La Chambre des représentants du Vermont a adopté lundi un projet de loi qui décriminalise la possession de petites quantités de cannabis.
Voir la pièce-jointe : cannabis-joint.jpg
La proposition prévoit remplacer les amendes criminelles par de simples amendes. Ainsi, un adulte en possession d'une once de marijuana recevra une contravention au même titre qu'une infraction au code de la route.
Le gouverneur de l'État devrait ratifier la nouvelle loi d'ici quelques semaines, faisant du Vermont le 17e État américain à décriminaliser la possession de petites quantités de marijuana.
Présentement, un individu possédant jusqu'à deux onces de marijuana est passible de six mois de prison pour une première offense et jusqu'à deux ans s'il récidive.
Des États comme la Californie, le Connecticut, le Maine, le Massachusetts, New York et le Rhode Island ont une législation similaire à celle du Vermont.
D'autres États vont plus loin. Le Colorado et Washington ont récemment légalisé la possession, la culture et la consommation de cannabis à des fins récréatives.
Le Cannabis social club de Royan est officiellement reconnu depuis le 27 avril. Il prône la dépénalisation du cannabis et l'autoproduction. La priorité des membres: susciter le débat.
Le Cannabis social club de Royan est officiellement une association loi 1901 depuis le 27 avril mais ses membres s'attendent à des représailles de la justice.
Cultiver et fumer du cannabis en toute légalité. C'est la volonté d'une vingtaine de Royannais qui viennent de créer un Cannabis social club (CSC). "Notre objectif est de jeter un pavé dans la mare pour faire évoluer les mentalités. C'est un acte de désobéissance civile pour mettre l'État face à ses contradictions", explique le président Samuel Garand, qui prône la dépénalisation du cannabis. Déposés fin mars, les statuts de l'association ont été acceptés par la sous-préfecture de Rochefort le 19 avril et inscrits au journal officiel le 27.
Une première victoire pour le CSC de Royan qui s'attend à un long combat administratif et judiciaire. À l'image des procureurs de Tours et de la Roche-sur-Yon, le parquet de La Rochelle pourrait demander la dissolution de l'association. "Nous ferons autant d'appels que nécessaires", lance Samuel Garand, 38 ans. Consommateur de cannabis depuis l'âge de quatorze ans, il ne compte pas baisser les armes avant d'atteindre la cour européenne de justice, dont la législation est plus favorable aux pro-cannabis.
Des fermes de cultures collectives créées
Pour le moment, le CSC de Royan fonctionne normalement. Des fermes de culture ont été créées. Les premiers plants sont attendus pour le début de l'été."Le produit de notre culture sera redistribué à parts égales entre tous les membres", souligne le président, qui refuse de préciser où se situent ses lieux de culture. "Nous prenons beaucoup de risques par rapport à la justice et aux petits trafiquants locaux", justifie Nadia, 47 ans, membre du CSC. Les fumeurs craignent que leur matériel ne soit un jour confisqué par la police. Plusieurs milliers d'euros sont en jeu. Sans oublier les dealers qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée de ces fumeurs qui prônent l'autoproduction et mettent en danger leur juteux trafic souterrain. "J'ai déjà reçu des menaces", confie Samuel Garand, qui a fait installer trois caméras de surveillance dans son appartement pour protéger sa compagne et sa fille.
Les "fumeurs responsables" du CSC de Royan s'insurgent contre l'hypocrisie de l'État. Selon eux, la politique de prohibition a fait la preuve de son inefficacité. Les ados peuvent se procurer du shit à n'importe quel coin de rue."Je ne peux pas obliger un fumeur à arrêter mais je peux l'inciter à ne pas fumer de la merde", argumente Samuel Garand, qui veut "ringardiser le pétard"et promouvoir d'autres façons de fumer. La généralisation des vaporisateurs permettrait par exemple de se passer des feuilles et du tabac. Et de supprimer les éléments les plus nocifs du cannabis. "Si mes enfants fument un jour, j'aimerais qu'ils utilisent des produits sains pour ne pas finir en psychiatrie", glisse Nadia, qui veut relancer le débat sur le cannabis thérapeutique.
PHOTO/ Majid Bouzzit
Le CSC de Royan accueille plusieurs malades qui trouvent du réconfort dans le cannabis. Gravement atteinte aux poumons et au coeur, Isabelle fume pour atténuer ses douleurs. "Le cannabis ne me guérit pas mais il me libère pendant quelques heures. Moins je prends de médicaments mieux je me porte", explique-t-elle. C'est pourtant dans la clandestinité qu'elle doit se fournir et fumer. Le CSC s'est donné pour objectif de combattre ce paradoxe.
Installée sur la côte est de l'Australie depuis trois ans, la jeune Angoumoisine Marie-Jeanne* a découvert le paradis des fumeurs de joints. Dans l'état de New South Wales, le cannabis n'est pas légalisé mais toléré. Si les policiers délivrent parfois des amendes, les fumeurs ne sont jamais jugés devant un tribunal tant qu'ils ne détiennent pas plus de 15 grammes de shit. "Ici tout le monde fume dans la rue. Ça n'a pas l'air de déranger grand monde. C'est un sujet qui ne fait absolument pas polémique", explique la jeune Charentaise de 28 ans, qui aime fumer le soir après le travail. Selon elle, plus de la moitié des habitants de la ville fument de l'herbe entre deux sessions de surf.
Et chaque année un très sérieux concours du meilleur rouleur de joint est organisé lors du festival Mardigrass à Nimbin ! "Il y a beaucoup d'interdits en Australie mais les gens sont très souples. Par exemple, les mineurs n'ont pas le droit d'acheter et de consommer de l'alcool. Ça ne les empêche pas de faire la fête pendant trois semaines pour springbreack. C'est super relax. Depuis que je suis en Australie je me sens libre". Une liberté à laquelle elle n'était pas habituée en France où elle devait se cacher pour acheter et consommer de la drogue. "Je pense qu'en France le débat est fermé. Dès qu'on essaye de faire évoluer la société ça tourne à la catastrophe. Regardez le mariage pour tous".
*Prénom d'emprunt
Aurore, 31 ans, fait partie de ces fumeurs occasionnels et récréatifs. L'Angoumoisine s'autorise deux à trois pétards par mois lors de soirées entre amis. "Pour le côté festif". Maman d'un garçon de 2 ans, elle ne comprend pas le refus des élus de faire évoluer la législation. "Ne pas tolérer le cannabis c'est limite une atteinte à notre liberté, pense-t-elle. C'est moins dangereux que l'alcool, le tabac, ou certains médicaments. Ça pousse depuis la nuit des temps". Celle qui travaille dans le secteur de la santé peine à comprendre que ce sujet soit encore tabou alors que la législation a évolué dans de nombreux pays. "Ça n'a aucun sens de faire de la répression pour de la répression.
Plus de tolérance permettrait de limiter les trafics et de contrôler la consommation des mineurs". Selon Aurore, le cannabis ne pose pas problème tant que la consommation est responsable. Il y a quelques années elle cultivait un peu d'herbe pour sa consommation. Aujourd'hui elle se fournit auprès d'amis. "Je préfère ne pas en avoir à disposition pour ne pas être tentée. Quand on a un gamin il faut assumer", explique la jeune maman, qui fume le tabac depuis ses dix-huit ans. "Partout dans le monde la législation s'assouplit. En France, le débat semble fermé. Il faudrait que tout le monde s'assoie autour d'une table. Ça mériterait une réflexion".
Des sites et des magasins pour devenir cultivateur
Rien de plus simple que de devenir cultivateur de cannabis. Il suffit de quelques clics pour apprendre les techniques et se renseigner sur le matériel nécessaire. Les sites internet ne manquent pas : cultiverducannabis.com, graine-de-cannabis.org, cannabizzz.com...
Pour se procurer le matériel nécessaire, il suffit de se rendre dans un magasin spécialisé dans la culture intérieure. On en trouve un peu partout y compris en périphérie d'Angoulême. Lampes, systèmes d'aération, et même kits d'aéroponie et d'hydroponie… Tout est à portée de main, et en toute légalité. Car comme le précise le vendeur, il s'agit bien de cultiver des "marguerites" !
Disponible pour prodiguer quelques conseils, le commerçant ne prononce jamais le mot cannabis mais on comprend très vite que la majorité de ses clients n'est pas venue chercher du matériel pour faire pousser des tomates ! À l'image de ces deux jeunes hommes qui sont venus mettre à jour leurs connaissances sur les dernières techniques. Heureusement quelques "vrais" jardiniers entretiennent l'illusion.
A L'AMENDE. Des contraventions visant les consommateurs de cannabis ? Alors que les ministres de la Justice et de l'Intérieur doivent dresser, le 13 mai à Lyon, un premier bilan des zones de sécurité prioritaire (ZSP), l'idée a le vent en poupe. Mardi, c'est le préfet des Bouches-du-Rhône, département des deux ZSP de Marseille, symboles de la lutte contre le trafic de drogue, qui a rallumé la mèche.
"Nous avons proposé de 'contraventionnaliser' l'usage ou la détention pour usage personnel de cannabis", déclare Jean-Paul Bonnetain dans un entretien accordé à l'agence de presse AEF Sécurité globale. "On voit bien que la simple détention pour son usage personnel n'appelle pas de sanctions majeures. L'idée, c'est d'infliger, par le biais de la contravention de 4e catégorie, de l'ordre de 125 euros", ajoute-t-il au micro d'Europe 1.
En réalité, l'idée de sanctionner les fumeurs de pétards, afin d'enrayer le trafic dans les cités, n'est pas neuve et n'a de cesse de revenir dans les débats depuis 2003. "C'est une proposition qui mérite d'être débattue", confie Jean-Paul Bonnetain au micro d'Europe 1.
Pour le préfet, sanctionner n'est pas légaliser. Aujourd'hui, l'usage de stupéfiants, de quelque nature, est condamnable d'un an d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende. Deux sanctions qui touchent rarement les petits consommateurs. C'est sur ce constat que le préfet des Bouches-du-Rhône base son argumentation. "'Il y a à l'heure actuelle peu de sanctions pénales pour le petit consommateur : si vous avez une ou deux barrettes, vous ne risquez pas grand-chose. Or, s'il n'y a pas de sanction, il y a un problème. L'idée c'est d'infliger une sanction financière", indique Jean-Paul Bonnetain à AEF, en précisant toutefois qu'il "ne s'agit pas de légaliser le cannabis".
Selon le haut-fonctionnaire, la contravention apparaît comme une réponse plus adaptée, permettant en réalité "de renforcer la sanction". "Nous rendons la sanction effective alors que, sur le terrain du délit, il n'y a pas ou peu de sanctions", précise-t-il. Une proposition qui ne doit cependant pas miner le travail des enquêteurs sur le terrain, comme ont pu le craindre par le passé certains syndicats de police, ni remettre en cause la législation actuelle. "L'acquisition de cannabis devrait en revanche rester un délit puni d'une peine d'emprisonnement, permettant ainsi aux enquêteurs de continuer à placer les acheteurs en garde à vue afin de faciliter le démantèlement des réseaux".
Un avant-goût dans les ZSP. La position du préfet Bonnetain ne tient en rien du hasard : il a déjà pu apprécier un avant-goût de cette mesure avec le dispositif dit de transaction douanière, déjà expérimenté dans différentes ZSP, à Marseille et en Seine-Saint-Denis. Aujourd'hui, les policiers de ces ZSP travaillent main dans la main avec les agents des douanes. Lorsqu'un individu est interpellé en possession de cannabis, la police demande ainsi, via le parquet, le concours des douanes qui sont, elles, habilitées à infliger une sanction financière immédiate pour transport de marchandises prohibées.
Si Jean Paul Bonnetain juge le dispositif "intéressant", il en regrette cependant la lourdeur. "C'est un dispositif assez lourd car il n'y a que les douaniers qui peuvent le mettre en œuvre. Au quotidien, sur des territoires immenses comme les nôtres –plus de 200 kilomètres carrés en zone de sécurité prioritaire-, il faudrait des douaniers en très grand nombre. C'est impossible, il ont aussi d'autres choses à faire, ce n'est pas une mission prioritaire pour eux", assure-t-il à AEF.
Manuel Valls "likes this". Le ministre de l'Intérieur a déjà pu apprécier ce dispositif des transactions douanières lors d'un déplacement, à Pantin au cœur d'une ZSP de Seine-Saint-Denis, en avril dernier. Accompagnés du préfet et de la procureure, les policiers lui avaient détaillé comment ils procédaient pour sanctionner sur le champ les consommateurs pris sur le fait, avec une amende, comme un simple usager pris en défaut de ticket dans le métro. Devant les policiers et les journalistes présents, Manuel Valls avait alors insisté sur ce moyen de lutte contre les trafics qui "gangrènent les quartiers". Puis, dès le lendemain, sur un plateau de télévision, il avait annoncé sa volonté de "généraliser" l'expérience. En permettant aux policiers d'infliger directement et systématiquement une amende aux consommateurs ? Pour l'heure, rien n'est moins sûr. Une telle disposition impliquerait une nouvelle loi sous l'impulsion du ministère de la Justice et Christiane Taubira a déjà assuré devant l'Assemblé, en octobre dernier, que la loi "restera en l'état".
Proposition retoquée par le candidat Hollande. La "contraventionnalisation" de l'usage ou de la détention de cannabis n'est ni une idée neuve, ni l'apanage de la gauche. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait déjà évoqué cette mesure en 2003 avant que François Rebsamen ne la reprenne pour son compte en 2012. Le sénateur-maire PS de Dijon était alors le "monsieur sécurité" et futur locataire de la place Beauvau pressenti, de la campagne de François Hollande. Le candidat socialiste à la présidence avait alors lui-même rejeté l'option contredanse sur Europe1 en avril 2012.
"Je ne la reprendrai pas" :
"Cette proposition de François Rebsamen n'est pas nouvelle. Elle avait déjà été avancée par Nicolas Sarkozy. Je ne la reprendrai pas pour des raisons qui tiennent à la nécessité de l'interdit", avait-il précisé. "La question de la consommation du cannabis est posée pour beaucoup de jeunes. Je ne veux pas donner le moindre signal de renoncement à une dissuasion par rapport à cette consommation", ajoutait-il alors.
12C'est la constatation de Patrick Bonvoisin, président de la chambre syndicale des buralistes du département
C'est une forme d'hypocrisie. La vente de cannabis est illégale, mais il se vend dans les tabacs un véritable arsenal de produits et de gadgets destinés à sa consommation. Dans la vitrine de "La Maison du fumeur", un débit de tabac avignonnais, on trouve une foule de bong (sorte de narguilé spécial cannabis), de feuilles longues aromatisées aux fruits, de "pipes à shit" ou encore de joints XXL déjà roulés (il n'y a plus qu'à le remplir... à droite sur la photo ci-dessous).
"Et on en vend de plus en plus" note sans tabou Patrice Bonvoisin, président de la chambre syndicale des buralistes de Vaucluse. "Imaginez qu'on vend 100 paquets de 32 feuilles longues chaque jour rien que dans notre magasin : faites le calcul du nombre de joints que cela représente! Aujourd'hui, les mentalités ont évolué. On se rend compte dans notre métier que c'est M.Toulemonde qui fume, la fumette du samedi soir s'est banalisée."
Et le buraliste de raconter une anectote éloquente: "Il y a quelques années lors d'un séminaire national des buralistes, aucun n'était d'accord pour vendre du cannabis en cas de légalisation. Cette année, lors du même vote, on était 98% à se dire prêt à le faire! Même s'il y avait un problème de conscience, je le ferais. Si ce n'est pas nous qui le vendons, d'autres s'en chargent."
Comme à "La maison du fumeur" de Patrick Bonvoisin, on trouve désormais chez les débitants de tabac, toute l’attirail du parfait consommateur de cannabis.
65 000 Vauclusiens veulent "sauver" leurs buralistes
Les Vauclusiens sont attachés à leurs buralistes. La preuve ? C'est dans le département que le plus gros pourcentage de la population a signé la pétition nationale lancée en janvier "Mon buraliste est menacé : je soutiens mon buraliste". Elle vient d'être remise aux parlementaires accompagnée de trois revendications : pas de nouvelle hausse du prix du tabac, pas de paquet générique (tout blanc avec la marque en petit) ni d'interdiction des linéaires (exposition des paquets derrière la caisse), et davantage de soutien face à l'insécurité.
Plus de 4 millions de signatures ont été récoltées et 65 000 dans le Vaucluse dont 1 000 dans "La Maison du fumeur", le débit de tabac avignonnais de Patrick Bonvoisin, président de la chambre syndicale des buralistes de Vaucluse. Ce dernier déplore les coups successifs portés à la profession.
Deux fermetures en 2012
Un exemple : lorsqu'il a commencé, il y a plus de 40 ans, le paquet de Marlobro coûtait 4,60 francs, aujourd'hui, il faut débourser 6,60 euros pour les mêmes cigarettes, en attendant une nouvelle augmentation prévue cet été. "Sur ce montant, à peine plus de 0,40 centime va réellement dans notre poche" grince Patrick Bonvoisin. Il assure que si la hausse du prix compense la baisse des ventes, le chiffre d'affaires global des buralistes en prend un coup. "Moins de cigarettes vendues cela veut dire moins de gens qui entrent dans la boutique et donc moins de clients pour les journaux, les chewing-gums, etc."
Moins de cigarettes vendues, mais pas moins de fumeurs pour autant, d'après le président de la chambre syndicale. "Les gens achètent des cartouches en Espagne, dans la rue, ou à leurs collègues de bureau, explique-t-il. Des cars partent tous les dimanches du Vaucluse pour les supermarchés de la frontière espagnole, comment peut-on lutter ?" Malgré tout, les buralistes vauclusiens résistent mieux que leurs collègues des départements frontaliers.
Seuls deux bureaux de tabac ont fermé en 2012 sur les 220 que compte le Vaucluse. Un moindre mal quand on sait que 10 000 ont disparu dans le pays ces dix dernières années. Largement de quoi tirer la sonnette d'alarme.
En juin 2012, une association nommée Chanvre et Violettes a été créée à Toulouse. Elle ne fait pas partie du mouvement des cannabis social clubs qui prônent l’auto-production, mais vise l’information autour du cannabis. Kenzi, 22 ans, étudiant en cinéma, fait partie de l’association. Entretien.
Quels sont les objectifs de votre association ?
Notre objectif, c’est de pallier l’absence d’information et de prévention autour de cannabis. Depuis la loi de prohibition de 1970, il n’y a pas d’information, on ne peut se baser sur aucune donnée concernant la qualité des produits ou les modes de consommation
Sur la prévention, le but c’est de réduire les risques liée à une mauvaise consommation, excessive ou à une mauvaise période de la vie.
Par exemple, nous incitons les consommateurs à utiliser des vaporisateurs. Ils permettent de chauffer le produit à la bonne température pour libérer les molécules de tétrahydrocannabinol ( THC) , autour de 180°c. Parce que les cigarettes chauffent à 600°C, ce qui élimine 60 % du THC, et puis, il y a le goudron et les produits nocifs des cigarettes.
Tous les membres de l’association sont-ils consommateurs ? Producteurs ?
Non, cinq de nos cinquante adhérents ne consomment pas. Ce sont des parents, conjoints de consommateurs qui sont là par solidarité. Ou d’anciens consommateurs qui ont arrêtés.
Personnellement, je ne suis pas producteur, mais certains membres de l’association le sont probablement.
Concrètement, comment agissez-vous ?
Tout d’abord, notre association relaie la Gazette du Chanvre à Toulouse, on la distribue. On organise aussi des événements mondiaux ou nationaux liés au cannabis à Toulouse, comme l’appel du 18 joints, ou la marche du chanvre. Mais ça reste restreint en France, les consommateurs ne manifestent pas, de peur de se faire arrêter. La marche du chanvre est un événement mondial, et en Amérique du Sud, c’est l’occasion d’organiser de gros débat. En France, c’est une question taboue, le débat n’est pas possible, il est mort-né !
Auparavant, nous tenions un stand sur la marché Saint-Aubin à Toulouse le dimanche, ce que nous allons remettre en place bientôt.
Qu’attendez vous politiquement ? La légalisation, la dépénalisation ?
Au sein de l’association, on défend surtout l’idée qu’il faut changer la législation.On ne demande ni la légalisation ni la dépénalisation, nous ne sommes pas assez nombreux pour demander vraiment quelque chose.
Il y a un problème de cohésion sociale, car un dizième de la population consomme du cannabis. Tous ces gens sont potentiellement des hors-la-loi. Depuis le changement de majorité, Cécile Dufflot et Vincent Peillon ont un peu essayé d’ouvrir les débats, mais ça n’a pas fonctionné.
Nous n’attendons pas grand-chose du gouvernement, qui a fait un virage à droite, très tôt après son élection. En revanche, les parlementaires commencent à s’emparer du sujet.
Depuis quelques temps, un mouvement est né, les cannabis social clubs, des associations qui prônent l’auto-production. Qu’en pensez-vous ?
Nous soutenons le CSF [Cannabis social club français NDLR] et le mouvement, mais l’association Chanvre et Violettes n’en fait pas partie. Leur logique, c’est d’informer sur des produits plus sains, au lieu de fumer du shit pourri coupé à la paraffine, ils font concrètement avancer le débat.
Personnellement, je suis également membre du bureau du cannabis social club français, dont la dissolution a été demandée par le parquet.
Défendez-vous un usage du cannabis à titre thérapeutique ?
Pour moi, il n’y a pas vraiment de distinction entre usage thérapeutique et récréatif, cela n’a pas de sens. Au sein du cannabis social club, il y a un médecin qui explique que le cannabis, c’est de l’auto-thérapie. La plupart des consommateurs qui utilisent le cannabis pour soulager leurs douleurs avaient déjà fumé avant à titre récréatif.
Au départ, l’association chanvre et violette est issue d’un collectif lié au Cannabis sans frontières et Collectif d’information et de recherche cannabique. Les premières personnes à se rassembler en Midi-Pyrénées autour de cette question étaient des malades du SIDA. Aujourd’hui, une partie des adhérents de l’association souffre de maladies comme des scléroses en plaque ou des glaucomes.
Vous dîtes que le cannabis est tabou, comment êtes-vous perçus par les pouvoirs publics et la population ?
Lorsqu’on tenait un stand au marché, il nous arrivait de parler à des personnes âgées, pour lesquelles le chanvre ce n’était pas une drogue, mais le cannabis oui ! Avec le nom de l’association, nous essayons de dédramatiser les choses : le chanvre et la violette sont deux fleurs, tout ce qu’il y a de plus normal ! Il arrive que des personnes nous accusent de faire l’apologie du cannabis, mais c’est très rare. Une fois, il y a même des policiers qui sont venus nous voir pour nous dire qu’ils étaient plutôt d’accord avec notre démarche.
Avec la préfecture, ça se passe très bien aussi. On fait très attention à ne pas brusquer les gens, nous sommes déjà assez mal perçus dans la société pour ne pas aggraver notre cas !
Sur les marchés, des gens ont-ils essayé de vous acheter du cannabis ?
Cela arrive, mais nous leur répondons plutôt d’adhérer à l’association, peut-être que dans quelques temps, grâce à ce mouvement, ils pourront aller acheter leur cannabis dans les pharmacies !
Personnellement, consommez-vous du cannabis tous les jours ? Est-ce à usage thérapeutique ?
Oui je fume tous les jours, du moins quand j’ai suffisamment d’argent pour cela. D’ailleurs quand je dois arrêter, je constate la faible dépendance qu’entraîne sur moi le cannabis. J’ai commencé à consommer il y a 5 ans, seulement pendant les soirées.
Ensuite, j’ai pris des antidépresseurs, et j’ai voulu me sevrer, alors ma consommation de cannabis est devenue plus régulière. Aujourd’hui, pour moi, c’est un double usage, thérapeutique et récréatif à la fois : comme antidépresseur, mais aussi pour rire, pour m’éclater.
Les chroniques américaines de Christophe Deroubaix.
Lorsque l’on vous dit que des bouleversements profonds s’opèrent dans les mentalités américaines… Une enquête publiée ce matin par le Pew Research Center montre que « pour la première fois en 40 ans d’enquête », une majorité des personnes interrogées (52%) se déclarent favorables à la légalisation de la marijuana.
Selon cette enquête, les seuls « segments » de la société opposés sont les plus de 65 ans et ceux qui se définissent comme les « conservateurs purs et durs ». Les 18-29 sont les plus en pointe (65%) dans la défense de cette mesure. Pour rappel : en novembre dernier, par référendum et à la surprise générale, les citoyens de deux Etats (Colorado et Washington) avaient légalisé la consommation du cannabis. D’autres Etats l’ont autorisé à des fins médicales et/ou décriminalisé sa possession. Pour en savoir plus : (https://www.mauvaise-...-usa-etat-etat/).
48% ont fumé
La deuxième partie de l’enquête du Pew Research Center est presque encore plus surprenante: 48% des Américains reconnaissent avoir déjà fumé de la marijuana (12% durant l’année écoulée, 36% avant). Parmi ceux-ci, 30% disent l’avoir fait pour des «raisons médicales», 47% «juste pour le plaisir» et 23% «pour les deux». Un quart des Américains qui dit avoir fumé une drogue douce pour le plaisir: reconnaissons que cela brise quelques clichés paresseusement entretenus de ce côté-ci de l’Atlantique.
Revenons à la conclusion principale de l’enquête: la «guerre à la drogue», déclarée par Nixon au début des années 1970, véritable catastrophe politique et sociale, est aujourd’hui minoritaire dans l’opinion publique. On n’attend plus qu’un courageux président pour en finir officiellement…
La municipalité d'Eindhoven (sud) a indiqué au ministre néerlandais de la Justice qu'elle souhaitait approvisionner elle-même ses coffee shops en cultivant son propre cannabis dans le but d'enrayer la culture illégale, a-t-on appris mercredi.
"Cette suggestion a pour but d'utiliser une culture contrôlée pour enrayer les problèmes liés à l'approvisionnement illégal des coffee shops", a indiqué le maire Rob van Gijzel dans une lettre adressée au ministre néerlandais de la Justice Ivo Opstelten.
La vente et la consommation de cinq grammes de cannabis par personne au maximum est tolérée aux Pays-Bas depuis 1976 dans les coffee shops, alors que la culture et la vente en gros restent interdites et sont aux mains de groupes criminels.
"Cela oblige les propriétaires de coffee shops à être en relation d'affaires avec des criminels", souligne le maire d'Eindhoven, pointant du doigt les "blanchiments d'argent, fraudes, menaces et intimidations" qui en découlent.
"La politique actuelle en matière de coffee shops ne fonctionne pas", a assuré M. Van Gijzel, qui répondait à une invitation de la part du ministre Opstelten demandant aux municipalités de formuler des propositions quant à la culture de cannabis à petite échelle.
Le porte-parole du ministère de la Justice a assuré que de nombreuses propositions avaient été reçues, mais que le ministre a exclu l'option de la culture légale, "car c'est contraire à la loi néerlandaise et aux traités internationaux".
L'accès aux 670 coffee shops des Pays-Bas est interdit depuis le 1er janvier aux personnes ne résidant pas sur le territoire néerlandais, mais le gouvernement laisse à chaque municipalité la liberté de contrôler ou non ses établissements.
(En avant-première du numéro 52 du journal d’Asud à paraître ce mois d’avril.)
Depuis environ trois ans, certains médias français font des gros titres sur la fin de la tolérance hollandaise en matière de cannabis. Des experts, comme Xavier Raufer, ont soutenus que les Pays-Bas revenaient en arrière. La réalité est bien plus complexe.
Le « wietpas » (passeport cannabis) n’a été essayé qu’à Maastricht et il n’existe plus aujourd’hui. Le bannissement des étrangers dans les coffee shops n’est pas devenu national (voir carte). Le débat porte maintenant sur une régulation publique de la production et de l’approvisionnement des coffee shops.
Les cannabinophiles français peuvent toujours aller dans les villes tolérantes pour y déguster les spécialités des coffee shops. Une occasion de célébrer cette nouvelle se présente avec le 420 à Amsterdam.
Capture d’écran de la Google Maps de Coffeeshopnieuws.nl
(Coffeeshopnieuws.nl)
Le 20 avril, à 16h20
Le 420 est une référence à la consommation de cannabis issue de l’underground anglo-saxon. C’est aussi l’appellation des rassemblements partout dans le monde à 16h20 le 20 avril (420 en américain), où les participants allument un joint en faveur de la légalisation.
L’année dernière, les manifestants d’Amsterdam réclamaient la fin du wietpas et la poursuite de la tolérance pour les étrangers. Ils ont été entendus. Cette année, ils demanderont la fin du système hypocrite et criminogène de la « backdoor » (voir plus bas). Va-t-on vers un nouveau modèle hollandais ?
Affiche de l’AMS 420, édition 2013
(Boudoir noir)
Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette polémique, j’ai demandé à un spécialiste de la politique du cannabis, Mario Lap, de pouvoir adapter en français cet article publié récemment
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Laurent Appel
L’article de Mario Lap
Amsterdam : pas de wietpas ni de bannissement des étrangers dans les coffee shops
Pour comprendre les récents développements politiques autour de la vente de cannabis dans les coffee shops néerlandais, une brève explication de la politique hollandaise contemporaine est nécessaire.
Durant les dernières années, nous avons eu un gouvernement, inhabituel car minoritaire, composé des Chrétiens-démocrates (CDA) et des Conservateurs-libéraux (VVD) soutenu par le parti islamophobe de Geert Wilders (PVV).
Les Chrétiens-démocrates et le parti islamophobe ont adopté une position extrêmement conservatrice en matière de politique des drogues. Ils réclament la fermeture de tous les coffeeshops alors que les Conservateurs-libéraux demandent un meilleur contrôle de la gestion des coffee shops.
Un plan trop ambitieux
En outre, les Pays-Bas ont subi à cause du cannabis des critiques constantes et des pressions de la part des autres pays européens, comme l’Allemagne et la France, prétendant que les coffee shops incitent à l’usage du cannabis dans leurs pays. A Maastricht, le flux de touristes fréquentant les coffee shops, notamment belges et français, a provoqué un débat.
Le ministre de la Justice du gouvernement minoritaire, le chrétien-démocrate M. Opstelten, a proposé un plan ambitieux pour remédier à cette situation. Un pass « herbe » (de « wietpas ») qui oblige à s’enregistrer dans un coffee shop et réserve le cannabis aux résidents des Pays-Bas.
Le Conseil d’Etat hollandais a requis une décision de la Cour européenne de justice sur cette mesure, clairement discriminatoire. La Cour a statué que cette discrimination n’était acceptable que dans des circonstances spéciales comme le trouble à l’ordre public.
Bouleversement politique
A ce moment-là, le gouvernement a perdu le soutien d’une majorité de parlementaires, obligeant à des élections nationales durant l’été 2012. Les résultats ont chamboulé le paysage électoral. Une improbable coalition centriste, des socio-démocrates aux libéraux-conservateurs, est devenue largement majoritaire.
Le programme du Parti du travail (PvDA, le PS local) propose un système de licences de production et de distribution des produits cannabiques. Pourtant, le PvDA a dû négocier un compromis sur cette question lors de la formation du gouvernement. Le maintien en poste du ministre Opstelten, qui voulait sauver la face, y a joué un rôle important.
Le wietpas a été abandonné tant il était clair que ses résultats s’avéraient désastreux. On a constaté un accroissement du deal de rue. Les résidents néerlandais refusaient d’aller s’enregistrer pour le wietpas, transférant ainsi le marché du cannabis hors des coffee shops.
Cela menaçait gravement la pierre angulaire de la politique hollandaise des drogues : la séparation des marchés entre les drogues dures et les drogues douces, donc la réduction des risques.
Solution locale pour problème global
Dans le même temps, les maires de toutes les grandes villes (particulièrement Amsterdam avec plus de 200 coffee shops) se sont fortement opposés au wietpas et au bannissement des visiteurs étrangers dans les coffee shops.
Environ 10% des touristes venant à Amsterdam le font uniquement pour les coffee shops, quand environ 30% déclarent visiter la capitale hollandaise pour les sites culturels comme les musées et aussi pour les coffee shops. En d’autres termes, les coffee shops sont devenus un facteur économique assez important.
Le compromis a été trouvé autour de solutions locales. Permettre à Maastricht de garder ses coffee shops fermés aux étrangers et à Amsterdam ou Haarlem, par exemple, de les garder ouverts.
Devanture d’un coffeeshop « tolérant » de Haarlem (Mario Lap)
Renversement du débat
Autre phénomène intéressant, ce nouvel espace pour les politiques locales a renforcé la volonté de villes comme Utrecht, Leeuwarden et Haarlem d’en finir avec le problème de la « backdoor », le système actuel de production et d’approvisionnement des coffee shops. Ces activités sont toujours criminelles. Le cannabis doit apparaître comme par magie à la porte arrière du coffee shop en paquet de 500 g maximum.
Est-ce la fin de la discussion sur le critère de résidence qui bannit les étrangers des coffee shops ? Pas du tout. Il y a plusieurs procédures judiciaires en cours dans le sud du pays. Conformément au verdict de la Cour européenne, les gouvernements locaux vont avoir à prouver que la discrimination était nécessaire et aussi la meilleure solution pour limiter les nuisances et assurer l’ordre public.
affichette multilingue de rappel à la législation
Un dernier aspect méritant d’être mentionné est le débat sur la puissance du cannabis. Le compromis gouvernemental prévoit que la quantité des principes actifs dans le cannabis des coffee shops doit être limitée. Une proposition vraiment ambitieuse et en même temps totalement déconnectée de la réalité.
Dans la situation actuelle, la production comme l’approvisionnement restant strictement illégaux, tout laboratoire testant du cannabis avant son arrivée dans le coffee shop se rend complice d’un crime. Il n’y a donc aucune façon pour les coffee shops de se conformer à ce genre de demande. Même si elle avait un sens.
La loi permettant de soulager les symptômes de certaines maladies graves est entrée en vigueur lundi.
Par AFP
Le cannabis utilisé à des fins thérapeutique est désormais légal en République tchèque, avec l’entrée en vigueur lundi d’une loi adoptée en décembre et autorisant l’usage de la marijuana pour réduire l’impact de certaines maladies graves.
Destiné à atténuer les symptômes de maladies telles que le cancer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, le psoriasis et l’eczéma atopique, le cannabis n’est toutefois accessible que sur ordonnance électronique pour en empêcher l’abus. La République tchèque va d’abord importer cette drogue pendant environ un an, jusqu’à ce que l’Institut national de contrôle des médicaments commence à délivrer des licences, valables cinq ans au maximum, à des planteurs locaux.
La République tchèque, pays de 10,5 millions d’habitants, est l’un des pays européens les plus libéraux vis-à-vis du cannabis. Les personnes qui possèdent jusqu’à 15 grammes de marijuana ou font pousser chez eux jusqu’à cinq plants ne risquent qu’une amende.
Le pourcentage de jeunes consommateurs de cannabis en République tchèque a baissé, de 20,3% en 2010 à 16,1% en 2011, selon l’Observatoire national des drogues. Une autre loi relative à la santé publique de la République tchèque est également entrée en vigueur le 1er avril, permettant d’effectuer des greffes à partir de donneurs étrangers décédés en République tchèque.
12C'est une première en France, l'Etat a donné le statut d'association à un cannabis club vendéen. Ce regroupement prône la dépénalisation du cannabis et l'autoproduction.
Une association légale
Lundi, les cinq membres du cannabis social club de Vendée déposaient les statuts, mercredi la Préfecture a accordé la création de leur association. Elle est donc légale. Ils ont reçu vendredi le papier officiel avec leur numéro d' association. Ils attendent maintenant la publication des status au Journal Officiel.
Cette reconnaissance d'un groupe favorable à la dépénalisation et cultivant en pleine Vendée leurs feuilles de cannabis est une première en France.
C'est quoi ?
Ces Cannabis social clubs, dont certains existent de fait parfois depuis plusieurs années, étaient jusqu'ici illégaux en France mais existent déjà en Espagne et en Belgique.
Les membres de ces associations cultivent du cannabis et partagent leur production sans en faire commerce.
Les partisans des CSC souhaitent ainsi contrecarrer le trafic et mieux contrôler la qualité du produit pour protéger les consommateurs…
Par Xavier Collombier avec Elodie Soulard à la Roche sur Yon
Publié le 30/03/2013
L’Italie est dernièrement souvent dans l’actualité pour sa crise politique et les nouvelles élections parlementaires avec en plus la démission du dernier pape et l’élection du nouveau, pape François I et puis sans oublié le football.
Mais quelque chose d’autre vient de se passer, c’est un évènement historique pour l’Italie qui vient de mettre en place un nouveau décret autorisant la production et l’usage du cannabis et de ses dérivés à des fins thérapeutiques, légalisant ainsi le cannabis thérapeutique.
Une loi pour l’utilisation du cannabis médicale vient d’être approuvée. Le Ministre de la santé Renato Bladuzzi a signé le décret le 23 janvier 2013 et depuis mi-février ce décret est rentré en vigueur.
Comme la publication officiel le mentionne, la décision a été prise pour considérer les aspects suivant:
Le THC et le Dronabinol sont classifié comme médicament alors que le cannabis est classé comme drogue dangereusement addictive (classe I et II)
A noter de l’Institut Supérieur de la Santé et le Conseil Supérieur de la santé et du département de la politique anti-drogue a été consulté et soutiennent cette décision.
Ci -dessous veuillez trouver la traduction du décret en français:
DÉCRET du 23 janvier 2013
Mise à jour des tableaux d’indication des substances stupéfiantes et psychotropes du décret n. 309 du Président de la République italienne du 9 octobre 1990 et des modifications et ajouts ultérieurs. Insertion dans le Tableau II, Section B, des médicaments d’origine végétale à base de Cannabis (substances et préparations végétales dont extraits et teintures). (13A00942) (Gazetta Ufficiale du 8-2-2013)
LE MINISTRE DE LA SANTÉ
En vertu des articles 2, 13 et 14 du décret du Président de la République italienne du 9 octobre 1990, n. 309 et des modifications suivantes portant la mention :
“Texte unique de lois en matière de règlementation des stupéfiants et des substances psychotropes, de prévention, traitement et réhabilitation des états correspondants de toxico-dépendance”, appelé par la suite “texte unique” ;
En vertu en particulier de l’art. 13, alinéa 2 du texte unique qui prévoit que les tableaux “doivent contenir la liste de toutes les substances et préparations indiquées dans les conventions et accords internationaux et sont mis à jour rapidement également sur la base de ce que prévoient les conventions et accords mêmes ou les nouvelles acquisitions scientifiques” ;
En vertu du tableau I du texte unique qui répertorie les substances à fort pouvoir addictif et faisant l’objet d’abus et le tableau II du texte unique qui répertorie les substances à usage pharmacologique utilisées en tant que traitement et les classe par ordre décroissant en cinq sections selon leur pouvoir addictif ;
En vertu du décret législatif n. 219 du 24 avril 2006 portant la mention : “Exécution de la directive 2001/83/CE (et des directives de révision suivantes) relative à un code communautaire concernant les médicaments à usage humain et de la directive 2003/94/CE” et des modifications et intégrations successives et en particulier l’art. 1, alinéa 1, lettre ll, mm) et nn) rapportant respectivement les définitions des médicaments d’origine végétale, des substances végétales et des préparations végétales ;
En vertu de la cinquantième édition de décembre 2011 de la Yellow list, liste des substances stupéfiantes sous contrôle international, rédigée par l’International Narcotics Control Board, en conformité avec la Single Convention on Narcotics Drugs, adoptée à New York le 30 mars 1961, telle qu’amendée par le protocole adopté à Genève le 25 mars 1972 ayant introduit dans la description du Cannabis les préparations végétales contenues dans les médicaments à base de Cannabis préparés industriellement ;
Considérant que les préparations actives de Cannabis sont incluses dans le tableau I annexé au texte unique et que les substances delta-9-tetrahydrocannabinol et trans-delta-9-tetrahydrocannabinol, qui peuvent être utilisées en tant que médicaments dûment prescrits conformément à l’alinéa 2 de l’art. 72 du texte unique, sont incluses dans le tableau II, section B ;
En vertu de l’avis de l’Institut Supérieur de la Santé italien communiqué par note le 4 octobre 2012 favorable à la mise à jour du tableau II du texte unique, avec l’ajout de la section B du référencement aux médicaments d’origine végétale à base de Cannabis (substances et préparations végétales dont extraits et teintures), en conformité avec les modifications introduites par l’International Narcotics Control Board ;
En vertu de l’avis du Conseil Supérieur de la Santé italien exprimé lors de la séance du 23 octobre 2012, favorable à l’insertion dans le tableau II, section B, du texte unique sur les médicaments d’origine végétale à base de Cannabis (substances et préparations végétales) ;
En vertu de l’avis du Département des Politiques Anti-drogue de la Présidence du Conseil des Ministres italiens, exprimé par note le 20 novembre 2012, favorable à l’insertion dans le tableau II, section B, du texte unique sur les médicaments d’origine végétale à base de Cannabis (substances et préparations végétales) ;
Il a été décidé de procéder à l’insertion indiquée ci-dessus ;
Je décrète :
Art. 1
Que dans le tableau II, section B, du décret du Président de la
République italienne du 9 octobre 1990, n. 309, sont insérés, par ordre
alphabétique :
Les médicaments d’origine végétale à base de Cannabis (substances et
préparations végétales, dont extraits et teintures).
Le présent décret entrera en vigueur quinze jours après le décret publié dans la
Gazzetta Ufficiale de la République italienne.
Rome, 23 janvier 2013
C'est une première en France, une 20aine de cannabis social clubs se sont déclarés en préfecture ce lundi 25 mars.
C'est ce que rapporte la porte-parole de l'association Les Amis du Cannabis Social Club Français, la partie émergée de l'iceberg des cannabis social clubs.
Les cannabis social clubs, ce sont des groupes de consommateurs et de producteurs de marijuana, des « associations autogérées de consommateurs d'herbe ».
En 3 mois, les cannabis social clubs se sont multipliés par 3
Quand Lyon Capitale a réalisé un dossier sur Le peuple de l'herbe qui défie Hollande, en novembre dernier, ils étaient entre 150 et 200 cannabis social clubs. Aujourd'hui, on parle de 425...
Sur les 400 CSC qui se sont créés, seulement 20 ont déclaré leurs statuts en préfecture, comme annoncés. A peine 5% de l'ensemble. « L'interpellation de Dominique Broc (ndlr : l'un des fondateurs du mouvement des cannabis social clubs) a probablement un peu refroidi les esprits. Mais le fait que les statuts de la Fédération des Cannabis social clubs aient été déposés en préfecture début mars et que le Journal Officiel les aient publiés, ça veut dire que la fédération existe en tant qu'association et que les cannabis social clubs pratiquent uniquement la désobéissance civile ».
À l'échelon Rhône-Alpes, de « nombreux clubs se sont déclarés ». Dans le Rhône néanmoins, selon la préfecture, personne n'est venu déposer, ce lundi 25 mars, de cannabis social club
23 000 auto-dénonciations
En parallèle, et en soutien, plus de 23 000 personnes se sont auto-dénoncées via Facebook et des "cartes vertes" : "XXX, 28 ans, étudiant, consommateur depuis 8 ans, et auto-producteur responsable sous peu, contre la répression faite aux consommateurs et pour un cannabis contrôlé".
Tous attendent la réponse des préfectures et.... de la justice.
CANNABIS - Les fumeurs sont plutôt ouverts à l'instauration de Cannabis Social Clubs.
Avant il suffisait de tendre l'oreille sur la ligne 13 du métro qui conduit à la station Mairie-deSaint-Ouen pour répérer les clients des vendeurs de haschish ou d'herbe qui pulullent dans ce coin de Seine-Saint-Denis. Mais ça s'était avant.
«Il est temps de réfléchir à une législation»
Valentin*, 35 ans, a renoncé à venir se fournir à Saint-Ouen «En septembre, l'herbe était correcte. Mais depuis janvier, ça a baissé. En qualité, comme en quantité.» Et s'il a entendu parler des Cannabis Social Clubs (CSC), il ne compte pas y adhérer. «Je suis un fumeur occasionnel : je ne consomme pas de cigarettes et je m'achète un sachet de 20 € pour le week-end, une à deux fois par mois en moyenne. Aujourd'hui, je suis père et j'en ai marre de me faire contrôler comme du temps où j'étais gamin. Il est temps de réfléchir à une législation, comme aux Pays-Bas.»
«Fouillée sur le quai du métro pour 20€»
«Depuis le début de l'année, les CRS multiplient les contrôles des clients à Saint-Ouen, croit savoir Marine*, la trentaine bien sonnée. Je me suis faite fouiller sur le quai du métro, alors que je venais d'acheter 20 € d'herbe. Ça m'a décidée à arrêter de venir me fournir ici.» Nathanael*, lui, s'est déjà fait arrêter avec trois pochons d'herbe, pour un total de 60 €. Mais ça ne l'a pas découragé. «Je fais plus attention, je rentre dans la cité par un chemin discret. Et je ressors par un autre. Je viens de province et je n'ai pas de contacts pour me fournir en région parisienne.» Adhérer à un Cannabis Social Club (CSC) ? «Pourquoi pas? Ça me permettrait de faire des économies.»
* Tous les prénoms ont été changés.
Source : 20minutes.fr mais la page n'est plus disponible maintenant
Source alternative : news.yahool
DROGUE – Réunis en clubs, les fumeurs de cannabis vont déposer, ce lundi, les statuts de leurs associations en préfecture pour pouvoir cultiver et consommer de l’herbe…
«Pour fumer tranquilles, cultivons cachés!» Ce vieil adage des fumeurs d’herbe est en passe de devenir obsolète. Réunis en «cannabis social clubs» (CSC), des fumeurs ont choisi, à partir de ce lundi, de se déclarer officiellement en associations dans toutes les préfectures de France. S’il a le temps, Farid devrait ainsi effectuer toutes les démarches administratives. Il y a un peu moins d’un an, ce quadragénaire parisien a monté un club avec trois amis. « On met chacun 50 euros par mois sur deux zones de culture, confie-t-il. Ça fait 6kg d’herbe par an pour quatre…»
Près de 130 plants détruits par la police
Gros fumeur, Farid reconnaît que son club ne suffit pas à subvenir à ses besoins. Profitant du contexte politique, c’est pourtant l’objectif que se sont fixé les CSC. «On fume de la bonne qualité sans en faire profiter les trafiquants, note Farid. Pourquoi ne pas nous accorder un statut dérogatoire à titre expérimental?» Sans doute parce que cela reste illégal. Chantre français des CSC, Dominique Broc en a fait l’amère expérience. Le 20 février, de bon matin, les policiers sont venus détruire les 126 plants qu’il soignait précieusement dans son club d’Indre-et-Loire.
Trente ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende
Mais, plutôt que de refroidir les ardeurs du peuple de l’herbe, cette expérience l’a encore plus solidarisé. «Depuis son arrestation, j’ai reçu une centaine de lettres de fumeurs qui se dénoncent comme produisant, eux aussi, du cannabis, témoigne Philippe Baron, l’avocat de Dominique Broc. Par cet acte de désobéissance civile, ils se disent prêts à être jugés avec lui…» Et assument le risque: en bande organisée, la production de stupéfiants est passible de trente ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende. «S’il faut en passer par là, on le fera, assure Farid. Les autorités ne se rendent pas compte de notre nombre. Les tribunaux vont être engorgés…» Il y aurait en effet environ 400 clubs aujourd’hui en France.
Le lobby international du cannabis arrive bientôt en France
Le président Hollande a été très clair : pour la marijuana, le changement, ce n’est pas maintenant ! Pourtant, depuis quelques mois, le monde du cannabis est en ébullition. Le débat est enfin revenu sur la place publique. Avec les différents changements intervenus récemment en Europe et aux Etats Unis, la période est propice aux initiatives anti-prohibitionnistes. La puissante organisation américaine NORML prépare actuellement son arrivée en France.
Par Olivier F
NORML (prononcer normeul) signifie National Organisation for the Reform of Marijuana Laws. En effet au départ, l’organisation existait uniquement aux USA. Elle a été fondée en 1970 par Keith Stroup et financée par la Playboy Fondation à hauteur de 5000 $. Durant les années 70 elle a réussi à décriminaliser la possession de marijuana dans 11 états. Elle est maintenant devenue la plus importante organisation anti-prohibitionniste du monde. Des personnalités politiques de premier plan comme les sénateurs Jacob K. Javits, Philip Hart et Ross Mirkarimi ont fait partie du comité directeur. Il y-a 160 fédérations aux états unis et dans le monde. Plus de 550 avocats et juristes collaborent avec l’organisation. L’antenne californienne a été très active ces dernières années pour obtenir un changement des lois sur le cannabis médical et informer le public en vue des différents referendums. NORML reste avant tout une organisation américaine mais les branches britanniques et néo-zélandaises sont également très actives.
Parallèlement, la NORML Foundation a été créée en 1997. L’intérêt est que les fondations sont exemptées d’impôts aux Etas Unis. Cela s’avère donc intéressant pour la collecte de fonds. Ses activités concernent les domaines de l’éducation et de la recherche. C’est elle qui a financé au début des années 2000 les études sur la vaporisation qui ont abouti à la création du Volcano. Parmi ses nombreuses publications, citons NORML Report on U.S. Domestic Marijuana Production (1998), Crimes of Indiscretion: Marijuana Arrest in America (2005) et Emerging Clinical Applications For Cannabis (2006). La documentation éditée est souvent reprise par les médias généralistes et les politiques. Elle est utilisée dans le cadre de certains colloques ou conférences. NORML contribue depuis février dernier à theanswerpage.com, une société de formation en ligne des professionnels de la santé dans 120 pays. Elle propose un contenu éducatif sur le thème du cannabis médical.
Le 23 février dernier, à l’occasion du meeting annuel à Washington, DC, le director’s board ou comité directeur de NORML US a été partiellement renouvelé. L’ancien président, Paul kuhn est remplacé par Norm Kent. Steve Dillon, avocat à Indianapolis, occupe la place de vice président. Il y-a en tout, 20 personnes, dont 5 nouveaux membres, représentant toutes les régions des Etats-Unis.
Sur le NORML blog, le 28 fevrier, le nouveau président, Norm Kent a écrit un article intitulé, A vision for a new NORML. En effet, avec les récentes évolutions, on peut dire que les Etats Unis sont sur le chemin de la légalisation. L’organisation devra alors tenir un nouveau rôle. Norm Kent pense que les consommateurs auront besoin, plus que jamais, d’un groupe qui défende leurs intérêts. Le nouveau NORML devra s’assurer que le cannabis soit accessible à tous à un prix raisonnable et que les produits soient de bonne qualité que ce soit pour l’usage médical ou récréatif. Les nouvelles lois devront favoriser la liberté individuelle. Elles devront avant tout être conçues dans l’intérêt des citoyens et non pas des businessmen et opportunistes de tout poil.
Dans le cadre de cet article, nous avons contacté un représentant de NORML US, Allen Saint-Pierre qui nous fait part des résultats positifs de l’organisation sur le long terme : « Lorsque NORML a été créé, il y-a 43 ans, 10 % de la population supportait la légalisation, aujourd’hui, ils sont 50 % ».
Depuis plusieurs années les américains observent la situation du cannabis dans le monde entier : « Dans les trois grands pays européens, l’Angleterre, l’Allemagne et la France, il n-y a même pas d’accès au cannabis médical. Inversement, l’Espagne, le Portugal, la Hollande et la Suisse ont su faire évoluer leurs législations et sont sur la bonne voie. Il suffirait que l’un des trois grands fasse un pas vers la légalisation et le reste de l’UE suivrait ». Nous avons demandé à Allen ce qu’il pensait des cannabis social clubs européens : « Nous sommes pour une légalisation complète du cannabis. Dans certains pays ou il n-ya pas de possibilité de changement immédiat nous préconisons, faute de mieux, une dépénalisation de l’usage. Les cannabis clubs, comme les dispensaires aux USA, peuvent être de bons précurseurs pour une véritable légalisation ».
L’événement de l’année 2013 sera la création d’une branche française de l’organisation. Soft Secrets a rencontré l’un des membres du director’s board français récemment formé : « Suite aux succès rencontrés outre-Atlantique, l'idée a germée en France dans l'esprit d'activistes non convaincus par les initiatives en place, de lancer une version française du NORML. L'initiative est en cours de formation, d'organisation et devrait voir le jour prochainement courant 2013, probablement au début de l'été ». Les personnes intéressées peuvent d’ores et déjà s’informer ou rejoindre les participants. « Vous pouvez prendre contact avec le bureau actuel via l'adresse email normlfrance@gmail.com . Des pages sociales seront prochainement lancées afin de permettre une communication minimale d'ici au lancement officiel. »
Quelles seront les relations entre la branche française et la maison mère ? Allen Saint-Pierre de NORML US, nous donne quelques explications : « Toutes les fédérations sont indépendantes, politiquement et financièrement. Nous avons une charte qui doit être respectée et nous effectuons un contrôle qualité pour leur permettre d’utiliser notre marque ». Voila qui pourrait désamorcer les éventuelles critiques sur l’interventionnisme américain.
Le sérieux et l’efficacité de l’organisation ne sont plus à démontrer. Les activistes de NORML ont largement contribué à la légalisation de la marijuana dans les états de Washington et du Colorado. Espérons qu’en France, ils contribuent à faire évoluer ces lois sur le cannabis qui n’ont pas bougé depuis 40 ans.
Article paru dans le magazine Soft Secrets N° 2-2013
Les nuisances liées à la drogue ont doublé après l'introduction de la carte cannabis (wietpas) dans la province du Limbourg, située au sud-est des Pays-Bas. c'est ce qu'il ressort mercredi d'une étude de EenVandaag, une émission d'actualité à la télévision néerlandaise et de la télévision régionale L1 menée dans huit communes frontalières de la province possédant des coffeeshops.
Les nuisances ont triplé à Maastricht et Venray. Le nombre de signalements est passé à Maastricht de moins de 1.000 à plus de 3.000. Le nombre de plaintes a grimpé de 70 à près de 200.
Le nombre de signalements a également presque doublé à Ruremonde. Le bourgmestre de la commune plaide pour la suppression de la carte cannabis.
La carte cannabis, qui limite l'accès aux coffeeshops aux seuls résidents néerlandais, avait été lancée le 1er mai 2012 dans les régions du sud des Pays-Bas et elle devait être généralisée au 1er janvier 2013. Le gouvernement avait fait marche arrière. Les communes sont libres de l'imposer ou non.
Passé la porte blindée, c’est un univers parallèle. Les plants de marijuana vous arrivent à l’épaule. Les lampes au sodium à haute pression qui remplacent le soleil douze heures par jour donnent à l’endroit un halo irréel (le reste du temps, la plante a le droit de se reposer).
Les fleurs sont énormes, soignées, pulpeuses. « Une photo » ? propose Andy Williams, le propriétaire des lieux, pas mécontent de l’effet. Photo, assurément, quoiqu’on ne sache pas de quoi il faut s’étonner le plus: poser au milieu d’une plantation de drogue ou être entouré de l’équivalent de 100.000 dollars dans des pots de fleurs.
Andy Williams, 44 ans, n’a rien d’un dealer. Ancien ingénieur militaire, il a une allure de patron de PME et son bureau est décoré d’une photo de Joe DiMaggio, le légendaire joueur de base-ball. Andy avait occupé plusieurs emplois dans l’industrie de l’armement quand la marijuana médicale a commencé à prendre de l’essor dans le Colorado. Il n’était pas consommateur mais son frère Pete avait quelque expérience de la culture du « pot ». Fin 2008, les deux frères ont fondé Medicine Man, un dispensaire qui fait maintenant plus d’un million de dollars de chiffre d’affaires et emploie 31 personnes (dont le fils de Pete, qui nettoie les plantes avec dévotion).
Andy Williams ne fume toujours pas –« ça ne me réussit pas », s’excuse-t-il- mais il s‘y connait, côté business. Son dispensaire est situé dans un quartier populaire, et à quelques kilomètres de l’aéroport, ce qui sera un atout, rêve-t-il, quand les touristes viendront de tout le pays gouter les paysages du Colorado et sa ganja. Devant l’immeuble, barré d’une croix verte, le parking ne désemplit pas. Pour franchir le sas de sécurité et entrer dans le magasin, il faut montrer sa carte de patient affecté d’une maladie –parfois incurable mais le plus souvent assez relative. Il y a dix ans, quand la marijuana a commencé à être tolérée, la moyenne d’âge des patients était de 55 ans. Aujourd’hui, elle est de 28 ans. Les deux tiers d’entre eux souffrent de mal au dos, « chronique », il est vrai.
Cinquante caméras balaient les locaux de Medicine Man. Dans la salle de contrôle, Dan, tête de bouledogue, vérifie que tout le monde se tient bien. Lui aussi est un ancien militaire, et boxeur professionnel qui entend profiter de la manne. « C’est la nouvelle ruée vers l’or », rigole Pete Williams. Andy, lui, cherche à agrandir la compagnie, puisque la marijuana ne sera bientôt plus réservée aux seuls malades. Il a pris contact avec ChineseInvestors.com, une entreprise qui met en relations les firmes américaines avec des investisseurs chinois…
Quatre mois après le référendum du 6 novembre qui a légalisé la possession d’une once de marijuana (28,34 g) pour les adultes de plus de 21 ans, le Colorado prépare la fin de la prohibition, une expérience sans précédent aux Etats-Unis et même dans le monde (Les Pays-Bas n’en sont qu’à la dépénalisation). Le groupe de travail créé par le gouverneur pour préciser les modalités d’application de l’amendement 64, adopté avec une majorité de 55 % des électeurs, a remis ses conclusions le 13 mars. Avant fin mai, le Congrès de l’Etat devra modifier la législation. Et le 1er janvier 2014, les magasins pourront servir de la marijuana pour tous et dans tous ses états: herbe mais aussi cookies, boissons pétillantes, pommade pour les rhumatismes, baklavas, cigarettes électroniques...
"Le régime de lutte contre la drogue est une création américaine"
A moins que Washington ne s’en mêle. Depuis son élection en 2008, Barack Obama –lui-même grand fumeur dans sa jeunesse- a brillé par sa réserve. Son administration a laissé se mettre en place plusieurs milliers de dispensaires de marijuana médicale dans le pays, intervenant au cas par cas, en cas d’excès trop voyant. A Denver, quand 61 établissements s’étaient installés trop près des écoles, la police les a menacés de fermeture s’ils ne déménageaient pas dans les 45 jours. « Ce jour-là, j’ai compris, raconte Kayvan Khalatbari, un militant de la première heure. Quand la seule sanction c’est de délocaliser votre opération illégale, c’est le signe que la police n’a pas l’intention de s’opposer ».
Mais le gouvernement fédéral va être forcé de se prononcer. Le 5 mars, le rapport annuel de l’OICS (organe international de contrôle des stupéfiants), une agence de l’ONU, a appelé les Etats-Unis à respecter leurs obligations internationales sur «l’intégralité de leur territoire ». Dans les cercles de réflexion, les experts s’interrogent. Un Etat peut-il s’affranchir des obligations de l’Etat fédéral ? Début janvier, la Brookings Institution, le think tank de Washington, avait organisé un débat sur la question. Dans le public, un diplomate néerlandais a protesté. « Vous demandez toujours aux autres d’obéir à ces traités internationaux. Si vous ne le faites plus, est-ce que cela signifie que d’autres pays producteurs de drogues pourraient décider de ne plus les respecter non plus » ? L’argument a été repris par un économiste d’origine colombienne. « Le régime de lutte contre la drogue est une création américaine. L’attitude du gouvernement va avoir des répercussions non seulement sur la guerre contre la drogue en Amérique latine, mais sur la crédibilité de la politique américaine ».
Mais dans le Colorado, les électeurs sont loin de penser aux répercussions sur les Pays-Bas. La marijuana a fait naître tout un secteur économique. La profession a maintenant ses cabinets d’avocat, ses experts-comptables, son logiciel de gestion des stocks (« Marijuana freeway ») et sa compagnie d’assurances : « Cannassure », refinancée par la Lloyds. Les banques sont les dernières à tergiverser. Elles ont envie d’en être mais craignent de perdre leur agrément fédéral. En attendant, les cultivateurs se débrouillent. Les « petits » n’acceptent que les paiements en liquide. Les plus gros contournent l’obstacle, comme Kayvan Khalatbari, qui a ouvert une pizzeria.
La marijuana a même son université : la THC University (du nom de son principal composant pyschoactif, le tétrahydrocannabinol). On y apprend à cultiver ses plants soi-même, ce qui apparemment ne va pas de soi : la formation dure toute une journée. A 175 dollars la séance, les cours sont pleins. En même temps que la consommation, l’amendement 64 a autorisé les plantations individuelles, une première aux Etats-Unis. Chaque adulte a le droit de cultiver 6 plants ; obligatoirement à l’intérieur de sa maison et s’il a des enfants de moins de 21 ans, les pots doivent être dans une pièce fermée.
L’université est une idée de Matt Jones, 24 ans, et de son camarade Freeman Lafleur, 25 ans, qui l’ont trouvée plus prometteuse que leur job de designers de sites web. Pour la leçon inaugurale, le 9 février, l’un des inscrits avait fait le déplacement depuis la Floride, et une autre du Nouveau Mexique. La classe se tient dans une salle louée à l’université. « Par souci de respectabilité, dit Matt Jones. On veut changer les stéréotypes ». L’université a hésité, de peur de perdre ses subventions publiques. Mais le campus est une zone « sans drogue » : les apparences sont sauves. Les élèves s’entraînent à faire des boutures sur des pieds de tomates. Après, ils ont droit à une séance de travaux pratiques dans les locaux de la plantation Karmaceuticals, où Brian Chalupa, 37 ans, un ancien aide-soignant reconverti dans le jardinage, leur explique les secrets du métier : la marijuana est une plante délicate qui a besoin d’un supplément de carbone. Et elle déteste l’eau du robinet non filtrée.
"Le Budweiser de la marijuana"
Comme Andy Williams, le medicine man, beaucoup sont là pour faire des affaires, attirés par la promesse de boom économique. « Chacun pense qu’il sera peut-être le Budweiser de la marijuana dans dix ans », décrit Brian Vicente, l’un des architectes de l’amendement 64, et qui est maintenant à la tête d’un cabinet de 6 avocats spécialisés dans le « droit » de la marijuana. D’autres sont des idéalistes, des militants de la dépénalisation, comme Kayvan Khalatbari, qui finissait ses études d’ingénieur en électricité lorsqu’il a rencontré un malade du SIDA dont le cannabis calmait les souffrances. En 2008, avec un copain, 4000 dollars d’économies et 200 g de « pot », il a ouvert Denver relief, sur Broadway, la grande avenue qui traverse Denver. C’est aujourd’hui un dispensaire high tech, doublé d’un hangar de production dans la zone industrielle. Investissement : 500.000 dollars, qu’il finit tout juste de rembourser. «C’est excitant, on a l’impression d’assister au départ d’une nouvelle industrie. Mais je ne fais pas cela pour essayer d’être milliardaire» , objecte-t-il.
Denver relief emploie 15 personnes à plein temps et 15 autres viennent aider à la récolte, tous les 35 jours. La compagnie produit environ 450 grammes par jour. Comme dans tous les dispensaires, il est strictement interdit de fumer dans les locaux et les caméras sont obligatoires. Chaque pied est numéroté. Voici le 20C24, variété « cold creek Kush », il est au stade de la « floraison ». L’ordinateur consigne tout : l’état des stocks, le déplacement des plantes, les achats des clients. La loi a imposé que les détaillants produisent au moins 70 % de ce qu’ils vendent, pour limiter les possibilités de détournements de la production vers le marché noir. Les employés, qui ont tous subi une vérification de casier judiciaire, ne se servent pas dans les stocks : ils ont droit à une réduction de 50 % .
Avec un chiffre d’affaires de 1 million de dollars l’an dernier, Denver relief en est déjà au stade de la diversification : création d’un fonds d’investissement de 100.000 dollars pour aider les start-up, consulting pour les entreprises traditionnelles qui essaient d’approcher le marché. Une fois par mois, Kayvan Khalatbari va à Boston, où il a été recruté pour aider à la mise en place de la marijuana médicale dans le Massachusetts. « Ici, nous vivons dans une bulle, dit-il. Il faut promouvoir la légalisation dans les autres Etats, sinon tout va se déliter ». A ce jour, dix-huit Etats et le District de Columbia ont autorisé la marijuana sur prescription médicale. Deux –le Colorado et l’Etat de Washington- ont franchi le Rubicon et décrété la fin pure et simple de la prohibition. Le retour en arrière serait difficile, assure Bran Vicente, le juriste installé à deux pas du Capitole. « Le gouvernement fédéral n’a pas les ressources ni la volonté politique de fermer les dispensaires dans 18 Etats ». Paradoxes du fédéralisme: la police fédérale (FBI) ne dispose pas d’effectifs suffisants et rien n’oblige la police locale à jouer les auxiliaires.
L’industrie du cannabis a rapporté l’an dernier 5,4 millions de dollars de taxes à l’Etat du Colorado, pour un chiffre d’affaires de 186 millions de dollars. Les électeurs espèrent tirer encore davantage de la légalisation: 40 millions de dollars, ont-ils prévu, iront automatiquement au financement de l’éducation, malmenée par la crise budgétaire. Lourdement taxée, la culture de l’herbe est beaucoup moins rentable qu’on ne le croirait. Les petits disparaissent déjà : de 1130 dispensaires fin 2010, ils ne sont plus que 675. « Pour l’instant, rares sont ceux qui s’enrichissent vraiment, assure Marco Vasquez, le chef de la division de la marijuana au service des contributions indirectes. Il revient beaucoup plus cher de faire pousser les plantes dans un environnement contrôlé qu’au marché noir ». Mais le nombre de consommateurs n’a pas changé : 108.000 « patients » enregistrés. Et tout le monde s’attend à ce qu’il augmente, avec la légalisation, même si personne ne peut prédire de combien.
La division de la marijuana est chargée de superviser les exploitants. Ses membres sont d’anciens inspecteurs de police, qui, bravement se sont reconvertis dans la réglementation de la culture du cannabis. Un témoignage à eux seuls de la révolution en cours. Ils chassaient les trafiquants. Les voilà chargés de surveiller que les dispensaires de marijuana ferment à l’heure prescrite par la loi (19 heures) et remplissent gentiment leurs bordereaux de transport quand ils se font livrer la récolte. « C’est un changement de paradigme, reconnait Marco Vasquez. Mais l’environnement change. La société est plus tolérante ». Ancien adjoint du commissaire de Denver, Marco Vasquez a passé 33 années dans la police, dont un certain nombre à la brigade des stupéfiants. Il n’était pas particulièrement favorable à l’amendement 64. « On a fait du chemin, soupire-t-il. Où cela va-t-il nous mener ? Je n’en sais rien. Nous risquons d’être complètement débordés. Est-ce qu’on peut autoriser la vente de la marijuana et maintenir la sécurité de la communauté » ?
"C’est un défi qui n’a jamais été relevé"
De l’aveu même du policier, son équipe est en sous-effectif chronique. «Le quart du personnel qui serait nécessaire », dit-il. La division devait être entièrement financée par la patente payée par les producteurs de marijuana (18.000 dollars la première année). Cela n’a pas suffi et les contribuables ont refusé de compenser. Les inspecteurs ont rarement le temps d’aller vérifier les videos tournées dans les dispensaires mais la dissuasion suffit. « Les entreprises ont tellement à perdre », dit le policier, qu’elles respectent la réglementation à la lettre. « Les exploitants ne demandent qu’à suivre la loi, observer la réglementation et payer leurs impôts », confirme le juriste Brian Vicente. « On ne veut pas travailler contre le gouvernement. On veut travailler avec le gouvernement », insiste Kayvan Khalatbari.
Le groupe de travail nommé par le gouverneur a fini ses travaux fin février. Composé de 24 juristes, élus, policiers, consommateurs, médecins, il s’est attaqué à toutes sortes de questions inédites, des plus lourdes de conséquences -Peut-on consommer du cannabis et prendre le volant?- aux plus anodines : pourra-t-on fumer un joint devant sa maison ou seulement dans la cour de derrière ? « C’est un défi qui n’a jamais été relevé, a souligné le juriste Jack Finlaw, qui représente le gouverneur. Nous créons des idées et passons en revue des questions qui vont être des modèles dans le monde ».
Sur le premier point –la conduite en état « d’ivresse »- les « sages » ont adopté le seuil de 5 nanogrammes de THC par millilitre de sang, tout en reconnaissant que le cannabis disparait de l’organisme beaucoup plus lentement que l’alcool. Le deuxième point a été très disputé. Impensable de fumer sur le porche, ont dit les uns. « Et si la maison est sur le chemin d’un établissement scolaire ! » Engrenage insidieux, ont répliqué les autres. «Si les végétariens se sentent offensés parce que je mange un hamburger bien moelleux sur mon porche, va-t-on l’interdire ?».
Le groupe a eu une discussion passionnée sur la question de réserver le droit à la marijuana aux résidents de l’Etat. Si tout le monde peut en acheter, le Colorado va devenir un Etat de « tourisme de la drogue », ont mis en garde les opposants. « Les autres Etats vont nous tomber dessus et pousser le gouvernement fédéral à intervenir ». A l’opposé, réserver l’achat aux résidents augmenterait le risque de voir un marché noir se développer. La commission a coupé la poire en deux. Les touristes pourront acheter, mais seulement un-huitième d’once à la fois (3,54 g).
Comment sortir de la prohibition ?
L’un des moments les plus emblématiques a été amené par le commissaire John Jackson. Le pauvre policier ne sait plus comment faire. Quand ses collègues conduisent des suspects à la prison, les gardes refusent de conserver la marijuana du prévenu avec ses effets personnels, au motif qu’il s’agit d’une substance illégale au regard de la loi fédérale. « Les policiers sont obligés de reprendre la marijuana, a-t-il expliqué. Ils ne savent pas quoi en faire ». Au point que certains la laissent dans leur voiture de patrouille… Le chef de la police voulait l’autorisation de détruire la drogue, bien qu’elle fasse partie des biens du suspect. Pas question, a répondu la présidente de séance, Lauren Davis, outrée. Ce serait absolument contraire à la Constitution. L’amendement a été rejeté. Les policiers devront entreposer la drogue et la rendre, s’il-vous-plait, au prévenu dès la fin de la garde à vue. « La situation est nouvelle pour tout le monde, a rappelé Mme Davis. Chacun doit évoluer ».
Comment sortir de la prohibition ? Tous les yeux sont maintenant tournés vers l’administration Obama. Va-t-elle laisser l’expérience du Colorado et de l’Etat de Washington se dérouler alors que cinq autres Etats sont prêts à leur emboîter le pas ? Va-t-elle porter le différend devant la justice, laissant in fine le soin de trancher à la Cour suprême, arbitre une nouvelle fois d’une de ces questions de société dont le Congrès préfère ne pas se mêler ? En 1933, quand les Etats-Unis ont renoncé à interdire les boissons alcoolisées, le choix de l’application a été laissé aux collectivités locales. Quatre-vingts ans après la fin de la Prohibition, le pays possède encore des comtés « secs » (où la vente d’alcool est interdite). Certains experts, frustrés par le manque de connaissances sur les conséquences sociales de la légalisation, espèrent que le gouvernement va laisser l’expérimentation se dérouler. « On ne peut plus continuer à décider dans le noir de notre politique sur la marijuana », plaide Angela Hawken, professeur de politique publique à l’université Pepperdine, en Californie.
12Le Cannabis Social Club de France a été officiellement créé le 4 mars dernier dans l’Indre-et-Loire. Un collectif où figurent deux habitants du Limousin.
Ce n’est certainement pas avec un pétard entre les doigts qu’ils vont s’asseoir autour d’une table. Mais qu’ils soient adeptes du joint ou au contraire réfractaires, tous ceux qui ont un avis sur la question sont désormais invités à débattre, une fois n’est pas coutume, sur la possible dépénalisation, voire sur la légalisation du cannabis en France.
La création d’une fédération, nommée Cannabis Social Club Français, le 4 mars dernier, dans l’Indre-et-Loire, est en tout cas censée relancer le débat.
Et pour que chacun prenne position dans tout l’hexagone, la fédération compte bien faire parler d’elle dans l’ensemble des départements français en demandant aux membres, d’aller déclarer localement leur association.
Le 25 mars prochain, deux fumeurs du Limousin vont ainsi se rendre dans leurs préfectures respectives, à Limoges et Guéret. Ils font tous les deux partie des douze membres du Cannabis Social Club Français. En Haute-Vienne, Patrick (*) avoue qu’il s’agit « d’une démarche militante et qu’il est las d’avoir à se cacher » (voir ci-dessous).
Pour la Creuse, c’est Francis Dubut, un habitant de Fransèches, qui effectuera cette démarche.
« Nous en avons marre de vivre dans la clandestinité. C’est une réelle hypocrisie, plein de gens fument et la loi n’est de toute façon pas appliquée. Moi-même j’ai été condamné à une simple amende avec sursis, les gendarmes ayant trouvé chez moi 41 pieds, alors qu’une dizaine de pieds femelles étaient bons à la consommation. »
« Je fumais même au boulot »
« J’ai commencé à 18 ans puis c’est devenu quotidien. Depuis une quinzaine d’années, je fume matin et soir, indique ce préretraité. Même au boulot. Dans l’entreprise audiovisuelle, où je travaillais jusqu’en 2010, tous les midis après les repas, on prenait un pétard ».
Fumette responsable
Au regard d’une pratique qu’ils disent désormais courante dans la société, les Cannabis Social Club militent pour une dépénalisation et une pratique encadrées. Ils ne veulent surtout pas que leur club devienne un coffee-shop avec accès libre à l’herbe pour tout le monde.
Ils prônent un contrôle sur la qualité du cannabis, n’autorisent le statut de membre qu’aux personnes majeures et n’hésiteront pas non plus à dépister les usages dits problématiques pour, comme l’indique la charte, les « orienter vers les professionnels compétents. » Une fumette responsable en somme.
Franck Lagier
(*) Patrick a préféré donner son second prénom plutôt que dévoiler son identité.
Des sociétés spécialisées dans le commerce légal de cannabis et de produits dérivés connaissent des temps agités à Wall Street depuis la légalisation de l’usage de cette drogue dans deux États américains en novembre dernier.
Elles s’appellent Hemp(chanvre), Cannabis Science ou encore Medical Marijuana. Ces sociétés américaines spécialisées dans le commerce de cannabis à but médical ou de produits à base de chanvre connaissent des temps boursiers agités ces derniers mois.
Depuis novembre 2012, le cours des actions de ces entreprises fait une sorte de grand écart permanent. Certaines d’entre elles ont gagné plus de 100 % en quelques jours avant de chuter de toute leur nouvelle hauteur et de repartir à la hausse quelques semaines plus tard. Un phénomène de yo-yo qui illustre à quel point les investisseurs ne savent pas sur quel pied danser avec ces nouveaux enfants chéris (ou terribles) de Wall Street.
En cause : la décision de l'État du Coloradoet de celui de Washington de légaliser, le 7 novembre 2012, l’usage du cannabis à but récréatif. Dans la foulée, la société MedBox - qui commercialise des distributeurs de médicaments - a vu son action s’envoler de 3 000 % en une semaine pour s’établir à 215 dollars. Pourtant, elle ne vend pas de produits à base de cannabis. Mais les investisseurs estimaient qu’elle pourrait devenir l’une des principales bénéficiaires de cette légalisation si elle décidait de mettre un peu de chanvre dans ses distributeurs. Une euphorie de courte durée, puisque l’action est rapidement retombée à 100 dollars.
Pure spéculation ?
Les sociétés plus spécialisées dans le cannabis que MedBox connaissent également, dans de moindres mesures, des poussées de fièvre et des douloureux retours sur terre depuis ce 7 novembre. Depuis début février, des sociétés comme Medical Marijuana ou Cannabis Science (qui fournit des traitements anti-douleur à base de cannabis pour des patients atteints de cancer ou du sida) ont enregistré des hausses en Bourse de près de 400 % avant de retomber.
Certes, la valeur des actions de ces sociétés n’est que de quelques cents (0,08 dollar pour Cannabis Science et 0,30 dollar pour Medical Marijuana), mais les variations sont bien réelles.
Ce nouvel emballement serait, cette fois-ci, à mettre sur le compte d’un intérêt médiatique de plus en plus important pour cette niche économique et sur l’idée que le secteur finira par prendre son réel envol, d’après James Brumley, ancien trader et contributeur au site financier américain InvestorsPlace.
Mais ces soubresauts boursiers peinent pour l’instant à se traduire en tendance durable. Il s’agirait même de “valeurs spéculatives par excellence”, d’après Ashraf Eassa, l’un des contributeurs au site américain spécialisé dans la finance Seeking Alpha. “Soudain, des investisseurs qui n’ont jamais entendu parler de ces entreprises voient fleurir des commentaires sur Internet qui affirment que le cannabis va être ‘le prochain grand truc’ et comme les actions ne coûtent rien ou presque, ils se ruent dessus quitte à vendre dès qu’ils sentent le vent tourner”, regrette-t-il.
Un marché fumeux
Surtout, impossible de savoir ce que le marché du cannabis représente réellement. Une incertitude qui ne plaît guère aux investisseurs. Les États du Colorado et de Washington sont-ils des pionniers ou des exemples isolés ? Sur 14 référendums qui se sont tenus en même temps que l’élection présidentielle de novembre 2012, seuls ces deux États ont voté pour une légalisation du cannabis à des fins récréatives.
Le Massachussets, de son côté, est devenu le 18e État à l’accepter pour une utilisation médicale. On est encore loin d’une ruée vers "l’or vert”.
Enfin, ce marché fleurit en grande partie dans l’illégalité. Les estimations varient fortement dans ce secteur, oscillant entre 40 milliards et 120 milliards de dollars annuels. “C’est soit un peu moins que ce que les Américains dépensent pour leurs animaux, soit davantage que le marché de la bière”, souligne les responsables d'Elite E Services, une société américaine de services financiers.
Tout dépendrait de ce qui est pris en compte pour évaluer ce secteur. La fourchette basse n’inclurait que la consommation de cannabis par les particuliers, tandis que le gâteau est bien plus important si les habits en chanvre ou encore l’attirail nécessaire pour l’exploitation de cette plante, telle que des lampes à LED, rentrent également en ligne de compte.
Autant d’incertitudes qui font que “si le marché du cannabis a indéniablement un avenir, il n’a pas de présent”, résume James Brumley pour le site InvestorsPlace. Les Medical Marijuana et autres Cannabis Science suscitent, certes, un intérêt boursier certain à la lumière des récentes lois au Colorado et à Washington. Mais rien ne dit que le jour où l’usage du cannabis sera plus communément admis aux États-Unis, ce seront toujours ces pionniers qui en tireront les principaux bénéfices. Peut-être même, d’après James Brumley, qu’elles se seront envolées en fumée...
Afin d'étouffer les réseaux criminels qui en tirent profit, l'édile de la capitale danoise veut légaliser le commerce des drogues douces. A titre expérimental, l'Etat se chargerait de leur vente.
NOVATEUR - Le projet de Frank Jensen se heurte encore au refus du gouvernement, mais est soutenu par la majorité de ses administrés.
Photo: S. Carsten/Polfoto
Frank Jensen n'a rien d'un hippie. Avec ses cheveux courts et sa mise soignée, cet amateur d'opéra et de Jean-Sébastien Bach a plutôt l'air d'un premier de la classe. Pourtant, le maire (social-démocrate) de Copenhague, la capitale danoise, a bien de quoi effrayer le bourgeois. Dès son élection à l'hôtel de ville, il y a un peu plus de trois ans, ce pilier du Parti social-démocrate - il fut ministre de la Recherche, puis de la Justice - a fait approuver par le conseil municipal un projet visant à légaliser la vente du cannabis.
En septembre 2012, un deuxième texte, adopté à 43 voix contre 12, prévoit la légalisation de cette "drogue douce" à titre expérimental, pour une durée de trois ans, afin que l'Etat puisse contrôler sa distribution et sa commercialisation.
Rapprocher les pouvoirs publics des consommateurs
"Notre idée n'est pas de faire en sorte que davantage de gens consomment une substance aussi nuisible que le cannabis, explique l'édile à L'Express. Mais nous voulons couper l'herbe sous le pied des criminels qui amassent des fortunes avec ce business." Pour la seule ville de Copenhague, le chiffre d'affaires dégagé par la vente du haschisch (résine de cannabis) et de la marijuana (herbe de cannabis) est en effet estimé à plus de 150 millions d'euros par an.
L'Express/idé
La majorité des Copenhaguois est favorable au projet, selon un sondage de l'institut TNS: 53% sont pour, tandis que seuls 25% sont contre (22% se disent indifférents). Mais le gouvernement danois, également dominé par les sociaux-démocrates, s'y oppose fermement et bloque sa mise en oeuvre.
Le veto gouvernemental ne décourage pas la municipalité, qui organise, le 15 mars prochain, une grande conférence sur la légalisation du cannabis, en présence d'experts venant d'Amsterdam ou de l'Etat de Washington (Etats-Unis), lequel vient de dépénaliser l'usage du cannabis.
L'objectif est d'alimenter le débat et de promouvoir le projet expérimental de Frank Jensen. Bref, de faire bouger les lignes. "Il faut entrer dans le vif du sujet et aborder les modalités d'application de notre plan", explique Mikkel Warming, maire adjoint (Parti rouge-vert) chargé des affaires sociales.
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Depuis 25 ans que je travaille sur les questions de drogue, je n'ai jamais vu une seule étude qui montre une corrélation entre la répression et la baisse de la consommation
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Certaines pistes sont déjà explorées. Première solution: la municipalité pourrait ouvrir une trentaine de points de ventes à travers la capitale ; ce réseau fonctionnerait comme un monopole public, à la manière de la distribution des vins et spiritueux en Suède, où la filière alcool est entièrement contrôlée par l'Etat. Variante: le cannabis serait vendu en pharmacie, sur présentation d'une carte d'assuré social prouvant la nationalité danoise de l'acheteur.
Selon la mairie, ce système présenterait l'avantage de rapprocher les pouvoirs publics des consommateurs, afin d'informer ceux-ci sur les dangers de la fumette. Spécialiste des questions d'addiction, le psychiatre Henrik Rindom approuve: "Depuis vingt-cinq ans que je travaille sur les questions de drogue, je n'ai jamais vu une seule étude qui montre une corrélation entre la répression et la baisse de la consommation", souligne-t-il.
Vers un contrôle total de la filière
Seule certitude: le Danemark ne veut pas imiter le modèle néerlandais, où la vente du cannabis est autorisée dans les coffee shops. "Bien que les fumeurs de cannabis soit moins nombreux aux Pays-Bas que dans d'autres pays européens, ce système n'a pas permis de diminuer la puissance des réseaux criminels qui contrôlent toute la filière en amont des coffee shops", argumente Mikkel Warming.
Pragmatique, la mairie de Copenhague s'oriente vers un contrôle total de l'ensemble de la filière du cannabis - y compris, s'il le faut, sa culture sous serres. Seul un monopole de ce genre permettrait de priver le crime organisé d'une partie de son chiffre d'affaires. Irréaliste? Peut-être pas.
En tout cas, il ne serait pas surprenant que cet audacieux projet finisse, un jour, par se concrétiser. Car, en matière de moeurs, le Danemark est depuis longtemps imprégné d'une mentalité libérale.
Le petit royaume scandinave (4 millions d'âmes) est, par exemple, l'un des premiers au monde à avoir accordé le droit de vote aux femmes (en 1915) et à avoir légalisé l'avortement (en 1939). Il est aussi le tout premier où la pornographie est devenue légale (en 1969). Quant au cannabis, il fait partie du paysage depuis 1971. Cette année-là, des hippies danois avaient envahi le quartier de Christiania, un terrain militaire en friche, pour en faire aussitôt le plus grand squat d'Europe. Aujourd'hui encore, il abrite 1000 foyers, une crèche, des boutiques et une dizaine de bars, où plane toujours une acre odeur de cannabis.
Dans le quartier autogéré de Christiania, symbole de la mentalité libérale danoise, le crime organisé gère le "marché" du cannabis
W. Mads/Polfoto
Dans les années 1970, les nouveaux habitants de Christiania avaient transformé leur lieu de vie en une "république" autogérée, peuplée d'artistes, de musiciens, de pacifistes, d'antimilitaristes et autres "babas cool" aux cheveux longs, souvent amateurs de musique planante. Désormais moins hippie que bobo, le quartier s'est installé dans le paysage, au point de devenir un passage obligé pour les touristes en quête d'encanaillement. Mais les petits dealers à l'ancienne ont été remplacés par des membres de réseaux mafieux.
Surtout, le trafic de drogue s'est propagé à d'autres secteurs de la capitale, où la guerre pour le contrôle du marché fait rage entre les gangs de Hells Angels et ceux de la "seconde génération", selon l'expression employée par la police pour qualifier les trafiquants danois d'origine étrangère. Ces dernières années, les règlements de comptes par arme à feu sont devenus monnaie courante dans la ville de la Petite Sirène d'Andersen. "En 2008-2009, on a dénombré 40 échanges de tirs", précise Johan Reimann, patron de la police de Copenhague, qui constate l'influence croissante des gangs, lesquels compteraient 1700 membres au total.
"La politique de tolérance zéro ne marche pas"
"J'ai du mal à comprendre le sens d'une politique qui permet au crime organisé d'amasser des fortunes sur le marché noir du cannabis, insiste Frank Jensen. L'actuelle politique de tolérance zéro ne marche pas: de plus en plus de Danois se sont mis à fumer des joints ces dernières années." Selon le maire de Copenhague, l'heure est venue d'aborder la question avec un autre état d'esprit: "Il faudrait qu'au moins une ville en Europe puisse essayer autre chose afin que l'on juge sur pièces..."
Et si l'expérience de la légalisation échouait, la municipalité saurait se montrer magnanime. D'une pirouette, Mikkel Warming, maire adjoint chargé des affaires sociales, l'assure: "Au bout de trois ans, si cela ne marche pas, il nous suffira de rétrocéder le commerce du cannabis au crime organisé. En l'état actuel, il gère cela parfaitement!"
Inquiétude suédoise
Tous partis politiques confondus, les élus du comté de Scanie, dans le sud de la Suède, relié à Copenhague par un simple pont, s'alarment du projet du maire danois. "Cela revient à accorder un label de qualité officiel au cannabis", dénonce Anders Akesson, élu écologiste de la région, spécialiste des questions de santé publique. "Notre responsabilité d'élus est d'inciter les jeunes à prendre ces sujets au sérieux. Nous avons déjà écrit deux fois à Frank Jensen." Sans recevoir de réponse, pour l'instant... La Suède applique une politique de tolérance zéro en matière de drogue.
123Le leader du Cannabis social club en garde à vue : « Ils nous ont rendu un fier service »
L’interpellation, le 21 février, du coordinateur des Cannabis social clubs français, Dominique Broc, a provoqué un mouvement de solidarité. Son procès sera « sans précédent », promet l’intéressé.
« J’avais une bouteille de champagne au frais, depuis le temps qu’on attend qu’ils réagissent ».
Après vingt-sept heures de garde à vue, avec une convocation au tribunal en poche pour détention de cannabis » et « provocation à l’usage », le coordinateur des Cannabis social clubs français (CSCF), Dominique Broc, jubile.
Cinq jours après s’être affiché dans le journal Libération en annonçant le dépôt de statuts en préfecture le 4 mars, il était cueilli à son domicile d’Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire) par une quarantaine de gendarmes, jeudi 21 février à 7 h 50. Les plantes du CSC de Tours ont été saisies, ainsi que son matériel de culture, son équipement informatique et son téléphone portable, avec le listing des adhérents des 425 CSC en France. Il est pourtant sorti de sa garde à vue plus déterminé que jamais.
« Une démarche isolée du procureur »
Les CSCF revendiquent la légalisation de la culture de cannabis à des fins d’usage personnel maîtrisé et s’organisent collectivement pour supporter les coûts de culture et se partager leur récolte. Dominique Broc, l’instigateur français de ce mouvement, n’avait jamais caché son activité depuis 2009. Mais la récente publicité dont il a été l’objet semble avoir motivé un changement d’attitude de la part des autorités.
« C’est une démarche isolée du procureur de Tours, je suis certain que le gouvernement n’était pas au courant », estime le leader gardé à vue.
Trop tard. Ce coup de bâton a galvanisé le mouvement et soulevé selon Dominique Broc un considérable élan de solidarité. « On m’a proposé des ordinateurs pour remplacer celui que les gendarmes ont saisi et des lampes pour faire repartir mes plantes. Ils ont déclenché quelque chose »,s’époumone le coordinateur des CSC contacté ce lundi.
« Ce sera sans précédent »
Les règles des CSC prévoient qu’en cas d’interpellation d’un de ses membres, les noms de tous les autres soient livrés aux autorités. Ce ne sera pas fait dans le cas présent, nous annonce Dominique Broc. Le mouvement maintient par ailleurs la date du 4 mars, pour le dépôt en préfecture des statuts de la Fédération des cannabis social clubs français (FCSCF) en guise de défi au gouvernement.
Une nouvelle date cruciale vient surtout d’apparaître au calendrier des anti-prohibitionnistes : Dominique Broc est convoqué au tribunal correctionnel de Tour le 8 avril prochain. « Ce sera sans précédent, promet l’intéressé. Ils nous ont finalement rendu un fier service. Le mouvement est lancé. C’est une révolution qui s’amorce, contre la prohibition, le trafic et la corruption. »
La mobilisation s’organise pour le 8 avril, à Tours, avec la présence espérée de médias du monde entier et Dominique Broc recevra samedi prochain plusieurs journalistes pour leur montrer la plantation qu’il a déjà réinstallée à son domicile. « Ça repousse », se réjouit-il.
Le tourisme du cannabis fait son chemin au Colorado, de par une recommandation faite mardi 19 février 2013 par un groupe de travail d’État, de réguler le cannabis rendu légal par les votants l’année dernière.
Une des questions soulevées par le groupe de travail suggère que l’État du Colorado devrait installer des panneaux de signalisation dans les aéroports et aux abords des autres États, expliquant aux visiteurs qu’ils ne peuvent pas ramener de cannabis chez eux.
Ce groupe de travail a été monté pour trouver des solutions et s’arrêter sur un modèle précis de régulation du cannabis, après que les citoyens du Colorado aient choisit de passer outre la législation fédérale et d’autoriser son usage sans suivi médical.
Créé par les législateurs, les autorités répressives, et les activistes du mouvement pro-cannabis, ce groupe de travail a confirmé mardi que l’amendement constitutionnel sur le cannabis, autorise les adultes de plus de 21 ans à consommer de la marijuana, et pas uniquement les résidents du Colorado. Si les législateurs approuvent ces recommandations, les touristes seront libres d’acheter et de consommer du cannabis.
« Imposer une obligation de résidence va quasi-certainement créer un marché noir pour l’usage récréatif du cannabis dans l’État, » a affirmé un Député faisant partie du groupe de travail, Don Pabon, du parti démocrate à Denver.
Les touristes pourraient acheter de l’herbe, bien qu’il est probable qu’ils ne puissent pas se fournir plus d’un huitième d’once (à peine plus de 3,5 grammes) par vente.
Apeurés que le tourisme du cannabis n’ouvre la porte aux trafiquants non-résidents, pour se ravitailler et ramener ensuite des quantités importantes chez eux à des fins de vente illégale, les membres du groupe de travail sont tombés d’accord sur le fait que les non-résidents devraient pouvoir acheter uniquement des quantités limitées, bien que ces quantités n’aient pas encore été définies.
« Le cannabis acheté au Colorado doit rester au Colorado, » a averti Don Pabon.
« Nous pourrions nous attirer des contrôles fédéraux d’avantage minutieux et la colère de nos voisins, » si le cannabis traversait les lignes des frontières de l’État, a-t-il dit.
Les membres du groupe de travail ont été moins soudés concernant les recommandations concernant la cannabiculture, ainsi que l’usage dit ‘public’. Les lois du Colorado sur le cannabis autorisent la cannabiculture domestique, mais obligent à garder les plants dans un local sécurisé, verrouillé, et hors de la vue du public. Le groupe n’a pas pu s’entendre sur la question de savoir si un local « sécurisé » et « verouillé » signifiait un jardin clôturé, ou si une enceinte close comme une serre était nécessaire.
Parents : préoccupés par le (soi disant) effet d’escalade du cannabis vers d’autres drogues plus dures ? Je serait personnellement plus préoccupé par la garde de la porte d’entrée. (Éduquez avec des mots ET des actes)
« - Ne t’approche pas de cette porte bébé, maman ne veut pas que tu quittes la cour.
- Je serai exactement comme toi maman quand je serai grande! »
Un des membres les plus virulent envers le cannabis, le chef de la police de Greenwood Village, John Jackson, s’inquiétait du fait que les plants de cannabis dans les jardins auraient besoin de plus qu’une simple clôture en mailles de fil de fer pour tenir les enfants éloignés. Ce qui ne fit pas l’unanimité. Meg Sanders, une défenseure des usagers, a affirmé en retour que l’obligation de local fermé ne serait pas équitable pour les citoyens des milieux ruraux.
« Je pense que ça va trop loin dans la restriction de ce que les gens peuvent faire dans leur propre propriété, » a conclu Meg Sanders.
L’usage public a généré des désaccords qui n’ont pas trouvés de solution mardi. Le policier Jackson et d’autres voulant bannir l’« usage public visible » dans les patios, les porches et les jardins. Cela a irrité les activistes.
« Alors je peux boire une bière sous mon porche? Mais je ne peux pas y fumer un joint? » a lancé Christian Sederberg, un défenseur du cannabis.
La Sénatrice du Colorado, Cheri Jahn, de Wheat Ridge, a évoqué l’existence du risque que les législateurs hésitent à réguler quelque chose de légal que les gens peuvent faire dans leur propriété privée.
« Qu’en est-il des barbecues de jardins qui envoient des senteurs de hamburger dans le nez des voisins qui sont végétariens? » a-t-elle demandé.
Et elle a ajouté : « Je ne sais pas jusqu’où on va aller en disant aux gens ce qu’ils ne peuvent pas faire sous leurs porches. »
La question du cannabis et des porches a été laissée sans réponse. Le groupe a aussi remis la décision concernant les propositions du policier Jackson, à savoir d’exempter les forces policières de devoir garder les plants de cannabis saisis lors des enquêtes.
Les questions d’attributions des labels, et de la puissance du cannabis, concernant celui qu’on trouvera dans le commerce, seront aussi discutées plus tard.
Le groupe a jusqu’au 28 février 2013 pour recommander un modèle de régulation, qui sera finalement mis en place par la législature des États-Unis et le Ministère du Revenu, l’agence qui supervise le jeu et l’alcool, et qui gérera également désormais le cannabis récréatif.
Traduction personnelle d’un article d’AP, écrit initialement par Kristen Wyatt (Denver)
Le 25 mars, ils se présenteront dans les préfectures pour déclarer officiellement leur pratique. Cannabis Social Club, derrière ce nom aux saveurs de havane, le célèbre cigare cubain, se regroupent près de 6 000 cultivateurs français de cannabis, qui militent ouvertement pour la légalisation de leur activité.
Leur argument pétard ? Mettre fin aux trafics clandestins et à cette délinquance qui pourrit la société. Jonathan (*), 25 ans, est un de ces militants en herbe.
Mettre fin à l’hypocrisie générale
Il participe à la culture de cannabis avec une dizaine d’autres consommateurs, quelque part dans le Gard rhodanien. Pour lui, il est surtout temps de mettre fin à l’hypocrisie générale autour de cette activité. "Les clubs se structurent partout en France, assure-il.
Nous en avons une vingtaine dans le Languedoc-Roussillon et bien plus d’une centaine partout en France. Nous sommes tous majeurs, intégrés socialement et consommateurs d’herbes. Ici, il est hors de question de revendre le cannabis." Exit donc, le temps des babas et du gamin fumeur de shit.
"Nous fournissons des centres antidouleur, nous connaissons les services de police, il est temps que l’État réagisse" Dominique Broc, président du CSC en France
Ce qui a poussé Jonathan à cultiver lui-même son herbe, c’est tout simplement son envie d’en fumer une de qualité, sans être forcé "de dépenser son argent dans le coin d’une rue sans savoir ce que je consomme vraiment."
De là à provoquer l’État en se déplaçant à la préfecture de Nîmes le 25 mars pour déposer les statuts de son association de cultivateurs de cannabis ? "Ce qui me fait le plus peur, ce n’est pas la police, mais les petits dealers qui viennent nous cambrioler, confie-t-il. Au début, nous témoignions tous à visages découverts, et ça n’a pas manqué. Les fermes se sont fait braquer."
"Il est temps que l’État réagisse"
Pour Dominique Broc, président des CSC en France, le choix est déjà fait. "Je suis à l’initiative de ces clubs en France, donc j’irai dès le 4 mars dans la préfecture de l’Oise. C’est un acte de désobéissance civile, assène-t-il. Nous fournissons des centres antidouleur en France, nous connaissons les services de police, il est temps que l’État réagisse."
Celui qui fera parti des premiers à déclarer le 4 mars, par pur esprit de provocation, son activité de cultivateur de cannabis, n’est pas là pour faire la propagande d’une drogue. "J’ai 45 ans et un fils de 20 ans, raconte-t-il. Dans un monde idéal, le cannabis n’existerait pas. Mais maintenant, que fait-on ? Mon fils a fumé pour la première fois à 18 ans. Je ne voulais pas qu’il descende dans une cité pour alimenter cette petite délinquance. Je ne veux pas qu’il glisse là-dedans."
Chaque club dans l’hexagone tient un carnet de bord très détaillé sur sa production. Des plantes narcoleptiques à euphoriques, de celles ayant un but thérapeutique à d’autres récréatif, tout est consigné et échangé entre les différents membres des CSC de France.
"Nous avons certains clubs où des gens sont atteints de sclérose en plaque, indique le président. Ce sont leurs médecins qui leur conseillent de consommer de l’herbe !
Nous sommes structurés, nous ne participons pas au marché de la drogue. Peut-être serait-il temps qu’on arrête de nous considérer pénalement comme des criminels."
En 2012, un rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a dénombré près de 200 000 cultivateurs de cannabis en France.
(*) Jonathan est un prénom d’emprunt.
Des clubs qui gagnent l’Europe
Le concept a récemment traversé les Alpes pour faire grand bruit en Italie. Dominique Broc, président du Cannabis social club, après avoir été “formé” en Espagne, fait des allers-retours en Bulgarie pour structurer les coopératives. Inspirés et soutenus par le programme Encod (European coalition for just and effective drug policies) basé en Belgique, les CSC se battent pour que les États européens incluent la régulation des drogues à l’ordre du jour des réformes politiques.
Dominique Broc espère, par cette “descente” en préfecture qu’il considère comme étant un acte de désobéissance civile, forcer le gouvernement à trancher, officiellement, sur le cas des CSC en France.
Par JEAN-FRÉDÉRIC GALLO
Photo: Dominique Broc (AFP)
Culture, commercialisation, comptabilité... Deux étudiants de Denver, dans le Colorado, ont ouvert la THC University, d'un genre très spécial.
En France, consommer du cannabis n'est pas légal, mais, aux États-Unis, petit à petit des États l'autorisent. Cette dépénalisation a donné une idée à deux étudiants de Denver. À la fin de l'année dernière, à la suite de la dépénalisation de ce produit dans leur État, Matt Jones et Freeman LaFleur ont ouvert la THC University, du nom du tétrahydrocannabinol, la molécule contenue dans le cannabis, et délivrent des diplômes jusqu'au master. Leur idée remporte déjà un certain succès. Cependant, la vente et la consommation du cannabis restent très encadrées, les consommateurs ne peuvent fumer comme ils l'entendent.
Trois certificats et déjà des "élèves"
"Je sais que certains vont rire ou dénigrer ce cours, mais beaucoup prendront ce diplôme au sérieux", explique Jones devant les caméras de 9News. Une vingtaine d'étudiants ont assisté aux premiers cours samedi dernier sur le campus d'Auraria, à Denver. "Ce n'est pas donné à tout le monde de faire pousser des plants de marijuana en bonne santé et productifs", détaille Matt, "beaucoup de gens pensent qu'il suffit de planter une graine pour que ça pousse". Bien que les étudiants n'aient pas encore de crédits universitaires pour cette formation, les deux acolytes espèrent étoffer leur offre de formation.
Matt et Freeman proposent déjà des cours à distance et essayent de créer des certificats reconnus par les dispensaires et les professionnels du secteur.
"Master" en culture
En mars, pour la deuxième session de cours, les deux jeunes ont créé trois certificats. Le premier apprend aux élèves à tenir une boutique de marijuana, à bien conseiller les clients, le deuxième est destiné a ceux qui veulent apprendre à cultiver leurs plants en intérieur, et le plus poussé est le "master" en culture. "Pour exceller rapidement dans l'industrie du cannabis" en 14 leçons, il faut néanmoins y mettre le prix, plus de 1 000 euros.
Cultiver à domicile un cannabis 'bio' à usage personnel : c'est le choix, risqué, qu'a fait ce cannabiculteur de Perpignan, et avec lui au moins 200 000 autres Français.
A première vue, c'est un appartement tout ce qu'il y a de plus normal. Un appartement de trentenaire célibataire, avec son matériel hi-fi, son ordinateur puissant, son désordre contenu… et un drôle de placard, qui s'ouvre - discrètement - sur des plants de cannabis.
Nicolas, comme nous l'appellerons, fait partie des quelque 1,2 million de consommateurs réguliers de cannabis en France. Et, comme au moins 200 000 autres*, il a fait le choix de cultiver lui-même son herbe. "J'ai pris cette décision il y a dix ans, quand un jour, je me suis aperçu qu'il y avait du verre pilé dans l'herbe que j'avais acheté. Les dealers l'avaient ajouté pour 'faire le poids'. Le haschisch déjà, une simple observation au microscope m'avait vacciné à vie : cristaux de résine mêlés à de la terre, des poils et autres matières brunâtres… J'avais compris pourquoi on appelait ça le 'shit'. Et même si la consommation de cannabis n'est déjà pas un cadeau pour la santé, j'ai mes limites…".
Nicolas a alors décidé d'investir dans la cannabiculture, en se renseignant de l'autre côté de la frontière auprès de magasins spécialisés. Et il s'agit bien d'un investissement : lampes choisies pour un meilleur rendement lumineux par watt consommé, humidificateur, ventilateur, intracteur et extracteur d'air… "Et surtout un filtre à charbon pour éliminer les odeurs, surtout en fin de culture".
En tout, il y en a pour près de 500 €. "Mais c'est rentable, dès la première récolte. Je cultive 16 pots sur 1 m2, la culture en terre me permet de cultiver jusqu'à 7 variétés différentes et comme je n'ai pas de vocation commerciale, une culture par an me suffit largement pour ma consommation personnelle : en trois mois environ je récolte entre 220 g et 270 g de produit sec". Un produit sec qui se vendrait entre 8 et 10 € le gramme*, auprès des circuits.
"Je prends moins de risques, qu'en courant après mon dealer"
Et Nicolas ne s'est pas arrêté là dans sa recherche d'un produit toujours plus 'naturel'. "Au départ j'ai voulu me lancer dans l'aéroponie, une technologie qui consiste à arroser les racines de solutions nutritives, sans aucun substrat. Mais j'ai fini par passer à la culture en terreaux, avec des engrais majoritairement bio. A l'inverse des cultivateurs à but commercial, qui utilisent des engrais chimiques, sans rinçage, pour augmenter leur rendement. Ces produits se retrouvent après dans l'organisme et s'accumulent dans les reins".
Il y a quatre ans, Nicolas a décidé de franchir un nouveau pallier en supprimant le tabac de sa consommation. "Cela va même au-delà, puisque j'ai complètement arrêté de fumer. J'ai acheté un appareil de vaporisation, qui fonctionne sur un principe très précis : la résine, qui contient les substances actives et gustatives, est vaporisée par un jet d'air chaud, sans combustion. La vapeur dégagée est stockée dans un ballon d'où l'on peut la respirer. Cela a réduit ma consommation de cannabis sur une année d'environ 30 %. Alors, l'appareil coûte plus de 350 €, c'est vrai. Mais l'économie, je la réalise sur le tabac, les feuilles à rouler…".
Mais ces explications circonstanciées ne sont pas un bouclier dédouanant Nicolas de sa responsabilité. Ce qu'il fait, il le sait, est strictement illégal. "Oui, trois mois par an, je prends des risques. Je connais la loi. Mais je prends sûrement moins de risques qu'à l'époque où je devais courir sans cesse après mon dealer, me rendre dans des lieux pas très fréquentables et transporter sur moi ma consommation".
Des explications qui ne convaincraient pas la justice, le cas échéant.
*Source : Observatoire français des drogues et des toxicomanies.