé fixé à la laque, et aussi la violence entre dealers et sur les clients. L’augmentation du prix du cannabis, jusqu’à plus de 10 € le gramme de bonne outdoor et 15 € le gramme de bonne indoor, poussent certains consommateurs vers d’autres substances au meilleur rapport effet/prix comme les ecstasys (5 à 10 € le cachet), le speed (20 à 30 € le gramme) ou la coke (40 à 80 € le gramme), on signale aussi le retour de l’héroïne à bas prix. Ces prix faramineux de l’herbe vont inciter les organisations criminelles internationales à produire en France, c’est déjà le schéma aux USA et au Canada, une tendance lourde aux Pays-Bas et en Belgique. Les connexions entre les gangs de banlieue et les mafias vont donc s’intensifier et ainsi justifier une politique ultra-sécuritaire. Tout bénef pour...
A cause des US
En plus du risque juridique et sanitaire, les usagers doivent assumer le risque objectif de financer des organisations criminelles ou terroristes mais aussi avec le risque que des terroristes utilisent le cannabis comme médium pour une attaque bactériologique. Il y a quelques années, Ben Laden l’aurait proposé à des cartels colombiens, ils auraient finalement refusé par peur d’anéantir le marché de la coke. Avec la possibilité de produire discrètement des tonnes de haschich et d’herbe dans les zones tribales de l’Afghanistan et du Pakistan, connectée à la multitude de réseaux islamistes constitués d’anciens dealers recrutés en prison, vous obtenez une hypothèse horrible mais aussi très crédible d’attaque terroriste.
Pas comme aux USA
Le cannabis est une des clefs de la problématique des banlieues mais les politiques et les média s’obstinent à la marginaliser. La crise ne se résoudra pas uniquement grâce à une autre réglementation des drogues mais cela pourrait y contribuer grandement. Il faudra aussi trouver un nouveau contrat social dans ce pays. Les visions s’opposent. Dans un débat récent sur les conséquences des émeutes, le réalisateur de « La haine » Mathieu Kassovitz n’a pas pu s’exprimer parce que Nicolas Sarkozy n’était pas présent pour lui répondre. Ce débat avait déjà commencé l’an dernier sur le blog de Kassovitz, il ne porte pas sur le cannabis mais nous le joignons à cet article pour information. De même, nous reprenons une enquête, certes subjective comme tout blog mais très bien documentée, sur le réseau politique de Sarkozy. Pourquoi cet acharnement ? Le petit Nicolas est un pompier pyromane qui a mis de l’essence dans son Kärcher, le cannabis est un de ses cocktails Molotov, nous voulons le démasquer avant qu’il ne soit trop tard. Comme l’écrit Kasso, « Nicolas SARKOZY est certainement un petit Napoléon, je ne sais pas s’il a le potentiel d’un grand, mais il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant. »
Laurent Appel
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Le cannabis... Tout le monde en parle. Depuis des années. Mais, d’articles en reportages contradictoires, d’informations superficielles en faits divers sensationnalistes, où en est-on aujourd’hui ? Quel est l’état des lieux ? Comment les consommations de cannabis s’inscrivent-elles dans nos réalités ? Quels travailleurs sont-ils directement touchés dans leurs pratiques par ces consommations ? Des mesures sont-elles prises, ou s’imposent-elles dans ces différentes sphères ? Quelles pistes communes pouvons-nous dessiner pour une gestion plus cohérente de ces phénomènes ?
Source : Chanvre-Info
Un phénomène jeune
La consommation de cannabis s’est généralisée en moins de deux décennies pour plafonner à des seuils élevés. Pour des raisons diverses (confrontation aux limites, effets de groupes et de sous-culture, recherche de plaisir, curiosité, mal-être, ...) ce phénomène concerne surtout les plus jeunes d’entre nous... Et par extension les adultes responsables de leur éducation.
Un premier constat : le régime légal mis en place n’a pas empêché l’expansion et la banalisation à outrance de la consommation de cannabis chez les jeunes et moins jeunes. Il a par contre induit un tabou qui complique la gestion du phénomène et a entravé l’éclosion d’une pensée alternative. Parents et professeurs se sont longtemps retranchés derrière l’interdit légal, ne percevant pas l’évolution en cours, ne se donnant pas les outils pour la contrer ou l’accompagner. La majorité d’entre eux se retrouve désinformée, démunie face aux questions et aux fausses certitudes assénées par des adolescents ayant intégré le cannabis dans leur réalité.
Aujourd’hui l’usage de cannabis prend souvent valeur initiatique en marquant symboliquement l’entrée dans l’âge adulte. Un rite de passage hors de tout cadre : premières expériences précoces, entre pairs, clandestines et non normées culturellement. Ce fossé générationnel doit être comblé. Beaucoup ont parlé d’un manque de crédibilité et de cohérence dans le discours des adultes et de la meilleure connaissance générale du produit des plus jeunes. Les discours autoritaires ou inadaptés sont perçus, au mieux, comme non crédibles, au pire, comme une offre d’aide insultante. Ceci pointe l’échec d’une génération à anticiper, percevoir et trouver des réponses adaptées aux changements sociaux, culturels, etc., à l’origine de la situation actuelle.
Stigmatisation vs Banalisation
Les usagers subissent trop souvent une stigmatisation, doivent endosser l’image inquiétante et stéréotypée du "drogué". Ces étiquettes collées à la peau d’individus, en décalage avec leur propre expérience, peuvent avoir des conséquences désastreuses si la personne soumise à ces "violences invisibles" les intériorise. A l’inverse, l’usage du cannabis est souvent banalisé par les plus jeunes pour qui fumer un joint est totalement anodin et intégré dans les mœurs. Ces positions extrêmes entravent l’émergence de repères clairs qui permettraient une régulation et une gestion plus harmonieuse des consommations. Cette polarisation est avant tout néfaste pour la santé des nombreux fumeurs de joints. L’ouverture d’un dialogue dépassionné, basé sur des informations les plus objectives possible, s’avère indispensable.
Elargir le débat
Un préalable consiste à remettre en piste les personnes capables d’approcher et de sensibiliser les jeunes, les plus concernés : les parents et les professeurs. Aujourd’hui dépassés, ces acteurs-clé, au "front du quotidien" doivent retrouver leur rôle de premiers baliseurs. Et (re)-construire un dialogue tenant compte des facteurs déterminants les consommations de produits psychoactifs en général : parcours de vie, facteurs contextuels, personnalité, importance de bien se valoriser, de motiver ses choix de vie, de "multiplier ses dépendances", ses centres d’intérêts... La prévention doit être entendue comme un instrument d’émancipation visant la construction de la personne. Pour répondre à cet objectif d’autonomisation, ces programmes éviteront d’asséner un savoir ex cathedra.
Pour y parvenir, il faudra entre-temps déconstruire une série de craintes infondées : non, le cannabis n’est pas le chemin le plus court vers la dépendance aux drogues "dures", non, il n’induit pas mécaniquement la perte de toute motivation et ne mène pas tout droit à la délinquance ou au décrochage scolaire... A l’autre extrémité il faudra rappeler que le cannabis reste une drogue, que sa consommation régulière est loin d’être anodine, entraîne des risques pour la santé et que les effets d’une consommation à long terme ou croisées à d’autres produits restent largement inconnus.
Une prévention émancipatrice
Beaucoup d’intervenants ont souligné la nécessité de renforcer les programmes de prévention et de diffuser largement une information claire, indépendamment de la législation en vigueur, ou précisément pour réunir les conditions préalables à son changement. Les drogues constituent un sujet de débat public permanent. Chacun s’accorde à considérer ce "dossier" comme prioritaire mais simultanément les opérateurs en prévention et en promotion de la santé manquent cruellement de moyens pour répondre aux nombreuses sollicitations. La responsabilité du politique est de fournir les moyens de ses ambitions déclarées, et de faciliter la mise en place de campagnes globales d’information, répétées, sur le long terme. Les 4% actuels des dépenses publiques en matière de drogues dévolus aux politiques de prévention se situent bien en deçà des besoins réels et des priorités proclamées. La prévention doit être ciblée en fonction des publics et systématisée dans les lieux sensibles identifiés. Les partenariats à long terme entre secteur spécialisé et monde scolaire devraient couvrir l’ensemble du monde scolaire en s’adaptant aux particularités de chaque école. Il serait opportun d’étendre ces partenariats à d’autres secteurs de la santé et du social qui ont un rôle important à jouer dans cette diffusion de l’information et cette sensibilisation.
Les généralistes pourraient par exemple inclure systématiquement l’anamnèse des consommations de produits dans leurs consultations et intégrer ce savoir dans chaque dossier médical. N’est-il pas intéressant de savoir si un patient consomme du cannabis, ou des amphétamines ? N’est-il pas plus que temps d’inclure dans certaines formations supérieures et universitaires (médecine générale, pharmacien, psychologue) des cours sur les assuétudes et leurs multiples aspects ? Les pharmaciens et les généralistes, riches de cette formation, pourraient notamment s’impliquer dans les campagnes de prévention et de conseils, et de par leur proximité servir de point local d’information et d’orientation. Cette bonne connaissance généralisée permettrait, à l’instar de l’alcool ou du tabac, l’évaluation et la réduction des risques liés aux différents modes de consommation, et in fine la maîtrise de ces consommations et/ou l’abstinence.
Effets sanitaires et sociaux des consommations
Les effets de la consommation de cannabis sont divisibles en deux catégories. Les effets sur la santé physique et psychique en fonction des modes de consommations et des utilisateurs d’une part, les effets sur l’insertion sociale et le vécu subjectif des consommateurs en fonction de l’imagerie sociale et de la législation de l’autre.
Concernant les effets sur la santé physique et mentale, la distinction entre fumeurs occasionnels, réguliers et lourds s’impose. Un usage occasionnel chez un individu mature, sain d’esprit et de corps, n’entraîne pas de handicap de santé visible. Un usage intensif à long terme chez un jeune adolescent en difficulté prépsychotique sera délétère.
Entre ces deux extrêmes, une large palette de situations possibles, et quelques certitudes en vrac. L’hypothèse de l’escalade du cannabis vers les drogues plus dures ne se confirme nullement, pas plus que celle du syndrome amotivationnel. L’association entre cannabis et psychose existe : " une fois qu’un état psychotique est établi, il s’aggrave singulièrement du fait de la consommation de cannabis". Des crises d’angoisse peuvent survenir après consommation. Le cannabis bloque certaines fonctions cognitives. L’inhalation de la fumée, souvent ajoutée à celle du tabac, augmente les risques de complications pulmonaires et cardio-vasculaires (bronchites chroniques, cancers des voies respiratoires,...). Fumer est incompatible avec différentes activités : mémorisation, conduite de véhicule, allaitement... Ces aspects pris en compte et répétés, il faut constater que la grande majorité des consommateurs n’usent du produit que de manière occasionnelle et ludique, sans que cette consommation n’entraîne aucune complication conséquente.
L’existence d’une minorité de consommateurs problématiques est-elle suffisante pour motiver l’interdiction légale actuelle et exposer les nombreux fumeurs de joints occasionnels et réguliers à des conséquences sociales parfois graves : stigmatisation sociale, exclusion d’école, accès à des emplois refusés, procédure judiciaire,... ? Beaucoup, parmi lesquels le secteur spécialisé dans sa grande majorité, pensent que le régime actuel n’aide pas à résoudre ce phénomène complexe, voire qu’il crée et entretient ses aspects les plus problématiques. Notamment en compliquant et retardant l’aide aux personnes dépendantes, en les exposant à des risques de santé accrus et en alimentant les circuits criminels d’une manne financière inépuisable.
Prohibition, précarité et économie souterraine
La consommation de cannabis touche toutes les couches de la population, mais quelques profils socio-économiques pâtissent plus systématiquement du régime actuel. Sociologues et acteurs de terrain s’accordent à dire que l’impact de la prohibition pèse principalement sur les plus défavorisés. Deux raisons principales outre "le délit de sale gueule" : la visibilité de la consommation dans ces quartiers où chacun ne dispose pas d’une chambre ou d’un jardin pour consommer dans un lieu privé, et l’ascenseur social que peut représenter le deal pour des populations sans perspectives d’insertion socio-économiques. Les forces de l’ordre instrumentalisent la loi sur les stupéfiants comme un véritable outil de contrôle social, un moyen d’entrée et de surveillance de la population dans les quartiers difficiles. Un contrôle social réalisé au détriment d’enjeux de santé publique. Tant que son commerce n’aura pas été réglementé, l’approvisionnement en cannabis demeurera dépendant de l’économie souterraine. Le deal représente une alternative au travail par laquelle des jeunes défavorisés peuvent se rêver entrepreneurs et avoir accès à la consommation qu’on leur présente en modèle.
Pour un abandon du pénal
Le législateur a perçu l’impasse d’une interdiction décalée avec la réalité sociétale et ne reposant que sur le législatif et reconnaît l’importance de miser sur l’information et la responsabilisation des personnes pour modifier leurs comportements. Il n’a pas encore assumé ce juste choix. Pire, la législation changeante, virevoltante, a créé un environnement chaotique autour de la question.
La situation juridique en matière de cannabis est une agglomération de dispositions disparates accumulées au fil des législatures. La loi ne permet pas de structurer les comportements en fonction d’une peine annoncée. Les possibilités d’interprétation laissées aux forces de police restent trop larges. Elles interprètent à leur manière sur le terrain le "flou artistique" législatif. Quand la loi n’est pas claire, on laisse la porte ouverte à l’appréciation, donc aux faveurs, et à l’arbitraire. Du policier à l’acteur socio-sanitaire, les intervenants étaient unanimes : il faut mettre en place des dispositions claires et cohérentes qui soient les mêmes pour tous et par rapport auxquelles les citoyens puissent structurer leurs comportements.
Il faut même aller plus loin et attendre beaucoup moins de la police et de la justice : cette problématique, qui relève de la sphère privée, ne devrait pas concerner le système pénal. Les effets sanitaires d’un produit peuvent justifier des modes de prises en charge socio-sanitaires, mais en aucun cas une criminalisation de l’usage de celui-ci.
Une réglementation permettrait une meilleure appréhension du phénomène et partant, d’ébaucher des solutions adaptées pour sortir de la situation actuelle "partout, tout le temps". Evidemment, ce passage est indissociable d’une série de conditions : information, sensibilisation et prévention, interdiction totale de la publicité, contrôles de qualité, contrôle de l’ensemble de la filière par l’Etat depuis la production jusqu’à la vente, formation d’agents de prévention responsables pour les débits, interrogation plus large sur les facteurs de fragilisation sociale, etc.
Epilogue
Le débat "politico-socio-éthico-culturo-légal" à propos du cannabis est loin d’être clos, là n’était pas notre ambition. L’objectif des Rencontres est atteint : les propositions de la FEDITO ont pu être confrontées à une série de spécialistes et d’acteurs de terrain qui les ont enrichies et nuancées.
Ce débat a aussi favorisé la fin du long silence radio politique, politique qui rechigne à prendre le dossier à bras le corps et multiplie les essais d’équilibrisme ou les effets d’annonce. S’appuyant sur les conventions internationales et sur le cas particulier des mineurs, une majorité des partis refuse automatiquement toute avancée législative, voire taxe de "dangereux banalisateur" tout qui ose le débat. Pendant ce temps, le marché du cannabis fleurit et l’isolement des usagers augmente les risques encourus dans notre système de dérégulation complète.
Pour certains, notre rôle doit se cantonner à la prévention et aux soins, peu importe la législation. A l’inverse, nous pensons occuper une position d’observation privilégiée de la réalité sociale et nous ne pouvons, dès lors, nous départir d’une prise de position politique. Ne pas le faire pourrait être considéré comme de l’attentisme voire de l’hypocrisie. Cet engagement nous permet de penser un cadre qui permettrait de mieux soigner, de mieux prévenir, bref, de mieux répondre à nos missions. Ceci avec pour seule visée une moindre aliénation des individus. Soulever le débat ne signifie pas automatiquement banaliser le danger. Pour nous, il n’est plus possible aujourd’hui de rester neutre.
Communiqué de Presse
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
La dangerosité du Cannabis au verre prouvée.
Le CIRC continue son travail d'information et de réduction des risques pour les consommateurs de Cannabis.
La dangerosité fortement suspectée de nouveaux produits liants et de coupe dans les fleurs de Cannabis (Chanvre) et dans les extraits, appelés shit, Marijuana, fait de moins en moins de doutes.
Notre mise en alerte majeure du moment concerne l'ajout de verre sous diverses formes dont des micro billes (0,3 à 0,5 millimètres) éventuellement fixée avec un liant. Inhalée par une personne de la région de Nancy, jeudi dernier 19 octobre, nous soupçonnons ces billes d'avoir provoquée l'admission de cette personne aux Urgences de l'hôpital de Nancy. Cette personne a été admise en réanimation jusqu'à aujourd'hui, mercredi 25 octobre. Son transfert est en cours dans le service pneumologie, secteur 3, du CHU Vandoeuvre de Nancy.
Forum - témoignages : [DANGER] herbe coupée !
Ce malade de 27 ans, est suivi des conséquences de saignement des poumons. Celui-ci présentant des facteurs favorables multiples à ce type de pathologie, et plusieurs études médicales ont été effectuées. Parmi celles ci, il a été exclu une mauvaise administration d'un traitement anticoagulant, ainsi qu'une maladie d'origine infectieuse résistante aux médicaments Tavanic et Augmentin. Le patient va subir un examen fibroscopique qui permettra d'aller au fond du problème, Cette dernière hypothèse de la cause des saignements est poussée par l'examen d'un échantillon du Cannabis frelaté consommé quelques heures avant l'hospitalisation. Le Centre anti poison de Nancy a été saisi.
La connaissance du Collectif d'Information et de Recherche Cannabique sur les effets de cannabis coupée avec du verre et/ou un liant toxique se précise.
Concernant le cas général de l'inhalation des produits frelatés, les terrains favorisants, le mauvais état sanitaire de la personne, une prédisposition, la prise d'un médicament aux effets favorisant, c'est à dire pouvant booster le problème ou empêcher le soin, est un facteur supplémentaire de risque d'être atteint.
Plus particulièrement sur le verre, le mode d'inhalation, inspiration profonde, inhalation sans filtre, semble être une cause pour les cas les plus graves ayant été jusqu'à l'hospitalisation. Dans ce cas, préconiser la mise de filtre, filtrant aussi les goudrons, pourraient éviter une forte proportion de nouveaux cas d'hospitalisation.
Concernant les produits liants, aucun filtre ne permet de garantir l'élimination des toxiques crackés par la combustion dans le joint de Cannabis. Leur dangerosité est reconnue par la MILDT.
Le CIRC, face à la multiplication des témoignages alarmants et au nombre des cas d'hospitalisations qu'il a détecté, demande au gouvernement et aux organismes compétents d'intervenir publiquement pour informer le plus large public possible de l'existence de nouveaux produits dangereux sur le marché illégal des drogues. Nous demandons que cette communication inclut des conseils pour que le consommateur potentiel puisse reconnaître les produits à risque (irritation des doigts, craquement sous les dents) et s'en prémunir (non achat ou utilisation de filtres).
Sans une réaction appropriée face à ce nouveau risque, le CIRC pense que le marché illégal de produits de coupe dangereux perdurera et que les consommateurs coureront un risque non négligeable. Sans réaction, nous parlerions de mise en danger ou de non assistance à personnes en danger d'intoxication.
Nous attendons également que le gouvernement, en l'occurrence la Justice, soit extrêmement ferme avec les dealeurs ou producteurs de Cannabis coupé au verre car il nous semble qu'au delà de la diffusion d'un produit simplement stupéfiant, dont la répression est codée par la loi de 1970, le dealer ou producteur mérite aussi d'être confronté aux motifs d'empoisonnements ou de mise en danger d'autrui, motifs autrement plus graves.
Qu'il soit clair que la dénonciation du phénomène épidémique provoqué par le mélange de cannabis et de verre par le CIRC a pour motivation la fin du phénomène par la mise en garde ferme des instigateurs du trafic ainsi que la mise en garde sanitaire des nombreux consommateurs de Cannabis. C'est sur cette voie que nous poursuivrons notre travail.
Le CIRC mettra rapidement à votre disposition un dossier complet sur le sujet sur le site https://circnordest.free.fr/ .
Notre référent CIRC, Olivier 06 60 87 78 34, est à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire .
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
Historique : Alerte rouge, de la weed au verre #1, #2
Que celui qui n’a jamais eu envie d’essayer une drogue, ne fusse que par simple curiosité, jette la première pilule...
Depuis la nuit des temps, les humains utilisent des produits pour avoir des sensations extraordinaires. Aujourd’hui, il faut reconnaître que la majorité des consommateurs de «drogues» au sens large recherchent plutôt une potion magique pour oublier leurs angoisses ou devenir plus performants au travail ou en discothèque.
Source : Chanvre-Info
La tentation est d’autant plus grande que les drogues sont à portée de main. LES DROGUES? Oui, parce qu’il n’existe pas une
seule substance responsable de tous les drames dont on parle. Si l’XTC ou l’héroïne font souvent la une de l’actualité, il existe d’autres produits, autorisés par la loi (tabac, alcool, médicaments, café), qui peuvent provoquer des dégâts psychologiques et physiques tout aussi importants. Infor-Drogues publie cette brochure pour vous informer et vous proposer un autre regard sur les drogues. Outre des informations sur les drogues, licites ou illicites, leurs risques et leurs effets, vous y trouverez un bref historique et ce qu’en dit la législation. Petit cheminement à travers certaines consommations...
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Trente années de tolérance du cannabis en Hollande. Une raison pour jeter un coup d’oeil en arrière et voir les conséquences de cette situation unique. Le moment optimal pour faire une évaluation !
Source : Chanvre-Info
Deux millions de Hollandais ont fumé des joints dans leur vie. Durant les 30 dernières années les coffee shops ont remplacé les dealers d’appartement. D’autre part, les coffee shops se sont transformés en entreprises avec une forte fonction sociale et sont généralement considérés comme des entreprises normales du point de vue fiscal et social. Ils ont un effet économique important dans les quartiers où ils sont situés. Plus de 99% des consommateurs de cannabis n’en font pas une utilisation problématique et la présence de coffee shops ne provoque pas un accroissement dans la demande de cannabis. Tous les facteurs qui selon les promoteurs de cette initiative devraient être pris en considération dans l’évaluation ont été considérés.
L’actuelle politique de tolérance règle la "façade" des coffee shops, ce qui signifie qu’il existe seulement des normes pour la vente de cannabis aux consommateurs. Rien n’a été établi pour la production et distribution de cannabis aux coffee shops ( d’où le système de la « back door », la porte de derrière). Ceci a induit beaucoup de conséquences, comme par exemple : des cultures illégales dans des quartiers où elles n’étaient pas convenables, il n’existe pas de contrôle de qualité du cannabis et par conséquent il n’y a pas d’information sur le produit aux clients. Les conséquences de "The back door" doivent effectivement être prise en considération dans cette évaluation. Les promoteurs de ce manifeste, après 30 ’années de tolérance, croient qu’ils doivent fournir un point de départ issu de leur vaste expérience du cannabis pour obtenir rapidement une évaluation qui inclut tous les aspects mentionnés. Les promoteurs de ce manifeste espèrent que cette évaluation porte sur les filières de production, de vente et de consommation du cannabis.
C’est pourquoi Marc Josemans, Président du Maastricht coffee shop entrepreneurs (VOCM), au nom des autres promoteurs de cette initiative Myranda Bruin (Society of Rotterdam Coffee shop entrepreneurs), Nicole Maalsté (Investigateur, sociologue) et Ronald Motta (PvdA councilor in Rotterdam) présentera ce manifeste aux membres du gouvernement néerlandais (House of Commons, La Haye) le 17 octobre à 13:00 heures, les promoteurs invitent à être présent pendant la présentation mardi 17 octobre à 12:00 heures, ils enverront une copie numérique du manifeste. Évidemment, nous serons toujours enchantés de vous informer dans le futur.
Myranda Bruin, Nicole Maalsté, Ronald Motta, et Marc Josemans.
Merci à Jean-Michel R. pour sa traduction
La récente médiatisation autour de l'étude du magazine français « 60 millions de consommateurs », a focalisé l'attention sur « les dangers de la fumée du cannabis ». Un joint serait l'équivalent de 7 cigarettes. Le magazine poussait la complaisance envers le tabac jusqu'à citer la marque...
Source : Infor-Drogues
Pour les spécialistes la question est extrêmement complexe. Les études sont nombreuses et ne vont pas toutes dans le même sens. Une récente (2005) étude américaine du Dr Melamede, titulaire de la chaire de biologie à l'université de Colorado à Boulder aux USA prétend : « La fumée tabagique contient de la nicotine là ou la fumée cannabique contient du THC: les effets cancérigènes de la fumée sont augmentés par la nicotine alors qu'ils sont réduits par le THC ». Par ailleurs, une autre étude américaine suggère une absence de lien entre cannabis et cancer1.
Concernant l'étude française, différents éléments pourraient être interrogés. Des tests effectués sur des « machines à fumer » ne permettent pas d'inférer une conclusion pour l'être humain. De même, aucune précision n'est donnée à propos de la qualité du cannabis qui a été testé. Il est seulement mentionné « du cannabis de rue » fourni par l'Etat. Une ambition scientifique peut-elle se satisfaire de ce manque de précision ? Ainsi, Infor-Drogues invite tout un chacun, et particulièrement les organes de presse, à la plus grande prudence avant de présenter une comparaison de deux produits effectuée par des machines comme une véritable étude scientifique.
Néanmoins, personne ne prétendra que fumer du cannabis est un acte anodin. Que l'étude française soit valide ou non, qu'une autre prétende qu'un joint vaut une ou dix cigarettes, fumer est et restera un risque pour la santé. C'est clair. Et puis ? Peut-on baser l'ensemble d'une politique aussi importante pour les centaines de milliers de consommateurs de ce produit sur ce seul constat ? Les députés vont-ils faire et défaire leurs réglementations au gré des publications scientifiques, aussitôt contredites ?
En effet, le risque lié à l'utilisation de tout objet existe et il est complexe à établir. Il dépend de critères variés. Un facteur fondamental est l'aptitude à utiliser l'objet. La culture sociale de cet objet. Si l'alcool était jugé uniquement sur base de sa « dangerosité prouvée en laboratoire » il serait sans doute interdit bien davantage encore que le cannabis. Mais ce produit est intégré dans notre culture c'est à dire que la plupart des gens ne le consomme pas n'importe comment ni n'importe quand. Il est l'objet d'un véritable apprentissage, même si celui-ci est informel et même si cette « éducation » devrait être améliorée. Par contre, l'alcool a causé bien des ravages dans les sociétés indiennes où il était inconnu. De même, l'introduction de l'alcool distillé dans notre société qui ne connaissait que l'alcool fermenté a également causé bien des dégâts. Il apparaît donc clairement que la réglementation, la législation et in fine la politique ne dépendent pas entièrement de la nature intrinsèque de l'objet à réglementer mais de la capacité de la population à gérer le produit. Donc à développer un savoir-faire.
Aujourd'hui, le rôle du décideur politique, sa responsabilité est de tout mettre en œuvre pour que les risques soient minimisés. L'ensemble des risques. La consommation du cannabis existe toujours malgré une sévère interdiction vieille de plus de 80 ans. Elle augmente même. Différents acteurs de terrains2 sont persuadés que l'interdiction du produit augmente les dangers : pas de contrôle de qualité, pas de précision sur le taux de concentration en principe actif, consommation clandestine, contacts avec les maffias, prix très élevé, risque judiciaire, risque d'exclusion sociale, tensions familiales….
Opposer à tout cela l'équation simpliste « un joint = 7 cigarettes » pour maintenir une chape de plomb sur tout changement de politique revient à se mettre la tête dans le sac. La responsabilité de l'Etat doit être de tenter de reprendre le contrôle de cet usage et de son commerce en le réglementant (quel accès, quelle qualité…) et en l'encadrant par des mesures de prévention et d'éducation. Cette politique courageuse et responsable favorisera non seulement la santé par la fin de la clandestinité et du secret liés à ces pratiques, mais aussi le rapport des jeunes (et moins jeunes) à la loi, et donc à la citoyenneté, par des dispositions juridiques plus claires et moins hypocrites.
Une véritable politique de santé ne devrait pas faire l'économie de ces changements.
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1. Pour plus d'info nous invitons à visiter la page
www.feditobxl.be/actualites.php?id_actu=44
2. Voir les réflexions de la fédération bruxelloise des instituions pour toxicomanes.
Disponible en téléchargement à l'adresse
www.feditobxl.be/publications_secteur.php
"Les effets négatifs de l'usage du cannabis suscitent de plus en plus d'inquiétudes en Europe", note l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, agence spécialisée de l'Union européenne installée à Lisbonne, dans son rapport 2005, rendu public jeudi 24 novembre à Bruxelles.
Source : Le Monde
Selon les données rassemblées par l'Observatoire, 3 millions de personnes, essentiellement des jeunes hommes, consommeraient du cannabis tous les jours aujourd'hui en Europe. Près de 20 % de la population totale, soit plus de 62 millions de personnes, y auraient déjà goûté.
"Le cannabis est, de loin, la substance illicite la plus couramment consommée en Europe", souligne le rapport. Les chiffres sont particulièrement élevés en Grande-Bretagne, en France, en Espagne et en République tchèque. Les taux les plus bas sont observés en Grèce, en Suède, en Pologne, au Portugal.
Pour les autres drogues, les indicateurs suggèrent que, dans l'ensemble de l'Europe, l'usage d'amphétamines, d'ecstasy et de cocaïne continue de croître. L'ecstasy serait la drogue la plus consommée en Europe après le cannabis. L'usage de la cocaïne, dont quelque 9 millions d'Européens auraient fait l'expérience, est en forte hausse, notamment en Espagne et au Royaume-Uni. Celui de l'héroïne a culminé dans l'Union européenne au début des années 90 et a été suivi par une stabilisation.
En dépit des différences nationales, le rapport note l'émergence d'une approche européenne en matière de lutte contre les drogues, qui s'exprime dans le plan d'action antidrogue de l'Union européenne.
Celui-ci n'a pas permis de diminuer d'une manière significative la consommation de drogues ni leur disponibilité mais il a réduit l'incidence des problèmes de santé liés à la drogue, y compris l'infection par le virus du sida, ainsi que le nombre de décès, et amélioré la disponibilité des traitements. "Les services de traitement et certaines formes de services de prévention ont connu un essor considérable", ajoute le rapport, qui mentionne les traitements de substitution par la méthadone ou la buprénorphine.
L’art doit permettre à la société de comprendre ses aberrations et ses paradoxes. En France la lutte contre le Cannabis Sativa L ne contenant que très peu de THC frôle la paranoïa. Libération rapporte qu’il a été interdit à un producteur de boisson légale au chanvre de déposer la marque " " Chanvrette " désignant " une sorte de panaché fruité à base de cannabis dépourvu de pouvoirs psychothropes ".
Source : Chanvre-Info
L’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) et les magistrats saisis ont jugé cette marque " contraire à l’ordre public " et " remplissant une fonction d’identification de produit ".Jean-Claude David, a mis au point la « chanvrette » une boisson pétillante légèrement alcoolisée à base de chanvre, qui contient, conformément à la loi, presque pas de THC, la substance qui donne les effets du haschisch.
Cette boisson, produite en bio, semble avoir des vertus apaisantes et digestives. En 1999, la police avait fait une descente aux journées d’été des Verts pour saisir les bouteilles avant de reconnaître que cette production est légale.
L’artiste Kalamu a donc décidé de déposer une boisson appelée Kalamu qui signifie Chanvre en langue basque. Une manière de montrer au monde qu’il est toujours possible de repousser les limites imposées par les institutions en faisant apparaître leurs contradictions et leurs inerties.
En déposant la marque Kalamu en tant que boisson, l’artiste repousse les limites législatives et prouve au monde que rien est impossible, pas même ce qui est soit disant interdit. le système est pris au piège de son propre fonctionnement. Messieurs les responsables de l’Institut National de la Propriété Industrielle, Kalamu vous salue.
Le courrier adressé par la Direction Générale de la répression et des fraudes est en ce sens exemplaire. En mentionnant qu’il est interdit de faire usage de chanvre dans des boissons ils occultent l’existence même de la boisson Chanvrette interdite de dépôt mais distribuée chez Bioccop. Un paradoxe de plus pour une société française sclérosée par ses principes à la moralité fluctuant au gré des intérêts économiques.
L’art est là pour montrer au monde que tout est possible. Il suffit d’ouvrir les yeux pour que de nouvelles réalités apparaissent. Kalamu venge la chanvrette et parvient à imposer à l’INPI une marque en principe interdite. L’art remplit sa fonction salvatrice en présentant le monde tel qu’il est..
Les papiers administratifs estampillés Direction Générale des Douanes et République Française deviennent autant de témoignages d’une France malade prisonnière de ses structures administrativo-judicières. Le Cannabis Sativa L contenant moins de 0,2% de THC est légal. Sa version basque est désormais fichée dans les registres de l’INPI. Un pied de nez au système administratif qui nous contraint tous au nom d’un intérêt général de plus en plus difficile à mettre en exergue.
Les 27 et 28 septembre, les troisièmes assises de la construction en chanvre se sont tenues dans la perspective de la validation définitive des règles professionnelles, que l’Agence Qualité Construction devrait entériner en novembre.
Source : Moniteur-expert
Ces assises nationales ont dressé le bilan de 20 ans de mise en œuvre. Mais surtout, elles ont dégagé les perspectives d'une filière qui surfe sur la vague de la qualité environnementale et de l’agriculture non comestible. "Les performances énergétiques et la facilité de mise œuvre du chanvre nous ouvrent le marché des logements sociaux, comme le montrent des expériences positives, notamment avec les offices HLM du Jura. Mais la rénovation constitue actuellement pour nous le secteur le plus prometteur, car la projection du béton de chanvre sur d’autres matériaux augmente les qualités énergétiques du bâtiment", explique l’architecte Claude Eichwald, président de l’association "Construire en chanvre", organisatrice des assises avec le ministère de l’Agriculture.
Selon l’association, l'intérêt croissant pour le chanvre provient autant des artisans traditionnels oeuvrant dans le bâti ancien que d’entreprises plus jeunes cherchant à diversifier leurs activités.
Depuis mai dernier, "Construire en chanvre" organise à travers tout le territoire des sessions de formation adaptées à tous les acteurs de la filière, des maçons aux bureaux d’études. Nourris par une centaine de références accumulées depuis 10 ans, ces 8 modules ont été mis au point avec l’institut universitaire des métiers du patrimoine de Troyes. Cet organisme a démontré qu’après 4 années d’utilisation, des bâtiments en chanvre génèrent plus d’économie d’énergie que celles qui étaient prévues lors du lancement des chantiers. "Nous entamons aussi des recherches sur l’usage d’autres fibres végétales, car les agriculteurs suivent de très près notre évolution et n’attendent qu’une progression de la demande pour adapter la production", précise Claude Eichwald. Concentrée principalement en Champagne, la culture de plantes pour la construction se développe également en Allemagne.
Pour la cinquième fois depuis l’année 2000, l’OFDT a interrogé, entre mars et juin 2005, avec le soutien de la Direction du Service National, des jeunes Français sur leurs consommations de substances psychoactives, à l’occasion de leur journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). Les premiers résultats de cette Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) concernent près de 30 000 garçons et filles en métropole âgés de 17 ans.
Source : Chanvre-Info
Pour la cinquième fois depuis l’année 2000, l’OFDT a interrogé, entre mars et juin 2005, avec le soutien de la Direction du Service National, des jeunes Français sur leurs consommations de substances psychoactives, à l’occasion de leur journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). Les premiers résultats de cette Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l’Appel de Préparation A la Défense (ESCAPAD) concernent près de 30 000 garçons et filles en métropole1 âgés de 17 ans.
Cannabis
Le niveau global des expérimentations de cannabis (50 %, soit un adolescent sur deux) est stable par rapport à 2003, confirmant qu’un palier pourrait avoir été atteint après la hausse continue observée au cours des années 90. Les usages réguliers sont également stables par rapport à 2003, à des niveaux quasiment comparables à ceux de l’alcool : 15 % pour les garçons et 6 % pour les filles. Même si les usages durant le week-end prédominent, le cannabis est plus souvent consommé en semaine que l’alcool. Il est souvent pris entre amis, mais sa consommation solitaire est également fréquente (beaucoup plus que pour l’alcool), surtout chez les consommateurs réguliers ou quotidiens. Et si une part importante des usages a lieu chez des amis ou chez soi, ils se déroulent également, contrairement à l’alcool, très souvent « dehors ». Enfin, en matière d’approvisionnement, les filles sont plus nombreuses que les garçons à se faire offrir le cannabis qu’elles consomment, et moins nombreuses à l’acheter ou à le cultiver. C’est chez les usagers quotidiens que la part de ces deux types d’approvisionnement est la plus élevée.
Alcool
L’usage régulier d’alcool reste surtout masculin et décroît par rapport à 2003 : 18 % des garçons sont concernés (au lieu de 21 %) et 6 % des filles (au lieu de 7 %). En revanche, les ivresses régulières apparaissent en hausse passant de 7 à 10 % : elles concernent surtout les garçons. Au cours des 30 derniers jours, presque un jeune sur deux (46 %) dit avoir bu au moins 5 verres d’alcool en une seule occasion : cette consommation correspond à la notion de binge drinking anglo-saxon. Enfin, ESCAPAD fait apparaître que les jeunes consomment de l’alcool surtout le week-end, dans des occasions spéciales comme des fêtes ou des anniversaires et entre amis. Néanmoins, 30 % des jeunes ayant bu au cours du mois écoulé disent l’avoir fait la dernière fois en compagnie de leurs parents. Les usages solitaires s’avèrent, par contraste, quasi-inexistants.
Tabac
Les résultats font apparaître, par rapport à l’année 2003, un recul de cinq points tant de l’expérimentation de tabac (72%) que de la proportion de fumeurs quotidiens qui est de 34 % parmi les garçons et 32 % parmi les jeunes filles. Un tiers de ceux qui déclarent fumer quotidiennement disent avoir réduit leur consommation journalière suite aux dernières hausses du prix des cigarettes de 2003 et 2004, en revanche, un tiers a échoué dans sa tentative d’arrêt. En fait, il apparaît qu’une majorité des fumeurs quotidiens, qui a subi ces hausses, a modifié ses habitudes en termes de produits (cigarettes moins chères, tabac à rouler) ou d’approvisionnement (achat à l’étranger).
Le cannabis est consommé en France par un quart de la population, soit près de 11 millions de personnes âgées de 12 à 75 ans.(OFDT)
En 1997 et en 2001, les 1ères et 2èmes Assises de la Construction en Chanvre ont validé non seulement l’existence d’une filière « Construction en Chanvre » mais aussi la crédibilité des matériaux qui en sont issus.
Placées sous le haut patronage du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, les 3èmes Assises de la Construction en Chanvre confirmeront que le développement de la construction en chanvre représente une véritable opportunité tant pour l’environnement que pour la construction ou l’agriculture.
Source : Construire en chanvre
27 septembre 2006
Les 3èmes Assises de la Construction en Chanvre en réunissant des acteurs essentiels de toute la filière permettront, dans un premier temps, d’appréhender le potentiel de développement pour tous les secteurs concernés.
Dans un contexte où les agroressources, en France comme chez nos voisins européens, affirment leur nécessaire implication dans la production des matériaux, la présentation des différents niveaux de la filière, mettront en évidence les opportunités de développement de ce qui pourrait être considéré comme le « modèle chanvre ». Qu’il s’agisse d’orientations nationales ou européennes, de production, de marchés ou de performance environnementale, les intervenants témoigneront du dynamisme et de l’implication de tous les acteurs depuis les institutions et la production agricole jusqu’aux utilisateurs en passant par la maîtrise d’œuvre, la maîtrise d’ouvrage, les entreprises de mise en œuvre, les industriels ou la distribution.
28 septembre 2006
Par ailleurs, depuis les 2èmes Assises de la Construction en Chanvre, pour faire face aux exigences de la construction et aux attentes des professionnels, la construction en chanvre s’est attachée à apporter des réponses concrètes ; la présentation des acquis scientifiques et techniques ou des performances environnementales et énergétiques sera ainsi complétée par des témoignages portant sur différentes réalisations.
Au-delà des performances techniques, les 3èmes Assises de la Construction en Chanvre réserveront une place importante aux aspects qualitatifs : la caractérisation des matériaux, le cadre réglementaire et la transmission des savoir-faire seront ainsi largement évoqués.
D’autre part, à vingt ans, la construction en chanvre a encore une longue carrière devant elle et les perspectives de développement des différents axes seront analysés par les professionnels de la recherche, de la technique ou de l’économie.
Et, bien entendu, de l’environnement et de la maîtrise d’énergie.
Récapitulatif des informations et des alertes d'internautes qui nous ont signalé l'existence d'herbes suspectes sur le marché clandestin du cannabis.
Au jour d'aujourd'hui l'OFDT (communiqué du 21 septembre) confirme la présence de substances de coupage de l'herbe en France mais pas de la fameuse herbe au verre pilé qui aurait entraîné des cas d'hospitalisation dans la région de Nantes. L'OFDT signale que des analyses sont en cours afin de connaître l'ensemble des pratiques et des produits de coupage. Par ailleurs le CIRC, qui a signalé les premières alertes à l'OFDT, a été invité par ce dernier à contribuer à l'enquête en rassemblant les échantillons des usagers qui seront analysés.
Notre expérience montre que des rumeurs sans fondement sur les pratiques clandestines ont souvent été propagées avec succès en matière de drogues. Il est donc important de vérifier toutes les informations. Mais il est aussi important selon nous d’informer rapidement les usagers sur les risques encourus et sur les moyens de se protéger.
Or la politique d’abstinence et l’organisation de la pénurie menée par le gouvernement sont directement responsables de la situation et parfaitement impuissantes pour protéger les citoyens et limiter les risques éventuels liés à l’usage de tels produits.
Aussi le CIRC rappelle la solution pratique pour l’usager d’échapper aux aléas du marché clandestin en temps de prohibition, l’autoproduction, et la solution politique pour mettre fin à une situation où la santé publique dépend de pratiques aussi hasardeuses que clandestines, la légalisation.
Produits signalés par des internautes en France et en Belgique, trouvés quelques fois dans des herbes hollandaises :
- farine (constaté et vérifié par le CIRC et l'OFDT)
- "microbilles" (constaté par le CIRC et l'OFDT) de "verre", de "silice" ou "d'acide borique"
- sable (constaté par l'OFDT)
- sucre (constaté par l'OFDT)
- laque vaporisée pour fixer de la farine, du sucre ou autre (constaté par l'OFDT - la laque serait très dangereuse !)
- laine de roche (serait très dangereuse ! - non vérifié)
- limaille de fer ("un simple aimant suffit à la repérer et à l'agglomérer" - non vérifié)
- "petites boules jaune qui ressemblent à de la cire" (non vérifié)
- "poudre blanche mystérieuse"
- "poudre blanche qui goûte mauvais et fais très mal à la gorge"
- "ajout de médicaments" (non vérifié)
Si vous avez à faire à une herbe coupée de la sorte, merci d'envoyer un échantillon (environ 1 gramme) au CIRC Paris afin qu'il soit analysé.
Si vous vous apprêtez malgré tout à consommez cet herbe, protégez au moins vos poumons des particules qui pourraient s'en échapper en utilisant des filtres en mousse.
Plus que jamais l'autoproduction reste la meilleure solution pour un contrôle complet de la qualité et des variétés du cannabis dont vous feriez usage.
CIRC Paris
https://www.circ-asso.net/paris/
Signez l'appel du 18 joint 2006 jusqu'en juin 2007 !
https://www.18joint.org
12Mélangé à des microbilles, du cannabis potentiellement dangereux circulerait depuis l'été.
Après le hasch au cirage ou au pneu, l'herbe coupée. Voire coupante. La rumeur circule depuis cet été : des dealers vendraient du cannabis mixé à du verre pilé pour en augmenter le poids (et donc le prix) mais aussi pour lui donner un aspect plus résineux (le THC, la substance active, se concentre dans la résine des fleurs).
Source : Libération
Saisie de l'affaire par une association qui a également alerté la presse, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (Mildt) n'est pas en mesure de confirmer mais mène des analyses. Elle a toutefois admis jeudi qu'au moins un cas d'herbe coupée aux microbilles de verre («pas susceptibles d'entraîner des effets sanitaires sérieux à court terme») a été déclaré par la police de Lille en juillet, ainsi qu'un cas de cannabis coupé avec du sable.
«Toxique». «La rumeur, partie de Nantes, a vite envahi la Bretagne, assure Arnaud Débouté, président du Circ (Collectif d'information et de recherche cannabiques, principale association antiprohibitionniste). «Notre enquête a détecté non seulement du verre pilé, mais aussi de la fibre ou des microbilles de verre ou encore du sable. Ces produits peuvent être collés à l'herbe avec de la laque, extrêmement toxique.» D'après le Circ, plusieurs personnes auraient été hospitalisées à Nantes et à Rennes. Ce que démentent les hôpitaux concernés. Restent que les récits sur cette herbe «brillante», «qui craque sous la dent» et est «inodore» se recoupent dans la moitié nord de la France, mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse.
«La fibre de verre est trop fine pour être perçue au toucher. Mais sous une forte lumière, l'herbe scintille de manière peu naturelle», confie Christelle, 28 ans, lorraine, contactée sur le web, qui dit avoir mis deux jours à se remettre d'une crise d'asthme provoquée par la consommation de cette herbe. «J'ai commencé par sentir de grosses crampes au ventre, rapporte cet autre internaute, alsacien. Puis les douleurs n'ont fait qu'augmenter, suivies par des vomissements. Aux urgences, le médecin m'a expliqué qu'un morceau de verre aurait pu partir dans mon poumon, puis après coagulation, du poumon dans le système sanguin, puis m'aurait bloqué le rein.»
Dans les années 80, des affaires de cocaïne coupée au verre pilé étaient fréquemment rapportées. Une des hypothèses avancées dans le cas présent serait que des grossistes néerlandais récupéreraient la résine présente sur les fleurs de cannabis afin de confectionner un hasch de très bonne qualité en vogue aux Pays-Bas puis colleraient du verre ou du sable sur l'herbe restante pour la revendre.
«Filtre acétate». Le Circ conseille aux amateurs de prendre leurs précautions : «Cette herbe irrite les doigts, craque sous la dent et se reconnait sous la loupe. Si le consommateur a un doute, il lui est recommandé de ne pas acheter, évidemment, et en cas contraire de mettre à son joint ou à sa pipe un filtre acétate, achetable chez les buralistes.» Et de conclure : «Si le cannabis était légalisé et les coopératives de productions à but non lucratif autorisées, nous n'aurions pas affaire à ce type de nouveaux mélanges.»
Une herbe coupée avec du verre pilé circule actuellement sur le marché français. Les associations demandent aux pouvoirs publics d'informer les fumeurs.
Source : Nouvel Obs
Les associations de consommateurs de cannabis dénoncent, sur leurs sites internet, la présence sur le marché français d'une herbe coupée avec plusieurs produits, dont du verre pilé, mettant en danger la santé des fumeurs.
"Depuis quelques semaines, nous sommes régulièrement alertés par les usagers de la présence sur le marché clandestin d'une herbe coupée", indique sur son site le Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ). Selon l'association, qui milite pour la légalisation, une première variété serait coupée avec de la farine, destinée à alourdir le produit et ainsi augmenter les profits.
Plus dangereuse, la deuxième variété serait coupée aux "microbilles" et au verre pilé. Le Circ affirme ainsi que plusieurs cas d'hospitalisation a été signalés, notamment en Bretagne après consommation de cette herbe -ce que dément l'association Médecins du monde contactée par nouvelobs.com.
L'intérêt de cette pratique serait de lester le produit tout en lui donnant une apparence scintillante, caractéristique des herbes riches en résine de cannabis.
"Les premières alertes auraient été données dans la région de Nantes, il y a un mois un demi avant de s'étendre un peu partout en France", précise Jean-Pierre Galland, co-fondateur du Circ. Des cas auraient été signalés jusqu'en Belgique.
Conseils
De son côté, l'Union nationale des consommateurs de cannabis (UNCC) donne des conseils afin de repérer un produit coupé: "Voir avec une loupe si l'herbe n'a pas de cristaux brillants, s'il y en a, c'est sûrement du verre. Pour vérifier, regardez vos doigts sous une loupe avec une forte lumière ou au soleil, si plusieurs cristaux reflètent la lumière, c'est du verre". Si le consommateur décide tout de même de fumer le produit, l'UNCC et le Circ conseillent d'utiliser une filtre à cigarette pour rouler le joint afin de limiter l'absorption de particules.
L'attitude des pouvoirs publics
Les associations dénoncent par ailleurs l'attitude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qu'elles affirment avoir contacté. Celui-ci "n'a pas jugé nécessaire de communiquer à ce sujet et la réponse apportée par la très idéologique Mildt (mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) consiste à rappeler la prise de risque inhérente à tout usage de drogue (comme le Pape, elle prêche l'abstinence, pas la capote)", affirme ainsi le Circ, qui estime que "plus que jamais l'autoproduction reste la meilleure solution pour un contrôle complet de la qualité et des variétés du cannabis dont vous feriez usage."
De son, côté, l'UNCC réclame une information publique d'alerte, sans message prohibitif et, surtout, le moyen de s'en protéger. Selon l'association, "seule une légalisation publique contrôlée par l'Etat éviterait cette pandémie et beaucoup d'autres à venir."
Contacté par nouvelobs.com, l'OFDT a récusé ces accusations et affirmé être à la recherche d'échantillons afin de les faire analyser. L'observatoire affirme avoir demandé au Circ de Nantes, à l'origine de l'alerte, de se rapprocher de ses services locaux.
Il précise également que la collecte de ce produit, de part sa nature illégale, dépendait d'un système particulier mené par des personnes habilitées. Si les analyses confirmaient la présence d'un produit toxique, une campagne d'information serait immédiatement mise en place, "comme pour n'importe quel produit", affirme l'OFDT.
Réédition : Cannabis coupé au verre pilé : des analyses en cours
On a bien sûr un peu de la peine à les croire, le réalisateur et la productrice du film, quand ils jurent leurs grands dieux que la libéralisation des drogues n’est pas le thème de leur film. Un film qui se nomme « Cannabis » et est sous-titré « essayer vaut mieux que gouverner » ! En fait, expliquent-ils, il s’agit surtout de montrer les effets salvateurs de l’amitié et de la sincérité.
Source : Chanvre-Info
Il est vrai que l’amitié est au centre de ce film, sorti jeudi dernier en Suisse alémanique : celle qui lie peu à peu Remo, seize ans, écolier sans père à la recherche d’une place d’apprentissage, et le conseiller fédéral Aloïs Mumenthaler, atteint d’un glaucome inopérable tant que sa pression oculaire restera trop élevée. Remo, rencontré par accident (au sens premier : Mumenthaler manque de l’écraser) pourvoit le magistrat dans ce qui va le soulager, le cannabis, plus efficace que les préparations chimiques licites.
Un retour en grâce
D’abord peureux, le conseiller fédéral, magnifiquement interprété par Hanspeter Müller-Drossaart (que l’on voit partout, de « Grounding » à « Jeune homme »), s’initie avec Remo, jusqu’au joint. Magiquement, le malade se transforme : non seulement son œil va mieux, mais son attitude plus détendue lui vaut un retour en grâce auprès du public et de sa femme (interprétée par la comédienne romande Viviana Aliberti, qui, dans ce rôle d’épouse fédérale, mélange astucieusement français et allemand).
Bien sûr, les ficelles de l’histoire sont un peu grosses et, si l’humour et le charme de nombreuses scènes font que l’on ne s’ennuie jamais, la surprise n’est guère au rendez-vous. Le plaidoyer en faveur du cannabis est en outre très appuyé par une comparaison avec d’autres travers toxicomaniaques, licites ceux-là, calmants et alcool, absorbés par les deux méchants du film.
Alors, satire politique ? Sûrement pas. Pas assez « gros », trop louvoyant entre une certaine fidélité et les débordements comico-critiques trop rares. Plaidoyer pour la libéralisation du cannabis ? Assurément, même sur le mode comique, et même si ses auteurs s’en défendent. Montré au Festival de Locarno en privé à une trentaine de parlementaires, « Cannabis » a convaincu les plus sceptiques, raconte le réalisateur Niklaus Hilber, 30 ans, né à Fribourg, dont c’est le deuxième long-métrage. Seul le conseiller national radical bernois Kurt Wasserfallen s’est scandalisé, juste avant la sortie du film, de la subvention de l’Office fédéral de la culture (500 000 francs sur un budget de 2 millions).
Oui mais avec garde-fous
La productrice Ruth Waldburger, grande dame du cinéma ayant à son actif une longue liste de chefs-d’œuvre (Resnais, Godard, Robert Frank entre autres) précise que si un spécialiste du cannabis sous l’angle médical a été consulté, ça n’a pas été le cas pour les questions de prévention. « Mais de nombreux professionnels s’accordent à placer l’alcool en première place des problèmes chez les jeunes », dit-elle. Le réalisateur de son côté est favorable à la libéralisation du cannabis, mais « avec des garde-fous, car le cannabis n’est pas inoffensif », dit-il. Malgré son statut flou entre la comédie satirique et la comédie tout court, « Cannabis » est une belle rencontre, sobrement filmée, avec des personnages attachants. Sortie romande prévue en novembre.
Article associé :
Avant-première de «Cannabis» : un film à vocation récréative
Le mécano Sarkozien est en marche, son projet de loi de prévention de la délinquance présenté fin juin est maintenant inscrit en première lecture au Sénat les 13 et 14 septembre 2006.
Source : Chanvre-Info
Préalablement, la Commission des Affaires Sociales a nommé un rapporteur pour avis. Mr About semble avoir le profil adéquat pour donner une tonalité "humaniste" à un projet de loi anti-social. Ce parlementaire UDF, plutôt jeune ce qui est rare au Sénat, médecin, est membre, entre autre, d’un groupe d’études sur la lutte contre l’exclusion et du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale. Il est aussi membre de groupes parlementaires internationaux comme France-Liban ou France-Maroc, il préside le groupe France-Egypte. Ce sénateur va peut-être soumettre quelques amendements mineurs pour permettre à Sarkozy de faire mousser le travail du Sénat et de paraître ouvert au dialogue avec les autres partis, toujours bon en période de campagne présidentielle. On de doit pas espérer de modification de fond.
Le projet de loi de Sarkozy est ainsi présenté pour ce qui concerne la politique en matière de drogues (toxicomanie) : "Selon une estimation du ministère de l’Intérieur, le niveau d’expérimentation du cannabis chez les jeunes adultes a doublé depuis le début des années 90." Jugeant que "le cannabis facilite aussi le passage à l’acte agressif en créant une euphorie artificielle", Nicolas Sarkozy souhaite "rendre la loi applicable et dissuasive, notamment à l’égard des jeunes, qui représentent deux tiers des consommateurs". Le projet de loi étend donc la procédure de l’ordonnance pénale au délit d’usage pour les majeurs et celle de la composition pénale pour les mineurs. Il élargit en outre le registre des peines de substitution : stage de citoyenneté ou stage de sensibilisation aux dangers des produits stupéfiants. Il établit des tests de dépistage dans les entreprises de transports et dans toutes les administrations, la question restant ouverte pour les élèves de l’Education Nationale.
L’opposition a déposé deux motions : La première tendant à opposer la question préalable par les membres du Groupe Socialiste, apparentés et rattachés ; La seconde tendant à exposer la question d’irrecevabilité par les membres du Groupe Communiste Républicain et Citoyen. Contenu intégral de ces motions, quelques passages sont vraiment percutants. Espérons que la gauche saura s’en souvenir au moment de l’alternance, si Sarkozy laisse un jour sa place...
Pour les socialistes :
« Il substitue aux missions de prévention et de médiation, un contrôle social institutionnalisé de toute une catégorie de personnes présumées déviantes en contrevenant à l’éthique des pratiques sociales et aux règles de déontologie des travailleurs sociaux.
Il privilégie la répression et l’enfermement au détriment des soins et du respect des droits des malades.
Il introduit toute une série de nouvelles dispositions pénales dans la continuité d’une politique à visée uniquement répressive alors même que celle-ci s’est illustrée par son échec.<...>
Modifier ces dernières en permanence pour répondre au seul objectif de promouvoir une « communication institutionnelle » en vue de la prochaine campagne présidentielle du ministre de l’intérieur aboutit à les fragiliser davantage sans parvenir aux résultats escomptés. »
Pour le groupe Communiste Républicain et Citoyen :
« Loin de répondre à des objectifs de prévention en matière de sécurité ou de santé publique, il organise un nouvel ordre social fondé sur la répression et le contrôle des individus considérés comme vulnérables ou déviants. Ce faisant, il bafoue un certain nombre de principes constitutionnels, sans qu’ils soient ici énumérés de façon exhaustive.
Les libertés individuelles sont ainsi clairement menacées, que ce soit avec les dispositions sur l’hospitalisation d’office ou la multiplication des fichiers telle que prévue par le texte. »
Les futures "victimes" sont bien les professionnels du transport, tous les fonctionnaires de toutes les administrations (fonction publique d’état, hospitalière et des collectivités territoriales). A ce rythme, il risque d’y avoir du grabuge. Car cela sera peut être pire si les professions relevant de la "délégation de service public" sont aussi concernées. Par exemple, tous les professionnels exerçant dans une association de prévention et de Réduction des Risques touchant des subventions seraient également soumis aux dépistages.
Il y a fort à parier que les 10 millions d’usagers occasionnels de cannabis seront aussi ciblés, sans doute de manière plus sournoise, notamment s’il s’agit de redresser les torts parentaux au travail ou dans l’éducation de leurs enfants. Ce projet de loi est donc discriminatoire, à l’égard des mineurs, des jeunes et des fonctionnaires. Il institue une peine "préventive" en sanctionnant durement l’usage privé de drogues sans faute professionnelle. Des traces de produits suffiront à perdre son travail, surtout pour le cannabis qui reste longtemps décelable. Il renforce le contrôle social à l’égard des fonctionnaires et des populations fragilisées. Les syndicats et les ONG doivent organiser d’urgence la lutte contre ce projet.
Laurent Appel
« Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre. » Thomas Jefferson, 3ème président des USA
Remerciements à Farid Ghehioueche, Responsable du Groupe de Travail National Drogues des Verts, pour son analyse et ses informations qui ont largement alimenté cet article.
Après la chasse aux chanvriers et aux magasins du chanvre, de nombreuses autorités cantonales poursuivent leur croisade contre le cannabis en s’attaquant aux growshops et à l’autoproduction. Des jardiniers en herbe subissent les foudres de la police, même pour quelques plantes sur le balcon et avant l’article du mois d’août dans Le Matin . Début septembre 06, dix grenadiers de la police municipale de Berne ont saisi une cinquantaine de plantes sur un balcon de la Reitschule. Cela doit représenter une à deux plantes par membre actif du centre, pas vraiment de quoi alimenter le marché noir bernois. Mais le balcon était sans doute trop visible pour y faire pousser une plante à nouveau maudite. Les élus locaux ont adopté récemment une motion pour étudier un système officiel de distribution de cannabis. En attendant, les autorités ne veulent pas d’expérience autonome trop apparente.
Source : Chanvre-Info
Chez nos voisins
En France, la justice et la police engagent une nouvelle offensive contre les graines à oiseaux, les commerces qui les diffusent et ceux qui malgré l’interdiction de faire germer les cultivent. En Hollande, la police incite les voisins de cannabiculteurs à se plaindre de nuisances pour couper les cinq plantes tolérées et amende fortement si la découverte est à peine plus importante. La sanction quasi automatique est de six mois ferme pour cent plantes et la saisie de la maison pour les récidivistes et les installations commerciales. De nombreux growshops fleurissent en Italie et vendent des graines de collection mais les carabiniers traquent les cultures et les peines sont parfois sévères.
Politique mondiale
De nombreux pays appliquent les recommandations de l’ONU qui affirme à longueur de rapports que l’augmentation de la consommation de cannabis en Europe est provoquée par l’explosion de l’autoproduction, la tolérance des growshops et la trop grande visibilité des partisans de la réforme. Cette analyse est très contestable mais elle offre une ultime opportunité de survie à tous ceux qui profitent grassement de la prohibition, financièrement et/ou politiquement.
Conséquences locales
Dans une loi cantonale en préparation, Vaud veut imposer une liste des variétés de chanvre autorisées pour la culture ornementale, toutes soit-disant inférieures à 0,3% de THC. Malgré cette valeur internationalement reconnue comme non psychotrope, les autorités voudraient contraindre les magasins à un suivi de la clientèle, en d’autres termes à ficher les acheteurs de boutures, de graines et peut-être même de matériel de jardinage. Cette loi s’inspire de la législation tessinoise, déjà copiée par Bâle-Campagne. Le Valais a un projet similaire et d’autres cantons pourraient rapidement suivre la tendance. L’objectif est clair : éradiquer le mouvement chanvrier avant les prochaines élections et la votation sur l’initiative Pro-chanvre.
Stratégie injustifiable
Certains partis bourgeois prétendent régler le problème du cannabis en le rendant invisible. Ils justifient cette politique liberticide par l’augmentation de la consommation des mineurs. Ils veulent établir un interdit soi-disant applicable, avec des amendes d’ordre pour les consommateurs et des sanctions encore plus lourdes pour la vente et la production même à petite échelle. Leur vision de la prévention s’arrête à la promotion de l’abstinence, sans trop de réduction des risques jugée incitative. Ils veulent traquer les autoproducteurs car la modeste récolte de leur jardin magique finirait fumée par des gosses de 13 ans dans la rue. Le homegrow ne serait pas une alternative aux produits coupés vendus par les maffias car chaque cultivateur finirait par dealer des variétés soi-disant génétiquement modifiées à soi-disant très fort taux de THC.
En d’autres termes, le cannabis cultivé, importé et distribué par les organisations criminelles internationales serait moins toxique pour la santé et la société que celui des autoproducteurs ou des micro-réseaux locaux. C’est possible dans une vision cynique ou ultra-libérale, c’est injustifiable dans une vision réformatrice et progressiste de notre société. La peur aveuglerait-elle tant les politiciens et les citoyens modérés qu’ils en perdent leur analyse objective pour hurler sur la caravane avec le premier chien policier venu ?
Premiers échecs
Les résultats néfastes de cette politique sont déjà visibles au Tessin. Les maffias russes ont investi le marché local avec un mauvais cannabis, cher et rare, noyé dans un océan de coke à prix discount, autour de 20 CHF pour 0,25 g, vendue par des clandestins slaves et africains. Parfaite pour aggraver le problème sanitaire, le sentiment d’insécurité et le racisme, cette nouvelle stratégie prohibitionniste n’a pas d’effets bénéfiques sur la consommation de substances, ni sur la protection de la jeunesse, de la sécurité et de la santé publique.
Vraies motivations
Elle permet aux politiciens de se vanter d’avoir solutionné le problème en le cachant sous le tapis et en se drapant dans la vertu. Certains élus ont adopté la stratégie de la peur et la théorie du déclin pour se maintenir en poste malgré la faiblesse de leur bilan politique. Une bonne propagande sur les méfaits du joint sert leurs objectifs. Les autres politiciens de toutes tendances ont peur des les critiquer par crainte d’être fustigé pour laxisme face à une « invasion », une « épidémie », un « poison qui ravage la jeunesse »... Trop peu, comme les Verts, se prononcent fermement pour une autre politique.
Amender les consommateurs, taper sur les petits revendeurs de cannabis, museler les partisans d’une autre politique, éradiquer les artisans d’une alternative raisonnable et relancer une prévention absurde, ce remède absolu est régulièrement administré depuis les années 70. C’est un poison en terme de réduction de la consommation et des nuisances socio-sanitaires du cannabis. Le mouvement chanvrier devra répondre à cette nouvelle attaque tant dans les media que sur le terrain politique, législatif et judiciaire. Les faits et les arguments ne manquent pas, il faut inlassablement les propager.