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USA - Les papys fumeurs
Par Invité,

De plus en plus de retraités fument du cannabis.
 
La question de ma mère m’a pris par surprise. «As-tu déjà fumé du cannabis?» m’a-t-elle demandé un jour dans la cuisine, en faisant tranquillement tourner le café dans sa tasse. Mon cerveau s’est bloqué. Etait-ce la fameuse «discussion sérieuse» sur la drogue que tous les parents sont censés avoir avec leur progéniture adolescente? Et si c’était bien ça, pourquoi y avais-je droit à 30 ans?
 
Source: Mondialnews
Mais je me suis vite aperçu que ma mère s’intéressait davantage à sa consommation qu’à la mienne. Je lui ai répondu que j’avais fumé des pétards à la fac et que cela m’arrivait encore, de façon très irrégulière. Elle a tout de suite enchaîné. Elle et mon père cherchaient de l’herbe. «Tu connais quelqu’un?»
 
Petite mise en contexte. Mes parents ont payé mes études à l’université, jusqu’au troisième cycle. A l’école, ils ont enduré trois pièces de théâtre et un récital de flûte. Ils sont venus au vernissage de mon expo. Ils m’ont acheté un skateboard. Mais quand j’ai eu l’occasion de leur renvoyer l’ascenseur, je n’ai pas levé le petit doigt.
 
«Tu n’as pas dit non», se rappelle encore ma mère. «Mais tu n’as pas dit oui non plus. Tu avais beaucoup de réticences à aborder la question… Tu ne dégageais pas d’ondes positives.»
 
D’accord, je l’admets, je n’ai pas filé de plan à mes parents. Mais au cours des semaines et des mois qui ont suivi cette mémorable discussion, je me suis aperçu que beaucoup de gens de ma génération avaient fait une expérience similaire. Très vite, j’ai rassemblé des dizaines de témoignages et d’anecdotes sur des parents qui avaient repris contact avec la Marie Jeanne de leur jeunesse. On se renseignait sur la qualité dans les dîners de famille, on faisait des petits deals dans la maison de campagne le week-end. Mais existait-il des données concrètes permettant d’étayer ces observations empiriques?
 
On commence aujourd’hui à disposer de statistiques mettant en évidence l’existence de ce que j’appelle le mouvement des papys fumeurs. Il y a quelques années, des chercheurs du National Institute of Health ont comparé deux enquêtes nationales sur la consommation de drogues menées en 1991 et en 2001. Leur analyse, publiée dans le Journal of the American Medical Association, montre que le pourcentage de personnes déclarant avoir fumé de la marijuana au cours de l’année passée est resté stable pendant toute cette décennie. Une seule catégorie de répondants voyait cette courbe évoluer de manière sensible : les 45-64 ans. En vieillissant, la génération de mes parents a vu le nombre de fumeurs réguliers tripler.
 
Cette tendance se retrouve dans d’autres analyses. Selon l’enquête nationale sur la consommation de drogues et ses conséquences sur la santé, menée en 2007, presque 6 % des personnes âgées de 50 à 59 ans avaient fumé de la marijuana l’année précédente. Soit le double par rapport à 2002. Dans le même temps, le nombre de consommateurs récents âgés de plus de 50 ans a atteint 2,65 millions. Et nous pouvons être certains que le vrai chiffre est encore plus élevé, puisque cette enquête est basée uniquement sur des déclarations volontaires. Disons les choses autrement pour les mettre en perspective: aujourd’hui, il y a autant de retraités qui fument du cannabis que de lycéens.
 
Mais il est encore difficile de bien cerner cette population de fumeurs âgés et de connaître l’évolution de leurs habitudes de consommation aux cours des dernières décennies. (Il est également difficile de mesure l’impact de la légalisation de la marijuana pour usage médical). Au mois d’août dernier, des chercheurs de la Substance Abuse and Mental Health Services Administration ont publié une étude détaillée (PDF) des habitudes de consommation des plus de 50 ans. La plupart semblent avoir consommé de la marijuana tout au long de leur vie, mais une minorité d’entre eux a repris la fumette après une longue période d’abstinence. Et la plupart des mamies et papys fumeurs que j’ai rencontrés appartiennent à cette catégorie. Après des années d’abstinence, ils viennent de se remettre à fouiller les tiroirs à la recherche d’improbables boulettes et de vieux papier à rouler.
 
Barbara, 61 ans et mère de deux enfants, qui vit à Belmont dans le Massachusetts, s’est mise à fumer juste après l’université. Elle vivait à l’époque en Europe, où elle a suivi le parcours obligé des hippies à travers la Turquie, le Pakistan et l’Afghanistan en 1971 et 1972, période au cours de laquelle elle fumait tous les jours du haschich. Puis elle est rentrée aux Etats-Unis, s’est mariée et a fondé une famille.
 
Pendant les vingt années qui ont suivi, Barbara n’a fumé que quelques rares pétards, avec des amis. «J’avais une vie bien rangée» raconte-t-elle. «Je n’avais absolument pas envie de fumer. Je n’y pensais jamais et ça ne me manquait pas.»
 
C’est après sa séparation d’avec son mari, dans les années 1990, que les choses ont changé. Aujourd’hui, elle ne fume plus avec dix copains entassés dans un van Volkswagen, mais tranquillement assise sur le canapé de son salon. «J’adore fumer chez moi pour me détendre. Parfois, je cours sur mon tapis roulant ou je joue de la guitare, ou bien je regarde Desperate Housewives en gloussant.»
 
L’exemple de Barbara concorde avec les idées communément admises sur la manière dont la consommation de drogue ou d’alcool évolue au long de la vie. Lorsque les gens se marient et ont des enfants, ils fument et boivent moins. Avec les divorces ou la retraite, la consommation tend à reprendre.
 

 
Si cette catégorie de la population semble de plus en plus apprécier la marijuana, cela ne veut pas dire qu’elle est prête à l’assumer. A de rares exceptions près, les gens à qui j’ai parlé pour écrire cet article n’ont même pas accepté que je cite leur prénom. Certains avaient peur d’avoir des ennuis avec la police, d’autres craignaient le jugement de leur entourage. Lorsque j’ai abordé le sujet des effets de la drogue, personne ne m’a parlé de paranoïa ou de crise d’angoisse. A vrai dire, en fumant de la marijuana, la plupart atteignent aujourd’hui un calme et une sérénité qu’ils ne trouvaient pas dans leur jeunesse.
 
Pour cette jeune retraitée de 57 ans, une ancienne institutrice qui vit dans l’Ohio, fumer est devenu un petit rituel du soir qu’elle aime accomplir avec son mari. Elle avait arrêté en 1975 et a repris 25 ans plus tard, avec son fils. (Ils ont commencé par fumer un petit joint pour fêter ses fiançailles, puis il l’a aidée à transformer une canette de bière en bong). Désormais, elle et son mari fument en regardant le coucher de soleil par la fenêtre de la cuisine. «C’est vraiment un moment privilégié. On se détend après la journée, on réfléchit à ce qu’on a fait.»
 
La drogue ne lui donne jamais d’angoisses ni de malaise, comme cela lui arrivait dans sa jeunesse. «Je suis bien plus en paix avec moi-même que lorsque j’étais jeune. On a une maison, assez d’argent pour vivre, les enfants sont grands… La vie est douce.»
 
Où trouve-t-elle sa marijuana? Elle a un ami qui «connaît quelqu’un» qui a une «super source» pour de l’herbe «haut de gamme» : l’Acapulco gold.
 
Il existe aujourd’hui une variété impressionnante d’espèces de cannabis, dont beaucoup ont des effets très forts, ce qui désoriente parfois les consommateurs plus âgés. «L’herbe a beaucoup changé», déclare une mère divorcée de 54 ans qui vit à Philadelphie. «Une taffe et vous décollez complètement, comme j’ai pu m’en apercevoir après qu’on m’ait fait quelques remarques sur mon comportement.»
 
Dans les années 1970, un usage quotidien l’avait fait tomber dans la dépression et elle avait arrêté sur les conseils de son thérapeute. «C’était comme si j’avais pu voir à nouveau le ciel», raconte-t-elle aujourd’hui. Pendant quelques années, elle a exercé le métier de conseillère auprès d’étudiants ayant des difficultés à réduire leur consommation de drogue ou d’alcool. Mais ses retrouvailles avec la marijuana se sont très bien passées, une fois qu’elle s’est habituée aux variétés modernes.
 
Les seules réserves que les mamies et les papys fumeurs peuvent avoir par rapport au pétard sont d’ordre médical. Barbara, l’ancienne mère modèle de Belmont, a d’abord eu peur de tomber sur de l’herbe trafiquée. «Je mène une vie très saine. Je mange de la viande bio, du poisson fraîchement pêché et je bois de l’eau distillée. Même chose pour l’herbe, je sais qui la fait pousser et je sais que ce n’est pas une variété manipulée génétiquement.» D’autres personnes craignent de grossir à causes des fameuses fringales (les «munchies») que peut donner la marijuana, ou bien de faire un mauvais mélange avec un médicament.
 
Les études cliniques montrent que le principal danger auquel s’exposent les fumeurs sont les maladies cardiovasculaires. Se défoncer fait monter le rythme cardiaque de 40 battements par minute et fait fluctuer de manière inhabituelle la pression artérielle, ce qui peut augmenter le risque de crise cardiaque. En 2001, des chercheurs de la Harvard Medical School ont conclu que la marijuana peut entraîner une multiplication temporaire du risque par cinq. Attention, le sport, les relations sexuelles ou la colère ont les mêmes effets.
 
En 2008, un article du American Heart Journal a poussé plus loin ces recherches. Le groupe étudié était relativement restreint, mais l’étude a montré que les consommateurs de marijuana avaient plus de chances de mourir de problèmes cardiovasculaires que les personnes qui ne consommaient pas de drogues interdites à la vente. D’après un des auteurs, Kenneth J. Mukamal, la marijuana ne semble pas poser de risque significatif pour la population dans son ensemble. Mais certaines catégories, en particuliers les personnes souffrant du cœur, doivent se montrer prudentes.
 
Rassurez-vous, on a aussi trouvé de bonnes raisons de continuer à fumer. Des chercheurs de l’Université d’Edimbourg ont publié des données indiquant que le cannabis peut prévenir l’ostéoporose chez les personnes âgées. Il semble également qu’il aide à traiter les nausées et les pertes de poids et il a peut-être (ou pas…) des effets salutaires pour les patients atteints de glaucomes ou de la maladie de Parkinson. Les partisans de l’usage médical de la marijuana évoquent de nombreuses autres applications potentielles.
 
J’ai appelé le Dr Mukamal pour lui demander s’il pensait que le cannabis était bon ou mauvais pour les personnes âgées. Il ne m’a pas semblé très convaincu par les effets positifs de cette substance. «Des gens qui arrivent à un âge où on meurt de crise cardiaque se mettent à fumer de la marijuana? Franchement, je pense qu’ils devraient y réfléchir à deux fois.»
 
Cette mise en garde n’a pas perturbé mes parents. Ils n’ont pas non plus été impressionnés par mon histoire édifiante de la grand-mère de 65 ans qui s’est faite serrer avec 15 kilos de marijuana dans le coffre de sa voiture. Je les ai asticotés pour les faire réagir, mais ils sont décidément trop cool.
 
 
 
Par Daniel Engber
& Traduit par Sylvestre Meininger
 
 
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Coffee shops fermés à la frontière belge
Par Invité,
Au moins six des huit coffee shops situés près de la frontière belge, qui doivent cesser de vendre du cannabis sur ordre de deux communes néerlandaises, étaient fermés mercredi, a-t-on appris auprès de leur avocat.
 
Source: www.lesoir.be
Les six coffee shops qui avaient en vain intenté une action en justice contre l’ordre des maires de Roosendaal et Bergen-op-Zoom « sont tous fermés aujourd’hui. Le rideau reste baissé », a indiqué l’avocat Me Harry Nieland. Excédés par les nuisances créées par des touristes de la drogue, les maires ont ordonné aux huit coffee shops de leurs communes de cesser de vendre du cannabis à partir de mercredi. Ils les autorisent cependant à poursuivre leur activité de bar. Les deux autres coffee shops, situés à Roosendaal, n’étaient pas joignables dans l’immédiat. Me Nieland a précisé que ses clients étudiaient différents « scénarios » pour déposer un recours devant un juge administratif contre la décision des maires. Une première plainte avait été déclarée irrecevable mardi par un juge des référés du tribunal civil de Breda.
 
 
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Cannabis au volant : le succès mitigé des tests salivaires
Par Invité,
Il y a un an, le gouvernement annonçait un grand développement des tests salivaires de dépistage des stupéfiants, des tests enfin fiables après des années de tâtonnement. Les fumeurs de joint n’avaient plus qu’à bien se tenir avant de prendre la route....
 
Source: France Info
Après enquête, nous avons pu constater que le recours à ces tests reste plutôt confidentiel. Avec environ 5.000 tests effectués sur les 6 premiers mois de l’année, on a l’impression qu’on balbutie toujours en la matière. Étrange, alors que l’usage de stupéfiants au volant, principalement du cannabis, est présenté comme un danger majeur par les pouvoirs publics.
 
A la gendarmerie nationale, on tire néanmoins un premier bilan encourageant...
Ainsi, le Colonel Fontenaille, spécialiste en la matière, annonce une montée en puissance du recours au test.
 
"C’est à la fois peu et beaucoup. Parce qu’un gros effort de développement de ces tests salivaires a été fait. Ces tests salivaires qui succèdent aux tests urinaires vont permettre de multiplier les contrôles. On était avec les tests urinaires à environ 10.000 ou 15.000 contrôles et dépistages par an. Là, avec les kits salivaires, on est à une espérance de 80.000 à 100.000 par an. Donc bien évidemment ces tests vont se multiplier".
 
Utilisation difficile
 
Même dans le cas d’une fourchette haute, on restera loin d’un dépistage de masse comme pour l’alcool.
Normal, disent les gendarmes, puisque l’usage de drogues est encore très en deça de la consommation d’alcool en France. Mais il faut dire aussi que ces tests restent compliqués à utiliser.
 
En effet, un test salivaire signifie 20 à 25 minutes d’immobilisation du conducteur sur le bord de la route. C’est énorme si l’on ambitionne de "faire du chiffre".
Un test salivaire doit aussi être "motivé". Les gendarmes ou les policiers doivent consigner les raisons "plausibles" qui les ont conduit à s’intéresser à tel ou tel conducteur.
 
Les avocats spécialisés, comme Jean-Baptiste Iosca, sont donc à l’affut de toutes les fautes de procédure susceptibles d’annuler les poursuites.
 
"Les forces de police ont l’obligation de remplir une fiche préalable au contrôle pour éviter les délits de faciès. Le policier doit étayer son contrôle sur l’attitude de l’individu, les yeux brillants, l’haleine chargée, l’élocution bégayante...Si par exemple cette fiche n’est pas remplie avant le contrôle de stupéfiants, ça peut vicier la procédure et entrainer la relaxe pure et simple".
 

 
Débats sur l’utilité
 
Et au-delà des difficultés d’ordre technique, il y a par ailleurs toujours débat sur l’utilité de ces tests. La présidente de la Ligue contre la Violence Routière, Chantal Perrichon, qui dénonce pourtant inlassablement tous les facteurs de mortalité au volant, estime que le gouvernement agit en la matière dans la précipitation, sans hiérarchiser les risques et en surfant sur le rejet social de la drogue.
 
"Est-il plus grave de mourir parce que quelqu’un a fumé du cannabis ou parce que quelqu’un téléphone au volant ? Dans un cas on sait qu’il y a une opprobre sociale extrêmement importante et que les gens demanderont que le jeune aille en prison. Dans l’autre cas, il y aura sans doute une sorte de compréhension pour ce cadre dynamique qui se sera autorisé à téléphoner au volant. Or, en France, presque une personne par jour perd la vie parce que quelqu’un s’autorise ce genre de comportement au volant".
 
Le professeur Claude Got, grand pourfendeur des conduites à risques au volant et dans la vie en général, reste lui aussi très dubitatif sur l’évaluation du "risque cannabis". Selon lui, il majore assez faiblement le risque d’accident
 
"On s’aperçoit que c’est environ 2 fois le risque par rapport à quelqu’un qui n’est pas sous l’emprise du cannabis. 2 fois, c’est pour nous un risque assez faible. L’alcool, pour 0,50 g, c’est à peu près 2 ou 3 fois le risque. Mais l’alcool à plus de 2 g, c’est plus de 100 fois le risque de base. Donc il n’y a pas de comparaison possible entre le risque alcool et le risque cannabis".
 
Tests en amont
 
Les gendarmes proposent désormais aux conducteurs, en amont, une analyse de leur comportement. Une batterie de tests de la vue, de l’équilibre...
Une manière d’opérer un premier tri au sein d’une population de conducteurs suspects.
 
Tout un chacun a le droit de refuser. En revanche, le refus du test salivaire qui suivra immanquablement dans ce cas-là est un délit, passible des mêmes sanctions qu’un test....positif ! A savoir : jusqu’à 2 ans de prison et 4.500 euros d’amende. Un retrait de 6 points du permis de conduite et une éventuelle suspension du permis...
 
 
Par Laurent Doulsan
 
 
 
 
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Biais dans les tests de dépistage
Par Invité,
La perte de poids et le stress peuvent influencer le résultat des tests de dépistage de cannabis
 
Source: blocpotSelon un article paru dans le New Scientist,
le stress et la perte de poids peuvent déclencher une augmentation des métabolites du THC dans le sang et conduire ainsi à un résultat positif lors des tests de dépistage, et ce même longtemps après la dernière consommation de cannabis.
 
Une fois consommé, le THC est absorbé rapidement par les tissus adipeux avant d’être réintroduit peu à peu dans les voies sanguines.
 
De ce fait, une consommation soutenue de THC conduit à une accumulation de la substance dans les graisses. L’hypothèse émise suggère que le THC ainsi stocké pourrait être libéré longtemps après avoir été consommé, notamment lors d’une perte de poids rapide.
 
Le Dr. Jonathon Arnold de l’université de Sydney (Australie) a cité l’exemple d’un athlète qui avait soutenu ne plus avoir fumé du cannabis depuis plusieurs mois en découvrant le résultat positif du test de dépistage de cannabis dont il a été soumis après avoir perdu en peu de temps du poids (4 kilos).
 
Afin de savoir si une perte rapide des graisses pourrait être à l’origine de ce phénomène, le Dr. Arnold et ses collègues ont étudié la question chez des rats.
 
Ils ont ainsi découvert qu’une hormone de stress et la privation de nourriture avaient augmenté le taux du produit de dégradation du THC (THC-COOH) dans le sang.
 
Le docteur Arnold pense qu’une consommation prolongée de THC suffit pour augmenter considérablement le taux de THC contenu dans les graisses et expliquerait la présence particulièrement marquée de THC-COOH chez des personnes qui soutiennent ne pas avoir consommé récemment du cannabis.
 
Pour plus d'information: article en anglais
 
Source : New Scientist du 9 août 2009
 
 
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La police détruit du cannabis... expérimental
Par Invité,
"Ce projet, lancé il y a des années, en était à sa phase finale", a expliqué le porte-parole de l'université de Wageningen. Cette université, dans l'est des Pays-Bas, a annoncé jeudi qu'elle allait réclamer un dédommagement à la police qui a détruit la moitié d'un champ expérimental de plants de chanvre, croyant s'attaquer à du cannabis. Le chanvre cultivé dans le cadre du projet expérimental devrait pouvoir être utilisé dans l'industrie textile et papetière et pourrait à terme remplacer le plastique dans l'industrie automobile notamment, a précisé le porte-parole.
 
Source: lci.fr
 
"Nous allons probablement subir des pertes très importantes ; nous sommes en train de les chiffrer. Nous sommes en pourparlers avec la police", a ajouté le porte-parole. La police avait annoncé mercredi avoir découvert "47.000 plants (de cannabis) sur un terrain de 2.000 mètres carrés" près de Lelystad (centre), d'une valeur à la renvente estimée à plus de 4,4 millions d'euros. Selon l'université, ces plants ne peuvent pas être utilisés pour produire du cannabis. Les Pays-Bas ont décriminalisé en 1976 la consommation et la possession de moins de cinq grammes de cannabis, vendus dans des coffee shops titulaires d'une licence. La culture pour usage personnel est tolérée dans la limite de cinq plants de cannabis par personne.
 
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Drogues au travail: l’épineuse question du dépistage
Par Invité,
La consommation de drogues au travail préoccupe de plus en plus les entreprises mais aussi les pouvoirs publics. La question du dépistage et d’une éventuelle modification de la réglementation s’est trouvée au cœur des débats lors du forum régional sur le sujet, le 2 juillet, à Angers; avant des Etats généraux, en 2010.
 
Source: le Journal de l'Environnement
Plus de 65% des chefs d’entreprise et 50% des salariés considéraient en 2006 que les questions de toxicomanie au travail étaient de plus en plus préoccupantes, d’après une enquête de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). L’alcool demeure le problème le plus fréquemment rencontré. Néanmoins, 11% des entreprises ont déjà été confrontées à des problèmes avec des usagers de cannabis et 2% avec des usagers d’autres drogues (cocaïne, ectasie, etc.). Certains secteurs comme les transports, l’hôtellerie, la restauration et la construction sont particulièrement concernés par les pratiques addictives.
 
«Il n’existe pas de données scientifiques suffisantes permettant d’établir le lien entre la consommation de stupéfiants et le risque d’accidents au travail», explique Corinne Dano du service d’addictologie du CHU d’Angers. Des études ont cependant estimé que 20% des accidents au travail, des comportements inadaptés et des cas d’absentéisme étaient liés à la consommation d’alcool, mais aussi de drogues illicites et de psychotropes.
 
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt), présidée par Etienne Apaire, s’est emparée de cette question en programmant des Etats généraux des conduites addictives en milieu professionnel au premier trimestre 2010. Deux forums préparatoires réunissant divers acteurs (Etat, Régions, juristes, scientifiques, partenaires sociaux) ont également été prévus. Le premier s’est déroulé à Angers (Pays de la Loire), le 2 juillet, et le second aura lieu à Bordeaux (Aquitaine), en novembre. «Le but est de recueillir des bonnes pratiques, de susciter la réflexion et de poser les questions éthiques et juridiques», explique Etienne Apaire. Au-delà des mesures qui pourraient être préconisées, une modification de la réglementation sera discutée. Elle viserait à donner plus de pouvoir à l’employeur en matière de lutte contre les addictions, à réglementer les pratiques de dépistage et réviser les sanctions.

De fait, «bien que l’usage de drogue soit illicite et sanctionné pénalement par le Code de la santé publique, il n’existe pas de dispositions spécifiques dans le Code du travail [excepté pour l’alcool]», souligne Sophie Fantoni, médecin au CHRU de Lille et docteur en droit. Or la responsabilité de l’employeur peut être mise en cause en cas d’usage ou de trafic de drogues au sein de l’entreprise, ou lors d’un accident d’un salarié sous l’emprise de drogues. Et il est tenu par la loi au devoir de prévention de la santé de ses salariés. Pour se protéger, l’employeur dispose d’un pouvoir disciplinaire limité au flagrant délit ou à la preuve irréfutable de faute.
 
Cette situation explique pourquoi le dépistage est au cœur des débats et suscite la controverse. Certains souhaitent développer cette pratique aujourd’hui très encadrée. Dans leur majorité, les dirigeants d’entreprise se déclaraient plutôt favorables à des contrôles sur le cannabis (69% des DRH dans les entreprises de plus de 50 salariés et 61% dans les TPE) selon l’enquête 2006 de l’Inpes. Actuellement, selon une circulaire datée de 1990 (1), seuls les tests de dépistage biologiques (urinaires ou sanguins) réalisés par le médecin du travail sont autorisés pour déterminer l’aptitude d’un salarié à un poste de travail et sous réserve d’une inscription dans le règlement intérieur. Un dépistage peut aussi être effectué sur certains postes à risque. Mais dans tous les cas, le dépistage systématique est proscrit. L’utilisation de tests salivaires, en cours d’expérimentation auprès de conducteurs routiers, se heurte à des freins scientifiques –leur fiabilité n’est pas encore totale- mais aussi éthiques. Mais leur développement est envisagé.
 
«Nous craignons que l’approche du dépistage soit uniquement répressive, déclare Jacques Bordron, responsable Santé au travail à la CFDT Pays de la Loire. Alors qu’elle doit aussi être préventive et collective, menée en association avec les CHSCT, les représentants de salariés et des consultants extérieurs.»
 
Aucune option ne semble pour l’instant privilégiée. «Dans tous les cas, la pratique du dépistage devrait être discutée en amont avec les partenaires sociaux», estime Sophie Fantoni qui prône la mise en place d’un dispositif d’information et de prévention prenant en compte l’impact des consommations sur le lieu du travail, mais également l’impact des conditions de travail sur les consommations. «Généraliser les tests de dépistage sans accompagner les salariés peut même se révéler dangereux en favorisant l’exclusion de certains jeunes vulnérables du monde du travail», affirme Corinne Dano. Le rôle-clé du médecin du travail a été souligné pour sensibiliser le personnel et prévoir le dépistage dans le règlement intérieur. En 2006, 41% des entreprises de plus de 50 salariés et 17% des très petites entreprises (TPE) avaient intégré les drogues dans leur plan d’évaluation des risques. Mais seulement 3% d’entre elles avaient mis en place des actions de prévention sur ce thème.
 
(1) Circulaire du ministère du travail (n°90/13) du 9 juillet 1990, relative au dépistage de la toxicomanie en entreprise
 
 
Par Sabine Casalonga
 
 
 
 
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La guerre des narcos laisse Ciudad Juárez exsangue
Par Invité,
Mexique. En trois jours, plus de 60 personnes ont été tuées par les bandes. Dernière victime innocente de la guerre sans merci que se livrent les trafiquants de drogue pour le contrôle de la frontière mexicano-américaine, un bambin de 4 ans a été tué mercredi près de Ciudad Juárez, dans le nord du Mexique.
 
Source: Libération
 
Le garçonnet circulait à bord de la voiture de ses parents lorsqu’un règlement de comptes a éclaté entre deux bandes rivales qui n’ont pas hésité à prendre le véhicule pour cible, tuant aussi le père de l’enfant et blessant grièvement sa mère.
 
Déploiement. Ces trois derniers jours, plus de 60 personnes ont été assassinées près de Ciudad Juárez, la ville la plus violente du Mexique, située en face d’El Paso au Texas voisin, et dans l’Etat de Chihuahua, frontalier avec la Californie. Malgré le déploiement de plus de 36 000 militaires et policiers - dont 8 500 dans la seule Ciudad Juárez -, l’offensive des narcos se poursuit pour sécuriser leurs routes d’exportation de la drogue vers les Etats-Unis, premier client mondial pour la cocaïne.
 
En dix-huit mois, la violence a fait plus de 11 000 morts au Mexique. Le gouvernement du président Felipe Calderón, qui avait fait campagne pour la lutte contre l’insécurité et le trafic de drogue, est à la peine. Les sommes colossales générées par le trafic alimentent une corruption généralisée, tandis que des armes de plus en plus sophistiquées, en provenance des Etats-Unis, viennent agrémenter l’arsenal des narcos.
 
Fin juillet, les autorités mexicaines avaient admis une recrudescence des assassinats autour de Ciudad Juárez. Le week-end dernier, elles ont révoqué près de 1 100 douaniers à tous les postes frontières, à la suite de plusieurs affaires de complicité de contrebande. Ils ont été désarmés par des militaires avant d’être remplacés par des agents des douanes «spécialement sélectionnés».
 
Sceptiques. Mais les spécialistes de la lutte antidrogue et notamment ceux de la DEA (Drug Enforcement Administration) américaine restent sceptiques. Le vieil adage hérité des narcos colombiens «plata o plomo» («de l’argent ou du plomb», en général du 9 mm parabellum) a encore de beaux jours devant lui du côté de Ciudad Juárez.
 
 
 
 
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Non, OCB ne finance pas le FN et n'appartient plus à Bolloré
Par Invité,
C'est une rumeur aussi vieille et entêtante que mon premier pétard. Aujourd'hui encore, sur le Net ou dans les arrières cours de récré, il se dit qu'il n'y a pas de fumette sans feu : le papier à rouler OCB, longtemps favori des esthètes du joint, financerait le Front national…
 
Source: Rue89
 
 
Si vous ne l'avez jamais entendue, vous êtes bien le seul (une simple recherche « FN OCB » sur Google suffit à s'en convaincre). A tel point que les anciens propriétaires de la marque ont dû se payer une vaste campagne de pubs pour se racheter une image à la fin des années 90.
 
Ancien propriétaire ? C'est l'autre croyance tenace associée à la marque : OCB appartiendrait à Vincent Bolloré. Cette fois ce fût vrai, au siècle dernier, mais ne l'est plus depuis 2000.
 
Du papier plus fin que fin venu de Chine
 
https://asset.rue89.com/files/imagecache/asset_wizard_vignette/files/ArnaudAubron/Image%2017.png[/img]Publicité pour OCBTout démarre au début d'un autre siècle, le XIXe du nom, quand le Dr René Bolloré ramène de Chine un procédé révolutionnaire pour produire du papier plus fin que fin, qui servira pour les cigarettes et la bible.
 
L'audacieux Breton installe sa fabrique sur les bords de l'Odet en 1822. Puis une seconde voit le jour à Cascadec, toujours sur les bords de l'Odet, en 1893. En 1918, un descendant du Dr Bolloré lance la marque OCB : O pour l'usine d'Odet, C pour celle de Cascadec et B pour Bolloré.
 
N'en déplaise aux fans de Billy Ze Kick, OCB ne signifie donc pas Oxyde carton blindé. (Voir la vidéo)
 
 
https://www.youtube.com/watch?v=R48TPTdaF44
 
 
Le business roule jusqu'à la seconde Guerre mondiale. Puis s'effondre. Avec son frère, Vincent Bolloré rachète la papeterie familiale en 1981 pour un franc symbolique. Et la redresse, notamment en acquérant le concurrent Job en 1986. La production est délocalisée à Perpignan.
 
Tout va pour le mieux jusqu'à ce jour de 1996 où la méchante rumeur parvient aux oreilles de Cédric Bolloré, cousin de Vincent et directeur marketing de Bolloré Technologies, inquiet d'une baisse inexpliquée des ventes alors que le tabac se porte bien et le pétard a priori encore mieux.
 
 
 
Le FN pas au courant
 
Comment des générations entières de fumeurs (pétards et cigarettes confondus) se sont mises à croire et à faire croire qu'OCB était au pire une société appartenant au Front national, au mieux un généreux donateur de l'extrême droite ? Nul ne le sait. Peut-être l'image pour le moins controversée du groupe en Afrique laisserait-elle penser à des affinités avec l'extrême droite ?
 
Côté Bolloré, on a une autre explication :
 
« Ça ne pouvait venir que de la concurrence, la marque ciblait les jeunes et cette rumeur visait donc à nous nuire… »
 
Côté FN, on m'affirme découvrir la rumeur. A part de communes racines bretonnes, y aurait-il au moins des liens entre la famille Bolloré et le clan Le Pen ? « Vu notre situation financière actuelle, ça nous aiderait beaucoup, mais malheureusement non », assure-t-on au Front. Même démenti côte Bolloré :
 
« Ce n'est pas vraiment le genre de la famille. Il y avait deux Bolloré dans le commando Kieffer pendant la guerre… »
 
Même si l'illustre ancêtre Gwenn-Aël, susdit résistant et vice-président des petits papiers familiaux de 1952 à 1974, se serait acoquiné avec l'OAS, le choeur familial battrait plutôt pour la droite bon teint. Vincent comptait ainsi parmi les invités de son ami Nicolas Sarkozy au fameux diner du Fouquet's et lui a rendu la politesse en lui prêtant son yacht et ses jets privés au cours de peu reluisants épisodes jadis contés par Rue89.
 
Racheté par le géant américain de la cigarette à rouler
 
Reste que depuis près de vingt ans la rumeur se propage. Et finit même par se chanter : en 1996, le groupe Afrojazz la reprend dans un de ses titres, retiré depuis : « Une des filiales du FN s'appelle OCB, faut pas les aider… »
 
En janvier 1997, les Bolloré décident de prendre le taureau de papier par les cornes et commandent une étude d'opinion à l'Institut d'observation et de décision (IOD) pour se faire une idée des dégâts. 600 consommateurs sont testés, 15% ont entendu parler de cette histoire de financement du FN.
 
Pour ne pas amplifier la rumeur, OCB ne fait pas de démenti officiel mais déroge à ses principes historiques de discrétion et lance une vaste campagne de pub mettant en scène un mannequin noir à la langue suggestive. Un mannequin censé faire comprendre qu'OCB ne fraie pas avec l'extrême droite.
 
A en croire la persistance de la rumeur, l'objectif n'a pas été totalement atteint, mais la pub, elle, fera date, notamment déclinée avec Zazie.
 
Reste un autre problème pour Bolloré, son papier extra fin est devenu le favori des amateurs de fumées clandestines, malgré la contre-offensive du concurrent Rizzla avec son « Original ». « Ça commençait à poser des problèmes et cette image de fournisseur des “fumeurs alternatifs” n'enchantait personne », euphémise-t-on aujourd'hui chez Bolloré. Oubliant au passage qu'en commercialisant des feuilles King Size uniquement utilisées par les fumeurs de pétards, OCB a largment et en toute conscience profité de cette manne.
 
« De plus cette activité était trop marginale », même si Bolloré technologie est alors le second producteur mondial de papier à rouler.
 
Résultat, la marque et l'usine de Perpignan sont revendues en 2000 à un distributeur américain, Republic Tobacco, propriété de Donald Levin et leader mondial de la cigarette roulée. Peu à peu, Bolloré revend l'ensemble de son activité papiers à l'Américain, jusqu'à se désengager totalement en 2009.
 
Difficile d'imaginer le roi de la cigarette à rouler américain en financier du Front National. Quant à savoir si la rumeur du FN nuit encore à la marque, difficile à dire puisque personne n'est joignable au mois d'août dans l'usine de Perpignan. Reste que le noir est toujours associé à OCB, qui vient de lancer une gamme « Black thinking ». Message subliminal ?
 
 
 
Ailleurs sur le Web
 
► La rumeur qui a déstabilisé OCB, sur l'Expansion.com
► Le site du groupe Bolloré
► Le site de Republic Technologies
► La biographie de Vincent Bolloré sur Wikipédia
 
 
 
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Drogue : un marché de 2 milliards d'euros
Par Invité,
Le ministre de l'Intérieur Français a annoncé mercredi que tout serait fait pour éradiquer ce fléau «qui irrigue la délinquance».
 
«C'est le ministre de l'Intérieur de Paris !», se flattait un retraité qui venait de lui serrer la main. ­«Hortefeux à volonté», ironisait un badaud en short. Sur le front de mer de Canet-en-Roussillon, près de Perpignan, Brice Hortefeux a pu mesurer mercredi sa popularité au lendemain de sa sortie tonitruante sur l'exigence d'un nouveau tour de vis contre la délinquance. Le «ministre de Paris» a axé sa visite sur la nécessité de casser le trafic de stupéfiants, un «fléau qui, ­dit-il, irrigue la délinquance». Il a cité les derniers chiffres : «Le seul marché français de la drogue est évalué de 1,7 à 2 milliards d'euros de profit pour les trafiquants. Songez que 40 % des enfants de 17 ans ont goûté un jour à la drogue ! Nous allons sans relâche, avec ténacité et détermination casser ce trafic», assurait-il.
 
Source: figaro.fr
 

Brice Hortefeux (au centre) assiste à une simulation de recherche de stupéfiants par un maître-chien de la gendarmerie, mercredi, à proximité de la frontière espagnole. Crédits photo : AFP
 
 
75 tonnes de cannabis saisis l'an dernier
 
Il a révélé mercredi que les opérations de lutte contre les stupéfiants conduites par la police et la gendarmerie ont augmenté de 38 % depuis le début de l'année 2009 avec 194 procédures diligentées. L'an passé, 75 tonnes de cannabis, 8 tonnes de cocaïne et une tonne d'héroïne ont été saisies en France.
 
Sa visite du jour lui a permis d'assister sur une aire de stationnement, proche de la frontière espagnole, à une simulation d'interception de go fast, ces voitures de luxe, souvent de gros 4 × 4, qui remontent l'autoroute à vive allure depuis Malaga en Espagne, le coffre chargé de drogue . «Il faut 300 tonnes de cannabis pour alimenter le marché français et nous en saisissons le quart», rappelait mercredi Yannick Salabert, chef adjoint de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiant. Selon lui, «28 opérations contre les go fast ont été réalisées l'an dernier», tandis que la police a stoppé une quarantaine de camionnettes chargées de drogue en provenance du Maroc, pour l'essentiel.
 
Même si ce pays a réduit par deux sa production, qui est passée à 1 600 tonnes par an, les services spécialisés du ministère de l'Intérieur notent que les producteurs se fournissent désormais en plans "OGM mexicains", au rendement nettement plus élevé. Un proche du ministre de l'Intérieur le disait mercredi : «La lutte contre la drogue est un combat de longue haleine
 
 
De notre envoyé spécial à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), Jean-Marc Leclerc
 
 
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Fox News Vs. la vérité sur Amsterdam
Par Invité,
Le célèbre présentateur de la chaîne néo-conservatrice Fox News Bill O'Reilly invitait récemment sur son plateau deux "stratèges" du parti républicain pour entendre leur analyse du marasme dans lequel s'embourbent les Pays-Bas à cause de leur libéralisme naïf et de l'autorisation d'y consommer du cannabis.
 
source: societe.fluctuat.net
 
Décrivant une Amsterdam envahie par le crime, la mafia, l'anarchie, les deux expertes ont agaçé un citoyen néerlandais, soucieux de rétablir la vérité au moyen de quelques chiffres...
 
https://www.youtube.com/watch?v=sTPsFIsxM3w&feature=player_embedded
 
 
 
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Un tiers de fumeurs de pétards en plus : que fait la police ?
Par Invité,
A en croire la police, il y aurait eu, entre 2007 et 2008, 33,6% de personnes fumant du cannabis en plus en France. C'est en tous cas ce que titre l'AFP, immédiatement reprise par mes petits camarades de la presse, après la plus grosse saisie de cannabis de l'année en France : deux tonnes dans une voiture sur l'A6. Mais à y regarder de plus près, les choses sont un peu plus compliquées. Decryptage.
 
Source: Rue89
 
 
D'abord la précision du chiffre. Alors que personne n'a d'estimation sérieuse du nombre réel d'amateurs de cannabis en France (et pour cause, cette activité étant illicite, peu de gens vont s'en vanter auprès de l'Insee), comment la police aurait-elle pu arriver à une telle précision ?
 
C'est qu'en réalité, cette augmentation de 33,6% n'est pas celle des usagers, mais des consommateurs interpellés par la police et la gendarmerie. Ainsi, 133 000 personnes ont été arrêtées pour consommation de cannabis en France en 2008, soit 33,6% de plus qu'en 2007.
 
Ceci démontrerait, à en croire la police, une « augmentation très sensible du nombre d'usagers en France ». Autre analyse possible : cette augmentation pourrait refléter une activité accrue des services de police et de gendarmerie, qui, pressés par leur hiérarchie de « faire du chiffre », peuvent être amenés à se rabattre sur les fumeurs de pétards qui présentent un avantage non négligeable : un fumeur arrêté est une affaire immédiatement résolue, à la différence d'une agression ou d'un vol.
 
L'explication de cette hypothétique hausse
 
Sans parler de chiffres, imaginons maintenant que cette hausse spectaculaire des interpellations reflète effectivement une hausse de la consommation, et ce alors que la France était déjà l'un des pays européens où l'on consomme le plus de cannabis. Qu'en déduire ?
 
Rappelons d'abord que nous sommes l'un des cinq pays européens à encore considérer la simple consommation de cannabis comme un délit passible de prison.
 
Depuis 2002 et l'arrivée d'un certain Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, Paris s'est relancé dans la « guerre à la drogue », l'ancien ministre multipliant les déclarations à l'emporte-pièce du type « il n'y a pas de drogues douces ». Au total, la répression coûte à l'Etat 500 millions par an, soit 0,4 du PIB.
 
Tout cela pour quel résultat ? Selon la dernière étude disponible de l'Office français des drogues et toxicomanies (OFDT), en 2005, près de 4 millions de nos compatriotes avaient expérimenté cette drogue et plus d'un demi-million en consommaient même tous les jours. Des chiffres qui auraient donc explosé depuis, à en croire la police.
 
Ces chiffres font de la France le canard boiteux de la politique européenne, loin derrière les si libéraux Pays-Bas, où les jeunes en particulier fument beaucoup moins de cannabis que les jeunes Français. Mais tout va très bien, Madame la marquise, la police française veille et la répression porte ses fruits…
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
 
►France : Le cannabis en France : plus de répression… et de fumeurs
►Drogues : La guerre à la drogue a échoué : c'est l'Europe qui le dit
 
 
 
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 Californie : 1,4 milliard par an en taxant le cannabis
Par Invité,
Selon le Board of Equalization (administration fiscale) de Californie, l'Etat en quasi-faillite gagnerait chaque année 1,4 milliard en nouvelles taxes s'il décidait de légaliser et de taxer la vente de marijuana, dont la Californie est probablement le principal producteur au monde.
 
Source : Rue89
 

 
 
Ces calclus ont été faits à partir d'une taxe de 50 dollars par once (28 grammes), comme avancé dans la proposition de loi AB 390 déposée fin février par le représentant Tom Ammiano et qui devrait être débattue au mois de janvier prochain.
 
Cette proposition prévoit de ne pas taxer la production personnelle (jusqu'à dix pieds de cannabis) ou à des fins médicales, mais seulement la vente pour usage récréatif à des adultes de plus de 21 ans.
 
Selon les calculs des experts fiscaux, la mesure rapporterait 1 milliard grâce à la nouvelle taxe et 400 millions de TVA. Les experts prévoient également qu'elle entrainerait une baisse de consommation d'alcool et de cigarettes par effet de substitution.
 
Le calcul ne prend par contre pas en compte une éventuelle baisse du budget de la police et de la justice, dont les fumeurs de cannabis et les petits dealers constituent une part très importante de l'activité. Une économie qui pourrait se monter à 200 millions d'euros selon la branche californienne de l'organisation antiprohibitionniste Norml (74 Californiens auraient ainsi été arrêtés en 2007).
 
Pour Dale Gieringer, de Norml :
 
« L'Etat est dans une telle situation financière que ça n'a pas de sens pour les contribuables de payer pour que la police arrête, poursuive et enferme les fumeurs de cannabis alors qu'ils pourraient au contraire tirer avantage d'un margé légal régulé. »
 
Selon un récent sondage, 56% des Californiens soutiendraient la mesure. Si bien qu'au mois de mai, le gouverneur Schwarzenegger, qui se dit personnellement opposé à la légalisation, avait envisagé d'ouvrir le débat :
 
« Le moment est venu d'en débattre. Je suis toujours favorable à un débat ouvert sur des idées permettant d'accroître les recettes de l'Etat. Nous devons dès maintenant étudier de près les pays qui ont légalisé la marijuana et d'autres drogues, et voir exactement l'impact que cela a eu sur leur population. »
 
Pendant ce temps, à Oakland, dans la baie de San Francisco, les électeurs décideront la semaine prochaine s'ils veulent imposer une taxe sur le cannabis médical, ce qui serait une première dans le pays. La mesure F pourrait rapporter à la ville 300 000 dollars par an. Il n'y a pas de petits profits.
 
 
 

 
Télécharger le rapport
 
 
 
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
 
► Michael Douglas veut taxer le cannabis, Schwarzenegger y pense
► Aux Etats-Unis, Obama veut enterrer le hasch de guerre
 
 
Ailleurs sur le Web
 
► Le «governator» handicapé par une Californie en faillite, sur la Tribune de Genève
 
 
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Mexique : la dépenalisation, arme ultime contre le narcotrafic ?
Par Invité,
La violence du narcotrafic est devenue spectaculaire au Mexique. Tenter, comme l'a fait, avec courage et détermination, le président Felipe Calderon, d'attaquer de front les mafias qui contrôlent le commerce et le transport des drogues, a exacerbé cette violence.
 
L'arrestation la semaine dernière de l'un des chefs du cartel « La Familia » a provoqué une série d'attaques de postes de police dans deux Etats mexicains. L'année 2009 pourrait être plus meurtrière encore que 2008, marquée par l'assassinat de 6 200 personnes dont la mort est directement liée à des affaires de drogues, soit plus du double qu'en 2007.
 
Source: Rue89
 
C'est à la fin de 2006 que Calderon a fait de la lutte contre le narcotrafic sa priorité. Le Mexique, jusqu'alors essentiellement un lieu de transit vers les Etats-Unis, est aujourd'hui de plus en plus consommateur de drogues. Les cartels y gèrent un business que s'évalue en milliards de dollars.
 
Ils ont depuis longtemps infiltré et corrompu des institutions publiques, des fonctionnaires, des politiques et des membres des forces de sécurité et s'ils vendent toujours une grande partie de leurs stupéfiants aux Etats-Unis, ils y achètent aussi un armement de plus en plus sophistiqué, défiant l'état de droit et minant la démocratie mexicaine.
 
Les autorités mexicaines ont décompté 233 « zones d'impunité » des mafias
 
Ainsi, malgré les efforts de autorités, des arrestations et des saisies spectaculaires, la situation ne cesse de se dégrader, non seulement dans les zones frontalières avec les Etats-Unis, depuis longtemps problématiques, mais également dans des zones beaucoup plus éloignées du grand marché nord-américain, comme au sud et à l'ouest du pays.
 
Dans la ville d'Acapulco, par exemple, haut lieu du tourisme mexicain, une bataille de rues a fait 18 morts en juin entre des membres du cartel « Bertran Leyva » et des policiers.
 
Les autorités mexicaines identifient chaque année ce qu'elles appellent des « zones d'impunité » au sein desquelles les mafias se comportent comme un Etat dans l'Etat, levant des impôts, imposant leur loi et contrôlant les routes.
 
Ces zones seraient au nombre de 233 aujourd'hui, contre plus de 2000 l'année dernière. Calderon, tout récemment, affirmait que l'avenir de la démocratie était en jeu dans cette lutte contre la corruption et le crime organisé.
 
La population lassée de cette guerre ultraviolente contre les narcos
 
Les dernières élections parlementaires n'ont été favorables au PAN (Parti d'Action Nationale), le parti conservateur du président Calderon, et ont marqué le retour politique du PRI (le Parti Révolutionnaire Institutionnel, qui monopolisa le pouvoir pendant sept décennies).
 
Ces résultats peuvent être expliqués de nombreuses manières –la transformation autoproclamée du PRI, la faiblesse de la gauche, la crise économique– mais on ne peut totalement exclure de cette analyse la lassitude des Mexicains à vivre dans la peur et l'insécurité provoquées par la politique de Calderon a l'encontre des cartels.
 
En d'autres termes, de même que « la guerre contre la drogue » menée depuis deux décennies par les Etats-Unis en Amérique latine a démontré son échec, de même la guerre de Calderon contre les mafias n'est toujours pas un succès.
 
Trois poids lourds de la politique latino-américaine s'engagent
 
Dès lors que faire ? Penser différemment, suggèrent trois anciens présidents latino-américains.
 
Ces trois anciens présidents ont eu, en leur temps, à affronter le narcotrafic. Le premier est le brésilien Fernando Henrique Cardoso, le deuxième est le colombien Cesar Gaviria et le troisième Ernesto Zedillo, l'ultime président du PRI au Mexique, une sorte de Gorbatchev mexicain qui a, lui aussi, conduit en douceur son pays vers la fin d'un système de parti unique et a donné en 2000 les clés du pouvoir à Vicente Fox, vainqueur des élections et membre du PAN.
 
Cardoso, Gaviria et Zedillo ont rédigé un rapport, rendu public en février dernier, sur la drogue et la démocratie en Amérique latine et plaident pour une nouvelle approche : la dépénalisation de l'usage des drogues et la légalisation de la vente de marijuana.
 
Ils suggèrent de ne plus traiter les consommateurs comme des délinquants mais comme des malades et écornent -prudemment- le tabou de la légalisation de la drogue. Cardoso, plus tard, a fait savoir qu'il est même favorable à la décriminalisation de la cocaïne.
 
Les politiques au pouvoir auront-ils le courage d'embrayer ?
 
Il est évident qu'une telle dépénalisation serait un coup dur pour tous les trafiquants du continent américain et une aubaine fiscale pour les Etats, si toutefois ces derniers restaient aussi vertueux que pourraient l'être, disons, un marchand de tabac ou un vendeur d'alcool.
 
Ils pourraient utiliser cette manne nouvelle dans les domaines de la santé et de l'éducation, tout en économisant sur les dépenses liées aux renforts policiers et à la lutte, souvent vaine, contre la corruption.
 
La dépénalisation n'est pas une réflexion nouvelle. Ce qui est nouveau, c'est qu'un ancien président du Brésil -qui sait les ravages causés par les narcos dans les favelas -un ancien président de Colombie- qui sait que la drogue alimente la plus vieille guérilla d'Amérique latine dans son propre pays- et un ancien président du Mexique qui sait combien les cartels ont corrompu la police et la politique de sa nation, appellent à un débat, urgent, au sujet de cette dépénalisation.
 
Celle-ci est toujours jugée politiquement très incorrecte, mais les trois anciens présidents ne sont candidats à aucune élection et peuvent s'autoriser le luxe de dire ce qu'ils pensent vraiment.
 
Ceux qui sont toujours dans le jeu politique devraient avoir le courage d'accepter d'en parler, car l'enjeu est bien celui de l'avenir de la démocratie et la fin de la liaison fatale qu'entretiennent les mafias avec la prohibition.
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
 
► Mexique : « Ils tuent nos arbres pour qu'on cultive leur drogue »
► Drogues : la répression au Nord nourrit les rébellions au Sud
 
 
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Pays-Bas, Danemark : l'Europe phosphore sur le cannabis
Par Invité,
Le conseil municipal de Copenhague envisage d'ouvrir des coffee shops dans la capitale danoise, tandis qu'une mission mise sur pied par le gouvernement néerlandais préconise de rendre légale la culture de cannabis pour les coffee, qui ne seraient plus accessibles qu'aux seuls habitués.
 
Source: Rue89
 
 

Photo : à Christiania, squat de Copenhague fermé il y a six ans (Bob Strong/Reuters)
 
 
Alors qu'en France, l'un des cinq pays de l'Union où la simple consommation de cannabis peut conduire en prison, le débat sur le statut de cette drogue en reste au stade pénal (il est interdit de le « présenter sous un jour favorable » et donc très difficile de débattre du bienfondé de la prohibition sans tomber sous le coup de la loi), ailleurs en Europe, les choses bougent.
 
On en avait eu un premier aperçu au niveau de l'Union européenne au mois de mars. Dans son « Rapport sur les marchés mondiaux des drogues illicites (1998-2007) », la Commission de Bruxelles allait jusqu'à affirmer :
 
« La prohibition des drogues a provoqué des dégâts involontaires importants, dont beaucoup étaient prévisibles. »
 
 
Un rapport qui n'a pas dû faire bondir de joie à Paris mais qui semble refléter l'Etat d'esprit de plus en plus de capitales européennes. Partant du constat, détaillé dans le rapport de la Commission, que sous le régime actuel de prohibition « aucun élément ne permet de dire que le problème des drogues a reculé sur la période 1998-2007 », plusieurs gouvernements cherchent une voie moyenne centrée non pas sur la répression mais sur la santé publique.
 
 
Des coffee shops au Danemark ?
 
Quitte à faire des allers-retours. Ainsi au Danemark, six ans après la fermeture du squat de Christiania, où le hasch était en vente libre, le comité des affaires sociales de la municipalité recommande aujour'hui « d'envisager sérieusement » une décriminalisation de l'usage et/ou de la vente de cannabis.
 
Partant du constat que « rien ne prouve qu'un accès facilité au cannabis entraîne plus d'utilisateurs ou d'accros », le comité recommande de mettre fin à la prohibition afin de lutter contre la violence des gangs, qui s'est accrue depuis six ans.
 
Une mesure soutenue par une majorité des partis représentés au Conseil miunicipal, dont certains défendent même un système de coffee-shops à la néerlandaise « pour tarir l'une des sources de revenu des gangs ».
 
 
Des coffee shops sur abonnement aux Pays-Bas
 
Aux Pays-Bas, justement, l'heure est également à la réflexion. Si les autorités se félicitent des résultats de leur politique de tolérance initiée en 1976 en termes de santé publique (les jeunes Néerlandais sont parmi les Européens qui consomment le moins de cannabis), reste que les gouvernements voisins continuent à mal supporter que les plus jeunes de leurs ressortissants passent leurs week-ends dans les 700 coffees bataves.
 
Résultat, afin de mettre un terme à une situation qui est « devenue hors de contrôle », une commission mise spécialement sur pied par La Haye préconise de « rendre aux coffees shops leur vocation initiale » de diffusion du cannabis à une petite échelle en en réservant l'accès aux seuls membres. Une politique déjà envisagée dans certaines régions frontalières.
 
Toujours dans l'idée de lutter contre le marché noir qui finance, y compris aux Pays-Bas, la grande criminalité, la commission recommande également que la production pour vendre à ces mêmes coffee shops soit légalisée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, rendant le système juridiquement bancal.
 
Ces recommandations serviront de base à une réforme de la politique des drogues qui sera présentée au Parlement en septembre.
 
 
 
 
 
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« Il était une fois la prohibition », sur Arte
Par Invité,
https://www.cannaweed.com/guides/images/video.png[/img]Violence, corruption, problèmes de santé publique… Les treize ans de régime de prohibition totale de l'alcool aux Etats-Unis (entre 1920 et 1933) ont été un échec cuisant. Mais alors « comment les prohibitionnistes ont-ils imposé leur loi ? Comment Al Capone et les parains du crime organisé en ont-ils profité ? »
 
C'est à ces questions que tente de répondre le documentaire « Il était une fois la prohibition », de l'Allemand Viktor Stauder, soulignant notamment l'influence des organisations chrétiennes, mais aussi féministes dans l'instauration du régime de prohibition. (Voir la vidéo)
 
Source: Rue89
 
https://www.dailymotion.com/swf/x9ry91_il-etait-une-fois-la-prohibition_news&related=1
 
La prohibition prendra fin en 1933, d'abord par la réintroduction de bières légères grâce au Blaine Act (17 février), puis définitement le 5 décembre 1933 avec l'entrée en vigueur du 21e amendement à la constitution américaine.
 
Aujourd'hui, l'échec de la prohibition de l'alcool est régulièrement cité en exemple pour dénoncer la prohibition des autres drogues qui, pour ses détracteurs, entraine le même type de violences et de problèmes de santé publique. Peut-être nos petits-enfants regarderont-ils un jour amusés et incrédules le documentaire « Il était une fois la prohibition des drogues »…
 
► « Il était une fois la prohibition » de Viktor Stauder (2008), dans le cadre des Mercredi de l'histoire, mercredi 8 juillet à 20h45 sur Arte. Rediffusion le 11 /07/2009 à 14h00.
 
 
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► Tous nos articles sur l'alcool
 
Ailleurs sur le Web
 
► La présentation du documentaire sur le site d'Arte
 
En discuter sur cannaweed
 
► « Il était une fois la prohibition », sur Arte
 
 
 
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Les drogues, ce sont les anciens dealers qui en parlent le mieux
Par Invité,
Le Canadien Brian O'Dea a été, dans les années 70, un gros trafiquant de cannabis, puis de cocaïne. Après avoir dirigé une entreprise de transports de 120 personnes, il se retire des affaires en 1986 et ne fera que deux ans de prison. Il est aujourd'hui producteur de films à Toronto.
 
Alors que le débat sur la dépénalisation bat son plein aux Etats-Unis, il a accepté de rédiger cette tribune pour Rue89.
 
Source : Rue89
« Les révolutions les plus importantes ont pour point commun de détrôner l'arrogance humaine, faisant tomber d'un piédestal après l'autre nos certitudes… » Stephen Jay Gould
 
Le président Obama a récemment annoncé que son administration mettrait un terme à la « préemption », une pratique qui permettait à l'administration fédérale de passer outre les lois des Etats fédérés sur l'environnement, la santé, la sécurité, etc.
 
Cela inclut les étranges lois sur les drogues qui ont engendré un conflit entre les fédéraux et divers Etats au sujet de la distribution de marijuana médicale, et qui ont provoqué des raids de la DEA (la police fédérale des stupéfiants, ndlt) sur les dispensaires, en violation de la loi locale et des droits des citoyens qui avaient voté ces lois.
 
Même la Cour suprême ne veut plus entendre parler d'une remise en cause de la loi californienne, vieille de dix ans, qui autorise l'usage de la marijuana pour des raisons médicales, prenant ainsi le parti de l'Etat. Plus que jamais, nous avons une vraie possibilité de changement, un changement absolument nécessaire pour que l'on ne traite plus les plus faibles d'entre nous par la répression.
 
La question des drogues n'est pas une question de bien ou de mal
 
Il y a plus de vingt ans, je fumais, sniffais et prenais du poppers et je buvais chaque jour. J'attendais toujours le moment propice pour arrêter ; ce n'était jamais le bon. Je n'étais, comme on dit, pas bien dans ma peau. Tout ceci aboutit à ce que je me retrouve KO sur la moquette d'un copain : une overdose de cocaïne, dont je faillis ne pas sortir vivant.
 
C'était à la veille de mon quarantième anniversaire, il y a presque vingt-et-un ans. Tu parles d'une crise de la quarantaine ! Depuis ce jour, j'ai trouvé une autre façon de vivre. Comme l'a dit Nietzsche, l'émancipation naît du mal et de la douleur. En tous cas, pour moi, ce fut le cas.
 
Une telle « émancipation » ne peut jamais avoir lieu aux conditions de quelqu'un d'autre. La douleur que j'ai ressentie était assez violente pour que ma vie change.
 
L'usage ou l'excès de drogues passe souvent pour une question de bien et de mal, une question morale, mais c'est faux : c'est une question d'aise ou de malaise.
 
Je n'ai jamais rencontré qui que ce soit qui ait renoncé à la drogue pour des raisons d'illégalité. En ce moment même, la mère, le père, le frère, la sœur, le fils, la fille, l'oncle, la tante, le cousin, la grand-mère ou le grand père de n'importe qui prend des drogues. Légal, illégal, peu importe. Il n'y a aucune frontière dans nos couches sociales que la drogue n'ait traversée. Elle pénètre tout. L'être humain se défonce depuis qu'il est un être humain. Il est absurde de penser que l'on peut mettre un terme à ce comportement en légiférant.
 
Du problème « moral » au problème économique
 
La prohibition de l'alcool nous a été servie au XXe siècle à travers l'outrage moral, « la fausse morale », et ça s'est terminé par un double scotch au saloon du coin. Pas de demi-mesure, là. Nous n'avons pas légalisé la possession d'alcool, ce qui a ensuite poussé les consommateurs à trouver des moyens illégaux de s'en procurer. Puis nous avons légalisé « de haut en bas », en régulant sa distribution, en taxant ses ventes.
 
C'est presque ce qui arrive aujourd'hui avec la marijuana. Presque. Il semble qu'elle en prenne le chemin, achetée et payée par besoin économique. Cela veut-il dire que ce qui était autrefois une question morale est devenu une question économique ? Oui. Cela signifie-t-il que la morale a un prix ? Ou que ce n'était en fait pas vraiment une question morale à l'origine, ce que notre détresse financière a mis au jour ?
 
L'alcool responsable de plus de violences que toutes les autres drogues réunies
 
« Mais quand même pas l'héroïne, les méta-amphétamines ou le crack ? » C'est comme ça que se poursuit la conversation en général, n'est-ce pas ? « Pas les drogues dures. » Je me demande comment on en est arrivé à la classification de « drogue dure ».
 
Il y a des chances pour que celui qui a pondu cette classification soit aussi celui qui ne veut pas que vous sachiez que 95% des gens emprisonnés pour des violences ont commis ces actes sous l'emprise de la deuxième drogue la plus répandue sur la planète. La drogue qui annonce le hockey, le foot et tous ces événements sportifs pour les jeunes à la télé ; la drogue dont on voit les logos sur les tee-shirts portés par nos enfants ; la drogue dont les entreprises qui la possèdent sponsorisent un « Partenariat pour une amérique sans drogue »… Vous voyez de quoi je parle ? Oui, de l'alcool.
 
L'alcool est responsable de plus de violence domestique et de carnages routiers que toutes les autres drogues réunies. Mais l'industrie de l'alcool a acheté et payé son acceptabilité culturelle et sa respectabilité, et pense, au fond de son âme sombre, qu'elle n'a rien à voir avec l'herbe et le crack.
 
Tout ce que je peux dire, c'est que toutes les substances psychotropes que j'ai utilisées sont un raccourci trompeur vers la lumière. Par des années de conditionnement publicitaire, on m'a appris qu'une pilule peut me faire grandir et qu'une autre me rapetisse, et que ces petites pilules bleues… hum, mieux vaut en rester là.
 
L'héroïne, la cocaïne, les méta-amphétamines, l'alcool taxé et contrôlé par l'Etat, ainsi que le tueur numéro un, le tabac, sont tous des substances auxquelles il est terrible d'être accro. Son ultime et actuel coût est bien trop souvent la vie elle-même. Et, tout au long de ce chemin vers la mort, les prix augmentent. Ce n'est pas une question morale, ni de bien et de mal, et il est temps de cesser de la traiter comme telle. L'industrie de la répression n'a jamais travaillé pour quelqu'un d'autre que le monde de la finance et les politiques (qui, eux-mêmes, sont partie prenante de la finance). Ces gens ont dépensé une fortune nous convaincre -avec succès- de cette illusion, mais il est temps de se réveiller maintenant.
 
Une seule solution, la légalisation
 
Il reste une solution, si simple qu'elle en est presque inquiétante, une solution mise en place par d'autres, qui, jusqu'à aujourd'hui, ont montré plus de courage que nous. Si nous sommes aussi valeureux et libres et courageux que nous sommes prompts à le déclarer, alors il est temps de mettre un terme à ce qui n'a jamais fonctionné. On ne peut tout simplement pas continuer de la même façon et espérer obtenir d'autres résultats.
 
Quand on pense à la légalisation de la drogue, nombre d'entre nous pensent aux Pays-Bas. Et aux critiques formulées quant à son sens général par des juristes avec une hâche, et un siège auquel s'accrocher. Accusations illégitimes que celles-ci. Les Pays-Bas ont pris des demi-mesures seulement, et les demi-mesures ne nous apportent rien. Il nous suffit de jeter un œil, par delà les frontières hollandaises, au Portugal, pays dont la générosité et le courage à l'encontre des plus faibles de ses citoyens devrait nous faire honte et nous mener vers une action juste.
 
Jusqu'en 2001, le Portugal était plongé dans une crise sanitaire aux proportions alarmantes, une crise due à l'addiction à la drogue. Ensuite, la possession de stupéfiants a été légalisée. Et maintenant, nous y voilà, huit ans après que « la possession personnelle a été décriminalisée, l'usage de drogues parmi les jeunes Portugais a chuté et le taux de nouvelles infections par le virus HIV dues au partage des seringues usagées a été considérablement réduit, tandis que le nombre de personnes cherchant à se désintoxiquer a plus que doublé… » (Time Magazine, 26 avril 2009).
 
Et devinez quoi ? Les vannes ne se sont pas ouvertes ; la population ne s'est pas transformée en un troupeau de junkies, comme certains législateurs auraient aimé qu'on croie que ça arriverait. Mes amis, nous devons commencer à élire des gens au Sénat, au Congrès et à tous les niveaux du pouvoir partout dans le monde qui ont une plus grande foi en nous qui votons pour eux et les révoquons,. Nous sommes au fond d'un trou profond et nous devons immédiatement arrêter de creuser. Il est temps de s'immiscer dans les privilèges et le pouvoir et de subvertir la façon de penser dominante ; il est temps de rappeler à nos élus que nous attendons d'eux des actes qui produisent de vrais et honnêtes résultats. Il est temps de revoir complètement notre approche de la question de l'usage ou de l'abus de drogues.
 
Pour finir, cette parole émanant de Washington, de Gil Kerlikowske, pas moins, le nouveau tsar de la drogue de la Maison-Blanche :
 
« Quelle que que soit la façon dont vous expliquez aux gens qu'il s'agit d'une “guerre à la drogue” ou d'une “guerre contre un produit, ils considèrent que c'est une guerre contre eux. Nous ne sommes pas en guerre contre les gens de ce pays.”
 
M. Kerlikowske, il n'y a qu'une manière de prouver aux plus petits d'entre nous que leur vie comptent autant que n'importe laquelle de nos vies : c'est de légaliser et réguler toutes les drogues, et de le faire maintenant. Comme l'a dit notre grand président, le temps du changement est arrivé.
 
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Intervention ratée pour la police à l'Appel du 18 joint
Par Invité,
Quelques centaines de partisans de la légalisation du cannabis s'étaient donnés rendez-vous ce jeudi, comme tous les ans depuis 1993, au Parc de la Villette, à Paris, pour célébrer comme il se doit l'Appel du 18 joint : pétard à la bouche.
 
Source : Rue89

Ce qui n'est évidemment pas du goût des forces de l'ordre, car la simple consommation de cannabis tombe toujours sous le coup de la loi en France. Traditionnellement, la brigade des stupéfiants se déplace pour l'évènement mais se contente d'observer, voire de converser avec les organisateurs.
 
Une fois n'est pas coutume, d'autres représentants de la loi ont cette fois débarqué en moto, en voiture et… à cheval. Après avoir contrôlé l'identité de jeunes fumeurs qui attendaient le début des agapes, les policiers (apparemment rattachés au commissariat du XIXe arrondissement) ont tenté de placer en garde à vue Jean-Pierre Galland, président du Circ (le Collectif d'information et de recherche cannabique).
 
Après l'intervention de la direction de la Villette, les forces de l'ordre ont opéré un retrait en désordre et sont finalement reparties bredouille. Du côté de la police, on affirme aujourd'hui « qu'aucun fait notable n'a été signalé ». Tout est bien qui finit bien.
 

 
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La sécurité routière oui, la répression aveugle non
Par Invité,
Dans le 13 heures de France 2, ce mardi 16 juin, un sujet montre une vaste opération de gendarmerie ciblant particulièrement l'usage des drogues au volant. Un gendarme explique donc que le cannabis tue autour de 200 personnes sur les routes et que c'est pour y remédier que les contrôles salivaires et comportementaux se multiplient.
 
Cependant, le gendarme en question, avec la bénédiction de son ministère de tutelle et des autres, semble également verser dans la désinformation voire la malhonnêteté. En effet, il nous affirme que les effets du cannabis se poursuivent jusqu'à 18 heures dans l'organisme.
 
Source: Rue89
Or, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), sur son site et dans ses différentes interventions, ainsi que la quasi totalité des spécialistes sont d'accord pour dire que les effets du cannabis durent entre 1 et 6 heures en fonction de la dose consommée, du sujet et du mode de consommation.
 
Que le cannabis soit détectable jusqu'à 18 heures après consommation n'est pas en question ici, ni même les dangers que représentent les conducteurs sous l'influence des stupéfiants. Ce qui est en question ici c'est la malhonnêteté et/ou la méconnaissance de ces sujets de la part de notre gouvernement qui ne comprend pas que l'on puisse avoir une quantité infime mais détectable d'une substance dans l'organisme sans pour autant être sous l'influence de ce produit.
 
Un exemple : un homme fume un joint à 21 heures puis va se coucher. S'il est contrôlé au volant le lendemain après-midi, il sera positif et considéré comme un délinquant routier (voire un criminel en puissance) alors que les effets du cannabis se sont dissipée au moins 10 heures auparavant et qu'au moment du contrôle il n'est plus sous l'influence de ce stupéfiant. Néanmoins, son permis lui sera retiré, il aura une forte amende et peut-être même une peine de sursis.
 
Le cannabis est certes un produit interdit en France et il fait des ravages quand il est consommé avec excès, mais est-il normal de se voir condamné alors que l'on n'est plus sous l'influence du produit ? Les tests salivaires ne sont pas fiables et il n'existe pas de seuil reconnu par les services de police au-dessus duquel il ne fait aucun doute que l'on est sous l'influence du cannabis.
 
La sécurité routière et la prévention des risques, oui ; la répression aveugle, non.
 
 
 
Pour visualiser le JT de 13h du Mardi 16 Juin:
Cliquez sur ce lien puis sélectionnez l'archive "Mardi 16". Pour finir, avancez la vidéo jusqu'à: 00h17m23s.
 
Vous pouvez témoigner sur le topic dédié au dépistage cannabis si vous avez déjà été victime de cette faille.
 
 
 
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« l'appel du 18 joint » lancé pour la dix-septième fois
Par Invité,
Le manifeste publié en 1976 par quelques journalistes de Libération étant toujours d'actualité dix-sept ans plus tard, le Circ, collectif d'information et de recherche cannabique, décida de relancer « l'Appel du 18 joint » en organisant en 1993 un premier rassemblement au Parc de La-Villette, à Paris.
 
Source: Rue89

Seize ans ont passé. Le 18 juin reste le seul jour de l'année où les amateurs de cannabis peuvent fumer des pétards sans risquer dix ans de prison, la peine prévue pour usage et détention. C'est aussi le seul jour de l'année où tout citoyen peut revendiquer pour cette plante appréciée en France par plus d'un million de personnes issues de toutes les classes sociales, un autre statut que celui de stupéfiant.
 
En 1995, l'année où Jacques Chirac devint président de la République, le préfet de police eut la bonne idée d'interdire le rassemblement de « l'Appel du 18 joint ». Cette interdiction, et celles qui suivirent, permit au Circ de nouer de solides alliances avec les politiques, en particulier avec les Verts, et d'amener des associations, par exemple la ligue des Droits de l'homme, à se positionner sur le problème des drogues. C'était le temps où la seizième chambre correctionnelle de Paris servait de tribune au Circ pour exprimer ses idées sur les multiples effets pervers de la prohibition.
 
Les fumeurs de cannabis, du citoyen lambda à l'ennemi de l'intérieur
 
Depuis 1998, « l'Appel du 18 joint » est toléré à Paris, mais aussi dans les quelques villes où il se déroule, même si chaque année le responsable du rassemblement parisien est convoqué par la brigade des stupéfiants à la demande du parquet qui ne donne pas suite.
 
Trop souvent présenté comme un rassemblement de nostalgiques, de babas cools ou de gauchistes, « l'Appel du 18 joint » est pourtant l'occasion unique de démontrer par le nombre que les fumeurs de cannabis sont des citoyens comme les autres. Or, bon an mal an, à Paris seulement deux mille personnes répondent à l'appel du Circ et quelques centaines à Lyon.
 
Aujourd'hui, la politique des drogues est plus que jamais axée sur la tolérance zéro. En quelques années, à coup de campagnes de prévention caricaturales, alors que les médias s'autocensuraient et donnaient rarement la parole aux partisans de la légalisation, Etienne Apaire (un des artisans de la loi sur « la prévention de la délinquance ») et président de la Mildt peaufinait son « plan gouvernemental et triennal de lutte contre les drogues et les toxicomanies ».
 
Avec ce plan sorti en juillet 2008, la Mildt entend imposer son discours unique sur les drogues, chargeant le CSA de traquer les téléfilms présentant les stupéfiants sous un jour favorable ou proposant de former des « spécialistes » chargés de délivrer la bonne parole dans les collèges, les lycées, les universités, les entreprises, les stades, les familles, les prisons…
 
Afin de mieux contrôler l'information, la Mildt promet aussi de s'attaquer aux sites internet qui « font la promotion de l'usage du cannabis et vendent du matériel destiné à la culture ». Elle n'a pas encore trouvé la parade pour éradiquer la vente de graines, mais ça ne saurait tarder… En attendant, elle va doter la police « de moyens de détection innovants » et traquer le nouvel ennemi de l'intérieur : le cannabiculteur.
 
Toujours d'après ce plan, tout usager pris le pétard au bec aura droit à son « stage de sensibilisation sur les dangers des produits stupéfiants » et le gouvernement va multiplier les consultations jeunes consommateurs, « y compris dans les zones rurales ».
 
Permis de conduire retiré pour six mois… même si vous avez fumé la veille !
 
Cette politique a déjà porté ses fruits puisqu'elle s'est traduite en 2008, par 177 954 interpellations pour infraction à la législation sur les stupéfiants dont 90% concernent le cannabis. Et attention aux peines planchers ! Condamné une première fois pour usage et détention (une infraction en théorie punie de dix ans de prison), vous serez automatiquement condamné à quatre ans de prison ferme si on vous interpelle une seconde fois en possession de quelques grammes.
 
Le gouvernement a déclaré la guerre aux amateurs de cannabis. Aujourd'hui, tout fumeur prenant le volant doit s'attendre à tomber sur un gendarme lui demandant de se plier à un test salivaire. Positif, le malheureux sera traîné à l'hôpital, et au cas où la prise de sang révèlerait quelques nanogrammes de THC, son permis de conduire lui sera retiré pour une durée de six mois… Qu'importe si son dernier joint, il l'a fumé la veille !
 
Plus que jamais, « l'Appel du 18 joint » est d'actualité. Le débat autour du cannabis que l'on croyait à jamais enterré a resurgi lors des élections européennes avec la candidature sur la liste Europe écologie d'Anne Coppel (fondatrice de l'Association Française de Réduction des risques) et la constitution de la liste « Cannabis sans frontières ». Composée à quelques semaines du scrutin, superbement ignorée par les médias, disposant de moyens dérisoires, la liste « Cannabis sans frontières » a tout de même recueilli 3988 voix dans la région Ile-de-France.
 
Que vous soyez amateur de cannabis ou simple citoyen, si vous en avez marre d'un gouvernement qui veut vous dicter vos plaisirs, un gouvernement qui privilégie la politique de la matraque au détriment de la prévention et de l'éducation, « l'Appel du 18 joint » est l'occasion, inespérée… Après, il sera trop tard, pour dire non à la politique de tolérance zéro pour le cannabis.
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
► 4000 petits votes pour Cannabis sans frontières
► Européennes : une liste pro-cannabis se lance sur le tard
► Cannabis thérapeutique : le retard français
► Cannabis : la prohibition, terreau fertile de l'autoproduction
 
Ailleurs sur le Web
► 18 Joint : Mode d'emploi.
► Signer l'appel du 18 Joint.
► Aider le CIRC : adhérer, faire un don, participer...
 
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Pour la fin du cannabis hors-la-loi
Par Invité,
Après plus d’une décennie de guerre totale aux drogues aux Etats-Unis, le coût de ce combat est évalué à 40 milliards de dollars par an et ce coût est d’autant plus lourd que les incarcérations massives ne limitent ni la consommation ni le trafic. Il faut changer la politique des drogues en commençant par le plus simple : dépénaliser l’usage de cannabis. 13 Etats l’ont déjà fait et 37 autres s’y préparent. Le problème du trafic reste entier : la violence, les meurtres, la corruption engendrés par la guerre à la drogue font du Mexique un pays dévasté, et ces menaces pèsent désormais sur le sud des Etats-Unis.
 
Source: Libération
Par ANNE COPPEL sociologue
La guerre à la drogue est un échec, Peter Reuter, professeur de criminologie aux Etats-Unis en a fait récemment la démonstration dans un rapport rendu à la Commission européenne. Un changement radical de cette politique n’est pas possible dans l’immédiat et le rapport Reuter n’aboutit pas à des recommandations précises. Du moins peut-on éviter de s’engager trop avant dans l’escalade.
 
Loin de tirer les leçons de cet échec, la France s’applique à le reproduire : interpellations massives des consommateurs, sanctions systématiques, comparutions immédiates, peines plancher. Nous nous engageons chaque jour davantage dans une sale guerre qui se mène en silence. Le discours officiel est celui, consensuel, de la santé publique, et l’on dit volontiers que l’usage serait dépénalisé de fait, mais en 2008, il y a eu 172 964 interpellations pour drogue dont 85 % pour cannabis, avec une augmentation de 64,6 % depuis 2002. Avec les sans-papiers, les usagers de drogue contribuent pour 40 % à la progression du taux d’élucidation des crimes et délits dont se targue le gouvernement mais le cadre législatif qui autorise cette dérive n’a pas été remis en cause. On déplore la surpopulation des prisons, mais personne ne cherche à savoir qui sont les prisonniers. Nous préférons croire qu’il n’y aurait pas d’incarcération pour usage. Pourtant, en 2003 déjà, environ la moitié des 10 000 personnes incarcérées pour drogue l’étaient pour usage et détention, transport ou acquisition.
 
La réduction des risques liés à l’usage de drogue, avec distribution de seringues et traitements de substitution, privilégie la santé plutôt que la répression. Officiellement, cette voie, ouverte depuis 1994, n’a pas été remise en cause, compte tenu de ses résultats (baisse de 80 % des overdoses, baisse spectaculaire des nouveaux cas de sida), mais, dans les faits, cette voie s’est progressivement refermée. La logique guerrière l’a emporté : avec le cadre législatif le plus sévère, la France est le pays d’Europe occidentale qui, depuis une dizaine d’années, a connu la plus forte progression de la consommation de cannabis.
 
De tels résultats auraient dû nous interroger : comment les Pays-Bas procèdent-ils pour qu’environ un jeune de 17 ans sur quatre expérimente l’usage de cannabis alors que la proportion est d’un jeune sur deux en France ? Peu importe pour le gouvernement qui prétend que si la répression n’est pas efficace, c’est qu’elle n’est pas appliquée. Appliquer la loi, c’est ce qu’imposent désormais les peines plancher : un an de prison pour l’usage «simple», sans détenir de produit, dix ans pour usage et détention quelles que soient les quantités, et même vingt ans pour la production y compris pour l’autoproduction.
 
Quelle que soit la volonté des magistrats d’appliquer la loi, ils se heurtent à un obstacle majeur : il n’y a pas aujourd’hui suffisamment de place en prison. Ce n’est pas rassurant pour autant : ceux qui sont sanctionnés paient le prix fort. On se doute qu’il s’agit essentiellement de jeunes des quartiers populaires, et surtout des plus bronzés d’entre d’eux mais on ne sait pas combien commencent leur vie avec un casier judiciaire. Ce que l’on sait, c’est que ce handicap est difficilement surmontable.
 
A ce titre, on ne peut que se féliciter que la grande majorité des 2,4 millions de personnes interpellées pour drogue depuis 1970 aient échappé à toute sanction. Avec les peines plancher, l’enfermement dans des carrières délinquantes devient de plus en plus probable. On sait aussi que la peur de la sanction ne limite ni la consommation ni le trafic.
 
Il faut rompre ce cercle infernal. Pourquoi pas alors ne renoncer à la prohibition ? La question commence à se poser en Amérique du Nord comme en Amérique du Sud. Au nord, c’est la légalisation du cannabis qui est en débat, au sud, c’est la légalisation de la culture de la coca (1).
 
Ces mesures, difficiles à mettre en œuvre, ne pourraient résoudre qu’une part des problèmes mais c’est aller dans le bon sens. Le changement de la politique des drogues ne peut se faire que pas à pas, dans une démarche de réduction des risques. De nouveaux modes de gestion des drogues doivent être expérimentés en fonction des problèmes précis qui se posent sur le terrain. Le développement de ces expérimentations sera fonction des résultats obtenus.
 
Les bons résultats sont ceux qui concourent à la pacification avec moins de morts et moins de prisonniers. C’est déjà le cas de la prévention, des traitements et de la réduction des risques qui doivent être développés largement. C’est aussi le cas de la dépénalisation de l’usage que la plupart de nos voisins en Europe ont déjà adoptée sans conséquences néfastes. Soustraits à la clandestinité, les consommateurs ont un meilleur accès aux soins et à la prévention. Cette mesure serait cohérente avec une politique de santé qui a déjà su faire appel à la responsabilité, comme l’accès aux seringues stériles. La reconnaissance du droit de l’usager limiterait enfin les interpellations systématiques. Ce n’est pas tout, mais ce n’est pas rien.
 
 
(1) Voir Courrier international n°965, dossier «Et si on renonçait à la prohibition ?»
 
 
 
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Cannabis en stock
Par Invité,
Le comté de Humboldt, vaste territoire montagneux et verdoyant, est au coeur du fameux Triangle d'émeraude, première région productrice de marijuana de la Côte ouest américaine. Ici, des gangs organisés cultivent le cannabis à grande échelle : en plein air au fond de vallées inaccessibles, ou dans des containers, des tentes, des hangars, des pavillons de banlieue et même des appartements de centre-ville aux fenêtres condamnées, transformés en pépinières.
 
Source: LeMonde.fr
A Arcata, jolie bourgade côtière, le cannabis est omniprésent. Régulièrement, des amateurs de joints organisent des "fêtes cannabis" dans un parc, où tout le monde fume, sous l'oeil blasé de la police. La ville compte trois magasins d'outillage spécialement conçu pour la culture et le traitement du cannabis, des boutiques de vêtements et accessoires fabriqués en chanvre. Sur la grand-place, des chômeurs attendent patiemment qu'un cultivateur de cannabis arrive en 4 × 4 et leur propose du travail.
 
Arcata compte aussi quatre "dispensaires", des boutiques où l'on vend en toute légalité de la "marijuana médicale". En Californie, le cannabis a un double statut. Son usage récréatif reste interdit : la possession d'une petite quantité est un délit passible d'une amende, et les gros trafiquants risquent la prison. Mais depuis le vote par référendum, en 1996, de la Proposition 215, son usage à des fins médicales est autorisé.
 
Si un médecin estime que la marijuana peut calmer les douleurs ou les angoisses d'un malade chronique, il peut lui prescrire de fumer un ou plusieurs joints par jour, ou de manger des fleurs de cannabis dans un gâteau. Muni de son ordonnance, le patient se fait délivrer par les services municipaux une carte cannabis, qui l'autorise à en transporter pour son usage personnel.
 
La Proposition 215 a permis le développement d'une puissante industrie, à la lisière de la légalité. Dans tout l'Etat, des cabinets médicaux spécialisés rédigent des ordonnances de complaisance à la chaîne, pour 100 ou 200 dollars. Trois cent mille Californiens possèdent aujourd'hui une carte cannabis.
 
Certains le font pousser eux-mêmes, d'autres délèguent la culture à un soignant officiel, qui devient producteur légal pour le compte d'autrui. Le soignant peut sous-traiter la culture à un agriculteur, et ouvrir un dispensaire. Ailleurs, des groupes vivant en communauté louent des terres agricoles et cultivent le cannabis dans des fermes collectives. Ils distribuent gratuitement une partie de leur récolte à leurs patients encartés, et vendent le reste au marché noir.
 
Il existe plus de cinq cents dispensaires en Californie, surtout dans les villes gérées par le Parti démocrate. Certains sont d'authentiques centres de soins, d'autres des vitrines légales pour les militants de la légalisation, ou encore de pures entreprises commerciales. Dans les villes conservatrices, les autorités locales utilisent tous les moyens pour décourager leur implantation. Procès et contre-procès se multiplient, intentés par les militants procannabis contre des collectivités locales, et vice versa. La situation est encore compliquée par le fait que le gouvernement fédéral de Washington ne reconnaît pas la Proposition 215, et mène une répression sporadique contre les dispensaires.
 
A Arcata, le dispensaire baptisé Patient Resource Center est géré par une femme d'affaires énergique. Les clients font la queue devant un petit guichet, choisissent leur variété préférée sur catalogue, et paient entre 30 et 40 dollars le sachet de 3,5 grammes. Derrière la boutique, une vaste serre abrite plus de mille plantes, cultivées sous lampe et irriguées au goutte-à-goutte. A l'étage, des milliers de jeunes pousses attendent d'être mises en terre. Ce système de rotation, contrôlé par ordinateur, permet une récolte tous les dix jours, tout au long de l'année.
 
Dans la même rue d'Arcata, un autre dispensaire, Humboldt Coop, tenu par un expert en gestion des collectivités locales, fournit à lui seul près de 8 000 patients dans tout l'Etat. Il sous-traite la culture à des agriculteurs de la région, qui arrondissent ainsi leurs fins de mois.
 
Face à cette situation inextricable, les autorités du comté cherchent une solution. Paul Gallegos, le district attorney du comté ("chef procureur") installé dans le port d'Eureka, à 10 km d'Arcata, continue à pourchasser les trafiquants. Pourtant, il en est arrivé à la conclusion que le mieux serait de légaliser le cannabis : "Je ne parle pas de demi-mesures comme la dépénalisation, il faudrait que la marijuana soit complètement légale, et que l'administration puisse surveiller la production. En lui-même, le cannabis ne pose pas de problèmes de sûreté, seulement des problèmes d'éducation et de santé."
 
M. Gallegos rêve de supprimer l'immense gaspillage provoqué par cette guerre sans fin de l'Etat contre le cannabis, et surtout de mettre fin à l'hypocrisie générale : "Le maintien de ces lois inapplicables sape l'autorité de l'Etat. La justice devient une farce, la population perd tout respect envers les institutions."
 
la légalisation aurait selon lui un autre avantage : "Le prix du cannabis s'effondrerait, les trafiquants se retrouveraient au chômage. En fait, les deux seuls groupes vraiment opposés à la légalisation sont les forces de l'ordre, pour des raisons culturelles, et les dealers, pour des raisons économiques."
 
Même au sein de la police, les mentalités changent. Le détective Wayne Cox, qui travaille sous les ordres de Paul Gallegos, semble être du même avis que son patron. Cette évolution ne s'est pas faite sans déchirement, car M. Cox est un ancien de la brigade des stups : "Une chose est sûre, plus jamais je ne risquerai ma peau en allant défoncer la porte d'un trafiquant de cannabis, ça n'a plus de sens. Récemment, j'ai contrôlé un adolescent qui conduisait un 4 × 4 tout neuf, il venait de l'acheter cash, 70 000 dollars. Dans la voiture, j'ai trouvé une facture pour un équipement stéréo à 30 000 dollars. Les jeunes du comté n'ont plus d'autre ambition que de cultiver du cannabis." A demi-mot, le policier et le magistrat reconnaissent que l'industrie du cannabis apporte une certaine prospérité à la région, durement touchée par le déclin de la pêche et de l'exploitation forestière.
 
Le principe de la légalisation n'effraie plus les responsables locaux. Mark Lovelace, supervisor du comté ("chef de l'exécutif local"), n'a rien contre, à condition qu'elle profite aux agriculteurs de la région : "Je ne voudrais pas voir débarquer ici des grosses entreprises d'agrobusiness, qui créeraient des exploitations intensives et transféreraient leurs profits ailleurs. Il faudrait que la production reste à taille humaine."
 
Dans de nombreuses villes californiennes, l'action de la police est de plus en plus bridée. Des conseils municipaux démocrates ont décrété que la répression de la consommation de cannabis devait être "la plus basse priorité possible" pour les policiers. D'autres ont voté des résolutions visant à instaurer la liberté de fumer chez soi et dans des clubs privés.
 
A Sacramento, capitale de l'Etat, des hommes politiques procannabis, aidés par une myriade d'associations, sont passés à l'offensive. Tom Ammiano, représentant démocrate de San Francisco à l'Assemblée législative, a déposé un projet de loi visant à la légalisation : "Selon des études du département de l'agriculture, le cannabis représente en Californie un marché de 14 ou 15 milliards de dollars par an, plus qu'aucun autre produit agricole. Si cette production était réglementée et taxée, comme l'alcool, cela ferait rentrer un milliard et demi de dollars par an dans les caisses de l'Etat. En ces temps de crise et de déficit budgétaire, ce ne serait pas négligeable."
 
M. Ammiano sait que la partie est loin d'être gagnée, mais il est confiant : "Pour la première fois, toutes les conditions favorables sont réunies. Les sondages montrent que 55 % de la population sont pour la légalisation. Les démocrates détiennent la majorité dans les deux Chambres de l'Assemblée législative."
 
M. Ammiano a reçu le soutien de plusieurs élus et de membres de la haute administration. Betty Yee, directrice du Trésor, qualifie le projet de loi de "mesure de bon sens", qui permettrait une "utilisation plus avisée des ressources publiques". Le shérif de San Francisco, Michael Hennessey, va plus loin : "Réprimer la consommation de marijuana, c'est comme faire un château de sable pour arrêter la marée montante. La marijuana fait partie intégrante de la culture populaire californienne."
 
De son côté, le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger a récemment déclaré qu'il était ouvert à une discussion sur ce sujet délicat. Une vidéo remontant aux années 1970 le montrant fumant un joint, écroulé dans un fauteuil avec un large sourire, est visible sur YouTube.
 
Par ailleurs, M. Ammiano constate que le gouvernement Obama, sans être en faveur de la légalisation, a une position plus souple sur ce sujet que son prédécesseur. Le ministre de la justice Eric Holder a annoncé que la police fédérale allait cesser ses raids contre les dispensaires, s'ils sont en conformité avec la loi locale.
 
Au cas où le projet de loi de M. Ammiano ne serait pas voté, une alliance d'associations procannabis et de groupes de la gauche libertaire a lancé en parallèle une autre procédure : un référendum d'initiative populaire, qui pourrait avoir lieu dès novembre 2010
 
Yves Eudes
 
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44 jours de prison à Dubaï pour... 0,1g de cannabis !
Par Invité,
Le 8 mars dernier, vers 10h du matin, heure locale, Frédéric, un patron de PME, et sa femme Julie arrivent à Dubaï pour une semaine de vacances. Lors du contrôle à la douane à l'aéroport, le couple s'étonne que la fouille de ses bagages soit plus approfondie que pour les autres passagers. Après avoir été finalement autorisé à reprendre ses valises, Frédéric Palma est rattrapé par un douanier. Il est alors emmené dans une pièce attenante pour un nouveau contrôle.
 
Source: LCI
● Un Français a été arrêté à son arrivée à l'aéroport avec des restes de boulettes de cannabis trouvées dans son sac. Il a ensuite été détenu pendant presque deux mois.
● L'émirat pratique la tolérance zéro en matière de drogue.
 
Le douanier ouvre alors son sac et en tire une minuscule boulette de cannabis -elle sera estimée à 0,1 g. "Peut-être s'agissait-il des restes d'une barrette remontant à quelques mois", admet-il. "Ou alors il est fort possible que la boulette ait été placée là volontairement par les douaniers", ajoute-t-il, soulignant que son sac avait été fouillé au départ de la France et que rien n'avait été trouvé.
 
"Surtout ne plaide pas 'non coupable'"
 
Quoi qu'il en soit, en vertu de la loi en vigueur à Dubaï (voir encadré ci-dessous), Frédéric, qui ne parle ni anglais ni arabe, est arrêté. "Pendant plusieurs heures, ils m'ont trimballé de pièce en pièce, multipliant les fouilles au corps. Ils m'ont ensuite fait signer des papiers que je ne comprenais pas". En fin de journée, il est placé en détention dans le "centre de déportation" installé près de l'aéroport. Il y restera plus d'un mois avec environ 180 autres personnes. "Les conditions étaient vraiment déplorables. Nous étions dix dans une pièce minuscule avec huit lits. L'un des prisonniers était même atteint de tuberculose. Les toilettes étaient dans un état pitoyable. Les bagarres étaient assez courantes". Seule consolation : les coups de téléphone sont à volonté, à condition d'acheter une carte prépayée.
 
Après s'être renseigné auprès des autres prisonniers qui parlent français, Frédéric apprend que la seule solution pour accélérer son dossier est de plaider coupable. "Sinon, cela aurait été pire car j'aurais été considéré comme un dealer", indique-t-il. "Surtout, on m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas aller à l'encontre du procureur, sous peine de voir son dossier enterré sous une pile. Même chose en prenant un avocat, qui de toute façon, coûtait une fortune".
 
Le consulat contacté
 
Pendant ce temps, la femme de Frédéric contacte le consulat de France. Elle rencontrera deux fois la consule. "On a vite compris que le consulat ne pouvait pas faire grand-chose pour intervenir dans la procédure judiciaire. Mais ils ne sont pas véritablement préoccupés de moi comme ils sont censés le faire avec les Français détenus à l'étranger. Je n'ai ainsi reçu qu'une seule visite de la part d'un employé, au bout du 30e jour. Lui aussi m'a conseillé de faire le dos rond et de ne pas prendre d'avocat", note Frédéric.
 
Interrogé par LCI.fr, le ministère des Affaires étrangères estime pour sa part que le consulat a agi comme il le fait à chaque fois dans ce genre de cas. "Contrairement à ce que l'on pense parfois, un consul n'a aucun pouvoir pour faire libérer un détenu. Mais il s'assure qu'il va bien, qu'il est traité correctement et que la procédure est respectée. C'est ce que nous avons fait avec cette personne, à qui nous avons en fait rendu visite trois fois -dont une fois alors qu'il était absent car interrogé par le procureur. Nous l'avons aussi informé que, par expérience, le fait de prendre un avocat ne changeait malheureusement pas grand-chose sur la processus", indique le Quai d'Orsay.
 
"Traumatisé, choqué"
 
Au terme de la procédure -analyse d'urine, scanner des yeux...-, Frédéric est finalement libéré le 20 avril. Ayant plaidé coupable, aucune charge n'est retenue contre lui, sauf l'interdiction de séjourner à Dubaï. Il est donc expulsé. Sans aucune amende à régler, il prend l'avion grâce à un billet d'avion acheté par sa femme. Après être rentrée en France, celle-ci sera revenue à deux reprises à Dubaï pendant les 44 jours de détention de son mari. "Je veux témoigner car cela m'a traumatisé et choqué. Et surtout alerter sur le fait que cela peut arriver à n'importe qui. Un de mes camarades était ainsi détenu pour des médicaments indispensables à son traitement", conclut Frédéric.
 
Drogue : Dubaï, un pays très répressif
 
La législation de Dubaï est l'une des plus strictes au monde en matière de stupéfiants : toute importation, même en quantité infinitésimale, est interdite, aussi bien pour les personnes entrant dans le pays -touristes, hommes d'affaires...- que pour celles transitant uniquement à l'aéroport entre deux vols de et vers l'étranger. Pour trouver la drogue, l'émirat possède des machines de premier ordre, bien plus sophistiquées qu'en France. Selon le consultat, une trentaine de Français subissent ainsi chaque année la mésaventure de Frédéric.
 
Certains médicaments, délivrés sous ordonnance avec une lettre du médecin ou même parfois en vente libre dans certains pays européens, sont aussi concernés par la loi. Selon les quantités retrouvées sur les contrevenants, les peines de prison sont variables et montent parfois jusqu'à plusieurs années de prison. Pour 0,1g, elle peut grimper à 4 ans de prison, comme un touriste italien en a fait l'amère expérience en 2007.
 
Le ministère des Affaires étrangères rappelle, qu'avant un départ pour l'étranger, le site "conseils aux voyageurs" permet de s'informer sur les législations des pays traversés. "Elles sont parfois très différentes des nôtres. Ce qui est possible en France peut être fermement réprimandé ailleurs. Nous ne pouvons que conseiller à nos ressortissants de respecter les lois des pays qu'ils visitent".
 
Fabrice AUBERT
 
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Européennes : une liste pro-cannabis se lance sur le tard
Par Invité,
Et de sept. Sept volontaires pour se présenter aux européennes sous l'étiquette Cannabis sans frontières. Les lettres de candidature sont arrivées ce mardi matin chez Farid Ghehiouèche, tête de liste en Ile-de-France. Il était temps, les listes doivent être déposées vendredi.
 
Source : Rue89

 
Militant antiprohibitionniste de longue date, Farid Ghehiouèche est à l'origine de ce pari un peu fou. Et de dernière minute. A tel point qu'il a dû lancer, le 12 mai, un appel à candidature un peu désespéré sur le Net :
 
« Pour que la question des drogues puisse être posée dans les urnes pour la première fois en France à l'occasion des élections européennes de 2009, il faut que 147 personnes acceptent de se porter candidats avant une semaine. »
 
Les militants historiques ne se sont pas mobilisés
 
Résultat mitigé : Cannabis sans frontière compte à ce jour 26 candidats en Ile-de France, seule région où une liste devrait être déposée. Une autre pourrait voir le jour dans le Centre ou le Sud-Est, mais rien n'est moins sûr.
 
Même s'ils soutiennent l'initiative, les militants historiques, comme Jean-Pierre Galland, président du Circ, ne se présentent pas. La sociologue Anne Coppel, figure de proue de la réduction des risques, se présente elle sur la liste Europe Ecologie de Daniel Cohn-Bendit. Farid Ghehiouèche fait avec :
 
« On est déçu de ne pas avoir de figure de proue de l'antiprohibitionnisme à nos côtés, mais on a des têtes nouvelles, des gens qui ont des choses à dire. Certains ne sont pas fumeurs mais se battent par exemple pour la liberté sur le Net. Le point commun ? Les libertés publiques. »
 
Il y a dix ans, les Verts avaient accepté la candidature de Jean-Pierre Galland pour les européennes. Farid Ghehiouèche milite lui-même dans ce parti depuis 1997, mais a « pris ses distances » :
 
« Au début, on voulait faire du lobbying auprès des listes des Verts, du NPA, pour les intégrer, mais ça n'a pas marché. Alors on s'est lancés. Nous, on va y aller de front, alors qu'Europe Ecologie va contourner la question. Même si ça reste la liste dont on est la plus proche. »
 
Si les candidats ne se font pas d'illusion sur la possibilité d'avoir un élu, l'objectif affiché est de :
 
« Réveiller le débat sur les drogues et les libertés publiques en général. On va essayer d'apporter des idées nouvelles pour définir les contours d'une politique innovante et audacieuse au niveau français ou européen. »
 
Une politique que résumaient Farid Ghehiouèche et Michel Sitbon, éditeur libertaire et porte-parole de la liste, lors de la Marche mondiale pour le cannabis, le 9 mai, place de la Bastille. (Voir la vidéo)
 
https://www.dailymotion.com/swf/x9a2qj_campagne-europeennes-2009_news&related=1
 
Faute de moyens, la campagne sera « participative à 200% ». Les électeurs seront ainsi invités à imprimer eux-mêmes leurs bulletins de vote (« parce qu'on a un engagement écologique ») et à se transformer en colleurs d'affiches, à télécharger sur le site de Cannabis sans frontières.
 
Pourquoi avoir choisi les européennes ?
 
« Parce qu'alors que le front antiprohibitionniste français est au 36e dessous, que le débat est inexistant dans notre pays, les choses bougent au niveau européen mais aussi en Belgique ou en Espagne. »
 
L'AFP se prend les pieds dans le cannabis
 
Il est vrai qu'il n'est pas facile de militer et de se faire entendre sur le sujet en France. Le 9 mai, l'AFP, qui avait dépêché une journaliste à la Bastille, titrait sa dépêche : « Annulation de la Marche mondiale du cannabis. » Il faut dire que, mauvais temps aidant, la manifestation n'a pas déplacé les foules. La journaliste l'aurait tout simplement ratée…
 
Un rectificatif est publié à 23 heures. Trop tard, de nombreux sites d'infos ont diffusé la nouvelle. Et ne prendront pas la peine de rectifier.
 
Deuxième mésaventure jeudi : le compte Facebook de la tête de liste est fermée pour « utilisation abusive ». Quant aux pouvoirs publics, qui menacent déjà d'interdire la liste antisionniste de Dieudonné ?
 
« J'ai vérifié dans le code électoral, il n'est pas écrit qu'on n'a pas le droit de faire une liste pour dénoncer une loi inique. En fait, ça pourrait nous aider s'ils brandissaient la menace de la censure, on bénéficierait peut-être de la même couverture médiatique que la liste Dieudonné… »
 
 
 
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Les Pays-Bas limitent l'accès aux coffee shops à la frontière belge
Par Invité,
Les Pays-Bas ont annoncé hier que l'accès aux coffee shops allait être plus règlementé. Une carte de membre sera désormais nécessaire.
 
Source: Libération
Un client, dans un coffee shop de Rotterdam, en 2008. Jerry Lampen / Reuters
 
Plus question d'acheter librement de la drogue dans les coffee shops au Pays-Bas. Face aux nuisances générées par le tourisme de la drogue, le pays revoit sa politique de tolérance: les acheteurs de cannabis vont devoir présenter une carte d'accès pour s'approvisionner dans les coffee shops à la frontière belge.
 
«Nous allons transformer les coffee shops, des établissements ouverts, accessibles à tous, en établissements fermés dont il faudra devenir membre», a annoncé hier le maire de Maastricht, Gerd Leers. L'objectif de la mesure, qui sera mise en place dès le 1er janvier 2010 dans la trentaine de coffee shops de la province du Limbourg (sud-est), est de «décourager la majorité des touristes de la drogue», a-t-il précisé.
 
En effet, chaque année, c'est près de quatre millions d'étrangers qui vont acheter du cannabis dans le Limbourg. La moitié d'entre eux se rendent à Maastricht. «Nous luttons depuis des années contre l'attrait qu'exercent sur les étrangers les coffee shops du Limbourg en tant que région frontalière et les nuisances liées à la venue de nombreux Belges, Français et Allemands», a souligné Gerd Leers. Ces nuisances se traduisent par des dégradations, un intense trafic routier, du trafic de drogue et d'autres faits criminels.
 
Une carte d'accès individuelle obligatoire
 
Le projet pilote, soutenu par le gouvernement, prévoit que pour acheter du cannabis, il faudra être titulaire d'une carte d'accès individuelle, délivrée par les coffee shops. Cette carte, sur base d'une donnée biométrique, permettra d'identifier les clients qui ne pourront plus acheter que 3 grammes de cannabis maximum par jour, contre 5 grammes actuellement. Et l'achat de cannabis ne sera possible que par carte ou virement bancaire.
 
«Les petits approvisionnements des coffee shops, à l'origine conçus pour répondre aux besoins locaux, sont devenus un grand business dont beaucoup veulent profiter, notamment des revendeurs illégaux dépendant souvent d'organisations criminelles», a affirmé le maire de Maastricht. Les 702 coffee shops néerlandais disposent d'une licence municipale pour vendre la marijuana mais ne sont pas autorisés à en stocker plus de 500 grammes. La culture et la vente en gros sont actuellement interdites.
 
«Une approche plus dure de l'illégalité»
 
Le projet présenté mardi prévoit également une «approche plus dure de l'illégalité» par la police et la justice, qui devront en faire leur priorité, a insisté la ministre de l'Intérieur, Guusje Ter Horst. Par ailleurs, le Conseil d'Etat néerlandais a posé une question préjudicielle à la Cour européenne de justice sur la possibilité de limiter l'accès de coffee shops aux seuls Néerlandais. Une réponse n'est pas attendue avant un an et demi.
 
Deux communes néerlandaises, Roosendaal et Bergen-op-Zoom (sud-ouest), également proches de la frontière belge, avaient annoncé en mars la fermeture définitive, à partir de septembre, de leurs huit «coffee shops», pour mettre fin aux nuisances de quelque 25 000 touristes qui viennent acheter chaque semaine du cannabis. Ces fermetures ne sont cependant pas «une réelle alternative», a estimé le mairie de Maastricht, elles «risquent de chasser les clients dans l'illégalité».
 
(Source AFP)
 
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La Marche Mondiale du Cannabis victime de l’AFP
Par Invité,
Farid Ghehiouèche, tête de la liste Cannabis sans Frontières aux élections européennes du 07 juin 2009, dénonce la fausse information diffusée par l’AFP ce 09 mai à 19 heures 20. Cette mauvaise information a été reprise par plusieurs média. Contrairement au titre de la dépêche de l’AFP, la Marche Mondiale du Cannabis a bien eu lieu comme chaque année place de la Bastille, sur le parvis de l’opéra.
 
Source : CannabisSansFrontières.org
Sous la pluie, elle s’est déroulée dans un esprit fraternel et convivial. Les organisateurs s’étonnent également que la préfecture de police ait autorisé au même moment et au même lieu un rassemblement de Malgaches pour la démocratie. Maladresse en dépit de laquelle les deux manifestations ont su cohabité de 15 heures à17 heures 30.
 
Dans la foule des slogans tels que : « moins de police, plus de cannabis », « + 2H, - 2N », « on veut du bédo, on veut du bédo bio », « stop la répression, vive la légalisation ; stop la prohibition, vive l’autoproduction »… C’était un « cannapeace day » joyeux, qui marque une date historique pour le mouvement en faveur du chanvre et de ses dérivés.
 
Cette année, la Marche Mondiale du Cannabis était l’occasion de lancer la campagne de Cannabis Sans Frontières pour les élections européennes de 2009. Les organisateurs se félicitent de la présence de Anne Coppel candidate sur la liste Europe Ecologie, de Jean-Pierre Galland, président du CIRC et des nombreux participants anonymes. Les journalistes étaient également présents, malgré la pluie : BFM, France 5, France Info, Télé Liberté ainsi qu’une équipe de l’AFP.
 
Cannabis Sans Frontières se scandalise que l’AFP n’ait pas publié de rectificatifs malgré nos demandes réitérées. Nous demandons à l’ensemble des médias trompés par la diffusion de cette fausse nouvelle de rectifier par eux-mêmes.
 
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