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Maastricht : pas de Cannabis aux Français
Par mrpolo,

L’accès aux coffee-shops de Maastricht (Pays-Bas) sera exclusivement réservé aux Néerlandais, Belges et Allemands. En octobre, les Français n’auront plus accès aux coffee-shops.
 
La ville néerlandaise de Maastricht accueille chaque année environ 1,4 million de touristes un peu particuliers : Belges, Allemands et Français principalement viennent s’approvisionner dans les coffee-shops de la ville. Marc Josemans, propriétaire de l’ Easy Going et président de l’Association des coffee-shops officiels de Maastricht, est pourtant prêt à faire une croix sur une catégorie de clients : les Français, mais aussi les Espagnols, Italiens, Luxembourgeois… Seuls les Néerlandais, Belges et Allemands auront, à compter d’octobre, le droit d’entrer dans les établissements.
 
La cause de cette sélection : les problèmes de circulation, de tapage nocturne et de prolifération de vendeurs de drogue dans les rues. « Il est apparu dans une enquête que les clients qui viennent des pays limitrophes des Pays-Bas utilisent relativement souvent les transports en commun et ne causent donc pas ou peu de problèmes de circulation », explique Josemans. Les coffee-shops de Maastricht espèrent réduire les nuisances d’environ 20 % en triant les clients. Avec la même logique, le gouvernement néerlandais planche sur l’introduction de la « carte cannabis », qui serait réservée aux habitants des Pays-Bas et obligatoire pour entrer dans l’un des 670 coffee shops du pays. La municipalité de Maastricht a prévu de son côté de déplacer la moitié de ces établissements à partir de 2013 vers l’extérieur de la ville afin de limiter les nuisances.
 
La Cour européenne de justice a estimé que les Pays-Bas avaient le droit d’interdire aux étrangers l’entrée dans les coffee-shops.
 
"La municipalité a fait savoir que des coffee shops seraient fermés si les nuisances ne diminuent pas", a déclaré à l'AFP Marc Josemans, propriétaire de l'"Easy Going" et président de l'Association des coffee shops officiels de Maastricht (VOCM), qui regroupe 13 des 14 établissements de la ville et est à l'origine de l'initiative.
 
Source: lerépublicain lorrain et L'Express
 
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Par mrpolo,
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Une légalisation du cannabis, taxé comme le tabac, rapporterait 1 milliard d'euros
 

Photo: Pierre Kopp
 
PARIS - Une légalisation du cannabis, qui serait vendu avec une taxe fixée par l'Etat comme pour le tabac, rapporterait 1 milliard d'euros, estime l'économiste Pierre Kopp, professeur à l'université Panthéon-Sorbonne (Paris-I) dans un entretien au Monde daté de mercredi.
 
 
Pierre Kopp a comparé le coût de la politique de lutte contre le cannabis à celui d'une éventuelle autorisation.
 
"Légaliser ne conduirait pas à une explosion de la consommation si la taxe fixée par l'Etat permettait de maintenir le prix actuel (environ 5,50 euros le gramme). Le prix est la variable essentielle: s'il était trop élevé, cela susciterait du trafic. S'il était trop bas, la consommation pourrait se développer. Il devrait en fait être un peu plus élevé qu'aujourd'hui pour compenser la disparition du risque que comporte l'achat (vol par le dealer, interpellation par la police, etc.)" estime M. Kopp.
 
Pour évaluer l'impact du coût de l'usage du cannabis pour la collectivité, M. Kopp affirme prendre en compte notamment les conséquences pour les finances publiques, des dépenses de répression, les profits des réseaux criminels...
 
Selon lui, avec une légalisation, on pourrait épargner 300 millions d'euros de dépenses dues aux interpellations d'environ 80.000 personnes, et même davantage car il faudrait ajouter les dépenses dues aux gardes à vue, au fonctionnement des tribunaux et à l'exécution des peines.
 

 
Cela permettrait d'encaisser une taxe approximativement égale à 1 milliard d'euros. "Au final, du temps et des moyens pourraient être réalloués à la prévention et à la lutte contre le trafic des autres drogues", estime-t-il.
 
L'ancien ministre PS de l'Intérieur Daniel Vaillant, un groupe d'élus PS, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot, ou le maire EELV de Sevran, Stéphane Gatignon, se sont prononcés pour la légalisation du cannabis, qui permettrait d'en finir avec le trafic qui empoisonne les banlieues, et afin de garantir la qualité de ce produit.
 
A l'instar des membres du gouvernement, notamment le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement et Hervé Morin, président du Nouveau Centre, se sont déclarés hostiles à cette dépénalisation.
Par AFP
 
L'Express.fr
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Par Apo & Boubou,
Plus de cannabis, d'alcool et d'hallucinogènes dans la tour de contrôle de l'aéroport : voilà les recommandations contenues dans une note du directeur du centre de contrôle de Cayenne Rochambeau en Guyane, intitulée «Comportements dangereux et incompatibles de certains agents» que s'est procurée le Figaro.
 
Les aiguilleurs du ciel, qui avaient déjà été épinglés pour leurs RTT illicites en 2009, font l'objet d'un nouveau rappel à l'ordre. «Les substances psychoactives ont des effets sur le cerveau qui diminuent la capacité de jugement et de raisonnement et allonge le temps de réaction», rappelle la note datée du 28 juin 2011. Il leur est donc demandé de cesser de fumer du cannabis pour se concentrer sur les avions pendant leurs vacations, c'est-à-dire pendant leurs heures de service opérationnel. Ces vacations sont au nombre de deux ou trois par semaine.
 
Et la liste des produits interdits est longue : «alcool, opioïdes, cannabinoïdes, sédatifs, hypnotiques, cocaïne, psychostimulants, hallucinogènes et solvants volatils», détaille la note. Il s'agit avant tout de «prévention» mais il est tout de même précisé qu'il faut «couper court à ces pratiques, afin d'enrayer ces comportements dangereux et incompatibles avec la sécurité des usagers qui ne peuvent plus perdurer».
 
La sécurité des voyageurs est bien sûr au coeur du dossier : l'an dernier, l'aéroport de Cayenne Rochambeau était le 27ème aéroport français en terme de trafic, avec environ 420.000 passagers.
 
source: LeParisien.fr
 

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Par Apo & Boubou,
Des joints préparés par un employé de coffee shop à Bergen, aux Pays-Bas, en 2008. (REUTERS)
 
Machteld Ligtvoet, qui dirige la communication de l’Office du tourisme à Amsterdam, dit n’avoir jamais touché un pétard de sa vie et trouve «pas cool» d’en fumer. Mais pour elle, le projet gouvernemental d’interdire les étrangers dans les coffee-shop sonne comme une insulte à l’esprit tolérant de sa ville : «C’est une idée épouvantable, une solution à des problèmes que nous n’avons pas. Si on les ferme aux étrangers, la demande sera toujours là. Il y aura de nouveau des dealers dans la rue. On reviendra trente ans en arrière. On n’en veut pas.» Le maire Eberhard van der Laan (gauche) a exprimé ses «sérieux doutes» sur un projet «contre-productif», supposant une préférence nationale. Dirk Korf, professeur de criminologie à l’université, imagine la réciproque : «Je viens à Paris et je n’ai pas le droit de boire un verre de vin parce que je suis étranger ?»
 
5 grammes par personne et par jour
 
Aux Pays-Bas, la vente de cannabis, bien que formellementillicite, ne donne plus lieu à des poursuites pénales depuis 1976 si elle s’effectue dans un coffee-shop agréé par les autorités qui respecte certaines conditions : pas de publicité, pas de drogues dures, pas de nuisance pour le voisinage, pas de vente aux mineurs, 5 grammes maximum par personne et par jour, stock du magasin inférieur à 500 grammes. N’importe quelle personne majeure peut donc entrer dans ces bars sans alcool pour acheter au comptoir sa «White Widow» à 9 euros le gramme, la consommer sur place ou l’emporter. Sauf que les étrangers, grands amateurs de ces lieux uniques, en seront peut-être bientôt exclus.
 
Le 27 mai, la coalition des libéraux-démocrates chrétiens, au pouvoir depuis octobre 2010 avec le soutien de l’extrême droite, a présenté un projet qui transformerait les coffee-shop en «clubs privés pour le marché local», via un système d’adhésion. Ils seraient réservés aux Néerlandais. Les membres, dont le nombre ne pourrait pas dépasser 1500, seraient obligatoirement résidents de la ville concernée, ce qui rejetterait de nombreux clients, hollandais ou pas, dans la rue. Le gouvernement espère ainsi que les touristes «ne viendront plus aux Pays-Bas pour acheter et consommer du cannabis». Et ajoute : «Ils peuvent utiliser le marché illégal qui existe chez eux.»
 
Les Pays-Bas ont compté jusqu’à 1500 coffee-shop. Il en reste 660. Les communes peuvent les interdire : 80% environ n’en ont pas. Mais pour le gouvernement, il faut «en finir avec la politique de la porte ouverte» qui a fait des Pays-Bas un îlot de tolérance attirant les consommateurs européens.
 
Pour l’instant, les clients, majoritairement étrangers, de l’Easy Going, un coffee-shop de Maastricht, s’en fichent comme de leur premier pétard. L’endroit est discret et calme. C’est pourtant là que tout a débuté. En 2006, la municipalité décrète l’interdiction des coffee-shop aux étrangers, et ferme pendant trois mois l’Easy Going. Fermeture illégale, a estimé, le 29 juin, le Conseil d’Etat : cette décision ne peut pas être prise au niveau local. En revanche, si le gouvernement veut, à l’échelle nationale, interdire ses cannabistrots aux non-résidents, il peut le faire. La Cour de justice européenne a aussi donné son feu vert, le 16 décembre, à cette discrimination : si l’interdiction «constitue une restriction à la libre prestation des services consacrée par le traité instituant la Communauté économique européenne», elle est «justifiée par l’objectif visant la lutte contre le tourisme de la drogue et les nuisances qu’il draine».
 
Rabatteurs agressifs
 
A Maastricht (120 000 habitants), la municipalité est désormais divisée sur l’attitude à adopter. Chaque année, 2,1 millions de clientsviennent dans ses coffee-shop, selon une étude de leurs patrons en 2008. Et 70% des clients sont étrangers. Les retombées économiques pour la ville, hors achat de shit, sont estimées entre 100 et 140 millions d’euros par an. «Maastricht a toujours dit qu’il ne faut pas fermer les coffee-shop, explique Robert Bongers, conseiller du maire pour les drogues. Car si on ferme, la demande sera toujours là.» Et elle se dirigera vers les dealers de rue. En attendant que le gouvernement tranche, la municipalité s’est prononcée pour le déplacement, d’ici à 2013, de la moitié de ses quatorze coffee-shop vers l’extérieur de la ville. Objectif : limiter les nuisances (voitures mal garées, incivilités, etc.) en centre-ville et éloigner les «drug runners», ces rabatteurs agressifs qui attirent les «touristes de la drogue» vers le marché illégal, hors coffee-shop, où circulent des drogues plus dures (héroïne, cocaïne).
 
Selon Maria Essers, qui anime une association antidealers, «si le gouvernement introduit le système des cartes de membre, ces drug runners vont récupérer les clients laissés à la porte, et il y aura davantage de problèmes.» «Avant 1996, il y avait des coffee-shop partout, ajoute Manon Fokke, conseillère municipale (gauche). Puis, beaucoup ont fermé. Et maintenant, on a plus de problèmes avec les dealers.»
 
Ce souci n’existe que dans certaines villes frontalières du sud, proches de la Belgique, de l’Allemagne et de la France. Ironie de la situation : ce sont les politiques prohibitionnistes des autres pays européens qui torpillent le système hollandais. Le gouvernement s’en sert comme prétexte. «Toutes les idées pour réduire les coffee-shop sont bonnes», dit Coşkun Çörüz, porte-parole des chrétiens-démocrates (minoritaires dans la coalition), qui pousse pour la «tolérance zéro» : «Le but de notre parti, ça a toujours été d’expulser le cannabis de notre société, car il est mauvais pour la santé et l’équilibre mental, surtout des jeunes.» En fait, jusqu’en 1996, les chrétiens-démocrates soutenaient ce système qui a fait ses preuves, notamment en matière de santé publique. Et, malgré la disponibilité du cannabis, on en fume bien moins qu’en France…
 
Pour le chercheur Martin Jelsma (1), «le parti chrétien-démocrate n’a pas décidé formellement de fermer les coffee-shop. Il tente simplement d’imposer des règles plus strictes, qui rendront l’existence du système de plus en plus compliqué. Mais il va être confronté à une résistance des municipalités.» Dans ce pays décentralisé, la lutte entre pouvoir central, désireux d’imposer ses choix, et pouvoirs locaux, qui tiennent à leur autonomie, reste indécise. Cet automne, il y aura des auditions au Parlement, puis un débat sur le projet de «clubs» interdits aux étrangers. S’il passe, les restrictions entreraient en vigueur au plus tôt en 2012. D’abord, peut-être, dans le sud. Amsterdam négocie en coulisse pour y échapper. «On espère que le maire va réussir à régler ça en douceur. Sinon, il pourrait y avoir du grabuge», dit Machteld Ligtvoet. Car l’enjeu est d’importance. «Quatre millions de personnes visitent Amsterdam chaque année. Un million vont dans un coffee-shop», explique Iris Reshef, porte-parole de la municipalité. Leur fermer la porte ? «Ils viendront toujours et ils achèteront le cannabis dans la rue, prédit Iris Reshef. Cela provoquera du deal, de l’insécurité, des nuisances.»
 
La ville s’irrite grandement d’une autre mesure envisagée par le gouvernement : augmenter la distance minimale entre un coffee-shop et une école. Elle est actuellement de 250 mètres (et déjà peu respectée à Amsterdam). Elle passerait à 350 mètres. A Amsterdam, 116 des 223 coffee-shop devraient fermer. Si on inclut les écoles primaires, il n’en resterait que 36. Résultat : «Cela va augmenter le marché illégal dans la rue.»
 
Pour les partisans des coffee-shop, comme Mario Lap, de la Fondation Drugtext, la seule question à régler, ce serait plutôt celle de la «porte de derrière», c’est-à-dire de l’approvisionnement des coffee-shop, qui reste illégal. Au Easy Going, Marc Josemans, qui emploie trente-neuf personnes, est comme un boulanger qui n’aurait pas le droit d’acheter de la farine. «J’ai une licence légale pour vendre un produit que j’achète illégalement. Ça vient d’où ? Pas du ciel. J’ai un réseau. Je suis obligé de faire du business avec des gens illégaux.» Près de 85% de ce qu’il vend est cultivé aux Pays-Bas. Une production aux mains du milieu, autre raison du courroux gouvernemental : «Avant, les planteurs étaient des babas qui portaient des chaussettes dans leurs sandales et parlaient à leurs plantes, explique Josemans, depuis vingt-huit ans dans le business. Mais beaucoup ont arrêté car la police les a harcelés. Ils n’ont pas envie d’être considérés comme des criminels.»
 
Légaliser la production
 
Pour mettre fin à l’hypocrisie, le Parlement a voté par deux fois la légalisation de la production, en 2000 et 2005. Mais le gouvernement n’a jamais osé l’appliquer, sous la pression de pays étrangers comme la France, ou de peur de se mettre en porte-à-faux avec les conventions internationales. «Mais qu’est-ce qui se passerait ? Les casques bleus ne viendraient pas envahir le pays !», dit Tom Blickman, de TNI (2).
 
En 2008, les maires des trente principales villes se sont prononcés pour une expérimentation : autoriser des planteurs à produire sous licence, et voir si la filière illégale, aux mains du milieu, reculait. Mais le projet est resté lettre morte. Au printemps, Utrecht, quatrième ville du pays avec 300 000 habitants, a décidé de lancer une autre expérience en créant un club sur le modèle des «cannabis social clubs» espagnols. «Les membres feraient pousser eux-mêmes leur marijuana», explique l’adjoint au maire Victor Everhardt. Chaque résident néerlandais ayantactuellement le droit de faire pousser cinq plants, un club de cinquante membres pourrait en cultiver 250. «Ça permettrait de contrôler le niveau de THC [un des deux principes actifs du cannabis, ndlr], d’empêcher l’usage des pesticides, de cultiver bio», dit Everhardt.
 
Le gouvernement a immédiatement affirmé que ce serait illégal. Mais son projet de cartes de membre s’annonce aussi difficile à mettre en place. Ce fichage sera-t-il légal ? Comment sera-t-il contrôlé ? Les consommateurs n’ont pas envie de s’y plier. Selon une étude du criminologue Dirk Korf sur 1 200 usagers à Amsterdam, 83% étaient contre. S’il était institué, seuls 32% y adhéreraient. «L’étiquette de consommateur de cannabis les effraye, ils veulent rester dans la discrétion», affirme Korf.
 
Autre écueil : peut-on être adhérent d’un club qui s’adonne à une activité illégale ? «Les membres seront officiellement autorisés à enfreindre la loi, qui interdit toujours la détention de cannabis, constate Derrick Bergman, de VOC, groupe prolégalisation. Ce système ne passera pas. Il y aura trop d’opposition.» Mais sinon, «ce sera la fin des coffee-shop tels que nous les connaissons». Et la ministre de la Santé, Edith Schippers (libérale), a déjà ouvert un nouveau front fin juin : le cannabis dont le taux de THC dépasse 15% pourrait être considéré comme une drogue dure, et donc interdit à la vente en coffee-shop.
 



(1) TNI (Transnational Institute) à Amsterdam. (2) Voir son blog https://www. undrugcontrol.info/en/weblog/
 
Par MICHEL HENRY Envoyé spécial à Maastricht et Amsterdam
 
Source: Libération.fr
 
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Par Apo & Boubou,
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Pays-Bas: la réforme des coffee shops jugée par leur inventeur
 
Wernard Bruining n’est ni une vedette ni un millionnaire, et pourtant, l’une de ses inventions est connue du monde entier et génère encore aujourd’hui des fortunes: c’est en effet lui qui, en 1973, a ouvert le premier coffee shop d’Amsterdam, le Mellow Yellow. Au début des années 80, c’est encore lui qui ouvre le premier grow shop des Pays-Bas, ces boutiques spécialisées dans la culture intensive d’herbe qui ont fleuri dans toute l’Europe (pour en savoir plus, lire le portrait que j’avais fait de lui pour Libé en 2004).
 
Un incendie et une faillite plus tard, il travaille aujourd’hui pour Mediweed afin de mettre au point des protocoles de cannabis thérapeutique qui ne font pas planer les patients.
 
Le mois dernier, le gouvernement néerlandais a rendu publiques ses propositions pour limiter les nuisances liées au « narcotourisme ». Entre la fin de cette année et début 2012, les fameux coffee shops deviendraient des clubs privés accessibles aux seuls citoyens ou résidents néerlandais. Pour y accéder, ces derniers devront être majeurs et prendre une carte de membre valable un an. Le gouvernement souhaite également limiter le nombre total de coffee shops. Si Wernard Bruining défend depuis longtemps l’idée de « cannabis clubs » réservés aux membres, il explique aux Inrocks pourquoi la formule proposée par le gouvernement ne lui paraît pas la bonne.
Quelle a été votre réaction en apprenant les projets du gouvernement concernant les coffee shops?
 
Il ne s’agit encore que d’idées, pas de lois. Et il y a des chances que ce système de « passes cannabis » pour bannir les étrangers n’ait jamais force de loi. C’est compliqué juridiquement: ça voudrait dire que l’Etat oblige des hommes d’affaires, des citoyens, à délivrer des passes permettant d’acheter quelque chose qui reste illégal… [le cannabis n'est que toléré aux Pays-Bas, ndlr]
 
De plus, il y a des chances qu’ils réalisent que ce système est inutile. Pour arriver au même résultat, il suffit de limiter le nombre de membres que peut avoir un « cannabis club », peu importe leur nationalité. Ça pourrait constituer une porte de sorties pour des municipalités comme Amsterdam qui ne veulent aucune restriction. Elles pourraient mettre en place des clubs avec des cartes de membres provisoires. Car lorsqu’un étranger dort dans un hôtel, dans un sens il réside aux Pays-Bas. Ce n’est pas comme un narcotouriste qui prend sa voiture, va dans le coffee shop le plus près de la frontière et repart. Là c’est de l’exportation.
 
Je pense qu’à terme, nous aurons effectivement des cannabis clubs réservés aux seuls membres, mais dont les étrangers pourront faire partie, pour quelques semaines par exemple.
 
Quelle a été votre réaction en apprenant les projets du gouvernement concernant les coffee shops?
 
Il ne s’agit encore que d’idées, pas de lois. Et il y a des chances que ce système de « passes cannabis » pour bannir les étrangers n’ait jamais force de loi. C’est compliqué juridiquement: ça voudrait dire que l’Etat oblige des hommes d’affaires, des citoyens, à délivrer des passes permettant d’acheter quelque chose qui reste illégal… [le cannabis n'est que toléré aux Pays-Bas, ndlr]
 
De plus, il y a des chances qu’ils réalisent que ce système est inutile. Pour arriver au même résultat, il suffit de limiter le nombre de membres que peut avoir un « cannabis club », peu importe leur nationalité. Ça pourrait constituer une porte de sorties pour des municipalités comme Amsterdam qui ne veulent aucune restriction. Elles pourraient mettre en place des clubs avec des cartes de membres provisoires. Car lorsqu’un étranger dort dans un hôtel, dans un sens il réside aux Pays-Bas. Ce n’est pas comme un narcotouriste qui prend sa voiture, va dans le coffee shop le plus près de la frontière et repart. Là c’est de l’exportation.
 
Je pense qu’à terme, nous aurons effectivement des cannabis clubs réservés aux seuls membres, mais dont les étrangers pourront faire partie, pour quelques semaines par exemple.
 
Est-ce que les propriétaires de coffee shops sont inquiets?
 
Pas du tout. Ils pensent que rien ne va se passer. Ce n’est pas très réaliste, mais bon… Et si ça arrivait quand même, ils arrêteront, c’est tout. Il y en a qui sont déjà millionnaires parmi eux. Enfin, pour des institutions comme le Bulldog [la plus célèbre chaîne de coffee shops des Pays-Bas, ndlr], ils ne tirent que 15 à 20% de leurs revenus du cannabis. L’essentiel vient de la bière, des alcools forts, des souvenirs vendus aux touristes…
 
Vous-même, vous avez peur de voir disparaître votre invention?
 
Dans les derniers temps du Mellow Yellow, c’était devenu un club réservé aux membres. Et Positronics [son grow shop, ndlr] fonctionnait aussi comme un club, avec 4000 membres. J’ai toujours défendu ce système de clubs, car lorsque vous êtes derrière une porte fermée, vous pouvez faire ce que vous voulez.
 
Personnellement, je ne suis pas vraiment favorable aux coffee shops totalement ouverts au public. Si seulement 5% de la population est intéressée par ce que vous faites, pourquoi dire aux 95% restant: « Hey, on vend de l’herbe et du hasch ici, entrez donc. » C’est de la provocation.
 
En 2008 j’ai donc suggéré que les coffee shops deviennent tous des clubs. Je suis allé voir des maires, dont certains ont finalement adopté cette idée. Parce que faute de solution, ils allaient devoir purement et simplement fermer les coffee shops.
 
Vous évoquez là les nuisances liées aux narcotouristes, dont on parle beaucoup en France. S’agit-il d’un débat important aux Pays-Bas?
 
A Amsterdam, ce n’est pas un problème. Mais il est vrai que ça peut l’être dans les villes le long des frontières belge et allemande. Là-bas, il y a des milliers et des milliers de « drug tourists » qui passent la frontière juste pour acheter et ramener chez eux.
 
Dans ces régions, on installe désormais les coffee shops hors des villes, comme à Venlo. Il y a six ou sept ans, de jeunes Marocains y ouvraient votre porte de voiture en centre-ville pour vous demander ce que vous vouliez: « Vert, marron, blanche, champignons… » Il y avait aussi beaucoup de boutiques dans le centre ville qui vendaient tout un tas de produits.
 
Finalement, ils ont ouvert un coffee shop dans un ancien resto routier, à la frontière. Il y en a maintenant deux. Et ils sont tellement fréquentés que parfois leur propre personnel doit réguler la circulation. Mais à l’intérieur de la ville, il n’y a plus de problèmes.
 
Avec ces mesures, les touristes ne risquent-ils pas de fuir le pays?
 
Certains le redoutent à Amsterdam, raison pour laquelle le maire est opposé à ces restrictions. De manière générale, il n’y a qu’une faible majorité au Parlement pour défendre ces réformes. L’opposition ne veut pas tuer la poule aux oeufs d’or. Et la plupart des maires sont contre parce qu’ils ont peur du retour des dealers de rue.
 
En France, cette réforme a relancé le débat sur la tolérance néerlandaise, qui est vue comme un échec.
 
Il faut rappeler que moins de personnes fument aux Pays-Bas qu’en France!
 
D’un point de vue plus international, comment jugez-vous les évolutions actuelles concernant le cannabis?
 
Pour comprendre ce qui va arriver sur la « scène mondiale du cannabis » il faut regarder vers l’Amérique ou encore vers l’Espagne. Aux Etats-Unis, 16 Etats ont légalisé le cannabis thérapeutique et il y a des milliers de marijuana clubs, qui sont finalement des équivalents de nos coffee shops. Et l’Espagne ouvre des « Cannabis social clubs ». Les choses changent. Lorsque Obama sera réélu, un pas sera sûrement franchi vers une régulation du marché du cannabis thérapeutique.
Mais cela ne concerne que le cannabis thérapeutique…
 
Oui mais le cannabis thérapeutique aux Etats-Unis est une sorte de couverture. Vous pouvez acheter jusqu’à 30 grammes par jour. Ces gens rentrent chez eux et vendent le reste à leurs amis, leurs voisins, leurs grand-parents ou je ne sais qui. Puis ils reviennent en acheter…
Recueilli par Arnaud Aubron
Source: Les Inrocks
 
 
 
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Par Wasabi Shot,
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"ll s’est arrangé pour que des copains lui gardent ses poules et ses chevaux. Il a fait ses foins. Il a pas mal de choses à régler parce que, explique-t-il, «jeudi, c’est la taule». Ce n’est pas la première fois que ce néorural des Cévennes, consommateur, défenseur et longtemps revendeur de cannabis, part faire un séjour entre quatre murs. Il s’en était jusqu’ici acquitté avec la foi du militant. Mais, cette fois-ci, le «vieux dealer», comme il se surnomme lui-même bien peu prudemment, a du mal à accepter d’y retourner. Alors que la question d’une forme de légalisation du cannabis est posée par certains (rares) élus, Christian Vannier, 64 ans, doit purger une peine de deux ans de prison ferme prononcée en 2009 par le tribunal de Mende (Lozère).
 


Les faits - consommation et trafic de stupéfiants - remontaient à 2003, époque où il tenait à Florac un «cannabistrot», l’équivalent d’un coffee-shop hollandais. Christian Vannier y vendait tranquillement et totalement illégalement herbe et shit, à fumer sur place, en refaisant le monde et le code pénal. Jusqu’au jour où les gendarmes ont décidé de fermer l’estaminet.
 
Au procès de Christian Vannier, en 2009, la justice avait considéré que le sexagénaire pouvait bénéficier d’un aménagement de peine. D’autant qu’il avait déjà effectué six mois de détention provisoire au moment de son arrestation en 2003. Le juge n’avait donc pas ordonné son placement sous mandat de dépôt. Christian Vannier était retourné à ses poules, ses foins (légaux) et ses chevaux dans sa «cabaravane» cévenole. Où, insiste-il, il n’a pas revendu un gramme «depuis 2007», et clame son statut de «retraité».
 
Quand il a été convoqué par une juge d’application des peines pour étudier sa situation au mois de mai, il pensait que son affaire allait se régler avec un bracelet électronique, la semi-liberté (prison la nuit, liberté le jour) étant difficilement aménageable au fin fond des Cévennes. Avant son audition, une responsable du Spip (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) et des surveillants de la maison d’arrêt de Mende sont venus dans la «cabaravane» vérifier s’il était possible d’y faire fonctionner un émetteur-décodeur pour un bracelet. Vannier pensait l’affaire réglée. «Je suis allé voir la juge peinard», raconte-il.
 
Un peu trop peinard visiblement pour la magistrate en charge de l’application des peines à Mende qui, après l’avoir entendu plaider en son cabinet les vertus de la fumette, a refusé le bracelet électronique et ordonné illico son placement en détention. La lecture du procès-verbal laisse peu de doute sur le fait que la juge ait moyennement goûté le discours pro-légalisation du baba des Cévennes. «Le condamné n’est absolument pas dans la remise en question de son mode de fonctionnement, dénonce-t-elle. Il prône même la consommation raisonnée de stupéfiants tout en exposant une certaine éthique en ce qui concerne la revente […].Son addiction à la drogue présente un danger réel pour la société dans la mesure où il commet régulièrement des infractions à la législation sur les stupéfiants et qu’il participe par son comportement à la banalisation et à la diffusion des produits stupéfiants dans la société.»
 
Comité de soutien. Ces motivations font bondir Me Sylvain Cormier, l’avocat de Christian Vannier. «Il respecte le droit, il ne commet plus de délit, il a peur de la sanction, c’est là l’essentiel. On ne peut pas lui demander de renoncer à ses convictions et en faire un argument pour lui refuser son aménagement de peine, explique l’avocat, faisant le parallèle avec les faucheurs d’OGM. On peut exiger d’eux qu’ils arrêtent de détruire des parcelles, mais pas qu’ils approuvent les OGM.»
 
A Florac, «où les fumeurs sont quand même assez nombreux» et «les Cévenols très tolérants», explique Christian Vannier, un comité de soutien s’est monté. Une pétition circule. Le futur prisonnier a fait appel de la décision de la juge. Mais cet appel n’étant pas suspensif, il quittera jeudi matin sa «cabaravane» pour la cabane tout court."
 
 
 
 
Source: Libération
 
 
 
Tous avec Christian, qui a compris comment gérer la consommation de cannabis en France, tout notre soutien à toi camarade !!!
 
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Par Apo & Boubou,
Des élus du Congrès américain ont annoncé hier leur intention de présenter un projet de loi qui légaliserait le cannabis et permettrait à chaque Etat de légiférer sur son utilisation, dans ce qui constitue la première initiative de ce type dans l'histoire du pays.
 
"La législation limiterait le rôle du gouvernement fédéral en matière de réglementation du cannabis et permettrait aux citoyens de cultiver, utiliser et vendre du cannabis de manière légale", expliquent dans un communiqué les représentants démocrate Barney Frank et républicain Ron Paul. Elle "mettrait fin au conflit entre Etats et gouvernement fédéral sur la politique à suivre concernant le cannabis", assurent les deux principaux auteurs du projet de loi.
 
Seize des 50 Etats américains, ainsi que la capitale, Washington, ont légalisé au cours des dernières années la consommation du cannabis, mais uniquement à des fins médicales. Les électeurs californiens avaient largement rejeté l'année dernière la légalisation complète de la consommation, de la culture et du commerce du cannabis, qui aurait créé un conflit avec les autorités fédérales. Cependant, dans au moins une demi-douzaine d'autres Etats, le débat sur la légalisation du cannabis se poursuit.
 
Au début du mois, une kyrielle de personnalités, parmi lesquelles d'anciens présidents latino-américains, avaient estimé dans un rapport que le combat mondial contre la drogue avait "échoué" et que le seul recours étais désormais la dépénalisation du cannabis. Selon des données de l'ONU, la consommation d'opiacés a augmenté de 35,5% entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27% et celle de cannabis de 8,5%.
 
Source: www.lefigaro.fr
 
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Par Apo & Boubou,
Une étude montre que plus de 13 millions de Français ont déjà fumé du cannabis en 2010...
 
Selon une étude de l'Office français des drogues et des toxicomanies rendue publique par Le Parisien jeudi, plus de 13 millions de Français avouent avoir déjà fumé du cannabis en 2010, soit un million de plus qu'il y a cinq ans.
 
Alors que la consommation de cette substance tendrait à se banaliser dans la société française, la législation reste pourtant très claire à son sujet. En France, la loi du 31 décembre 1970 prévoit de lourdes sanctions devant les tribunaux en cas d'achat, consommation, détention, donnation, revente, cultivation, quelle que soit la quantité de cannabis incriminée. Les peines sont doublées lorsque le produit est vendu ou donné à des mineurs.
Les Français opposés à la dépénalisation
 
Le débat sur la dépénalisation du cannabis a récemment été relancé par la publication d'un rapport de parlementaires socialistes. Le Premier ministre, François Fillon, s'y est immédiatement dit opposé.
 
Les Français, eux, semblent, dans l'ensemble, toujours opposés une dépénalisation. Dans un récent sondage Ifop, 63% des personnes interrogées se sont dit contre.
 
Les défenseurs du cannabis pensent que la dépénalisation permettrait de réduire fortement le trafic de stupéfiants et la délinquance en désengorgeant la justice et les prisons françaises. Cette décision permettrait aussi de garantir une meilleure qualité de la drogue.
Effet sur la mémoire
 
Pour ses opposants, le cannabis provoque un effet sur la mémoire immédiate et diminue la capacité à apprendre des choses nouvelles et à s’en souvenir. Selon des études récentes, le cancer du poumon serait aussi plus précoce chez les consommateurs, la fumée du cannabis contenant plus de substances cancérigènes que celle du tabac.
 
D'autres invoquent une position médiane, qui serait d'autoriser la consommation du cannabis uniquement à des buts thérapeutiques, comme dans plusieurs Etats américains.
 
source: www.20minutes.fr
 
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Par Apo & Boubou,
C’est une jeune californienne de 21 ans, Alyssa Campanella, qui a remporté cette nuit à Las Vegas le concours de Miss USA 2011. La plus ravissante des américaines, qui est arrivée en tête des 51 beautés prétendantes au titre, représentera les Etats-Unis au concours de Miss Univers au Brésil en septembre prochain. Elle s’est exprimée sur le cannabis.
 
Les candidates à Miss USA 2011 ont défilé en bikini et en robes du soir à en perdre la tête. Le public présent était totalement chamboulé, et ses attentes furent récompensées : La plus belle, Alyssa Campanella, sortait du bois pour mieux se dévoiler. Et elle a battu Ashley Durham, Miss Tennessee, au finish. Il s’agit d’une blonde naturelle d’origine qui s’est teinte en auburn pour jouer un personnage évoquant les flammes dans une pièce de théâtre. L’émotion était palpable. Elle recevait sa couronne des mains de Rima Fakih, Miss USA 2010, qui s’est illustrée pour avoir été la première miss américaine musulmane.
 
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour qu’Alyssa Campanella, mannequin férue d’histoire et s’intéressant aux questions de société, réponde aux questions d’un des membres du jury. Et elle fut interrogée au sujet de la légalisation du cannabis. Au micro, la belle lauréate originaire de Los Angeles a ainsi fait part de son opinion sur le sujet :
« Je comprends pourquoi cette question se pose, tout particulièrement au vu de la situation économique actuelle, et c’est vrai aussi que la marijuana est très importante pour aider ceux qui en ont besoin dans un cadre médical. Mais une légalisation totale du cannabis, dans le contexte de la guerre entre les cartels de la drogue, me paraît précipitée. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, je suis contre une légalisation totale du cannabis. Pour l’instant contentons nous du cannabis à usage thérapeutique ».
 
Alyssa Campanella est donc à l’image de son Etat, où les débats sur le chanvre sont légion : En Californie, la question de la marijuana est en effet loin d’être une nouveauté. En 1996, déjà, les électeurs de l’Etat avaient approuvé la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. L’an dernier, cependant, sa légalisation totale avait été rejetée.
 



 
Source: www.orserie.fr
 
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Par arioch,
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Cannabis : 63 % des Français contre la dépénalisation
Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche, 63% des personnes interrogées sont opposés à la dépénalisation de substances telles que le cannabis, contre 36%.Crédits photo : THOMAS WIRTH/AFP
Alors que l'ancien ministre Daniel Vaillant propose de créer une filière d'Etat du haschich dans l'Hexagone, 63% des Français se disent opposés à cette idée, selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche.
Vivement débattue au sein de son parti, rejetée par François Fillon, la proposition du socialiste Daniel Vaillant de créer une filière d'Etat du cannabis ne remporte pas de succès auprès des citoyens. Près de deux Français sur trois sont opposés à la dépénalisation des drogues douces, selon un sondage Ifop réalisé pour Sud-Ouest Dimanche et publié ce samedi.
 
En détail, 63% des personnes interrogées au cours de cette enquête se sont exprimées contre la dépénalisation de substances telles que le cannabis, contre 36%. Les réponses varient toutefois en fonction de l'âge, de l'orientation politique et du sexe. Ainsi, la proportion s'inverse chez les sondés âgés de moins de 35 ans, qui se disent favorables à 51% à une dépénalisation du cannabis, contre 49%. La tendance est la même chez les sympathisants de gauche, qui s'expriment en faveur de cette mesure à 48%, contre 20% seulement à l'UMP et 28% au FN. Dernier clivage, celui du sexe : 43% des hommes sont pour, contre seulement 30% des femmes.
 
 
Embarras au Parti socialiste
Le débat sur le statut des drogues douces en France a été relancé mercredi par l'ancien ministre de l'Intérieur des années Jospin, Daniel Vaillant, qui s'est dit non pas pour une dépénalisation - comme le suggère Stéphane Gatignon, le maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), une ville gangrénée par le trafic de drogues -, mais pour la «légalisation contrôlée» du cannabis. Dans un rapport parlementaire, le socialiste propose que l'Etat encadre la vente du haschich dans l'Hexagone. Le statut du cannabis serait aligné sur celui de l'alcool et du tabac, tandis qu'un office d'État, sur le modèle de la Seita, superviserait la «filière nationale du cannabis». Car la production se ferait en France, selon des techniques bio. Une méthode révolutionnaire pour redynamiser certaines régions agricoles, assure Daniel Vaillant, aujourd'hui député maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris. Le produit s'achèterait dans des bars-tabac contrôlés par les douanes ou des «cannabistrots équipés de fumoirs, pour que les jeunes ne fument pas dans les cages d'escalier», ajoute-t-il, précisant toutefois que «le cannabis serait interdit dans l'espace public, comme l'alcool…».
 
Alors que cette proposition a suscité l'embarras dans son propre camp, le premier ministre François Fillon a rejeté cette idée vendredi au cours d'un déplacement à Nice, affirmant qu'il n'envisageait «pas une seconde» de la suivre, «ni sur le plan sanitaire, ni sur le plan politique, ni sur le plan social». Dépénaliser le cannabis reviendrait, selon lui, à en «légitimer, justifier et encourager l'usage».
 
article paru le 18/06/20011 figaro.fr
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Par arioch,
Marché gigantesque, filières innombrables, réseaux locaux : la lutte semble si vaine que certains prônent la dépénalisation. Pour mieux contrôler l’offre.
 
Peut-on lutter efficacement contre le trafic de cannabis ? La partie est difficile. Certes, les policiers effectuent des saisies : 90 kilos de résine, le 12 juin, à Poissy (Yvelines). Et, quatre jours plus tôt, 207 kilos à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Bonnes pioches, mais il reste un énorme boulot. Car le marché français déjà atteignait, en 2005, 277 tonnes, selon l’estimation des économistes Christian Ben Lakhdar et David Weinberger (1), qui constatent : «L’offre commerciale de cannabis semble bien se porter en France.» Fort de 3,9 millions d’utilisateurs occasionnels, le marché génère un chiffre d’affaires qu’ils évaluent à 832 millions d’euros.
 
3 366 euros. En 2009, les services de répression ont saisi 59 tonnes, soit 21% de ce total. 79% du cannabis a donc circulé librement. «A la fois compliquée et onéreuse», la lutte «apparaît sans fin», constatent les économistes. Un policier parisien compare son travail à «vider la mer à la cuillère» : arrêtez trois dealers, quatre vont prendre leur place. Les chercheurs soulignent les bizarreries de la répression. La probabilité d’interpellation est «beaucoup plus élevée» pour les simples usagers que pour les usagers-revendeurs et les trafiquants. Or, interpeller un usager n’a guère d’intérêt, et représente un coût énorme.
 
Deux chercheurs (Pierre Kopp et Philippe Fenoglio, en 2003) ont estimé le coût social de chaque interpellation à 3 366 euros (mobilisation de la police, de la justice, perte en termes de travail empêché pour les interpellés…). La politique française consiste depuis plusieurs années à augmenter ces interpellation d’usagers de cannabis : 133 000 en 2008. A 3 366 euros pièce, cela représente un coût certain (447 millions). De l’argent gâché ?
 
Ben Lakhdar et Weinberger suggèrent «d’abandonner la lutte contre le versant demande du marché» pour se concentrer sur l’offre. En clair, ils proposent de dépénaliser l’usage, comme l’a récemment recommandé la Global Commission on Drug Policy, regroupée autour d’anciens présidents sud-américains, qui constate l’échec de la «guerre à la drogue» (Libération du 3 juin).
 
 
 
Déjà, cela permettrait de réaliser des «économies substantielles». D’autre part, «d’un point de vue économique, il est inefficace de lutter contre le simple usager ou même contre les petits dealers, dit Christian Ben Lakhdar (Université catholique de Lille). Car c’est le cercle infernal. Ça ne s’arrête jamais. Au mieux, on délocalise le trafic de quartier en quartier. Si on arrête le trafiquant X, le trafiquant Y va prendre sa place.» Pour plus d’efficacité, les policiers tentent de frapper les gros trafiquants au portefeuille, en saisissant notamment leurs biens et richesses.
 
Autoproduction. Mais le marché du cannabis, historiquement structuré par les importations en provenance du Maroc, évolue, avec l’essor de l’herbe dite «autoproduite» qui pourrait, à terme, dominer le marché : «L’Europe a le potentiel pour devenir autosuffisante», affirment les deux économistes. Des «cannabis factories» produisent des milliers de plants en Suisse et en Grande-Bretagne (60% de la consommation interne). Leaders incontestés, les Pays-Bas ont «dépassé le stade de l’autarcie». Non contents d’inonder leur marché intérieur, ils exportent 80% de leur production. «Cela obligera sans doute les Marocains à baisser leurs prix pour rester concurrentiels», affirme Ben Lakhdar.
 
 
 
La France reste sur des cultures plus modestes. En 2005, l’herbe autoproduite représentait 32 tonnes, soit 11,5% du marché. Les autocultivateurs seraient entre 140 000 et 200 000, pour la plupart de petits artisans, hors des circuits délinquants. Ce chiffre pourrait grandir. Car il est très facile de se mettre à la production maison, et sans grand risque. Les graines s’achètent sur Internet, police et douanes sont démunis : impossible de reconnaître à l’œil nu une graine légale ou non.
 
«Indoor». Autre complication : l’autoculture est atomisée. Les fermes françaises «ne dépassent que très rarement 250 plants», disent les économistes. Difficile de les détecter. Du coup, les affaires de cannabiculture ne représentaient, en 2008, que 2% des procédures de l’Octris (Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants). Pour pallier son retard, l’Octris a mené, le 26 avril, une mission «Cannaweed», avec 23 opérations sous l’autorité de 19 parquets. Bilan : 100 pieds de cannabis et 4 kilos d’herbe saisis. Une misère. Plus spectaculaire, le démantèlement, le 8 février, d’une ferme «indoor » gérée par des clandestins vietnamiens à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), avec 700 plants transgéniques, montre que les «usines à cannabis» commencent à s’installer. Un souci de plus.
 
(1) D’après une étude citée dans «Du marché du cannabis au marché du THC en France». Christian Ben Lakhdar et David Weinberger. Revue française de socio-économie, janvier 2011 (La Découverte/cairn.info).
 
article paru le15/06/2011 à 00h00 sur libération.fr
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Par Invité,
Quand la morale s'improvise Législateur Suprême
 
Article en réponse à L'héretique sur le blog de marianne2
Le débat sur la dépénalisation du Cannabis pourrait à peine pointer son nez en France que déjà, les prohibitionnistes attaquent avec virulence le cannabis et ses usagers. Si l'opposition d'arguments ne peut que faire progresser la situation, Internet permet hélas à n'importe qui de lancer des brulôts intolérants et sur réalistes.
 
Le Blog de Marianne publie donc aujourd'hui "Dépénaliser le cannabis, vrai fausse bonne idée?" censé clore le sujet à l'aide d'une pertinence indiscutable et d'arguments solides:"Nous connaissons assez la nature humaine pour savoir qu'un homme qui peut, avec une cuillerée de confiture, se procurer instantanément tous les biens du ciel et de la terre, n'en gagnera jamais la millième partie par le travail. "
 
Avant de tomber dans le pot de confiture, une partie de la nature humaine sera capable d'assumer ses responsabilités et de fournir le travail nécessaire pour nourrir sa famille, et s'acheter sa confiture. Cette référence au mode de consommation des penseurs français Haschichins prouve toutefois une solide culture générale, à défaut de discernement et de respect dans les propos de l'Hérétique.
 
Ce qui est en revanche triste, c'est que ce n'est pas le danger sanitaire qui est mis en avant, mais bel et bien un jugement de valeurs purement subjectif: "On dit, et c'est presque vrai, que cette substance ne cause aucun mal physique, aucun mal grave, du moins. Mais peut-on affirmer qu'un homme incapable d'action, et propre seulement aux rêves, se porterait vraiment bien, quand même tous ses membres seraient en bon état?"
 
C'est à ce moment là que l'on sent la pauvreté rhétorique et la nostalgie de son auteur, qui, a défaut de cultiver des surhommes, attend beaucoup des Français: "Se figure-t-on un état dont tous les citoyens s'enivreraient de haschisch? Quels citoyens! quels guerriers ! quels législateurs!".
 
Si le Cannabis est déja trop accessible et que 10 millions de Français le consomment régulièrement, pourquoi une diminution de la répression entrainerait elle une consommation de la totalité de la population ou, pour suivre le raisonnement de l'hérétique, de la caserne ?
 
Cette affirmation grossière décrédibilise hélas son auteur qui devrait pourtant constater que l'alcool libre n'a pas entrainé un taux d'alcoolisme de 100% de la population.
 
Pire qu'un jugement de valeur, on sent une fois de plus la tentative de présenter les verts comme des hippies pour décrédibiliser leur regard très réaliste sur le nucléaire, mais en lisant plus loin que son propre blog on pourrait se rendre compte que ce débat a été proposé à l'échelle mondiale par Koffi Hanan et un comité de 20 intellectuels et politiques internationnaux pour en finir avec la prohibition, ce qui est donc loin d'être un populisme pré électoral, n'en déplaise à l'opposition: il s'agit d'une problématique planétaire qui doit être réglée de façon uniforme et homogène, et non au compte goutte, le problème des Pays Bas ayant mis en évidence la nécessité d'une politique commune de prise en charge des consommateurs pour éviter aux pays tolérants d'avoir à assumer les voisins dont les gouvernements préfèrent ignorer le problème.
 
 
Le temps des colonies s'en est allé, et le chanvre n'est plus seulement connu des militaires qui s'en enivraient pour aller se faire tuer pour la France avec le sourire, mais s'est démocratisé depuis les 20 dernières années au point que l'on peut être certain qu'un petit revendeur de hash ne devra plus dealer pour se payer sa consommation hors de prix, et qu'il pourra au contraire occuper un emploi dans le secteur cannabique extrêmement actif dans les pays libres.
 
Ces amalgames et cette inculture du monde Cannabique sont sans limites, preuve en est: "Si on légalise le hasch, eh bien ils vendront de la coke, et c'est tout."
 
Bien entendu, vous affirmez donc que la cocaine se consomme avec autant de légèreté que le cannabis, n'a pas d'effets secondaires très nocifs pour la santé, et ne rend pas dangereusement dépendant? Et que son prix est accessible au point que tout vos soldats en auraient le nez enfariné du soir au matin? Remarquez pour partir à la guerre, cela serait rudement plus efficace.
Le désespoir n'en fini pas puisque l'on doit plus à "Requiem for a Dream" qu'à la Mildt la prévention et la méfiance des usagers concernant les drogues dures, et les fumeurs différencient très bien la dangerosité des différents produits, qui ne sont disponibles que chez des dealeurs qu'ils pourraient s'abstenir de fréquenter s'il pouvaient acheter leur herbe dans un cadre légal et contrôlé.
 
Contraindre le consommateur à fréquenter les dealers est la meilleure façon d'encourager les comportements à risques, la prévention n'étant faite que par un dealeur "bienveillant" qui s'assurera que ses victimes deviennent rapidement dépendantes, à l'héroine par exemple, plus facilement disponible et moins couteuse que l'herbe. Une fois de plus, la prévention se fait par le bouche à oreille et peu de gens ignorent les ravages de ce poison.
 
Pour conclure, nous reprendrons une ultime et ô combien indigeste portion de l'avis de l'Héretique, qui a tout de même plus de valeurs et de certitudes qu'un honnête nihiliste ou agnostique comme le nom de son blog l'eut fit penser.
 
"Moi, je n'ai pas envie de voir déferler sur la France le tourisme de la fumette, et encore moins de croiser dans la rue des zombies imbéciles et/ou atteints venant chercher béatement leur dose quotidienne de paradis artificiel."
 
C'est la raison pour laquelle les pays bas ferment prochainement les portes de leurs coffee shops aux étrangers: leur maintient prouve que ce n'est pas leur existence ni le cannabis qui nuit, mais la prohibition des pays voisins qui rend le pays plus attrayant. Si le Cannabis était libre en Europe, chaque citoyen resterait dans son pays et, Monsieur l'Héretique, vous ne seriez pas importuné par les touristes qui semblent tant vous déranger, mais qui pourtant ne demandent qu'à dépenser leur argent, avec le sourire (et ils le feront, marché noir ou marché legal).
 
Plus que jamais, alors que les langues se délient autour de l'herbe magique, ne laissez pas les incultes populistes et intolérants scander des vrais fausses vérités de polichinelle, mais battons nous tous ensemble pour informer en toute objectivité, objectivité qui est parfois totalement absente d'une grande partie des privilégiés du droit d'expression.
 



 
Tous dans la rue le 18 juin ! Faire valoir nos droits est un devoir !
 

Par WasabiShot


 
 
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Par Apo & Boubou,
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Certains politiques plaident ces derniers temps pour la légalisation du cannabis. Pourtant, L'Hérétique pense non seulement que cette drogue n'est pas anodine mais que la dépénaliser ne permettra pas de réduire le trafic.
 
 
Pas mieux que Nora Berra (secrétaire d'Etat à la santé) en ce qui concerne la légalisation du cannabis : je crois qu'elle a fait le tour de la chose.
 
On les entend, à gauche et les chez les Verts, glapir à la répression inutile contre les gentils fumeurs de cannabis. Mais le cannabis est une drogue, pas un apéritif convivial comme certains chez les Verts aimeraient le faire accroire.
 
Ajouter que la pénalisation du cannabis favorise les trafics en tout genre comme jadis la Prohibition aux USA dans les années 30, c'est l'archétype de l'argument imbécile et démago (spécieux, comme le dit Nora Berra, c'est encore trop gentil).
 
Le propre du délinquant, c'est de franchir la limite qui sépare légalité et illégalité. Repoussez la limite et le délinquant ajoutera les pas nécessaires pour la franchir à nouveau. Il faut vraiment être c... comme un vert pour s'imaginer que les gentils délinquants vendeurs de hasch vont cesser leur trafic du jour au lendemain. Si on légalise le hasch, eh bien ils vendront de la coke, et c'est tout.
 
Bref, comme l'expliquait à juste titre Marielle de Sarnez tout récemment, il faut distinguer les vendeurs des consommateurs de cannabis et soigner les seconds, car, qu'on se le dise bien, en dépit des glapissements des adeptes écologisés de la fumette, fumer du cannabis (consommer un psychotrope, quoi) n'est pas une attitude normale.
 
Moi, je n'ai pas envie de voir déferler sur la France le tourisme de la fumette, et encore moins de croiser dans la rue des zombies imbéciles et/ou atteints venant chercher béatement leur dose quotidienne de paradis artificiel.
 
Le plus comique, c'est que les plus "culturés" de nos amis de la fumette invoquent parfois Charles Baudelaire comme caution de leur obsession, en raison du thème de son essai les Paradis artificiels. Je l'ai lu (et relu) ce livre : Baudelaire y démonte sans conteste le lien supposé entre création poétique et drogues. Mieux, il y décrit les grotesques simagrées qui animent les faces abêties du fumeur de haschich.
Je crois que le mieux, c'est finalement de laisser la parole à mon poète favori, sa conclusion est édifiante :
 
Mais le lendemain ! le terrible lendemain ! tous les organes relâchés, fatigués, les nerfs détendus, les titillantes envies de pleurer, l'impossibilité de s'appliquer à un travail suivi, vous enseignent cruellement que vous avez joué un jeu défendu. La hideuse nature, dépouillée de son illumination de la veille, ressemble aux mélancoliques débris d'une fête. 


 
Dépénaliser le cannabis : une fausse bonne idée ?
La volonté surtout est attaquée, de toutes les facultés la plus précieuse. On dit, et c'est presque vrai, que cette substance ne cause aucun mal physique, aucun mal grave, du moins. Mais peut-on affirmer qu'un homme incapable d'action, et propre seulement aux rêves, se porterait vraiment bien, quand même tous ses membres seraient en bon état? Or, nous connaissons assez la nature humaine pour savoir qu'un homme qui peut, avec une cuillerée de confiture, se procurer instantanément tous les biens du ciel et de la terre, n'en gagnera jamais la millième partie par le travail. Se figure-t-on un état dont tous les citoyens s'enivreraient de haschisch? Quels citoyens! quels guerriers! quels législateurs!
 
 

(Cannabis - Wikimedia - United States Fish and Wildlife Service)


 
 
Source: www.marianne2.fr
 
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Par Apo & Boubou,
Tandis que le débat sur la dépénalisation du cannabis s’installe en France ou au Royaume-Uni, les Pays-Bas, précurseurs en la matière, font marche arrière et s’apprêtent à durcir les règles.
 
Juste devant la porte du Fly’n High, un coffee shop du centre de Breda [dans le sud du pays], est garée une grande Volvo noire immatriculée en Belgique. De nombreux Belges et Français viennent en voiture dans la région pour y acheter du hasch ou de l’herbe. Mais, après l’été 2011, ils pourront s’épargner le voyage. Dès que le “passe cannabis” sera introduit, les touristes étrangers ne seront plus les bienvenus dans les quelque 660 coffee shops que comptent les Pays-Bas. Cela vaut donc aussi pour les hordes de touristes à Amsterdam qui considèrent les coffee shops comme une attraction à ne pas manquer.
 
Les points de vente de cannabis vont devenir des clubs fermés. La mesure avait déjà été annoncée dans le programme du gouvernement [de droite], cependant, depuis la fin mai, elle est officielle. Les ministres Ivo Opstelten (Sécurité et Justice, membre du parti libéral VVD) et Edith Schippers (Santé publique, aussi membre du VVD) ont rendu public leur rapport tant attendu sur les drogues. Le projet propose essentiellement que les fumeurs de haschisch deviennent désormais membres d’un coffee shop. Pour obtenir un passe cannabis, il faudra avoir plus de 18 ans et demeurer aux Pays-Bas. Sur ce dernier point, le Conseil d’Etat doit encore se prononcer [en juillet]. Le Conseil se penche sur la question de savoir s’il est possible de refuser l’accès d’un coffee shop à un non-résident. La Cour européenne de justice a déjà fait savoir qu’un tel refus n’est pas contraire au droit européen.
 
Un coffee shop ne pourra désormais avoir qu’un nombre limité de membres. On n’en connaît pas encore le nombre exact. Selon Ivo Opstelten, il devrait se situer entre 1 000 et 1 500 personnes. Mais les maires pourront toujours réviser ce nombre à la baisse, a souligné le ministre. Il n’est pas inconcevable que certains coffee shops n’aient que quelques dizaines de membres. Enfin, le gouvernement veut réduire la visibilité des coffee shops pour les élèves. Actuellement, un coffee shop ne peut pas se situer à moins de 250 mètres d’un établissement scolaire. Cette distance sera portée à 350 mètres.
 
Ces propositions suscitent beaucoup de critiques. Les grandes villes, dont Amsterdam, Maastricht et Bois-le-Duc, se sont prononcées ces derniers mois contre l’introduction du passe. Si les clients ne peuvent plus avoir accès à un coffee shop, craignent-elles, le trafic se déplacera dans la rue. Et d’autres problèmes se poseront certainement. De riantes perspectives s’ouvrent pour les dealers.
Bien que les ministres Schippers et Opstelten aient promis d’être vigilants vis-à-vis de tels effets indésirables, ils partent du principe que les touristes étrangers intéressés par la consommation de drogues ne viendront plus. Car l’intérêt, pour beaucoup d’entre eux, est de pouvoir se tourner vers des marchés illégaux qui existent dans leur voisinage direct, écrivent-ils dans leur document.
 
Cela suscite les rires moqueurs des intervenants dans le secteur du cannabis. Il est naïf de croire que les Belges et les Français ne vont plus venir, estime Rick Brand, propriétaire du De Baron, à Breda, et président de l’association Actieve Bredase Coffeeshops [les coffee shops actifs de Breda]. Si la police de Breda se lance dans une chasse aux narcotouristes, ils iront retrouver un dealer à Oosterhout [à une dizaine de kilomètres de Breda]. Mais ils continueront de venir : la qualité du cannabis ici, aux Pays-Bas, est nettement supérieure.
Il indique un autre risque associé au trafic à l’extérieur des coffee shops : la distinction entre drogues douces et drogues dures s’estompe. Quand on veut acheter pour 20 euros de cannabis et qu’on voit chez un dealer de la poudre et toutes sortes de cachets posés sur la table, on est tenté de goûter à autre chose. C’est aussi simple que ça.
 
Mais Rick Brand se dit moins inquiet du passe cannabis que du nouveau critère de la distance. La discussion ne porte à présent pratiquement que sur le passe, mais l’application de la règle des 350 mètres est bien plus dangereuse. Elle va permettre à Ivo Opstelten, en termes de fermeture d’établissements, d’obtenir vraiment des résultats. A l’issue d’un récent inventaire dans 14 municipalités néerlandaises, qui comptent au moins une dizaine de coffee shops, il s’avère que près de 60 % des points de vente vont devoir fermer lors de l’application de ce nouveau critère. A Amsterdam, sur un total de 223 coffee shops, 187 sont concernés. Les ministres Edith Schippers et Ivo Opstelten espèrent qu’à la fin de l’été les mesures seront effectives dans le sud du pays. Le reste des Pays-Bas suivra.
 

Le coffee shop "Fly’n High" à Breda, Pays-Bas - flynhigh.nl


Source: www.courrierinternational.com
 
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Par Apo & Boubou,
Partout en France, organisez votre « Appel du 18 joint »,
participez aux rassemblements déjà prévus.
 
ABROGATION DE LA LOI DE 1970
DÉPÉNALISATION DE L’USAGE DE TOUTES LES DROGUES
LÉGALISATION DU CANNABIS

À PARIS, RENDEZ-VOUS SUR LA GRANDE PELOUSE DE LA VILLETTE LE SAMEDI 18 JUIN À 18 HEURES !
 
 
 
Depuis que la droite est au pouvoir, le cannabis est considéré comme un fléau sanitaire et social, des affirmations fantaisistes qui permettent à la Mildt de justifier sa politique de tolérance-zéro, laquelle se traduit dans les faits par une chasse intense aux usagers. Cette stratégie contre-productive évite aussi de lancer le débat sur la pertinence de la loi de 1970 qui comme chacun sait ne fait en rien diminuer la consommation, ni ne règle le trafic. Alors que le nombre d’interpellations pour simple usage a explosé entre 2003 et 2010, le nombre de trafiquants inquiétés a stagné.
 
 
 
Ce qui aujourd’hui change dans le paysage, c’est que des responsables politiques conscients des dégâts provoqués par la prohibition relaient les arguments du CIRC, la plus populaire des « drogues » illicites… Avant que les mafias ne s’emparent du pouvoir, nous prévient Stéphane Gatignon, maire d’une commune de Seine-Saint-Denis, coupons-leur l’herbe sous les pieds.
 
 
 
Paris - grande pelouse de la villette
Lyon - Petite prairie, Parc de Gerland (Lyon 7e)
 
Source: www.18 joint.org
 
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Par Apo & Boubou,
Les anciens présidents brésilien, colombien et mexicain Fernando Henrique Cardoso, César Gaviria et Ernesto Zedillo ; Carlos Fuentes et Mario Vargas Llosa, écrivains mexicain et péruvien ; l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan… Pas moins de dix-neuf personnalités se sont prononcées, hier, pour la légalisation du cannabis.
 
Dans un rapport publié par la Commission mondiale sur la politique des drogues, ils estiment en effet que « la lutte mondiale contre les drogues a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés du monde entier ». Et d’ajouter : « cinquante ans après la signature de la Convention de l’ONU sur les drogues et quarante ans après que le président américain Richard Nixon a décrété la guerre contre la drogue, il est urgent de réformer les politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues ».
 
Citant les exemples du Portugal et des Pays-Bas, le document rappelle que « les initiatives de décriminalisation n’aboutissent pas à une augmentation de la consommation de drogues ». Fortes de ses arguments, ces personnalités recommandent de « mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues qui ne causent aucun dommage aux autres ». Elles appellent également à considérer les toxicomanes comme des patients et non comme des criminels.
 
Des propositions qui suscitent déjà l’enthousiasme. Pour preuve, à Londres, une lettre signée par le fondateur de la marque Virgin, Richard Branson, l’actrice Judi Dench, le chanteur Sting et trois anciens chefs de la police, entre autres, encourage le Premier ministre David Cameron à dépénaliser les drogues, sans toutefois préciser lesquelles.
Entre 1998 et 2008, selon les chiffres de l’ONU, la consommation d’opiacés a bondi de 35,5 %, celle de cocaïne de 27 % et celle de cannabis de 8,5 %.
 
Source : www.terrafemina.com
 
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Par Fr3ddy,
La lutte antidrogue a "échoué" et des changements sont "urgents" dans ce domaine, indique un rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy). Plusieurs personnalités ayant participé à l'élaboration de ce rapport, dont des anciens présidents latino-américains, préconisent une dépénalisation des drogues et une légalisation du cannabis. "Cinquante ans après la signature de la Convention de l'ONU sur les drogues et quarante ans après que le président [Richard] Nixon eut lancé la guerre antidrogue du gouvernement nord-américain, il est urgent de réformer les politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues", indique le document qui sera présenté jeudi à New York en présence de l'ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso. L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et les anciens présidents de Colombie César Gaviria et du Mexique Ernesto Zedillo font aussi partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues, tout comme les écrivains mexicain Carlos Fuentes et péruvien Mario Vargas Llosa.
 
Le rapport recommande de "mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres", en donnant la priorité à une approche "plus humaine" selon laquelle les personnes dépendantes sont considérées comme des patients et non comme des criminels. "Les initiatives de décriminalisation n'aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues", rappelle le rapport, citant les exemple du Portugal, des Pays-Bas et d'une province australienne.
 
Le rapport préconise également "d'encourager l'expérimentation des gouvernements avec des modèles de régulation légale des drogues [en particulier le cannabis] afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens".
 
NOUVELLES ORIENTATIONS
 
Le président colombien, Juan Manuel Santos, s'est dit jeudi ouvert à l'analyse d'une "nouvelle orientation" de la lutte contre la drogue. Juan Manuel Santos a souligné que, pour son pays, cette lutte était une question de "sécurité nationale, le narcotrafic restant la source de financement de la violence" en Colombie, où les guérillas et les bandes composées d'ex-paramilitaires vivent en partie de ce trafic. L'actrice Judi Dench, le milliardaire Richard Branson et le chanteur Sting sont parmi les signataires d'une lettre adressée jeudi au premier ministre britannique, David Cameron, appelant à la dépénalisation des drogues. La lettre, également signée par trois anciens chefs de la police, demande au premier ministre de réexaminer l'efficacité des actuelles lois antidrogue dans la lutte contre les abus et les addictions.
 
Les Etats-Unis comptent présenter cet été un programme global de lutte antidrogue à destination de l'Amérique latine, qui réunira les principaux plans d'aide actuellement en vigueur pour la région, a déclaré jeudi un haut responsable du gouvernement américain. "Nous espérons achever ce plan antidrogue cet été", a assuré devant une commission du Sénat Gil Kerlikowske, directeur de l'agence américaine chargée de la politique nationale antidrogue (Office of National Drug Control Policy). Ce plan rassemblera l'Initiative de Merida pour le Mexique et le Plan Colombie, mais aussi d'autres programmes destinés aux pays d'Amérique centrale et des Caraïbes.
 
Selon des données de l'ONU, la consommation d'opiacés à augmenté de 35,5 % entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27 % et celle de cannabis de 8,5 %.
 
 
 
 
Source : Le Monde
https://www.lemonde.f...l#xtor=RSS-3208
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Par Indi-Punky,
L'Afssaps recommande de ne pas consommer de cigarettes électroniques
 



L’Agence Française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) recommande "de ne pas consommer de cigarettes électroniques", soulignant que ces produits ne peuvent pas être vendus en pharmacie.
 
 



"Aucune cigarette électronique ne dispose d'une autorisation de mise sur le marché en tant que médicament, aucun fabricant n'ayant déposé de demande en ce sens", indique l'Afssaps, lundi 30 mai, dans un communiqué. Par ailleurs, les cigarettes électroniques ne peuvent pas être vendues en pharmacie, ajoute-t-elle.
 
Ce produit s'est développé depuis l'interdiction de fumer dans les lieux publics comme une alternative à la cigarette classique, dont elle reproduit l'apparence. Elle présente à son extrémité une diode qui simule la combustion et contient une cartouche dont la solution s'échauffe au contact d'une résistance, la vapeur produite étant inhalée par l'utilisateur. Des flacons de "e-liquides", composés de propylène glycol ou de glycérol, de divers arômes et éventuellement de nicotine, permettent de recharger la cartouche usagée.
 
"EFFETS INDÉSIRABLES GRAVES" POSSIBLES
 
L'Afssaps souligne que ces solutions contiennent des quantités de nicotine plus ou moins importantes, qui, même à des concentrations faibles, "peuvent conduire à des effets indésirables graves", notamment chez les enfants, en cas d'exposition accidentelle. Elle précise que son usage "peut exposer les utilisateurs qui n'étaient dépendants ni aux cigarettes, ni à la nicotine, à un risque de dépendance primaire, quelle que soit la quantité de nicotine contenue dans la cartouche".
 
En ce qui concerne le risque de toxicité des solvants utilisés, elle indique qu'"il est difficile de se prononcer", en raison de l'absence de données suffisantes. A ce jour, aucun effet indésirable ou cas d'intoxication en lien avec la présence de ces solvants dans les cigarettes électroniques n'a été rapporté, précise-t-elle.
 
 
 
 
Source: Le monde
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CONFERENCE - DEBAT: Les drogues et le droit : 1970-2010, l’impasse.
Par Invité,
Alors qu'une mobilisation citoyenne internationale de grande ampleur est attendue lors de la journée mondiale du cannabis du 7 mai 2011, le laboratoire Droit et Changement Social de Nantes (UMR CNRS 3128) vous invite à une conférence-débat dont l'objet est de s'interroger sur les perspectives d'évolution de la législation sur les stupéfiants ouvertes par ce mouvement social.
CONFERENCE - DEBAT - PIQUE-NIQUE
Nantes
Campus Tertre
Faculté de droit et des sciences politiques
7 mai 2011
10 h 30 - 13 h 30
 
Le quarantième anniversaire de la loi du 31 décembre 1970 « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite des substances vénéneuses » n'a donné lieu à aucune célébration. Ce texte traduit, en droit français, un régime d'interdiction des drogues établi par la communauté internationale il y a un siècle et décliné depuis, de manière plus ou moins rigoureuse, dans tous les Etats. Critiquée par de nombreux intervenants en toxicomanie, cette politique est également dénoncée par une partie de la société civile. Malgré les moyens colossaux investis dans la « guerre à la drogue », la prohibition n'est parvenue à endiguer ni la demande, ni l'offre de produits stupéfiants. Elle est par ailleurs contestée à raison des risques sanitaires qu'elle induit, et de la violence et de la corruption qu'elle génère. Alors qu'une mobilisation citoyenne internationale de grande ampleur est attendue lors de la journée mondiale du cannabis du 7 mai 2011, le laboratoire Droit et Changement Social (UMR CNRS 3128) vous invite à une conférence-débat dont l'objet est de s'interroger sur les perspectives d'évolution de la législation sur les stupéfiants ouvertes par ce mouvement social. Cette manifestation scientifique sera suivie d'un pique-nique sur les pelouses de la Faculté de droit et des sciences politiques.
 
INTERVENANTS
 
Francis Caballero, avocat au barreau de Paris, agrégé des Facultés de droit, auteur notamment de Droit de la drogue, 2e éd., Dalloz, 2000.
 
Renaud Colson, maître de conférences à la Faculté de droit et des sciences politiques de Nantes, chercheur au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, auteur de La prohibition des drogues. Regards croisés sur un interdit juridique, Presses Universitaires de Rennes, 2005.
 
Rafael Encinas de Munagorri, professeur à la Faculté de droit et des sciences politiques de Nantes, chercheur au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, auteur de Introduction générale au droit, 3e éd., Flammarion, 2011.
 
Serge Karsenty, chercheur honoraire, membre associé au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, ex-membre du Collège scientifique de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.
 
Pejman Pourzand, ATER au Collège de France attaché à la Chaire d'études juridiques comparatives et internationalisation du droit, auteur de L'internationalisation pénale en matière de trafic de drogue. Etude critique de l'enchevêtrement des espaces normatifs, Paris, LGDJ, 2008.
 
Dominique Raimbourg, député, ancien avocat au barreau de Nantes.
 
 
Source : université de droit de Nantes
contact: Contact :
renaud.colson@univ-nantes.fr
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Pendant la crise, une banque américaine sauvée par l'argent de la drogue
Par Invité,
378 milliards - oui, milliards - de dollars blanchis par une des principales banques américaines, au bénéfice des cartels de la drogue mexicains : une enquête de The Observer vient de lever un gigantesque lièvre, ignoré jusqu'ici des médias français ou américains. L'histoire est encore plus ahurissante quand on constate qu'elle sert de toile de fond au dernier roman de John Le Carré.
Maître incontesté du thriller géopolitique, l'écrivain britannique avait soigneusement découpé un précédent article de The Observer, paru le 13 décembre 2009. Sous le titre « L'argent de la drogue a sauvé les banques pendant la crise mondiale, affirme un conseiller de l'ONU », ce papier livrait les confidences d'Antonio Maria Costa, alors directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
 
L'équivalent d'un tiers du PIB mexicain blanchi
 
Costa avançait un chiffre : 352 milliards de dollars d'argent sale, blanchi par des banques (qu'il ne citait pas) : le manque de liquidités lié à la crise financière de 2008 les avait rendues moins sourcilleuses sur l'origine des fonds. Dans son enquête publiée le 3 avril dernier, le journal britannique se fait plus précis : la somme s'élève en fait à 378,4 milliards de dollars. L'équivalent d'un tiers du PIB mexicain !
 
Cette somme faramineuse d'argent issu du crime et de la drogue ne concerne qu'une seule banque, Wachovia, filiale de Wells Fargo, quatrième groupe bancaire américain.
 
Tout commence, raconte The Observer, le 10 avril 2006. A l'heure où le soleil se couche, des soldats mexicains perquisitionnent un jet privé qui vient d'atterrir sur l'aéroport de Ciudad del Carmen, une ville portuaire du golfe du Mexique. Il transporte 5,7 tonnes de cocaïne.
 
Les enquêteurs américains de la DEA et de l'IRS fouillent ensuite pendant près de deux ans, et finissent par décrocher la timbale : propriété du cartel de Sinaloa, le jet privé a été acquis avec de l'argent blanchi par Wachovia.
 
"Un mépris flagrant" des règles, selon le procureur
 
Les enquêteurs découvrent que des milliards de dollars sont passés par le même circuit, à partir de 2004. Poursuivie aux Etats-Unis, Wachovia s'en tirera en payant 160 millions de dollars d'amende pour avoir autorisé des transactions liées au trafic de drogue, et pour n'avoir pas contrôlé l'argent ayant financé le transport de 22 tonnes de cocaïne.
 
« Plus choquant, et plus important », écrit The Observer :
 
« La banque a été sanctionnée pour n'avoir pas appliqué les règles antiblanchiment en vigueur pour le transfert de 378,4 milliards de dollars [...] vers les comptes en dollars de soi-disant "casa de cambios" au Mexique, des bureaux de change de devises avec lesquels la banque était en affaires. »
 
Wachovia, qui a assuré tous les transferts, n'en a jamais signalé aucun comme suspect. Commentaire du procureur fédéral US Jeffrey Sloman, cité par nos confrères britanniques :
 
« Le mépris flagrant de Wachovia pour nos lois bancaires a donné une carte blanche [en français dans le texte, ndlr] virtuelle aux cartels internationaux de la cocaïne pour financer leurs opérations. »
 
Des prêts interbancaires financés par la drogue
 
Même si seule Wachovia a été sanctionnée, les déclarations d'Antonio Maria Costa laissent penser que certaines banques qui étaient en difficulté au plus fort de la crise, en 2008, ont pu se maintenir uniquement grâce à l'argent de la drogue et du crime organisé :
 
« Les prêts interbancaires étaient financés par de l'argent issu du commerce de la drogue. Nous avons eu des signes que des banques ont été sauvées de cette manière. »
 
John Le Carré n'a pas attendu la fin des investigations américaines pour écrire « Un traître à notre goût » : son roman vient de sortir en France. Sa toile de fond ? Des banques menacées de faillite par la crise financière se sont maintenues en blanchissant l'argent de la drogue et du crime organisé.
 
En chroniquant ce roman, une journaliste littéraire du Monde demande à un économiste si cette thèse est plausible. Le spécialiste répond que cela a pu arriver subrepticement. Mais que, globalement, « cela [lui] semble peu probable, car, depuis le milieu des années 2000, les procédures de compliance [conformité aux règles] sont très fortes, et les banques ont l'obligation de vérifier avec qui elles traînent ».
 
Mais les banques ne respectent pas toujours leurs obligations. Et la réalité dépasse parfois la fiction.
 
 
 
Source:Article d'Augustin Scalbert publié dans Rue89
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Guerre du papier à rouler: OCB ne fait pas tourner
Par Invité,
Passée inaperçue en 2010, une condamnation d'OCB pour concurrence déloyale dissipe, en partie, l’écran de fumée entourant les méthodes de la marque pour préserver son (quasi) monopole sur le marché des feuilles longues, chères aux fumeurs de joints.
 
OCB ou Rizla+? Dans la plupart des quelque 28 000 tabacs français, le choix du fumeur de pétards est simple car le plus souvent limité à ces deux marques. Des petits nouveaux comme Yeuf, Jass paper, ou encore Tourn’feuille ont bien essayé d’arriver chez les buralistes. Mais pour cela, il faut pousser une porte d’entrée bien gardée par les grands distributeurs.
 

 
Plus précisément par deux sociétés historiques: la SPF (Société pipière française) et la SAF (Société allumettière française), qui contrôlent près de 80% du marché français d'approvisionnement des tabacs. Officiellement, les consommateurs achètent à 90% des feuilles OCB, il n'y a donc pas de place sur le marché pour de nouveaux acteurs.
 
En "off", la marque aux trois lettres -O pour la première usine historique d'Odet, C pour la seconde de Cascadec et B pour Bolloré, l'ex propriétaire pèse de tout son poids sur les distributeurs.
 
Les Inrocks ont mis la main sur la condamnation judiciaire de Republic Technologies International (RTI), multinationale d'origine américaine propriétaire d'OCB depuis 2000, pour "concurrence déloyale" envers une nouvelle marque de feuilles longues. Datant de janvier 2007, l'affaire apporte un éclairage nouveau sur les pratiques d'OCB et des distributeurs.
 
Feuilles transparentes
 
L'histoire débute en 2006. La société Onda e maresia (OEM) propose aux amateurs de joints une nouveauté: les paquets de marque brésilienne ALEDA. Particularité, les feuilles sont longues et transparentes. Une promesse est faite au consommateur : "Ne contient pas les composants chimiques généralement utilisés dans le papier blanc."
 
Distribué par la SPF, le produit prend un bon départ. En quelques mois, OEM voit son chiffre d'affaires passer de 16 000 à 325 000 euros. Mais en janvier 2007, l'euphorie retombe. Une note interne à la SPF relate que "des traces de mercure et de plomb" auraient été détectées dans les nouvelles feuilles à l'allure plastifiée. La note précise que l'information provient d'un employé d'OCB.
 
Immédiatement, la SPF fait passer le message à ses grossistes qui stoppent dans la foulée commandes et paiement. Problème: des analyses seront bien produites fin 2007 par OCB mais elles sont postérieures aux accusations et n'apportent aucune preuve.
 
Le tribunal de commerce de Créteil, conforté par un jugement définitif de la Cour d'appel de Paris en janvier 2010, condamne donc OCB à verser environ 100 000 euros à Onda e maresia et la même somme à ALEDA pour "concurrence déloyale" par dénigrement de marque.
 
La communication d'OCB précise aux Inrocks ne pas avoir "souhaité se pourvoir en Cassation afin que toutes les parties en présence puissent se concentrer sur leurs métiers respectifs et le développement de leurs activités".
 
Voeux louable mais pieux. Depuis février 2007, en dépit d'une étude du CNRS concluant à l'innocuité des feuilles transparentes, les ventes de feuilles ALEDA n'ont cessé de chuter. Même OCB arrêtera par la suite sa propre collection transparente, OCB Crystal, lancée a posteriori pour concurrencer ALEDA.
 
"Nous ne nous sommes jamais relevés de cette histoire, explique aux Inrocks Alexander Walk, co-gérant de Onda e maresia. On souhaite toujours revenir sur le marché français, mais déjà que les feuilles avaient un aspect plastique, si vous ajoutez la rumeur de nocivité qui persiste auprès des consommateurs, ça devient vraiment compliqué."
 
"OCB c'est comme Coca-cola"
 
Une question demeure. Pourquoi la SPF a-t-elle été si prompte à relayer l'information fournie -sans preuve- par OCB, concurrent direct d'ALEDA ? Pour Stéphane Vay, co-gérant de la SPF et responsable en son sein de la commission fumeurs, la réponse est évidente:
 
"Nous avons préféré employer le principe de précaution. Je vous rappelle, qu'à l'époque, j'ai transmis (aux huit grossistes français composant la SPF) cette note en employant le conditionnel."
 
"Dans son esprit c'était du conditionnel", rétorque Cédric de Pouzilhac, avocat d'OEM et d'ALEDA, précisant que la note était au présent de l'indicatif et assortie d'une demande de blocage des paiements dans l'attente des résultats officiels annoncés par ALEDA. Pour un commercial de la SPF, souhaitant garder l'anonymat, le principal problème serait avant tout la puissance d'OCB sur le marché:
 
"La marque bloque l'entrée de nouveaux arrivants en menaçant les distributeurs de jouer sur le non-approvisonnement et la réévaluation des conditions d'achat. OCB, c'est comme Coca-cola, les volumes sont tellement gros qu'on ne peut pas s'en passer."
 
Sébastien Brousse et Pierre Lemercier, les deux jeunes fondateurs de la marque Yeuf, connaissent bien le problème "au présent", insistent-ils. Installés dans l'Essonne, ils lancent leur marque en 2006. Un concept simple: faire du papier long de qualité, moins cher, avec des paquets un peu design, comme leur dernière collection décorée par le graffeur Kayone.
 
Ils se souviennent parfaitement de leur premier entretien avec Philippe Geoffroy, ex-PDG de la SAF (deuxième plus gros distributeur des buralistes avec la SPF qui appartient désormais à Imperial Tobacco, également propriétaire de Rizla+).
 
"Il trouvait notre idée géniale. Il nous a proposé deux solutions: soit il rachetait notre marque (solution déclinée) pour en faire une MDD (marque de distributeur) de la SAF, soit il tentait de négocier notre arrivée sur le marché avec OCB..."
 
Depuis maintenant cinq ans, impossible pour eux de se faire référencer chez l'un des deux gros distributeurs. Du coup, à quelques exceptions près, pour trouver des Yeuf, il faut aller chez les épiciers du coin ou dans des stations service.
 
90 millions de carnets pour la fumette
 
Stéphane Eletufe, commercial de Noza, entreprise qui distribue et possède la marque de feuille Jass Paper, estime avoir contourné ces difficultés. "Nous, on a pas de soucis avec OCB vu qu'on se distribue nous même dans environ 1000 tabacs. Mais si on voulait passer par la Socopi (l'un des huit grossistes de la SPF) ce ne serait pas possible."
 
Face aux accusations d'entrave du marché, OCB ne joue pas les étonnés et invoque, à mots couverts, une certaine jalousie:
 
"Il est compréhensible que la marque qui occupe, depuis si longtemps, une place importante suscite des propos de cette nature, de la part de concurrents dont les produits ne rencontrent peut-être pas le même succès auprès des clients."
 
Un succès particulièrement difficile à quantifier. "C'est carrément l'omertà", assure le député UMP Yanick Paternotte, auteur, en 2008, d'une proposition de loi visant à interdire les feuilles longues. Il a estimé que sur 150 millions de carnets (courts et longs) vendus chaque année, environ 90 millions seraient directement destinés aux fumeurs de cannabis.
 
D'après le commercial anonyme de la SPF, distribuant des feuilles dans deux départements, les statistiques sont un sujet "tabou".
 
"Aussi bien dans les cités, les villes ou la campagne, 60 % des feuilles que l'on livre dans les tabacs sont des longues, donc, qu'on le veuille ou non, destinées à la fumette. Et plus de 90 % sont des OCB."
 
Une situation de quasi monopole à laquelle les buralistes s'adaptent très bien. "Les feuilles sont un produit à marge, avec lequel les buralistes se gavent sur les fumeurs", regrette Mathias Wang, qui vend dans son tabac d'Ivry-sur-Seine plus de 25 marques de feuilles. Acheté entre 30 et 50 centimes aux grossistes, le paquet de slim est ensuite revendu deux à trois fois plus cher aux consommateurs. Le soucis premier des commerçants n'est donc pas l'arrivée dans leurs échopes de concurrents d'OCB. "Alors vous prenez les Rizla+ ou les OCB ?"
 
Geoffrey Le Guilcher
 
 
Source : les inrocks
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Légaliser le shit ? Les dealers s'inquiètent pour leur « marché »
Par Invité,
Les trafiquants de Sevran ont du mal à se projeter dans un monde où le cannabis serait légalisé - ce que propose Gatignon, leur maire.
Devant le porche d'un hall d'immeuble de la cité de Rougemont à Sevran, en Seine-Saint-Denis, cinq jeunes se relaient pour guetter et dealer depuis le début de l'après-midi. La nuit tombée, les clients affluent. En l'espace d'une heure, une trentaine d'entre eux viendront acheter leur barrette de shit aussi naturellement qu'une baguette de pain dans une boulangerie.
 
Ici, la légalisation semble déjà entrée en vigueur depuis longtemps…
 
En finir avec les dealers ?
 
Prenant acte de l'échec de la politique répressive et du coût qu'elle fait peser sur la collectivité (un montant annuel de 3 milliards d'euros selon Terra Nova), Stéphane Gatignon souhaite aujourd'hui « un changement de paradigme ».
 
Dans son livre coécrit avec Serge Supersac (ancien flic de terrain), le maire de Sevran propose ainsi d'en « finir avec les dealers » et l'insécurité générée par le trafic en légalisant le cannabis. Mais dans son analyse, l'ancien communiste distingue bien les « petits dealers de rue », à qui il propose un vaste plan de réinsertion sociale, des semi-grossistes et gros revendeurs qu'il sait plus difficilement récupérables. (Voir la vidéo)
https://www.dailymotion.com/swf/xia0tk&v3=1&colors=background:DDDDDD;glow:FFFFFF;foreground:333333;special:FFC300;&related=0
 
« Le shit, c'est notre culture »
 
Mais à quelques kilomètres de la mairie, les cinq dealers de rue qui « tiennent le hall » dans la cité de Rougemont réagissent avec scepticisme à cette proposition, comprenant très rapidement l'impact qu'aurait la légalisation sur leur business. « C'est pas bon, ça va détourner notre clientèle » craint Saïd (les prénoms ont été modifiés). Accoudé à la rambarde de l'escalier, Nadeem rétorque :
 
« Faut pas croire ce que les médias racontent, c'est déjà très dur de vendre aujourd'hui. »
 
Assis sur une chaise, l'air absent, Michaël, le plus âgé de la bande, a quitté le circuit scolaire et deale depuis plus de quatre ans. Un brin fataliste, il déclare :
 
« Le shit, c'est notre culture et ici, c'est notre territoire, et c'est pas prêt de changer. […] On ne se laissera pas prendre notre marché. »
 
« S'ils légalisent le teshi, on ira braquer des banques », répond Sofiane. Même si ces camarades ne le prennent guère au sérieux, ils peinent à imaginer une vie sans le deal. A l'image d'une chanson du groupe de rap local RGT, le « bizness » conditionne la vie sociale de ces jeunes dealers de rue.
 
Nadeem m'en explique la structure hiérarchique :
 
« Nous sommes payés 120 euros la journée. Guetteurs et bicraveurs [dealers, ndlr] se font la même paye car on alterne. Les mois pleins (30 jours), on peut donc facilement monter à 3 500 euros mais ils n'ont pas toujours besoin de nous. Le rechargeur [le revendeur qui fournit la drogue à vendre, ndlr] se fait entre 8 000 et 10 000 euros. Au-dessus de lui, c'est le patron. »
 
Selon le sociologue Thomas Sauvadet, qui a beaucoup travaillé sur les jeunes des cités, cette incapacité à imaginer une autre vie tient à la fois de leur jeune âge mais également de leur position sociale :
 
« Plus on descend dans l'échelle sociale, moins on se projette dans l'avenir. Leur présent est trop dangereux et incertain pour cela. Ils sont obligés de se construire un monde parallèle pour pouvoir survivre et ne prennent pas en compte tous les coûts à moyen et long terme du “ bizness ” (problème de blanchiment, rackets, incarcération). »
 
Dealer pour survivre : « Je ne trouvais pas d'emploi »
 
Daniel Vaillant propose un débat
 
La fin de la prohibition permettrait d'économiser 1,5 milliard en
dépenses carcérales et une meilleure réallocation des ressources de
police afin de lutter contre les gros dealers, selon Gatignon.
 
Comme lui, l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin, Daniel Vaillant, considère que « la police a mieux à faire que de courir après la fumette ».
 
Il prépare un rapport pour le PS et estime qu'il « est temps d'ouvrir un grand débat public sur la question ».
 
A quelques kilomètres de Sevran, dans une cité HLM de Livry-Gargan, Moussa tient un discours différent. Agé de 25 ans et déjà passé par le stade du deal sous les porches, Moussa semble avoir davantage de recul sur les évènements.
 
Alors qu'aujourd'hui, il touche un salaire plus important en tant que revendeur, il explique les raisons qui l'ont poussé à « plonger dans le bizness » :
 
« Je ne trouvais pas d'emploi. Après des années de recherches et d'intérim, j'ai fini par accepté de dealer. […] Aujourd'hui, ma famille ne vivrait pas sans mes revenus. »
 
Moussa n'est pas une exception, la drogue sert souvent d'économie de substitution dans les quartiers. Dans son livre, Stéphane Gatignon explique que dans certaines cités :
 
« 40% des moins de 30 ans sont chômeurs. Parmi tous les petits dealers, seule une infime minorité rêve de devenir de futurs parrains, l'immense majorité voudrait juste bénéficier d'un salaire pour avoir un appartement et s'offrir un resto de temps en temps. »
 
Même s'il semble économiser chacun de ses mots, Moussa finit par reconnaître à mi-voix « l'atmosphère pesante et la pression permanente » qui pèsent sur ses épaules. Pas mal de scrupules aussi lorsqu'il observe « des jeunes de 12, 13 ans baigner dans le trafic ». Alors la légalisation, si elle s'accompagne d'un emploi stable, lui il dit « banco ».
 
Les gros dealers seraient les gros perdants
 
La frange sans doute la plus réfractaire à la légalisation serait sans doute celle des gros dealers. Un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en décembre 2007 indiquait que c'est au niveau du « semi-grossiste et des revendeurs directement liés à lui que les sommes d'argent récupérées du trafic » sont les plus importantes. L'OFDT estimait entre 700 et 1 500 le nombre de semi-grossistes et entre 6 000 et 13 000, le nombre de revendeurs finaux.
 
Thomas Sauvadet considère qu'il y a un risque pour qu'« à l'instar de la vente de cigarettes, ces dealers se placent en concurrence du cannabis vendu par l'Etat mais compte tenu des risques du business (prison, perte de cargaisons, blanchiment), ils pourraient également être tentés d'investir dans les coffee-shops qui se seraient créés ».
 
Président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Etienne Apaire estime que :
 
« Les criminels ne sont pas fixés sur un produit mais sur l'argent. Si on légalise le cannabis, ils se reporteront vers des drogues dures (cocaïne et autres drogues de synthèse). »
 
Un pronostic que partage Christian Ben Lakhdar, maître de conférences en économie à l'Université catholique de Lille et auteur d'un rapport de l'OFDT sur les revenus du cannabis en France :
 
« le marché du cannabis est arrivé à saturation et le business du shit tend déjà à se confondre avec celui de la cocaïne. La cocaïne est plus profitable et plus facile à transporter ».
 
 
Source : Rue89
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Décontaminer les terres de Fukushima avec du Cannabis ?
Par Invité,
Suite à la catastrophe sans précédent qu’est en train de vivre le Japon, il a été indispensable d’établir une zone d’exclusion de 20-30 kilomètres, comme ce fut le cas pour Tchernobyl, la terre et l’air contenant des niveaux de radiations trop élevés pour que la présence humaine ne soit possible.
 
L’expérience de l’après Tchernobyl
 
Pour décontaminer la terre, il existe une option qui fut un succès à Tchernobyl.
En 1998 Consolidated Growers and Processors (CGP), l’entreprise Phytotech, et l’ Institute of Bast Crop d’ Ukraine commencèrent leurs expériences avec la plantation de diverses espèces végétales pour l’élimination des métaux contaminants dans le sol autour de Tchernobyl.
 
L’expérience vise à observer si certaines plantes peuvent aider à éliminer certains métaux radioactifs grâce au processus nommé Phytoremediation. Les racines de certaines plantes peuvent absorber plusieurs métaux (radioactifs ou non) et ainsi servir de filtre ou piège à éléments très dangereux pour la santé comme l’Uranium, le Césium-137 ou le Strontium-90 en les stockant dans le feuillage. Les plantes ayant donné les meilleurs résultats sont le Tournesol et le Cannabis, avec une purification de 80% du sol d’une zone affectée.
 

 
Le mécanisme utilisé pour nettoyer une zone contaminée est de cultiver du cannabis et des tournesol, laisser les feuilles absorber les éléments contaminants et ensuite incinérer la récolte, en traitant les cendres comme des déchets radioactifs.
 
Pour cette raison, ce type de culture s’avère être une alternative non négligeable pour l’avenir et pourrait être une des solutions aux problèmes engendrés par les catastrophes de Fukushima ou Tchernobyl. Il faut remarquer que la législation en vigueur au Japon concernant le cannabis permettrait d’en cultiver à Fukushima sans changer aucune loi, ce qui ne serait pas le cas aux Etats Unis.
 
La récolte outdoor aux USA en danger ?
 
 
Les Etats Unis ont également tiré la sonnette d’alarme à propos de ce grand pouvoir de captation des métaux radioactifs du cannabis. Beaucoup des cultures extérieures du pays pourraient être perdues si la pluie venait déposer une certaine quantité de métaux sur les terres du pays. Le cannabis contaminé ne pourrait bien sûr pas être ni fumé ni utilisé pour l’usage thérapeutique. Plusieurs sites web dédiés à la culture du cannabis (1, 2, …) surveillent et informent de l’évolution du problème pour savoir si la récolte 2011 sera consommable ou non.
 
Source: Blog ****** Web
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Concours Cré'Actions pour la Marche Mondiale du Cannabis 2011
Par Invité,
C'est un appel à tous ceux et à toutes celles qui ont de la suite dans les idées, avec des doigts magiques, et une folle envie de lâcher la bride ...Proposer une image pour concourir : Proposer une affiche
 
Aller au contenu (voir les affiches déjà proposées et voter) : Voir et voter
 
 
 
Alors faîtes-vous zizir.
 
C'est très simple :
 
Il y a un texte à illustrer selon votre convenance/goût/humeur/
 
Au choix :
 
- Pour réaliser une image de poster-affiche,
 
- A mettre en mouvement pour une bannière,
 
- Faire une présentation vidéo en images animées, voire en 3D pour en mettre plein la vue... (cas spécial, s'adresser à un administrateur du site via le formulaire de contact)
 
Le but de l'opération : permettre la mobilisation la plus large des artistes (y compris en herbe) pour cette dixième édition de la Marche Mondiale du Cannabis 2011. L'intérêt de l'opération est d'inviter les internautes à revenir régulièrement sur le site de la Marche Mondiale du Cannabis pour voter, et la sélection des meilleures Cré'Actions sera en Une du site jusqu'en 2012.
 
TEXTE DE BASE
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Marche Mondiale du Cannabis
 
10ème édition - Paris Lyon Marseille
 
Samedi 7 mai 2011
 
Dépénalisation - Autoproduction - Cannabis thérapeutique
 
 
Une autre politique des drogues est possible
 
https://marche.mondiale.free.fr
 
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FIN TEXTE DE BASE
 
On vous l'avoue humblement :
 
Ce n'est pas un concours pour gagner une friteuse ou un autre truc à filtre sans fumer...
 
- On est pauvres (on cherche toujours les codes de la CB à Mathieu Pigasse),
 
- On dispose de moyens limités (On essaie encore de contacter le PDG de Free, Xavier Niel),
 
- Mais on a des idées et l'envie de les partager avec le plus grand nombre (Y compris Pierre Bergé), parce que nous aussi, nous rêvons d'un autre monde.
 
Alors pour sortir de l'hypocrisie et en finir avec les mensonges de la prohibition. Une autre politique des drogues est possible, maintenant !
 
Il est tant de passer à la Cré'Action.
 
Le CAHO-MMC2011
 
https://marche.mondiale.free.fr
5 commentaires En savoir plus… ›
Légalisation du cannabis: "La vente doit être contrôlée par l'Etat"
Par Invité,
Stéphane Gatignon, maire de Sevran, qui propose de légaliser le cannabis pour lutter contre le trafic de drogue, a répondu aux questions des internautes. Et défendu sa position.
 
Marijeanne: Votre projet, est-ce une légalisation totale ou bien une dépénalisation?
Marie-Jeanne, faut lire le livre La Fin des dealers! On parle ici de légalisation et non de dépénalisation. C'est évidemment une étape sur le chemin de la sortie de la prohibition, mais ça va bien au-delà: il faut penser en termes de politique de santé, de sécurité, d'économie,et même de démocratie!
 
Perth182: Ayant fait un mémoire sur les drogues, je me réjouis de voir un homme politique soutenir l'idée de la légalisation du cannabis. Si un jour nous légalisons ce produit, comment feriez-vous concrètement (système de coffee shops, usage thérapeutique...) ?
Je crois que l'exemple hollandais n'est pas le bon. Ce qui serait l'idéal, c'est de faire pour le cannabis comme on le fait pour l'alcool et le tabac: une vente contrôlée.
 
Toietmoi: Pourquoi ne proposez-vous pas seulement une dépénalisation?
Tout simplement parce que la dépénalisation ne règlera qu'une partie de la question. On vit une crise telle qu'il faut penser la société dans sa globalité, apporter du sens. Nos réponses doivent être politiques, et pas seulement techniques.
 
Mriko Arica: Sauf votre respect, il semblerait que votre connaissance du "cannabis" soit extrêmement limitée pour pouvoir lancer un tel débat dans les meilleures conditions possibles. Seriez-vous prêt à suivre pendant une journée une formation qui vous apporterait toutes les connaissances dont vous avez besoin pour pouvoir naviguer en toute tranquillité à travers l'océan d'ignorance qu'est le sujet du cannabis en France? Ou pensez-vous que vous avez en main toutes les informations dont vous avez besoin?
Mon objectif n'est pas de connaître en détail le cannabis, mais de régler la question des trafics de drogue. L'enjeu pour des villes comme Sevran, et pour les politiques en général, c'est de régler les problèmes. En l'occurrence, la situation est devenue insupportable pour les habitants. Il y a urgence.
 
Papareveur: Vous êtes maire de Sevran. Comment se fait-il que votre ville soit devenue une plaque tournante de la drogue?
Sevran connaît le trafic de drogues depuis plus de 30ans. Entre-temps, la présence policière a diminué depuis 2002, et le trafic a pris de l'ampleur au niveau national, prenant appui sur quelques territoires déjà concernés, comme Sevran pour l'Est, ou Gennevilliers pour l'Ouest.
 
Yassine93270: Faut-il détruire les HLM où la vente de drogue n'en finit jamais?
Détruire ne suffira pas. Il faut sortir d'un système hypocrite, la prohibition, où tout le monde fume, mais tout le monde fait semblant de fermer les yeux. On doit poser le problème, enfin, pour régler les désastres collatéraux au trafic, notamment les violences à Sevran et ailleurs.
 
Salim93 : J'habite Sevran et je pense qu'il faut d'abord nous aider à trouver du travail, non?
Vous avez raison. Ce livre est une contribution à un débat qui me semble nécessaire pour Sevran, les Sevranais, et le pays entier. Aujourd'hui un débat est indispensable pour mener la bataille de l'emploi. Notre économie doit connaître sa révolution verte, notamment avec les nouveaux emplois liés aux nouvelles énergies (photovoltaïque, isolation thermique des bâtiments...). Ces emplois industriels doivent être implantés en France.
 
Le cannabis rapporte à la Californie environ 1,3 milliard de dollars par an. (REUTERS/Wolfgang Rattay)
 
Les répercussions économiques
Chrisys : Aujourd'hui, nombre de jeunes font du trafic de cannabis pour gagner de l'argent facilement. Avez-vous fait une pré-analyse du comportement de ces personnes après cette légalisation?
Rien ne sera simple. Mais si nous ne faisons rien, un système mafieux qui s'installe aujourd'hui, contrôlera des zones entières de notre pays, avant 10 ans.
 
Mriko Arica: Où l'Etat se procurerait-il les variétés utilisées dans le cadre d'une production par monopole d'Etat?
Je ne parle pas de monopole d'Etat. Il y a les cannabiculteurs, les accords internationaux avec les pays comme le Maroc, et la production nationale par les agriculteurs. Tout cela doit permettre de régler la question des variétés.
 
JeanMichel: En envisageant une légalisation, et donc une législation, comment considéreriez-vous le "statut" des cannabiculteurs auto-producteurs?
La réponse est dans votre question: ils doivent être cannibiculteurs auto-producteurs.
 
Jilou: L'auto-culture serait donc légale?
Oui, elle serait légale.
 
Jilou: Et qui serait susceptible de tenir les points de revente?
Des vendeurs agréés, comme pour le tabac et l'alcool avec la licence 4.
 
Totodu29: Faudra-t-il une licence payante pour commercialiser le cannabis made in France?
Pourquoi pas? C'est clair qu'il faut que tout soit réglementé, les enjeux sont trop importants pour laisser place au hasard.
 
James: Ne serait-il pas plus simple de commencer à cultiver chez soi? C'est ce que je fais, et je n'ai pas à aller dans des endroits pourris pour trouver "de la bonne".
La cannabis-culture est une forme de réponse, mais elle ne suffit pas au vu de la consommation de masse. Il faudra:
1/ la cannabis-culture,
2/ un accord avec les Etats où sont produits la résine,
3/ une production en circuit court avec les agriculteurs, sur le territoire national.
 
LeLibrinstinct: Stéphane, votre idée est intéressante, mais je vois un hic. L'Etat n'est pas en mesure de prendre en charge une telle exploitation, et confiera donc cela à des 'privés', dont à terme le but sera vendre un maximum. En supposant une légalisation, qui serait aussi accompagnée d'une libération des moeurs/cannabis, comment voyez-vous ce marché nouveau dans 15 ans? Et ses conséquences?
1/ Sur le production, il faut bosser avec les agriculteurs. Certains, et ils sont déjà nombreux, en cultivent déjà pour arrondir leurs fins de mois. N'oublions pas que 30% d'entre eux sont au RSA aujourd'hui.
2/ Il faut une structure d'Etat comme la SEITA pour le tabac, qui lèvera des taxes sur l'achat de cannabis, tout comme il le fait pour le tabac.
3/ Si on va au tabac pour acheter, on peut imaginer que le buraliste vende des cigarettes au cannabis, tout simplement.
 
Ricki: Des grosses recettes, des emplois par milliers et donc une relance de l'économie?
Ne soyons pas naïfs, cela ne suffira pas! Mais cela peut faire partie d'un grand plan de relance de l'économie, oui. Encore une fois, je parle de production par les agriculteurs: on sait que leur situation aujourd'hui est plus que délicate, avec 30% d'entre eux au RSA.
 
Noux: Peut-on faire une estimation de ce que le cannabis rapporterait à l'Etat?
L'estimation pour la Californie est de 1,3 milliard de dollars par an. La France est le plus consommateur en Europe, on peut s'attendre à de grosses recettes!
 
Danmath: Ne craigniez vous pas que les personnes et les familles qui vivaient de ce trafic et qui finançaient indirectement l'économie parallèle ne se tournent vers des activités illégales plus violentes?
Beaucoup de ceux qui dealent sont précaires. Contrairement à ce qu'on pense! On ne parle pas de hordes de Tony Montana, mais bien de smicards du shit pour la plupart.
Il est évident que ce débat est une part du débat global pour le projet de société que l'on doit mettre au point pour demain. Il faut parler d'emploi, de politique économique, industrielle, sociale, etc...
 
Les conséquences sur les addictions
 
Bet: Votre souci est-il d'empêcher le trafic, quitte à multiplier les addictions?
Les addictions existent déjà. Il ne faut pas cacher la réalité! Nous sommes le plus gros consommateur de psychotropes au monde...
La priorité en tant que maire de Sevran, c'est de régler le problème de trafic. Je crois que cette question mérite un débat national, parce que le phénomène est justement national.
 
Phiphi: Dans la bataille contre la drogue, légaliser le cannabis ne revient-il pas à rendre les armes et hisser le pavillon blanc, tout en essayant de sauver la face en faisant passer ça pour une ruse?
Surtout pas. En sortant de la prohibition, qui est un échec patent dont souffre chaque jour les habitants des villes concernées par le trafic, on pourra enfin mener une véritable politique de prévention et dire ce qui est un fait incontestable: les drogues sont dangereuses, elles empêchent de bosser, d'étudier...
Et je rappelle que le livre est co-écrit avec un policier, qui vient du terrain et a aussi écrit des rapports pour le ministère de l'Intérieur: le constat d'échec, il le tient à partir de sa propre expérience de policier de terrain.
 
La récupération politique
 
Vinz: Comment comptez-vous raisonner les gens qui sont plus pour la répression que pour la légalisation?
Le problème, c'est qu'on est dans l'impasse en termes de répression. La police fait son travail, mais aujourd'hui elle vide la mer avec une petite cuillère. On a dépensé des milliards d'euros, pour quel résultat? Aujourd'hui, le trafic continue de prospérer.
 
Etudiant nantais: Ce sujet a un caractère urgent, comment comptez-vous porter rapidement le débat au niveau national?
Avec ce livre et la mobilisation importante qu'il a déclenchée, le débat est porté au niveau national. Chaque semaine, nous comptons de nouveaux morts liés au trafic. Nous ne cesserons notre combat que lorsque nous aurons gagné cette bataille.
 
Wood: Au sujet de la loi, sera-t-elle votée par la population française?
Il faut d'abord que le débat soit mené dans la société française, afin de pousser les politiques à prendre position et faire évoluer la loi. Je pense que nous y contribuons aujourd'hui
 
Clo: Pensez-vous que la légalisation ou la dépénalisation peut être un argument électoral pour l'élection présidentielle?
Il faut que cette question soit présente dans le débat public, et très largement au-delà de la présidentielle.
 
Et dans les moeurs...
 
Benjamin49: Pourquoi le cannabis n'est pas légal alors que l'alcool, qui est plus dangereux pour la santé, est légalisé?
L'alcool fait des ravages: 1,8 millions de victimes par an, comme pour le tabac qui en fait 5 millions par an. Je rappelle que les drogues illicites font 300 000 morts par an. Chaque mort est un mort de trop. Ca pose évidemment le problème de la prohibition.
 
Jmlc94: Croyez-vous que ce soit raisonnable? Le cannabis et la conduite automobile ne font pas bon ménage!
Entièrement d'accord, vous avez absolument raison. C'est pourquoi il faut sortir de la prohibition, dépénaliser, pour engager de grandes campagnes de prévention comme nous savons bien le faire sur l'alcool pour informer des dangers réels qu'il y a à la consommation du cannabis.
Si nous avons réussi à faire baisser le nombre de morts dus à l'alcool, sur les routes, nous y arriverons, n'en doutons pas, pour le cannabis.
 
Ali: Que pensez-vous de ce que dit Alain Ehrenberg au sujet des drogues?
On est dans une société malade, il a raison. Nous sommes les premiers consommateurs au monde de psychotropes, et nos héros TV sont Dr House et Nurse Jackie, c'est dire! Ce sont des héros qui nous ressemblent...
 
Source : L'express
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