Ce que nous avons retenu...

Drogues: haro sur les tests salivaires et urinaires
Par Invité,

L’Académie de pharmacie dénonce les méthodes de dépistage utilisées par les forces de l’ordre comme celles qui sont en vente libre.L’Académie nationale de pharmacie a, mercredi 22 septembre, officiellement dénoncé l’usage fait, depuis un an, par les forces de l’ordre d’un test censé identifier, à partir d’un simple prélèvement de salive, la consommation de drogues et de certains médicaments. Ce test ne fournit pas selon elle les performances annoncées et donne un grand nombre de faux résultats. Cette même institution réclame — et pour les mêmes raisons — l’interdiction de la libre commercialisation des tests urinaires, de plus en plus fréquemment utilisés, censés identifier la consommation de cannabis chez les enfants et les adolescents.
 
Commercialisés (près de 500 euros les 25 doses) sous le nom de marque Rapid STAT, le test salivaire utilisé par la police et la gendarmerie depuis août 2008 est présenté comme pouvant, en 13 minutes seulement, détecter «de 2 à 6 drogues». Il s’agit des amphétamines et des méthamphétamines, de la cocaïne, du cannabis, des opiacés et des médicaments de la famille des benzodiazépines. Son fabriquant vante les mérites de sa sensibilité précisant que le cannabis peut être détecté à partir de 15 nanogrammes par millilitre de salive.
 
Manifestation en faveur de la dépénalisation du cannabis à Madrid en 2008. REUTERS/Susana Vera -
 
Faux négatifs, faux positifs
 
Le Rapid STAT avait été officiellement retenu après une série d’expérimentations au terme desquelles il avait été perçu comme «le plus fiable et le plus réaliste». L’Académie nationale de pharmacie ne se prononce pas sur le caractère «réaliste» de ce test de dépistage mais bien sur sa fiabilité :
 
«Les tests salivaires utilisés par les forces de l’ordre depuis août 2008 non seulement ne fournissent pas les performances annoncées et requises, mais, de plus, leurs conditions d’utilisation ne sont pas correctement définies, dénonce-t-elle Plusieurs études récentes ont montré que leur mise en œuvre est à l’origine d’un grand nombre de résultats faussement négatifs et/ou positifs.»
 
En d’autres termes, avec Rapid STAT, vous pouvez être identifié, à tort, comme ayant consommé des substances illicites ou en avoir consommé sans être identifié. Pour l’Académie, «c’est seulement le contrôle sanguin a posteriori qui permet de justifier le contrôle de police.» Ces conclusions font suite aux travaux conduits par le Pr Patrick Mura chef de service du Laboratoire de Toxicologie et Pharmacocinétique du CHU de Poitiers. «Rapid STAT a été choisi en France en 2008 alors même que ce test n’avait fait l’objet d’aucune validation scientifique, explique-t-il. En avril 2010 un article publié dans le Journal of Analytical Toxicology révèle qu’il n’est pas suffisamment performant pour le cannabis, avec 10,8% de résultats faussement positifs. Un autre article de 2010 dans Forensic Science International indique qu'il conduit à 16% de faux positifs et 19% de faux négatifs, alors qu'un autre test salivaire, le Drug Test 5000, présente «seulement» 4 % de faux positifs et 6% de faux négatifs. Une étude réalisée en France également en 2010 sur les résultats du Rapid STAT confirme ces données.»
 
Il en va de même, selon le Pr Mura avec le test urinaire NarcoCheck Prédosage. Ce dernier, commercialisé depuis mats 2010 en France, est proposé par le fabriquant avec, sur le même test urinaire, trois seuils différents de positivité, permettant ainsi «aux parents de savoir si leurs enfants fument du cannabis et d'établir un réel suivi de leur consommation, en distinguant concentrations urinaires faibles, significatives ou fortes». Or pour le Pr Mura, «cet argument de vente ne résiste pas à l'analyse scientifique». Le fabriquant évoque quant à lui une «fiabilité à 99%» et des résultats en dix minutes.
 
 
Rendre la lutte contre la toxicomanie plus productive
 
«Les home-tests urinaires, de plus en plus largement et librement diffusés, notamment sur internet, ne permettent pas comme prétendu, d’estimer valablement l’importance de la consommation de cannabis, résume l’Académie nationale de pharmacie. Plus inquiétant encore ils sont susceptibles, faute d’expertise scientifique, d’induire une fausse information, avec les dégâts familiaux, sociaux, professionnels … que cela risque d’engendrer.»
 
Ces tests ne devraient pas être autorisé à la vente «sans une sérieuse évaluation scientifique préalable effectuée par des professionnels, tant sur leurs performances que sur leurs indications.»
 
On aurait tort de conclure que les membres de cette prestigieuse institution plaident indirectement ici en faveur de la dépénalisation de la consommation de cannabis. Bien au contraire. Cette Académie considère que seuls des professionnels de santé peuvent garantir l’utilisation pertinente des tests de dépistage urinaire des drogues, en particulier du cannabis. «Il ne faudrait pas, conclut-elle, que l’intensification indispensable de la lutte contre la toxicomanie, et notamment la pandémie cannabique qui en est une des composantes majeures, soit hypothéquée par des pratiques incontrôlées au risque d’être contre-productives.»
 
Par Jean-Yves Nau
 
 
Source : Slate.fr
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Un chef de la Police britannique appelle à la dépénalisation
Par Invité,
Un chef de la Police britannique appelle à la dépénalisation de l’usage de drogues pour réorienter les dépenses budgétaires Alors que les experts se succèdent pour s’alarmer que l’interdiction n’empêche pas l’usageEn Grande-Bretagne, l’un des plus hauts responsables de la Police vient de proposer la dépénalisation de l’usage de drogues comme le cannabis, pour consacrer davantage de ressources à la lutte contre les grands trafiquants.
 
Tim Hollis, chef de la police de Humberside, dit que le système de justice pénale n’offrirait qu’une solution « limitée » aux problèmes de la drogue au Royaume-Uni, une reconnaissance tacite que la prohibition a échoué.
 
Cette intervention intervient au moment où le gouvernement procède à l’examen de la Stratégie antidrogue pour une décennie, alors que de plus en plus d’experts s’alarment de ce que l’interdiction ne dissuade pas l’usage de drogues, et que la décriminalisation libérerait de précieuses ressources de la police pour réduire la criminalité.
 
Hollis, qui est aussi le président de l’Association du comité directeur des agents de police anti-drogues, a déclaré qu’il ne voulait pas criminaliser les jeunes pris avec de petites quantités de substances telles le cannabis. L’ouverture d’un casier judiciaire -qui pourrait ruiner leur carrière avant même d’avoir commencé- était disproportionnée, a-t-il ajouté.
 
Hollis estime que les coupes budgétaires contraignent la police à "prioriser" ses ressources vers la lutte contre les réseaux des organisations criminelles, plutôt qu’à l’encontre des individus en possession de drogues pour leur usage personnel. Il a également soutenu les appels pour le réexamen du système actuel de classification des drogues -classe A, B et C-, que des substances comme l’héroïne et l’ecstasy soient classées de manière identique est source de confusion.
 
Photograph: Daniel Karmann/Corbis
 
« Nous préférons investir notre temps pour que les grands criminels soient devant les tribunaux, en saisissant leurs comptes et en supprimant leurs gains illicites, plutôt que de cibler les jeunes. Nous ne voulons pas criminaliser les jeunes, car dit sans langue de bois, si nous arrêtons des jeunes, des adolescents en possession de cannabis pour les mettre devant les tribunaux, nous savons quel en sera le résultat, donc il est parfaitement raisonnable de leur donner quelques conseils ou simplement de leur saisir."
 
Hollis a estimé que contraintes financières rendaient impossible l’arrestation de toutes les personnes en possession des nouvelles drogues de synthèse disponibles sur Internet et a même ajouté qu’un débat était nécessaire pour savoir si l’alcool et la nicotine, qui, ensemble, tuent plus de 120.000 personnes par an, devraient être inclus dans les mesures de lutte contre les drogues illicites.
 
"Ma conviction personnelle au niveau de l’ampleur des préjudices est que l’une des drogues les plus dangereuses dans ce pays est l’alcool. L’alcool est une drogue licite. De même, la nicotine est une drogue légale, mais les cigarettes peuvent aussi être mortelles", a-t-il dit. "Il y a un débat plus large sur les conséquences sur notre communauté de tous les aspects des drogues, et les drogues illicites n’en représentent qu’une modeste partie."
 
Les commentaires de Mr. Hollis viennent à propos, dans la dispute continue entre les scientifiques et les politiciens sur le cannabis. L’un des principaux chercheurs de Grande-Bretagne en matière de drogue, le Professeur Roger Pertwee, a fait valoir la semaine dernière que les décideurs devraient envisager l’autorisation de la vente sous licence du cannabis pour un usage récréatif, affirmant que la politique actuelle de criminalisation du cannabis est inefficace.
 
David Cameron et Nick Clegg ont déjà mis en doute publiquement l’efficacité des lois britanniques en matière de drogues.
 
Officiellement, le Ministère de l’Intérieur insiste sur le fait que la dépénalisation n’est pas une bonne approche, et qu’il y a des preuves sur les atteintes à la santé mentale causées par le cannabis. Cependant des sources proches confient à L’Observer que les fonctionnaires planchent sur une stratégie de « non-poursuite pénale ».
 
Le gouvernement a récemment étudié l’approche du Portugal où les autorités ont discrètement dépénalisé l’usage et la possession de substances, y compris l’héroïne.
 
-la réaction (en anglais) du Pr Nutt forcé à démissionner par l’ancien chef du gouvernement travailliste Gordon Brown
 
Source : CSF pour la traduction françaose
Source : The Guardian
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Légalisation du cannabis en Californie: le compte à rebours est lancé
Par Invité,
(Los Angeles) Des démocrates sont contre. Des ex-juges sont pour. Des policiers s'y opposent. Des groupes catholiques l'appuient.
 
Dans moins de deux mois, les électeurs de la Californie se prononceront sur la légalisation du cannabis. Le débat, qui a pris son envol cet automne, bouleverse les habituelles divisions droite-gauche qui dominent la vie politique américaine.
 
Lundi, un groupe composé d'anciens juges et policiers a pris position en faveur de la proposition 19, qui vise à donner à la marijuana essentiellement le même traitement légal qu'à l'alcool.
 
«Les organisations de trafic de drogue sont comme les étoiles de mer: dès que vous leur coupez un bras, il se régénère, a expliqué lundi Stephen Downing, ancien directeur du Los Angeles Police Department (LAPD). La seule façon d'avoir le dessus, c'est de couper l'accès aux nutriments. Les nutriments, c'est l'argent.»
 
Le fait d'avoir rendu la marijuana illégale n'a empêché personne d'en consommer, soutient M. Downing. «Tout ce que nous faisons, c'est de permettre aux cartels et aux gangs de toucher des milliards de dollars en profits non imposables.»
 
Le groupe, appelé Law Enforcement Against Prohibition, fait bande à part dans le monde judiciaire: la vaste majorité des policiers et des juges actifs condamnent la proposition 19.
 
Pour l'heure, le camp qui milite en faveur de la légalisation est mieux financé. Il a récolté 1,8 million de dollars, et ses opposants, seulement 61 000$. Ces sommes devraient exploser à l'approche du jour du vote, le 2 novembre.
 
Une étude montre que l'État de la Californie toucherait 1,4 milliard de dollars annuellement en taxes sur la marijuana.
 
Photo: Jim Wilson, The New York Times
 
Avis partagés
 
 
Les derniers sondages donnent l'option du oui gagnante, à 47% contre 43%. Or, les experts croient que ces résultats sont appelés à changer dans les prochaines semaines, quand les forces en présence lanceront leurs campagnes médiatiques.
 
D'ici là, les appuis sont difficiles à prévoir - et parfois étonnants. L'organisation California Church Impact, qui représente 21 groupes religieux et plus de 1,5 million de membres, appuie la légalisation, tout comme le Service Employees International Union (SEIU), le plus grand syndicat de Californie.
 
L'argument économique est souvent cité dans le débat. Une étude du Board of Equalization, l'instance chargée de percevoir les impôts en Californie, montre que l'État toucherait 1,4 milliard de dollars annuellement en taxes sur la marijuana. La Californie se dirige vers un déficit de 20 milliards en 2010.
 
La nouvelle loi autoriserait les gens de 21 ans et plus à posséder une once de marijuana et à en faire la culture pour leur consommation personnelle. La consommation en public serait interdite. L'initiative prévoit un durcissement des peines pour les adultes qui vendraient de la marijuana aux mineurs.
 
La légalisation du cannabis pourrait créer un conflit entre la Californie et le gouvernement fédéral. La drogue est illégale aux yeux de Washington, et le grand patron de la lutte contre les stupéfiants, Gil Kerlikowske, a dénoncé la proposition 19.
 
Le chef du LAPD, Charlie Beck, a lui aussi critiqué le projet de légalisation. «Nous avons assez de problèmes à l'heure actuelle avec les substances qui détruisent la vie des gens, a-t-il dit. Nous avons assez de misère humaine, pas besoin d'en rajouter.»
 
 
Source : cyberpresse.ca
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Atami est de retour en France
Par Invité,
Fin 2008 ATAMI, fabricant d'une gamme d'engrais bien connue, avait perdu sa certification pour la France
En effet ils n'avaient pas fourni les informations nécessaires en temps et en heure aux services du ministère de l'agriculture...
 
La Mise sur le marché et contrôle des matières fertilisantes et normes leur étant applicables est régie par les articles: art. L. 255-1 et s. et R. 255-1 et s. du code rural
 
https://www.hydrozone.fr/images/logo-atami%5B1%5D.jpg[/img]
les services de la répression des fraudes avaient donc interdit la commercialisation des engrais et stimulants Atami sur le territoire.
 
un courrier venant de Atami nous à annoncé qu'ils étaient de retour sur le marché français depuis le 1er septembre 2010, leurs produits ayant passé le test des normes NFU 42-004.
 
Atami revient donc en course avec ses innombrables concurrents sur le marché des engrais cannabiques très disputé, ils vont devoir batailler pour récupérer les parts de marché perdues pendant cette période.
 
Cannaweed le 18/09/2010
 
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La légalisation, une « urgence sociale » ?
Par Invité,
En France, depuis plus de quarante ans, la question de la dépénalisation des drogues douces reste taboue. Les rares partis ayant osé aborder le sujet se sont vus accuser de laxisme, quand ce n’est pas d’irréalisme. Aujourd’hui, pourtant, le débat ressurgit sous un angle nouveau : celui de la lutte contre l’insécurité…L’échec de la politique répressive
 
 
Malgré la très restrictive loi de 1970, la France est l’un des pays européens au plus fort taux de consommation de cannabis. L’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies estime à 4 millions le nombre d’usagers, dont 1,2 millions d’usagers réguliers et 550 000 usagers quotidiens. Une consommation bien plus répandue qu’aux Pays-Bas ou au Portugal, qui en ont pourtant dépénalisé l’usage : le dernier bulletin de l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction estime que 21,7% des Français âgés de 15 à 24 ans sont concernés, contre 11,4% aux Pays-Bas et 6,6 % au Portugal.
 

 
En mai dernier, un rapport publié par la fondation Terra Nova constatait l’échec de « quarante ans d’inflation répressive de la part de gouvernements de gauche comme de droite ». Face à un taux de consommation en augmentation constante, cette étude met l’accent sur le coût que cet appareil répressif fait peser sur la collectivité : en moyenne, le coût d’une interpellation serait de 3300 euros, pour un montant annuel qui avoisinerait les 3 milliards d’euros. Or, entre 2002 et 2008, les « peines pour usage ont doublé alors que, dans le même temps, les condamnations pour trafic ont baissé ».
 
En bref, si la police sanctionne de plus en plus de fumeurs occasionnels, elle peine à remonter aux sources de ce trafic. La politique « du chiffre » actuellement en vigueur se révèle inutile et contre-productive, comme le conclut le rapport Reuter réalisé à la demande de la Commission Européenne : « la lutte anti-drogue a [eu] pour effet de renforcer la corruption et la grande criminalité, et de multiplier les risques sanitaires, parfois mortels, pour les consommateurs ».
 
Et pourtant la classe politique française semble comme tétanisée lorsqu’il s’agit d’évoquer la question de la dépénalisation. Dès qu’un mouvement politique souhaite s’emparer du sujet, il est décrédibilisé et taxé d’irresponsabilité. Les Verts, à ce titre exemplaires, ont longtemps prêché dans le désert pour imposer un débat public. En vain…
 
Prince Vaillant
 

 
Il aura fallu attendre que Daniel Vaillant aborde la légalisation du cannabis comme une solution à la recrudescence des trafics pour que cette question revienne sur le devant de la scène. Associer la dépénalisation à la lutte contre l’insécurité, il est l’un des premiers à y avoir pensé, déclarant dernièrement que « la police a mieux à faire que de courir après la fumette ». Compte tenu de son passé Place Beauvau, il semblait difficile de faire passer l’ancien Ministre de Lionel Jospin pour un doux utopiste…
 
Sous l’impulsion de cette approche nouvelle, l’idée d’une dépénalisation se fraie timidement un chemin au sein du camp socialiste. Un groupe de travail parlementaire a même été ouvert dans le but de pouvoir réfléchir sereinement à cette question. Le député socialiste Dominique Raimbourg sans vouloir « anticiper sur les conclusions du rapport » pense que le groupe se « prononcera certainement en faveur de la dépénalisation… ». Daniel Vaillant continue d’espérer que ces travaux pourront déboucher sur une « proposition assumée par le PS dans l’hypothèse d’un contrat de gouvernement en 2012 ».
 
Dans le même temps, Manuel Valls, représentant de la ligne la plus hostile à la dépénalisation des drogues douces au sein du PS, confiait qu’il restait favorable à « l’ouverture d’un débat public » sur le sujet, ce qu’avait déjà proposé Ségolène Royal lors des dernières élections présidentielles.
 
 
La dépénalisation, une « urgence sociale » ?
 
 
Sous la pression de ses élus locaux, Europe Écologie s’est également emparé de la question, dont il compte faire l’un de ses thèmes de campagne en vue des élections de 2012. Dans la droite ligne de Daniel Vaillant, les écolos abordent désormais le sujet de manière décomplexée, puisqu’ils le font sous l’angle de la lutte contre l’insécurité.
 
A Nantes, lors des Universités d’été de son mouvement, Daniel Cohn-Bendit a martelé qu’il « ne suffira pas de réinstaller la police de proximité pour régler les problèmes d’insécurité ». Et de citer la « dépénalisation » comme un moyen « d’assécher les économies souterraines ».
 
Pour Stéphane Gatignon, maire de Sevran et conseiller régional d’Europe Ecologie, en première ligne sur ce front depuis de nombreuses années, la question de la dépénalisation est centrale dans la résolution des problèmes d’insécurité. Confronté aux réalités du terrain, il explique que « les trafiquants assurent le contrôle social dans les quartiers, et les petits délinquants d’hier côtoient désormais le grand banditisme (…) Les trafics de stups et d’armes sont totalement poreux, ce qui fait que les gens s’arment très rapidement. Dans ma ville, nous avons récemment trouvé un lance-roquette… »
 
Il explique qu’il n’y aura « pas de résultats concrets tant que nous ne nous attaquerons pas aux problèmes des drogues douces. C’est un problème de santé publique et de sécurité globale ». Face à cette mainmise des dealers, le rôle de l’État est de « refaire société au sein des quartiers, (…) créer un monde parallèle à celui du trafic, qui serait celui de la vraie vie, afin de combattre la peur et le repli communautaire ». Avec émotion, il reconnaît : « c’est dur, ce que je dis, mais on ne pourra pas éradiquer le trafic. Cela fait dix ans que je suis maire, quarante ans que je vis dans les cités. On est dans une société qui est en plein chaos, où tout a explosé en vol. Le trafic n’a fait qu’augmenter et se structurer. Lorsque des dealers sont retirés du circuit, d’autres les remplacent le lendemain, deux fois plus nombreux. La répression ne changera rien, il faut changer de paradigme…»
 
 

 
 
 
« la dépénalisation n’est pas une solution miracle »
 
 
Emilie Therouin, adjointe au maire d’Amiens en charge de la sécurité, partage ce constat et signale « l’urgence d’une légalisation et d’un encadrement de la production de cannabis par l’Etat ». « Énormément de violences urbaines sont liées de près ou de loin aux trafics de stup’. Nous sommes face à des trafics assis sur des multi-produits, mais 90% de la production réside dans le trafic de cannabis. »
 
Pour cette jeune élue qui siège au sein de la Commission Justice des Verts, « la dépénalisation n’est pourtant pas la solution miracle ». Selon elle, « nous achetons quelque part la paix sociale en maintenant la règlementation en l’état ». S’y attaquer risque de créer « de gros problèmes, puisque beaucoup de familles dans ces quartiers vivent de l’apport financier engendré par le trafic. Ce ne sera pas avec la rénovation urbaine qu’on va pouvoir pallier ce manque, il faudra créer d’autres ressources, des emplois, et cela risque d’être très difficile, il ne faut pas se faire d’illusions là-dessus… »
 
Alexandre Delaigue, co-auteur de « Sexe, Drogue et Economie », avertit lui aussi des risques et « conséquences inattendues » qu’une telle décision pourrait engendrer. Il évoque un possible « déplacement de la consommation vers l’héroïne sous l’effet de la concurrence, qui fera baisser les prix, et du besoin des vendeurs de trouver des substituts ».
 
D’ailleurs une étude du CEDRO (Centre d’information et d’éducation pour la prévention de l’abus de drogue) tend à prouver que les variations de consommation d’un pays à un autre ne sont pas forcements liés à la loi mais plutôt à des facteurs socioculturels.
 
L’exemple portugais est en cela instructif. La réussite de leur politique de décriminalisation de la possession de drogue en dessous d’un certain seuil (mais pas de la consommation) tient dans le traitement médical et social accordé au consommateur. De même, la police portugaise perd moins de temps à interpeler les petits consommateurs pour se concentrer sur la traque des dealers. Les moyens importants investis dans la prévention, le traitement des addictions et la réinsertion constituent autant de leviers sur lesquels il faudra jouer pour réussir ce changement de politique globale.
 
Si la lutte contre l’insécurité semble avoir débouché sur une prise de conscience d’une partie de notre classe politique de la nécessaire révision des réponses jusqu’ici apportées au problème des drogues douces, cela ne fait pas de la dépénalisation du cannabis une solution miracle. L’ouverture d’un débat public autour de cette problématique est un grand pas en avant, et il nous faudra méditer sur les exemples hollandais et portugais, autant que sur les particularités de notre pays, pour réussir le double tour de force de convaincre d’une part l’opinion publique du bien-fondé de cette mesure progressiste, réaliste et modérément répressive, et d’autre part de s’attaquer sérieusement aux problèmes d’insertion sociale et de santé publique liés aux addictions au cannabis, une drogue que l’on trouvera peut-être en vente libre dans la France de demain.
 
 
Source : Reversus.fr
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saisie-de-drogue-les-quinquagenaires-cultivaient-du-cannabis
Par Invité,
L'enquête menée à la suite d'informations venues de Saint-Quentin a permis à la police nationale de saisir 50 pieds de cannabis et de mettre fin à un trafic de stupéfiant.
50 pieds de cannabis saisis par les policiers.
 
Sous les ordres du commissaire Boileau, les policiers se sont rendus, mardi, à Serain. Une perquisition a eu lieu au domicile d'un couple. Les policiers se sont rendus plus précisément dans le jardin de la propriété. Une serre de 150m2 était installée avec à l'intérieur des plants de cannabis d'une hauteur variant de 3 à 3,5 mètres. Tout a été arraché et saisi par les policiers, la récolte a été emmenée au commissariat de Saint-Quentin.
Le couple a été placé en garde à vue. Inconnus des forces de l'ordre, ils auraient selon nos sources un besoin pressant d'argent.
Le mari âgé de 58 ans et son épouse d'une cinquantaine d'années n'ont trouvé que cette solution pour arrondir facilement mais non sans risque, leurs fins de mois. Ils étaient hier soir toujours en garde à vue, celle-ci a été prolongée et peut l'être encore jusque 96 heures au maximum.
Cette drogue était, semble t-il, destinée uniquement à la revente. Ils seront prochainement présentés au parquet qui décidera des suites à donne mais seront probablement poursuivis pour production et revente de produits illicites.
 
Publié le jeudi 16 septembre 2010
Source : l'union.presse.fr
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Royaume Uni: Le cannabis devrait être vendu sous licence.
Par Invité,
Le cannabis devrait être vendu dans les magasins sous licence, selon les experts
 
Conduisant des recherches sur le cannabis ils appellent à la légalisation avec des contrôles similaires à l'alcool et au tabac.Le cannabis à usage récréatif devrait être disponible dans les magasins avec des restrictions similaires à celles utilisées pour contrôler la vente d'alcool et de tabac, selon l'expert de premier plan du Royaume-Uni sur la drogue.
 
Selon un scénario, les gens seraient en mesure de demander un permis pour acheter des produits dérivés du cannabis une fois atteint l'âge de 21 ans, à condition d'avoir l'approbation d'un médecin, dit-il.
 
La drogue serait réglementée par un organisme qui assure la qualité et la sécurité des produits avant leur mise en vente.
 
Une refonte de la législation entourant le cannabis et des produits dérivés sera nécessaire pour reprendre le cannabis aux mains de criminels, a déclaré Roger Pertwee, professeur de neuropharmacologie à l'Université d'Aberdeen.
 
Dans les années 1970, Pertwee était le co-découvreur de THC, l'ingrédient actif du cannabis.
 
Prenant la parole avant son allocution cette semaine au British Science Festival de à Birmingham, Pertwee a déclaré: "À mon avis, nous n'avons pas encore une solution idéale pour le cannabis récréatif. Nous devrions envisager l'octroi de licences et encadrer le marché du cannabis et de ses produits dérivés comme nous l'avons fait avec l'alcool et le tabac."
 
Le cannabis n'est pas plus dangereux que le tabac ou l'alcool, selon le professeur Pertwee. Photo: David Bebber / Reuters
 
"À l'heure actuelle, le cannabis est dans les mains de criminels, et c'est insensé. Nous sommes autorisés à prendre de l'alcool, à fumer des cigarettes. Le Cannabis, si il est bien gérée, ne devrait probablement pas être plus dangereux que ça."
 
Le gouvernement à reclassé cannabis en drogue de classe B la fin de l'année dernière, contre l'avis du Conseil consultatif sur l'abus des drogues. Le président du Conseil, le professeur David Nutt, a été licencié après avoir critiqué la politique sur la drogue du gouvernement, un geste qui a poussé cinq autres à démissionner en signe de protestation.
 
La possession de drogues de classe B, qui comprennent les amphétamines, le speed et les barbituriques, est passible d'une peine maximale de cinq ans de prison et d'une amende. En faire commerce peut entraîner une peine de 14 ans de prison. Les chiffres les plus récents du Home Office montrent qu'il y a 158.000 condamnations pour possession de cannabis par an.
 
Pertwee déclare qu'il voulait rouvrir le débat sur le cannabis, en disant qu'il était favorable à une légalisation si la drogue est réglementée. Il a ajouté que des alternatives plus saines pour consommer du cannabis étaient disponibles.
 
Proscrire la drogue contraint les utilisateurs à cultiver de façon illicite ou à l'acheter chez un dealer. "Ils n'ont pas idée de la composition, de ce qui a été ajouté, et ils risquent d'être incités à prendre d'autres drogues" dit-il.
 
Les tentatives visant à assouplir l'interdiction du cannabis ont été contrées par la préoccupation du fait qu'il peut provoquer la schizophrénie chez une minorité de personnes prédisposées. Pertwee dit qu'il pourrait être possible pour les médecins d'évaluer les antécédents des personnes et le risque de problèmes de santé mentale avant de leur permettre d'acheter une licence de cannabis.
 
"Il faudrait un âge minimum de 21 ans, mais je voudrais aller plus loin: Vous devrez avoir une licence. Vous devez avoir un permis de conduire, vous devez avoir unpermis pour certains chiens, pourquoi pas une licence de cannabis, de telle façon que vous ne pourriez consommer que si c'est médicalement sûr pour vous de le faire? " a t-il dit.
 
Nutt, professeur de neuropsychopharmacologie à l'Imperial College de Londres, a déclaré: "Je me félicite de cette tentative par un expert de premier plan au Royaume-Uni sur le cannabis pour amener de la rationalité dans le débat sur son statut juridique.
 
"Comme le cannabis est nettement moins nocif que l'alcool, la criminalisation des personnes qui préfèrent cette drogue est illogique et injuste. Nous avons besoin d'une nouvelle approche réglementaire du cannabis. Le modèle des coffee-shop néerlandais en est un qui a fait ses preuves, mais certaines des nouvelles suggestions du professeur Pertwee peuvent très bien avoir des avantages supplémentaires et doivent être activement débattue. "
 
Source : The Guardian
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Californie : la prohibition en sursis?
Par Invité,
La Californie est à huit semaines d'un vote qui fera probablement date dans l'histoire de la prohibition. Le 2 novembre 2010, ses électeurs seront appelés aux urnes pour choisir deux nouveaux gouverneur et sénateur, mais ils devront également se prononcer sur la désormais célèbre proposition 19 : le Regulate, Control and Tax Cannabis Act of 2010.
 
Décryptage.
https://2.bp.blogspot.com/_-AMbrxSJiZI/S7CxWvZ5NfI/AAAAAAAAAg0/bEzOa8FIoe0/s400/arnold_pot.jpg[/img]
En cas d'adoption, cette proposition initiée par un groupe de citoyens (433 000 signatures requises, plus de 700000 récupérées) aura selon les juristes de l'état de Californie, plusieurs conséquences.
 
Tout d'abord la consommation de cannabis pour usage personnel sera légalisée. Les personnes majeures de plus de 21 ans, auront le droit de posséder sur eux jusqu'à une once (28g) de marijuana, de la consommer dans les lieux privés et dans les lieux publics possédant une licence, et de la cultiver au domicile privé sur une surface allant jusqu'à 750 cm2.
 
Par ailleurs les gouvernements locaux (villes et comtés), auront la possibilité de réguler tous les aspects de la commercialisation du cannabis : taxes, conditions de culture et de transport, réglementation sur les emplacements des points de vente et leurs horaires d'ouverture.
 
Le volet répressif n'est pas oublié, puisqu'il sera interdit de vendre du cannabis aux mineurs, de conduire un véhicule sous influence, et de transporter du cannabis vers d'autres états ou pays. Les contrevenants s'exposeront à des peines de prison pouvant aller jusqu'à 7 ans. De plus, un employeur aura le droit d'interdire l'usage du cannabis à un employé dans le cas où celui-ci verrait ses performances diminuées dans son travail.
 
On le voit, cette proposition est très loin d'une légalisation sauvage et incontrôlée. Elle est officiellement promue par le groupe "Vote Yes on 19" (https://yeson19.com/). Pour convaincre les californiens de la nécessité de basculer d'une prohibition à une régulation, ils s'appuient principalement sur trois arguments.
https://www.pensitoreview.com/Wordpress/wp-content/themes/mimbo2.2/images/ad-yes-on-prop-19.jpg[/img]
Premier d'entre eux : en Californie il est aujourd'hui plus simple pour les mineurs d'acheter du cannabis que de l'alcool. Sortir la vente de cannabis de la clandestinité, par nature sauvage et invisible, vers une régulation contrôlée et visible, permettrait ainsi de mieux protéger les enfants.
 
Deuxième argument : la prohibition a créé un marché criminel et violent, dirigé par des mafias internationales. Aux USA, 60% des revenus des cartels est tiré du marché du cannabis : une régulation contrôlée aurait pour effet d'assécher significativement cette source de profit et de diminuer les violences liées aux trafics.
 
Troisième argument : la fin de la prohibition permettrait de récupérer pour l'état de Californie plusieurs centaines de millions de dollars par an. Par les taxes tout d'abord : avec un marché estimé à 14 milliards de dollars, elles pourraient rapporter 1,4 milliard chaque année. Par les économies ensuite : la police gaspille aujourd'hui de précieuses ressources à poursuivre de simples consommateurs. En 2008 elle a procédé à plus de 60 000 arrestations pour consommation illégale de cannabis.
 
Les opposants à cette loi, les "No on Prop19" ont une vision diamétralement opposée. Selon eux la proposition 19 amenera une banalisation du cannabis, provoquant une augmentation de la consommation chez les jeunes. Par ailleurs ils pensent que l'on ne verra aucune baisse de la violence, et que le nombre d'accidents de voiture liés à la prise de cannabis augmentera dramatiquement. Enfin ils estiment que l'argent public économisé d'un côté sera dépensé de l'autre pour la prise en charge des nouveaux usagers nécessitant des traitements. En conséquence ils demandent le maintien pur et simple de la prohibition.
 
Il est frappant de voir à quel point les deux camps souhaitent exactement la même chose : protection des enfants, baisse de la violence, préservation des finances publiques. Même objectifs donc, mais une interprétation des faits différente, amenant à des positions opposées.
 
Les promoteurs de cette proposition ont pour eux un fait solidement établi. C'est un point difficile à contester : après 50 années de guerre contre la drogue, la prohibition est un échec cuisant. Elle n'a empêché ni la consommation, ni l'enrichissement et le développement des mafias, ni la baisse du prix des drogues. La situation ne cesse même d'empirer. S'il y a 20 ans les pays membres de l'ONU se fixaient encore comme objectif l'éradication totale des drogues dans le monde, aujourd'hui l'ONUCD ne se fixe plus comme but que la stabilisation de la consommation. La guerre contre la drogue ne sera jamais gagnée, les états l'ont compris.
 
Enfin, la Californie a prouvé sa capacité à faire exister le cannabis au sein de la société de façon légale et régulée. En effet, en 1996 elle fut, grâce à une consultation populaire de ce type, le 1er état des Etats-Unis à légaliser le cannabis médical (13 autres ont suivi depuis). Les Californiens disposent donc de 14 années de recul pour se forger une opinion sur la dangerosité supposée de toute autre politique que celle de la prohibition.
 
Et justement, où en est l'opinion? Le débat est vif, et à moins de 2 mois du vote, le oui fait la course en tête. D'après un sondage USA Survey, au début de ce mois 47% des votants étaient certains de voter oui à la proposition 19, pour 43 % de Non, et 10% d'indécis (marge d'erreur +- 4,2%). A noter qu'en avril 2010, lors du 1er sondage après validation de la proposition, le oui l'emportait avec 56%, et oscille depuis entre 44 et 52%. Le non est lui parti de 42%, et est monté jusqu'à 48%.
 
Si les républicains de Californie se sont clairement exprimés contre la proposition 19, les démocrates ont eux décidé de ne pas prendre position. Une façon de s'en remettre aux électeurs. Ces derniers feront-ils preuve d'autant d'audace qu'en 1996? Réponse très prochainement.
 
Source : mediapart.fr
 
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Des Activistes mexicain protestent contre la prohibition en fumant
Par Invité,
Mexico. 7 septembre 2010.
 
Avec la nation contre une guerre violente des drogues, plus de 200 personnes se sont concentré dans le centre de la ville de Mexico pour fumer de la marihuana et exiger qu'elle soit légalisée, rapporte un reporter de l'AFP.
 
 

 
Les manifestants ont résisté à la pluie pour rester dans le lieu touristique très connu de résistance de l'Alameda pour fumer de la marihuana, qui reste illégale au Mexique, même si le pays se trouve dans un groupe de nations d'Amérique Latine qui permet la possession d'une petite "dose personnel" de drogue.
 
Beaucoup de participants ont fumé dans des pipes décoré de têtes de mort, elles font allusions aux traditions culturel pré-hispanique. Sur fond de musique une pétition à circuler réclamant la légalisation.
 
L'appuie pour légaliser ce qu'on appelle " drogue douces" au Mexique, à grandit, spécialement dans les partie de gauches comme une forme de freiner la violence dut aux narcotrafiques qui a laisser un compte de 28 000 personnes morte dans les 4 dernières années.
 
Héctor Aguilar Camín, éditeur de la revue mexicaine Nexos, et Jorge G. Castañeda, un ancien ministre des relations extérieur mexicain et actuel professeur à l'Université de New-York, écrit dans une colonne du Washington Post que les bandes de drogues du Mexique pourrait voir perdre 60 % de leurs revenues si la marihuana arrêtais d'être un produit de contrebande.
 
"Pendant que leurs immense bénéfices seront réduit, les leaders de la drogue seraient privé de l'argent quasi illimité qu'ils utilisent en ce moment pour financer les recrutements, acheter des armes et dessous de tables", écrivent-ils.
 
Les arguments de Camín y Castañeda s'unissent a ceux de l'ex gouverneur républicain du Nouveaux Mexique, Gary E. Johnson, qui le vendredi avait écrit dans le blog FireDogLake, que la dépénalisation de la marihuana est " probablement la seul voie pratique pour affaiblir les cartels de drogues".
 
"La politique des États-Unis depuis quasiment 70 ans à essayer de maintenir confiner le marche illégale- qu'on pourrait qualifier de pas plus
préjudiciable (nuisible) que celui de l'alcool qui est consommé par plus de 15 millions d'américains du nord chaque mois- ce qui signifie que nous avons donner aux criminels un monopole virtuel sur quelques choses que l'enquêteur d'amérique du nord Jon Gettman qu'il estime être une industrie de 36 milliards par an, plus que l'industrie du mais et du blé réunis", a écrit Johnson.
 
L'ex président mexicain Vicente Fox, qui a été à la tête du partie conservateur de l'actuel président Felipe Calderón, a rapidement manifesté son appuie pour une tel mesure.
 
Source:Aporra.org
 
traduit par Jahlow
 
Source : en anglais: Manila Times
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Premiere publicité pour la marijuana "thérapeutique" à la télévision US
Par Invité,
En début de semaine, le premier spot commercial ventant les vertus de la marijuana à usage thérapeutique a été diffusé. Cette pub a été diffusée sur la chaine KTXL Sacramento, une filiale du groupe Tv FOX.
 
L’annonce met en scène une série de témoignages de personnes ayant des problèmes de santé (physique ou mentale) et pour qui l’usage du cannabis pourrait faciliter le quotidien : une jeune fille expliquant qu’on lui a diagnostiqué une maladie osseuse, une femme plus âgée battue par un mari alcoolique…
 
Malgré la légalisation pour usage thérapeutique dans 14 états aux USA, cette publicité suscite de nombreuses controverses et des groupes se créent révélant les possibles méfaits de ce genre de spots sur les jeunes.
 
https://www.youtube.com/watch?v=wZJyWOjzbvs&feature=player_embedded
 
Source : minutebuzz.com
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 Drogues: Pendant le ramadan, c’est le kif
Par Invité,
En compensation de l'absence d’alcool, la consommation de haschisch et de psychotropes augmente au cours du mois de jeûne. Un sujet largement tabou, alcool et drogues étant théoriquement proscrits toute l’année.
 
Crédits photo: Des fumeurs en Turquie. (Flickr/Carlos Octavio Uranga)
 
Dès les 40 jours qui précèdent le ramadan, trouver de l’alcool en vente au Maroc ou en Algérie relève de la mission impossible. En revanche, vendeurs de kif et de psychotropes fleurissent dans la rue pendant la période de jeûne. L’alcool manquant, la demande de drogues augmente. Dès 2004, le service de psychiatrie du CHU Ibn Rochd de Casablanca constatait le phénomène dans le cadre d’une étude "Alcool et ramadan". Le rapport estimait notamment entre 10 et 15% la hausse de la consommation de psychotropes.
 
"Pendant le ramadan, la consommation d’alcool diminue fortement, mais elle est remplacée par des drogues de substitution : cannabis et médicaments", confirme le professeur Driss Moussaoui, responsable du service de psychiatrie. "Nous n'avons pas encore de chiffres précis plus récents. Mais l'augmentation de la consommation de drogues pendant le ramadan est évidente. Bien sûr, ces drogues ne sont pas consommées pendant la journée, mais à partir de la rupture du jeûne", précise le professeur Soumia Berrada, qui dirige l’unité d’addictologie du CHU de Casablanca.
 
D'après les études en psychiatrie et en toxicologie, cette consommation de stupéfiants concentrée dans le temps associée aux grandes quantités de café et au manque d'alcool provoque une irritabilité des comportements. "Le changement de substance du jour au lendemain dans un contexte de physiologie perturbée provoque un grand énervement, notamment chez les plus jeunes", ajoute le professeur Berrada.
 
"L'interdiction des drogues ne vaut que par analogie"
 
Le constat est partagé en Algérie, où un fonctionnaire de l’Office national de lutte contre les drogues et la toxicomanie confie : "Les soirées du ramadan donnent lieu à une consommation de drogue plus intense que d’habitude." Les drogues sont pourtant elles aussi interdites. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) est catégorique sur le sujet : "les drogues sont complètement prohibée. Il n'y a donc aucune raison qu'il y ait hausse de la consommation."
 
"L’interdiction de l’alcool est coranique et très sévèrement condamnée. En revanche, l’interdiction des drogues ne vaut que par analogie : elles font les même effets que l’alcool et sont mauvaises pour l’être humain, donc proscrites", explique Fateh Kimouche, responsable du blog musulman Al-Kanz.org.
 
Mais c’est sans doute cette ambiguïté d’une interdiction non explicite qui pousse à la substitution de l’alcool par du haschisch. "Il n’y a pas de verset clair sur le sujet", constate Soumia Berrada.
 
D’après Fateh Kimouche le phénomène ne peut en revanche pas être observé en France. Aucune étude ne permet en effet de l’étudier. Néanmoins, selon le docteur Salim Mehallel, psychiatre à l’hôpital Avicenne (ex-hôpital franco-musulman de Bobigny),
 
"chez les anciens de la première génération d’immigrés, il y a effectivement une surconsommation de cannabis pendant le ramadan. Mais cela n’est pas transposable pour les plus jeunes. C’est un rapport culturel au haschisch qui est propre au Maghreb."
 
D'après son collègue en ethnopsychiatrie, le docteur Abbal, "il y a même quelque chose de mystique dans la culture du haschisch là-bas."
 
Le tabou de l'addiction commence à se lever
 
Le phénomène reste pourtant nié par les autorités sanitaires. Aux ministères de la Santé algérien et marocain, c’est silence radio. "Il n’y a pas de politique de santé spécifique, car nous ne sommes pas censés consommer de l’alcool tout au long de l’année !", constate Soumia Berrada. Lutter contre les produits de substitution, c’est reconnaître une consommation habituelle. Un tabou qui semble néanmoins se lever progressivement, comme en témoigne l'inauguration récente du service d'addictologie au CHU de Casablanca. La reconnaissance de l'addiction était selon elle inimaginable il n'y a pas si longtemps.
 
Autre phénomène significatif : l’affluence des patients au service d’addictologie à l’approche du ramadan : "de nombreux buveurs pathologiques viennent se préparer à un mois qui sera difficile pour eux. Certains font des réserves en prévision." Mais la substitution ne concerne pas que les malades d’alcoolisme. "La hausse de consommation de drogue est générale, et la population classique s’ajoute aux addictifs", explique le professeur Barrada. "Pendant le mois du ramadan, on interdit le licite. Mais qu’en est-il de l’illicite ?", interroge finalement Fateh Kimouche.
 
Source : les inrocks
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Renaissance de la filière chanvre en Lorraine
Par Invité,
En quête de diversification, des agriculteurs relancent la culture du chanvre en Lorraine, une plante écologique aux multiples débouchés. Une première unité de transformation devrait sortir de terre en 2011 à Creutzwald.
 
Laurent Didier (à g.) et Guy Géronimus dans une parcelle de Cannabis sativa sur les hauteurs de Marange-Zondrange près de Saint-Avold. Photo Thierry SANCHIS
 
Aujourd’hui, l’agriculteur doit survivre, préserver son revenu. Avec cette conjoncture, la fluctuation des marchés de nos produits, il faut se diversifier. Aller vers de nouvelles compétences, de nouveaux débouchés, plus seulement alimentaires, mais industriels ! Et le chanvre est une réelle opportunité. » Intarissable Guy Géronimus.
 
DOSSIER
 
Cet agriculteur de 47 ans s’est mis à la culture du chanvre au milieu des années deux mille, chez lui à Coume, près de Boulay. Dans son sillage, il a fédéré d’autres exploitants de Lorraine, essentiellement de Meurthe-et-Moselle et de Moselle en créant une association, Est-Chanvre, qu’il préside. « En Lorraine, on a le port céréalier de Metz. C’est bien. On livre nos céréales qui sont aussitôt vendues. Mais on a oublié d’aller vers une autre source de valorisation, on néglige la plus-value de la deuxième transformation. Et c’est ça qu’on veut faire à Creutzwald ! », ajoute notre exploitant.
 
450 hectares
 
Au départ, en 2006, c’est pour répondre aux besoins d’un transformateur de chanvre allemand, la société Bafa près de Karlsruhe, confrontée à des problèmes d’approvisionnement, que les agriculteurs lorrains se sont lancés dans la culture du Cannabis sativa pour lui fournir l’équivalent de 500 hectares par an. « Sorti du classique blé, orge, colza, il n’y avait rien d’autre chez nous. Ce n’est pas équilibré. Manquait une tête de rotation, une culture de printemps. Le chanvre était tout trouvé. Il avait toutes les qualités », rappelle Laurent Didier, chargé de mission chez Est-Chanvre. Résistante, peu gourmande en eau, ne nécessitant pas d’apport d’intrants, elle se plante en mai et se récolte en septembre, quand en Lorraine le gros des travaux agricoles est concentré en automne. L’agriculteur peut ainsi étaler son activité. De dix-sept hectares en 2005, la croissance des surfaces a été exponentielle. Aujourd’hui, la soixantaine d’adhérents d’Est Chanvre déploie plus de 450 hectares. « Au début, on a un peu dépanné Bafa, une entreprise pionnière en Allemagne, qui avait alors besoin d’un nouveau bassin de production. C’est Bernd Frank, son directeur, qui a été le déclencheur. Il nous a fait comprendre que le marché était en train de bouger vers les matériaux biosourcés, les éco-matériaux », ajoute le chargé de mission.
 
« Tout est bon »
 
« Dans le chanvre, tout est bon. C’est comme le cochon », s’amuse Guy Géronimus. De fait, la fibre peut être utilisée comme isolant thermique ou entrer dans la fabrication de matériaux plastiques, les composites, pour équiper l’habillage des voitures, servir dans l’aéronautique. Dans la paille, reste la chènevotte au pouvoir absorbant qui peut faire office de litière, ou pour pailler vos parterres fleuris, voire être utilisé dans le béton léger pour le bâtiment. La graine (chènevis) sert pour la pêche, l’oisellerie, ou pour être transformée en une huile alimentaire d’excellente qualité. Et les poussières récupérées dans l’unité de défibrage peuvent être conditionnées en granulés ou blocs pour en faire un combustible. Construction, énergie, plasturgie, alimentaire, autant d’applications et de débouchés qui justifiaient le projet d’une usine de transformation en Moselle, à Creutzwald (lire par ailleurs).
 
Par: Bernard KRATZ.
Source : Le republicain lorrain
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Drogues : pourquoi les Français ont tort
Par Invité,
La polémique sur les "salles de shoot" pour héroïnomanes, refusées par François Fillon contre l'avis des spécialistes, n'a pas pour autant fourni l'occasion d'engager le débat de fond sur les drogues. Par l'effet d'une singulière paresse de la pensée, les tenants et aboutissants de ce débat sont ignorés en France.
 
 
Publiée en juin 2010, la dernière enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies montre que 85 % des Français sont hostiles à l'idée que le cannabis soit mis en vente libre. Ils sont encore plus de la moitié à refuser que la vente de cannabis soit autorisée "sous certaines conditions". L'Observatoire n'a pas posé la question de savoir s'ils seraient favorables à la mise en vente libre des drogues dites dures, tant la question, apparemment, ne se pose pas, et tant la réponse est attendue : près de 100 % de non ! Or la question se pose et est posée sérieusement par des gens sérieux, dont une fraction non négligeable répond par l'affirmative.
 
Comme souvent, hélas, en démocratie, l'opinion majoritaire est fondée sur une sainte ignorance. Dans son enquête, l'Observatoire ne pose pas la question de savoir s'il existe un pays européen où chacun peut en toute légalité se procurer des drogues dures et en consommer sans être inquiété par la police et la justice. Bien peu de Français savent qu'un tel pays existe.
 
Le Portugal a ainsi décriminalisé l'usage de toutes drogues en 2001. Ce pays a donc près de dix ans de recul pour juger de l'intérêt de cette mesure. Or le bilan est clairement positif. La consommation de drogues y est désormais l'une des plus faibles d'Europe et se fait dans des conditions sanitaires et psychologiques optimisées.
 
Pour tenter de réfléchir sereinement à ce sujet ô combien passionnel, la voie la plus efficace est d'examiner la situation aux Etats-Unis et en Amérique latine. Les problèmes nés de la prohibition y sont tellement monstrueux que les arguments en faveur d'une libéralisation du marché ne peuvent être ignorés de l'observateur de bonne foi. Quels sont-ils ? Le principal résume tous les autres : le coût économique, social et politique de la prohibition dépasse de très loin les bénéfices qu'elle est censée apporter. Malgré l'intensité de la "guerre antidrogue" menée par les Etats-Unis depuis des décennies, la consommation de drogues dans ce pays n'a pas diminué ; elle s'est "démocratisée", les prix ayant baissé. Un demi-million de personnes sont entassées dans les prisons américaines pour n'avoir souvent que consommé une drogue illicite. Quand ils en sortent, ils vivent en marge. Les cartels de la drogue n'ont jamais été aussi puissants, faisant trembler les fragiles démocraties latino-américaines. Au Mexique, les têtes coupées roulent sur l'asphalte. Partout, la corruption vérole les polices, les tribunaux et jusqu'aux plus hautes sphères des Etats.
 
Il n'est pas difficile de comprendre que la prohibition actuelle reproduit l'erreur de celle de l'alcool des années 1920, avec des effets décuplés sur le crime, la santé publique et la cohésion sociale. Si l'on ajoute la question de l'Afghanistan, où armée américaine et talibans se disputent le contrôle de l'épicentre de la production de l'héroïne mondiale, on voit que la prohibition contribue à compromettre la paix.
 

 
Sur ce bilan désastreux, la plupart des experts de bonne foi sont d'accord, d'accord aussi pour conclure à la nécessité d'étudier les moyens d'assouplir les dispositifs répressifs, de libéraliser les conditions d'achat, voire de légaliser complètement le marché. Traiter les drogues comme l'alcool (qui est une drogue dure, ne l'oublions pas), telle est la solution préconisée depuis longtemps par divers économistes. L'héroïne, la cocaïne et les amphétamines seraient produites par des compagnies privées, soumises aux procédures de contrôle qualité, et leur commerce taxé. Les acheteurs seraient avertis des effets de ces produits, comme ils le sont pour l'alcool et le tabac, mais ils seraient libres de consommer ou non. Le pari est que la consommation n'augmenterait pas - mais peut-être diminuerait, comme l'exemple portugais le laisse espérer.
 
Ce faisant, nous reviendrions à la situation qui était celle du monde occidental à la veille de la première guerre mondiale, du temps où la notion de drogue illicite n'existait pas. Il va sans dire que cette solution radicale heurte les meilleurs esprits. Mais au moins, que le débat soit lancé !
 
par Olivier Postel-Vinay
Source : Le Monde
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L'Allemagne envisage de légaliser le cannabis médical
Par Invité,
De hauts responsables politiques du gouvernement allemand se sont entendus sur des plans pour permettre les prescriptions de cannabis pour des patients gravement malades, selon une annonce faite par le ministère de la santé allemand.
 

 
S'adressant aux journalistes à Berlin ce mardi, le ministre de la Santé Philipp Roesler a dit que le plan pourrait être mis en application par un simple changement dans la politique du ministère, et qu'aucun changement dans la législation allemande ne serait nécessaire.
 
Il a ajouté que, parce que de nombreux autres pays européens permettent déjà le cannabis médical, le processus pourrait, en Allemagne, aller plus rapidement par comparaison.
 
De nombreux professionnels de la santé considèrent le cannabis utile pour soulager les nausées et stimuler l'appétit chez les malades du SIDA, ou en chimiothérapie, et pour soulager les douleurs en général. Mais le cannabis médical a été dans les faits illégal en Allemagne, avec seulement 40 patients dans l'ensemble du pays ayant obtenu des prescriptions de cannabis.
 
Les professionnels de la santé et les défenseurs des personnes gravement malades se félicitent du changement, avec Eugen Brysch de la fondation allemande Hospice qui déclare que le cannabis peut jouer «un rôle important» dans le traitement des malades en situation critique.
 
«Parce qu'il est excessivement difficile d'obtenir du cannabis comme médicament, de nombreux patients souffrant de douleurs chroniques sont actuellement contraints à l'illégalité» , a-t-il dit.
 
Gerhard Mueller-Schwefe, président de la Société allemande pour la thérapie antidouleur, dit que le changement de politique va ouvrir de nouvelles options de traitement pour les patients atteints de maladies entrainant des douleurs chroniques comme la sclérose en plaques, et qu’«il est temps de sortir le cannabis de l'ombre.»
 
«Le changement de politique va en outre permettre aux hospices et aux ambulances spécialisées d'utiliser certains anesthésiques puissants comme la morphine, et de stocker en conséquence pour les cas d'urgence.»
 
Source : librepardesign.blogspot.com
 
Article original:Deutche Welle
 
merci seeder pour l'info
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Le chanvre reprend ses aises à Lyon.
Par Invité,
En tout, pas loin de six hectares de chanvre ont été plantés au grand parc de Miribel-Jonage. L'agriculteur Guillaume Plantier s'est occupé de l'ensemencement.

 
« Je suis un agriculteur bio. J'ai d'autres parcelles dans le parc : du soja, des petits pois et de la luzerne », explique-t-il.
 
« Le chanvre a beaucoup de vertus, poursuit-il. Il empêche à toute autre plante de s'installer. On l'utilise pour la jachère. »
 
De plus, ce végétal ne demande aucun soin, aucun pesticide, aucune irrigation particulière. Il y a deux manières de cultiver le chanvre : on peut en faire de la corde, ou utiliser son huile, comme ici.
 
« On essaie de la stresser. On la plante plus tard, quand il commence à faire chaud. Par un mécanisme de défense, la plante va produire un maximum de graines. C'est avec elles qu'on fera de l'huile », explique Guillaume Plantier. L'huile de chanvre est réputée pour sa qualité, notamment cosmétique.
 
« Il y a toujours eu du chanvre dans la région », révèle Christian Barbin, du syndicat mixte Symalim, qui gère le Grand parc.
 
« Jusqu'au début du XXe siècle, les gens avaient tous un accès à l'eau pour faire rouir - pourrir - la plante, ce qui permettait d'en récupérer la tige. On en faisait du tissu, des cordes, du papier, et on utilisait l'huile pour les lampes », explique-t-il.
 
« C'est la concurrence du pétrole, notamment du nylon pour l'habillement, qui a tué la culture du chanvre », détaille Christian Bardin.
 
Aujourd'hui, le grand parc tente de lui redonner sa place, avec toutefois un bémol. « Le chanvre voyage mal. Pas plus de 150 km. Il nous faudrait une usine toute proche. Nous sommes en négociations avec des producteurs de l'Ain et de l'Isère, mais il faudrait une aide de la région ».
 
 
Le vice-président voudrait un développement plus rapide de ce type de culture dans le Rhône. C'est déjà lui qui est à l'origine de la charte de l'agriculture en cours dans le grand parc, qui a poussé les agriculteurs à se mettre au bio. En 2005, l'agriculture biologique n'existait pas sur le parc.
 
Aujourd'hui, sur 400 hectares de plantation, un tiers est estampillé agriculture biologique. À noter un dernier avantage du chanvre, il n'a pas besoin de la période de conversion de deux ans, nécessaire aux autres cultures pour avoir droit au label AB.
 
Enfin, il convient de préciser que ce chanvre, s'il est de la même famille de plantes que le chanvre indien, dont est issu le cannabis, ne contient presque pas de psychotropes : conformément à la réglementation, il contient moins de 0,2 % de THC, le principe actif de la drogue. Les pieds de Guillaume Plantier seront d'ailleurs analysés avant d'être vendus. Si une trop grande quantité de THC est détectée, l'ensemble de sa récolte peut être détruite.
 
 

 
Source : leprogres.fr
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Toxicomanie: Il est urgent de moderniser la législation
Par Invité,
La cacophonie politique conclue par une fin de non-recevoir des services du premier ministre à la demande d'expérimentation de salles de consommation de drogues est l'illustration de l'impasse dans laquelle se trouve la politique française en matière d'addictions.
 
Pour empêcher ces expérimentations, le président de la Mission interministérielle contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) et des responsables politiques ont jugé nuls et non avenues les conclusions mesurées et documentées des experts de l'Inserm et les avis favorables de nombreux acteurs de santé publique, y compris celui de la ministre de la santé. Ils ont répété que de tels centres sont "inutiles et non souhaitables", car "le rôle de l'Etat n'est pas d'accompagner les personnes dépendantes mais de les sevrer", remettant ainsi en cause les choix fondamentaux faits, il y a vingt ans, face au sida. Car si nous n'avions pas pu accueillir et accompagner des toxicomanes dans des centres sans exigence de sevrage ni pu leur délivrer gratuitement des seringues stériles et des médicaments de substitution, nous n'aurions pas pu enrayer la catastrophe sanitaire des années 1980 qui a tué plus de 10 000 usagers de drogues. Démonstration a été faite qu'en leur permettant de "shooter propre", ils retrouvaient leur dignité et des capacités à évoluer et à arrêter de se droguer. Des responsables politiques de l'époque, notamment à droite, ont eu le courage de promouvoir, contre l'avis d'une partie de leurs collègues et de l'opinion, cette politique de réduction des risques.
 
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Malheureusement, contrairement à d'autres pays, la France n'en a pas profité pour réviser sa politique précédente. Le réveil des préjugés de la "guerre à la drogue" en est la conséquence : au nom de la morale, on préfère les croyances aux faits scientifiques, on préfère exclure davantage les usagers que de s'interroger sur ce qui pourrait permettre d'améliorer leur santé et leur insertion.
 
Cette politique "préhistorique" et répressive repose sur un postulat simple : l'usage de drogues s'étend si on ne le dénonce et ne le réprime pas assez. Pour dissuader l'usage, il faut donc le stigmatiser et le sanctionner. Tels sont les "fondamentaux" sur lesquels le gouvernement a basé toutes ses campagnes et les mesures prises ces dernières années pour renforcer la pression sur les usagers, réduisant du même coup le rôle du ministère de la santé.
 
La logique de la politique française a été scellée par la loi de 1970 qui, au nom de "la lutte contre la drogue", prohibe l'usage privé des "stupéfiants" (cannabis, cocaïne, champignons, opiacés et une liste de molécules qui s'allonge sans cesse), menace l'usager de peines de prison et veut le pousser à l'abstinence en l'incitant à choisir la "désintoxication" plutôt que des poursuites pénales. Elle est en complète contradiction avec la politique de réduction des risques, qui a, au contraire, pour objectif de responsabiliser tôt l'usager et de partir de là où il en est pour l'aider à franchir des étapes.
 
Tout observateur un peu averti sait que la loi de 1970 est obsolète et que sa révision est indispensable. Un cadre législatif qui veut régir un comportement social doit être en phase avec la société dans laquelle ce comportement se déploie. Or la société est différente de celle d'il y a quarante ans, et les problèmes d'addiction ne s'y posent plus dans les mêmes termes. Dans une société où la norme est la consommation de masse au nom du bien-être individuel, vouloir imposer par voie pénale l'abstinence des drogues en modèle de comportement ou ériger la modération en règle de vie pour tous est voué à l'échec. Comme en matière de bioéthique ou d'écologie, ce sont d'autres voies, d'autres stratégies, qui doivent être développées.
 
Deux principes devraient, selon nous, servir de guide dans ce sens. Premier principe : distinguer la question de l'usage de drogues et celle de l'accès à ces drogues. L'accès à telle ou telle substance est une question politique, juridique et législative (contrôler ? prohiber ?). Les conséquences néfastes de l'usage de drogues sur autrui ne sont qu'éventuelles et indirectes. Les liens entre drogues et délinquance dépendent en grande partie des systèmes d'accès aux produits. La loi peut et doit borner ces conduites, elle ne peut prétendre les éradiquer. Elle doit limiter l'offre mais n'utiliser la prohibition qu'à bon escient. Beaucoup d'arguments poussent d'ailleurs à s'interroger sur sa pertinence dans le cas du cannabis.
 
L'usage de substances psychoactives est d'abord un problème individuel, éducatif et sanitaire, car il dépend du comportement du consommateur et peut mettre en jeu sa santé. L'usage de drogues est donc une question de santé publique et non d'ordre public. L'Etat doit donc se doter d'une politique de santé et des moyens adéquats de prévention, d'éducation et de soins.
 
Second principe : distinguer l'interdit destiné à empêcher la mise en danger d'autrui (interdit pénal visant à arbitrer entre un acteur et une victime) et l'interdit destiné à inciter l'individu à se protéger (interdit éducatif car reposant sur l'estime de soi). Sur le plan des comportements qui portent atteinte à autrui (conduite d'engins, certains emplois, usage public, incitation à l'usage), des dispositions pénales prévoyant des sanctions dissuasives sont légitimes. En revanche, l'usage privé de drogues par une personne majeure ne peut être traité de la même façon. L'expérience en matière d'éducation à la santé montre que les interdits dans ce domaine ne viennent qu'en appui à la relation éducative et qu'ils ne sont respectés que s'ils apportent au consommateur un mieux-être supérieur à celui qu'il tire de son comportement. La sanction pénale (amende, prison ou autre) n'a que peu d'incidence et provoque souvent des effets pervers (clandestinité, prises de risques). Ce qui n'exclut pas les mesures d'incitation voire d'obligation de soins dans certains cas précis d'usages problématiques.
 
Quoi qu'il en soit de ses modalités précises, toute réforme de la loi de 1970 ne sera crédible et facteur de progrès qu'à deux conditions : qu'elle soit l'occasion de définir une politique de prévention à la mesure des enjeux, et que l'approche soit cohérente pour l'ensemble des drogues. Rien ne serait pire que de repousser encore cette échéance : nous aurions perdu une nouvelle occasion de nouer une alliance avec la jeunesse pour relever le défi éducatif que crée la société addictogène qui est la nôtre.
 
 
Par: Jean Pierre Couteron, psychologue, et Alain Morel, psychiatre
 
Jean Pierre Couteron est aussi président de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (Anitea), auteur de L'Aide-mémoire d'addictologie (Dunod, 304 p., 37 euros).
 
Alain Morel est aussi vice-président de la Fédération française d'addictologie (FFA).
 
Article paru dans l'édition du 19.08.10.
Source : Le monde
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"Maastricht et la libre circulation du shit"
Par Invité,
Un article détaillé sur la situation dans la province du Limburg :
 
"Maastricht et la libre circulation du shit"
 
"Si vous autres Européens, vous en teniez à votre pinard, avec ou sans saucisson, l’Union coulerait des heures plus tranquilles. Mais l’affaire opposant, devant la Cour de justice de l’Union européenne, le tenancier d’un coffee-shop de Maastricht au bourgmestre de la ville Gerd Leers, rappelle qu’en Europe, les joints tournent sans frontières. Et pour Leers, c’est bien là le problème. Pour lutter contre le « tourisme de la drogue », il a donc décidé de réserver l’accès des coffee-shops aux seuls résidents néerlandais. Pris en flagrant délit alors qu’il servait des fumeurs de pétard venus d’ailleurs, Marc Josemans a été contraint, sur décision du bourgmestre, de fermer son établissement. Invoquant une discrimination des citoyens de l’Union européenne, Josemans a saisi le Raad van State (Conseil d’Etat), lequel a demandé à son tour à la Cour de justice de l’Union européenne de se prononcer sur l’euro-compatibilité de l’exclusion des ressortissants communautaires des coffee-shops. De fait, les conclusions rendues par l’avocat général le 15 juillet montrent que pour la cohérence européenne, on repassera. Le pétard.
 
Ce sont en effet quelque trois à cinq mille Français, Belges et Allemands qui arrivent chaque jour à Maastricht. Pas en pèlerinage sur la tombe de Saint-Servais, ni pour s’attabler dans l’un des six restaurants étoilés de la ville, encore moins pour admirer l’étonnant édifice du musée Bonnefanten. Autant dire que ces « touristes de la drogue », comme les désigne le jargon médiatique et administratif, n’ont en commun avec les touristes tout court que la brièveté de leur passage et les dégâts qui en découlent.
 

 
Situé au croisement des autoroutes trans-européennes, à deux heures de Bruxelles et d’Amsterdam, Maastricht a d’abord tenté, tant bien que mal, de résoudre le problème en le refilant aux communes voisines. Les premières lignes du projet « coffee-corners », qui prévoyait de délocaliser la moitié des quinze coffee-shops autorisés du centre-ville vers les quartiers périphériques – en l’occurrence dans la direction de la frontière belge, ont été rédigées en 2003
 
Tentation prohibitionniste
 
L’exemple de Gerd Leers, accusé de jouer cavalier seul sans jamais avoir tenté d’instaurer un dialogue avec ses homologues wallons ou flamands, a sans doute été pour quelque chose dans le choix radical fait par deux communes du Brabant septentrional néerlandais, Roosendaal et Bergen-op-Zoom. Voyant ces bourgades, paisibles sinon somnolentes, se transformer en « bourbiers » pour citer Michel Marijen, bourgmestre de Roosendaal, les municipalités ont décidé de retirer leur licence aux coffee-shops locaux. Désormais, les habitants doivent se rendre à Amsterdam pour s’approvisionner en cannabis.
 
Pourquoi, demandera-t-on, ne pas appliquer alors la même méthode à Maastricht ou, tout simplement, aux Pays-Bas, dès lors que le « tourisme de la drogue » est supposé constituer une menace réelle à l’ordre public.
 
La première raison est que la société néerlandaise ne semble pas être prête à affronter l’interdiction de la vente du cannabis. La politique de tolérance vis-à-vis des « drogues douces » est l’expérimentation hollandaise la plus célèbre. Elle s’est appuyée dès le départ sur un postulat audacieux : « Si nous ne sommes pas capables de prévenir le mal, essayons au moins de le contrôler. » En conséquence, depuis 1976 la possession de « drogues douces » pour usage personnel est décriminalisée, et leur vente dans les coffee-shops, bien qu’interdite par la loi, tolérée. Toutefois, en vertu des directives du ministère public, ceux-ci ne peuvent pas vendre plus de cinq grammes de cannabis par personne et par jour, et le stock ne doit pas excéder cinq cents grammes. Inutile de préciser que la pratique est assez éloignée de ce cadre sobre. À Maastricht, on évalue à une centaine le nombre de « one kilo houses », grossistes soupçonnés de vendre également de la cocaïne et de l’héroïne. Les contrôles effectués dans l’un des coffee-shops le plus célèbres de Hollande, le Checkpoint à Terneuzen, ont révélé que son stock dépassait deux cents kilos.
 
Résultat, les Pays-Bas supportent de moins en moins bien leur statut d’« îlot de la liberté » en Europe. Pour autant, rien ne permet de pronostiquer l’abandon de l’approche ultra-libérale. Même les chrétiens conservateurs du CDA, pourtant très remontés, n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire. Et les habitants de Maastricht tiennent à leur réputation de gens « sympas ».
 
La deuxième raison pour laquelle le retour à la prohibition est difficile à imposer tient au fait, qu’en dépit des nuisances causées par le développement de trafics illégaux en marge des activités autorisées des coffee-shops, les Hollandais se droguent moins que les autres Européens – selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, la Hollande se situe loin derrière l’Espagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni. De ce point de vue, l’expérience est un succès.
 
Enfin, la troisième raison du maintien du statu quo est d’ordre économique. Selon une étude récente, les coffee-shops de Maastricht apportent quelques 140 millions d’euros au budget de la ville. Argument de poids qu’André Beckers, l’avocat de Josemans, ne se prive pas d’employer : pour lui, le business du cannabis est « de facto légal » puisque les propriétaires de coffee-shops sont obligés de payer des taxes et des impôts sur leurs revenus. « De surcroît, ajoute-t-il, la nationalité des clients n’a aucune incidence économique ».
 
Cannabis, une marchandise comme une autre ?
 
Les conclusions de l’avocat général à la Cour de justice, Yves Bot, risquent de créer un précédent. Car celui-ci a rappelé qu’en dépit du fait que la vente des « drogues douces » est tolérée dans les coffee-shops néerlandais, elle reste néanmoins interdite par l’ensemble des Etats membres. De plus, n’étant pas tenus de consommer le cannabis sur place, les clients ressortissants d’autres Etats de l’Union peuvent l’emporter dans leurs pays et s’exposer ainsi à des poursuites pénales pour exportation ou importation illicites de stupéfiants. Comme le constate Yves Bot, les drogues ne sont pas des marchandises comme les autres. La vente du cannabis échappe donc à la liberté de circulation garantie par l’UE. En conséquence la mesure adoptée par la commune de Maastricht n’est pas considérée comme une restriction à la liberté du commerce.
 
Curieusement, le représentant de la Commission européenne, Hubert van Vliet, a au contraire soutenu la position d’André Beckers : exclure les coffee-shops néerlandais du marché unique ne peut, selon lui, qu’accroître les problèmes et ébranler la fragile citoyenneté européenne. Les Belges réclament explicitement « plus d’Europe » – ce qui, en l’occurrence signifie : pas de discrimination entre fumeurs de pétards. Quant aux Néerlandais ils continuent de pratiquer leur politique baroque consistant à tolérer la vente tout en interdisant strictement la production. Lors d’une réunion de communes néerlandaises frontalières, à Almere en 2008, le bourgmestre d’Eindhoven a provoqué la consternation en proposant que les coffee-shops soient approvisionnés par des « plantations communales ».
 
Les conclusions de l’avocat général ne lient pas la Cour de justice. Les juges commencent à peine à délibérer. L’arrêt ne sera rendu pas avant plusieurs mois. Si la Cour suit l’avocat général et exclut les coffee-shops de la législation communautaire, l’affaire sera jugée par le Tribunal de la Haye.
 
Vous n’avez rien compris ? Vous vous sentez personnellement discriminé par la décision du bourgmestre ? N’hésitez pas à le faire savoir aux instances européennes. Mais oui, l’Union est l’affaire de tous ! Votre opinion compte ! Enfin, pas encore, mais bientôt, quand il suffira d’un million de signatures provenant d’un tiers des Etats membres pour qu’une proposition de législation soit mise à l’étude par la Commission européenne. Ainsi les citoyens seront-ils théoriquement placés au même niveau que le Conseil et le Parlement européen. Notez cependant que les propositions « dénuées de sérieux » ne seront pas retenues. Inutile de commencer à collecter des signatures en faveur de la distribution gratuite de pinard.
 
 
 
Par Paulina Dalmayer journaliste travaillant dans l’édition.
 
 
Voici Source : causeur.fr
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Maastricht veut chasser les touristes de la drogue
Par Invité,
La ville néerlandaise de Maastricht veut chasser les touristes de la drogue des coffeeshops pendant une période test.
 
La ville a demandé pour ce faire un subside de 1,4 million d’euros au ministère de l’Intérieur, écrit Het Belang van Limburg mardi.
© Belga
 
La commune de Maastricht devance ainsi un jugement éventuellement positif du Conseil d’Etat sur les critères de résidence, qui stipule que les coffeeshops ne seraient plus accessibles qu’aux personnes qui habitent aux Pays-Bas.
 
La chance d’avoir un jugement positif a augmenté maintenant que l’avocat-général de la Cour européenne de Justice ne voit pas de dispositions légales qui entraveraient l’application de cette mesure.
 
Maastricht veut désormais faire un état des lieux des nuisances actuelles et de la fréquentation des coffeeshops. Cette étude sera également menée dans des communes belges frontalières comme Lanaken, Fourons et Riemst. Une campagne sera également élaborée pour informer les étrangers qu’ils ne peuvent plus entrer dans les coffeeshops.
mardi 10 août 2010
Source : Le Soir
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Bernard Rappaz renvoyé devant la justice pour d'autres faits
Par Invité,
Bernard Rappaz est renvoyé devant la justice valaisanne. Il devra répondre de faits remontant aux années 2002 à 2006 analogues à ceux pour lesquels il a été condamné en 2008, notamment pour violation de la loi sur les stupéfiants. Le chanvrier dénonce un "acharnement".
 
Le Ministère public du canton du Valais a renvoyé jeudi Bernard Rappaz devant le Tribunal du IIIe arrondissement pour le district de Martigny, écrit-il vendredi dans un communiqué.
 
Nombreuses infractions
 
Le chanvrier devra répondre de faux dans les titres, d'opposition aux actes de l'autorité, de soustraction d'objets mis sous main de l'autorité, de blanchiment d'argent, de violation grave de la loi sur les stupéfiants et de violations graves de la loi sur la circulation routière.
 
Il sera aussi jugé pour infractions à la loi sur l'assurance-vieillesse et survivants (LAVS), à la loi sur l'assurance-invalidité (LAI), à la loi sur les allocations pour perte de gain (LAPG) et à la loi sur l'assurance-accidents (LAA).
 
Ces faits datent des années 2002 à 2006. Ils n'ont pas été soumis à jugement dans la dernière procédure, qui portait sur les années 1997 à 2001, précise le ministère public.
 
"Acharnement"
 
Interrogé par l'ATS, Bernard Rappaz a dénoncé un "acharnement" de la justice valaisanne. "Cette manoeuvre permet de me diaboliser encore plus", a-t-il martelé. Selon le chanvrier, ces faits étaient déjà connus au moment de son procès en 2006 et auraient pu être "mis dans le même paquet".
 
Le Valaisan "ne craint rien". Son avocat va demander à ce que la peine de cinq ans et huit mois qu'il est déjà en train de purger ne soit pas rallongée.
 
Détenu à domicile
 
L'infatigable défenseur du chanvre a été condamné en novembre 2008 pour violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants et gestion déloyale aggravée, notamment.
 
(ats / 30 juillet 2010 11:24)
 
Source
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Maroc:  Raid sur le kif
Par Invité,
Trois hélicos ont déversé des herbicides sur des plantations de cannabis le 29 juin dernier. Mais si le kif a été carbonisé, c’est désormais toute une population qui est privée de moyens de subsistance.Boulizem, dans la commune de Beni Ahmed Charquia, c’est un peu le bout du monde. En partant de Chefchaouen, le douar est accessible par une nouvelle route, déjà dans un état de délabrement avancé, et de mauvaises pistes. Les sept derniers kilomètres sont terribles, même en 4x4 : une sorte de sentier pierreux amélioré, plus adapté aux sabots des mules qu’aux pneus d’une Land Rover. Avant d’accéder au douar, il faut faire une pause pour abreuver le véhicule en essence de contrebande dans un village misérable et poussiéreux, véritable bidonville rural : ici on plante le cannabis depuis peu et les paysans n’ont pas encore engrangé assez de dirhams pour construire en dur à côté de leurs bicoques en tôle. Enfin, au détour d’un virage, la cuvette de Boulizem apparaît telle une oasis vert tendre au creux d’une vallée aride. Sauf que le tapis vert des plants de kif est parsemé d’impressionnantes taches brunes comme si la moitié du douar avait brûlé… Nous sommes arrivés à destination après deux heures et demie de « route ». A d’autres, il aura suffi de quelques minutes en hélicoptère.
 
Apocalypse now sur le douar
 
Ce mardi 29 juin, trois engins décollent d’un terrain de foot transformé en héliport près de Bab Taza. Vers 13 heures, ils survolent le douar perdu et piquent du nez vers les cultures pour asperger le sol d’une substance blanche. Dans le village, c’est la panique. Les femmes crient, les enfants qui n’ont jamais vu d’hélicoptère de leur vie se mettent à pleurer. Une vidéo réalisée par un habitant ce jour-là et que vous pouvez retrouver sur
résume bien l’ambiance presque Apocalypse now, sans le napalm : le survol en rase-mottes des hélicos, le bruit des hélices, le lâcher de pesticides sur les champs et les hommes qui invoquent le prophète en fond sonore…Le mardi noir de Beni Ahmed Charquia
 
Ce jour-là, comme chaque mardi, la plupart des paysans se sont rendus au souk. Zakaria (1), lui, est resté. Alors qu’il s’est assoupi dans une cabane, il est réveillé par le vacarme assourdissant des rotors. Le cultivateur se précipite alors à l’extérieur… avant de s’écrouler. Un hélicoptère vient de l’arroser d’herbicide. Choqué, il restera prostré trois jours, incapable de se relever. Deux semaines plus tard,
 
Zakaria ne parvient toujours pas à raconter son calvaire. « Le mal est dans le cœur », se contente-t-il de nous dire d’un air désolé.
 
A Boulizem, les paysans sont tous sous le choc et ne sont guère plus prolixes. Une catastrophe (sur)naturelle s’est abattue sur le village et il n’y a pas de cellule psychologique pour soutenir des habitants complètement anéantis. Après nous avoir montré ses champs calcinés et son potager brûlé, Ahmed éclate en sanglots. L’attaque ne l’a pas seulement privé de sa source de revenus mais aussi de tous ses moyens de subsistance : sans ses tomates, ses vignes, ses olives, Ahmed ne sait pas comment il va nourrir sa famille cet hiver.
 
« On appelle ce mardi, la journée noire », raconte Abdallah Madani, président de l’association de développement de Beni Ahmed Charquia. « Presque toutes les cultures ont été touchées dans le village et ce qui est encore débout est en train de crever », dit-il en nous montrant des plants de cannabis dont les feuilles touchées par le pesticide sont devenues jaunes.
 
Trois hélicos ont déversé des herbicides sur des plantations de cannabis le 29 juin dernier. Mais si le kif a été carbonisé, c’est désormais toute une population qui est privée de moyens de subsistance.
 
 
Les champs de pastèques comme les figuiers ont été carbonisés sans discernement par la pluie chimique. Mais il y a peut-être plus grave. Aujourd’hui, des enfants se baignent dans l’oued qui a été touché par les pesticides. Et Abdekalder, un paysan qui arbore le regard terriblement dur de ceux qui ont tout perdu, tient à nous montrer son puits à ciel ouvert… au centre d’une zone douchée par un hélicoptère. Et quand on lui demande comment il va nourrir ses cinq enfants, il n’a qu’une formule à l’esprit : « Dieu seul sait ce qu’on va devenir ! »
 
Son père, le vieil Abdellatif est plus bavard. Il dit qu’il voudrait demander des indemnités pour les figuiers et les oliviers détruits. Mais il ne sait pas à qui s’adresser ; et quand il a commencé à réclamer, on lui a répondu « Sed foumek », dit-il en mimant le geste de ses doigts sur sa bouche…
 
La loi du silence et la peur des représailles n’empêchent pas ces paysans de se confier. Ils savent bien qu’ils sont en tort mais ne comprennent pas pourquoi ils sont visés alors que les puissants barons de Bab Berred ou de Ketama continuent de prospérer. Ils voudraient au moins qu’on leur permette aujourd’hui de survivre. 1 500 habitants sont désormais privés de tout moyen de subsistance et soumis à des risques sanitaires. Mais visiblement tout le monde s’en fout.
 
Deux semaines après la « journée noire », nous étions les premiers à visiter le village. Pas un agronome n’est venu constater les dégâts et conseiller les paysans ; pas un médecin n’est venu consulter les personnes contaminées ; pas une ONG n’a protesté… Seul le PAM s’est fendu d’un timide communiqué regrettant les moyens employés.
 
Double peine pour les paysans
 
Certes la cause des cultivateurs de kif n’est pas l’une des plus populaires à défendre dans le Royaume. Mais les méthodes employées pour les faire renoncer à cette culture semblent totalement disproportionnées. Un paysan qui cultive le kif sait qu’il risque des années de prison. Mais la punition est beaucoup plus lourde quand on s’attaque à la terre avec des pratiques qui sont tout sauf écologiques. La répression ressemble singulièrement à une double peine ; et les premières victimes collatérales de ces bombardements chimiques – qui n’ont rien de chirurgicaux – sont les familles.
 
L’épandage aérien est un mode opératoire nouveau au Maroc. Le premier « raid » a eu lieu l’année dernière. Relatées par Tel Quel en septembre 2009, des opérations de pulvérisation d’herbicide au sol par des ouvriers armés de réservoirs portatifs ont été menées pour éradiquer le kif dans la région de Taounate. Mais habituellement, les autorités se contentent d’éradiquer les plantations à la faucille, à la tronçonneuse ou au tracteur. Ces méthodes « douces » facilitent aussi bien sûr les arrangements…
 
Le drame de l’histoire, c’est que les paysans de cette région n’ont pas réellement d’alternatives. Sans cet or vert, les Rifains vivraient dans une misère noire. La région est l’une des plus densément peuplées du pays (124 habitants au kilomètre carré contre 37 en moyenne dans le Royaume) et les terres y sont parmi les plus ingrates : relief accidenté, sols pauvres, précipitations aléatoires et une irrigation balbutiante… Rien ne pousse bien ici, sauf le kif ! Abdallah Madani, président de l’association de développement de Beni Ahmed Charquia résume la situation : « Cette année, le blé a eu un très mauvais rendement. Les oliviers et les figuiers ne servent qu’à la consommation personnelle. Ici, le cannabis est la seule source stable de revenus… »
 
Après les émeutes, les hélicos
 
Pourtant cette culture dégrade aussi les sols, mais elle a permis – même si l’écrasante majorité des revenus qu’elle génère finit dans les poches des barons et des trafiquants européens – la relative prospérité d’une région déshéritée… Il y a trente ans, entre Bab Taza et Beni Ahmed Charquia, la spécialité locale, ce n’était pas le kif mais les poux et la galle. L’échec des cultures de substitution, la corruption des policiers et la pression internationale ont provoqué une escalade dans la stratégie de répression. Après les émeutes de Bab Berred, les autorités semblent avoir choisi de frapper l’imagination en s’attaquant à des zones isolées (il y a moins de risques de révoltes) avec des moyens spectaculaires. Comme le note un observateur averti de la région : « Utiliser des hélicoptères, c’est montrer que l’Etat a la maîtrise du ciel. C’est du domaine de la symbolique. »
 
Mais les produits utilisés sont tout sauf symboliques. On ignore encore quel pesticide a été employé et nos demandes en ce sens au ministère de l’Intérieur sont à ce jour restées sans réponse. Il est possible, selon des spécialistes contactés, qu’il s’agisse du Roundup, un herbicide qui a déjà été utilisé par aspersion aérienne pour détruire les champs de coca en Colombie. Ce produit est contesté par des scientifiques pour ses effets secondaires potentiellement nocifs. Mais quel que soit le pesticide utilisé, il n’a pas contaminé que le kif. En voulant s’attaquer à des cultures illégales avec des moyens néfastes pour la santé des populations, les autorités adoptent à leur tour un comportement immoral et dangereux.
Par Éric Le Braz, photos Brahim Taougar
 
(1) Les prénoms des personnes interrogées ont été changés.
 
Source : Actuel.ma
 
info relayée par elbrazzz merci à lui
 
la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=CBo1fXG98PM
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 Au Maroc, la résistance des cultivateurs de cannabis
Par Invité,
(De Bab Berred, Maroc) Le village de Bab Berred, niché au cœur des montagnes du Rif dans le Nord du Maroc, a retrouvé le calme. Le 11 avril dernier, une tentative de perquisition dans le domicile d'un cultivateur de cannabis a conduit des milliers de personnes dans les rues.
 
La veille de la manifestation, dès l'aube, des camions de police et de l'armée avaient encerclé la maison d'un agriculteur, tentant de perquisitionner son domicile en invoquant la présence d'armes illégales. Mais la maîtresse de maison leur avait barré la route et des dizaines de voisins s'étaient joints à elle en signe de solidarité.
 
« Ils nous ont accusés d'avoir des armes. Je leur ai dit que l'on n'en avait pas, » explique Abdelouaret El Bhoidi, un cultivateur de kif :
 
« Un policier est venu vérifier dans la maison de mon beau-père. Ici, tout le monde se connaît. Ils savent bien qu'il n'y a pas d'armes et que nous sommes contre. »
 
Environ 10 000 personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption des autorités dont les cultivateurs se disent victimes. L'armée et la police présentes à Bab Berred durant la manifestation n'ont rien pu faire et ont préféré battre prudemment en retraite.
 
La culture du haschisch, illégale mais tolérée
 
Dans cette région qui s'étend sur 30 000 km2, des milliers de familles vivent de la culture du cannabis ou, comme on l'appelle communément au Maroc, du « kif », depuis plusieurs décennies.
 
Selon les agriculteurs, les conditions climatiques précaires rendent impossible toute autre culture. La production de haschisch est clairement interdite par la loi, mais elle est néanmoins tolérée par les autorités qui, selon les fermiers, y trouvent aussi leur compte.
 

Photo : un plant de cannabis près de Chefchaouen, dans la région du Rif, au Maroc, en août 2008 (Rafael Marchante/Reuters)
 
Malgré des pressions européennes sur le gouvernement marocain pour éradiquer cette culture, et plusieurs projets visant à réduire la production de cannabis, la quasi-totalité des cultivateurs continuent à cultiver la plante au grand jour.
 
Abdellah Eljout, un élu local et militant associatif, souligne :
 
« Il n'y a pas d'alternatives dans la région. On est à la cinquième génération de culture de cannabis. Cette région a besoin d'aide. Les gens ne disent pas qu'ils veulent cultiver du cannabis, ils disent qu'ils veulent vivre. Et ils sont prêts à ne plus en cultiver à condition de trouver un moyen de subsistance qui soit digne. »
 
Selon Abdellah Eljout, la solution commence d'abord par une volonté politique d'appliquer la loi et de stopper une culture qui dure depuis plus de cent ans en donnant les moyens aux paysans de travailler la terre autrement.
 
Une culture qui profite à une minorité
 
Très peu d'habitants de la région profitent vraiment de cette culture. Certaines maisons cossues appartiennent à la poignée de cultivateurs et d'intermédiaires qui se sont enrichis de cette production. Le reste des habitants gagnent péniblement leur vie.
 
Abdelouaret El Bohidi ne produit que dix kilos de cannabis par an, qu'il vend à 250 euros le kilo. Entre rackets et intempéries, ses revenus sont très faibles et il gagne à peine de quoi faire vivre sa famille :
 
« C'est tout ce que je possède. Avec [ces sacs de kif], j'achète des graines, du blé, de l'huile, du savon, les cahiers d'école, je paie l'électricité, j'achète à manger. Je soigne mes enfants. Si le roi nous dit d'arrêter, on le fera sur place. Je mangerais de la terre plutôt que de défier l'ordre de mon roi. »
 
Un autre agriculteur qui préfère garder l'anonymat raconte les descentes régulières des autorités qui négocient la liberté des cultivateurs : ils utiliseraient des avis de recherche comme moyen de pression afin d'obliger les agriculteurs à payer en échange de leur liberté. Il explique :
 
« Si tu ne leur donnes rien, tu vas en prison, ils n'ont rien à perdre. Ils te jettent en prison pour te donner en exemple aux autres. »
 
Les agriculteurs exigent de l'Etat une position claire sur le problème dans la région. Un autre cultivateur, Mohamed Amaghir, déclare :
 
« S'ils veulent nous interdire de cultiver, qu'ils nous le disent à la télévision ou que nos élus ou les autorités nous le disent. Nous, on ne demande qu'un morceau de pain et rien d'autre. »
 
Par Aida Alami le 27/07/2010
 
Source : Rue89
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CARCASSONNE Des pieds de "beuh" dans la voiture
Par Invité,
Le 13 juin, à Villemoustaussou, un jeune était contrôlé avec de "l'herbe" dans sa voiture. Il a réclamé, hier, au tribunal, la "légalisation du cannabis".
 
 
Curieuse défense que celle de ce jeune homme d'une trentaine d'années, cité à comparaître, hier matin, de vant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour conduite sous l'emprise de cannabis et usage de produits stupéfiants. Tandis qu'il avait été contrôlé, le 13 juin dernier à Villemoustaussou, avec quatorze pieds de "beuh" dans sa voiture, et qu'il présentait des troubles liés à la consommation de drogue, l'intéressé a réclamé ni plus ni moins la "légalisation du cannabis." Il est vrai qu'il était lui-même son propre avocat, et n'avait jusqu'ici jamais connu l'enceinte
d'un palais de justice. Et donc les attentes des magistrats.
"Je suis un honnête citoyen" "La loi prévoit que le dernier mot revienne au prévenu. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?", demandait la présidente du tribunal, Mme Martin de la Moutte. Réponse : "Je ne me considère pas comme un criminel, et pourtant j'ai été placé en garde à vue. Je ne fume que le soir. Or, j'ai été arrêté à 11 h du matin. Je suis un honnête citoyen père de famille, je n'ennuie personne. Je demande la légalisation du cannabis". Sauf que nous ne sommes pas encore au Pays-Bas, et qu'en France, le simple usage de produits stupéfiants est puni par la loi. Le sang du substitut du procureur, M. Piquet, n'a alors fait qu'un tour. "Monsieur est peut-être un bon père de famille, mais il est un danger public, à conduire sous l'empire de cannabis." Le magistrat représentant le ministère public demandait la peine de 1 500 euros d'amende, ainsi que huit mois de suspension du permis de conduire. Une sanction qui a été en partie confirmée par le tribunal. En partie seulement, car le montant de l'amende a été ramené à 1 000 euros.
 
Source: L'indépendant.
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Legalize it
Par Invité,
La légalisation du cannabis diminuerait à long terme la consommation.

 
Les partisans de la légalisation de la marijuana sont de plus en plus nombreux en Californie, y compris au sein de l'administration de cet État qui a été le premier à autoriser son usage "thérapeutique" par les malades atteints de sida ou de sclérose en plaque. Certains envisagent aujourd'hui de lever totalement l'interdit. Mais quelles seraient les conséquences économiques et sociales d'une telle mesure?
 
Une étude menée par la Rand Corporation, un " think-tank" à but non lucratif, montre qu'elle aboutirait d'abord à faire chuter le prix du cannabis de 80% et rapporterait plus de 1 milliard de dollars de revenus à l'État sous forme de taxes. La consommation, en revanche, devrait augmenter logiquement avec la baisse des cours et l'accès plus facile au produit . L'étude estime que cette progression pourrait atteindre 50 à 100%, mais ses auteurs reconnaissent qu'il est impossible de prévoir rationnellement la tendance.
 
Aux Pays-Bas, la courbe de consommation a fortement augmenté les premières années qui ont suivi la dépénalisation du cannabis et l'ouverture des premiers coffee-shops, dans les années 1970, mais elle a ensuite décru de façon continue. Proportionnellement à la population, le nombre de fumeurs de joints est aujourd'hui moins élevé en Hollande qu'en France. Les experts de la Rand Corporation ont également calculé les économies que pourrait réaliser l'Etat en démobilisant les forces policières qui se consacrent actuellement à la lutte contre le trafic et la consommation de marijuana: environ 300 millions de dollars par an.
 
Deux propositions de loi visant la légalisation de la production et la vente d'herbe ont été déposés par un représentant démocrate de Californie, Tom Ammiano. Elle seront examinées en novembre 2010. Le citoyens âgés de plus de 21 ans seraient autorisés à cultiver leurs plantes sur une surface n'excédant pas 1,5 mètres carrés, moyennant le paiement d'une taxe.
 
Par Gilbert Charles, publié le 22/07/2010
Source : L'Express.fr
 
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 Drogues : une autre politique
Par Invité,
A la veille de la 18e conférence internationale sur le sida qui se tient à Vienne du 18 au 24 juillet 2010, l'International AIDS Society lance un appel contre la criminalisation de l'usage de drogues illicites et réclame un changement des politiques de lutte contre la drogue. Pour les signataires, dont Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et notre prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, la prohibition non seulement ne parvient pas à enrayer la disponibilité des drogues illicites mais elle favorise l'exclusion sociale des usagers et leur contamination par le VIH/Sida. En outre, elle soutient l'économie mafieuse à travers un marché estimé à 320 milliards de dollars, exclu de tout contrôle gouvernemental qui alimente la corruption. Cet Appel est lancé de la ville où siègent l'office de l'ONU contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Commission des stupéfiants des Nations unies qui, en 2009, omettait de citer la réduction des risques dans sa déclaration finale censée donner le cadre de la politique mondiale de la prochaine décennie.
 
Cette déclaration peut-elle être entendue ? La quasi-totalité des pays représentés à l'ONU interdisent la détention, la production et la vente de produits stupéfiants dans un but autre que thérapeutique, suite aux conventions internationales signées et ratifiées par près de deux cents Etats dont l'ensemble des pays de l'UE. Ces conventions lient les pays signataires qui s'engagent à les transposer dans leur droit national. Initialement portées par les Etats-Unis au début du XXe siècle pour mettre un terme au commerce de l'opium développé par les puissances européennes, elles ne sont pas adaptées aux problèmes des drogues d'aujourd'hui pour lutter contre les multinationales du narcotrafic qui surfent sur la mondialisation, corrompent les administrations des pays pauvres, s'adaptent avec rapidité aux obstacles bureaucratiques, ne connaissent ni lois ni frontières. Malgré des moyens considérables consacrés à la lutte contre le trafic, le marché des drogues se porte bien.
 
En 1998, lors d'une séance extraordinaire de l'assemblée générale de l'ONU (UNGASS), une déclaration solennelle des chefs d'Etat prenait l'engagement de tout mettre en œuvre pour éradiquer ou diminuer substantiellement la production et la consommation de l'ensemble des drogues illicites dans le monde dans les dix ans. Le bilan dressé par l'ONUDC en 2008 montre que la production d'opium a plus que doublé (4 200 à 8 900 tonnes), celle de cocaïne a augmenté de 20 % (de 800 à 1 000 tonnes), celle du cannabis de 60 % (de 25 000 à 40 000 tonnes), celles des amphétamines n'a pas diminué.
 
Ni les destructions de cultures pratiquées en Colombie pour la coca ou en Afghanistan pour le pavot, ni les sommes énormes investies pour les cultures de substitution n'ont eu pour effet de faire baisser la production.
 
Parallèlement, si la lutte contre le trafic progresse grâce à une meilleure coopération entre Etats, notamment au sein de l'Union européenne, l'augmentation des saisies est sans effet sur la disponibilité des drogues. Paradoxalement, elle s'accompagne même d'une baisse du prix des produits qui les rend plus accessibles à un plus grand nombre. Pour ne parler que de la cocaïne, le gramme était vendu en Europe 600 dollars en 1980, 200 en 1990, 100 en 2000 et il continue de baisser. Dans le même temps, le raidissement des politiques publiques engendre souvent une montée de violences comme on l'a vu au Mexique (5 300 morts violentes recensées en 2008), en Thaïlande (2 800 assassinats en 2003) ou en Colombie (30 000 morts violentes par an).
 
Pour ce qui est des consommations, l'usage d'héroïne s'est répandu massivement dans les pays de la Route de la drogue, entre l'Afghanistan, où se concentre l'essentiel de la production mondiale, et l'Europe : en particulier en Iran et en Russie avec une flambée historique du VIH/sida. La consommation de cocaïne a baissé aux Etats-Unis mais augmente sensiblement au Brésil et en Europe Occidentale. L'Afrique devient inexorablement la plaque tournante de toutes les drogues et il y a peu de risques de se tromper en prévoyant une explosion de la consommation dans ces nouveaux comptoirs du trafic international et, dans son sillage, si rien n'est fait, une catastrophe sanitaire de plus.
 
Les conventions imposent certaines obligations mais les pays conservent une marge importante dans leur application. Ainsi, la France est le seul Etat de l'Union européenne qui condamne l'usage privé des drogues illicites. Cette intrusion dans la vie privée des personnes n'était pas dans l'esprit des parlementaires promoteurs de la loi de 1970. Elle a été imposée par le gouvernement de l'époque aux parlementaires qui l'ont finalement votée à l'unanimité, droite et gauche confondues. Les peines prévues pour les consommateurs, un an de prison et 3 750 euros d'amende peuvent être suspendues si la personne accepte de suivre une cure de désintoxication.
NOUVELLE APPROCHE NÉCESSAIRE
 
Il est intéressant à posteriori de constater que cette loi promulguée à la suite d'une campagne de presse après le décès par overdose d'une jeune fille au casino de Bandol, était censée prévenir un fléau qui alors démarrait. Or, c'est dans la décennie qui a suivi que l'héroïne s'est développée et la force dissuasive de la loi ne s'est pas révélée efficace. Inefficace pour faire barrière à l'épidémie d'héroïne des années 1970-80, inefficace pour limiter la diffusion de l'épidémie VIH/Sida et d'hépatite C chez les usagers.
 
C'est la politique de "réduction des risques" amorcée en 1987 par le décret Barzach qui a réussi à endiguer les contaminations VIH de manière durable, en autorisant la vente des seringues, développée en 1995 par Simone Veil, puis inscrite dans la loi de santé publique de 2004, avec ses dispositifs d'échanges de seringues, les traitements de substitution par la méthadone ou la buprénorphine. Elle doit encore se développer et s'adapter pour juguler aussi l'hépatite C. Cette politique qui reconnait indirectement les droits de l'usager ouvre une brèche dans l'esprit de la loi de 1970 qui faisait de l'arrêt de la consommation un préalable à la levée des sanctions. Elle a été difficilement acceptée par les fonctionnaires chargés de la répression même s'ils reconnaissent la baisse des troubles à l'ordre public liée à cette politique. La loi de 1970 ne s'est pas révélée plus efficace pour endiguer la consommation de cannabis mais c'est un autre sujet.
 
Une nouvelle approche des conventions centrées sur la réduction des risques, un traitement séparé du cannabis et des autres produits, une approche qui prenne en compte les aspects économiques de cet énorme marché, est devenue une urgence. Le poids des Etats-Unis dans la genèse des conventions et dans leur détermination à les faire appliquer est considérable. L'effet Obama si attendu ne s'est pas encore fait sentir dans les négociations internationales sur les drogues. Et d'autres Etats défendent une orthodoxie absolue sur les conventions, et pas des moindres, la Chine, le Japon, la Russie, en Europe la France, l'Italie et la Suède.
 
Au XXe siècle, c'est une suite de conférences internationales des Etats, réunis à Shanghai puis à La Haye puis à Genève, sous l'impulsion politique des Etats-Unis qui a abouti aux conventions internationales pour arrêter le scandaleux trafic de l'opium.
 
Aujourd'hui, c'est une nouvelle politique qu'il faut inventer. Pour le sida, c'est une coalition de la société civile et de quelques Etats qui a permis la mise sur pied de systèmes internationaux qui portent le développement. La déclaration de Vienne sonne comme un appel à créer une telle coalition pour rénover les conventions et enfin casser les cartels de drogues qui gangrènent les administrations, rançonnent les citoyens et font régner la terreur. En France, après quarante ans d'échec de la loi du 31 décembre 1970, société civile, professionnels en addictologie, responsables politiques, scientifiques, média doivent œuvrer ensemble pour poser les bases d'une législation moderne, protectrice pour l'individu et la société.
 
Des milliers de vies et la démocratie sont en jeu.
 
Par Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d'addictologie et William Lowenstein, addictologue
 
Didier Jayle est professeur titulaire de la chaire d'addictologie, Conservatoire national des arts et métiers ;
William Lowenstein est addictologue, directeur général de l'institut Maurice de Rothschild pour la recherche et le traitement des addictions.
 
 
Source : LEMONDE.FR le 20.07.10
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Maastricht contre le tourisme de la drogue
Par Invité,
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La ville de Maastricht, au Pays-Bas, interdit désormais de vendre du cannabis à des étrangers, selon une décision jeudi de la Cour européenne de Justice. L'arrêt de la vente de marijuana aux étrangers dans les "coffee shops" pourrait grandement freiner le tourisme. "Cette mesure est nécessaire pour maintenir l'ordre public face aux troubles causés par le tourisme de la drogue et elle contribue à combattre le commerce illicite des narcotiques dans l'Union européenne", a déclaré l'avocat général.
 
 
Source : lejdd.fr
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