l'objectif ici n'est pas d'énumérer les méfaits de la prohibition et l'intérêt de la légalisation, j'ai déjà écrit plusieurs d'articles à ce sujet, et cela à également fait l'objet de nombreux topics sur le forum.
Ainsi, partant du postulat que la légalisation (donner un cadre légal/réglementer) du cannabis est à terme la seule issue socialement satisfaisante, je vous propose d'ouvrir un débat sur les motifs troubles de la prohibition.
En effet, j'ose croire que les élites ont assez de bon sens pour ne pas perpétuer une situation si aberrante s'ils n'en tiraient pas quelconques bénéfices.
La profonde méconnaissance du cannabis par l'opinion publique, et sa diabolisation par les mass medias, étant le terreau fertile dans lequel se développe cette situation.
Prenons pour cadre la France, puisqu'il s'agit du pays le plus répressif qui nous est culturellement et économiquement le plus proche.
L'argent du trafic de cannabis
Hypothèse n°1 : A un très haut niveau du gouvernement il y a collusion avec les trafiquants et/ou l'état du Maroc, et une partie des revenus de la drogue passent dans les poches des élites.
Hypothèse n°2 : Les rentrées d'argent que constitue l'économie souterraine forment une soupape de sécurité à la détresse sociale des habitants des banlieues. Revenus nécessaire pour éviter l'implosion du système. Le "marché du shit" est une manne appréciable pour nombre d'individu en situation précaire, les postes ne se limitant pas aux "gros bonnets" mais formant toute une hiérarchie allant des démarcheurs aux vendeurs en passant par les guetteurs, livreurs, etc.
Le contrôle des populations
Hypothèse n°3 : Dès sa naissance la prohibition a permis d'exercer un fort contrôle social sur des populations entières (initialement les immigrés mexicains aux Etats-Unis). Depuis la guerre à la drogue a toujours permis de tenir en laisse et de contraindre des groupes marginaux, et d'avoir une portée d'action sur les "milieux subversifs".
L'obreption
Hypothèse n°4 : La lutte acharnée envers les amateurs de cannabis, au même titre que les faits divers, les annonces à scandales ou encore la musique populaire, détournent des problèmes sociétaux capitaux.
Le gonflage des statistiques
Hypothèse n°5 Possession, consommation, partage et vente sont autant de moyens de doper les statistiques ministérielles. En effet, en stats toute infraction compte pour un, ainsi au final il est nettement plus facile d'arrêter un fumeur de pétards, ou d'embarquer l'usager-partageur comme un dealer, plutôt que de s'affronter aux véritables criminels, puisque ça compte pour autant.
Alors à quand un gouvernement qui prendra ses responsabilités et les mesures de santé publique qui s'imposent afin d'oeuvrer réellement pour le bien-être de ses concitoyens ?
Il est temps de réglementer cette marchandise comme une autre, et de cesser de gaspiller l'argent des contribuables pour une politique qui n'a, en plus de 50 ans, pas offert la moindre preuve de son efficacité.
Salutations Cannabiques, Vyking.
Si vous souhaitez partagez vos idées, rendez-vous sur le forum
Qui se décarcasse pour que « l’Appel du 18 Joint » soit une manifestation festive et conviviale, revendicative et politique ? C’est le CIRC qui, en cette année 2008, milite pour que « mille et un 18 joint s’épanouissent ».
Découvrez sur le nouveau site 18joint.org en textes et en images « l’Appel du 18 joint » de 1976 à 2007 et participez à l’aventure en organisant, vous aussi, un rassemblement le 18 juin 2008. Vous pouvez aussi nous aider en diffusant les flyers ou en créant les vôtres.
Suite à l‘acharnement judiciaire dont il est victime, Jean-Christophe Memery et Mille et un Jardins ont besoin de votre soutien…
La politique de « tolérance zéro » prônée par Nicolas Sarkozy, les « stages de sensibilisation sur les dangers de la Drogue » préconisés par la Midt, nous n’en voulons pas. Et pour l’exprimer haut et fort, pour que ça change, où que vous soyez, nous comptons sur vous le 18 juin 2008.
Suite à l’enquête de l’OFDT sur l’auto-production alors que le gouvernement devrait d’un jour à l’autre publier son nouveau plan pour « lutter contre la drogue, le CIRC adresse une lettre ouverte à la MILDT.
Pour en savoir plus sur tous ces sujets :
https://www.circ-asso.net/paris/news/
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Je manque de temps actuellement, les news sont ainsi en suspend (il y aura sans doute une grosse update quand je pourrais), toutefois s'il y a un évènement majeur à ne pas manquer c'est bien le 18 joint qui a son article chaque année ^^
La multinationale Monsanto, à la demande du gouvernement fédéral Étasunien, a élaboré un OGM capable de détruire les cultures de cannabis.
Source : AFP.
Ce-dernier est actuellement testé dans l'Oregon ; malgré les protestations des comités de défense pour la biodiversité. Si les tests s'avèrent concluants il pourrait également être répandu d'ici la fin de l'année dans les états du Tennessee, de Washington, de Californie et de Virginie occidentale où se situent les principales zones de production. A eux quatre ces états totalisent une production de plus de 10.000 tonnes de cannabis par an, ces cultures étant deux fois plus rentables que le maïs ou le soja.
L'OGM anti-cannabis constitue une avancée majeure dans la lutte contre les narcotraficants. En effet, les cultures de marijuana se situent de plus en plus au sein de réserves naturelles difficiles d'accès, rendant impossible l'épandage d'herbicides qui condamneraient des forêts entières.
Selon des sources proches des ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture, la France envisagerait elle aussi de se doter de cet inédit moyen de lutte dès le printemps 2010.
Edit by Vyk : Que les Outdoorculteurs se rassurent, 1er avril oblige, cette news ne provenait pas de l'AFP mais de mon cerveau THCisé.https://www.cannaweed.com/upload/server_8/2/c687cb.gif[/img]
Montrée en exemple par les partisans de la dépénalisation du cannabis, critiquée par ses opposants, l’Espagne ne correspond pas vraiment à cette étiquette. Trente ans après avoir pris la tête de la libéralisation de l’usage du cannabis, la situation y est bien plus nuancée.
Source : ASUD
En regardant ce vieux paysan de la Sierra de la Alpujarra (les montagnes de la région de Grenade en Andalousie), au visage tanné et protégé du soleil par un chapeau de paille à larges rebords, rouler sa clope d’un mélange de tabac et d’herbe locale, je ne pouvais que penser que le bougre renouait par son geste avec une pratique qu’une partie de ces ancêtres maures avaient amenée dans leurs bagages. Le cannabis figurait, en effet, en bonne place dans la pharmacopée des médecins arabes, même si l’empreinte laissée en Espagne par la culture arabe se remarque avant tout dans la langue les coutumes, la cuisine, l’architecture (surtout en Andalousie), l’artisanat, l’agriculture ou encore la musique, avec la guitare introduite par les Maures au Xe siècle. L’usage du cannabis (faut-il rappeler qu’il n’est pas interdit par le Coran, contrairement au vin et à toute boisson fermentée ?) ne persista que chez les paysans de cette région reculée qui servit de refuge à tous les musulmans et juifs qui, en 1492, refusèrent d’être expulsés ou de se convertir au catholicisme, et aux nombreux autres rebelles dont l’histoire espagnole fut toujours très friande1.
Ibiza, « sea, drugs, sex and sun »
C’est au cours des années 60, et surtout 70, qu’on retrouve la trace du cannabis. Même si la dictature du général Franco (1939-1975) l’avait bien évidemment interdit, la lutte contre les drogues était, en effet, loin d’être une priorité pour le franquisme. C’est ainsi qu’apparaissent curieusement des « zones de tolérance » dans des boîtes de Barcelone et surtout à Ibiza. Située bien à l’écart des circuits touristiques des torremolinos et autres Marbella du bronzage idiot, cette île des Baléares voit arriver les premiers babas dont les plus fortunés achètent villas et maisons à la campagne, et commerces en ville. Principalement venus d’Europe du Nord, ils lui préfèrent la douceur du climat d’Ibiza où les flics, la terrible Garde Civile, n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir. Une attitude très permissive pour la police d’un des régimes les plus répressifs d’Europe qui n’est pas un hasard. Le pouvoir savait bien ce qui se passait à Ibiza, que l’on s’y défonçait à longueur de journée au cannabis, au LSD et même à l’héro et à la coke. Mais les bureaucrates affairistes et pragmatiques désormais à la tête de l’État espagnol décident de tout miser sur le tourisme pour sortir du marasme économique où les avaient plongés les phalangistes purs et durs du national- catholicisme. Donc, pas touche aux turistas ! Même s’ils ont les tiffes longs, des fringues bizarres, une drôle de musique et des mœurs plutôt louches, ils amènent un peu de blé, des devises, et y en a besoin ! Et tant que le phénomène ne touchait que cette petite île perdue au milieu de la Méditerranée, le franquisme n’avait pas trop peur d’une contamination de sa jeunesse. Ibiza a certainement un peu joué le rôle de vitrine de la tolérance volontiers affichée par le franquisme à la fin de son règne, alors qu’il continuait à foutre en taule tous les opposants et condamnait à mort ceux qui osaient prendre les armes contre lui2. Ibiza, à cette époque, c’était « sea, drugs, sex and sun », comme dans More de Barbet Schroeder, avec super zizique des Pink Floyd. Malgré ses nombreux clichés sur la drogue (notamment le bel et innocent jeune allemand suivant par amour une belle blonde fatale dans « l’enfer de la défonce »), ce film donne une assez bonne idée de l’ambiance sur l’île à l’époque. Le cannabis gagne alors rapidement des adeptes chez les Espagnols, en raison de la proximité d’Ibiza, mais surtout de celle du Maroc qui jouera tout de suite un très grand rôle dans le développement de sa consommation en Espagne. Bon nombre de jeunes espagnols allaient, par ailleurs, faire leur service militaire (deux ans durant le franquisme, un an après la fin de la dictature) à Ceuta ou a Melilla où tous les trou- fions – légionnaires compris – fumaient la grifa (identique au kif, mélange de tabac et de beuh locale). Revenus à la vie civile les jeunes consommateurs prendront l’habitude de descendre au Maroc pour acheter du shit. C’est le début de ce qui recevra rapidement le nom de « Bajando al moro »3, « Descendre chez les arabes », ce qui n’a rien à voir avec les ratonnades !
La Movida, l’explosion des sens
Bien que la transition politique espagnole devînt par la suite un modèle pour passer en douceur de la dictature à la démocratie, elle commença dans la douleur : grosses manifs suivies d’une répression policière musclée, attentats fachos sanglants4 avec, en toile de fond, un terrorisme basque qui redoublait de violence, coup d’État tragico-comique du lieutenant colonel tejero qui heureusement foira piteusement… C’est toute la société qui demandait une liberté qui lui avait été refusée pendant quarante longues années. Elle la voulait tout de suite et sans aucun frein. Et ce fut le délire. Une boulimie de tout ce qui avait été interdit. Aux premières loges : le sexe, avec une fringale de liberté, en particulier pour les femmes et les gays, qui fait éclater la morale religieuse franquiste. Le ciné avec le mouvement « el destape » (tout montrer) et sa cohorte de films érotico-ringards made in Spain est à cet égard révélateur. C’est aussi la prostitution qui apparaît au grand jour. Les lois sur le divorce, la contraception et enfin l’avortement suivent tant bien que mal.
Mais c’est surtout la nouvelle attitude hyper permissive à l’égard des drogues qui fait la différence. L’exemple vient même d’en haut ! Il fallait entendre le premier maire élu de Madrid, le très aimé Enrique tierno Galvan, un vieux socialiste, prof de fac interdit d’enseigner sous Franco, lancer dans un de ses discours : « Colocarse y al loro ! », « Se défoncer et faire gaffe! » Un bouillonnement complètement fou, qui partit dans toutes les directions, une véritable explosion des sens, réellement démocratique et multidisciplinaire qui déboucha, principalement à Madrid, sur un mouvement constitué d’atomes libres, regroupant toutes les facettes artistiques (musique, ciné, théâtre, photo, peinture…), la fameuse Movida (« aller pécho » en argot de l’époque). Un raz-de-marée social qui traduisait une folle envie de vivre et de vivre vite5. La consommation de cannabis décolla à une vitesse vertigineuse, on pouvait voir des gens de tous les âges et de toutes les conditions tirer sur leur joint. Mais l’information sur le sujet étant inexistante et le discours antidrogue classique étant vécu comme réac, donc totalement rejeté, le cheval s’engouffra aussi dans son sillage. Profitant d’une répression très molle, le marché de drogues illégales se développa avec une force que l’appât du gain avait décuplée et l’on vit s’improviser dealer des gens qui n’avaient aucune expérience. Mais entre ceux qui tombèrent en taule en raison d’un manque total de précautions les plus élémentaires et ceux qui, en bons beaufs, flambèrent en caisses, filles et casinos cette véritable manne tombée du ciel, bien peu en profitèrent.
Un moment social exceptionnel donc, grandement aidé par l’arrivée de la gauche au pouvoir, du jamais vu en Espagne depuis 1939 ! L’arrivée de la gauche va renforcer l’explosion de liberté que la société avait déjà conquise au niveau de la rue. Et le cannabis dans tout cela ? Il continua son bonhomme de chemin. Imparable, il est vraiment rentré dans toutes les couches de la société espagnole : du prolo et même du beauf, en passant par le minet, le BCBG, et en terminant par le gars de la haute, tout le monde s’y est mis ! À tel point qu’il était monnaie courante de fumer son joint partout, à la terrasse de n’importe quel troquet, dans la rue, même devant des flics qui, ayant reçu des ordres, obéirent tant et si bien qu’ils étendirent ce laisser-faire à toutes les autres drogues. Je me souviens à la fin des années 80, des mecs sur un banc dans une rue du centre-ville de Madrid, une shooteuse dans la main, l’autre en train de serrer le garrot, s’envoyer un fixe sous le regard indifférent des passants…
Retour du bâton ou maturité ?
Depuis le début des années 90, la société espagnole a changé de position, d’abord vis-àvis des drogues dites « dures » – sida oblige – puis, lentement mais sûrement, du cannabis. Une longue mais inexorable dérive qui s’explique en premier lieu par l’arrivée au pouvoir de la droite et du Parti Populaire de José Maria Aznar en 1987, après douze ans de PS. En partie issue du franquisme, mais dont les jeunes dirigeants sont décomplexés vis-à-vis de ce passé, elle restera au pouvoir pendant huit ans, jusqu’à l’attentat de la branche Maghreb d’Al Qaeda qui fit 197 morts dans 3 trains à Madrid. Ce revirement de la société, désormais beaucoup plus dure vis-à-vis des drogues illégales, s’explique aussi par des raisons sociales. Après le raz-de-marée de défonce des années 70-80 et sa cohorte d’éléments négatifs, un sentiment de rejet commence à se développer vis-à-vis de l’héro, puis de toutes les drogues. Mais si des mesures locales sont prises sous la pression d’une certaine opinion, on ne peut en aucun cas parler d’un retour en arrière (policier, législatif…) au niveau de l’État. Notamment en raison de la diffusion et de la conso massive du cannabis dans toutes les couches de la société, à tous les âges depuis trente ans. Seules quelques mairies de grandes villes, principalement des municipalités de droite dite « centraliste » (PP à Madrid) ou « régionalistes » (PNV basque à Bilbao, CIU catalan à Barcelone)6 pondent finalement une législation tentant de freiner la consommation publique de toutes les drogues, y compris l’alcool (arrêtés municipaux infligeant des amendes si elle a lieu dans la rue). Même la très respectable association des « Mères contre la drogue » manifeste sa colère avec un argument imparable : « Déjà qu’avoir un fils ou une fille junk c’est pas de tout repos, mais en plus maintenant, on va devoir payer des amendes pour conso publique car nos enfants sont insolvables ! » Le cannabis est bien sûr touché par ces mesures locales qui, au départ, visaient principalement l’héro et la CC. Mais après avoir baissé les bras pendant des années, il n’est pas question pour la police nationale de recommencer la chasse aux fumeurs de joints (il est d’ailleurs notoire qu’hors service, un bon nombre de policiers en consomment), alors que d’autres produits autrement plus problématiques comme la CC se développent à un rythme préoccupant depuis dix ans7. Seule la police municipale, et uniquement dans les villes où ces arrêtés ont été pris, s’attaque de nouveau au cannabis mais assez mollement. Sauf chez les jeunes et aux abords des bahuts où une présence policière essaye de faire fuir les petits dealers de « bédo ». Et si l’âcre fumée est toujours présente dans les rues, dans les troquets, c’est fini : on le fume sur le trottoir. Reste que cet été, au bord de la piscine municipale de mon quartier à Madrid, les joints tournaient sans que le vigile ni les maîtres nageurs ne disent rien…
Normalisation européenne ?
Quant à l’appareil législatif et son versant répressif, même s’il a évolué depuis le franquisme en ne mettant plus l’accent que sur l’achat et la vente, il devient kafkaïen quand on sait que la possession est aussi interdite. tu peux consommer du cannabis (ou autre chose d’ailleurs), mais tu ne peux théoriquement ni le détenir, ni l’acheter, ni bien sûr le vendre légalement ! Pour être considéré comme revendeur, il faut cependant avoir plus de 50 g de shit en barrettes ou plus de 100 g en un seul paquet !! Avec moins, tu ne t’exposes au maximum qu’à une contravention. Si les lois sont assez cool, elles ont toujours gardé en théorie une approche répressive. Seule la particularité de la situation sociale qui a débouché sur une grande permissivité a donc rendu possible cette spécificité à l’espagnole. Alors que la politique de tolérance aurait dû laisser place à une totale dépénalisation, il aura malheureusement suffi d’essayer de mettre un terme à la consommation publique pour changer un peu et revenir à une certaine homogénéité européenne. Parallèlement, le mouvement en faveur de la dépénalisation en Espagne semble vouloir forcer la main au politique, en agissant sur d’autres terrains, commercial par exemple. On assiste ainsi à l’installation au grand jour d’un véritable marché de magasins vendant des articles pour consommer et cultiver le cannabis. Mais à la différence de ce qui se passe en France, ceux-ci deviennent assez vite de véritables coffee shops à l’espagnole, où le consommateur peut acheter la production du proprio dans l’arrière boutique. Internet aidant, toute une culture sur le cannabis apparaît également depuis quelques années, avec pour chef de file la revue Cañamo, le porte-parole du mouvement en faveur de la libéralisation du cannabis.
Ce dernier est peu à peu devenu un véritable groupe de pression politique dont les idées sont reprises par certains partis (Izquierda Unida…) et dont les manifs festives avec, par exemple, fumette d’un méga joint pouvant facilement être inscrit au Guiness des records par sa taille gigantesque, ont marqué l’actualité. Beaucoup de jeunes et moins jeunes cultivent du cannabis en placard ou à l’air libre, mais toutes les tentatives de forcer la main à l’État pour vendre publiquement ont pour l’instant échoué. Seul le volet thérapeutique (cultiver pour ne vendre qu’à des patients dûment répertoriés et atteints de pathologies lourdes comme le cancer, le sida ou le glaucome) semble pour l’instant bénéficier d’une certaine tolérance, car il se développe dans une aire de non droit et ne concerne que deux points de vente en Catalogne et au Pays basque. Ces expériences devraient d’ailleurs servir de révélateur sur les intentions futures du gouvernement dans ce domaine.
Conclusion
Si l’Espagne et sa permissivité sont donc complexes, il n’en reste pas moins vrai qu’à défaut d’être un exemple à suivre en raison de sa spécificité liée à une situation historique et sociale bien précises, ce pays demeure une référence dans la manière d’aborder la question des drogues, et tout particulièrement le cannabis. L’Espagne ne peut, en effet, servir d’exemple car les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu la volonté politique d’aller jusqu’au bout de leur démarche en dépénalisant totalement le cannabis, et en y incluant la possession, l’achat et la vente. Une réforme qui serait enfin en accord avec une réalité où l’usage de cannabis est devenu une pratique populaire, rendant complètement obsolètes les lois existant dans ce domaine. Mais si le courage politique a manqué, en particulier aux socialistes pères de l’actuelle situation, il aurait aussi fallu entreprendre une véritable information sur les drogues. Un travail qui n’a pas ou mal été réalisé, et il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Le gouvernement de Felipe Gonzalez a laissé passer sa chance à l’époque de la Movida. Celui de Zapatero va-t-il lui aussi manquer l’opportunité offerte par la banalisation sociale du cannabis en Espagne pour mettre enfin tout au même niveau ?
Il y a quelques mois nous vous annoncions l'ouverture du site Fleursdubien.fr
Le site à maintenant de multiples partenariats avec des growshops ce qui permet de réaliser des tests de produits mais aussi des concours.
Le premier concours a permit à deux personnes de gagner le livre "Culture en intérieur" de Jorge Cervantes.
Mais j'attire votre attention sur le deuxième concours qui est lancé, le gagnant remportera :
1 Chambre de culture Homebox Light 1m².
1 Kit Economie d’énergie 125W croissance Floramax avec réflecteur 40x47, douille E40, câble et prise.
1 ventilateur Sunon 120m3/h avec câble et prise.
1 GHE Ph testeur à gouttes.
1 GHE Cutting Board +PH sec 25g.
1 Oxy-boost 0.5L
1 Hygrozyme 0.5L
1 BioBizz Leaf coat 0.5L
AMSTERDAM (Reuters) - Des milliers d'amateurs de cannabis se sont donné rendez-vous cette semaine à Amsterdam pour participer à la 20e Cannabis Cup.
Source: Reuters.fr (24/11)
Les organisateurs disent attendre en tout environ 3.500 participants à cette compétition organisée sur sept jours dans plusieurs "coffee shops" de la ville.
Les juges paient un droit d'inscription de 200 dollars pour avoir le droit d'évaluer la puissance, le goût, l'odeur et la qualité générale de plusieurs herbes.
"Les gens devraient se rassembler en paix et fumer", estime Arjan Roskman, propriétaire de Green House Seed, dont la marijuana a remporté 31 prix à cette compétition annuelle.
"La compétition promet d'être très serrée cette année", a déclaré quant à lui "Herbal Santa", un fumeur de cannabis invétéré originaire du comté d'Orange, en Californie.
L’AFP fait état d’une étude du tribunal supérieur de l’agriculture mexicain qui montre que dans le pays, un tiers des terres cultivables est destiné à la culture de drogues, une superficie supérieure à celle destinée au maïs, aliment de base des Mexicains.
Source : Premiereigne.ch
Selon l’étude, «les plantations de drogues -(…) occupent 9 millions (d’hectares) alors que le maïs est cultivé sur 8,2 millions» d’hectares.
Indiquant que les cultures illicites sont essentiellement la marijuana et l’opium, l’agence observe qu’elles se situent dans les Etats de Chihuahua, Durango, Guerrero, Sinaloa, Nayarit, Michoacan, Oaxaca, Sonora et Jalisco. Selon une étude de l’université de San Nicolas de Hidalgo, « le prix payé aux producteurs de marijuana et d’opium est 16 fois supérieur à celui de la vanille ou des amandes », sachant par ailleurs que les cartels de la drogue obligent beaucoup de paysans à prêter leurs terres ou à cultiver eux même la drogue en échange de 26 000 euros par hectare et 20 euros par jour de travail (contre 800 euros par hectare et 3,6 euros par jour de travail pour un producteur de maïs).
L’agence précise que selon le procureur général de la République, les autorités n’arrivent à éradiquer que 0,5% des cultures de drogue.
C'était annoncé par le projet de loi sur la délinquance et Etienne Apaire, nouveau chef de la Mildt, la fait : des stages de prévention pouvant coûter jusquà 450 euros seront imposés aux contrevenants à la législation sur les stupéfiants.
Que trouvera-t-on dans ces stages ? Par qui seront-ils menés ? Quelles associations cela financera-t-il ? Etienne Apaire ne le dit pas. Il
signale juste une disposition susceptible de désencombrer les palais de justice (comme quoi des affaires inopportunes encombrent la justice) et
de prétendre faire ici ce qu'on na pas su faire ailleurs : prévenir, informer.
La cerise sur la gâteau cest le financement de cette mesure. On sait que la Mildt jongle avec quelques rabais de budget Le financement sera
donc assuré par lusager lui-même qui, en plus de son temps, devra payer ces stages estimés à 450 euros. De ce côté là rien de nouveau : l'usager
est toujours la première victime des politiques mises en oeuvre.
L'injustice fatale de cette mesure c'est que, quand ce ne seront pas des parents qui payeront, ce seront des usagers dont certains gagnent quelques fois moins que 450 euros.
Pour les usagers adultes et actifs ce sera la double peine car il faudra en plus expliquer cette absence à leur employeur et abandonner plusieurs
jours de salaire.
Pour le CIRC cette mesure semble inadéquate pour résorber la consommation de cannabis en France et elle ressemble aux trop nombreux effets d'annonce stériles qui priment sur la question des usages de
drogues.
Le CIRC reconnaît qu'il est urgent de mettre en place une législation basée sur la légalité des usagers de drogues et la recherche d'une
légitimité du discours de la prévention afin de le rendre enfin efficace. Légaliser c'est se donner les moyens de prévenir et d'informer les usagers et de contrôler les produits et leur bénéfices.
La nomination du nouveau président de la MILDT n’augure rien qui vaille dans la politique menée à l’avenir en termes de réduction des risques et de soutien aux usagerEs de drogues.
Source : Act Up Paris
Etienne Apaire a été nommé à la présidence de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) en remplacement de Didier Jayle, « appelé à d’autres fonctions ».
La MILDT est notamment en charge des programmes de réduction des risques liés à l’usage de drogues et de la politique de lutte contre le sida en direction des usagerEs de drogues.
Act Up-Paris exprime aujourd’hui la plus vive inquiétude quant à la poursuite de ces missions, désormais sous la direction d’un partisan du tout répressif et de la pseudo - « tolérance zéro ».
Conseiller pour les affaires pénales au cabinet du Garde des Sceaux de juin 2005 à avril 2007, Etienne Apaire a également été, de juin 2002 à octobre 2004, conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Il a donc été l’un des principaux artisans des projets de loi sur la sécurité intérieure de ces dernières années, qui ont notamment instauré une chasse aux prostituéEs, aux conséquences sanitaires désastreuses.
En avril 2003, Etienne Apaire explique que l’objectif du ministère de l’Intérieur est « d’élaborer concrètement une nouvelle loi » car celle de 1970 était « surtout destinée à des toxicomanes en particulier usagers d’héroïne ». Face à des d’usagErEs, qui sont selon ses dires, « de plus en plus nombreux et non dépendants (fumeurs de cannabis, consommateurs d’ecstasy) », il souhaite une réponse à base de « sanctions plus pédagogiques » et de « procédures allégées ». Avertissant « notre but est avant tout de limiter l’usage des drogues, d’en faire comprendre les dangers et surtout pas d’en être gestionnaire », il annonce « nous souhaitons que les pouvoirs publics ne financent plus le testing. Les subventions accordées en ce sens aux associations pourraient donc être supprimées ». [1]
Cette nomination d’un magistrat manifestement réactionnaire, qui semble tout ignorer des enjeux sanitaires d’une politique des drogues, n’augure rien qui vaille dans la politique menée à l’avenir en termes de réduction des risques et de soutien aux usagerEs de drogues.
Dès maintenant, Etienne Apaire doit rendre des comptes à ceux et celles pour qui la santé et la vie des personnes valent plus que la démagogie sécuritaire.
Santé Magazine, se penche sur les consultations pour arrêter le cannabis. Le journal qui constate qu’à 17 ans plus de 10% des jeunes fument régulièrement du cannabis et que certains deviennent dépendants, explique que pour les aider ainsi que leurs parents, des «consultations cannabis» leur sont ouvertes.
Source : Premiereligne.ch
Indiquant que très souvent ce sont les parents, notamment la mère, qui poussent en premier la porte de ces consultations, parce qu’ils sont inquiets et viennent demander conseil, le magazine rapporte que beaucoup de parents ont du mal à aborder le sujet avec leurs enfants qu’ils enjoignent « maladroitement » «d’aller se faire soigner» se heurtant ainsi fréquemment à «un mur». Affirmant qu’un psychologue peut aider à trouver une meilleure méthode d’approche, le mensuel signale que depuis deux ans 280 « consultations de diagnostic de situation » ont été ouvertes afin de recevoir parents et enfants et d’évaluer la consommation de cannabis ainsi que son retentissement sur la vie quotidienne.
D’après Santé Magazine, 15 à 20% des consommateurs seraient dans une situation problématique. Laetitia Bouche - Florin, psychologue à la Maison des adolescents de l’hôpital Avicenne de Bobigny, ne se dit pas trop inquiète pour les adolescent qui fument occasionnellement, mais elle assure « nous sommes beaucoup plus inquiets pour ceux qui consomment à outrance jusqu’à se rendre malades, et de manière répétée. Ceux qui ont besoin de «se défoncer» pour faire la fête, de même que ceux qui fument seuls, dès le matin ou pour s’endormir le soir. Pour eux le cannabis a une visée anxiolytique et certains sont clairement dépendants».
Le journal qui évoque le plan, incluant l’ado et sa famille, mis en place pour arrêter la consommation, précise qu’aux plus dépendants on propose de noter les moments où l’envie de consommer est la plus forte afin d’élaborer « des stratégies alternatives» comme «éviter de voir un ami avec qui on a l’habitude de fumer». D’après le mensuel, «dans l’idéal une sorte d’alliance se constitue autour du jeune», les parents prenant contact avec l’infirmière scolaire voire les professeurs pour les informer de la situation.
Un tout nouveau site spécialisé dans la culture hors-sol vient de voir le jour : https://www.fleursdubien.fr.
C'est un site Français d'informations et d'actualités sur l'hydroponie et la culture en intérieur.
Afin qu'il n'y est pas d'équivoque, je précise bien qu'il s'agit d'un site non-cannabique ! Cela reste toutefois un excellent site web !
Fleurs du Bien contient de nombreux guides concernant le fonctionnement de l'hydroponie, les différents systèmes hydroponiques, les substrats, les engrais, etc.
De plus, en partenariat avec des growshops, des fabricants de matériels ou d'engrais, des tests culture seront publiés.
Fleurs du Bien c'est aussi un forum pour partager ses projets, ses expériences et sa passion pour la jardinage moderne sous climat contrôlé.
Je vous souhaite à tous un agréable surf sur FleursduBien.fr.
La France est l'un des moutons noirs du pétard en Europe. Non contente d'être l'un des pays les plus répressifs de l'Union, elle est également l'un de ceux où l'on fume le plus. Les chiffres sont sans appel: 22% des jeunes Français auraient consommé du cannabis au cours du dernier mois –record européen– contre 1% en Suède.
Source : Rue89.com
Au total, "la France figure parmi les pays les plus consommateurs en Europe tant chez les jeunes adultes que les adolescents", conclue le rapport "Cannabis, données essentielles" publié mardi par l'Office français des drogues et toxicomanies (OFDT) et qui dresse un bilan très complet du phénomène en France.
En 2005, près de 4 millions de nos compatriotes avaient ainsi expérimenté cette drogue et plus d'un demi-million en consommaient même tous les jours. Pour achever ce premier tableau statistique, la part des consommateurs réguliers (dix fois par mois) est en hausse: entre 2000 et 2005, elle est passée de 3,8 à 5,9%. Ainsi, "depuis 2000, l’usage régulier de cannabis se trouve à un niveau très proche de l’usage régulier d'alcool".
Ces chiffres sont connus, d'autres le sont moins. Ainsi, par exemple, le nombre de consommateurs recourant à l’autoculture, qui pourrait être estimé à 200 000. Ou encore la chute du prix moyen du gramme, qui se situe aujourd’hui autour de 4€, soit une baisse de 30% en dix ans. Au total, le chiffre d’affaires annuel issu de la vente de cannabis serait évalué en France à 832 millions d’euros (on appréciera la surprenante précision du chiffre...).
Côté idées reçues, le rapport nous apprend que "les cadres s’avèrent plus souvent consommateurs réguliers que les ouvriers". Ou encore que "les étudiants du supérieur ne sont pas plus souvent consommateurs de cannabis que les actifs occupés du même âge". Point de vue santé, le constat serait presque rassurant: "Dans l’ensemble et de façon qualitative, le cannabis fumé se comporte comme le tabac fumé. Les mêmes effets sont retrouvés, en termes de cancer, maladies cardio-cérébro-vasculaires ou respiratoires, avec le même impact aussi sur le risque de maladies infectieuses et sur la vie reproductive."
Côté répression, chaque année, 90000 personnes sont interpellées pour usage de cannabis (contre 12000 il y a vingt ans) et la répression coûte à l'Etat plus de 500 millions par an, soit 0,4% du PIB. En 2005, cette somme avait, entre autres, permis de saisir 83 tonnes de résine et 3 tonnes d'herbe. Mais pour quels résultats? C'est la question que se garde bien de poser l'OFDT.
Les prix baissent et la consommation n'a cessé de croître depuis l'adoption de l'arsenal législatif français, la fameuse loi de 1970. Elle est pourtant l'une des plus répressives d'Europe, ce que n'évoque pas le rapport de l'OFDT. Ainsi, des pays de l'Union à 25, la France compte parmi les cinq seuls à rendre la simple consommation de cannabis passible d'une peine de prison (lire le rapport de l’OFDT).
Et alors que les Pays-Bas sont régulièrement pointés du doigt pour laxisme en la matière, les jeunes Néerlandais fument en moyenne beaucoup mois que leurs homologues français. Que les prohibitionnistes se rassurent toutefois, avec des lois également assez souples en matière de cannabis, le Royaume-Uni connaît, lui, des taux de consommation comparables à la France, alors que la Suède, très répressive, figure en queue de peloton des fumeurs de pétards.
De là à en déduire que les politiques publiques ne changent pas grand chose en la matière, il n'y a qu'un pas. Qu'a franchi, dans les années 80, le docteur John Marks, pionnier britannique des programmes de distribution d'héroïne et de cocaïne. Il expliquait ainsi:
"La dépendance se structure sur un cycle d'une durée moyenne de dix ans. Puisque les toxicomanes se défont de leur toxicomanie en dépit des docteurs et des policiers et non grâce à eux, la meilleure intervention possible consiste à les maintenir en bonne santé, non délinquants et vivants, jusqu'à ce qu'ils s'en défassent au terme de ce cycle. Ce qui ne veut pas dire que pendant les dix années de maintenance il faille renoncer à persuader les patients de laisser tomber leur usage de drogues."
Les 90000 usagers simples de cannabis arrêtés chaque années apprécieront.
C'est la "bible" du cannabis. Diffusé à compter de mardi 10 juillet, l'ouvrage Cannabis, données essentielles constitue la première monographie réalisée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur la substance illicite la plus répandue en France.
Source : Le Monde
Tous les résultats des études, enquêtes et données épidémiologiques, scientifiques ou sociologiques les plus récentes, et parfois inédites, sont ici synthétisés pour livrer un tableau au plus proche de la réalité du cannabis sur le territoire. On le sait, le "joint" s'est largement banalisé. Il compte près de quatre millions de consommateurs, dont 1,2 million d'usagers réguliers et 550 000 usagers quotidiens.
Ces chiffres placent la France parmi les pays les plus consommateurs en Europe, aux côtés de la République tchèque, de l'Espagne et du Royaume-Uni. Chez les jeunes, toutes catégories sociales confondues, l'expérimentation du cannabis est devenue un "modèle dominant", souligne Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT. Depuis 2000, son usage régulier atteint presque le même niveau que celui de l'alcool. En 2005, 49,5 % des jeunes âgés de 17 ans ont déclaré avoir déjà pris du cannabis au cours de leur vie, 27,9 % au cours des trente derniers jours, 10,8 % de façon régulière et 5,2 % quotidiennement.
En hausse très nette depuis le début des années 1990, l'expérimentation est également devenue plus précoce. C'est en moyenne vers 15 ans qu'on fume son premier joint. Ensuite, l'usage du cannabis est davantage lié à "l'intensité de la sociabilité et des contacts amicaux" qu'au milieu social ou au parcours scolaire. Ainsi, l'usager de cannabis est d'abord un "fêtard". Plus le nombre de sorties - au café, dans les pubs ou chez des amis - est fréquent, plus la consommation augmente.
Si l'expérimentation du cannabis n'a cessé de se répandre, le mouvement semble néanmoins se stabiliser depuis 2002. En revanche, la part de consommateurs réguliers (au moins dix fois par mois) parmi les 15-34 ans est passée de 3,8 % en 2000 à 5,9 % en 2005 et apparaît en lien direct avec la situation scolaire ou professionnelle. Schématiquement, l'usage "festif" se retrouve davantage parmi les jeunes issus de milieux favorisés ayant un bon niveau scolaire. En revanche, on rencontre plus souvent l'usager régulier chez les jeunes en difficulté ou en échec scolaire et les chômeurs. "Un meilleur niveau d'instruction autorise l'expérimentation et ne freine pas l'usager mais "protégerait" du basculement vers une consommation régulière et un usage problématique", notent les spécialistes.
Ce tableau cache quelques surprises. Ainsi, les cadres s'avèrent plus souvent des consommateurs réguliers que les ouvriers. Quant aux étudiants de l'enseignement supérieur, ils ne sont pas plus "accros" que les actifs de leur âge. "Le cannabis est une réalité complexe. Des jeunes parviennent à gérer leur consommation et à en sortir, tandis que chez d'autres ce produit ne fait que renforcer leurs difficultés", explique M. Costes.
Pour s'approvisionner, les usagers ont recours au don (58,7 %), à l'achat auprès de proches ou de dealers (36,8 %) et à l'autoculture (5 %), en plein développement, y compris dans les zones urbaines. Environ 200 000 personnes sont passées à l'autoproduction, ce chiffre étant considéré comme une "fourchette basse". Toujours plus répandu, le cannabis est aussi de moins en moins cher. Le prix moyen d'un gramme de résine a baissé de 30 % en dix ans, pour atteindre actuellement environ 4 euros.
Quant au gramme d'herbe, il coûte 5 euros et des poussières de centimes, contre 10 euros en 1996. Selon une étude qualitative réalisée auprès d'usagers réguliers, le budget mensuel consacré à l'achat du cannabis en 2006 se situe entre 80 et 150 euros, sans compter l'achat du tabac.
Au total, le chiffre d'affaires annuel que représente la vente de cannabis en France est estimé, sur la base de données déclaratives, à 832 millions d'euros (dont la part la plus importante est attribuable aux 15-24 ans). On considère que le chiffre d'affaires du tabac atteint 13,7 milliards d'euros TTC (14,2 milliards pour l'alcool). En prenant en compte l'ensemble des dépenses supportées par la collectivité (traitements, répression, prévention, etc.), le coût social du cannabis peut être estimé à 919 millions d'euros (dont seulement 36,5 millions au titre de la prévention, contre 523, 5 millions pour la répression), soit 0,06 % du PIB, ou encore un peu plus de 15 euros par habitant. Comparativement, le coût social de l'alcool et celui du tabac s'élevaient respectivement, en 2003, à 2,37 % et 3,05 % du PIB, soit 599 et 772 euros par habitant.
Cancers, maladies respiratoires, troubles psychiatriques : les méfaits du cannabis sur la santé peuvent être multiples "sans que les études explicitent toujours à quels niveaux de consommation ces risques sont susceptibles d'apparaître", souligne l'OFDT. Les risques de mort violente sont essentiellement liés aux accidents de la circulation. Le nombre annuel de victimes directement lié à une conduite sous l'emprise du cannabis serait d'environ 230, sur la base d'un total de 6 000 morts sur les routes.
1. Avoir moins de coffee-shops diminuera la consommation de cannabis
Faux. Aux Pays-Bas, le seul pays occidental où le cannabis est vendu « légalement » dans les coffee-shops, 13 % des jeunes consomment du cannabis. Dans les pays où la consommation de cannabis est sévèrement punie, davantage de jeunes consomment cette substance : Belgique, Irlande, États-Unis (17 %), Royaume-Uni (20 %), France (22 %).
Source : Site internet de la ville de Maastricht
2. Une personne qui consomme du cannabis court davantage de risques de passer aux drogues dures (« tremplin »)
En soi, cette affirmation est vraie : un consommateur de whisky a commencé par de la bière, et il n’est pas passé directement de la limonade aux boissons fortes. C’est pour cela qu’il est important de ne jamais franchir le premier pas, et les Pays-Bas ont plutôt bien réussi dans ce genre de mesures : à peine 12 % de l’ensemble de la population ont consommé au moins une fois du cannabis. Aux États-Unis ce taux est de 28 %, et en Australie de 40 %. Il en résulte que les Pays-Bas connaissent peu d’utilisateurs de drogues dures, et peu de morts dus aux drogues.
3. Les coffee-shops poussent à l’achat de drogues dures
Faux. Au contraire, les coffee-shops permettent une nette distinction entre drogues douces et drogues dures. Le consommateur de cannabis recherche volontiers un endroit sûr, légal et convivial, et ne se dirige pas volontiers vers le monde dur, illégal et criminel des drogues dures.
Dans les pays où le cannabis et la cocaïne, le haschisch et l’héroïne sont également illégaux, le consommateur de cannabis est dès le départ livré aux dealers criminels. Il se trouve déjà dans ce monde sinistre, et le passage aux drogues dures s’opère facilement.
Comme le prouvent les chiffres, 3 habitants sur 1 000 de la tranche d’âge 15-64 ans sont dépendants des drogues dures aux Pays-Bas. Au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Italie, au Portugal et au Danemark, le taux oscille entre 7 et 10 par 1 000 habitants. En ce qui concerne la morbidité, on relève aux Pays-Bas 1 décès dû aux drogues par 100 000 habitants, en Allemagne, Suède et Finlande entre 1 et 2 par 100 000 habitants, au Danemark 5 et en Norvège 8.
4. Les coffee-shops provoquent des nuisances
Ce n’est pas obligatoirement le cas. Les tenanciers de coffee-shops ont tout intérêt à ce que le calme et la sécurité règnent, faute de quoi ils risquent de perdre une licence très lucrative, et le fumeur de cannabis n’a pas la réputation d’être un fauteur de troubles. Il y a certes beaucoup de nuisances à Maastricht, mais cela est dû au grand nombre de narcotouristes. Chaque année, 1,5 million d’étrangers viennent à Maastricht pour le cannabis, un nombre qui suffit à lui seul à provoquer des nuisances.
Il va de soi qu’il est possible de conclure des accords avec des tenanciers de coffee-shops de bonne foi à propos de ces nuisances : les pouvoirs publics peuvent tenter de les déplacer pour les installer aux abords de la ville. Ces tenanciers coopèrent avec ce projet car ils veulent continuer à faire des affaires en toute tranquillité. Des accords de ce type ne sont pas possibles avec des tenanciers de coffee-shops clandestins.
5. La culture du cannabis est par définition entre les mains de criminels
Cela n’est pas nécessairement le cas bien entendu, on peut également prévoir que des tenanciers de coffee-shops de bonne foi soient approvisionnés par des cultivateurs de bonne foi et des distributeurs de bonne foi.
Les Pays-Bas ont toutefois choisi de laisser la culture et le commerce aux mains du crime organisé. En effet, un coffee-shop peut vendre du cannabis, un client peut le consommer, mais personne ne peut le cultiver ni le distribuer. Et puisqu’il faut bien le produire, des criminels (et des cultivateurs clandestins à domicile) s’en chargent. Et c’est ainsi que chaque année, rien qu’à Maastricht, des criminels parviennent à gagner environ 50 millions d’euros.
Cela va bien au-delà des objectifs de la politique de tolérance : politique très favorable à la mafia, mais déstabilisante pour les citoyens de Maastricht, Tilburg, Rotterdam ou Amsterdam.
6. On peut éliminer cette criminalité en éliminant la culture et le commerce du cannabis
Cela ne marchera jamais. Comme nous l’avons vu plus haut, la régulation de la vente et de la consommation présente de grands avantages par rapport à la fermeture des coffee-shops. Mais il convient également de réguler l’approvisionnement, faute de quoi on continue à alimenter la criminalité. En effet, si l’on continue à autoriser la vente, il faut bien que le cannabis vienne de quelque part. Si on autorise un boulanger à vendre du pain, il faut bien qu’il puisse y mettre de la farine.
Et tant que l’on tolère des boulangers, il faut bien qu’il y ait des céréaliers et des meuniers. Cela vaut également pour les coffee-shops : toute culture que l’on ferme en amène une nouvelle. et si l’on parvient avec beaucoup de violence à les éradiquer de la ville de Maastricht, elles refleuriront aux alentours, selon le principe des vases communicants.
On peut bien entendu choisir de fermer les boulangeries (coffee-shops), ce qui serait au moins cohérent. Si le gouvernement néerlandais ne souhaite pas réglementer les approvisionnements, Maastricht sera dans l’obligation de choisir une stricte politique d’assainissement de la ville. Mais il en ira de même avec les coffee-shops et les cultures que ce ne serait le cas avec les boulangeries et les céréaliers : ils referont illégalement surface ailleurs, en dehors de Maastricht. Car qu’il s’agisse du pain ou du cannabis la demande reste forte, et comme nous l’avons vu au point 1, les pays sans coffee-shops connaissent même une consommation plus élevée qu’aux Pays-Bas.
C’est la raison pour laquelle Maastricht avance une proposition visant simultanément d’une part à réguler de manière très stricte la culture et le commerce, et d’autre part à déplacer les coffee-shops vers des sites où ils ne provoqueront pas de nuisances. Une politique de ce type ne peut fonctionner que dans une totale cohérence.
Nous sommes en faveur de cette approche car elle mène à une diminution de la consommation de cannabis, à une baisse de la consommation des drogues dures, à moins de nuisances et à moins de criminalité. L’alternative consiste à mener une guerre sans merci contre la drogue, à assainir la ville, mais cela aboutira à la poursuite illégale des activités liées à la drogue en dehors de Maastricht.
7. La régulation de la culture et du commerce favorisera le narcotourisme
Cela n’a pas de sens. Les étrangers se rendent dans les coffee-shops parce qu’on peut y acheter du cannabis (5 grammes par personne au maximum) sans se faire arrêter. Ils se moquent éperdument de la manière dont le cannabis parvient au coffee-shop.
8. La révélation des approvisionnements est juridiquement impossible
La régulation actuelle des activités (la vente de cannabis à des particuliers selon des conditions très strictes et sous un contrôle également strict) est elle aussi juridiquement impossible. En effet, la loi néerlandaise sur les stupéfiants (« Opiumwet ») interdit totalement la possession de cannabis. Le ministre de la Justice donne toutefois une injonction au Ministère public : absence de poursuite pour une possession à titre individuel inférieure à 5 grammes, ainsi que pour un stock de moins de 500 grammes dans les coffee-shops.
Une approche similaire pourrait être imaginée pour réguler les approvisionnements. Il n’est pas possible de légaliser cet aspect, et nous ne le voulons d’ailleurs pas, mais nous souhaitons néanmoins pouvoir le réguler.
9. La régulation des approvisionnements rencontre des objections au niveau de l’Europe
M. Frattini, commissaire européen en charge entre autres des affaires de drogue, déclarait en mai dans le Volkskrant : Les Pays-Bas doivent décider pour eux-mêmes, il s’agit d’une question nationale tant que cela ne nuit pas aux pays voisins. Les pays voisins subissent précisément MAINTENANT des nuisances suite à la politique plus sévère des Pays-Bas vis-à-vis des cultures. Et ils s’en plaignent à bon droit : cette politique plus ferme fait fuir la production totalement vers la Belgique et l’Allemagne. Récemment, beaucoup de plantations ont été fermées mais sont réapparues ailleurs par la suite. En effet, ce marché ne faiblit pas, comme nous l’avons vu plus haut, et il faut donc que le cannabis soit produit quelque part.
10. M. Leers, maire de Maastricht, est en faveur de la consommation de cannabis
Cette affirmation est réellement fantaisiste. M. Leers, le maire de Maastricht, n’a rien à voir avec le monde du cannabis, n’en a jamais consommé, et espère que les jeunes n’y toucheront jamais. Maastricht a opté pour une politique de prévention vis-à-vis des jeunes, les Pays-Bas ont démontré leur succès en la matière, et Maastricht appuie cette approche.
Le problème est que les objections morales du maire à l’encontre du cannabis ne peuvent pas être résolues par des discours moralisateurs.
Si l’on opte pour ce type de discours, il faut fermer les coffee-shops, ce qui signifie : davantage de jeunes consommant du cannabis, davantage de passages aux drogues dures, et une criminalité renforcée.
11. La régulation de la culture et du commerce n’a pas de sens. La criminalité continue à exister.
Nous consacrons actuellement un tiers des forces de police à combattre quelque chose qui ne peut pas être combattu parce que nous lui avons donné une place dans notre société : la culture du cannabis. Toute culture que nous détruisons réapparaît à un autre endroit. Le problème pourrait être résolu en majeure partie si nous enlevons l’approvisionnement des établissements légaux des mains de la mafia pour le confier à des cultivateurs de bonne foi. Nous pourrions alors affecter les forces de police à combattre ce qui reste de criminalité, ce qui serait beaucoup plus efficace.
12. La régulation de la culture et du commerce fera monter les prix, ce qui rendra le cannabis illégal plus attrayant
C’est peu probable. Les prix baisseront parce qu’il ne sera plus nécessaire de payer des primes de risque. Mais ils augmenteront en partie parce que le cultivateur légal devra également payer un impôt légal et des cotisations salariales. Selon les tenanciers des coffee-shops, ces deux effets s’annuleront. La comparaison que les ministres néerlandais font parfois avec le cannabis médicinal (culture de marijuana légale et très limitée pour des patients souffrant par exemple de rhumatismes) n’est pas très adéquate car il s’agit en l’occurrence de quantités beaucoup plus faibles et que chaque petite culture est encadrée et contrôlée par tout un panel de sommités médicales.
13. Pour le cannabis régulé, le taux de THC sera plus faible, et les consommateurs les plus « durs » continueront à rechercher l’illégalité
Le taux de THC (ce qui équivaut pour le cannabis au « taux d’alcool ») est actuellement déjà en baisse après avoir été en augmentation pendant des années. Les consommateurs veulent des drogues DOUCES et rejettent l’offre de cannabis « dur » qui a provisoirement été présent sur le marché. Ils n’en veulent pas. C’est un peu comparable au bistro, où l’on boit davantage de bière que de whisky : la régulation se fait par le marché.
Hypocrite ?
Yearly dead-rates in the Netherlands as a result of:
La politique néerlandaise en la matière est bonne pour la santé publique, car elle aboutit à un nombre relativement faible de consommateurs de cannabis et à des passages limités aux drogues dures. Cette politique a un aspect négatif pour l’ensemble de la société car la production et le commerce sont laissés aux mains du crime organisé.
Cet aspect peut être combattu en régulant par des conditions très strictes non seulement la vente et la consommation, mais également la culture et la distribution.
Au niveau local, et surtout dans les villes frontières, il faut aussi tenir compte d’un autre aspect : les nuisances causées par l’afflux de narcotouristes étrangers. La solution que l’on peut envisager en l’occurrence est de déplacer les coffee-shops vers des endroits facilement accessibles par les étrangers et faiblement peuplés.
En l’espèce, la coopération des communes voisines est souvent nécessaire étant donné qu’elles n’ont pas de coffee-shops (ceux-ci se situent surtout dans la commune centrale, à savoir Maastricht) et qu’elles ne manifestent pas un enthousiasme particulier pour en avoir.
Cela est compréhensible, mais l’alternative est encore moins attrayante :
1. Si les communes voisines ne coopèrent pas, la ville de Maastricht devra réduire le nombre de coffee-shops soit le nombre nécessaire pour pourvoir aux besoins de sa propre population. La demande ne faiblira pas, et le marché se déplacera donc vers les communes des alentours.
2. Si le gouvernement à La Haye n’apporte pas sa contribution à la régulation des approvisionnements (culture et commerce), la ville de Maastricht devra chercher à rétablir l’équilibre (les conséquences pour la politique en la matière) d’une autre manière. Et cela ne pourra se faire que par la fermeture de tous les coffee-shops. Si l’on ne peut pas réguler la façon dont ce marché s’approvisionne, il faudra à terme cesser de tolérer la vente et la consommation.
Les nuisances pour les communes voisines ne feront que croître, car c’est et cela restera une illusion de croire que les besoins en cannabis diminueront.
Mais les véritables victimes seront surtout les jeunes. Ils devront acheter leurs cannabis auprès de criminels endurcis qui n’auront de cesse de les attirer vers les drogues dures. C’est le cas en France, en Angleterre, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays occidentaux ; des pays où la consommation tant de cannabis que de drogues dures est beaucoup plus élevée qu’aux Pays-Bas.
La meilleure solution pour les consommateurs de cannabis et les autres citoyens est une stricte régulation tant des approvisionnements que de la vente et de la consommation, avec une politique adéquate de répartition des établissements.
Mais comme nous venons de le démontrer, il s’agit d’un ensemble : la politique en la matière doit porter simultanément tant sur les approvisionnements que la vente et la consommation, ainsi que sur la répartition des coffee-shops. Si tel n’est pas le cas, nous en revenons au modèle européen standard, avec davantage de consommateurs, davantage de passages aux drogues dures, plus de criminalité et davantage de dégâts sociaux.
Le célèbre criminologue du FBI Joseph McNamara, et George Shultz, secrétaire d’état du gouvernement Reagan, ont abouti dans un courrier célèbre de 1998 à une conclusion assez remarquable par rapport à leurs positions habituelles. Mais il s’agit d’une conclusion que nous connaissons depuis longtemps si nous avons le courage d’aborder la problématique des drogues d’un point de vue rationnel et non moral. Ils écrivaient dans ce courrier adressé à Kofi Annan et signé aussi par Dries van Agt, ancien premier ministre néerlandais : « We believe that the global war on drugs is now causing more harm than drug abuse itself. » (« Nous estimons que la lutte totale contre la drogue cause aujourd’hui davantage de dégâts que la consommation de drogue en tant que telle »).
Chanvre. Enquête sociologique chez ceux qui rêvent d’autosubsistance et de fumette bio.
Un début d’été aussi frisquet, c’est catastrophique pour toutes les cultures, légales ou pas. Une pensée pour les cannabiculteurs. Eux qui bichonnent leurs plantations depuis la graine qui va germer en février jusqu’à la récolte à l’automne, ont peu de chance, cette année, de parvenir à déguster leur production. « C’est une année pourrie », lâche l’un d’eux, écœuré.
Source : Libération
Loin de vouloir faire l’apologie de la culture du cannabis, il faut reconnaître à ceux qui se lancent dans cette entreprise une certaine forme de courage. Pas dans la version culture intensive qui va rapporter beaucoup d’argent. Non, notre compassion va aux cannabiculteurs amateurs, ces fumeurs de joints bio qui rêvent simplement d’autosubsistance et plantent sur leur balcon, dans leur jardin ou dans leur penderie.
Des cultivateurs atypiques qu’un doctorant en sociologie rattaché à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS), Julien Lefour, a choisi d’étudier (1). Le chercheur travaillait à sa thèse sur les « sociabilités festives », très empreintes d’alcool, quand il s’est aperçu que les jeunes qu’il suivaient ne faisaient pas que boire : un sous-groupe fumait sa propre production. Claude Fischler, son directeur de thèse et spécialiste de l’alimentation, l’a encouragé à creuser le terreau des cannabiculteurs amateurs constatant qu’ «ils parlaient de leur production comme d’autres dissertent sur les vins».
Tendance «do it yourself»
Une affaire de goût, en somme. A la nuance près que les cultivateurs de cannabis sont tenus au secret. Inviter des amis à déguster sa fabrication n’est effectivement envisageable qu’entre initiés, comme le confirment nos observations. Cultiver son chanvre à soi, c’est affronter les risques de délation du voisinage, comme les grincements de ses proches.
Clandestinité oblige, difficile d’évaluer le nombre de cannabiculteurs : entre 10 000et 20 000 peut-être (sur 850 000 fumeurs réguliers). Ils ont en commun de fumer depuis quelques années, et de s’être lassés de devoir s’approvisionner auprès de gens peu fréquentables, ou de consommer du haschisch coupé au henné ou au cirage. D’après le sociologue, leur nombre devrait croître puisque la répression s’intensifie sur le trafic. Mais aussi parce que la tendance correspond à l’époque, plutôt portée sur le repli sur soi, le bio et le «do it yourself».
Le passage à l’acte reste à ce jour le fait d’une minorité de fumeurs. Tout le monde n’a pas la main verte. Malgré l’intense littérature sur le sujet (livres et sites web) et les quelques boutiques militantes qui délivrent d’excellents tuyaux, le découragement guette souvent le cannabiculteur : la plante est fragile, les changements de pots au cours de sa croissance périlleux, et l’ampleur de la récolte toujours aléatoire.
Vivre à la campagne reste un atout : il est plus aisé de repérer un terrain où les plans pourront s’épanouir à l’abri des regards. Seul vrai risque : se les faire voler par d’autres amateurs, ou vandaliser. Cette « culture outdoor » semble cependant moins risquée qu’une « culture indoor ». Car en appartement, en cas de descente de police, difficile de nier les faits. Produire de la drogue reste une activité passible de vingt ans de réclusion criminelle. Même pour trois plants ? La sévérité des juges varie d’un tribunal à l’autre.
Le chercheur confirme au passage « l’hypocrisie » qui encadre la cannabiculture. En marge des échoppes militantes, la plupart des enseignes de jardinage propose tout l’équipement nécessaire à l’installation d’une serre tropicale à l’intérieur un placard. Sans jamais nommer la plante concernée. L’hydroponie a le vent en poupe. Elle permet de se libérer des aléas météorologiques, mais perturbe les relations familiales.
Le partage du placard
En couple, elle crée des tensions, les filles supportant mal de devoir sacrifier la moitié de la penderie à l’obsession végétale de leur conjoint, surtout que « ça » sent fort et développe des colonies d’insectes. Et des parents dénigrent l’engouement de leur adolescent pour ces travaux pratiques qui ne rapportent aucun point en sciences et vie de la terre (SVT). Une chose pourtant devrait les rassurer : le cannabis produit artisanalement n’est pas excessivement fort. Son taux de THC (la substance psychoactive incriminée dans les troubles mentaux de certains fumeurs de joints) n’y est pas boostée comme dans une production industrielle à visée mercantile. Notons cependant que les cannabiculteurs amateurs ont souvent tendance à gâtifier : ils donnent des petits noms à leurs plants, trop émus de les voir pousser sous leurs yeux.
Cannabiculteur d’un jour, cannabiculteur toujours ? Rarement. De mauvaises récoltes, un emménagement dans un logement sans balcon, ou trop ensoleillé, ou avec trop de vis-à-vis, ou avec quelqu’un de résolument allergique à la culture, peuvent casser un élan. Le sociologue, lui, interroge: « face au coût social et économique du trafic de cannabis, une autoproduction, même réglementée, peut-elle être acceptable comme solution de rechange » ? Pas gagné.
(1) Laboratoire Cetsah (EHESS-CNRS). Etude publiée en 2006 dans le revue Alcoologie et addictologie.
La puissance du cannabis est déterminée par sa teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), son principal élément actif.
Contrairement à la croyance populaire, rien n’indique que le produit vendu aujourd’hui soit 10 à 20 fois plus puissant qu'il y a quelques décennies selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. [Le matin Bleu]
Le 18 juin 2007, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur [en France, ndlr], lançait l’expérimentation d’une nouvelle méthode de dépistage des drogues, basée sur des tests salivaires, chez les conducteurs. Ces derniers ne seraient pas suffisamment fiables pour le cannabis. [motomag.com]
Source : Chanvre-Info
Les tests salivaires doivent rendre le dépistage de stupéfiants plus simple et plus rapide qu’actuellement. Le test dédié à la recherche de THC (substance active du cannabis) ne semble pas fiable.
Globalement pas fiable
- Rosita (Roadside Testing Assessment), programme européen, a déjà effectué des études sur les tests salivaires qui seront en expérimentation en France durant l’été 2007 (voir motomag.com 18/06/07). Cocaïne, amphétamines, ecstasy et opiacés sont dépistés de manière satisfaisante, pas le cannabis.
Les tests « ne sont globalement pas fiables, puisque seulement 46 % d’entre eux sont capables de détecter le THC* présent dans les urines et dans le sang », remarque Alain Verstraete, professeur à l’université de Gand (Belgique) et responsable de Rosita.
Pas si simple, la méthode
- Pour M Verstraete, deux causes à cet échec : la difficulté de détecter les doses réduites de THC et le manque de qualification des membres des forces de l’ordre. Selon le professeur, ces derniers devraient suivre une formation spécifique pour utiliser correctement les tests salivaires.
En France, en 2005, plus de 230 personnes sont mortes dans des accidents impliquant des conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants. Le cannabis étant le plus consommé d’entre eux, un test simple et fiable pour le détecter se fait attendre.
« L’enjeu de santé et de sécurité publiques est tel que des progrès sont attendus avec impatience, même s’il a fallu plusieurs années pour détecter les autres drogues », précise Patrick Murat, président de la Société française de toxicologie analytique. Il craint que les conducteurs, « connaissant le manque de fiabilité des tests salivaires », ne se sentent pas inquiétés.
Le cannabis reste très prisé des sportifs. Lors du premier trimestre 2007, 34 contrôles positifs - sur un total de 60 - ont révélé la présence de cannabinoïdes, a annoncé, mercredi 27 juin, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Avec 9 cas, les anabolisants sont la deuxième substance la plus retrouvée, juste devant les corticoïdes mais loin derrière le cannabis.
Source : Le Monde
La substance a été retrouvée en nombre important chez des joueurs de handball (12 cas sur 16 analyses positives). Ce sport a été l'objet d'une attention particulière de janvier à mars, avec 374 contrôles. A titre de comparaison, le rugby, qui avait été ciblé au dernier trimestre 2006, n'a été l'objet que de 147 contrôles pendant le premier trimestre 2007.
Six cas se sont révélés positifs dont 4 au cannabis, 1 à la cocaïne et 1 aux corticoïdes. Parmi eux, l'ailier vedette du SU Agen, le Fidjien Rupeni Caucaunibuca, a été suspendu trois mois par la commission de première instance de la Fédération française de rugby après un contrôle positif au cannabis le 24 mars.
Lors des trois derniers mois de 2006, dix joueurs de rugby avaient déjà été contrôlés positifs au cannabis. Pendant cette période, le football - qui avait également été ciblé - avait été concerné par 18 cas positifs, la plupart au cannabis.
Pour le président de l'AFLD, Pierre Bordry, la présence prépondérante de cette substance dans les résultats d'analyses positifs, ne saurait s'expliquer par le seul usage dit "festif" du cannabis. "Si c'était un simple usage festif, on ne le retrouverait pas aussi souvent dans les analyses positives, estime-t-il. Pour nous, il est certainement utilisé à des fins dopantes pour reculer le seuil de la douleur ou gérer le stress avant une compétition, seul ou associé à d'autres substances comme les corticoïdes."
Dans un article publié dans Newton de Milan sous le titre «Moins nocif que l’alcool!» le psychopharmacologue, David Nutt, relativise les dangers invoqués par The Independant.
Source : toxicoquebec.com
Evoquant le changement d’épaule de The Indépendant, le scientifique fait état d’une étude publiée dans The Lancet, à laquelle il a participé, et qui analysait la dangerosité de 20 substances en fonction de trois critères: nocivité sur l’organisme en cas d’abus, induction d’une dépendance, effets de l’usage sur la société.
David Nutt qui signale qu’une note de 1 à 3 a été attribuée par des experts à chaque substance en fonction de ces critères, souligne que l’héroïne et la cocaïne arrivent respectivement première et deuxième tandis que le cannabis occupe la onzième place, après l’alcool (5ème) et le tabac (neuvième), mais avant l’ecstasy qui n’occupe que le 18ème rang «bien qu’elle soit actuellement classée dans les drogues les plus dangereuses».
Indiquant que selon l’étude, la dangerosité sociale de l’alcool est très supérieure à celle du cannabis et qu’il est plus coûteux pour la santé publique, le psychopharmacologue, relève qu’il n’est devancé en termes d’impact sur la société que par l’héroïne; le tabac étant pour sa part le produit qui induit le plus de dépendance après l’héroïne et la cocaïne.
D’après l’auteur, si le cannabis est au milieu de la liste c’est parce que les experts ont montré qu’il pouvait avoir des effets sur la santé, qu’il produisait un certain degré de dépendance et avait un certain impact sur la société (trafic illégal notamment) mais aussi un coût pour la santé puisque fumer provoque des pathologies. Evoquant la skunk dont s’inquiète The Independant, le spécialiste affirme qu’il n’existe à ce jour «aucune preuve scientifique» qu’elle «ait davantage d’effets intoxicants ou qu’elle entraîne plus facilement une dépendance», ni qu’elle entraîne vers les drogues dures.
Sur le lien entre cannabis et schizophrénie, il dit pouvoir conclure que selon les facteurs de long terme analysés par l’étude, «le cannabis contribue à l’apparition de cette pathologie dans 7% des cas», sachant qu’en réalité il «pourrait aggraver plutôt que provoquer ce trouble mental» car fumer peut multiplier les hallucinations. Rappelant que le cannabis a été un médicament pendant des centaines d’années avant qu’il ne devienne illégal, l’auteur fait état de son utilisation thérapeutique au Canada.
Sa conclusion est qu’il est toutefois préférable que les jeunes n’entrent pas en contact avec le cannabis car ils se peut que le cerveau des plus jeunes soit plus vulnérable, sachant par ailleurs qu’il n’existe aucune preuve scientifique pour le démontrer.
"Nous demandons que soient prises les mesures suivantes: dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantités de consommation courante. (...) Ce texte n'est pas un appel à la consommation. Il vise seulement à mettre fin à une situation absurde." Lancé en 1976 dans les colonnes de Libé, l'appel du 18 joint n'a, c'est le moins que l'on puisse dire, apparemment pas été entendu.
La loi est de plus en plus répressive et classe la France en queue de peloton européen: dans l'Union à 25, seules Chypre, la Grèce, la Finlande, la France et la Suède font aujourd'hui de la consommation de cannabis une infraction pénale. Ce qui n’empêche pas notre jeunesse d’être l’une des plus grosses consommatrices de cannabis. Loin devant les Pays-Bas…
Pourtant depuis 1993 le Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ) a repris le flambeau et célèbre religieusement chaque année l'appel de Libé. Ce soir, à 18 heures au parc de la Villette à Paris (mais aussi à Lyon, place de la Croix-Rousse, et Chalon-sur-Saône, place de l'Hôtel-de-ville), le collectif rassemble ses militants "en tenue de combat (camouflage, nez de clown, casque... et pétards bien chargés!)". La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, ainsi que le candidat de la LCR à la présidentielle, Olivier Besancenot, devraient également être présents. Entretien avec Jean-Pierre Galland, porte-parole du Circ.
Quelle est votre revendication pour cet appel du 18 joint 2007?
Nous demandons, comme l'année dernière et comme les années d'avant, la dépénalisation de l'usage de toutes les drogues et, pour le cannabis, qui ne pose pas de problèmes de santé publique sérieux et qui est intégré socialement, sa légalisation.
La période est-elle réellement favorable pour ce type de revendications?
La situation politique a effectivement considérablement changé depuis 2002. On a assisté à un véritable retournement. Avant l'arrivée de la droite au pouvoir, on pensait que la situation avançait grâce, en particulier, à la politique de Nicole Maestracci, présidente de la Mildt. Lorsque la droite est arrivée au pouvoir, il y a cinq ans, elle s'est immédiatement emparée du sujet, à l'instigation des sénateurs les plus réactionnaires. En 2003 ça a donné le fameux rapport: "Drogue, l'autre cancer", qui pointait les extrêmes dangers sanitaires du cannabis, démontait le travail effectué par la Mildt depuis quelques années et traitait la gauche de laxiste en passant. Quand on est incapable de changer la loi, parler de dangers pour la santé publique permet d'évacuer le débat. Pour les gens qui ne connaissent pas le sujet, il vaut toujours mieux l'avis d'une blouse blanche que celui des usagers qui, pourtant, connaissent mieux le sujet que certains scientifiques qui partent avec des a priori idéologiques. Certains disaient en 2002 qu'on pouvait se piquer avec du cannabis... A ma connaissance, tous les rapports qui ont été faits sous n'importe quel gouvernement, qu'il s'agisse des rapports Henrion ou Rocques, concluent que le cannabis devrait être dépénalisé et que l'usager ne devrait pas être tant stigmatisé.
Certains vous rétorquent que le cannabis est dépénalisé de fait en France...
Effectivement, on ne s'en prend peut-être pas trop aux fumeurs de cannabis en général, mais ce sont toujours les mêmes qui sont stigmatisés, à savoir les jeunes des quartiers populaires. Il y a clairement une différence de traitement entre le jeune blanc bien intégré dans la société et le jeune issu de l'immigration qui se trouve en banlieue. C'est cela que nous entendons combattre.
De plus, on a assisté depuis quelques années à une intensification de la répression: il y a eu en 2005 146000 interpellations pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Nous disons que l'usager de cannabis n'a pas sa place en prison, l'usager partageur non plus.
Des usagers qui ne se mobilisent pas beaucoup pour cette cause.
Le fait qu'il y a ait peu de monde au 18 joint est peut-être dû à la parano ambiante. Les gens ont peur de venir, peur des gendarmes. En 2007, il serait pourtant important que les gens se déplacent pour signifier au gouvernement qu'ils ne sont pas d'accord avec sa politique de tolérance zéro. Nicolas Sarkozy l'a dit: c'est désormais "la guerre totale à la drogue". Il faudrait que les fumeurs de cannabis mais aussi tous les militants de la liberté, qui veulent une société démocratique plus tolérante, nous rejoignent.
Source : Rue89.com
A voir également :
Duflot, Hammadi, Coppel, les fumeurs: le film du 18 joint
"Appel du 18 joint" : le Circ mobilise les politiques
Appel du 18 joint : Légaliser le cannabis, une nécessité !
L'Association "Amis de María-Mariaren lagunak", partisan de la légalisation du cannabis, offrira à partir de septembre un service juridique gratuit pour traiter des dossiers concernant des sanctions et des recours face à des supposées infractions en rapport avec le cannabis et ses dérivés.
L'Association, qui a son siège dans la rue Correría de Vitoria, est arrivée à un accord avec l'étude d'avocats "Fraile et associés", qui mettra à la disposition de ceux qui les sollicitent plusieurs spécialistes des procédures administratives et pénales relatives au cannabis.
L'Association "Amis de María", promoteur de la première banque de marijuana à usage thérapeutique en Espagne, a informé dans un communiqué de l'initiative, qui sera effective à partir du 1 septembre et qui pourra profiter à toutes les personnes qui seront titulaires de la "carte pour la normalisation".
Il s'agit d'un document qui va être envoyé par la dite Association et que pourront posséder des personnes majeures.
Dans un communiqué, ils ont précisé qu'il ne s'agit pas d'une initiative de promotion de la consommation d'aucune substance. La "carte pour la normalisation" est, selon ses créateurs, "un outil efficace de défense devant une loi que nous considérons injuste".
La carte servira à collaborer à la réalisation d'activités politiques et sociales dans "la lutte pour la normalisation légale du cannabis".
L'étude "Fraile et associés" mettra à la disposition des personnes utilisatrices de la carte pour la normalisation son réseau national de bureaux.
Le prix de la carte sera "symbolique ou gratuit", bien que cette question n'ait pas été encore posée par l'Association, qui a annoncé qu'elle donnera prochainement davantage de détails.
Merci à bob de m'avoir transmis l'article ainsi que pour s'être chargé de la traduction
Nicolas Sarkozy l'a dit, il veut déclarer "la guerre totale à la drogue".
Concernant le cannabis "une catastrophe nationale de très grande ampleur", le nouveau président (lequel déclare sans ciller "qu'assimiler le vin au tabac et à la drogue est une erreur") milite pour la "tolérance zéro" et affirme dans l'élan "qu'aucune infraction ne doit rester sans réponse, en particulier toutes celles qui peuvent apparaître vénielles".
Si Nicolas Sarkozy applique ses principes, le contrevenant pris avec une boulette au fond de sa poche ou un pied de beuh sur son balcon, aura le choix entre payer une amende conséquente ou se retrouver devant un tribunal qui sanctionnera d'abord son arrogance… Et les jeunes des quartiers populaires de se retrouver en prison pendant que les "fils de notables" (ou leurs parents) paieront !
Quant aux centres spécialement créés pour soigner les usagers de cannabis, ils déborderont de clients amenés par la justice.
Alors que tous les rapports scientifiques démontrent la relative innocuité du cannabis, que les usagers se comptent par millions, que la répression (146 224 interpellations en 2005) n'influe en rien sur la consommation, le gouvernement actuel, dans la foulée du précédent, présente le cannabis comme le "fossoyeur de la jeunesse". Avec le rapport "Drogue : l'autre cancer" publié en juin 2003 par les sénateurs et la campagne de prévention caricaturale lancée par le gouvernement quelques mois plus tard, nous sommes revenus trente ans en arrière.
Le CIRC déplore que la seule politique en matière de drogues soit la répression, qu'une fois de plus, ce soit les amateurs de cannabis, et notamment les jeunes des quartiers populaires, qui fassent les frais d'une politique de plus en plus sécuritaire.
Le CIRC regrette aussi que, contrairement à d'autres pays en Europe, les personnes atteintes de pathologies lourdes ne soient pas autorisées à utiliser le cannabis pour soulager leurs douleurs.
Comme chaque année depuis 1993, dans le cadre de "l'Appel du 18 joint", le CIRC appelle à des rassemblements dans toute la France. Comme chaque année, le CIRC demande la dépénalisation de l'usage de toutes les drogues, et pour le cannabis, socialement acceptable et ne posant pas de problème de santé publique, sa légalisation.
18 HEURE, 18 JOINT À LA VILLETTE
TOUS EN TENUE DE COMBAT
(camouflage, nez de clown, casque... et pétards bien chargés !)
POUR MONTRER AVEC HUMOUR ET DERISION QUE NOUS SOMMES CONTRE TOUTES LES GUERRES !
La place du chanvre dans la construction est encore marginale. Depuis une vingtaine d'années toutefois, des chantiers sont réalisés avec l'utilisation de ce matériau. Ces premières expériences ont permis d'enclencher la phase de normalisation et de définition des dispositions réglementaires.
Source : Enerzine.comÀ une époque où la préoccupation écologique est déterminante, y compris chez les bâtisseurs, les promoteurs du chanvre ont sans doute une belle carte à jouer.
Les fibres de cette plante ("cannabis sativa"), issues de la périphérie de la tige, sont caractérisées par une bonne résistance mécanique et de non moins excellentes qualités de faible conduction thermique et acoustique. D’où leur emploi pour la pâte à papier, la corderie et la ficellerie, les laines isolantes, le textile, les fibres techniques et les matériaux composites.
La chènevotte, cellulose formant le "bois" de la tige, est constituée de petits canaux parallèles transportant la sève et renfermant de l’air quand la tige est sèche. Ses particules ont une faible densité et sont très performantes pour la protection thermique et phonique. Elle est utilisée en litière pour chevaux ou petits animaux, comme support de certaines cultures (champignons…) et dans la fabrication de matériaux de construction.
Les applications à base de chènevotte dans la construction peuvent prendre deux formes : l’isolation par voie sèche et les bétons ou mortiers légers isolants.
En isolation par voie sèche, la chènevotte peut tout d’abord être utilisée par déversement : après un traitement destiné à les protéger contre le feu et les reprises d’humidité, les granulats sont répandus dans les vides de construction (plancher, combles, doublage, toiture). Ils restent perméables à la vapeur d’eau et ne peuvent être attaqués ni par les rongeurs, ni par les insectes. D’une masse volumique de 110 kg/m3, ils ont des performances thermiques élevées. Sur un plan pratique, leur mise en œuvre ne pose aucune difficulté particulière.
Deuxième cas d’application par voie sèche : les sous-couches de nivellement et d’isolation pour planchers et chapes flottantes. La chènevotte reçoit dans ce cas un enrobage de bitume naturel qui lui permet de se stabiliser lorsqu’elle est mise en place. Elle peut compenser des inégalités de niveau jusqu’à 20 cm de hauteur, offrant ainsi une isolation phonique et thermique très efficace, avec une faible masse volumique. Une fois encore, la mise en œuvre est rapide avec, naturellement, aucun délai de séchage.
Pour la fabrication de mortiers et bétons isolants, la chènevotte est mélangée à un liant à base de chaux aérienne pour donner un produit de masse volumique faible, d’un pouvoir isolant élevé et d’une élasticité importante. Il est spécialement performant pour les dalles de béton léger, le remplissage des murs à ossature bois, la rénovation de maisons à colombages, l’isolation de toitures et les enduits à caractère isolant. L’utilisation de tels mortiers ou bétons comporte toutefois une difficulté technique liée au caractère hydrophile des particules de chènevotte. Cette "gestion de l’eau" continue de faire l’objet de recherches sur le terrain ou en laboratoire, notamment au Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB).
Nul professionnel n’en doute maintenant : malgré sa marginalité et en dépit d’une différence manifeste d’appréciation technique entre promoteurs (fabricants et constructeurs), le chanvre a aujourd’hui acquis, sinon ses lettres de noblesse, du moins une réelle maturité dans le secteur des matériaux de construction, dans le neuf comme en restauration ou en rénovation. L’intérêt suscité par cette nouvelle technique va croissant, répondant aux exigences modernes en matière d’habitat sain.
D’aucuns affirment même que le chanvre serait le matériau du troisième millénaire. Et pourquoi pas ?
Et un petit dernier : « thc, la revista de la cultura cannabica », qui s’affiche insolemment avec des feuilles de cannabis en une. 76 pages sur papier glacé, bien écrit, bien mis en page…
Source : Rue89Les kiosques à journaux argentins ressemblent à des boîtes surprise. On y trouve les classiques: quotidiens et périodiques d’informations générales, magazines people et beauté, musique ou loisirs. Les pointus: feuilles juridiques ou psy. Les décalés: Lucha armada en la Argentina; Barcelona, un satirique aux lettres gothiques qui promet "une solution européenne aux problèmes argentins"(!); des rejetons de Français: Le Monde diplo et los Inrockuptibles. Et un petit dernier: thc, la revista de la cultura cannabica, qui s’affiche insolemment avec des feuilles de cannabis en une. 76 pages sur papier glacé, bien écrit, bien mis en page… Je me suis demandée qui avait été assez gonflé pour s’imposer sur un créneau aussi risqué.
Le directeur s’appelle Sebastián Basalo, 23 ans, tout droit sorti de la fac, spécialité sciences politiques. Hyper posé, très pro, il s’explique. "La drogue est un tabou pour beaucoup de gens, il y a un manque d’informations total et même de la désinformation et c’est sur ce créneau qu’on se place: informer. Car où il y a un tabou, il n’y a pas d’information, et donc pas de responsabilisation. On n’encourage pas à fumer mais on part du principe qu’on a le droit de savoir ce que l’on consomme: toute substance comporte des risques, il faut être informé pour les mesurer. On explique que le crack tue. La consommation de marihuana en elle-même, en revanche, n’a jamais tué personne, celle d’alcool oui. Les armes et les voitures aussi, pourtant il y a des magazines sur les armes et les voitures." Pour THC, la prohibition encourage le trafic et la mauvaise qualité des drogues. D’où "la section du cultivateur", 9 pages pour réaliser ses propres plantations.
Coup d’essai, le premier numéro de thc a été tiré à 10000 exemplaires. Epuisé. Le dernier, le numéro 3, vient de sortir à presque 20000 exemplaires. Au menu: portrait de Jack Herer, "le prophète" du chanvre, les ravages du crack dans un bidonville, un dossier pédago sur la méthamphétamine, interview du leader de Dancing Mood, un groupe de ska jamaïcain… Basalo et ses associés ont eux-mêmes été surpris par ce succès. "On pensait qu’on ne ferait peut-être même pas un deuxième numéro! Et on a même reçu des mails de parents nous remerciant de les avoir informés…"
Poursuites judiciaires
Entre temps, l’Association antidrogues argentine a tenté de le faire interdire en poursuivant la direction du magazine pour "apologie de la drogue". La justice n’a pas suivi. "Les juges, comme nous-mêmes, ont considéré que personne n’allait se mettre à fumer un joint juste parce que la revue existe, c’est absurde! Nous partons du principe qu’il y a des gens qui fument, c’est un fait; il était temps d’informer sérieusement sur les risques de consommer certaines drogues." Ceci dit, chaque mot de chaque article est relu attentivement par un avocat.
Evidemment, thc est pour la dépénalisation: "Vingt ans de politiques prohibitionnistes et répressives dans le monde n’ont pas donné de résultats positifs. La convention de Vienne l’année prochaine va peut-être faire changer les choses. La solution en Argentine n’est pas de légaliser maintenant mais d’aller pas à pas. Plus de liberté c’est plus de responsabilité, c’est un problème d’éducation et de conscientisation. Les adultes boivent de l’alcool devant les enfants, en leur expliquant que ce n’est pas pour eux. Pourquoi on ne pourrait pas faire la même chose avec la marihuana? C’est une question de liberté individuelle."
Il y a quelques jours, un tribunal de Buenos Aires a relaxé une femme atteinte d'une grave maladie poursuivie pour possession de marihuana, considérant que "la consommation personnelle et à usage thérapeutique" ne mettait pas en danger la santé publique. "Un grand pas en avant" pour Sebastián Besalo. "Et si thc peut contribuer à ouvrir le débat, tant mieux!
Ce samedi 5 mai a été le théâtre de la marche mondiale pour la légalisation du cannabis dans plus de 200 villes du monde et à Chalon-sur-Saône où plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées au théâtre de verdure hier entre 15 et 18 heures.
Source : lejsl.com
Beaucoup de jeunes mais aussi des adultes qui réclamaient « la dépénalisation de l'usage du cannabis ».
« Depuis 1998, cette marche existe, explique Farid Ghehioueche, l'instigateur de cette manifestation chalonnaise, il faut montrer que les usagers de drogue existent et que la politique de prohibition est un échec total. Depuis la loi du, 31 décembre 1970, la loi dite de santé publique, il y a de plus en plus de consommateurs et leur moyenne d'âge ne cesse de diminuer ».
Pour ce partisan des Verts, « il faut une réforme internationale et des lois adaptées à chaque pays. On a longtemps fermé les yeux sur les personnes qui se shootaient et attrapaient le sida avant de mettre en vente des seringues ».
Consommateur lui-même de cannabis depuis l'âge de 15 ans, ce trentenaire certifie « qu'il faut le distinguer de l'héroïne et de la cocaïne et préconise la tolérance appliquée en Hollande ».
D'autres partisans de la légalisation de cette drogue comme Freddy, 22 ans, souhaite « avant tout que les personnes atteintes du sida puissent en bénéficier gratuitement pour soulager leurs douleurs musculaires. En Espagne, en Belgique et aux Pays Bas, c'est possible, pourquoi pas en France ? s'interroge ce jeune qui espère au moins cette légalisation pour ses amis malades ».
Enfin, d'autres comme Marc, 33 ans, pense « que le cannabis doit être avant employé pour s'ouvrir l'esprit et non pour la défonce ». Quoi qu'il en soit, la manifestation a vu défiler des sympathisants tout au long de l'après-midi.