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Cannabis. L'Académie de médecine part en guerre contre le hasch : elle se trompe d'ennemi
Par Indi-Punky,

L’Académie de médecine estime que les mesures prises par les autorités sont insuffisantes et demande à ce que la lutte contre la consommation de cette drogue devienne une cause nationale. Elle a pris mardi dernier une position très forte dans le débat sur le cannabis estimant que ce problème soit érigé "au rang de cause nationale". "Le THC induit des troubles de l'attention, de la mémoire, et des fonctions exécutives", souligne le Dr Alain Dervaux du service d'Addictologie de l'Hôpital Sainte-Anne, (Paris).
 
"Le risque de schizophrénie existe, (multiplié par deux), en particulier chez des sujets prédisposés, (terrain génétique), pour ceux qui débutent avant 15 ans et pour les gros consommateurs", ajoute-t-il.
 
"Bad trip" n'est pas schizophrénie
 
Sauf que… Malgré une augmentation, du nombre de consommateurs et surtout d’expérimentateurs, la prévalence de la schizophrénie en France n’a pas augmenté… Cherchez l’erreur ! Dans une enquête menée auprès de 3.807 étudiants français, à paraître dans la revue Molecular Psychiatry d'Avril, 44 % déclarent avoir déjà consommé du cannabis, et un sur cinq avoir expérimenté des symptômes de psychose à cette occasion. Sauf que…
 
Ce qu’ils appellent "des symptômes de psychose" sont bien connus et couramment nommés par les usagers des "bad trips", (mauvais délire) : et sauf que… Ces effets secondaires liés au THC sont pour la plupart du temps passagers et ont plutôt un effet dissuasif sur des reconsommations éventuelles.
 
Croire à un monde sans drogues, ce serait croire au Père Noël
 
Alors oui, entrons en guerre, mais ne nous trompons pas d’ennemi. La politique prohibitionniste est une catastrophe et n’a mené à rien, si ce n’est une flambée des consommations, avec des budgets alloués à la répression ayant considérablement augmenté, et à remplir des prisons déjà surchargées.
 
"La folie, c'est de se comporter de la même manière et s'attendre un résultat différent", nous disait Einstein. L’interdiction ne fonctionne pas, elle stigmatise les consommateurs en les empêchant parfois (souvent) de venir en soins. La loi de 1970 relative à la consommation de stupéfiants est depuis longtemps dépassée. Les risques d'accoutumance physique au cannabis sont bien moins importants que l’alcool par exemple, sans en ignorer sa toxicité. Vivre dans un monde où les drogues seraient absentes revient à croire encore au Père Noël !
 
Les Alcooliques anonymes n'existeraient pas si l'alcool était prohibé
 
Alors oui je l’ai déjà dit et je le répète à nouveau, la seule solution (qui peut apparaître paradoxale) pour lutter contre le cannabis reste sa dépénalisation et sa légalisation ! Nous éviterons ainsi de stigmatiser les consommateurs, l’argent déversé à flots pour la répression pourrait nous servir à mettre en place une vraie politique de prévention.
 
Pensez-vous que les associations d’anciens buveurs comme les Alcooliques Anonymes, Vie Libre…, existeraient si l’alcool était prohibé ? Non et pourtant ils sont un rouage quasi essentiel dans les prises en charges ! Et non, bien évidemment, légaliser ne fera pas flamber la consommation. Il est partout, dans les villes comme dans les campagnes. N’importe quelle personne peut en acheter à n’importe quel coin de rue. Et il achète, de plus, un produit frelaté, coupé avec des produits encore plus toxiques que le cannabis.
 
Légaliser, c’est encadrer, contrôler et prévenir, sans peur de la loi pour les personnes potentiellement en difficulté, (et qui le sont d’ailleurs déjà !). La France, (la plus répressive en Europe), reste pourtant le premier pays consommateur… Cherchez encore l’erreur !
 
Source: https://leplus.nouvelobs.com/contribution/1166306-cannabis-l-academie-de-medecine-part-en-guerre-contre-le-hasch-elle-se-trompe-d-ennemi.html
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Par Gardner,
Depuis 2003, j’ai assisté à cinq reprises à la Commission des Stupéfiants de l’ONU. Cela me donne une certaine vue d’ensemble, et avec le recul, je suis en mesure d’exprimer aujourd’hui un avis sur l’évolution de la politique en matière de drogues au niveau international.
 
Du 13 au 21 mars à Vienne se tenait la 57e session de cette commission, principal organe de décision des Nations Unies pour le contrôle de certaines drogues. C’est elle notamment qui peut décider de retirer une substance du tableau des stupéfiants établi par les conventions internationales.
 
Dix ans après ma première visite, je rentre avec de l’espoir.
 
Agit-prop En 2003 à Vienne, j’ai organisé avec l’ONG « Encod » la première manifestation internationale devant le siège de la Commission des Stupéfiants (CND). A l’époque, il s’agissait de réviser à mi-parcours la stratégie adoptée en 1998 à New York et dont l’objectif se résumait à son titre-slogan « un monde sans drogue nous pouvons y arriver ». Un frisson m’avait parcouru l’échine en regardant nos ballons chargés de graines de cannabis et de pavot s’élever dans le ciel, au-dessus du Danube. Une belle image qui restera gravé dans ma mémoire, comme celle de la Free Party organisée sur les trottoirs jouxtant les bâtiments de l’ONU, sous l’œil goguenard de la police autrichienne gardant les lieux.
 
Je l’ai appris plus tard, mais cette année-là, le comité d’experts de l’OMS avait déjà recommandé le changement de classification du cannabis au tableau des stupéfiants. Ce que malheureusement la Commission des Stupéfiants a toujours choisi d’ignorer.
 
Voix des ONG En 2004, j’obtenais le laissez-passer dans l’enceinte des Nations Unies. Pour la première fois, assez timidement, je tentais d’approcher quelques délégués officiels et de mieux comprendre le fonctionnement de cette Commission des Stupéfiants de l’ONU. Surtout son Office de Contrôle International des Stupéfiants. C’est aussi en découvrant la pauvreté de l’argumentation des « mamies » en charge de l’animation du comité des ONG que j’ai entrepris, avec quelques personnes, de l’investir pour le rajeunir. Nos objectifs : le rendre plus opérationnel en tant que plateforme de dialogue entre les ONG, mais aussi donner à cette coalition une vocation plus militante à l’égard des institutions.
 
A cette époque, dans ces couloirs onusiens, je me rappelle ma rencontre avec le chef de la délégation française Michel Bouchet. Pour répondre à mes inquiétudes sur l’évolution de la situation de la jeunesse et notamment celle des quartiers dits « sensibles » comme la Goutte d’Or où j’habitais, le représentant de la France osa me rétorquer qu’il y avait « un narcomarketing à la télé poussant à la banalisation de la consommation ». C’était la première fois que j’entendais ce mot, et comme à son habitude la police innovait dans la linguistique pour masquer ses échecs.
 

Où est Farid ?
 
 

ENCOD  

Constitué en 1993, l’ENCOD (Coalition européenne pour une politique juste et efficace en matière de drogues) est à la base une initiative citoyenne pour rapprocher et défendre les intérêts des paysans producteurs des pays pauvres et les usagers de drogues des pays riches , avec l’ambition de réformer la politique internationale en matière de lutte contre les drogues, en se basant sur le respect des droits humains et la prévention des risques et la réduction des dommages.
 
ENCOD est une organisation citoyenne basée en Belgique, rassemblant plus de 150 organisations, individus, entreprises fonctionnant en réseau dans l’ensemble des pays membres de l’Union européenne.  
Prohibition en échec L’an dernier, je constatais la montée en puissance de l’implication des organisations de la société civile qui œuvrent pour une réforme face à l’échec de la prohibition. Aujourd’hui cette critique est aussi portée par des délégations officielles, notamment d’Amérique Latine.
 
Le train de la légalisation est en marche. Dans l’État du Colorado depuis le 1er janvier et bientôt celui de Washington, au cœur des États-Unis berceau de la prohibition, ils ont légalisé. En Uruguay aussi.
 
Depuis plus d’un siècle, « la prohibition » a développé l’art et la manière d’intoxiquer les gens avec des mots d’ordre aussi absurdes que « guerre à la drogue », « tolérance zéro », « peine de mort pour les trafiquants » ou « dis merde aux dealers ».
 
J’enrage contre le crime organisé généré par cette politique de prohibition. Cet « interdit » ne sert que les intérêts des organisations criminelles et mafieuses. Plus de 10 millions de personnes meurent chaque année parce qu’elles n’ont pas accès aux antidouleurs. En Afghanistan ou en Birmanie, principaux producteurs de pavot, on meurt à l’hôpital par pénurie de sédatif fort à base d’opioïdes ! Oui, il est plus rentable pour les trafiquants de vendre un produit interdit que de fournir des hôpitaux…
 
Diplomatie Vue de l’intérieur, cette 57e session de la CND a manifestement mis le cap sur 2016, et le rendez-vous à New York pour une session spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur les drogues. Pour résumer, si la pénalisation des consommateurs ne semble plus être le remède affiché pour éradiquer les drogues, la généralisation des programmes de prévention des risques sanitaires devient un enjeu prioritaire.
 
Quelques anecdotes :
 
> En conférence de presse, face à la délégation de l’Uruguay, je demande si « dans les mois qui viennent, à la faveur des évolutions politiques en Jamaïque et au Maroc où des projets de lois sont en discussion, il serait envisageable de développer une chaîne de commerce équitable. » Et oui ! Au nom du développement alternatif si cher à l’ONU, ne pourrait-on pas offrir la possibilité aux Uruguayens de consommer de la Sinsemilla jamaïcaine ou du haschisch marocain ? Le vice-président de l’Uruguay a joué le jeu :
 
« Peut-être dans dix ans. Mais pour le moment nous allons étape par étape et nous voulons prendre le temps de bien faire les choses ».
 
> Une conférence sous l’égide du Gouvernement autrichien concernait la bonne utilisation du cannabis en médecine. Gilberto Gerra, chef de département à l’Onu, reconnaissait « l’utilisation bénéfique des cannabinoïdes pour lutter contre une multitude de pathologies, sans trop d’effets négatifs ». Puis il évoquait même « un trésor, qui reste encore à découvrir » :
 
« Dans les 70 éléments du cannabis dont on connaît un peu la composition, nous n’avons pas encore suffisamment de travaux de recherche sur quatre d’entre-deux, dont le Dronabinol (THC) »
 
Même si les progrès sont lents, la multitude de signes encourageants pèse positivement. Comme souvent dans la diplomatie, au nom d’un consensus universel, on fait trois pas en avant, deux pas de côté et puis un pas en arrière, comme dans une sorte de valse … de Vienne !
 
 
Source: https://www.streetpress.com/sujet/127548-un-militant-anti-prohibition-du-cannabis-a-l-onu
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Par Indi-Punky,
Weed, beu, marijuana, chanvre, herbe… Le cannabis s’habille d’une foule de noms. Et s’il y en a pour tous les goûts, on ne peut pas franchement dire qu’il y en a pour toutes les bourses. Alors, plutôt que d’alimenter les trafics, certains pensent à la solution artisanale : faire pousser eux-mêmes.
«Le Républicain» est allé à la rencontre de divers consommateurs du Sud-Gironde, et producteurs plus ou moins confirmés, afin qu’ils détaillent leur rapport à cette «drogue douce».
 
«La drogue bio»
 
C’est le cas de Jean-Marc*, qui tente pour la première fois d’obtenir des pieds sur son balcon. «Nous avons planté 5 pieds, grâce à des graines que nous avons commandé sur internet, un site norvégien», détaille l’étudiant. L’idée, c’est de pouvoir avoir de quoi fumer lors des soirées. Surtout, ce que le Sud-Girondin trouve d’intéressant à faire pousser, c’est qu’il sait ce qu’il fume. «C’est naturel, c’est de l’herbe que l’on fait sécher. C’est la drogue bio» plaisante-t-il. Au final, les pieds de cannabis n’ont pas pris, mais le jeune homme n’en fait pas un drame : «on essaiera de nouveau plus tard, un pied ou deux, juste pour voir».
 
Assurer la qualité
 
D’autres n’en sont pas à leur coup d’essai, comme Julien*. Il travaille et a une vie on ne peut plus normale. Mais fait pousser «pour ne pas avoir à en acheter». De fait, il sait bien comment s’occuper de la plante pour l’amener à maturité, mais également éviter de se la faire dérober. «C’est quelque chose qui attire les convoitises. Je me suis déjà fait voler ma récolte une fois, c’est ce qui arrive souvent quand on fait pousser dans son jardin. Même si je ne plante pas tous les ans, maintenant je mets ça dans un coin perdu de forêt, il faut vraiment avoir envie d’y aller ! Même moi ça me porte peine d’aller jusque-là». Des précautions nécessaires pour tenir cet or vert à l’abri des regards indiscrets. Et là encore, la volonté est de savoir «ce que l’on fume». Car par le biais des trafiquants «on donne de l’argent qui quitte la France, mais on n’est également pas sûr de la qualité». Particulièrement pour le hash, qui peut être coupé à plusieurs reprises avec des produits chimiques. Bien évidemment, l’autoproduction permet de faire des économies, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros selon le rythme de consommation.
 
Le cannabis des seventies
 
D’autres encore ont connu ce que certains pourraient appeler «l’âge d’or» du cannabis. C’est le cas de Monique*, retraitée, qui avoue avoir consommé du cannabis dans sa jeunesse, dans les années 70. «Je faisais pousser ça dans un pot dans ma cuisine, personne ne disait rien, c’était admis», détaille la sexagénaire. Elle parle bien évidemment d’un temps révolu, où «l’on pouvait fumer un joint à la terrasse d’un café dans le vieux Bordeaux». Une époque où la prévention était bien moins importante, voire même inexistante. «Je regrette juste cette répression sur la consommation aujourd’hui, et pas assez sur les dealers».
Le Cannabis reste cependant le produit illicite le plus consommé en France, loin devant les autres drogues. A 17 ans, 41,5% des jeunes avouent avoir déjà expérimenté le cannabis. Même si, selon l’INSEE, les chômeurs restent les plus gros consommateurs, la consommation de cannabis touche toutes les catégories socioprofessionnelles.
 
Florent Crouzet
*Pour des raisons d’anonymat, les prénoms ont été changés.
 

 
Cannabis, C’est à cette saison que les cannabiculteurs plantent leurs graines
 
La plantation, c’est maintenant
 
Il existe plusieurs manières de faire pousser le cannabis. La première, sans doute la plus simple, est de le faire en extérieur. La plantation se passe donc de mars à mai, à l’arrivée des beaux jours, et la récolte aux alentours du mois d’octobre. Cependant, l’autoproduction reste un véritable investissement. «Il faut s’en occuper, comme d’un jardin, détaille Julien. Il faut aller arroser tous les deux ou trois jours quand il ne pleut pas».
 
Pour ceux qui n’ont pas accès à un jardin, la pousse se fera donc en intérieur. Et là, il n’y a pas de saisons. La pousse est également plus rapide, «et le cannabis de meilleure qualité, car on met du terreau pour faire pousser, la terre est plus riche», ajoute Julien. Seulement, il y a forcément un coût. Le plus souvent, le cannabiculteur investit dans un box (environ 200€ en entrée de gamme) qui doit comporter des lumières spécifiques ainsi qu’une ventilation, ce qui limite donc le nombre de pied, ainsi que leur taille. «Cela consomme également beaucoup d’énergie, précise Jean-Marc. Je ne veux pas que mon foyer consomme anormalement de l’électricité, cela peut paraître louche». De plus, cette proximité permanente de la plante permet au producteur de gérer entièrement l’évolution de ses plantes.
 
Seulement voilà, un cannabiculteur n’est jamais certain de son rendement. En effet, véritable maître en botanique, il sait qu’il existe plusieurs types de pieds. Outre ceux qui ne parviennent pas à pousser, il s’expose parfois à voir plusieurs pieds de cannabis mâles se développer. Ces derniers ne sont pas consommés, seuls les pieds femelles le sont, c’est pourquoi les mâles sont arrachés. «Sur une vingtaine de graines, seulement une dizaine poussent. Sur celles-ci, environ la moitié seront des femelles», constate encore Julien. Et donc consommables.
 
Sur l’ensemble des Sud-Girondins interrogés, tous avouent consommer uniquement l’herbe, soit la feuilles et fleurs séchées. Il n’y a donc pas de transformation en résine de cannabis, le haschisch.
 
 
F. C.
 
Nous rappelons que l’usage du cannabis est interdit par la loi et peut amener à la dépendance.
 
Source: https://www.lerepublicain.net/cannabis-leurs-bons-plants_16907/
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Par Indi-Punky,
C’est en Haute-Galilée, dans les forêts de Biriah surplombant la bourgade de Safed, foyer des kabbalistes dans la Palestine ottomane du XVIe siècle, que Tikun Olam s’est installé. Tikun olam, qui signifie en hébreu «la réparation du monde», est une référence directe à la pensée mystique du très vénéré rabbin Isaac Louria, né à Jérusalem et enterré dans cette ville en 1572, évoquant le devoir de réparer les failles originelles de la Création, chaque jour, par une action juste, une mitzvah. Celle de la société Tikun Olam, en l’occurrence, est de produire quotidiennement depuis six ans du cannabis médical.
 
Fondée par la famille Cohen, originaire du Maroc, cette entreprise est la plus importante des huit sociétés habilitées par les ministères de la Santé et de l’Agriculture à cultiver des plants de marijuana. Elle fut aussi la première à obtenir, en 2007, le droit d’en faire pousser pour les quelques patients en grande souffrance autorisés à en consommer, à raison d’une cinquantaine de plants maximum et à condition de fournir l’herbe gratuitement aux malades. Ce qui fut fait, comme une mitzvah, par le fils Cohen, ingénieur, rentré de Californie en 2004 illuminé par les pouvoirs bienfaiteurs de l’herbe. Les plants furent cultivés dans l’appartement familial - «Il y en avait partout», se souvient Dorit, sa mère, une femme joviale au physique généreux, ex-prof de sciences à la main verte. «Les malades venaient chez nous, ou alors, comme j’avais le droit de transporter la marijuana, je l’amenais en bus jusqu’à Tel-Aviv. Ça sentait fort !» s’esclaffe-t-elle.
En 2010, le gouvernement élargit l’accès au cannabis médical et permet sa vente directe, à prix fixe, du producteur habilité au patient autorisé (Libération de mardi). Aujourd’hui, Tikun Olam est une petite industrie prospère, qui déclare fournir environ 3 500 malades par mois pour un chiffre d’affaires de 10 millions de shekels par an (2 millions d’euros environ). Sous haute surveillance.
 
Tout autour de la propriété fermée de hauts grillages et gardée jour et nuit, les caméras infrarouges jouent les vigies. Les serres où sont concentrées les productions en hiver couvrent 5,4 dunam (5 400 m2), hébergeant 20 000 plants. Il y a celle des «plants mères», une centaine qui représentent les 12 variétés de Cannabissativa et indica sélectionnées pour leur titrage plus ou moins fort en tétrahydrocannabinol (THC) et en cannabidiol, les deux grands principes actifs de l’espèce, le premier agissant sur le système nerveux, le second sur l’inflammation. La dernière création de la maison, grande fierté de Tikun Olam, affiche zéro THC - garantie sans ivresse. «Les taux sont régulièrement contrôlés par un laboratoire indépendant», assure Ma’ayan Weisberg, de Tikun Olam. Et puis, il y a la grande serre de production où se déploie une forêt de marijuana en pots épanouissant à un mètre et demi du sol leurs précieuses têtes florales, riches en principes actifs, seules parties de la plante que les cannabiculteurs israéliens ont le droit d’exploiter : le reste doit être détruit. La température de 22°C et l’hygrométrie sont réglées par ordinateur ; les traitements interdits. Ensuite, cueillette, séchage, stockage des «têtes» dans des sacs plastiques dont l’abondance évoque les images d’une prise record de la lutte antidrogue… Enfin, conditionnement. En joints, en huile, en gélules, en sachets.
 
Un «don de Dieu», cité dans la Bible
 
Toutes ces marchandises étiquetées, pesées, dosées, les patients autorisés par le ministère de la Santé peuvent les acquérir à Tel-Aviv dans la boutique de Tikun Olam - une minuscule pièce sentant fort l’herbe, gardée par un vigile qui prend le soleil de décembre, assis sur une chaise tirée sur le trottoir. Ou alors, à quelques minutes de là, dans une petite «clinique» où les malades viennent recevoir marijuana et conseils. Ainsi Elie Sapir, affligé à la naissance d’un problème neuromoteur grave, qui s’exprime de façon hachée, agité par des spasmes musculaires, se dit délivré par l’herbe d’une grande part de ses souffrances et de l’assommoir des myorelaxants. Lauréat l’an dernier d’un prix pour les étudiants handicapés remis par le président Shimon Pérès, il peut ainsi poursuivre, dit-il, son doctorat en éducation à l’université de Tel-Aviv. L’entreprise Tikun Olam livre aussi un autre monde : la maison pour personnes dépendantes du kibboutz Na’an, au sud de la ville. Moshe Roth, 81 ans, né en France, fume sa pipe quotidienne d’herbe face aux champs détrempés. Il raconte d’un air triste qu’il s’est ainsi délivré des cauchemars de son enfance cachée, surgis après le décès de sa femme. Il avoue aussi que, «la première fois, ça faisait une sensation très bizarre, effrayante». Rifka Haloup, 91 ans, une kibboutznik enjouée souffrant d’arthrite, estime, elle, qu’avec deux gélules de cannabis, «ça va mieux depuis deux ans». Quant à la pétulante Inbal Sikorin, 45 ans, infirmière et gérante des lieux, elle projette de transformer la maison en clinique pour une clientèle internationale désireuse de bénéficier du cannabis médical. C’est elle qui l’a introduit ici il y a trois ans. Elle montre fièrement sa pharmacie bien tenue : huile, gélules, herbe à fumer. Mais pas de gâteaux au cannabis.
 
Les cookies, on les trouvera le lundi à l’hôpital Hadassah, temple de la médecine de pointe sur les hauteurs de Jérusalem. Ils sont une spécialité de Cannabliss, quatorze employés, l’une des huit sociétés israéliennes autorisées sur ce marché. Chaque semaine, elle investit un petit service d’accueil de jour dépendant du centre de transplantation de moelle osseuse. Avec lits et vue sur les collines, il se mue alors en un étonnant «centre de distribution» de marijuana pour les malades. Il faut, pour y arriver, traverser les halls où des étals débordant d’agrumes et de grenades prêts à être pressés, s’égarer devant un «bureau d’accueil des touristes» signalé en anglais, grec et russe (à l’adresse des malades étrangers), croiser la diversité visible du pays, Juifs ultraorthodoxes en chapeau de fourrure poussant une vieille mère en fauteuil, Palestiniennes en longue robe et foulard, médecins et patients avec ou sans kippa.
 
L’hématologue Reuven Or en porte une, de kippa. Coauteur en 2012 d’une première médicale - le traitement d’une maladie sanguine par injection de cellules souches placentaires -, directeur du service de transplantation de moelle osseuse, il a œuvré à l’ouverture de ce «centre de distribution». Pour lui, la marijuana est un «don de Dieu», cité dans la Bible («Exode, 30, 24») qu’il tient à portée de main parmi des ouvrages scientifiques, dans son bureau encombré d’un tableau sur les cellules sanguines, d’un aquarium, de deux petits canapés et d’un panier de basket derrière la porte.
 

Du cannabis cultivé dans les serres de Tikun Olam. (Photo Olivier Fitoussi)
 
Deux gouttes sous la langue, deux à trois fois par jour
 
Grand baraqué aux yeux clairs, la cinquantaine, il explique longuement le calvaire des patients, adultes ou enfants, qui viennent ici subir une greffe de moelle osseuse pour restaurer leur production de cellules sanguines. Le traitement passe par la destruction de leur système immunitaire, provoque nausées, problèmes intestinaux, douleurs : «La morphine apaise mais assomme et induit des pertes d’appétit préjudiciables au rétablissement du malade. Voir des enfants, notamment, dans cet état, c’est terrible.»
 
Le docteur Or a été le premier, en 1995, à introduire le cannabis dans un hôpital en Israël. Il avait entendu parler des travaux du professeur Raphael Mechoulam, le découvreur du THC qui travaille à quelques centaines de mètres de là (Libération d’hier). Avec l’aval des autorités éthiques, il donnera de petites doses de THC pure, fournies par le professeur, à huit de ses patients, des enfants leucémiques. Plus tard, il sera décidé que tous les malades en chimiothérapie pourraient en bénéficier. Le principal mérite du cannabis, dit Reuven Or, c’est de rendre la douleur supportable, d’amoindrir les vomissements, de renforcer l’appétit. Et d’avoir un petit effet anti-inflammatoire, important lors d’une greffe d’organe. «J’ai en moyenne une dizaine de malades qui reçoivent du cannabis. Deux gouttes d’huile sous la langue, deux ou trois fois par jour, le traitement standard.» Empirique mais jugé suffisamment sage pour que l’hôpital accepte, dans ses murs, la vente de cannabis.
 
Ils sont donc une quarantaine de patients, ce lundi de début décembre, à passer devant le garde armé qui veille sur le guichet où Cannabliss délivre la marijuana, toujours considérée comme un stupéfiant dans les rues du pays. En huile, à fumer dans une pipe à eau, et en cookies donc. Elie Meir, 69 ans, comptable à la retraite en costume impeccable, se plaint à un conseiller qui l’écoute patiemment, cheveux aux épaules et pattes d’eph : ça ne soulage pas ses terribles douleurs discales et ça le met «dans un drôle d’état». Amita Fuchs, une ancienne infirmière de 65 ans, coquette, veut essayer, elle, la pipe, pour améliorer un effet «salvateur» depuis un an qu’elle a commencé. Elle souffre de fibromyalgie, des douleurs chroniques : «Ça me rend la vie plus légère, je peux faire des projets. Avant, je ne savais jamais comment j’aurais été au réveil.» Un trentenaire blond à queue-de-cheval lui explique comment utiliser la pipe, qu’elle finira par acheter. C’est Moshe Ichia, le patron de Cannabliss. Les cookies «style macaron», casher bien sûr, c’est aussi lui, qui a fait l’école hôtelière. Mais il est inquiet. Le gouvernement a prévu de les interdire. Et de centraliser le business en confiant la collecte du cannabis au principal fournisseur d’équipement hospitalier, Sarel, et sa vente à quarante pharmacies agréées. Exit le lien direct avec le patient. Objectif : éviter d’éventuelles «fuites» de cannabis. Une société a fait appel de cette décision, votée mi-décembre, auprès de la Cour suprême.
 
L’ex-patron de l’antidrogue devenu exploitant
 
«Jamais personne en Israël n’a été arrêté pour trafic de cannabis cultivé dans les exploitations autorisées. Elles sont très surveillées», relève Shlomo Gal. Docteur en criminologie, né en 1944 dans la Palestine sous mandat britannique, il en sait quelque chose. D’abord parce qu’il a dirigé durant six ans, jusqu’en 2001, l’autorité nationale de la lutte antidrogue : «Bien plus préoccupant est le boom des drogues dures qui débarquent par mer et avion. Trois tonnes de cocaïne colombienne ont été saisies récemment. Quant à la marijuana, jusqu’en 2010, 120 tonnes étaient saisies chaque année, venues surtout via le Sinaï. Maintenant que cette frontière de 250 km dans le désert est fermée, ce sont à peine quelques douzaines de kilos.» Ensuite parce qu’il détient, annonce-t-il à notre grande surprise, «4% de parts dans Candoc, une exploitation de cannabis médical qu’[il] a aidé à fonder dans un kibboutz il y a deux ans». L’ex-patron de l’antidrogue est devenu un partisan déclaré de l’herbe médicale après avoir lu, entendu et vu le confort apporté à des malades en phase terminale… La légalisation du cannabis récréatif ? Il y a, dit-il, une tolérance pour l’usager léger «parce que la loi impose l’ouverture d’un casier judiciaire, qui est un boulet à vie. Mais je suis contre la légalisation. On a ici des problèmes de sécurité, la fumette altère la coordination motrice, on ne peut pas se permettre ce genre de faiblesse».
 
Corinne BENSIMON envoyée spéciale en Israël
 
Source: https://www.liberatio...-chanvre_974775
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Par Indi-Punky,
Avec sa trentaine de bâtiments perchés sur une colline des faubourgs ouest de Jérusalem, Hadassah est à la fois l’un des plus grands hôpitaux israéliens et une faculté de médecine fédérant plusieurs instituts de recherche. «Une ville ! 3 000 personnes travaillent ici !» s’exclame le professeur qui nous entraîne d’un pas ferme à travers un dédale de couloirs jusqu’à son petit bureau de l’Ecole de pharmacie aux étagères parfaitement ordonnées où figurent d’énormes volumes intitulés «Marijuana».
 
Raphael Mechoulam, chimiste, a 83 ans. Il est le président de la section des sciences naturelles de l’Académie israélienne des sciences, ancien recteur de l’université hébraïque de Jérusalem où il a fait l’essentiel de sa carrière, et auteur de 296 articles scientifiques dont le dernier vient d’être publié. Il y a cinquante ans tout juste, il isolait le principe psychoactif de la marijuana, le THC (tétrahydrocannabinol), posant la première pierre d’une science des cannabinoïdes dont il est reconnu, mondialement, comme le père et expert. Il est aussi un acteur discret, mais majeur, de la politique israélienne de santé qui permet aujourd’hui à 11 000 patients d’avoir accès au cannabis (Libé d’hier).
 
Petit homme calme à l’humour vif, Raphael Mechoulam a la mémoire encyclopédique des intellectuels d’Europe orientale qui lisent une demi-douzaine de langues. Né à Sofia, en Bulgarie, il a vu son pays basculer dans le camp nazi, puis communiste - «l’heure du lavage de cerveau», dit-il. En 1949, il émigre dans le tout jeune Etat hébreu où il découvre la chimie.
 
«La plante était maudite»
 
Doctorat, post-doctorat, chercheur enfin, à l’institut Weizmann, près de Tel Aviv. Fasciné par la frontière entre chimie et biologie, il se passionne pour les substances naturelles, cherche un sujet vierge, trouve une plante psychotrope encore oubliée des sciences en ce début des années 60 : le chanvre indien, Cannabis indica. «L’opium et la coca étaient bien étudiés, leurs principes psychoactifs - morphine et cocaïne - avaient été isolés au XIXe siècle. Mais celui du chanvre indien était encore inconnu.» Sans doute parce qu’il était d’une nature telle qu’il était difficile à identifier avec les instruments de cette époque, explique-t-il. Et quand les technologies furent mûres, la plante était maudite. Sa prohibition dès 1937 aux Etats-Unis, puis son classement sur la liste des stupéfiants par l’ONU en 1961 «ont imposé des tracasseries dissuasives pour qui voulait avoir du cannabis pour l’étudier».
 
Le jeune chercheur, le nez dans ses bouquins, ne prend pas la mesure de l’obstacle. La marijuana, apprend-il, faisait déjà partie de la pharmacopée assyrienne il y a 3 000 ans. En 60 après J.-C., le Grec Dioscorides, «le plus grand pharmacologue des deux derniers millénaires», la présente comme un traitement contre l’inflammation. Inconnue en Europe où le chanvre de la variété sativa dont on fait des toiles n’a pas d’effet psychotrope, elle devient au XIXe siècle, quand l’Occident s’éprend de l’Orient, l’objet d’observations évoquant des actions sur les contractures, les convulsions. «C’est un Français qui a écrit en 1840 le premier texte scientifique sur ses effets psychotropes», relève le professeur, extrayant de ses dossiers les références de l’article que le psychiatre Jacques-Joseph Moreau a tiré de ses observations faites lors des séances du club des Haschichins fondé à Paris avec Théophile Gautier. Passe un siècle. En 1940, le Nobel britannique Alexander Todd et l’Américain Roger Adams réussissent à isoler un composé de la marijuana, non psychoactif, le cannabidiol, alias CBD. Et glissent à un autre sujet. «Puis rien.» Le terrain était libre.
 
«J’ai demandé au directeur de mon institut s’il connaissait quelqu’un à la police qui pouvait me procurer de la marijuana. C’était le cas. J’ai reçu 5 kilos de joli libanais de contrebande, de quoi travailler. Plus tard, on m’a fait remarquer que c’était illégal, que le policier et moi-même encourrions la prison, que j’aurais dû demander une autorisation spéciale. Ce que j’ai toujours fait, ensuite, bien sûr.» En 1963, première percée, Raphael Mechoulam et son collègue Yuval Shvo révèlent la structure moléculaire du cannabidiol isolé par le Nobel et son confrère. La découverte permet d’étudier l’action de cette substance. Elle passe alors inaperçue. Aujourd’hui, elle est le fondement de centaines de publications scientifiques. «Il apparaît que le CBD est un anti-inflammatoire qui réduit notamment les symptômes de l’arthrite rhumatoïde. Il a aussi un effet sur le diabète de type 1, relève le professeur. On ne comprend pas encore comment il agit mais on sait que sa toxicité est très faible.»
 
En 1964, rebelote. Le chimiste isole une demi-douzaine d’autres substances présentes dans le cannabis, qu’il baptise «cannabinoïdes», et découvre enfin, avec Yechiel Gaoni, la structure de la molécule psychoactive dont regorgent les boutons floraux de la plante : le THC. L’article, cette fois, sera remarqué. «C’est bientôt l’époque des hippies, le haschich devient un phénomène social en Occident. Les NIH [instituts de la recherche médicale publique américaine, ndlr], qui ne travaillaient pas sur la marijuana, s’intéressent soudain à nos recherches. Ils n’ont jamais cessé, ensuite, de soutenir mon laboratoire.»
 
«On a fait un gâteau»
 
Désormais, la molécule «planante» de la marijuana pouvait être purifiée, produite par synthèse, dosée, expérimentée. «Comment agissait le THC sur le cerveau ? C’était un mystère. On l’a testé sur nous-mêmes, raconte l’octogénaire. On était dix amis. Cinq avaient déjà fumé, cinq jamais. Ma femme a fait un gâteau avec 10 mg de THC pur. Les effets ont été très différents. Moi, j’étais "high" ; elle, rien. Un député n’arrêtait pas de parler, une personne très réservée est devenue anxieuse. On a essayé à nouveau, avec une dose plus forte. Deux sont devenus, quelques instants, très paranoïaques. C’était surprenant de constater qu’un même produit avait des effets psychiques si différents selon les individus, selon leur expérience de la drogue et selon la dose. On n’avait aucune idée de la façon dont le THC parvenait à agir sur le système nerveux.»
 
L’énigme est restée entière vingt ans durant, jusqu’au milieu des années 80, quand une équipe américaine découvre, sur des cellules du cerveau des mammifères, et des humains, des «récepteurs» activés par le THC. Lumière, et nouvelle question. «Si l’évolution avait doté notre organisme de tels récepteurs, ce n’était évidemment pas pour percevoir les effets de la marijuana. Mais parce que le corps lui-même produit, en réponse à un besoin précis, des molécules similaires au THC, des "endocannabinoïdes".» A quoi peuvent-ils servir ? En 1992, l’équipe de Mechoulam isole le premier du genre, fabriqué en réponse à un signal de douleur : «On l’a baptisé "anandamide", anan pour joie en sanscrit, une langue qu’étudiait un chercheur de l’équipe.» La publication sera citée 3 000 fois par des articles scientifiques. Il y a deux ans à peine, le laboratoire de Mechoulam identifiait un second type de récepteur aux cannabinoïdes. Sa présence dans des organes importants pour l’immunité éclaire, au moins en partie, l’effet anti-inflammatoire de la plante.
 
Ainsi, en l’espace d’un demi-siècle, l’étude de la marijuana inaugurée par le professeur Mechoulam a mené non seulement à une compréhension de ses mécanismes d’action mais aussi à la découverte d’un système physiologique insoupçonné sur lequel «tape», incidemment, le cannabis. Complexe, ce système dit «endocannabinoïde» se révèle, au fil des recherches, impliqué dans la douleur, l’inflammation, l’appétit, les émotions. «Il semble être un système majeur de protection de l’organisme, il ouvre des pistes extraordinaires», s’enthousiasme le professeur. Il montre un article de 204 pages signé en 2006 par trois chercheurs des NIH qui ont passé en revue les résultats des recherches dans ce domaine : «Moduler l’activité du système endocannabinoïde, concluent-ils, offre des promesses thérapeutiques pour un vaste éventail de maladies disparates, allant de l’anxiété aux troubles moteurs de Parkinson et Huntington, douleurs neuropathiques, sclérose en plaque, cancer, athérosclérose, hypertension, glaucome, ostéoporose, entre autres.» (1)
 
Entre les espoirs et la réalité, le chemin est cependant incertain. Seuls trois médicaments contenant des cannabinoïdes naturels ou de synthèse sont sur le marché (Cesamet, Marinol, Sativex), dans certains pays, pour des indications restreintes. Quant à la première molécule conçue pour bloquer une partie du système cannabinoïde, elle a été un échec cuisant. Destiné à lutter contre l’obésité en réduisant l’appétit, le rimonabant (Acomplia) augmentait l’anxiété, jusqu’à causer quelques dépressions graves. Il a été retiré du marché en 2008. La piste n’est pas abandonnée pour autant. Ce jour de décembre, Raphael Mechoulam est attendu dans une petite salle où un biologiste allemand présentera ses travaux sur le lien entre système cannabinoïde et obésité.
 
«Purs mais bien dosés»
 
Au moment de s’éclipser, coup de téléphone du ministère de la Santé. On attend l’expertise du professeur sur le thème «cannabis et conduite automobile». Raccrochant, le chercheur évoque les effets problématiques du cannabis. «On sait qu’il peut révéler une schizophrénie latente, ce qui n’est pas négligeable puisque cette maladie touche 1% de la population. On sait aussi qu’il altère la coordination neuromotrice.» Il dénonce les risques de la drogue vendue sous le manteau : «Le THC perturbe la mémoire, mais pas en présence du cannabidiol, semble-t-il. Autrefois, le libanais avait 5% de THC et 2% de CBD. A présent, les trafiquants cultivent des variétés contenant plus de 20% de THC et zéro cannabidiol.»
 
Pourtant, si la marijuana a déjà fait son chemin dans la médecine israélienne, c’est avec le soutien discret et prudent du professeur : «Je ne suis pas opposé au fait de donner du cannabis brut aux patients que cela soulage, à condition de connaître les teneurs en THC et en CBD des plantes. On peut aussi donner du THC ou du CBD purs et correctement dosés.» C’est ce qu’il a fait, dès 1995, touché par la demande de médecins soignant des enfants sous chimiothérapie, vomissant, amaigris. «L’effet était remarquable. J’ai donné, avec l’accord des comités d’éthique, des centaines de doses de THC, autant que je pouvais en fournir : je suis à la tête d’un labo de recherches, pas d’un laboratoire industriel.» Raphael Mechoulam n’a alors pas fait d’annonce médiatique. Mais la voie, en Israël, était ouverte pour le cannabis médical. Il restait à inventer son horizon et ses garde-fous.
 
(1) Pal Pacher, Sandor Batkai, George Kunos in «Pharmacology Review».
 
Corinne BENSIMON envoyée spéciale en Israël
 
Source: https://www.liberatio...erusalem_974515
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Par Indi-Punky,
De chaque côté de l’avenue Ben-Gourion, qui descend droit vers la mer à l’exact aplomb du temple Bahaï et de ses jardins persans, des rennes tirent leur traîneau, tout en guirlandes lumineuses, sous le soleil de décembre. C’est là, dans l’un de ces cafés du quartier arabe chrétien de Haïfa, à l’ombre d’un immense père Noël gonflable, qu’on a retrouvé Barak Abutbul - blouson, cheveux courts - et sa sœur aînée, Sivan. Elle lui tiendra la main, parfois, lorsqu’il suspendra son récit, la gorge nouée. «Longtemps, je n’ai pas pu raconter», dit-il. Barak a 24 ans, des éclats de mortiers dans le bras gauche et un syndrome de stress post-traumatique. Il est l’un des 11 000 Israéliens détenteurs d’une autorisation de consommation de cannabis à titre médical.
 
C’était le vendredi 7 janvier 2011, vers 18 heures. Nuit noire sur une colline surplombant la frontière avec Gaza. Barak Abutbul finissait ses trois ans de service militaire, encore un mois et retour au civil. Sa brigade repère trois Palestiniens armés qui semblent installer des explosifs le long de la barrière de sécurité. Ordre de sauter de la voiture. «J’avais tout mon barda de sniper, c’était lourd. Un copain m’a aidé à me coucher par terre. Il est mort.» Silence. «J’ai senti des impacts sur mon bras. Mon commandant avait le visage en sang, il respirait vite. J’ai pensé : je dois le regarder en face, lui dire ça va aller. Il crachait du sang. Ensuite, j’ai eu cette image tout le temps.» Vingt minutes de tirs, infinis dans l’obscurité. Côté Palestiniens, un blessé, tous enfuis. Côté Israéliens, un mort, quatre blessés, victimes de «tirs amis». «L’erreur» sera l’objet d’une courte dépêche illustrant un regain de tension entre le Hamas et Israël.
 
«J’étais devenu un zombie»
 
«Quand je suis rentré à la maison, j’ai dit : "ça va".» Deux semaines après, les cauchemars. «J’avais peur d’aller me coucher. Le lit, c’était la guerre, c’était retourner sur la zone. Je pouvais rester quarante-huit heures debout. Et puis les accès de colère, incontrôlés. Je vivais dans un état d’alerte permanent. Je sursautais au moindre bruit. Les images me revenaient n’importe quand, pour un bruit, une odeur.» Et la douleur qui ne passait pas. «On n’a pas pu m’enlever tout le métal, ça bouge», dit Barak, montrant trois protubérances brunes sur son biceps gauche. Le psychiatre de l’armée diagnostique un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). «Morphiniques, antidépresseurs. J’étais devenu un zombie. Accro. Un jour, je me suis rendu compte que je bavais en regardant la télé, la bouche ouverte.»
 
Et puis, un coup de chance : un proche avait une ordonnance de cannabis contre les douleurs persistantes d’une blessure. Il lui propose d’essayer. «Dans la famille, c’était tabou. Mon père, ingénieur, fait partie d’une brigade volontaire antidrogue. Mais pour la première fois depuis des mois, j’ai dormi. Treize heures. Je me suis senti calme. C’était incroyable. Après, je me suis documenté. J’ai cherché un médecin qui m’obtienne une autorisation. Une galère. J’ai fini par l’avoir, neuf mois après ma blessure», dit Barak qui compte toujours le temps à partir de «l’accident».
 
Renouvelable tous les trois mois après consultation, la licence tamponnée du ministère de la Santé autorise Barak à acquérir, auprès d’un distributeur agréé, des «boutons floraux séchés» de cannabis et lui interdit de consommer devant un mineur, en public, de partager, de revendre, de conduire… Le prix, fixé par le gouvernement, remboursé en partie par sa caisse d’assurance maladie, est le même pour tous : 370 shekels (77 euros) le traitement mensuel, quelle que soit la quantité prescrite, «histoire de ne pas instaurer un prix au gramme servant d’index aux dealers», nous précisera un expert. Certains ont 100 grammes, le maximum légal. Barak a le minimum, 20 grammes. C’est «un peu juste», mais il exclut de se fournir dans la rue. «Le cannabis cultivé pour la médecine est contrôlé, ses principes actifs sont dosés. J’en ai une sorte pour le matin, une autre pour le soir.» Il assure n’être «jamais défoncé, sans doute l’accoutumance», et ne s’estime pas dépendant, mais «au contraire, libéré des dérivés de la morphine». Simplement, sa douleur est devenue «gérable» et s’il reste psychologiquement fragile, il peut rire, manger, dormir et espère retravailler un jour. En attendant, il expose régulièrement son expérience aux vétérans handicapés aidés par l’association Hope for Heroism.
 

Soins à l’huile de cannabis dans la maison pour personnes âgées du kibboutz Na’an. (Photo Olivier Fitoussi)
 
Aux antipodes de la Californie
 
Barak est ravi d’apprendre qu’à une demi-heure de là, à l’université de Haïfa, la chercheuse Irit Akirav a publié cette année des travaux sur des effets positifs du THC (le tétrahydrocannabinol, la substance psychoactive du cannabis) chez des souris atteintes de stress traumatique, tandis qu’à l’hôpital Hadassah à Jérusalem, le psychiatre Pablo Roitman teste la substance sur une petite cohorte de patients souffrant de SSPT. Le jeune homme espère que ce trouble psychique restera au nombre des maladies éligibles à un traitement par la marijuana. Leur liste est alors en cours de révision au ministère de la Santé israélien, devenu discrètement le plus grand prescripteur de marijuana thérapeutique au monde, derrière les Etats-Unis.
 
«Israël distribue près de 400 kilos de cannabis médical par mois, plus qu’aucun pays européen», relevait, en mai, la ministre israélienne de la Santé, Yael German, défendant la nécessité d’une nouvelle réglementation sur le cannabis médical pour faire face à son essor : + 30% en 2013. On est bien au-delà de la situation des Pays-Bas, premier pays européen à autoriser, en 2000, la marijuana thérapeutique : à peine 2 000 patients y ont été recensés depuis, tandis que l’unique cannabiculteur agréé, Bedrocan, a vendu l’année dernière 450 kilos d’herbe «seulement». Mais on est aussi aux antipodes du grand bazar de Californie, le premier des dix-neuf Etats américains à avoir légalisé, en 1996, le cannabis médical : là, il suffit d’arguer d’une migraine chronique auprès des nombreux toubibs agréés pour pouvoir, après enregistrement, acheter quasiment autant d’herbe que souhaité.
 
En Israël, où détention et consommation de cannabis restent prohibées, l’Etat s’efforce de garder la haute main sur son usage médical. C’est le ministère de la Santé qui délivre, au cas par cas, les autorisations que doivent lui demander les médecins, en prouvant que tout autre traitement a échoué depuis un an, une procédure lourde et lente. Seuls quelques praticiens hospitaliers agréés (oncologues essentiellement) sont habilités à rédiger eux-mêmes les prescriptions. Celles-ci sont réservées aux douleurs chroniques, nausées, pertes d’appétit, spasmes musculaires liés à des maladies «listées» : sida, cancers, sclérose en plaques principalement, auxquelles se sont ajoutées, occasionnellement, le syndrome de stress traumatique, la maladie de Parkinson, l’épilepsie, le syndrome de Tourette…
 
Mi-décembre, au terme d’atermoiements marqués par une grève de la faim de patients, de familles et de médecins inquiets d’une possible restriction de l’accès à l’herbe, le gouvernement a adopté une directive qui prévoit de créer une agence du cannabis médical, de revoir le mode de distribution et de fluidifier sa prescription : le nombre de médecins hospitaliers autorisés à prescrire de l’herbe passera de vingt à trente, les malades en chimiothérapie et en phase finale recevront les autorisations sous quarante-huit heures. «En 2018, 40 000 patients bénéficieront du traitement», a assuré Yaël German, du parti Yesh Atid (centre, laïc), accusée sur sa droite d’être encore trop… timorée : le député Moshe Feiglin, ultranationaliste du Likoud, réclamait que tous les médecins puissent délivrer eux-mêmes une ordonnance de marijuana.
 
La force du bouche à oreille
 
Le cannabis thérapeutique fait bien partie du paysage israélien. Si seulement 26% de la population est favorable à la légalisation de son usage récréatif, son usage médical est accepté par une large majorité de 75%, selon un sondage publié en octobre par le quotidien Haaretz. Les Israéliens s’étonnent volontiers qu’il soit interdit en France («Même pour les malades du cancer ?» insistent les incrédules) et que le Sativex - aérosol des laboratoires britanniques GW à base de cannabis - n’ait reçu que cet été un feu vert hexagonal alors qu’il est arrivé de longue date en chez eux, où il semble, d’ailleurs, moins prisé que l’herbe.
 
Comment, en Israël, pays de la médecine high-tech et patrie de géants pharmaceutiques comme le génériqueur Teva, le traitement par une plante, classée de surcroît au tableau des stupéfiants par l’ONU depuis 1961, est-il devenu si populaire ? L’histoire tient à un cocktail singulier de médecine compassionnelle et de recherche scientifique agité par des courants laïcs comme religieux. Elle a commencé au milieu des années 90, à l’époque où la marijuana apparaît aux Etats-Unis comme une aide contre l’anorexie du sida. Dans un pays de 8 millions d’habitants grand comme la Lorraine, où le bouche à oreille, amplifié par les réseaux sociaux, joue à plein, le succès du cannabis médical s’est bâti mezzo voce, à la demande de patients, médecins ou scientifique et au fil d’autorisations discrétionnaires et de directives ministérielles.
 
En 1995, un comité sur le cannabis médical créé dans le cadre parlementaire et composé d’un chimiste et d’un ingénieur recommande au ministère de la Santé d’en permettre l’accès aux patients très malades. Quelques dizaines, essentiellement souffrant du sida, seront autorisés à cultiver des plants chez eux, ce dont certains sont incapables. En 2002, tournant. Le ministère charge le responsable de la politique du médicament, le psychiatre Yehuda Baruch, d’examiner et de valider les demandes transmises par des médecins. Les licences tombent au compte-gouttes, la production de cannabis médical devenant l’affaire de quelques personnes autorisées à le fournir… gratuitement.
 
En 2009, alors que seulement 400 patients ont une autorisation, un documentaire choc, réalisé par Zach Klein, alors étudiant à Tel-Aviv, et une vedette de la télé israélienne, Avri Gilad, est diffusé deux fois sur une chaîne grand public : des patients témoignent de la façon dont la marijuana les a soulagés et leur a redonné appétit et goût de vivre, soutenus par des médecins hospitaliers. L’année suivante, les quelques cannabiculteurs bénévoles agréés sont enfin autorisés à vendre leur production, un prix unique de traitement est fixé et les oncologues de cinq hôpitaux sont habilités à le prescrire sans demander l’aval du ministère. Dès lors, le nombre des bénéficiaires explose.
 
Cependant, si le cannabis médical a ainsi percé en Israël, c’est d’abord grâce au chimiste israélien Raphael Mechoulam, pionnier mondial de la recherche sur la marijuana. C’est lui qui, en 1964, a découvert la structure du THC et du cannabidiol aux vertus anti-inflammatoires. Lui également qui a montré que l’organisme produit des molécules similaires, ouvrant la voie à la compréhension de l’action de la marijuana. Et c’est lui qui avait recommandé, dès 1995, son usage médical. On le rencontrera à l’université hébraïque Hadassah de Jérusalem où, à 83 ans, il reste l’expert incontournable de la science du cannabis.
 
Corinne BENSIMON envoyée spéciale en Israël
 
Source: https://www.liberatio...-malades_974232
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Par Indi-Punky,
Pourquoi la légalisation du cannabis gagne-t-elle du terrain?
 
 
 

 
D'après les spécialistes de la question, et même dans les plus hautes sphères institutionnelles, légaliser le cannabis apparaît comme la solution la plus efficace pour mieux atteindre l'objectif de santé publique. Voici pourquoi. sur le même sujet
Médicament: le Sativex, dérivé du Cannabis, arrive en France
Uruguay : l'autre pays du cannabis
Cannabis légalisé : à quand la France ?

Faut-il légaliser le cannabis ? La question est de plus en plus prégnante depuis que l'Uruguay, mais aussi l'État du Colorado et celui de Washington aux Etats-Unis ont décidé de franchir le pas. D'autant plus que la défense de la légalisation n'est pas l'apanage de personnes souhaitant encourager la consommation.
 
 
Bien des noms issus des plus hautes institutions ont ouvertement manifesté leur soutien à la libéralisation de cette drogue. C'est notamment le cas de l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin, Daniel Vaillant, qui jure pourtant n'avoir jamais fumé, mais aussi ni plus ni moins de Barack Obama, qui a déclaré en début de semaine que "fumer de l'herbe" ne lui semble pas plus dangereux que "de boire de l'alcool".
 
La répression ne fonctionne pas
 
La raison de cet infléchissement dans la "guerre aux drogues" lancée dans les années 1970 par l'ONU et l'ancien président américain Richard Nixon est double. La répression ne fonctionne pas.

"La France est le pays européen le plus répressif en matière de lutte contre le cannabis, et pourtant, nous sommes les plus gros consommateurs en Europe," explique Christian Ben Lakhdar, économiste des drogues à l'Université catholique de Lille et ancien expert de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Entre 2005 et 2010, le nombre des interpellations a doublé, sans qu'il n'y ait d'impact. "Cela aurait dû avoir un effet haussier sur le prix lié à la prime de risque exigée par les trafiquants. Or la seule hausse du prix observée est plutôt liée à une augmentation de la qualité du produit", relève le chercheur, qui fait état de statistiques de l'OFDT.
De fait, le marché est de mieux en mieux alimenté par la production locale qui fait l'objet d'une véritable sélection des meilleures graines et bénéficie des techniques hydroponiques, c'est-à-dire une culture optimisée en lieu clos et à lumière constante.
Pour lui, la politique de lutte contre la toxicomanie basée sur la répression est un "échec total". Constat partagé par ces pays qui dépénalisent, voire légalisent la production et la vente, non par laxisme, mais pour des raisons de santé publique et économiques.
 
La légalisation est bonne pour les finances publiques
 
D'après les travaux publiés en 2003 par Pierre Kop, professeur agrégé d'économie à la Sorbonne, et compilés par la suite par Christian Ben Lakthar, on peut estimer à 910 millions d'euros le coût social total du cannabis à la France.
Ce chiffre prend en compte les accidents de la route causés par la consommation de la plante ou de ses dérivés, le coût de la prévention, le coût pour la sécurité sociale, mais aussi ceux de l'engorgement des tribunaux et des prisons, des douanes et des enquêtes de police.
"Au final, 55% à 60% de ces 910 millions d'euros sont imputables au régime légal", note Christian Ben Lakhtar. En clair, le système répressif mis en place pour lutter contre le trafic et la consommation de cannabis coûte entre 450 et 500 millions d'euros à l'État chaque année, soit 5 milliards d'euros sur dix ans.
Aux prix actuels, c'est-à-dire entre 5 et 7 euros pour un gramme de résine et entre 7 et 9 euros pour un gramme d'herbe, on estime le marché total à 1 milliard d'euros par an. Au niveau de TVA actuelle, ce serait donc quelque 200 millions d'euros de recettes supplémentaires qui viendraient s'ajouter aux économies liées à la fin de la répression.
 
Dépénalisation ou monopole d'État ?
 
Alors pourquoi la question gêne-t-elle autant la classe politique, à l'image de François Hollande qui a cherché à éviter le sujet lorsqu'il était candidat à la présidentielle de 2012 ? Parce qu'au-delà de la peur d'une mauvaise réaction de l'opinion publique, un système idéal est très complexe à mettre en place.
Daniel Vaillant, lui, est pour un monopole d'État, à l'image de ce qu'était la SEITA. C'est-à-dire que l'État produirait et vendrait lui-même le cannabis.
"Mais attention à la variable cruciale qu'est le prix", met en garde l'économiste pour qui il ne faut pas perdre de vue l'objectif de santé publique, et non de renflouement des caisses de l'État. De fait, un prix trop élevé n'aurait aucun effet sur le narcotrafic, l'une des cibles originelles de la "guerre aux drogues". De même qu'un prix trop bas visant à lutter contre le marché noir inciterait à la consommation, selon lui.
En outre, les économistes des drogues ont le plus grand mal à évaluer les marges que font les trafiquants en fonction de la qualité et de la provenance du produit. Il est donc difficile de savoir à quel niveau de prix, dans des conditions de production respectueuses de la loi française, l'activité serait rentable. L'Uruguay, qui a fait le choix de produire lui-même, a décidé de s'aligner sur les prix du marché.
 
Porter atteinte à l'économie de la débrouille est risqué
 
Mais se pose alors aussi la question de l'impact social d'une telle révolution. Une étude réalisée en 1993 sous la direction de Michel Schiray pour le Conseil national des villes avait souligné l'importance de l'économie parallèle dans les quartiers sensibles, la qualifiant d'économie de la "débrouille". Or, on a du mal à évaluer l'impact d'une amputation des revenus du cannabis qui participent de cet amortisseur social dans les quartiers défavorisés.
Une des questions que s'était posé Dominique Vaillant était de savoir si les personnes impliquées dans le trafic pouvaient être embauchées par son "service public du cannabis". Avec un problème majeur : celui de la mise en concurrence de jeunes formés dans des écoles et universités, et donc aux rouages du commerce légal, avec des trafiquants plus habitués à l'économie parallèle, comme le souligne Christian Ben Lakhtar.
La question étant de savoir comment ces petits trafiquants s'en sortiraient sans ce "gagne pain". Le risque est celui de la fuite en avant. Michel Gandilhon, chargé d'études au pôle Tendances récentes et nouvelles drogues de l'OFDT, avait souligné l'explosion de la culture par des particuliers alimentant le marché local ainsi que la progression de l'autoculture pour subvenir à la consommation personnelle, qui a privé les organisations criminelles d'une partie de leurs revenus.
Résultat, elles ont mis l'accent sur d'autres drogues pour compenser le revenu manquant. Si ce phénomène se confirme, la maintien d'un système répressif sur ces autres drogues exigera des moyens supplémentaires, réduisant d'autant les économies réalisées grâce à la légalisation du cannabis et posant un nouveau problème de santé public.
 
Ne pas perdre de vue l'objectif de santé publique
 
Pour toutes ces raisons, la Commission mondiale pour la politique des drogues qui compte des personnalités telles que Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Paul Volcker, l'ancien président de la Réserve fédéral américaine qui a mis fin à la stagflation des années 1970, ou encore des chefs d'États, a appelé en 2011 à mettre fin à la "guerre aux drogues", dans leur ensemble :

" Les dépenses considérables engagées pour la criminalisation et la mise en place de mesures répressives visant les producteurs, les trafiquants et les consommateurs de drogues illicites ne sont visiblement pas parvenues à freiner efficacement ni l'approvisionnement ni la consommation. (…) Les efforts de répression ciblant les consommateurs vont à l'encontre des mesures de santé publique visant à prévenir la transmission du VIH/sida, les décès par surdose et les autres dommages liés à la drogue ." En ce sens, on peut étudier le cas du Portugal qui a lui-même décidé de dépénaliser toutes les drogues. Le pays européen ne voit désormais plus les consommateurs comme des délinquants mais comme des gens qui ont un problème de santé publique. Un objectif que la France a perdu de vue. "Pourtant, le législateur avait alors eu la présence d'esprit d'intégrer sa loi de 1970 contre les drogues non pas dans le Code pénal mais dans le Code de santé publique", rappelle Christian Ben Lakhtar.
 
Source: https://www.latribune...du-terrain.html
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Par Jah-sticK,
Incroyable mais vrai: la Deutscher Hanfverband (Fédération allemande du chanvre), une organisation qui défend la légalisation du cannabis, vient de remporter un million d'euros grâce à un jeu télévisé allemand, dont la finale était diffusée samedi soir sur la chaîne Pro7.
 
Lors du dernier volet de cette émission intitulée Millionärswahl (l'élection du millionnaire), les téléspectateurs étaient invités à voter par téléphone ou via Internet pour départager les sept candidats en lice pour décrocher la timbale qui leur permettrait de réaliser leur rêve. Parmi les finalistes: un breakdancer bavarois qui voulait financer son école, le représentant d'un projet d'accès à l'eau potable dans les pays en développement, un groupe d'électro-punk qui promettait à ses fans de donner une série de concerts gratuits, bières comprises...
En termes d'audience, ce nouveau jeu télévisé a été un véritable flop, mais la participation du lobby du cannabis a visiblement mobilisé ses défenseurs.
 
En Allemagne, où la consommation de cannabis est illégale mais largement dépénalisée dans certains Länder, on estime à 14 millions le nombre de personnes qui auraient déjà fumé un joint dans leur vie, et le nombre de fumeurs réguliers entre 2 et 4 millions.
 
Le projet de Georg Wurth, président de la Deutscher Hanfverband, a donc convaincu le public de l'émission hier soir: réaliser un spot télévisé pour défendre la légalisation du cannabis en Allemagne. Cheveux courts, lunettes sans cadre, allure sportive... Cet homme de 41 ans qui se décrit lui-même comme un consommateur occasionnel de cannabis ne ressemble pas à la caricature du fumeur de joints apathique à dreadlocks et chemise indienne. Après avoir mené une carrière politique au sein du parti écologiste Alliance 90/Les Verts, cet ancien conseiller financier a fondé la Deutscher Hans Verband au début des années 2000, qui est devenue le principal lobby de ceux qui veulent légaliser la consommation, la vente et la production de cannabis en Allemagne.
 
Le discours de Georg Wurth est solidement argumenté, passe bien à la télé, comme le faisait remarquer Die Tageszeitung récemment:
 
«Il parle de recettes fiscales pour l'État, de la prise en charge de la douleur chez les patients, d'une amélioration de la qualité ou d'allègement pour le système judiciaire. Mais il ne nie pas les problèmes qui pourraient découler d'une consommation excessive et prend le parti, décidé, de la protection de la jeunesse: «Je ne veux pas créer une hype, ne veux pas que les jeunes se réclament de moi et fument un bong le matin avant d'aller à l'école».»
 
À peine l'identité du vainqueur révélée, le Parti pirate, dont la légalisation du cannabis fait partie des revendications, se fendait d'un post sur son blog pour féliciter Georg Wurth sur son site:
 
«Félicitations, Georg ! Le Parti pirate se réjouit pour Georg Wurth et la Deutscher Hanfverband. Nous sommes sûrs que le million gagné va apporter beaucoup de bien.»
 
Cette somme représente en effet une manne pour l'organisation, qui ne compte aujourd'hui que trois employés et qui ne disposait jusqu'à présent que d'un budget très limité (89.000 euros en 2012). Rien que la participation à l'émission a permis à la Deutscher Hanfverband de gagner plus d'une centaine de nouveaux adhérents et plus de 10.000 nouveaux amis sur Facebook. Lors de l'émission, Georg Wurth a également évoqué les nombreux messages de soutien qu'il a reçus ces dernières semaines, comme ce mot envoyé par un jeune téléspectateur:
 
«Tu as même convaincu mes parents.»
 
En plus du spot télévisé, l'organisation prévoit de diffuser des publicités dans la presse, de créer un fonds de soutien pour les patients qui se battent pour avoir le droit de consommer du cannabis à des fins thérapeutiques et d'embaucher un ou deux nouveaux employés.
 
source: https://www.slate.fr/...and-du-cannabis
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Par Hellvice,
Des Etats-Unis à la Nouvelle-Zélande, le marché des stupéfiants va s’ouvrir à des acteurs légaux, prêts à se ruer sur ces nouveaux débouchés


 

Voir la pièce-jointe : 4000200189394.jpg

 
Avec ses 250 millions de consommateurs et ses quelque 300 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, le secteur des stupéfiants est une activité dans laquelle tout grand groupe pharmaceutique rêverait de s’engouffrer. Malheureusement, la plupart des drogues récréatives étant interdites partout dans le monde, le marché est essentiellement réservé aux organisations criminelles.
 
Mais cette situation est en train de changer, car les Etats commencent à expérimenter de nouveaux régimes juridiques. Dans un contexte où l’interdiction cède progressivement la place à la réglementation, des entreprises plus légitimes auront la possibilité, en 2014, de se lancer dans un commerce auparavant monopolisé par les mafias.
La culture du cannabis a d’ores et déjà quitté les chambres d’étudiants pour entrer dans les laboratoires de haute technologie. Aux Etats-Unis, des sociétés cotées en Bourse comme Cannabis Science et Medical Marijuana tirent le meilleur parti du marché en plein essor du cannabis médicinal. Cette drogue peut être prescrite à des fins thérapeutiques dans 20 Etats des Etats-Unis.
Référendum en Floride
 
Le 1er janvier 2014, l’Illinois rejoindra le club. Les partisans de la légalisation tourneront ensuite leurs regards vers la Floride, où une campagne se prépare afin d’organiser un référendum d’initiative populaire sur la marijuana thérapeutique en novembre 2014. Ce serait le premier Etat du Sud à adopter une telle loi. Compte tenu de sa population de 20 millions d’habitants, «si le oui l’emporte en Floride, cela pourrait faire basculer le Congrès» en faveur d’une réforme à l’échelle fédérale, assure Ethan Nadelmann, directeur de la Drug Policy Alliance, organisation qui milite en faveur de la légalisation.
 
Dans quelques lieux de la planète déjà, ceux qui font un usage récréatif du cannabis n’ont même pas besoin de se procurer une prescription médicale. Aux Etats-Unis, les Etats de Washington et du Colorado ont légalisé la production et la vente de cannabis à usage récréatif ; ces dispositions commenceront à s’appliquer en 2014. Plus au sud, l’Uruguay est sur le point d’en faire autant. La ville de Mexico envisage une loi similaire.
 
En Uruguay, l’accent est mis sur la culture à domicile : chaque foyer serait autorisé à cultiver jusqu’à six plants et les petites coopératives jusqu’à 99 plants. Les opérateurs privés ne pourraient vendre qu’à des pharmacies agréées par l’Etat. Mais les narco-entrepreneurs voient s’ouvrir d’autres débouchés : Neutra Corp, société californienne spécialisée dans les «solutions de bien-être naturelles» (dont le cannabis), fait partie des entreprises qui songent à proposer des vaporisateurs et autres articles à base de cannabis. Le marché est appelé à se développer, à en juger par les autres référendums sur le cannabis récréatif qui se préparent. L’Alaska, l’Arizona et l’Oregon sont en pole position pour 2014.
«Feuille sacrée»
 
Le marché des drogues licites ne se limite pas au cannabis. Dans certaines régions de Bolivie, les agriculteurs sont autorisés à cultiver la coca, dont est issue la cocaïne. Le président Evo Morales (lui-même ancien cocalero, ou cultivateur de coca) assure que la «feuille sacrée» est cultivée surtout pour une consommation traditionnelle, mâchée ou utilisée en infusion pour procurer un effet tonique semblable à celui de la caféine. Des entreprises boliviennes ont inventé une gamme de produits à base de coca, de la boisson gazeuse au dentifrice.
En réalité, la majorité de la coca bolivienne est exportée clandestinement pour la production illégale de cocaïne — le Brésil voisin est désormais le premier marché mondial du crack. Les cocaleros boliviens ne seront vraisemblablement pas importunés en 2014, car Evo Morales doit soigner sa base électorale rurale en vue de l’élection présidentielle de décembre.
«Legal highs» de synthèse
 
C’est peut-être en Nouvelle-Zélande que les perspectives commerciales seront les plus attrayantes. En 2013, le Parlement néo-zélandais a adopté une loi qui autorise et réglemente les legal highs de synthèse.
 
Ces drogues fabriquées localement, populaires en Nouvelle-Zélande compte tenu de la difficulté à y faire entrer clandestinement des stupéfiants classiques, y ont longtemps circulé malgré les interdictions. Quand les pouvoirs publics interdisaient une drogue, les fabricants inventaient aussitôt une nouvelle substance légale quasiment identique. Désormais, les laboratoires peuvent déposer une demande d’agrément de leurs produits auprès du ministère de la Santé et les vendre légalement dans des boutiques agréées ou sur Internet. Comme les tests d’innocuité devraient prendre environ 18 mois, les drogues agréées seront peut-être mises en vente à temps pour fêter l’an neuf.
 
Diverses substances, discrètement listées sur le site du ministère de la Santé, ont déjà reçu un feu vert provisoire en attendant les tests. Elles portent des noms comme Blueberry Crush, Jungle Juice, Apocalypse ou POW. Les fabricants sont aussi mentionnés, de même que leurs adresses. Certains semblent être des entreprises à domicile, d’autres ont des bureaux dans des zones d’activités chics, à côté de multinationales. Matt Bowden, fondateur de Stargate International, un des grands noms du secteur, prédit que les prix vont augmenter pour couvrir les coûts de mise en conformité avec la législation. D’autres intervenants du secteur s’attendent à une vague de fusions, les petites sociétés ayant du mal à assumer le coût des tests de leurs produits.
C’est un secteur lucratif. Matt Bowden, 42 ans, s’est partiellement retiré du commerce de stupéfiants. Il partage son temps entre ses actions en faveur d’une réforme de la législation sur les drogues et sa nouvelle carrière de musicien de rock progressif sous le nom de Starboy (il s’est classé dans le top 10 néo-zélandais). Jusqu’à récemment, la vente de stupéfiants ne rapportait gros qu’à une catégorie de chefs d’entreprise moins recommandables. Joaquín Guzmán, l’homme le plus recherché du Mexique, figurera sans doute à nouveau l’an prochain dans le classement des milliardaires établi par le magazine Forbes. Mais avec un peu de chance, les criminels verront en 2014 leur part de marché reculer au profit d’entreprises dont les produits sont testés, agréés et soumis à l’impôt.
 
TOM WAINWRIGHT, RESPONSABLE DE LA PAGE D’ACCUEIL DU SITE DE«THE ECONOMIST» ET RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT DU «WORLD IN 2014»
 
 
Source: https://trends.levif....00483613991.htm
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Quelles variétés de cannabis seront cultivées ? Où ? Par qui ? Comment cultivateurs et consommateurs seront-ils contrôlés ? Après le vote de la loi légalisant la marijuana en Uruguay, le gouvernement doit désormais relever l'immense défi de la mise en oeuvre d'un texte unique au monde. Après la promulgation du texte adopté mardi par le Parlement, promise pour ces prochains jour par le président José Mujica, les autorités disposeront de 120 jours pour rédiger les décrets d'application qui régiront la culture, la distribution et la vente du cannabis et de ses dérivés, à des fins récréatives, médicales ou industrielles, sous autorité de l'État.
"Nous devons établir sept types de licences différents : pour produire, pour collecter et distribuer, pour vendre en pharmacie, pour réguler les usages médicaux, pharmaceutiques et cosmétiques", a détaillé devant la presse au lendemain du vote Julio Calzada, secrétaire national du Bureau national des drogues (JND), en charge de l'application de la loi.
Les différentes habilitations devraient être accordées d'ici à avril 2014, et la vente en pharmacie pourrait démarrer d'ici le second semestre de l'année prochaine. La vente en officine sera limitée à 40 grammes par mois par consommateur (majeur et résident uruguayen), qui devra auparavant s'inscrire sur un registre national des usagers.
De 128 000 à 200 000 usagers
 
La plantation sera "progressive, avec l'objectif de satisfaire tout le marché local", a ajouté le responsable, calculant qu'une dizaine d'hectares devraient suffire à couvrir la demande de 128 000 à 200 000 usagers, selon les sources, pour 3,3 millions d'habitants.
Les surfaces ou quantités consommées sont toutefois sujettes à caution, et les estimations officielles ont plusieurs fois varié au fil des mois. Le prix de vente du cannabis légal s'établirait à environ "1 dollar le gramme" (0,75 euro), peu ou prou le prix pratiqué au marché noir. Julio Calzada a également précisé cette semaine qu'un système de traçabilité des plantes seraient mis en place, afin d'en contrôler l'origine et la quantité.
La loi prévoit qu'outre l'achat en pharmacie les consommateurs pourront opter pour l'autoculture, dans la limite de 6 plants et 480 grammes par an, ou l'adhésion à des clubs de producteurs, de 15 à 45 membres et 99 plants. Chaque usage devra faire l'objet d'une inscription au registre national, et il sera impossible de cumuler plusieurs mode d'accès au produit.
Interdit aux touristes
 
Le ministre des Affaires étrangères, Luis Almagro, a rapporté mercredi que plusieurs ambassades uruguayennes avaient reçu des demandes d'information concernant les procédures d'acquisition de la résidence dans le pays, les touristes étant exclus du système. La mise en place des textes sera suivie de près par les organisations pro-légalisation, ont-elle annoncé.
"Bien que ce soit une loi très solide, tout le développement de l'appareil administratif représente un défi. Notre rôle sera d'accompagner un processus transparent qui garantisse sécurité et qualité aux usagers", a ainsi expliqué Victoria Verrastro, de l'organisation Régulation responsable, à l'origine de plusieurs campagnes de soutien à la loi.
Mais l'opposition de droite a mis en garde sur les difficultés à réaliser les contrôles nécessaires au respect des textes. "Le gouvernement ne dispose pas des mécanismes pour contrôler, sanctionner et surveiller, et il n'y a pas non plus de mécanismes pour venir en aide à ceux qui deviendraient dépendants", a ainsi affirmé la députée du Parti national Veronica Alonso. En outre, "cette loi n'apporte pas de solution au problème du trafic de drogues et de la sécurité", a-t-elle assuré.
60 % des Uruguayens opposés à la loi
 
Peu avant le vote, le président Mujica avait admis que le gouvernement n'était "pas totalement préparé", mais avait demandé "l'audace" d'appliquer cette loi pionnière.
En septembre, un sondage indiquait que plus de 60 % des Uruguayens étaient opposés à cette loi.
Julio Calzada, de son côté, s'est voulu optimiste : "Si nous contrôlons 11 millions de têtes de bétail (l'Uruguay est un très important producteur de viande bovine, NDLR), il est très probable que nous puissions contrôler quelques plantations de cannabis."
 
 
Source
 
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posted by Seshata on December 17th 2013
 
Droit et politique internationale
 

Depuis l’avènement du régime démocratique actuel (avec toutefois une tendance certaine à l’autoritarisme) mis en place après la fin officielle de la guerre en 2003, le système juridique a quelque peu gagné en efficacité, tout en restant opaque et probablement extrêmement corrompu, et basé sur une législation de plus en plus désuète. Les lois actuelles sur le cannabis ont été édictées en 1917 et n’ont jamais été modifiées depuis, bien que le pays soit signataire de la Convention des Nations unies sur la drogue de 1988.  
 

La RDC (à ne pas confondre avec son voisin de plus petite taille, la République du Congo, située à l’ouest et habituellement désignée simplement Congo) joue un tout petit rôle actif dans les efforts régionaux visant à juguler le trafic de drogue, et fait généralement preuve de peu de volonté s’agissant de combattre l’expansion intensive de cette activité à l’intérieur de ses propres frontières. Les répercussions de la guerre, de la corruption et le manque de moyens financiers constituent une entrave à la mise en place d’agents de répression bien formés et bien payés, capables de mener des enquêtes efficaces.
L’application des lois antidrogue n’est pas considérée comme une priorité, et l’on soupçonne le pays de fermer les yeux sur la majeure partie de la production et du trafic en raison de la corruption au plus haut niveau législatif et gouvernemental. Toutefois, de hauts fonctionnaires congolais ont participé à la conférence des chefs des services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues (HONLEA) qui s’est tenue à Windhoek (Namibie) en octobre 2009, un signe de leur engagement croissant dans les efforts internationaux.
En 2011 le National Geographic rapportait que les forces rebelles avaient déboisé des zones protégées, un habitat vital pour les espèces de gorilles menacées, dans le Parc national de Virunga pour y planter du cannabis, et que plusieurs gardes forestiers avaient été abattus par des miliciens désireux de protéger leur investissement lucratif.  
 
Le commerce du cannabis en RDC
 
 
 

La RDC est le second pays d’Afrique par la taille (après l’Algérie) et le quatrième par sa population. Malgré les énormes richesses minérales du pays, estimées à plus de 24 000 milliards de $, l’instabilité et l’absence d’infrastructures font obstacle à l’exploitation des ressources naturelles existantes et ont orienté l’économie vers les produits agricoles et vers les marchandises illicites, qui peuvent être produites, transformées et transportées rapidement et facilement, sans avoir besoin des infrastructures indispensables à toute industrie légale, telle que l’exploitation minière, pour être viables.Le cannabis est cultivé dans tout le pays, avec des productions concentrées dans les provinces de Kasai, de Bandundu et du Congo inférieur. Il n’existe aucune statistique sur les surfaces cultivées ou les rendements du cannabis, et la seule information disponible sur les saisies provient souvent d’autres pays où des citoyens congolais sont régulièrement interpellés alors qu’ils tentent de faire de la contrebande de cannabis et d’autres drogues.
Outre la culture, il y a un important trafic de cannabis et d’autres drogues vers les pays voisins, notamment le Rwanda, l’Ouganda, le Congo et l’Angola. Parmi les plaques tournantes du trafic figurent le ferry reliant Brazzaville au Congo à Kinshasa en RDC, l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa et le port maritime de Matadi. Les trafiquants congolais se chargent également d’expédier les drogues vers leurs marchés cibles en Afrique et vers divers pays européens.  
Utilisation culturelle du cannabis en RDC
 
 

L’utilisation de cannabis est traditionnelle et largement répandue dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne. On suppose que ce sont les négociants portugais et arabes qui ont introduit la plante en Afrique de l’Est entre le 10e et le 15e siècle, et qu’elle s’est propagée dans tout le sud du continent grâce aux tribus indigènes, principalement les Bantu.  
 
Plus récemment, les déplacements massifs de populations à cause des conflits au Rwanda, en Angola, au Burundi et au Soudan ont obligé la RDC à accueillir des millions de réfugiés, dont bon nombre ont amené leurs propres traditions et pratiques d’utilisation du cannabis. Outre cela, il y a désormais une population rastafari importante à Kinshasa qui utilise rituellement et avec enthousiasme le cannabis.
 
Comportements modernes vis-à-vis du cannabis en RDC
 
 

Comme c’est le cas dans la majeure partie du sud de l’Afrique, les taux de consommation de cannabis en RDC sont relativement élevés. Les autorités congolaises pensent que ce taux a régulièrement progressé au cours des dernières années, toutefois il n’existe pas de statistiques à jour sur l’abus de drogue. Les programmes de réhabilitation ou de traitement pour le cannabis ou d’autres drogues sont très peu dotés en ressources. L’utilisation même du cannabis n’est pas largement considérée comme assez dangereuse ou inacceptable pour nécessiter un effort immédiat ou extrême. Bon nombre des habitants de RDC consomment du cannabis à des fins récréatives et médicales, conformément à une coutume régionale vieille de plusieurs siècles.
Malheureusement, il est impossible d’obtenir un état actualisé de la situation en RDC, en raison des conflits en cours et de l’instabilité à l’origine du déplacement de plus de deux millions de personnes rien que l’année passée. Il est primordial de documenter l’histoire et les évènements de la guerre contre les drogues dans tous les pays où elle est menée. Les organisations telles que le Hash Marijuana & Hemp Museum à Amsterdam sont de ce fait d’une importance cruciale. Grâce à elles, il est possible de réunir les données issues de diverses sources crédibles afin d’offrir une information la plus précise, actuelle et impartiale possible sur la situation mondiale actuelle.  
Seshata
Seshata est une écrivain cannabique freelance habitant à Amsterdam, aux Pays Bas.
 
Source: https://sensiseeds.co...tique-du-congo/
 
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Il est particulièrement intéressant de voir qu'aujourd'hui, la perception des Français sur le cannabis est déconnectée de la législation. Alors que c'est toujours un produit formellement interdit par la loi et dont la détention et l'usage sont passibles de peines de prison, l'opinion publique n'est plus de cet avis.
 
On peut avancer trois pistes d'explications principales.
 
1- Un produit devenu très courant
 
Le cannabis est majoritairement une drogue consommée par les adolescents et les jeunes adultes. Dans la majorité des cas, le consommateur s'arrête passé un certain âge. Mais s'il continue à en fumer, il le fait alors en minimisant les risques : il est au courant des dangers, il a une idée de ce qui peut se passer et s'il continue sa consommation, c'est généralement qu'il n'a pas eu de souci particulier lié à ce produit. Les sujets très dépendants, quant à eux, souffrent déjà de leurs complications psychologiques ou physiques.
 
Par ailleurs, certains adultes ont une consommation sociétale du cannabis. Pour donner une image, ils partagent un joint comme on partage des cacahuètes dans une soirée.
 
Enfin, l'étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies le mentionne : plus les personnes ont eu une proximité avec le cannabis, plus elles sont d'accord avec l'idée de l'autoriser et plus elles considèrent comme une mauvaise chose la possibilité d'une peine de prison. Or le cannabis est aujourd'hui un produit très accessible, c'est la drogue illicite la plus répandue. Ce faisant, elle est petit à petit entrée dans la vie des gens, même s'ils ne sont pas consommateurs eux-mêmes. Ils sont par conséquent moins réticents à une autorisation de ce produit sous certaines conditions.
 
2- Un certain climat international
La deuxième explication, c'est que les relais d'information autour du cannabis se sont multipliés. Ces derniers mois, on a vu qu'il y avait des avancées concernant sa légalisation dans plusieurs pays, notamment en Uruguay et dans certains États américains.
 
On est encore très loin de ça en France et les débats autour de la dépénalisation sont déjà tellement tendus qu'une légalisation me paraît très compliquée. Néanmoins, ce qui se passe à l'étranger peut influencer la perception française.




 
3- Une idée d'un produit "doux" et soignant
La troisième explication est un peu moins positive. On peut penser qu'il y a une confusion autour de l'idée de cannabis thérapeutique, pour soigner des scléroses en plaques ou certaines douleurs dans les cancers ou même dans l’addiction au cannabis comme traitement de substitution par exemple, qui inciterait les Français à se prononcer en faveur de sa dépénalisation.
 
Or sur ce point-là, il ne faut pas se méprendre : le cannabis thérapeutique, c'est sous forme de médicaments, avec une ordonnance, dans certaines indications,et non en joints à fumer.
 
Un peu dans la même veine, je pense qu'il y a dans l'opinion publique cette idée que le cannabis est une drogue moins nocive que les autres. C'est largement dû à la dénomination "drogue douce". C'est inepte, parce que le cannabis reste une vraie drogue et qu'il n'y a rien de "doux" là-dedans. Le cannabis est perçu comme moins nocif, pour une certaine partie du grand public, que l'alcool ou le tabac. A ce jour, le tabac est en effet la première drogue en termes de mortalité.
 
Il faut s'orienter vers une dépénalisation du cannabis pour les adultes
 
Le fait qu'une majorité de Français soient aujourd'hui favorables à l'autorisation du cannabis sous certaines formes me paraît être une bonne chose. Nous, les professionnels de la santé spécialisés sur l'étude de ce produit, sommes parvenus à la même perception plus tôt. C'est normal, nous opérons une hiérarchisation basée sur la santé et les pathologies réelles, moins sur la morale ou la norme. Le cannabis reste potentiellement dangereux chez les personnes vulnérables.
 
Les Français restent favorables à une interdiction du cannabis pour les mineurs, je suis tout à fait d'accord et ce point est essentiel. Ils veulent aussi une interdiction juste avant de prendre le volant, or sur ce point il faut savoir que les troubles cognitifs induits par le cannabis durent 24 heures, il faut donc y réfléchir plus finement.
 
En conclusion, je dirais que l'évolution des mentalités est une bonne chose et qu'il faut maintenant s'orienter vraiment vers la dépénalisation du cannabis pour les adultes et renforcer la politique de santé publique sur la question des addictions.
Source : https://leplus.nouvelobs.com
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Par Invité,
Issu d'une famille modeste de fermiers, ex-guérillero des Tupamaros (1960-70), José Mujica a été emprisonné et torturé par la junte militaire de 1973 à 1985. La démocratie revenue, il est amnistié, abandonne la lutte armée, et s'engage sur un chemin électoral en créant le Mouvement de participation populaire (MPP). Élu député en 1994, puis sénateur (1999), Tabaré Vàsquez, président du gouvernement de gauche (frente Amplio) lui confie de 2005 à 2008 le poste de ministre de l'Agriculture.
 
José Mujica, plus connu sous le nom de Pépé, est élu Président de l'Uruguay en 2010. L'année passée, il légalise le mariage homosexuel, et dépénalise l'avortement.
 
Luttant contre les narcotraficants, il propose une loi, approuvée par la Chambre des députés, traitée en ce moment au Sénat, où l'état deviendrait producteur de cannabis : culture et commerce.
 
Le texte prévoit trois modes d'accès au public : l'autoculture (6 plans maximum), la culture dans des clubs de membres (comprenant un maximum de 45 personnes et 99 plans) et une vente, sous contrôle public, en pharmacie (40 grammes maximum par mois). Tout cultivateur ou usager devra s'inscrire sur un registre national, et la vente sera réservée aux personnes majeures résidant dans le pays. La consommation de cannabis n'est pas pénalisée en Uruguay, mais les peines encourues pour la culture sans inscription au registre seront durcies par la loi.
 
Chez nous, l'interdiction du chanvre indien remonte à des temps immémoriaux où la Sainte Inquisition sévissait. De nos jours, on parle de dépénalisation, puis de légalisation... Mais voici une nouvelle voie : La Nationalisation !
 
Un commerce d'État à État !
 
L'armée serait chargée du transport de la marchandise, et la remettrait aux collectivités territoriales, aux mairies qui en administreraient la diffusion par l'ouverture de café où elle serait consommée et vendue à des prix défiant toute concurrence du marché noir. Cela créerait de nouveaux emplois municipaux qu'il serait bon de recruter parmi des dealers professionnels et sérieux (les services de police peuvent informer).
 
les mairies garderaient la totalité des bénéfices afin de remplacer les gains perdus par la suppression de la taxe professionnelle, d'une part, et de faire face, d'autre part, aux nouvelles tâches que l'état semble vouloir écarter petit à petit du fait de la décentralisation.
 
Ces cafés seraient interdits aux mineurs même accompagnés, car la consommation de ces produits bénéfique pour certains, jouant le rôle d'immunosuppresseurs, peut être mauvaise pour des jeunes risquant de bloquer leur croissance. Les clients seraient adhérents présentant leur carte à l'entrée. Cette carte informatisée enregistrerait les quantités achetées avec un plafond mensuel à ne pas dépasser, décidé en commun au moment de l'adhésion et de son renouvellement. Elle serait délivrée sur présentation d'un papier d'identité et de son dernier avis d'imposition, l'adhésion étant gratuite. Le but est de protéger l'entrée de petits réseaux de contrebande.
Source : https://www.agoravox.fr/
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Par Invité,
Face aux problèmes médicaux de la population, les généralistes sont, avec les éducateurs et les assistants sociaux, les intervenants dits "en première ligne". Or, un certain nombre d’entre eux, par manque de connaissances, n’ose pas demander à leurs patients s’ils fument du cannabis.
 
La raison ? La crainte d’une réponse positive devant laquelle ils ne seraient pas en mesure d’apporter de solutions. "Nous sommes très peu formés pour prendre en charge une addiction au cannabis", a rappelé, mardi dernier, la docteur Geneviève Oldenhove, de la Maison médicale des Marolles, à l’occasion d’une journée d’échange organisée par le Réseau Cannabis. "Lorsqu’un médecin généraliste est confronté à un patient, il est presque peine perdue de faire appel aux services de santé mentale car ceux-ci sont toujours débordés et ne peuvent pas répondre à la demande. Je ne demande pas à utiliser ces services. Une formation de deux heures pourrait suffire à être entièrement préparés", poursuit la généraliste bruxelloise.
 
Anne Van de Vijver, médecin au sein d’Interstices CHU Saint-Pierre, pose le même constat : "Si vous interrogez quelques médecins généralistes, vous vous rendez compte qu’ils sont souvent mal à l’aise avec le cannabis…"
 
Le RAT pour Réseau d’aide aux toxicomanes, constitué de médecins généralistes qui accueillent et accompagnent des personnes confrontées à des problèmes d’assuétude, tente tant bien que mal d’assurer sa mission de formation. L’organisme manque cependant de moyens, comme le regrette Frédérique Cox, assistante sociale au sein du RAT.
 
Le cannabis n’est pas une priorité pour les généralistes, reconnaît-elle. Frédérique Cox insiste : ce qu’elle demande n’est pas la création d’un centre de soins consacré uniquement au cannabis.
 
Non, elle désire davantage de contacts entre professionnels et le maintien d’un réseau de connaissances : celui du Réseau Cannabis à Bruxelles, par exemple. "Ils ont démarré quelque chose et ils doivent peut-être déjà stopper. Alors qu’une collaboration avec eux nous intéressait…" Les futurs transferts de compétence font en effet passer le fonds des assuétudes du giron fédéral aux Régions. Avec une conséquence directe : le budget 2014 n’est toujours pas assuré.
 
"On désire que la Cocof s’engage…", précise le Dr Serge Zombek, au nom du Réseau Canabis.
Source : https://www.dhnet.be
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Par Invité,
La marijuana et quelques «drogues de club», telles que l'ecstasy, pourraient être bientôt légalisés au Royaume-Uni Le vice-Premier ministre Nick Clegg a ordonné un examen des politiques actuelles du Royaume-Uni à la suite d'une enquête sur la guerre de la Grande-Bretagne sur les médicaments.
 
Libéraux-démocrates affirment que le gouvernement britannique est en train de perdre la guerre, et proposent une réforme qui pourrait être en partie calquée sur la légalisation récente du pot récréatif dans le Colorado et l'État de Washington. Ils soulignent également l'expérimentation récente de la Nouvelle-Zélande avec les drogues de synthèse licence officielle : si le fabricant peut prouver que les médicaments sont sans danger pour l'utilisateur.
 
On s'attend également à l'examen, qui devrait être publié avant Noël, à prescrire «des salles de shoot» pour les utilisateurs d'héroïne dans une tentative de réduire la criminalité. Le rapport peut hérisser quelques plumes au parlement car la conservatrice secrétaire d'etat Theresa May a peu de chances de soutenir les changements apportés aux lois actuelles sur les drogues du Royaume-Uni.
Source :https://www.hightimes.com
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Par Hellvice,
Le Maroc en faillite va légaliser la culture du cannabis


 

Voir la pièce-jointe : cannabismaroc.jpg

 
De la tolérance à la légalisation. Le Maroc est sur le point de franchir une nouvelle étape dans sa politique d’encouragement de la culture du cannabis. Une proposition de loi, en cours de rédaction, sera bientôt soumise à débat au Parlement pour légaliser cette culture à des fins, dit-on, médicinales et industrielles.
 
Cette information, révélée par le journal Le Monde, a de quoi inquiéter aussi bien dans le Maghreb qu’en Europe envahie par la résine de cannabis de ce royaume en faillite. Lancée par une organisation qui se donne pour nom la Coalition marocaine pour l’utilisation du cannabis à des fins médicinales et industrielles, la demande de la légalisation du cannabis a toutes les chances d’aboutir, surtout qu’il y a de plus en plus de politiciens marocains qui ne trouvent plus aucun inconvénient à ce que cette culture soit légalisée, encadrée et contrôlée par l’Etat.
 
D’ailleurs, aussi étonnant que cela puisse paraître, le Parti de la justice et du développement, d’obédience islamiste, actuellement au pouvoir, est l’un des premiers à plaider pour cette légalisation. Il est suivi par le Parti pour l’authenticité et la modernité (PAM), de l’Istiqlal et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). En effet, la classe politique marocaine considère majoritairement que cette légalisation permettrait au Maroc et à son gouvernement de gagner énormément d’argent à travers l’impôt. Chose dont la monarchie, qui se débat dans une crise financière sans précédent, a plus que besoin. Le cannabis est intensément cultivé au Maroc. Il fait vivre des centaines de milliers de familles dans le Rif, qui patauge dans la misère et la pauvreté.
 
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, les exportations marocaines de résine de cannabis s’élèveraient à 13,5 milliards de dollars par an. Pour certains experts, elles seraient encore plus importantes. La volonté affichée par les autorités marocaines de légaliser cette culture confirme ainsi le rôle de stimulateur voire d’organisateur que jouait le Makhzen dans son développement et sa commercialisation clandestinement à travers des réseaux de contrebandiers transnationaux et lourdement armés. Ce qui manquait, en réalité, c’est ce côté légal de cette culture pour mieux l’écouler, notamment en Occident, sous le label de «plantes médicinales» qui serviraient à «l’industrie pharmaceutique». L'argument tant recherché a été enfin trouvé : du cannabis à des fins médicales. Pourquoi ce changement de cap maintenant ? Il va de soi que cette décision a été prise à cause des pertes subies en raison de l'efficacité des services de sécurité algériens qui multiplient les saisies par tonnes et qui brisent un par un les circuits clandestins de sa commercialisation. Il faut savoir que 72% de la quantité de résine de cannabis saisie dans le monde provient du Maroc.
Sonia B.
 
Source : https://diasporasahar...galiser-la.html
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Par Invité,
Alors qu'en France l'état dépense plusieurs centaines de millions d'euro chaque années à tenter de freiner le trafic de cannabis, en Espagne la légalisation partielle de cette plante permet de faire fleurir une économie nouvelle, celle du cannabusiness. Un business devenu tellement florissant dans le pays que cette année le plus grand salon européen dédié au cannabis se tiendra en Espagne dans la ville frontalière d'Irun à une centaine de mètre du commissariat français d'Hendaye. Un salon qui generera plusieurs centaines de milliers d'euro de chiffre d'affaires sur lequel le fisc espagnol prelevera sa part !
 
Cette année les organisateurs de l'Expogrow ont vue les choses en grand et ont décidé de faire dans le gigantisme en organisant le plus grand salon dédié au cannabis jamais organisé en
 
Europe le 13, 14 et 15 septembre prochain une fois encore à Irun à quelques pas de la frontière française et du commissariat d'Hendaye. Un choix de lieu interprété par certain comme un pied de nez à la politique prohibitionniste française, interprétation démentie par les organisateurs qui eux insistent sur la situation géographique idéale du lieu à proximité immédiate de la gare, de l'aéroport, de l'autoroute et accessoirement de la frontière française.
 
Selon les organisateurs c'est l'affluence record de visiteurs de l'édition 2012 de l'Expogrow, avec plus de 15 000 participants dont près de la moitié de français, qui les a poussé à faire cette année dans la démesure en multipliant les activités proposées dans l'enceinte de leur salon d'une superficie totale de 12 000 mètre carré.
 
En effet, les cannabinophiles pourront accéder à une foire du cannabis ou tous les principaux acteurs du secteur présenteront et vendront leurs nouveautés à des prix très attractif, ils pourront également assister à un forum social ou interviendront plusieurs experts mondiaux du cannabis tel que le hollandais Ben Dronkers fondateur d'une des plus célèbres marque de semences de cannabis thérapeutique, Steve de Angello emblématique activiste du cannabis thérapeutique aux états unis et créateur du centre de distribution de cannabis thérapeutique Harbore Side en Californie, ou encore Arceli Manjon-Cabeza ex numéro 1 de la lutte anti-drogue en Espagne devenue ambassadrice de la légalisation. Seront abordés entre autres thèmes lors de ce forum l'arrivée aussi tardive que timide du cannabis thérapeutique en France et la légalisation du cannabis récréatif en Uruguay.
 
Les visiteurs auront également accès à une zone ludique ou ils pourront se détendre, découvrir les sports locaux, profiter du skate park construit pour l'occasion et assister à des compétitions, se faire catapulter ou encore s’essayer à la chute libre dans un tunnel de vent, sûrement pour se rafraîchir les idées ! Ils pourront aussi assister à des concerts de Lee Scratch Perry, Sinsemillia, et de groupes locaux comme Berri Txarrak et évidement assister à l’événement principal de ce festival la coupe Expogrow qui décernera les prix des meilleures herbes du cru 2013.
 
Si coté français la tenue de l'Expogrow fait encore grincer des dents, il n'en est pas de même coté espagnol ou il est légal de cultiver du cannabis pour son usage personnel et donc hôteliers comme restaurateurs et commerçants voient d'un très bon œil la tenue de ce salon qui leur permettra le temps d'un week-end d’accroître leur chiffre d'affaire, chose aussi rare qu'appréciée en cette période de profonde crise économique.
 
par Pierre Lair
 
Source:agoravox.fr
 
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Par Indi-Punky,
Le conseil municipal de Mexico envisage de légaliser la culture du cannabis pour consommation personnelle et de créer des clubs privés permettant de fumer cette drogue, ont indiqué mercredi des élus municipaux.
 
Ces propositions ont été discutées lors d'un forum international qui a rassemblé pendant trois jours des experts et représentants du monde entier, y compris des Nations unies et de l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA). Les conclusions de ce forum doivent servir de base au débat que la ville de Mexico va tenir en octobre sur la législation en matière de stupéfiants, alors que la région est confrontée à la violence du narcotrafic.
 
Esthela Damian, une élue municipale du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), au pouvoir dans la ville, a indiqué à l'AFP que les propositions "mises sur la table" incluaient la possibilité de cultiver trois plants de cannabis par personne et de créer un système de coopératives ou de "clubs privés sans but lucratif".
 
Selon Mme Damian, le concept de "club privé" est réalisable si on tient un registre de ses membres, de la production et de la consommation.
Mexico autorise actuellement la détention de cinq grammes de cannabis pour la consommation personnelle, mais la culture et la vente d'herbe est interdite.
 
L'ancien président Vicente Fox, au pouvoir de 2000 à 2006, s'était déclaré en faveur de la légalisation du cannabis comme une solution contre la violence, mais le président mexicain actuel, Enrique Pena Nieto (Parti révolutionnaire institutionnel, PRI), s'est prononcé contre.
La ville de Mexico, qui compte près de neuf millions d'habitants auxquels s'ajoutent 11 millions d'habitants dans les faubourgs, et sans doute beaucoup plus, s'est déjà singularisée par rapport au reste du pays en légalisant l'avortement et en autorisant les mariages gay.
 
Les Etats de Washington et du Colorado ont voté l'an dernier en faveur de la légalisation de l'usage récréatif de la marijuana, une position qui a choqué le gouvernement mexicain confronté à la violence des cartels de la drogue qui ont fait plus de 70.000 morts au cours des sept dernières années.
 
Source: Le Point
 
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Par Condensa,
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L'administration Obama ne s'opposera pas aux nouvelles lois qui permettent l'usage du cannabis à des fins récréatives dans les Etats du Colorado et de Washington, a indiqué le ministère de la justice jeudi 29 août.
 
 
Dans un communiqué, le ministère dit espérer que les deux Etats encadreront "de manière stricte" l'usage du cannabis afin d'éviter que sa culture et sa vente ne bénéficient à des organisations criminelles. Dans le même temps, les autorités fédérales disent avoir prévenu les gouverneurs du Colorado et de l'Etat de Washington qu'elles "renoncent à leur droit de contester les lois portant sur la légalisation" du cannabis.
 
Craignant une contagion de cette "expérience" dans d'autres Etat, le gouvernement fédéral aurait pu porter le différend devant la justice et demander in fine à la Cour suprême de trancher.
 
28,3 GRAMMES PAR PERSONNE
 
L'an dernier, le Colorado et l'Etat de Washington ont légalisé la consommation de cannabis à des fins récréatives. Au Colorado, l'usage personnel, la possession et la culture à domicile, de façon limitée, de la marijuana sont désormais légaux. La nouvelle loi stipule que toute personne âgée de 21 ans ou plus peut posséder jusqu'à une once (28,3 grammes) de cannabis.
 
 
Lire le décryptage : Le Colorado et Washington ont légalisé le cannabis, mais pourront-ils appliquer leur loi ?
 
 
Depuis le référendum du 6 novembre 2012, le Colorado prépare la fin de la prohibition, une expérience sans précédent aux Etats-Unis et même dans le monde (les Pays-Baseux-mêmes n'en sont qu'à la dépénalisation). Le 1er janvier 2014, les magasins pourront servirde la marijuana pour tous et dans tous ses états : herbe, mais aussi cookies, boissons pétillantes, pommade pour les rhumatismes, baklavas, cigarettes électroniques. Et le secteur a déjà ses cabinets d'avocat, ses experts-comptables, son logiciel de gestion des stocks ("Marijuana freeway"), sa compagnie d'assurances ("Cannassure", refinancée par la Lloyd's), et même son université : la THC University (du nom de son principal composant pyschoactif, le tétrahydrocannabinol), où on y apprend à cultiver ses plants soi-même.
 
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Lire le reportage Au Colorado, ruée sur l'or vert après la légalisation de la marijuana
 
 
Ce vote du Colorado avait provoqué de nombreux débats : un Etat peut-il s'affranchir des obligations de l'Etat fédéral ? Quid des répercussions au niveau international? Des diplomates ont d'ores et déjà reproché aux Etats-Unis de pousser les autres pays à respecter la législation anti-stupéfiants mais de prendre des libertés avec elle sur leur propre sol.
 
De son côté, le Vermont, au nord-est des Etats-Unis, a dépénalisé en mai la possession de petites quantités. L'utilisation du marijuana à des fins médicales est déjà autorisée dans plusieurs Etats.
 
Lire aussi : "United States of Marijuana"
 
 
Source: Le Monde
 
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Par Indi-Punky,
Quelques petites choses seront différentes à la Hempfest de cette année, le "protestival" d'été vieux de 22 ans sur le front de mer de Seattle, où des dizaines de milliers de fêtards se réunissent pour utiliser de la drogue ouvertement, écouter de la musique et contempler les Olympic Mountains à distance.
 
Le nuage de fumée de cannabis pourrait sentir un peu plus comme la victoire, après que Washington et le Colorado soient devenus les premiers Etats à légaliser la consommation de marijuana par des adultes de plus de 21 ans. Après avoir gagné au niveau de l'Etat, les orateurs se concentre sur la réforme des lois sur la marijuana du gouvernement fédéral.
 
Oh, et ​​la police de Seattle - qui a longtemps tourné un oeil indulgent sur ​​tokers de Hempfest - n'ont pas l'intention d'écrire des amendes ou des arrestations. Ils vont être occupés a vendre des Doritos.
 
"Je pense qu'il va y avoir beaucoup de fun», a déclaré le Sgt. Sean Whitcomb, porte-parole du département et junk-food-distributeur en chef. "C'est censé être ironique. L'idée de police qui vend des ​​Doritos lors d'un festival qui célèbre la marijuana, nous sommes sûrs, va générer un buzz."
 
L'idée n'est pas seulement de satisfaire certains fringale. Le ministère a apposé des étiquettes sur 1000 sacs de Doritos exhortant les gens à consulter un poste de questions-réponses sur son site internet, intitulé "Marijwhatnow? Guide de l'utilisation de la marijuana légale à Seattle." Il explique les nuances de la loi de Washington: que les adultes peuvent posséder jusqu'à une once, mais ne peuvent pas le vendre ou de le céder, que la conduite sous l'influence de pot est illégal, et que - festivals de côté - l'usage en public est illégal.
 
Les organisateurs attendent pas moins de 85.000 personnes chaque jour de manifestation de trois jours, qui commence vendredi et est le premier Hempfest puisque les électeurs ont passés l'Initiative 502 l'automne dernier.
 
Le vote a légalisé la possession de marijuana et a mis en place un système de licence d'état de cultivateurs de marijuana , les transformateurs et les magasins de vente de marijuana taxé et réglementé. Les fonctionnaires sont encore en train d'écrire les règles pour la nouvelle industrie de la marijuana, avec des ventes qui devraient débuter l'année prochaine.
 
Le directeur exécutif du Hempfest Vivian McPeak a déclaré que malgré la légalisation au niveau de l'État, il reste encore du travail, aussi longtemps que la marijuana est illégal en vertu du droit fédéral. L'événement est gratuit, mais McPeak demande aux participants de contribuer 10 $ pour compenser le coût de 800.000 $ du Hempfest 800.000 $ afin qu'il puisse continuer l'année prochaine.
 
«Ça va être le Hempfest le plus intéressant que nous ayons jamais eu parce que ça va faire partie de la célébration de la victoire", a déclaré McPeak. «Cela dit, nous pensons qu'il est très important de rappeler à tous que tant que c'est encore un médicament annexe 1 de la Loi sur les substances contrôlées, ce n'est pas légal partout. Le job n'est pas encore fait."
 
L'événement mettra en vedette 117 spectacles musicaux sur six scènes et plus de 100 conférenciers, sans parler de 400 fournisseurs offrant des brochures d'information, bongs en ​​verre coloré, nourriture et l'art.
 
McPeak dit que, pour encourager l'utilisation responsable de pot, le Hempfest de cette année distribuera des cartes avec de la marijuana "gut checks" préparé par Roger Roffman, une école de professeur de travail social et expert de la dépendance de la marijuana à l'Université de Washington. Les cartes notent que si la marijuana est utilisé en toute sécurité par de nombreuses personnes, il peut causer la perte de mémoire à court terme, une incidence sur votre capacité à conduire et entraîner une dépendance.
 
«Nous espérons que les gens vont le prendre plus au sérieux venant de nous que d'un messager traditionnel", a déclaré McPeak.
 
Et bien que la police ne mettra pas d'amende aux personnes fumant en public, les agents seront la pour assurer la sécurité publique et garder un œil attentif pour les conducteurs ivres qui quittent l'événement.
 
Brian Laoruangroch espère utiliser Hempfest pour promouvoir son entreprise naissante, Prohibition Brands, en roulant un joint d'au moins 2 livres - Les organisateurs du Hempfest l'ont désapprouvé comme non conforme à l'Initiative 502. Prohibition Brands espère obtenir un permis de transformation de la marijuana en vertu du nouveau droit de l'État.
 
«C'est un grand moment pour moi", a t-il dit. Comme un fumeur de cannabis, "Vous obtenez une sorte d'image qui est projetée sur vous d'une manière négative. Pour beaucoup de gens, c'est un vous ne devez pas vous cachez dans l'ombre. Vous pouvez vivre au grand jour ".
 
Source: Yahoo
 
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Par Invité,
Le président uruguayen José Mujica a indiqué mardi qu’il était prêt à faire «marche arrière» si l’Etat se retrouvait «dépassé» par la légalisation du cannabis, objet d’un projet de loi qui doit encore être ratifié par le Sénat.
 

(Photo DANIEL CASELLI. AFP)


 
 
«C’est une expérience», a souligné le président lors d’une interview exclusive à l’AFP.
 
«Naturellement, comme pour toute expérience, il y a un risque et nous devons avoir l’intelligence de dire que si elle nous dépasse, nous enclencherons la marche arrière. Nous ne devons pas nous braquer.»
 
La Chambre des députés a approuvé fin juillet un projet de loi qui, s’il est ratifié par le Sénat, ferait de ce petit pays sud-américain le premier au monde où l’Etat contrôlerait la production et la vente du cannabis.
 
«Nous devons demander à la communauté internationale de nous aider», a ajouté M. Mujica. Il a reconnu que ses voisins, l’Argentine et le Brésil, pouvaient avoir des «inquiétudes» en raison de ce projet de loi, «mais en même temps ils vont nous regarder avec grand intérêt».
 
«Je crois que nous pouvons vraiment apporter quelque chose à l’humanité», a-t-il estimé. «Etre un banc d’essai qui permette de dégager des pistes pour affronter ce problème, de donner de nouveaux outils pour lutter contre les addictions à la drogue».
 
«Je reconnais qu’il peut y avoir des risques, il y en a sûrement», poursuit le président. «Ce qu’on sait déjà, c’est que la voie qu’on a prise jusqu’à présent n’a pas permis de régler le problème».
 
Le président uruguayen a souligné que l’objectif de ce projet n’était pas une libéralisation totale du cannabis mais son contrôle par l’Etat. Il a rappelé que le gouvernement prévoit de durcir les peines de prison contre ceux qui cultiveront cette drogue sans être inscrits dans un Registre des usagers.
 
«N’ayez pas de doute», a-t-il insisté. «Pour ceux qui ne sont pas enregistrés, nous allons tendre vers un durcissement» des peines, selon lui.
Lutter contre le trafic de drogue
 
La consommation n’est actuellement pas pénalisée en Uruguay, contrairement à son commerce. Si le texte était approuvé par le Sénat, les consommateurs, résidents en Uruguay, majeurs et inscrits dans un Registre des usagers, pourraient acheter jusqu’à 40 grammes par mois dans des pharmacies autorisées.
 
M. Mujica avait récemment assuré qu’il tenterait de convaincre ses concitoyens, dont 62% sont opposés à cette loi selon un récent sondage, du bien-fondé de cette «expérience dans l’intérêt du monde» entier.
 
Selon lui, ce texte vise principalement à couper les consommateurs des réseaux mafieux et à lutter contre le trafic de drogue, une lutte qui coûte chaque année quelque 80 millions de dollars (environ 60 millions d’euros) aux Uruguayens.
 
«Nous ne voulons pas laisser ce marché aux narcotrafiquants», a-t-il expliqué à l’AFP. «Il ne s’agit pas d’une défense de la marijuana. Aucune addiction n’est bonne».
Interrogé pour savoir si ce projet de loi était un premier pas vers la légalisation future de drogues dures, M. Mujica a refusé de «s’avancer à le dire à ce stade».
 
«Ce que je crains le plus, c’est ce qui vient. Et ce qui vient, ce sont les drogues synthétiques, celles qui sont fabriquées en laboratoires», a-t-il dit. Alors que le cannabis «est une drogue d’origine agricole, plus facile à contrôler si on le souhaite».
 
Par AFP
 
Source: Liberation.fr
 
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Par mrpolo,
Le cannabis revient devant le Parlement. Mais cette fois, il ne s’agit pas d’une simple mention du problème de ses cultivateurs lors d’une séance de questions orales.
 
Le cannabis revient devant le Parlement. Mais cette fois, il ne s’agit pas d’une simple mention du problème de ses cultivateurs lors d’une séance de questions orales. Deux groupes parlementaires s’en mêlent désormais. C’est le cas du PAM (Parti Authenticité et Modernité) qui envisage d’organiser une journée d’information au Parlement sur la question. Et ce, après avoir tenu une réunion avec les promoteurs d’un projet de dépénalisation de sa culture, la «Coalition marocaine pour l’utilisation du cannabis à des fins médicinales et industrielles».
 
Le groupe du PJD a été également approché par ce mouvement et sa réaction a été tout aussi positive que celle du PAM. Et ce n’est pas tout, la «coalition» vient d’élaborer une première mouture d’une proposition de loi, une proposition cadre, qu’elle met à la disposition des groupes parlementaires qui voudraient bien la parrainer.
 
Le texte en question propose, entre autres, la dépénalisation de la détention, production et façonnement du cannabis pour usage médical. Ainsi, l’intéressé peut, après autorisation d’un médecin, disposer d’un permis de détention de la plante, en quantité nécessaire pour sa médication, qui est délivré par l’Office national du cannabis qui sera créé pour réguler l’usage et la détention de cette substance. L’office délivrera également des permis de culture, de production et d’industrialisation de la plante.
 
Source: LaVieéco.com
 
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Par mrpolo,
Le Mexique pourrait légaliser le cannabis d'ici cinq ans, privant les puissants cartels de la drogue d'une source majeure de revenu, a annoncé vendredi l'ancien président Vicente Fox
 
Au cours de sa présidence entre 2000 et 2006, M. Fox a lutté contre les cartels aux côtés des Etats-Unis. Désormais, il fait valoir que la prohibition a favorisé la création du trafic qui enrichit les cartels.
 
Cette année, l'ex-chef d'Etat a participé à une série de manifestations organisées aux Etats-Unis et au Mexique en faveur de la légalisation du cannabis. Vendredi, il a été rejoint par un ancien dirigeant du groupe Microsoft, James Shively, qui a pour projet de créer la première marque américaine de cannabis.
La légalisation est la meilleure façon de mettre fin à la «boucherie» des cartels, a déclaré Vicente Fox qui accueillait une conférence en soutien à la mesure dans son Etat de Guanajuato dans le centre du Mexique.
 
L'esprit ouvert
 
Son successeur, Felipe Calderon, a voulu écraser les cartels avec l'aide de l'armée, ce qui n'a fait qu'aggraver la situation. Depuis 2007, la lutte contre les violences liées au trafic de drogue et celle contre les cartels ont fait plus de 70'000 morts.
 
L'actuel président, Enrique Pena Nieto, qui a pris ses fonctions en décembre, est opposé à la légalisation. Il a toutefois reconnu que la décision de deux Etats américains, Washington et le Colorado, de légaliser l'usage récréatif du cannabis lui avait ouvert l'esprit.
 
Prié de dire si le Mexique pourrait légaliser le cannabis d'ici à la fin du mandat d'Enrique Pena Nieto en 2018, Vicente Fox a répondu: «Je pense que cela arrivera beaucoup plus tôt. Une fois que la Californie y sera, le Mexique va être obligé d'accélérer son processus de décision.»
 
(ats)
 
 
Source: 20min.ch
 
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Par Invité,
Le 17 mai dernier, un Sarregueminois de 30 ans attendait un colis un peu particulier à son domicile. Mais plutôt que le facteur, ce sont les agents des douanes qui le lui ramènent. Leur attention s’est focalisée sur le paquet au centre de tri postal de Woustviller. Le colis suspect vient d’Espagne, ils sont quasi-certains qu’il contient de la drogue. Ils se rendent donc chez son destinataire, pour l’ouvrir en sa présence. Bonne pioche ! Ils découvrent 160 grammes d’herbe de cannabis. La perquisition au domicile permet d’ajouter 68 autres grammes et 74 plants de cannabis.
 
Devant les enquêteurs, il explique avoir passé commande sur un forum internet, pour 1 000 €. C’était son troisième colis. Il réfute tout trafic mais « dépannait des amis ». Quant aux plants, c’était pour sa consommation personnelle. Une pratique à laquelle il s’adonne toujours, affirme-t-il le plus honnêtement du monde à la barre du tribunal correctionnel de Sarreguemines. Devant le président, le prévenu précise encore s’être tourné vers l’Espagne car « il y a des cannabis clubs là-bas ». Et c’est également sur internet qu’il s’est procuré le matériel nécessaire à sa mini-exploitation de cannabis. Tandis que le procureur requiert six à huit mois de prison avec sursis, la représentante des douanes souligne qu’il s’agit « d’un dossier dans l’air du temps, avec l’utilisation d’internet, les envois postaux et la culture à domicile ». Une situation à laquelle les agents se sont adaptés en effectuant des contrôles de plus en plus fréquents dans les centres de tri.
Elle réclame une amende douanière de 1 500 € et la confiscation de la marchandise, « très nocive », insiste-t-elle. Des prélèvements ont montré qu’une substance qui rend dépendant y était présente en grande quantité.
Le tribunal condamne le prévenu à six mois de prison avec sursis mise à l’épreuve, avec obligation de soins et de travail. L’amende et la confiscation des stupéfiants sont confirmées.
 
Source: https://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2013/07/10/le-courrier-contenait-de-l-herbe-de-cannabis
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Par Indi-Punky,
La justice a estimé que le fait d'interdire ans certaines villes du pays l'accès aux bars à joints aux étrangers a causé un grave préjudice financier. L'Etat devra payer.
 
Par SABINE CESSOU

(Photo Jerry Lampen. Reuters)


 
 
 
L’Etat néerlandais a eu la malheureuse idée de laisser certaines villes interdire, à partir de mai 2012, l’accès de leurs coffee-shop aux touristes étrangers. Aujourd’hui, le gouvernement va devoir dédommager les patrons de ces bars à joints pour les pertes subies à cause de la fameuse «carte cannabis». Cette carte de membre est strictement réservée aux résidents néerlandais, dans certaines villes des régions sud du pays, frontalières avec l’Allemagne et la Belgique. L’objectif consistait à limiter les nuisances liées au tourisme de la drogue - embouteillages et tapage nocturne. Des cohortes de jeunes Français, Belges et Allemands viennent en effet s’approvisionner en drogues douces le week-end, à Maastricht, Venlo ou Arnhem.
 
Or, un tribunal de La Haye a considéré le 6 juin que les «coffee-shop du sud du pays ont souffert financièrement pendant plusieurs mois, car leurs clients ont été intimidés». Faire de ces établissements des clubs privés représente une «atteinte disproportionnée aux intérêts des visiteurs», estiment les juges. Le montant des indemnités que l’Etat devra verser reste à déterminer : il ne portera que sur les boissons non vendues, et pas les joints, tolérés aux Pays-Bas depuis 1976 mais pas encore considérés comme des produits de consommation courante. Mais le tribunal n’a rien trouvé à redire sur le fond de la restriction de l’accès des bars à joints aux étrangers, comme l’espéraient les patrons de coffee-shop qui ont porté plainte. Du coup, personne n’est satisfait. Les gérants de coffee-shop vont faire appel, tout comme le ministre néerlandais de la Justice, Ivo Opstelten, qui estime qu’une politique adoptée par le Parlement ne peut pas être contredite par un tribunal.
 
De fait, la carte cannabis a posé beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en a résolus. Le deal a explosé dans les rues des villes qui ont décidé de la maintenir, comme Maastricht. Quant au nouveau gouvernement libéral et travailliste, sorti des urnes en septembre, il a fait marche arrière.
 
Au lieu de généraliser la carte cannabis sur tout le territoire national au 1er janvier 2013, comme prévu au départ, il a décidé de laisser les villes décider de la meilleure politique à adopter. Des villes réfractaires comme Amsterdam, qui militaient contre la carte cannabis, peuvent donc garder ouvertes à tous les étrangers l’une de leurs principales attractions touristiques. Et voir prospérer un tourisme de la drogue qui rapporte chaque année quelque 200 millions d’euros au Trésor public, sous forme de taxes.
 
Source: Libération
 
Le lien posté par Benway09
Merci à Benway09
 
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