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Exposition Grow On : 30 ans de Sensi Seeds
Par Hellvice,

Exposition Grow On : 30 ans de Sensi Seeds


 

Du 9 octobre 2015 au premier mai 2016
Ouverture : le jeudi 8 octobre 2015, à 19 h.


 
Fondée en 1985 par Ben Dronkers, l’entreprise Sensi Seeds s’est développée pour devenir la plus importante banque de graines de cannabis au monde, fournissant aux producteurs de cannabis médicinal aussi bien que récréatif des graines d’une qualité génétique exceptionnelle. Composée de grands collages et d’items uniques provenant des archives et de la collection du musée de Sensi Seeds, cette exposition particulière retrace l’histoire de l’entreprise qui, depuis des décennies, fait figure de sommité dans l’univers mondial du cannabis.
 
Vers la fin des années 70 jusqu’au milieu des années 80, le philanthrope hollandais Ben Dronkers a parcouru le monde en quête de graines des meilleures variétés de cannabis. Concentrant ses recherches dans des régions reconnues pour leurs traditions ancestrales centrées sur le cannabis, Dronkers rassemble une impressionnante collection de graines des variétés Indica et Sativa qui sert de point de départ à Sensi Seeds. Avec ses amis, il se lance dans des projets de croisements, et parvient, en combinant les gènes de cultivars différents, à créer de nouvelles variétés hybrides de cannabis maintenant devenues légendaires.
 
« Sensi Seeds détient la banque de génétiques de cannabis la plus riche au monde. D’un point de vue médical, il est impératif de la maintenir fonctionnelle et intacte. L’importance de sa préservation est comparable à celle de la forêt tropicale qui recèle des substances au potentiel médical », écrit le docteur Lester Grinspoon, professeur émérite de psychiatrie de la Faculté de médecine de Harvard.
 
Les trente dernières années ont vu l’industrie du cannabis passer de quelques graines, recueillies par des sélectionneurs dévoués, à un commerce qui s’étend à l’échelle mondiale. Tous ont joué leur rôle au cours de cette évolution, entrepreneurs comme activistes, philanthropes comme profiteurs, politiciens comme opposants. Aujourd’hui, les personnes qui font l’usage du cannabis à des fins médicinales ou récréatives ont accès à un produit d’une génétique exceptionnelle, et des modifications sont lentement apportées aux lois internationales pour que cesse la guerre injustifiée livrée contre cette plante au potentiel inouï.
 
Bien que des politiques restrictives aient causé le recul des coffee shops à Amsterdam, l’apparition de plus en plus de clubs sociaux du cannabis à Barcelone, la progression de la légalisation du cannabis aux États-Unis et la vente de la marijuana à des fins pharmaceutiques en Uruguay s’inscrivent dans un mouvement positif qui vise à restituer à la plante de cannabis la juste place qui lui revient dans la société. La rétrospective consacrée aux 30 années d’existence de Sensi Seeds illustre à quel point la vision et la persévérance de cette entreprise ont été cruciales à la détermination actuelle du statut culturel et juridique du cannabis.
 
Organisation: Hash Marihuana Cáñamo & Hemp Museum de Barcelone
Adresse : rez-de-chaussée du Palau Mornau, Carrer Ample 35, Barcelone
Dates : vendredi 9 octobre 2015 au dimanche premier mai 2016
Heures d’ouverture de l’exposition : 10 h à 22 h
Droit d’entrée : l’accès à l’exposition temporaire est gratuit; veuillez consulter les droits d’entrée pour visiter l’exposition permanente.
 
Source : https://hashmuseum.com/fr/les-nouvelles/exposition-grow-on-30-ans-de-sensi-seeds
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Par Indi-Punky,
La limite entre droit et interdit est parfois fine comme une feuille à rouler. Exemple des cannabis clubs



 

L’avocat d’Eusfac, Aitor Brion Barneto, représente les intérêts d’une trentaine de Cannabis social clubs. Il est régulièrement consulté par le gouvernement basque et les mairies. © photo PX. D.



 
C'est la loi, rappelons-le. Outre-Bidassoa, la consommation de cannabis est dépénalisée. Et parfois, les usagers se regroupent en associations. Depuis dix ans, elles poussent sur le territoire espagnol plus vite qu'un pied de chanvre sous une lampe à UV. C'est en Catalogne et en Euskadi que l'on compte le plus de Cannabis social clubs (CSC).
 
Ils seraient 120 en Guipuzcoa, Biscaye et Alaba. La Fédération basque de cannabis (Eusfac), défend les droits d'une trentaine de ces groupes.
 
du 11 au 13 septembre
 
Expogrow, autoproclamée « plus grande foire du cannabis d’Europe », va prendre ses quartiers tout le week-end à Ficoba, le parc des expositions d’Irun. Les portes ouvriront au public cet après-midi, à partir de 14 heures. L’entrée est payante. Comptez 15 euros pour la journée, sauf dimanche où le tarif est fixé à 13 euros.
Au programme : un forum Social, des conférences, des rencontres entre professionnels, des animations et des concerts. Parmi les groupes invités, on retrouvera les Jamaïquains de Third World, la Brésilienne Flavia Coelho, les Français de Collectif 13, etc.
La programmation est à retrouver sur le site https://expogrow.net
 
L'avocat de cette structure, Aitor Brion Barneto, sera présent au Salon de l'industrie cannabique qui démarre aujourd'hui à Irun (lire par ailleurs).
 
« Sud Ouest ». Pourquoi avoir créé une fédération ?
Aitor Brion Barneto. Pour pouvoir parler avec les élus. Nous avons commencé avec la mairie de Saint-Sébastien. Celle-ci a adopté en 2014 une ordonnance pour encadrer les CSC. Puis, nous nous sommes tournés vers le gouvernement autonome afin qu'il présente une loi d'addiction qui contemplerait la régulation des CSC en Euskadi. Depuis deux ans, une quarantaine d'experts se sont penchés sur le sujet. Si tout va bien, le texte pourrait être présenté devant le parlement, avant la fin de l'année.
 
Vous êtes aussi leur interlocuteur face à la justice ?
Lorsque j'ai rencontré ces associations en 2009, certaines d'entre elles avaient effectivement des procès en cours. Il y avait un problème : ces groupes disposaient d'une certaine acceptation sociale, ils avaient des adhérents, étaient enregistrés comme association auprès du gouvernement basque, payaient des impôts, mais lorsque la police basque tombait sur une plantation, ils faisaient l'objet de poursuite.
 
S'il n'existe pas de loi, qui encadre ces clubs ?
Ils s'autorégulent. En 1997, le tribunal suprême condamnait une association de consommateurs de cannabis. Mais les magistrats précisaient : « Ce groupe aurait été légal si… » Ils donnaient ainsi certaines clefs, reprises plus tard par le gouvernement d'Euskadi comme base pour donner son feu vert aux associations souhaitant déposer des statuts.
C'est une sorte de code de bonne conduite.
 
Quelles sont ces clefs ?
D'abord, l'adhérent autorise l'association à cultiver pour lui une certaine quantité. L'association doit appliquer une limite de 2 grammes par personne et par jour.
Avec cette prévision de consommation globale, l'association consulte des experts agronomes qui lui disent combien de pieds elle peut cultiver.
L'adhérent contribue pour compenser le coût de la culture. Mais officiellement, il n'achète pas son cannabis.
 
Entre la légalité et ce qui est considéré comme du trafic, la frontière est mince…
Il n'y a pas de trafic. Il s'agit d'une distribution dans un cercle privé. Les adhérents savent qu'ils devront consommer au sein de l'association ou chez eux. La consommation personnelle de stupéfiants est dépénalisée en Espagne depuis les années 60. La loi punit le trafic et la détention de drogue sur la voie publique.
 
Et la culture du cannabis…
Cela reste un gros problème. Même si la loi passe à la fin de l'année, il restera encore un vide judiciaire autour des plantations. Une loi de 1967 accorde le droit de cultiver du cannabis aux industries qui travaillent le chanvre, aux hôpitaux et aux centres de recherche. Seul le gouvernement central serait compétent pour réformer cette règle et donner aux communautés autonomes le pouvoir de contrôler ces plantations. Pour le moment, Madrid s'y refuse.
 
Même si le cannabis est interdit en France, des Français adhèrent à ces associations ?
Les CSC de Saint-Sébastien demandent des certificats de résidence. À Irun, un club accepte des membres jusqu'à Bayonne mais cela ne représente qu'une partie infime de sa base sociale. Et cela ne semble pas générer d'inquiétude de la part des autorités.
Recueilli par Pantxika Delobel
 
 
Source: https://www.sudouest.fr/2015/09/11/les-lois-et-l-esprit-du-joint-2120567-4018.php?utm_content=buffer3f71b&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer
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Par kyu,
L’arbre généalogique du cannabis – une introduction à la phylogénie
 
 
La tâche consistant à classer et à cataloguer les milliards d’espèces végétales ayant existé sur notre planète depuis l’apparition de la vie sur terre est immense et infiniment complexe. Avant l’avènement des tests génétiques, la classification sur la base des similarités apparentes était la seule manière d’affecter une plante au bon taxon. Grâce à l’étude de la phylogénie (étude des relations de parenté entre différents groupes d’organismes), nous disposons d’une base permettant de classer les espèces végétales en fonction de leurs similarités génétiques, mais cela ne constitue pas pour autant une approche exempte de problèmes pour cette tâche complexe.
 
Le cannabis à l’intérieur du système cladistique
En revanche, nous pouvons au moins commencer à classer les plantes suivant un système cladistique, dans lequel chaque clade (branche) de l’arbre phylogénétique est monophylétique, ou inclut tous les descendants d’un ancêtre commun unique. Selon le Système d’information taxonomique intégré (ITIS), l’espèce Cannabis sativa L. appartient au genre Cannabis, qui appartient lui-même à la famille des cannabacées (Cannabaceae). La famille des cannabacées compose avec trois autres familles le sous-ordre (informel) des rosidées urticales, appartenant à l’ordre des Rosales. Avec les rosidées urticales, cinq autres familles appartiennent à l’ordre des Rosales, dont les rosacées (Rosaceae, rose) et les rhamnacées (Rhamnaceae, argousier).
 
Le monde complexe et déroutant de la taxonomie des plantes

Arbre phylogénétique du cannabis,
de la classe (Eudicot), à l’ordre (Rosales)
 
L’ordre des Rosales appartient à la sous-classe (ou superordre) informelle des rosidées (Rosidae), un vaste clade contenant près d’un quart de l’ensemble des plantes à fleurs. Ces « rosidées » appartiennent à la classe des dicotylédones (anciennement Magnoliopsida) ou des eudicotylédones (dicotylédones vraies), qui est un membre de l’infra division des angiospermes (Magnoliophyta), qui à son tour appartient à la sous-division des spermatophytes (Spermatophytina) de la division des trachéophytes (Tracheophyta) appartenant elle-même à l’infra règne des streptophytes (Streptophyta) ou embryophytes (Embryophyta) (plantes terrestres), du sous-règne des chlorobiontes (Chlorobionta ou Viridiplantae).
 
Le phylum (embranchement) des chlorobiontes englobe les algues vertes ainsi que toutes les plantes terrestres ; avec les phylums des rhodophytes (Rhodophyta, algues rouges) et des glaucophytes (Glaucophyta, microalgues d’eau douce), il compose le groupe Archaeplastida, également appelé Plantae « lato sensu », qui fait référence aux « plantes au sens le plus large ». La question de savoir si le groupe Archaeplastida (archaeplastides) est en fait un clade supérieur comprenant les règnes des chlorobiontes, etc. est sujette à controverse.
 
Caractéristiques des différents taxons
Les archaeplastides contiennent tous des chloroplastes, qui produisent de l’énergie grâce à la photosynthèse ; en outre, les cellules des archaeplastides comportent des parois, habituellement faites de cellulose. Les chlorobiontes diffèrent des autres phylums du clade Archaeplastida en ce sens qu’ils produisent de la chlorophylle a et b, ce qui leur confère leur couleur verte caractéristique ; les rhodophytes et les glaucophytes produisent seulement de la chlorophylle a. Les embryophytes englobent toutes les plantes terrestres et sont censées s’être écartées des algues vertes il y a 540 millions d’années.
 
Les trachéophytes, ou plantes vasculaires, contiennent du tissu fibreux destiné à acheminer l’eau et les minéraux et englobent les mousses et les fougères ainsi que les plantes à fleurs. Les spermatophytes sont des plantes vasculaires qui produisent des graines et qui sont censées s’être écartées des plantes ne produisant pas de graines il y a environ 319 millions d’années. Les angiospermes sont classées ainsi en raison de leurs caractéristiques communes de plantes renfermant des graines dans des structures protectrices ; elles portent toutes des fleurs qui produisent par la suite des fruits contenant une graine et sont apparues dans le registre des fossiles il y a environ 192 millions d’années. Les eudicotylédones sont des angiospermes qui libèrent deux feuilles embryonnaires, par opposition aux monocotylédones qui n’en produisent qu’une seule ; les eudicotylédones présentent également un motif caractéristique à trois rainures sur leurs grains de pollen.
 
Le superordre des rosidées et la famille des rosacées
Les rosidées sont censées être apparues il y a environ 108 à 117 millions d’années et se caractérisent habituellement par leurs fleurs voyantes, les rosidées urticales étant une exception notable à cette règle. La recherche dans ce domaine a démontré que les divergences d’évolution les plus récentes tendent vers une apparence plus discrète à cause de la prévalence croissante de la pollinisation par le vent. L’ordre des Rosales englobe une très grande variété d’arbres, d’arbustes, de plantes rampantes et d’herbes à feuilles persistantes et à feuilles caduques : par exemple, la famille des rosacées contient une variété incroyable d’espèces importantes, notamment la pêche, la pomme, la fraise, l’amande et bien sûr la rose.
 

L’arbre phylogénétique du cannabis, des ordres aux sous-espèces
 
 
Les rosidées urticales relativement récentes
Censées être des ramifications relativement récentes de l’arbre phylogénétique, les rosidées urticales se caractérisent par leurs fleurs souvent banales et principalement unisexuées (bien que les fleurs d’orme soient souvent bisexuées). À l’instar des cannabacées, les urticales englobent les familles des urticacées (Urticaceae, ortie), des ulmacées (Ulmaceae, orme) et des moracées (Moraceae, mûrier ou figuier). Les fleurs mâles passent inaperçues et ne comportent aucun pétale, seulement des sépales ; les ovaires des fleurs femelles contiennent un seul ovule et ne produisent qu’une seule graine.
 
Les rosidées urticales présentent des grandes variations au niveau de leur morphologie et de leur biogéographie, et ont développé des facultés d’adaptation saisissantes. Ces plantes sont habituellement pollinisées par le vent, bien que plusieurs membres de la famille des moracées soient pollinisés par les insectes ; plusieurs espèces de la famille des orties possèdent la faculté unique de disperser leur pollen dans l’air par de véritables « explosions polliniques ». Leurs fruits peuvent être des akènes durs et secs, comme c’est le cas du cannabis ; des drupes charnues, comme le micocoulier ; des sycones pulpeux, unique chez les figuiers ; ou des grappes amalgamées comme la mûre. Il est intéressant de noter que plusieurs espèces de mûrier sont censées avoir des propriétés hallucinogènes légères, et que l’on peut tirer de leur écorce une fibre de haute qualité.
 
La classification confuse de la famille des cannabacées

Humulus (le houblon) a des feuilles
et une structure florale similaire à celles du cannabis
 
Les quelques 170 membres environ de la famille des cannabacées partagent quelques caractéristiques qui sont distinctes des urticales dans leur ensemble. L’analyse ADN a démontré qu’ils étaient tous de la même famille et que le genre Humulus (houblon) et le cannabis présentaient des similarités évidentes eu égard à leur structure florale. Tous deux contiennent des terpénoïdes, ce qui explique leurs parfums proches, mais le houblon est une plante grimpante alors que le cannabis est une herbacée. Le genre Celtis (micocoulier) est relativement différent : les espèces de micocoulier sont habituellement des arbres à feuilles caduques de grande taille, avec des feuilles simples, contrairement aux grappes de feuilles palmées que l’on retrouve chez le houblon et le cannabis. Les micocouliers ne sont habituellement pas dioïques ; bien que leurs fleurs soient habituellement unisexuées, on les trouve sur le même plant.
 
En dépit de ces nombreuses différences, les fleurs mâles de nombreuses espèces de micocouliers ont une ressemblance saisissante avec celles du cannabis. Parmi les autres similitudes entre les membres de la famille des cannabacées, on peut citer les feuilles à stipules (chez le cannabis, les stipules sont les deux petites pousses présentes à la base de chaque feuille) et les cystolithes, les cellules spécialisées de feuilles contenant des cristaux de carbonate de calcium.
 
Les cannabinoïdes sont-ils propres au cannabis ?

Fleurs mâles du celtis timorensis
 
Le genre Cannabis est apparemment le seul de la famille des cannabacées à contenir des cannabinoïdes. Certains éléments suggèrent que des composés semblables aux cannabinoïdes sont présents dans d’autres espèces végétales, en particulier l’échinacée (Echinacea), un membre de la sous-classe des astéridées (Asterid), et doivent par conséquent avoir évolué distinctement du cannabis pendant des millions d’années. Ceci semble suggérer l’existence d’un système protocannabinoïde chez un ancêtre commun des deux plantes, avant la séparation des clades des rosidées et des astéridées, il y a environ 126 millions d’années.
 
Étant donné la forte improbabilité de l’émergence subite d’une nouvelle espèce végétale contenant un système phytocannabinoïde pleinement fonctionnel, la seule explication plausible semble être une évolution graduelle de systèmes cannabinoïdes complexes à partir de lignées plus rudimentaires. Des traces d’espèces antérieures de cannabacées ont été découvertes dans des fossiles du crétacé remontant à quelque 93,5 millions d’années, mais aucune preuve ne nous permet de savoir à quel moment le genre Cannabis a divergé. Le fait qu’aucune espèce vivante apparentée au cannabis ne présente un système cannabinoïde est surprenant. Cependant, à mesure des progrès de la recherche, nous découvrirons peut-être d’autres plantes contenant des cannabinoïdes, ce qui nécessitera (peut-être) une remise à plat du système complexe et confus de classification végétale.
 
Source: sensiseeds.com
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Par mrpolo,
Moins d'odeurs et plus d'effets, la cigarette électronique a quelques avantages pour les fumeurs de joints...
 
 

Parallèlement à l'essor de la cigarette électronique, "vapoter", "vapotage" et "vapoteur" font leur entrée dans Le Petit Robert 2015 - Kenzo Tribouillard AFP


 
La cigarette électronique, déjà prisée des ados (1), serait devenue un moyen détourné pour consommer du cannabis notamment aux Etats-Unis où près d’un lycéen américain sur cinq (18 %) serait concerné, selon une étude parue ce lundi dans la revue Pediatrics relayée par l’agence Reuters.
 
Les travaux (*) des chercheurs de Oberlin College (Ohio) laissaient ainsi apparaître que les plus jeunes étaient largement plus susceptibles que les adultes de s’adonner à la pratique, qui consiste à utiliser de l’huile de haschich ou de la cire infusée au THC (le Tétrahydrocannabinol, la substance active de la plante) pour vapoter. Une tendance observée chez les filles autant que chez les garçons, les facteurs socio-économiques n’ayant pas non plus d’impact sur les résultats.
Une forme vaporisable qui rend la substance plus puissante
Citée par Le Figaro, Megan Morean, qui a mené l’étude se montre surprise par les résultats : « Nous ne nous attendions pas à trouver des résultats si élevés, mais compte tenu de la popularité de l’e-cigarette et de l’ingéniosité des adolescents ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils n’associent les deux ». D’autant qu’associer e-cigarette et cannabis aurait surtout des avantages.
 
Ce mode de consommation occasionne certes moins d’odeur, puisque « la vapeur sent moins fort que la fumée des joints » rappelle la chercheuse, mais elle ajoute que « les formes vaporisables de cannabis sont souvent plus puissantes que le cannabis que l’on fume ».
 
Interrogé par le quotidien, Xavier Laqueille, professeur d’addictologie à l’hôpital Saint-Anne (Paris) préfère ne pas s’alarmer expliquant qu’en France, le vapotage de cannabis serait marginal en France, se résumant à « un ou deux cas sur toute l’activité du service [de son établissement] ».
(1) Selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain, près de 2 millions d’élèves du secondaire (premier cycle) et du lycée ont essayé la cigarette électronique en 2014, un chiffre qui a triplé par rapport à 2013.
 
(*) Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont questionné 3.847 adolescents de du Connecticut, état de l’est américain autorisant le cannabis thérapeutique.
 
 
Source: 20minutes.fr
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Par kyu,
Appellation Cannabis : le débat « indica / sativa »
 
Les noms communs pour les plantes et les animaux sont souvent utilisés à un niveau très local et peuvent ne rien vouloir dire en particulier, ou bien signifier une chose totalement différente pour des locuteurs étrangers.
 
Les noms scientifiques, dérivés en partie du moins du latin et du grec ancien, ont été inventés de manière à ce que la personne intéressée par un organisme particulier, en effectuant une recherche dans sa propre langue ou une langue étrangère, puisse savoir si les autres individus font référence exactement à ce même organisme.
 
Parfois, les langues utilisent le nom scientifique en guise de nom commun, comme par exemple l’emploi dans l’anglais britannique du mot « cannabis » pour désigner la drogue qui est dérivée de la plante appelée Cannabis. Les consommateurs de marihuana contemporains décrivent de manière générale les variétés hybrides de Cannabis comme étant « plus indica » ou « plus sativa », employant ainsi des termes issus d’appellations scientifiques avérées. En procédant de cette manière, ils veulent généralement dire qu’une variété produit plus d’effets physiques ou plus d’effets cérébraux. En règle générale, les « indicas » sont plus propices pour se relaxer sur le canapé, alors que les « sativas » conviennent davantage aux activités plus cérébrales telles que les jeux vidéo, l’écriture ou la musique. Quelle est l’origine de ces termes ? Comment ont-ils été associés aux diverses variétés de Cannabis ? Est-ce qu’une meilleure compréhension des noms de
 
Cannabis peut nous fournir des renseignements directs sur son évolution complexe et souligner notre appréciation de la diversité profonde constatée de nos jours dans le cannabis ?
 
Les origines de Cannabis sativa
Le nom scientifique Cannabis sativa a été publié pour la première fois en 1753 par le botaniste suédois Carl Linnaeus considéré de nos jours comme le père de la taxonomie moderne, la science des lois de la classification des organismes. Le terme sativa signifie simplement « cultivé » et décrit la plante de chanvre commune largement cultivée à l’époque en Europe. C. sativa est originaire de l’Europe et de l’Eurasie occidentale où il a été cultivé depuis des millénaires pour ses fibres et ses graines, et a été introduit dans le
 
Nouveau Monde durant la colonisation européenne. En gros, nous portons des vêtements en fibres de C. sativa et mangeons des graines et de l’huile de C. sativa, mais nous ne fumons pas de C. sativa parce qu’il ne produit qu’une petite quantité de cannabinoïde delta-9 tétrahydrocannabinol, ou THC, le composant psychoactif primaire et aux propriétés thérapeutiques présent dans le cannabis. Par ailleurs, comparativement à l’huile essentielle des variétés C. indica, C. sativa produit une quantité moins élevée et moins variée de terpènes, composés auxquels on accorde de plus en plus d’importance vis-à-vis de l’efficacité des médicaments à base de cannabis. C. sativa représente une très petite portion de la diversité génétique de Cannabis constatée tout autour de la planète et n’est pas divisé en sous-espèces sur la base d’origines et d’applications différentes comme dans le cas de C. indica. Linnaeus n’avait très certainement jamais vu de cannabis, et il est incorrect d’utiliser le terme « sativa » pour décrire des variétés de drogues.
 
Les origines de Cannabis indica
Plus de 30 années plus tard, en 1785, le naturaliste français Jean-Baptiste Lamarck a décrit et nommé une espèce secondaire, Cannabis indica, qui signifie « Cannabis d’Inde», pays dont étaient originaires les premiers échantillon de la plante retrouvés en Europe. C. indica vient d’Eurasie orientale et a été distribué par les hommes dans le monde entier essentiellement pour son THC psychoactif. C. indica est utilisé pour la production de marijuana et de haschisch, mais est, dans de nombreuses régions de l’Asie de l’est, cultivé depuis très longtemps pour ses fibres solides et ses graines nutritives. En bref, non seulement nous portons des vêtements en fibres C. indica et mangeons des graines et de l’huile de C. indica, mais nous consommons également C. indica pour ses précieuses propriétés récréatives et thérapeutiques. C. indica regroupe la vaste majorité des variétés de Cannabis existantes de nos jours et est divisé en différentes sous-espèces aux origines et applications diverses.
 

Spécimens types de C. sativa NLH, C. indica NLD et C. ruderalis PA ou NLHA. (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany)
 
Le débat autour de Cannabis
Depuis les années 1960, les taxinomistes se sont faits les champions de plusieurs systèmes d’appellation différents. Beaucoup d’entre eux ont préféré le concept de trois espèces en reconnaissant C. ruderalis en tant qu’espèce sauvage probablement antérieure aux deux C. sativa et C. indica. D’autres ont choisi de réduire C. indica et C. ruderalis aux sous-espèces ou aux variétés d’une seule espèce, C. sativa. À la fin des années 1970, des variétés de haschisch nettement différentes ont été introduites à l’ouest de l’Afghanistan. Considérées par certains comme étant le véritable C. indica, d’autres estimaient qu’il s’agissait là d’une quatrième espèce C. afghanica, toutes les autres variétés de drogues étant quant à elles considérées comme des membres de la famille C. sativa, conformément au modèle d’espèce unique. À la veille du nouveau millénaire, la confusion et la mésentente étaient à son paroxysme mais, au final, c’est la science la plus érudite qui a gagné.
 
Réconciliation grâce aux regroupements taxonomiques
Karl Hillig de l’Indiana University (publication 2004, 2005) a mené une étude sur la diversité de Cannabis en caractérisant les contenus chimiques des plantes présentant une large étendue d’origines géographiques et d’applications et a proposé des regroupements taxonomiques (sous-espèces) qui réconciliaient à la fois les systèmes d’appellation précédents et qui s’intégraient bien dans un modèle hypothétique d’évolution de Cannabis. La recherche effectuée par Hillig rejoint le concept original des deux espèces de Cannabis —C. sativa Linnaeus et C. indica Lamarck—C. indica étant bien plus varié génétiquement que C. sativa. Hillig a reconnu également que les Européens ont cultivé des sous-espèces telles que C. sativa ssp. sativa. En raison de ses feuilles typiquement étroites et du fait qu’elle est utilisée pour la production de fibres et de graines, il l’a nommée « chanvre à feuilles étroites » (ou « NLH » en anglais). Il a également identifié comme C. sativa ssp. spontanea des populations se développant spontanément à l’état sauvage, ou sauvages, préalablement nommées C. ruderalis, qu’il a nommées « ancêtre putatif » ou « PA », et auxquelles je me réfère en terme d’ancêtre du chanvre aux feuilles étroites, ou « NLHA » en anglais.
 
Quatre sous-espèces C. indica
Hillig a regroupé les variétés C. indica en quatre sous-espèces — trois se basant sur leurs traits biochimiques et morphologiques divers, et une autre largement caractérisée par leur disposition à pousser spontanément.
 
Sous-espèces indica
Les variétés C. indica ssp. indica sont dispersées sur le sous-continent indien, de l’Asie du Sud-Est à l’Inde du Sud, et en Afrique. C’est ce que Lamarck a décrit sous le terme de C. indica ou de Cannabis indien. Les populations de sous-espèces indica se caractérisent par un fort contenu en THC et une faible quantité, voire quantité inexistante, en cannabidiol ou CBD— le second cannabinoïde le plus courant, qui n’a pas d’effet psychoactif et dont on a démontré l’efficacité thérapeutique. Ces variétés de cannabis sont arrivées au 19e siècle dans la région des Caraïbes du Nouveau Monde, se sont régulièrement répandues à travers l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, avant d’être exportées dans les années 1960 vers l’Europe et l’Amérique du Nord et finir par former le premier pool génétique de la marijuana « sin semilla ». Les consommateurs de marijuana les appelle communément « sativas » parce que leurs petites feuilles sont relativement étroites, particulièrement si on les compare avec les variétés afghanes ou « indicas » introduites ultérieurement, et qui du coup affichent une ressemblance superficielle avec le chanvre européen aux feuilles étroites C. sativa ou NLH (« Narrow-Leaf Hemp »). Cependant, cette dénomination est erronée dans la mesure où les plantes C. sativa produisent peu voire absolument pas de THC. Si nous nous basons sur l’étude de Hillig, nous appelons désormais les membres de C. indica ssp. indica les variétés à feuilles étroites ou NLD, parce qu’elles produisent du THC en dépit de leurs feuilles étroites et sont de cette manière des variétés de drogue.
 
Sous-espèces afghanica
Les sous-espèces afghanica viennent à l’origine de l’Afghanistan et du Pakistan voisin, deux pays où les plants étaient traditionnellement cultivés pour la production de haschisch tamisé. À partir de 1974, lorsque le Cannabis afghan a été décrit en anglais par le professeur de Harvard Richard Schultes, il est devenu de plus en plus évident qu’il s’agissait d’un cannabis jusqu’alors inconnu des occidentaux. Son port robuste et large et ses feuilles vert foncé le distinguaient des variétés NLD plus grandes, vert plus clair et moins ramifiées. À la fin des années 1970, les graines des variétés de haschisch afghan ont été introduites en Europe et en Amérique du Nord, et distribuées rapidement dans le cercle des producteurs de marijuana. À cette époque, toutes les variétés de Cannabis étaient considérées comme étant des membres de C. sativa, et les variétés de marijuana NLD populaires étaient appelées « sativas » pour les différencier de celles nouvellement introduites et à l’allure quelque peu différente, appelées « indicas ». Hillig a nommé les variétés de haschisch afghan C. indica ssp. afghanica et je les appelle cannabis à feuilles larges ou variétés BLD (« Broad Leaf Drug ») pour les différencier des variétés dites NLD. Les populations BLD peuvent présenter des niveaux de CBD équivalents aux niveaux de THC. Les deux sous-espèces indica et afghanica produisent un large éventail de composants aromatiques qui jouent un rôle important pour en déterminer les effets cérébraux et physiques.
 

Richard Evans Schultes avec C. indica ssp. afghanica à feuilles larges ou plantes BLD en Afghanistan. (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany; autorisation accordée par Neil Schultes)
 
Sous-espèces chinensis
Le troisième groupe déterminé par Hillig dans l’espèce C. indica est la sous-espèce chinensis qui regroupe les cultivars traditionnels de fibre et de graines d’Asie orientale appelés chanvre à feuilles larges ou « BLH ». Comme les autres sous-espèces de C. indica, les variétés chinensis renferment des gènes qui permettent la production de THC psychoactif. Néanmoins, les contraintes culturelles d’Asie orientale ont encouragé la sélection de ces variétés pour la valeur commerciale de leurs fibres et graines, et non pas pour leur potentiel psychotrope. Les cultures européennes et asiatiques utilisent de manière très similaire les graines et fibres de chanvre.
 
Sous-espèces kafiristanica
La quatrième sous-espèce C. indica ssp. kafiristanica recouvre les populations sauvages ou qui poussent de manière spontanée, et Hillig a fait l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de l’ancêtre du cannabis à feuilles étroites ou NLD.
 
Le débat autour du ruderalis
Certains chercheurs ont également suggéré qu’une troisième espèce C. ruderalis pourrait être l’ancêtre des deux C. sativa et C. indica. La théorie de l’évolution présume que les deux espèces modernes ont dû avoir à un moment donné un ancêtre commun de type ruderalis, mais qu’il a très certainement fini par disparaître, et que les regroupements proposés NLHA et NLDA représentent les populations sauvages de NLH et NLD plutôt que leurs ancêtres. C. sativa NLH trouve très certainement son origine en Eurasie occidentale — probablement aux pieds des montagnes du Caucase — et a pour ancêtre putatif un chanvre (« PHA ») qui ne renfermait pas le potentiel biosynthétique de produire du THC. C. indica vient très certainement de la chaîne montagneuse de Hengduan —de nos jours située dans le Xinan —et a pour ancêtre putatif une drogue (« PDA ») qui a développé la possibilité de produire du THC. Propagé par les hommes dans des régions géographiques différentes, ce PDA a pu ensuite se diversifier et évoluer pour devenir des sous-espèces NLD, BLD et BLH, offrant ainsi des combinaisons complexes de terpènes aromatiques et de THC. Ces sous-espèces de C. indica se trouvent à l’origine de tous les types de cannabis psychoactif existants de nos jours. Du coup, lorsque l’on parle de cannabis psychoactif, on veut dire C.indica, dans la mesure où les variétés de drogues « sativa » n’existent pas : ce que les gens appellent communément « sativas » sont en fait des C. indica ssp. indica qui devraient être appelées pour un souci de commodité « variétés NLD » ou « cannabis à feuilles étroites ». En outre, ce que l’on appelle généralement « indicas » sont en réalité des C. indica ssp. afghanica à feuilles larges ou simplement des variétés BLD.
 

Distribution actuelle des taxons de Cannabis (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany)
 
Cultivars de race régionale à valeur patrimoniale
Les variétés de plantes cultivées sont appelées cultivars, et lorsque les cultivars sont cultivés et entretenus par des paysans locaux, nous les désignons sous le nom de cultivar de race régionale ou races régionales. Les races régionales évoluent en fonction de l’équilibre qui s’établit entre les pressions de sélection naturelle exercées par l’environnement local — qui privilégie la survie de la race — et les sélections humaines qui privilégient la capacité du cultivar à se développer artificiellement (culture) et à produire des produits finaux spécifiques qui répondent aux préférences culturelles. Les hommes ont diffusé pendant des millénaires le cannabis au rythme de leurs mouvements migratoires et ont sélectionné, à chaque fois qu’ils entraient sur un nouveau territoire, les graines de plantes des variétés locales de qualité supérieure, adaptées à leurs utilisations individuelles et à leurs méthodes de transformation. En semant les graines des plantes les plus favorables, les paysans traditionnels ont développé et maintenu des races régionales de haute qualité qui ont permis à l’industrie de la culture « maison » de se construire.
 
Les races régionales sinsemilla traditionnelles de pays d’Asie lointains comme l’Inde, le Népal, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam ; les races régionales d’Afrique d’Afrique du Sud, du Malawi, du Zimbabwe etc., ainsi que les races régionales du Nouveau Monde venant de Colombie, du Panama, de Jamaïque et du Mexique sont toutes des variétés NLD. Les hybrides des variétés NLD de races régionales ont constitué le génome central de la marijuana produite au niveau domestique en Amérique du Nord et en Europe, avant que les races régionales BLD d’Afghanistan ne soient introduites à la fin des années 1970.
 
Cannabis contemporain
À l’heure actuelle, pratiquement toutes les variétés de Cannabis sont des hybrides de deux sous-espèces C. indica : la sous-espèce indica, qui représente les variétés de marihuana de race régionale NLD traditionnelles et largement répandues géographiquement, et la sous-espèce afghanica, qui représente les races régionales de haschisch afghan BLD dont la diffusion est géographiquement limitée. C’est en combinant les races régionales de populations aussi géographiquement isolées et génétiquement diverses que l’immense éventail de variétés de Cannabis médical et de Cannabis hybride pour usage récréatif a pu s’épanouir.
Malheureusement, il est à présent impossible de retourner dans les régions auparavant connues pour leur Cannabis exquis en espérant y retrouver les mêmes races régionales qui y poussaient des dizaines d’années auparavant. Cannabis étant pollinisé naturellement et les fleurs mâles et femelles poussant sur des plants différents, il faut généralement disposer de deux plants pour obtenir des graines. Les combinaisons aléatoires d’allèles et les variations qui y sont associées sont normales. Les variétés de races régionales sont des organismes en constante évolution. Elles sont maintenues par la sélection humaine et naturelle répétée in situ — sélection naturelle pour la perpétuation et sélection humaine pour les propriétés bénéfiques — et sans cette sélection persistante et cette préservation humaine, elles retournent à leur niveau d’atavisme, de sélection de survie naturelle.
 
Préserver l’héritage
L’occident s’est tourné vers la marihuana et le haschisch importé dans les années 1960. À l’époque, toutes ces merveilleuses variétés importées étaient des races régionales préservées de manière traditionnelle. En l’espace d’une dizaine d’années, la demande en cannabis de qualité a excédé les productions traditionnelles et, en absence de sélection, la production de masse est devenue la règle. Plutôt que de ne planter que des graines sélectionnées, les paysans ont commencé à planter toutes leurs graines pour essayer de répondre à la demande du marché, et la qualité du cannabis disponible dans le commerce a commencé à chuter. Cette perte qualitative a été exacerbée par la pression exercée sur la production de Cannabis et le recours à l’échelle mondiale d’organes de répression. Les races régionales ne peuvent plus être remplacées ; elles peuvent simplement être préservées. Les quelques variétés de races régionales pures existantes de nos jours, maintenues en vie depuis les années 1970 et 1980, constituent la clé de voûte pour les développements futurs en matière de multiplication et d’évolution du cannabis. Il serait véritablement honteux de perdre les meilleurs résultats obtenus grâce aux sélections effectuées par les paysans locaux depuis des centaines d’années. Après tout, notre rôle, en tant que gardiens, est de préserver l’héritage des paysans traditionnels pour les générations futures.
 
REMARQUE : Pour des discussions plus approfondies sur la taxonomie de Cannabis et son évolution, je vous conseille de vous reporter sur le livre que j’ai récemment publié et écrit en collaboration avec l’honorable professeur de l’université d’Hawaï (University of Hawai) intitulé Cannabis: Evolution and Ethnobotany, University of California Press, disponible içi.
 
Source:sensiseeds.com
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Par Invité,
San Francisco, Etats-Unis -- Publiées dans le JAMA Psychiatry, deux études suggèrent une répercussion de la consommation de cannabis sur la structure du cerveau chez les adolescents et les jeunes adultes. S'il est difficile d'établir un lien de causalité, il apparait plus évident chez les garçons à haut risque de schizophrénie.
 
Alors que les Etats-Unis se sont engagés dans une libéralisation de l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques, mais aussi récréatives, les travaux se succèdent pour déterminer ses effets sur le long terme. Ces deux publications apportent de nouvelles données sur les répercussions du cannabis sur le développement du cerveau.
 
Une étude en imagerie dans des fratries
 
Dans la première, David Pagliaccio et ses collègues du National Institute of Mental Health (Bethesda, Etats-Unis) ont voulu explorer une éventuelle corrélation entre le volume des structures cérébrales et l'usage de marijuana. Pour cela, ils ont inclus 241 frères et sœurs, âgés de 22 à 35 ans, afin de prendre en compte les facteurs génétiques.
 
Parmi les participants à l'étude, 262 ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de leur vie. L'analyse s'est appuyée sur une imagerie cérébrale, ainsi que sur les données obtenues après un questionnaire et une évaluation des facultés cognitives.
 
En comparant le cerveau des consommateurs à celui de leur frère ou sœur jamais exposé au cannabis, les chercheurs ont observé que l'amygdale gauche (impliquée notamment dans la reconnaissance des stimuli sensoriels) et le striatum ventral (lié au mouvement volontaire et à la motivation), présentaient un volume significativement plus faible chez les consommateurs.
Ces deux structures cérébrales avaient ainsi une taille inférieure respectivement de 2,3% et 3,5%. Les auteurs précisent, toutefois, que les volumes observés restent dans les normes.
En croisant les données provenant des couples de fratrie n'ayant jamais touché au cannabis, il est apparu que la taille plus faible de l'amygdale était également associée à des facteurs génétiques. Pour ce qui est du striatum, la relation était moins évidente.
 
« Il n'y a aucune preuve de cause à effet d'une exposition au cannabis sur le volume de l'amygdale », dont le faible volume pourrait être attribué à d'autres facteurs, soulignent les auteurs. Pour ce qui est des autres structures, « d'autres travaux devront être conduits pour caractériser l'implication du cannabis ».
 
Cortex cérébral aminci entre 14 et 18 ans
 
Dans la seconde étude, l'équipe de Thomas Paus de l'Institut de recherche Rothman, à Toronto (Canada), a cherché à savoir si l'utilisation du cannabis influe sur la maturation du cortex cérébral chez les adolescents présentant une prédisposition génétique à la schizophrénie.
 
De précédentes études ont déjà souligné un risque accru de schizophrénie chez les individus de sexe masculin, en cas de consommation de cannabis pendant l'adolescence.
 
Au total, 1 574 participants, âgés de 15 à 21 ans, ont été inclus. L'étude a porté sur leur consommation de marijuana et s'est basée sur une imagerie cérébrale, ainsi qu'une analyse génétique pour établir le score polygénique de risque pour la schizophrénie.
 
Les résultats montrent une répercussion significative d'une consommation de cannabis sur l'épaisseur du cortex cérébral chez les garçons présentant un score polygénique élevé. Le cortex était sensiblement aminci entre 14 et 18 ans.
 
En revanche, aucun effet n'a été observé chez les filles, quel que soit leur niveau de risque, ou chez les garçons présentant un risque plus faible de schizophrénie.
 
Haut risque de schizophrénie: les garçons « plus sensibles »
 
 
« Nos résultats suggèrent que la consommation de cannabis pourrait agir sur le développement du cortex cérébral chez les adolescents de sexe masculin à haut risque de schizophrénie », notent les auteurs.
 
« Bien que le lien de causalité ne puisse pas être clairement établie, les différences d'épaisseur du cortex apparaissant dans les zones à forte densité de récepteur aux cannabinoïdes 1, suggèrent une implication du cannabis », a affirmé, Thomas Paus, auprès de l'édition internationale de Medscape.
 
Selon lui, « les garçons à haut risque pourraient être plus sensibles aux effets indésirables d'une consommation de cannabis ».
 
Dans un éditorial accompagnant les publications, David Gold du National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (Rockville, Etats-Unis) considère ces résultats comme préoccupants pour cette population à risque et appelle à la prudence.
 
Compte tenu des résultats de ces deux études, « il serait erroné de conclure que la consommation de cannabis est sure ou sans danger pour ceux qui ont le bon profil génétique, en particulier lorsqu'on est une femme ».
 
Vincent Richeux, avec Megan Brooks
 
https://www.medscape.fr/voirarticle/3601734
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Par mrpolo,
Dans le cadre de notre trentième anniversaire, nous allons publier ces prochaines semaines une série d’articles relatant les moments forts de l’histoire de Sensi Seeds, c’est à dire les moments qui ont servi à bâtir nos valeurs fondamentales et qui représentent toujours à l’heure actuelle ce pour quoi nous nous battons.
 
 
 

Ben Dronkers & Howard Marks


 
Sensi Seeds s’est impliquée ces 30 années dans de nombreux projets, pour la plupart dédiés à la démocratisation du cannabis et tous placés sous la bannière de l’activisme, de la recherche médicale et de l’industrialisation optimale des multiples facettes de la plante de cannabis. Mais la grande majorité du public connaît surtout Sensi Seeds pour son activité principale : les graines de cannabis.
Dans cet article, nous vous faisons découvrir l’histoire des variétés qui nous ont permis de créer l’entreprise telle qu’elle existe aujourd’hui.
Les variétés Sensi Seeds : le début de notre histoire
L’histoire des variétés de Sensi Seeds remonte à il y a bien longtemps, à l’époque où Sensi Seeds n’était pas encore devenue la banque de graines que vous connaissez de nos jours, mais était tout juste un projet de sélection qui avait germé dans les esprits de ben Dronkers et des ses collaborateurs proches, dont son aîné fils Alan, et d’autres experts néerlandais de la sélection de graines.
Dans les années 70, Ben Dronkers parcourait le monde entier afin de récolter et de rassembler le plus de graines possible d’un maximum d’endroits différents : de l’Asie centrale à l’Asie du Sud-est, en passant par les précieuses montagnes de l’Hindu Kush et les tropiques.
 
À l’époque, Amsterdam commençait tout juste à devenir un haut lieu de la génétique cannabique. Les obtenteurs commençaient à converger dans la ville pour échanger les gènes récoltés et leurs connaissances. Les premiers hybrides stables perfectionnés par des obtenteurs originaires d’Amérique du Nord traversèrent l’océan Atlantique, au plus grand plaisir du commerce du cannabis qui se mettait alors à bourgeonner à Amsterdam. C’était le moment idéal pour lancer les expérimentations de sélection les plus audacieuses, en utilisant les cultivars soigneusement sélectionnés et ces toutes nouvelles sensations venues de l’autre côté de l’océan.
 
Mettre la main sur ces hybrides américains a été un moment clé pour Sensi Seeds : il s’en est suivi des dizaines d’années de travail intensif qui se conclurent par la naissance de quelques-unes des variétés les plus recherchées dans le monde entier, ainsi que par les programmes les plus pointus et les plus innovateurs de sélection qui allaient devenir les standards de Sensi Seeds en matière de manipulation génétique.
Les classiques Sensi Seeds : de la Skunk #1 aux variétés minoritaires d’exception
 
Skunk #1
On dit souvent que Skunk #1 à changé le visage de la culture du cannabis. Les hybrides Skunk importés à l’origine par les obtenteurs américains en Europe étaient basés sur des cultivars traditionnels d’Amérique centrale et du Nord, d’Afghanistan et de Thaïlande, et remportaient déjà un succès phénoménal. Cela explique la raison pour laquelle il n’est pas rare d’entendre aujourd’hui encore que le cannabis exceptionnellement fort « est de la skunk », et ce, quelle que soit sa véritable parenté génétique.
 
D’un autre côté, Skunk #1 de Sensi Seeds s’est largement constituée une belle réputation. Après des années de sélection et de rétrocroisement, cette version stabilisée des hybrides dont nous avons précédemment fait référence a été introduite à la fin des années 1970, et a immédiatement suscité une passion sans faille autant chez les obtenteurs que chez les consommateurs. En effet, grâce à sa génétique inébranlable, Skunk #1 a servi de base pour la création de centaines d’hybrides les plus appréciés au monde, parmi lesquels on retrouve les variétés telles que Cheese, Silver Haze, Orange Bud et bien d’autres encore.
 
Skunk #1 fait toujours partie de la sélection de Sensi Seeds et après plus de 50 années passées à satisfaire les consommateurs du monde entier, elle demeure l’une des variétés les plus récompensées jamais développées.
Variétés “Early”
Au moment où les premières variétés précoces stabilisées ont fait leur entrée dans les années 1980, elles ont immédiatement révolutionné le monde de la culture du cannabis. Effectivement, alors que Cannabis sativa L. est connu pour sa résilience et sa capacité à se développer sous pratiquement tous les climats, le faire pousser dans des conditions météorologiques défavorables peut toujours relever du défi.
 
Notre volonté de stabiliser les premières variétés précoces en provenance de l’Amérique a été très étroitement liée au fait que Sensi Seeds était implantée en Europe du Nord. Le climat des Pays-Bas est un parfait exemple des conditions de culture dites «non idéales». Du coup, rien d’étonnant que ces variétés précoces aient fait sensation lors de leur lancement sur le marché.
La toute première à ouvrir les festivités a été la Early Girl, étroitement suivie par sa variété sœur la Early Pearl, une variété à dominance sativa également mise au point pour les étés courts.
 
Enfin, Early Skunk, la descendante tant attendue de la déjà très populaire Early Pearl et de Skunk #1, a été l’idéale petite dernière à rejoindre la famille Early. Grâce à son illustre pedigree Skunk, elle est en outre devenue une des variétés préférées des producteurs confrontés aux défis d’ordre climatique.
Northern Lights #5 x Haze & Silver Haze
 




 
 
Après cette première vague incroyable d’hybrides stabilisés, il était important que les variétés ultérieurement ajoutées à la sélection de Sensi Seeds soient pleines de caractère. Et elles n’ont effectivement pas déçu. Northern Lights #5 x Haze est l’une de nos variétés les plus appréciées, et à l’époque de son lancement, en 1989, elle a déclenché une sorte de révolution dans le secteur de la sélection en illustrant à la perfection l’apogée des avancées de la culture du cannabis. À ce jour, beaucoup disent qu’aucune autre variété ne peut se mesurer à elle. La famille Dronkers est elle-même totalement fan et nous a confié qu’elle la plaçait au rang de ses variétés favorites. Vous pouvez lire les interviews de Ben Dronkers, Alan Dronkers, Ravi Dronkers et de Gio Dronkers pour vous faire une opinion.
 
Brièvement après le lancement de Northern Lights #5 x Haze, une autre favorite de l’époque, à présent légendaire, faisait sa première apparition : la chatoyante et si judicieusement nommée Silver Haze. Pratiquement directement récompensée lors de sa première participation à la High Times Cannabis Cup, on en parle souvent en association avec la variété ci-avant mentionnée, en raison du fait qu’elles ont toutes deux contribué à relancer la tendance sativa psychédélique.
Rendre hommage à la communauté : les variétés “VIP” de Sensi Seeds
La célébrité n’a jamais été l’objectif des personnalités que nous avons choisies de mettre en vedette au cours de nos trente ans d’existence. Néanmoins, leur passion et leur dévouement à l’égard de la plante les a menées à être considérées comme des héroïnes au sein de la communauté cannabique. Chez Sensi Seeds, nous sommes toujours restés proches du monde des activistes et nous nous sommes toujours employés à informer le public sur l’incroyable valeur de la plante de cannabis (pour en savoir plus sur Sensi Seeds et l’activisme, cliquez ici).
 
Il nous semblait donc logique de fêter ces évangélistes du cannabis en leur attribuant personnellement des variétés de cannabis nouvelles, exotiques et révolutionnaires.
Étant particulièrement fiers de notre association avec ces personnalités au nom de cette cause commune, cette sélection de graines de cannabis a été établie et développée avec le plus grand soin et la plus grande expertise.
 
Parmi les variétés portant le nom d’une célébrité, nous n’avons plus besoin de présenter notre si chère Jack Herer. Lancée en 1994 pendant une cérémonie spéciale au Cannabis Castle, elle est toujours vénérée par des millions d’adeptes et plus que régulièrement mentionnée dans la culture pop. Elle est devenue une véritable légende. Il est inutile de dire que nous pensons que cela est tout à fait justifié, dans la mesure où le personnage, Jack Herer, était lui-même une légende et que nous sommes fiers de proposer sa variété dans notre catalogue actuel.
 




Alan Dronkers & Rita Marley


 
Une autre personnalité légendaire qui a inspiré une histoire légendaire, serait celle qui a donné naissance à Marley’s Collie. La Cannabis Cup de 1997 avait comme invité de marque Mme Rita Marley. C’est après cet événement que l’équipe d’obtenteurs de Sensi Seeds a décidé de rendre hommage à son défunt mari, Bob Marley. C’est ainsi que Marley’s Collie vit le jour en 1998, issue de notre plante femelle jamaïcaine la plus exquise, pollinisée par un pur cultivar afghan de la très suave famille Mapple Leaf Indica. Étant la seule variété de Sensi Seeds inspirée par un colossal représentant culturel de la communauté cannabique, elle est extrêmement importante à nos yeux et nous sommes fiers de l’avoir vue conquérir les cœurs et les papilles gustatives de nos fidèles admirateurs.
 
Nos autres « variétés aux noms de célébrités » s’inspirent, d’un autre côté, de personnes qui ont directement contribué à ce qui constitue l’héritage de Sensi Seeds. Parmi elles, on peut citer : Howard Marks, indéniablement le passeur de drogue le plus célèbre au monde, devenu écrivain, entrepreneur et activiste courageux. Récompensé du Cannabis Culture Awards en 2014 par le Hash Marihuana & Hemp Museum, la variété qui lui est dédiée est presque aussi audacieuse que lui.
 
Le récit de la Mr. Nice G13 x Hash Plant veut que le G13 original ait été « obtenu » par un site de recherche gouvernementale et accouplé avec le superbe Hash Plant de Sensi Seeds. Des années de recherche ont été nécessaires pour mettre au point la combinaison parfaite pouvant maintenir les qualités uniques de cette variété. Lancée sous le nom de l’alter ego de Howard Marks, « Mr. Nice », elle est considérée comme étant une « bombe » en termes de capacités de croissance et pour son effet stone afghanica, incroyablement stimulant physiquement.
 
 





Ed Rosenthal & Ben Dronkers


 
2006 a marqué le lancement de (pour l’instant !) notre dernière variété portant le nom d’une célébrité. Ed Rosenthal, notre merveilleux ami et gourou américain du cannabis, fait véritablement figure de repère dans l’histoire de Sensi Seeds. Partageant la même passion pour la génétique du cannabis, Ed et Ben Dronkers ont collaboré sur de nombreux projets d’envergure, notamment sur le projet qui a servi de base à la création de ce qui est devenu le Hash Marihuana & Hemp Museum. Cependant, le projet le plus ambitieux a été de loin la création de Ed Rosenthal Super Bud, une procédure qui a nécessité pratiquement dix années de croisements méticuleux pour obtenir une plante exceptionnelle, si sophistiquée qu’elle pourrait être appelée « une délicatesse ». Il s’agit sans aucun doute de « la crème de la crème » !
 
Le monde de l’activisme du cannabis grouille de personnalités d’exception qui affichent chaque jour leur dévouement, leur ouverture d’esprit et, bien évidemment, leur amour pour Cannabis Sativa L. Il est important pour nous de leur rendre hommage, à ces personnalités et à la communauté qui les soutient, afin de nous assurer que leur mémoire soit gardée intacte. Si vous avez lu notre ode au cannabis, ou si vous êtes vous-même un grand amateur de cannabis, vous comprendrez très certainement à quel point la plante de cannabis est précieuse pour l’humanité, et, par voie de conséquence, apprécierez toute la valeur du travail mené par ces figures publiques révolutionnaires.
 
Restez à l’écoute de Sensi Seeds pour découvrir les décennies de révolutions petites et grandes dans le monde des variétés d’exception, et qui sait ? Peut-être que l’une d’entre elles finira par porter votre nom !
 
Par : Sylent Jay
 
Source: sensiseeds.com
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Par kyu,
La photosynthèse : phase obscure
 
Voici venu le moment de poursuivre la mini-série de deux chapitres consacrés à la photosynthèse. Dans le chapitre précédent, nous avons examiné les concepts généraux du processus et expliqué la phase lumineuse de façon concrète. Pour ceux qui l’ont manqué, et en guise de révision, voici un résumé des concepts de base de la phase lumineuse.
 

 
Pendant cette phase, un ensemble de processus biochimiques se déroule dans les feuilles de la plante sous l’action de la lumière. Des structures appelées photosystèmes captent l’énergie de la lumière. À partir de la rupture des molécules d’eau, l’énergie chimique libérée sert à synthétiser deux molécules de base du métabolisme végétal : l’ATP et la NADP. La formation d’ATP est appelée photophosphorylation et il en existe deux variantes : cyclique et acyclique. Cette phase lumineuse est indispensable à la suivante, la phase obscure, qui ne se produit pas nécessairement en présence de lumière. Elle se produit dans les chloroplastes et dépend directement des produits obtenus au cours de la phase lumineuse.
 
Au cours de la phase obscure, la ribulose biphosphate s’additionne au dioxyde de carbone gazeux (CO2) présent dans l’air pour produire des composés organiques, principalement des hydrates de carbone ou des sucres, des composés dont les molécules contiennent du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène. Cette chaîne de transformation forme ce que l’on appelle le cycle de Calvin.
 
La première étape de la phase obscure est la fixation du carbone, qui se déroule de différentes façons chez les différentes espèces végétales. Au niveau physiologique, le cannabis est classé comme une plante C3, puisqu’il utilise les molécules de dioxyde de carbone trois par trois. D’autres espèces végétales les utilisent quatre par quatre, notamment les plantes CAM et C4, mais nous n’étudierons pas cette variante dans cet article. Les deux autres étapes qui composent la phase obscure de la photosynthèse sont la réduction et la régénération. Voyons en quoi consiste chacune d’elles.
 
Fixation : la première enzyme qui intervient dans le cycle de Calvin s’appelle RUbisCO et fixe 3 atomes de CO2 atmosphérique en les liant à 3 unités de ribulose biphosphate. Cette liaison crée 6 molécules d’acide 3-phosphoglycérique.
 
Réduction : la molécule antérieure se transforme en 1,3 diphosphoglycérate sous l’action de 6 unités d’ATP (généré pendant la phase lumineuse), et ce composé se transforme en G3P sous l’action de 6 unités de NADPH. L’une de ces deux molécules de G3P suit les voies métaboliques de la plante pour produire des composés supérieurs tels que le glucose ou l’amidon, mais nous aborderons ce point plus tard.
 
Régénération : finalement, l’addition de phosphore au moyen de 3 ATP produit une nouvelle molécule de ribulose-1,5-biphosphate, qui déclenche à nouveau le processus. Reportez-vous au schéma suivant pour plus de détails :
 

 
Après la formation de glucose, une série de réactions chimiques entraîne la formation d’amidon et d’autres hydrates de carbone. À partir de ces produits, la plante fabrique les lipides et les protéines nécessaires à la formation du tissu végétal. Par exemple, l’amidon produit se mélange à l’eau présente dans les feuilles avant d’être absorbé par de minuscules tuyaux situés dans la tige de la plante et à travers lesquels il est transporté jusqu’à la racine, où il est emmagasiné. Cet amidon sert à fabriquer la cellulose, le principal constituant du bois. Mais ces processus sont bien plus complexes et ne seront donc pas examinés ici. Passons maintenant à l’autre étape du processus.
 
Photorespiration
La photorespiration est un processus qui se déroule dans le mésophile de la feuille, en présence de lumière et sous une forte concentration d’oxygène. Il s’agit d’une « erreur » dans le cycle de Calvin, puisque le plus efficace pour la plante, d’un point de vue énergétique, est la fixation du carbone. Ce phénomène est dû au fait que les plantes se sont développées dans un environnement avec une concentration en dioxyde de carbone atmosphérique supérieure à la concentration actuelle, dans lequel la probabilité de photorespiration était infime. De nos jours, l’atmosphère est moins riche en dioxyde de carbone ; c’est la raison pour laquelle lorsque le cannabis est cultivé dans des environnements enrichis en dioxyde de carbone, la production finale augmente, tout comme la vitesse de floraison. Comme la concurrence entre l’oxygène moléculaire (O2) et le CO2 est moins forte, la photorespiration se produit moins souvent et le métabolisme de la plante fonctionne plus efficacement.
 
La température la plus favorable à la fixation du carbone, par rapport à la photorespiration, est de 24-25 ºC, ce qui explique pourquoi il est recommandé de maintenir la salle de culture à cette température. Si on ajoute le dioxyde de carbone, le température idéale s’élève à environ 28 ºC.
 
Le processus photorespiratoire conserve en moyenne les 3/4 des hydrates de carbone de la RuBP, qui réagissent avec l’oxygène. La concurrence entre le CO2 et l’O2 suscitée par l’enzyme RUbisCO explique la forte inhibition de la photosynthèse des plantes C3 sous un faible niveau de CO2 et l’augmentation de la photosynthèse sous un niveau élevé d’oxygène. En termes de productivité, la photorespiration est un processus qui réduit la fixation de CO2 et la croissance des plantes ; cependant, on sait aujourd’hui que le processus photorespiratoire est important pour éliminer l’excès d’énergie (ATP et NADPH2) produit sous de faibles niveaux de rayonnement ou non utilisé dans les situations de stress hydrique, par exemple.
 

 
Le chloroplaste absorbe l’O2, qui est catalysé avec la RuBP par l’enzyme RUbisCO, la transformant ainsi en acide glycolique ou glycolate. Le glycolate est transféré au péroxysome (poche membranaire contenant des enzymes). Ensuite, sous l’action de l’O2, il est catalysé par l’enzyme oxydase, qui le transforme, d’une part, en péroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) et d’autre part, en glyoxylate, qui contient de l’azote par transamination et forme un acide aminé, la glycine. Deux de ces acides aminés sont transportés jusqu’à la mitochondrie où, enfin, ils produisent trois composés : la sérine, l’ammoniaque et le CO2. Les gaz CO2 et l’ammoniaque sont libérés. La sérine retourne jusqu’au péroxysome où elle se transforme en glycérate ; celui-ci est transféré au chloroplaste où, grâce à une molécule d’ATP, il réintègre le cycle de Calvin sous la forme d’acide 3-phosphoglycérique.
 
Conclusion
La photosynthèse est un processus biochimique au niveau cellulaire, qui pourrait sembler a priori insignifiant ; elle a toutefois plus de répercussions dans notre vie que ce que l’on pourrait imaginer. Non seulement elle influe sur la qualité de l’air que nous respirons, mais elle a également contribué à la modification de l’atmosphère primitive et ainsi, à la vie des animaux, des plantes et des êtres humains. L’énergie solaire capturée lors de la photosynthèse est à l’origine de toute l’énergie utilisée par l’homme pour satisfaire ses besoins de chaleur et de lumière. Chez elle, l’impact des photons de lumière sur la chlorophylle et la photolyse de l’eau entraînent un état de déséquilibre moléculaire, qui se rééquilibre constamment sous l’effet du flux de protons à travers la membrane des thylakoïdes ; c’est ce que l’on appelle la phase lumineuse.
 
La phase obscure consiste à transformer le dioxyde de carbone en glucose et en autres hydrates de carbone, à l’aide de l’énergie chimique des produits de la photophosphorylation. Cette énergie emmagasinée sous forme d’ATP et de NADPH sert à réduire le dioxyde de carbone en carbone organique. Cette fonction est réalisée à l’aide d’une série de réactions appelée cycle de Calvin, activées par l’énergie de l’ATP et de la NADPH, qui produisent l’oxygène libéré dans l’atmosphère et le glucose qui sert à nourrir la plante.
 
Chaque année, les plantes de notre planète utilisent environ 310 000 millions de tonnes d’eau et 750 000 millions de tonnes de dioxyde de carbone, qu’elles transforment en environ 510 000 millions de tonnes de matière et 550 000 millions de tonnes d’oxygène. Il semble incongru que, alors que l’oxygène de notre atmosphère est préservé grâce au travail des plantes, nous les humains, des êtres supposés rationnels, nous continuions à abattre des arbres, à polluer l’environnement (avec les gaz d’échappement des voitures, les ordures jetées dans les rues, les aérosols, les résidus industriels, etc.), ce qui réduit la possibilité de produire cet oxygène avec l’aide des plantes, alors qu’il est essentiel à notre vie.
 
C’est sur cette humble réflexion que je vous quitte jusqu’au chapitre suivant, dans lequel nous aborderons le thème de la respiration et de la régulation stomatique. Nous découvrirons également la manière d’influencer le taux d’assimilation de nos plantes préférées. D’ici là, fumez bien !
 
Source: sensiseeds.com
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Par mrpolo,
Beaux métiers que ceux de pharmacien, chimiste ou médecin, où l’on peut planer en travaillant, sous couvert de remplir une mission de recherche ! Depuis le XIXe siècle, nombre de scientifiques ont ainsi expérimenté sur eux-mêmes la molécule psychoactive qu’ils venaient de découvrir, ou une drogue dont ils voulaient mieux comprendre les effets. Au risque, toutefois, de sombrer eux-mêmes dans la toxicomanie…
 

@CHRISTELLE ENAULT


 
Persuadé que la cocaïne pouvait être un médicament puissant, notamment pour traiter l’addiction à la morphine, Sigmund Freud (1856-1939) l’a testée sur lui-même, et est devenu cocaïnomane pendant plus de dix ans. La même mésaventure est arrivée au chirurgien américain William Stewart Halsted (1852-1922), tombé dans la poudre blanche en explorant ses propriétés d’anesthésique local.
 
D’autres, comme le pharmacien allemand Friedrich Wilhelm Adam Sertürner (1783-1841), reconnu comme le père de la morphine, ont failli payer de leur vie leurs audacieuses expériences. Agé d’une vingtaine d’années, Sertürner n’est encore que stagiaire dans une pharmacie en West­phalie (Allemagne) quand il commence à s’intéresser à l’opium, en 1803.
 
Son objectif est d’identifier le principe actif de cette plante dont les vertus médicinales sont connues depuis des siècles. Avec les moyens limités de l’époque, et une infinie patience pour mener à bien la cinquantaine d’étapes ­nécessaires, le jeune pharmacien réussit à isoler la morphine. Il en administre alors des cristaux, mélangés à de la nourriture, à des souris et des chiens. Les animaux s’endorment. Ils ne se réveilleront pas.
 
Fasciné par la puissance de l’alcaloïde, mais prudent, Sertürner décide de l’essayer, à beaucoup plus faible dose, sur lui-même et sur trois amis, âgés de 17 ans. Il commence en dissolvant un demi-grain (soit environ 32 mg) dans un mélange d’alcool et d’eau.
Les quatre jeunes absorbent le breuvage en même temps. « Immédiatement, leur visage s’empourpre, et ils se sentent fiévreux », décrit Lawrence Altman dans son livre sur l’autoexpérimentation, Who Goes First (University of California Press, 1987, réédité en 1998). Une demi-heure plus tard, les quatre courageux reprennent une dose, puis une troisième. Leur ­malaise s’accroît, avec nausées et vertiges. Groggy, victime de « palpitations » dans les membres, Sertürner est contraint de s’allonger. Inquiet de la toxicité de son produit, il avale et fait avaler à ses compagnons quelque 200 ml de vinaigre fort… Il leur faudra plusieurs jours pour récupérer.
Il faut dire que la quantité de morphine qu’ils ont ingurgitée correspond à environ dix fois la dose moyenne recommandée. Quelques années plus tard, en 1831, le pharmacien allemand sera récompensé par l’Institut de France, qui lui remettra 2 000 francs, « pour avoir ouvert la voie à d’importantes découvertes médicales ».
 
Le Club des Hachichins
 



Plus poétiques furent les expériences de Jacques-Joseph Moreau de Tours (1804-1884), au XIXe siècle toujours, avec le haschich. Ce psychiatre s’était donné pour ­ambition d’étudier au plus près les problèmes de ses patients, ce qu’il fit en provoquant sur lui-même des épisodes de folie, pour les vivre de l’intérieur. « Pour se faire une idée d’une douleur quelconque, il faut l’avoir ressentie. Pour savoir comment déraisonne un fou, il faut avoir déraisonné soi-même », plaidait-il.
Au début des années 1840, au ­retour d’un voyage d’Egypte, Moreau de Tours a l’intuition que le haschich, largement consommé dans ce pays, est à l’origine d’hallucinations.
 
C’est le point de départ de ses autoexpérimentations avec ce produit, qu’il va aussi administrer à d’autres : médecins, chercheurs, mais aussi artistes, écrit l’historienne et philosophe des sciences Katrin Solhdju dans un long texte consacré à Moreau de Tours. Dans une démarche scientifique mais aussi artistique, l’aliéniste crée le Club des Hachichins, qui se réunit tous les mois à l’hôtel Pimodan, sur l’île Saint-Louis. S’y pressent peintres et écrivains comme Eugène Delacroix ou Charles Baudelaire.
Théophile Gautier raconta ainsi que Moreau de Tours l’accueillit, lui mit dans la main une praline de haschich (d’une quarantaine de grammes !) en lui disant : « Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis. » De ces séances appelées « Fantasias », l’écrivain a tiré un récit, Le Club des Hachichins (1846). Moreau de Tours, lui, a consigné ses observations dans un ouvrage paru en 1845 chez l’éditeur médical Masson, Du hachisch et de l’aliénation mentale.
Bien d’autres histoires pourraient être rapportées ici. L’une des plus célèbres est sans doute celle du LSD par le chimiste suisse ­Albert Hofmann (1906-2008), qui a découvert cet hallucinogène en 1943, en travaillant sur l’ergot de seigle. En matière d’autoexpérimentation, Hofmann détient d’ailleurs probablement la palme de la longévité : la dernière fois qu’il tâta du LSD, il avait 97 ans. Il est mort à 102 ans.
 
Par Sandrine Cabut
 
 
Source: lemonde.fr
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Par kyu,
Le cannabis au Québec, drogue ou médicament ?
 
 

Des panneaux pro-légalisation du cannabis à Washington DC, le 4 novembre 2014.
REUTERS/Gary Cameron/Files


 
Podcast a écouter sur rfi
 
Rediffusion du 20 mai 2015
Le cannabis est en vente libre dans l'Etat de Washington, un Etat américain voisin du Canada, tandis que cette drogue sert de traitement thérapeutique aux malades d’une vingtaine d’Etats à travers les Etats-Unis. Le Canada permet lui aussi à certains patients de bénéficier des effets calmants de cette plante. Poussé par les tribunaux, le gouvernement a autorisé plusieurs dizaines de milliers de malades d’en consommer chez eux. Depuis peu, l’association des médecins vient de mettre en place une recherche concernant l’usage thérapeutique du cannabis. Il s’agit de recueillir des informations sur les effets bénéfiques que leur procure cette drogue ainsi que ses effets secondaires. Son statut demeure cependant flou car pour les autres consommateurs, elle reste une drogue illégale, dont la possession est réprimée par la police.
 
Source: rfi.fr
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Par mrpolo,
Premières marchandises qui ont circulé à travers le monde, les drogues psychotropes ont été aussi les premières à faire l’objet de traités internationaux. Pourtant, lorsqu’en 1909 et 1912 ces traités sur l’opium ont été signés, les pays signataires acceptent tout au plus de réguler ce commerce fort lucratif. Pourquoi cette politique internationale a-t-elle abouti à la prohibition? Comment a-t-elle été mise en place, qu’est-ce qui justifie la sélection des substances prohibées? Et comment a-t-elle abouti à la fin des années soixante à une guerre internationale qui va progressivement gagner tous les continents?
 
 
Pourquoi et comment mettre fin à «la guerre à la drogue»? Les politiques publiques devraient être mises en œuvre pour la réduction des risques ou la limitation des dommages induits par les drogues en se fondant sur des preuves scientifiques et non idéologiques. Notamment en raison de «l’effet ballon», ou comment, une fois chassés par les lois répressives et ses outils coercitifs, un territoire de vente, une route d’importation, un réseau de trafiquants se déplacent et s’implantent ailleurs. Pour reconstruire le même phénomène.
 
 
La prohibition internationale commence avec «la plus grande intoxication du monde» engendrée par l’opium que l’empire britannique a imposé à la Chine les armes à la main. Antérieurement, l’opium faisait partie de la pharmacopée traditionnelle en Asie que la médecine arabe introduit peu à peu en Europe. Jusqu’au XIXe siècle, la diffusion de cet usage purement thérapeutique n’a pas suscité d’inquiétude, l’opium mangé ou bu est un remède apprécié et, à vrai dire, le seul réellement efficace pour soulager la douleur.
 
Les Chinois sont les premiers à découvrir les dangers de la dépendance à l’opium, car dès le début du XVIIIe siècle, une innovation technique va profondément transformer l’usage de ce produit. Les marins hollandais avaient pris l’habitude de le fumer mêlé au tabac, dans un usage purement hédonique, et c’est avec ce nouveau mode de consommation que l’opium s’introduit en Chine suscitant une demande grandissante.
 
En 1729, il entre en Chine quelque 200 caisses d’opium par an, et l’empereur Yongzheng prend une première mesure de prohibition sans parvenir à limiter ce trafic. à la fin du XVIIIe siècle, le nombre de caisse d’opium s’élève à 4 000, tous les Occidentaux y contribuent, mais avec la Compagnie des Indes orientale, l’Empire britannique met au point un système particulièrement avantageux: plutôt que d’acheter les richesses qu’ils convoitent, la soie, le thé ou les matières premières, ils exigent de les échanger avec l’opium cultivé dans leur colonie indienne, le Bengale et dont ils se sont arrogés le monopole de la production et de la vente. à partir de 1821, c’est l’invasion brutale et, en 1837, près de 40 000 caisses arrivent en Chine.
 
Les guerres de l’opium
 

 
Traité signé le 29 août 1842, à bord du Cornwallis, entre l’Angleterre et la Chine et qui mit fin à la guerre de l’opium.
 
La Cour impériale avait pourtant tenté de résister: de 1729 à 1836, près de 40 décrets avaient été édictés. Un débat s’ouvre à la Cour impériale: faut-il maintenir l’interdit ou bien l’autoriser pour mieux le contrôler et lutter contre la corruption? En 1839, l’empereur choisit le renforcement de l’interdit et Lin Zexu ferme les fumeries d’opium, sanctionne les consommateurs, confisque et détruit les stocks de Canton. Il écrit en outre à la reine Victoria pour l’informer de l’interdiction de l’opium et lui demander d’en faire cesser le trafic. Le débat s’ouvre alors en Angleterre.
 
Des sociétés charitables, des missionnaires, des journalistes, dénoncent ce commerce honteux: a-t-on le droit d’encourager le vice et de pousser les misérables Chinois à la mort, au nom de la liberté du commerce? Mais en 1839, les revenus financiers de l’opium représentent 34 % de ceux que la Couronne tire de sa colonie, ce qui fait de ce trafic un vecteur déterminant de l’expansionnisme britannique et la reine Victoria tranche rapidement: il lui semble inopportun de renoncer à une source de revenu aussi importante. Lorsque Lin Zexu met en prison le surintendant Charles Elliot, représentant de la Reine et jette à la mer 20 000 caisses d’opium, soit plus d’une tonne, l’empire britannique mobilise ses armées.
 
En avril 1840, une armada arrive au large de Canton, parvient à conquérir Hong Kong, et remonte le Yangzi Jiang jusqu’à Nankin. L’empereur chinois prend peur, il capitule et signe le traité de Nankin le 29 août 1842. Cette première guerre à l’opium a mis la Chine à genoux: les Chinois sont contraints d’indemniser les Anglais (frais militaires, destruction des stocks) et cinq ports sont ouverts à la liberté du commerce. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, de 1856 à 1860, les Anglais, aidés des Français, mènent la seconde guerre à l’opium, débarquent sur le sol chinois et imposent un nouveau traité.
 

 

Port commercial de Canton (Chine), 1847. Le traité de Nankin de 1842 signé à la fin de la première guerre de l'Opium ouvre les 5 principaux ports de Chine aux Européens. Dessin de B. Clayton, d'après une peinture de Piqua


 
Cette fois, tous les ports sont ouverts au commerce extérieur, le territoire chinois est bientôt parsemé de concessions étrangères, dont celle de Shanghai obtenue par la France. Le nombre de tonnes d’opium passe de 2 735 en 1938 à 5 200 en 1860 pour atteindre 6 500 en 1880. Entre 1870 et 1900, environ 120 millions de Chinois étaient intoxiqués, soit de 5 à 20 % selon les sources qui, sur le terrain, décrivent le désastre: l’opium sévit sur tout le territoire et dans tous les milieux sociaux. Si les plus riches consomment généralement l’opium chez eux, les fumeries d’opium sont fréquentées par toutes les professions, des manœuvres aux fonctionnaires. Les plus pauvres errent dans les rues, les membres grêles, les yeux éteints, mais tous sont condamnés à la déchéance et à la mort.
 



 
C’est du moins ce qu’affirment les missionnaires mais que contestent les partisans du libre commerce: «l’usage modéré est possible», affirment les libéraux, qui estiment que, quoi qu’il en soit, il n’appartient pas à l’état de contrôler les choix de l’individu.
De la liberté de commerce à la santé publique, le modèle européen
 
En 1859, le livre de John Stuart Mill «De la liberté» prône la liberté du commerce. Comme Adam Smith, il pense que les intérêts privés travaillent à l’intérêt général et il se méfie de l’intervention de l’état: chacun doit être le gardien de sa moralité et de sa santé. «La seule raison légitime d’user de la force contre un individu est de l’empêcher de nuire aux autres». John Stuart Mill refuse ainsi toute intrusion de l’état dans la vie privée, et ce dans toutes les sociétés, y compris lorsque celles-ci font des choix qui ne sont pas les nôtres: «Je ne crois pas qu’une communauté ait le moindre droit d’en civiliser une autre».
 
Chacun doit être jugé responsable de lui-même, chacun doit être en droit de se livrer aux expériences qu’il souhaite, même si elles conduisent à d’inévitable faux pas. Plutôt que de mettre sous tutelle les Chinois incapables de contrôler leur consommation d’opium, ou encore les ouvriers qui s’adonnent à l’alcool, mieux vaut les rendre pleinement responsables de leurs actes.
A cette théorie libérale s’oppose une théorie des droits sociaux, défendue par des réformateurs sociaux, associations féministes et quakers qui veulent protéger l’homme contre lui-même. Plus que l’opium, l’alcool est au cœur de ce débat.
 
Les philanthropes anglais ont ainsi créé une alliance pour les abstinents, considérant que l’alcool entrave notre droit premier à la sécurité, en créant des désordres publics, notre droit à l’égalité par le profit, et notre droit au développement moral et intellectuel, par l’affaiblissement et la démoralisation de la société.
 
Or, si au cours du XIXe siècle, les grandes puissances européennes imposent la liberté de commerce au reste du monde, dans leur propre pays, en Angleterre, comme en France ou en Allemagne, les réformateurs sociaux ne cessent de gagner du terrain. Les grandes enquêtes ouvrières du milieu du XIXe siècle ont révélé l’ampleur de la catastrophe sociale engendrée par une industrialisation sauvage, et des réglementations sont élaborées en partie par le corps médical au nom de l’hygiène publique dans une alliance avec l’état. En Angleterre, l’opium est à l’origine de la première réglementation des médicaments avec le Pharmacy Act de 1869, car l’opium cultivé en Inde avait envahi l’Angleterre, mangé seul ou dans différentes préparations. Le gin et autres spiritueux étaient lourdement taxés depuis 1751, mais l’opium très bon marché est consommé en particulier par les ouvriers pour supporter les terribles conditions de travail.
 
Des sirops contenant de l’opium sont donnés même aux bébés pour qu’ils dorment pendant que leurs parents travaillent. Or, plusieurs enquêtes sociales ont mis en relation une surmortalité, en partie due à la méconnaissance à des surdosages. Le Pharmacy Act invente le médicament moderne, désormais distingué de la recherche du bien-être ou du plaisir. Vendu exclusivement en pharmacie, il est étiqueté, avec un contenu précis et contrôlé par les professions médicales. En France, la révolution industrielle s’est faite avec le vin tandis que l’opium est resté limité aux militaires coloniaux et aux artistes, mais les Français sont à l’origine d’un imaginaire des drogues qui, depuis «Les paradis artificiels» de Baudelaire fascinent artistes et intellectuels.
 
«Les dieux du jouir» célébrés par le poète Ségalem sont exotiques, mais c’est avec la morphine, médicament moderne, que s’invente une maladie qui se propage à la façon des épidémies. Pour les Français, ce poison de l’esprit relève des médecins aliénistes, alors que la politique anglaise relève des médecins de santé publique, mais les premières mesures prises en France relèvent de la même logique de contrôle des produits, associée à une formation des professions médicales, responsabilisées et chargées de l’éducation. Ces contrôles sanitaires ont contribué à l’invention de nouveaux modes d’intervention, qui fait appel à la protection de l’état sous différentes modalités, en fonction de l’histoire propre à chaque pays européen.
L'invention du modèle prohibitionniste américain
 
Aux états-Unis, un tout autre modèle d’intervention se forge dès la fin du XIXe siècle. Comme en Europe, les produits psychotropes se diffusent massivement avec l’industrialisation mais, contrairement aux pays européens, la surveillance des produits psychotropes se fait contre le monde médical, peu formé et mal contrôlé. Ce mode d’intervention fait appel à trois outils: la loi, le contrôle des consommateurs et la mobilisation de la population dominante, à l’exclusion de ses minorités.
 
Trois forces vont s’allier pour dénoncer les méfaits des drogues: les mouvements de tempérance, le syndicalisme ouvrier et la presse populaire. Chacun de ces groupes de pression a sa logique propre. Les mouvements de tempérance allient puritanisme et réformisme social. Des associations féministes, telle la Woman’s Christian Temperance, mènent le combat au nom de la protection de la femme et de l’enfant. Tous dénoncent les vices d’une société du «laisserfaire» et entendent protéger l’homme contre lui-même. Le principal danger est bien sû r l’alcool mais sont également dénoncées toutes les substances où l’homme risque de perdre le contrôle de lui-même.
 

 
Les premières mesures de prohibition portent sur l’alcool, diabolisé dans les prêches enflammés de pasteurs, souvent quakers. Après l’état du Maine, douze autres états instaurent la prohibition de l’alcool en 1855, «les états secs» ou Dry States. La prohibition de l’opium est un peu plus tardive, elle est demandée par les syndicats ouvriers blancs pour se protéger de la concurrence des ouvriers chinois, embauchés à bas prix dans la construction du chemin de fer.
 
La presse populaire, en pleine expansion, est appelée en renfort, elle dénonce le péril jaune avec des faits divers qui font sensation: ainsi, dans les arriè re-boutiques des blanchisseries chinoises, des jeunes seraient séquestrés, des femmes violentées. La criminalisation de la concurrence s’avère remarquablement efficace. En 1875, ces campagnes obtiennent d’abord la fermeture des fumeries d’opium en Californie, puis 27 états vont prendre différentes mesures de contrôle jusqu’en 1914.
 
à l’opium des Jaunes succède la cocaïne des Noirs ou enfin la marijuana des Chicanos, stigmatisés avec les mêmes procédés et avec les mêmes effets. En 1887, l’Oregon interdit la cocaïne à priser, puis c’est le tour du Kansas et du Tennessee. En 1914, quarante-six états ont pris des mesures de contrôle de la cocaïne. C’est nettement plus que les mesures qui frappent l’opium qui se heurte à des intérêts économiques américains.
 
Une loi fédérale de 1887 avait interdit aux Chinois d’importer de l’opium et réservé aux Américains le droit de le transformer, une loi dont l’enjeu est économique plutôt que moral. En vente libre aux Philippines, à Cuba ou Porto Rico, tous sous influence américaine, l’opium entre librement aux états-Unis si bien que deux militants prohibitionnistes, le révérend Charles Brent et le Dr Wright, sont désormais persuadés qu’il faut d’abord interdire le trafic international de l’opium pour parvenir à en protéger les Américains.
 




Dr Hamilton Wright


 
Vers un combat mondial
 
Rédigé à la demande de Roosevelt, un rapport officiel dénonce les trafics internationaux et le révérend Charles Brent suggère d’aider les Chinois dans leur bataille contre l’opium. Impératif moral et intérêts économiques pourraient ainsi être heureusement conjugués, car les Américains pénètrent difficilement dans l’empire chinois, dominé par les Britanniques. Le président Roosevelt se range à son avis et préfère l’organisation d’une conférence internationale à une expédition militaire. Après de difficiles négociations, la première Conférence internationale est réunie à Shanghai en 1909. Outre la Chine, le Japon, la Thaïlande et l’Iran, sept pays européens y participent.
 
Tous les pays signataires se sont engagés à éliminer progressivement l’opium de leur territoire, mais chacun soupçonne l’autre de préserver ses marchés. Non sans raison: ainsi la France justifie sa régie de l’opium en Indochine qui, selon son représentant, garantit un contrôle de l’état, censé protéger la population indigène. Au reste, presque tous les signataires participent peu ou prou au trafic de l’opium tandis que l’Allemagne entend protéger son industrie pharmaceutique qui produit massivement morphine, cocaïne et héroïne, associée dans les réclames à l’aspirine. Aussi la conférence aboutit-elle à des déclarations de principe et des recommandations, sans aucun engagement précis.
 
Mais l’évêque Brent et le Dr Wright ne perdent pas courage: ils veulent une nouvelle conférence avec un texte plus ambitieux qu’ils ont rédigé. La conférence de La Haye en 1912 élargit la liste des drogues prohibées à la morphine, l’héroïne et la cocaïne. Sur le terrain, cette conférence n’aboutit pas à un meilleur résultat, mais chacun des pays s’est engagé à élaborer une législation nationale avec pour objectif le contrôle du commerce. Aussi ces deux conventions ont bien instauré un nouvel ordre international.
 
Après la Première Guerre mondiale, la création de la Société des nations offre un cadre à la mise en œuvre de cette politique internationale. En 1919, une Commission consultative de l’opium et autres drogues nuisibles est créée et elle instaure en 1925 le système des certificats. Chaque pays devra désormais fournir des statistiques de la production et du commerce. La convention de 1931 se fixe un objectif encore plus ambitieux, la stricte planification de la production, de la fabrication et du commerce de ces drogues.
 
Mais si le trafic international est toujours florissant, entre 1912 et 1931, l’ambiance a changé, l’idéologie prohibitionniste a gagné du terrain. Chaque pays a élaboré une législation nationale. Les états-Unis ont montré l’exemple avec la première loi fédérale de prohibition, l’Harrison Act voté en 1914. à vrai dire, la prohibition s’avance masquée: la loi fédérale ne prétend pas interdire l’opium, la cocaïne ou la morphine, consommée alors par environ un million d’Américains, mais elle justifie l’exigence d’une prescription médicale par la protection du consommateur ainsi que par les revenus de ces produits désormais taxés.
 
 



 
Une bureaucratie est née, renforcée par la prohibition de l’alcool en 1919, et une police spécialisée est chargée de son application. Or la première des cibles de cette police sera la prescription médicale de maintenance, qui, selon le psychiatre Thomas Szasz, va aboutir à l’incarcération de nombreux médecins jusqu’en 1939.
 
En France, la loi est votée en 1916, en pleine guerre mondiale. Une campagne de presse contre la cocaïne, «l’arme des Boches», convainc la Chambre des députés. Contrairement à ce qui se passe aux états-Unis, ces mesures ont été préparées par des médecins hygiénistes, qui faute d’un traitement efficace de la toxicomanie, se sont convertis à la prohibition. Ils espéraient ajouter l’alcool, mais ils n’obtiennent des parlementaires que la prohibition de l’absinthe. Comment s’en étonner, puisque «c’est le bistro qui les nomment», comme le dénonce en 1924 l’héroïne du roman «La garçonne», qui apprécie la coco et l’opium, encore en vogue à cette date.
 
Mais une page se tourne avec l’invention de la drogue moderne, définie par la loi. Son caractère d’exception est dû à l’échec de la prohibition de l’alcool. Même si aux états-Unis, cette prohibition perdure jusqu’en 1933, les ligues de tempérance ont perdu leur bataille. Ni les Américains ni les Européens ne veulent renoncer à leur consommation habituelle, l’alcool reste licite au contraire des produits consommés par des minorités, voire des populations entières qui n’ont pas voie au chapitre: elles sont dominées par l’Occident.
 
Le modèle américain l’emporte dans le cadre légal, si ce n’est dans les esprits, et les Occidentaux vont imposer au monde entier les produits qu’ils consomment. En Amérique, les opposants à cette politique comme Thomas Szazs dénonce son caractère raciste, mais les Européens n’en ont pas conscience. Dans les discours, la santé publique est toujours invoquée pour justifier le cadre prohibitionniste. Les médecins français sont convaincus que l’interdit est la meilleure des protections de la santé puisque, même si la toxicomanie reste une maladie, il n’est pas de traitement efficace.
 
Les médecins anglais sont plus compatissants. Puisque la maladie se révèle chronique, ils recommandent une prescription médicale de maintenance, ce qui devient la politique officielle avec le rapport Rolleston de 1926. Ni les Anglais ni les Français n’ont pris conscience qu’en acceptant que les produits illicites soient définis par la loi, et non par des critères de dangerosité des psychotropes, ils ont perdu la main.
 
Au-delà du statut juridique, un marché en pleine expansion
 
Jusqu’à la fin des années soixante, tout semble aller pour le mieux. En Europe, la prohibition des drogues a, semble-t-il, réussi à contenir la toxicomanie à quelques cas, coloniaux ou artistes à la dérive, grâce à la prohibition pour les Français, avec prescriptions médicales pour la Grande-Bretagne. Il y a bien quelques signes inquiétants aux états-Unis: héritage de la prohibition de l’alcool, des trafiquants se sont reconvertis à l’héroïne qu’ils vendent aux Noirs des ghettos.
 
Ces jeunes héroïnomanes voient se succéder incarcérations et cures de sevrage inévitablement suivies de rechutes. Les Drs Dole et Nyswander souhaiteraient s’inspirer du système anglais mais il ne saurait être question de prescrire comme les Anglais, héroïne ou cocaïne, définitivement diabolisées. Aussi choisissent-ils la méthadone, réputée pour ne pas donner de plaisir. La prohibition l’a emporté dans les esprits tandis que les bureaucraties spécialisées de prohibition se renforcent continûment dans une logique interne, aux états-Unis comme au niveau international. En 1961, la Convention unique des stupéfiants se propose de donner un fondement scientifique à la prohibition.
 
Chargée de cette tâche difficile, l’OMS finira par reconnaître en 1969 qu’il n’y a pas de toxicomanie propre aux drogues illicites et pas de justification scientifique à la liste des substances prohibées. Mais qui s’en inquiéterait? Les profits en progression continue des produits alcoolisés, du tabac et des médicaments psychotropes sont protégés par des trusts si puissants qu’ils peuvent détourner les réglementations. Ces marchandises se répandent partout dans le monde avec la domination de l’Occident.
 
La politique des drogues s’est inventée au XIXe siècle pour répondre à la multiplication des échanges internationaux, à l’invention de produits de plus en plus puissants et à l’industrialisation et la commercialisation d’une production de masse. Il faut y ajouter une demande sans cesse croissante de psychotropes diversifiés. Avec les barbituriques, les amphétamines et les anxiolytiques, l’industrie pharmaceutique y pourvoit et offre aux hommes la possibilité de contrôler leurs états de conscience, supprimer toute douleur, s’endormir ou s’éveiller, améliorer ses performances ou jouir d’un état de bien-être.
 
à partir de la fin des années soixante, les jeunes vont explorer de nouveaux usages, pour exacerber leurs sensations ou les anesthésier, se conformer ou se singulariser, faciliter leurs relations affectives et sexuelles ou se retirer dans leur monde intérieur. Ces consommations vont terroriser leurs parents et le débat public, focalisé sur les drogues illicites, a masqué l’extraordinaire expansion des drogues licites. Jamais les hommes n’ont consommé aussi massivement des produits psychotropes au point que l’historien David Courtwright considère que cette «révolution psychoactive» participe de la construction du monde moderne.
 




Images from Woodstock. Photography by Robert Altman.


 
La santé publique exigerait de traiter chacun des psychotropes en fonction de la réalité des risques liés à l’usage et l’abus, mais cette approche de raison devra s’affronter aux énormes profits des trusts pour les drogues légales et des organisations trafiquantes pour les drogues illicites. Nous en sommes encore très loin: à la fin des années soixante, un nouveau chapitre s’ouvre avec le renforcement continu de la prohibition internationale.
Bibliographie
«Drogues: sortir de l’impasse», Anne Coppel, Olivier Doubre. éditions La Découverte, collection Cahiers libres, octobre 2012, 296 pages, 24 euros.
 
 
Publié le 09 Avril 2015 par
 
 
 

Anne Coppel
 
Source: vih.org
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Par Indi-Punky,
L’Uruguay, l’État de Washington et le Colorado ont re-légalisé le cannabis au cours de la même période et ont commencé à établir un ensemble de règles visant à créer un marché du cannabis légal et contrôlé. À Seattle, il a fallu attendre plus de 18 mois avant l’ouverture des premières boutiques, alors qu’en Uruguay, il n’existe encore aucun point de vente près de deux ans après la légalisation.
 
Seul le Colorado dispose d’un semblant de marché légal du cannabis depuis 2013, qui s’est développé plus ou moins selon les règles d’une économie de marché libre alors qu’il est strictement réglementé. L’Alaska, l’Oregon et Washington D.C. ont peut-être légalisé le cannabis par référendum, mais l’ensemble de règles est toujours en cours d’élaboration. Il n’y aura aucune boutique de cannabis spécialisée dans ces trois États avant 2016. Pourtant, au Colorado, en Uruguay et dans l’État de Washington, les connaisseurs peuvent se procurer de l’herbe, ce qui est illégal partout ailleurs sans pénalité.
 
Uruguay
 
 




L’ancien président José Mujica


 
L’ancien président José Mujica et son gouvernement ont voté une loi réglementant le cannabis à la fin de l’année 2013, sans examiner au préalable les détails. Aujourd’hui, alors que les Uruguayens peuvent légalement faire pousser du chanvre puissant à des fins personnelles et former des clubs sociaux, on ne trouve encore que de l’herbe illégale en vente. À l’heure actuelle, le gouvernement a seulement dressé de vagues plans pour autoriser la vente d’un maximum de 30 grammes de cannabis par personne et par mois par l’intermédiaire des pharmacies. Des licences de culture du cannabis ont peut-être été accordées, mais le détenteur final du contrat reste encore inconnu. Les plans décrivant le mode de traitement et de contrôle de l’herbe à usage thérapeutique sont encore plus nébuleux. Selon les plans du gouvernement, les fleurs de cannabis seront marquées radioactivement afin d’être différenciées de celles provenant du marché noir. Le gouvernement pense aux détails impliquant des mesures répressives avant de définir le cadre.
 
 




Tabaré Vázquez, est également un partisan reconnu de la légalisation.


 
Le successeur du président pro-cannabis Mujica, Tabaré Vázquez, est également un partisan reconnu de la légalisation. Il était plutôt réticent à reprendre le projet et ne semble pas pressé de le mettre en œuvre. La seule chose qui fonctionne vraiment en Uruguay, ce sont les clubs sociaux cannabiques. Ils sont autorisés à accueillir un maximum de 99 membres de façon à empêcher la commercialisation. Ces clubs de consommateurs font pousser leurs propres fleurs et constituent actuellement le seul moyen d’obtenir légalement du cannabis, mise à part la culture chez soi. Mais même l’enregistrement obligatoire des clubs traîne en longueur. En fait, les clubs qui ne sont pas enregistrés sont également illégaux, mais cela n’ennuie personne en Uruguay. Même les cultivateurs hésitent à faire enregistrer leurs plants comme exigé. Pour l’instant, seuls 3 000 producteurs de chanvre sont enregistrés. Depuis que le président Tabaré Vázquez a annoncé que le système d’enregistrement des utilisateurs de cannabis pourrait servir à la désintoxication des toxicomanes, les cultivateurs uruguayens hésitent à confier leurs données à l’État.
 
Dans l’ensemble, on peut dire que l’Uruguay s’est quelque peu endormi sur la légalisation, moins de deux ans après la décision de légaliser le cannabis. Pendant ce temps, le nouveau président ne semble pas mécontent de ce retard.
 
Colorado
 
 




La station du cannabis, un dispensaire à Denver, Etats-Unis.


 
Le Colorado a été le plus rapide à mettre en place les réglementations les plus cohérentes. Là-bas, il a été relativement facile pour les pharmacies de chanvre qui étaient déjà enregistrées d’obtenir une licence de boutique de cannabis spécialisée. La plupart des expériences et chiffres du Colorado décrivent un marché du cannabis réglementé, même si certains problèmes doivent être résolus en raison d’expériences négatives. Le meilleur exemple est celui des produits dits « comestibles ». Le dosage de ces produits destinés aux patients a été facilement transféré aux consommateurs à usage récréatif, ce qui a entraîné quelques problèmes. Toutefois, la réglementation a permis d’aborder ouvertement le phénomène et de le résoudre à l’aide d’un décret. Aujourd’hui, une dose maximale et un conditionnement sûr pour les enfants sont prescrits. En outre, les sucreries enivrantes doivent être fournies de façon à être facilement portionnables. Il en va de même pour la production d’extraits de cannabis qui a récemment fait l’objet d’une réglementation: Depuis début juillet 2015, seuls les producteurs de cannabis sous licence sont autorisés à produire des extraits avec du butane. L’utilisation d’une flamme ouverte est en principe interdite pendant le processus d’extraction. Les infractions sont passibles d’une peine d’emprisonnement maximale de 16 ans. Les individus qui souhaitent produire à titre privé leur propre huile d’herbe ou de haschich doivent recourir aux méthodes traditionnelles telles que l’extraction à l’alcool ou à la glace carbonique ou se contenter d’un haschich de bonne qualité cultivé chez soi. En outre, les municipalités sont autorisées à identifier des zones spéciales pour la production d’extraits de cannabis, comme Denver l’a déjà fait.
 
 




Les comestibles: une dose maximum et un pack à l’épreuve des enfants sont obligatoires


 
Les lois sur le cannabis utilisé comme médicament restent inchangées et la culture de quelques plants pour un usage personnel sur un terrain privé clos, ou en intérieur sous un éclairage artificiel, est autorisée. Ce qui gêne vraiment les amateurs de cannabis au Colorado, c’est l’interdiction de sa consommation en public. Les clubs sociaux cannabiques et même les pubs cannabiques dans lesquels les gens peuvent fumer un joint ensemble sont interdits. La police a tué dans l’œuf les simples tentatives de création de CSC par des activistes ou des citoyens par désobéissance civile. En conséquence, l’activiste cannabique le plus connu du Colorado, Mason Tvert, du Marijuana Policy Project, a lancé le nouveau référendum en faveur de la légalisation de l’utilisation des fleurs de chanvre. Tvert s’efforce de recueillir les signatures de personnes qui soutiennent « l’usage social limité du cannabis ». Son objectif est d’autoriser les visiteurs et individus privés à consommer du cannabis non seulement seuls et en cachette, mais également dans des environnements sociaux appropriés. L’initiative du Colorado, qui a entraîné un référendum sur la légalisation, était connue en 2012 sous le nom « Treat Cannabis like Alcohol » (Traiter le cannabis comme l’alcool). Tvert affirme que cela implique sans ambigüité de traiter les consommateurs de cannabis comme les buveurs de vin ou de bière à tous les niveaux. Outre l’instauration des clubs, l’initiative visait à autoriser des boutiques de chanvre spécialisées qui proposeraient à leurs clients un espace pour consommer leurs produits. Dans un sondage récent du Denver Post, Tvert a obtenu une majorité de 56 %. Les initiateurs sont sûrs d’atteindre l’objectif de 5 000 signatures de partisans dans les temps.
a déclaré Mason Tvert au Denver Post.
 
État de Washington
 
 




Comme le système de boutiques n’est pas encore prêt, les recettes fiscales estimées à 70 millions de dollars doivent être considérées avec une certaine prudence et devraient même augmenter.


 
L’État de Washington n’a ouvert la première boutique que le 8 juillet 2014. Même le processus d’octroi des licences n’est pas encore terminé. Comme le système de boutiques n’est pas encore prêt, les recettes fiscales estimées à 70 millions de dollars doivent être considérées avec une certaine prudence et devraient même augmenter. La réglementation mise en place dans l’État de Washington est un peu plus stricte et conservatrice que celle du Colorado. Contrairement au Colorado, il n’a pas été aisé pour les pharmacies de chanvre existantes d’étendre leur licence à la vente aux consommateurs adultes à des fins récréatives. Au résultat, le nombre total de boutiques est limité à un maximum de 334 dans tout l’État et les produits « comestibles » ont été réglementés uniquement dans une annexe à ‘I-502′. Ils étaient totalement interdits dans le projet de loi initial. Le cannabis coûte actuellement beaucoup plus cher à Washington que dans le Colorado. Même la culture de quelques plants chez soi reste interdite dans l’État de Washington. Seuls les patients se soignant au cannabis sont autorisés à posséder un maximum de 15 plants jusqu’en juillet 2016. À partir de cette date, ils pourront former des collectifs médicaux et cultiver des fleurs à des fins thérapeutiques, à condition que la culture soit enregistrée et conforme aux réglementations du Ministère de la santé.
 
Résumé
 
Le vainqueur est sans conteste le Colorado. En Uruguay, tout semble loin d’être contrôlé dans les canaux réglementés et l’État de Washington semble un peu effrayé de prendre son courage à deux mains. Mais notamment là où le cannabis est déjà légal, toute cette hésitation ne sert qu’à renforcer le marché noir, alors que l’objectif était de l’affaiblir. C’est seulement à cause des erreurs que le Colorado était prêt à faire que la Marijuana Enforcement Division (MED), qui est responsable du cannabis, a pu tirer des conclusions et élaborer un ensemble de règles sûr.
 
Source:https://sensiseeds.com/fr/blog/colorado-washington-ou-uruguay-quel-modele-fonctionne-le-mieux/
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Par mrpolo,
Une équipe de chercheurs américains de l'university of Pittsburgh Medical Center a mis en évidence que fumer du cannabis ne serait pas lié à des problèmes de santé physique ou mentale comme l'avancent beaucoup de scientifiques.
 
La légalisation du cannabis reste un sujet controversé, notamment aux États-Unis. Le mois dernier, l'Oregon est devenu le quatrième État à légaliser la consommation de marijuana récréative après l'Alaska, le Colorado et Washington.
Pourtant, de nombreuses études antérieures ont déjà montré qu'une consommation excessive pouvait entraîner beaucoup d'effets secondaires graves.
 
Selon le National Institutes of Health (NIH), l'utilisation chronique de cannabis peut augmenter le risque de dépression. En outre, à long terme, les consommateurs peuvent être confrontés à des problèmes respiratoires et cardiaques. Des risques de malformations sur les fœtus sont également avançés.
 
Deux autres études publiées dans The Lancet en 2004 et dans PLoS Med en 2006, indiquent que les jeunes adolescents qui utilisent le cannabis plusieurs fois par semaine, augmentent aussi la probabilité d'utiliser un jour d'autres drogues et de développer des psychoses, deux phénomènes qui peuvent compromettre la santé et l'insertion sociale à l'âge adulte.
 




Photo@RelaxNews


 
Pour en savoir plus, des chercheurs de l'University of Pittsburgh Medical Center, dirigés par le professeur Jordan Bechtold, ont suivi 408 personnes de l'adolescence jusqu'à l'âge de 36 ans. Des interrogatoires ont été réalisés régulièrement durant toute cette période.
«Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si les noirs, les blancs et les autres individus d'autres communautés qui avaient des modes différents de consommation de la marijuana présentaient des différences dans la survenue de problèmes de santé tels que l'asthme, l'hypertension artérielle, la dépression ou la survenue de psychoses», explique les auteurs de l'étude.
 
Les participants ont été divisés en quatre groupes en fonction de leur consommation de marijuana: les utilisateurs faibles ou inexistants (46 %), les utilisateurs chroniques précoces (22 %), ceux qui avaient commencé pendant l'adolescence (11 %) et ceux qui avaient également débuté pendant l'adolescence et qui continuaient à le faire (21 %).
 
«Ce que nous avons trouvé était un peu surprenant, a déclaré le professeur Jordan Bechtold. Après avoir contrôlé toutes les variables qui pouvaient fausser les résultats comme l'alcool, le tabac, l'utilisation de drogues dures et le statut économique, les résultats ont montré qu'il n'y avait pas de différence dans la survenue de problèmes de santé entre les utilisateurs chroniques de marijuana, ceux qui avaient commencé à l'adolescence, ceux qui avaient continué après et ceux qui n'en consommaient pas.»
 
Et l'auteur principal de l'étude de conclure: «Nous voulions contribuer à informer sur le débat concernant la légalisation de la marijuana, mais cela reste une question très complexe et une étude ne doit pas être étudiée isolément».
Les résultats ont été publiés dans la revue Psychologie of Addictive Behaviors.
 
Source: canoe.ca
 
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Par mrpolo,
3 faits étonnants que vous devez connaître sur la marijuana
 
Les drogues sont notre faiblesse en tant qu’espèce. On ne peut nier cela. L’alcool, le tabac, le sucre, la caféine, la cocaïne et le cannabis sont parmi celles qui sont le plus couramment utilisées. Fumer du cannabis n’est pas apprécié de tous, et c’est tout à fait compréhensible. Il faut donc l’utiliser avec beaucoup de parcimonie. Comme toute substance, il peut être utilisé de manière responsable, et de façon irresponsable.
 
Il peut même être utilisé dans le but d’élargir la conscience et stimuler la créativité. Peu importe à quel point nous aimons fumer ou à quelles fins nous l’utilisons, il y a des faits indéniables sur la marijuana que peu de gens connaissent, et qui en font l’une des plantes les plus polyvalentes qui existent.
1) Tous les cannabis ne vous rendent pas « high »

 
Il y a quelques variétés de cannabis qui contiennent de très petites quantités de THC, le composé chimique qui vous rend « high ». À la place, ils ont de grandes quantités de CBC (cannabidiol) qui ont des vertus médicinales étonnantes pouvant traiter les douleurs, les nausées, la sclérose en plaques, l’épilepsie, et plus encore. Vous pouvez avoir un certain type de marijuana qui n’est pas vraiment puissant et qui peut être faible en THC et riche en CBC, ce qui signifie que vous ferez l’expérience d’une relaxation au niveau du système nerveux sans être « high ».
 
Il y a des gens qui se sont opposés à l’utilisation de la marijuana, même pour des raisons de santé, ne réalisant même pas que toutes les raisons pour lesquelles ils résistent au cannabis n’existent pas dans les variétés à faible teneur en THC. Voici une vidéo étonnante qui parle des avantages étonnants du CBC pour la santé et ce qui arrive à votre corps après avoir mangé ou fumé de la marijuana.
 




2) Le cannabis guérit le cancer
 
Les grandes compagnies pharmaceutiques détiennent le brevet pour le prouver
« Les cannabinoïdes, dont le THC et le cannabidiol, favorisent la réapparition de l’apoptose, de sorte à ce que les tumeurs s’arrêtent de se diviser et meurent. » – Brevet américain US20130059018
« Le cannabis guérit le cancer » est un sujet qui a très souvent fait le tour du net, mais peu de gens réalisent l’ampleur de cette revendication. Il y a quelques exemples spécifiques qui fournissent un appui à l’affirmation selon laquelle le cannabis peut guérir le cancer:
1. Cancer du cerveau
Une étude publiée dans le British Journal of Cancer, dirigée par le Département de biochimie et de biologie moléculaire à l’Université Complutense de Madrid, a déterminé que le tétrahydrocannabinol (THC) et d’autres cannabinoïdes inhibent la croissance tumorale. Ils étaient chargés de la première étude clinique visant à évaluer l’action antitumorale-cannabinoïdes.
La livraison de cannabinoïdes était sûre et a été réalisée avec zéro effet psychotrope. Le THC a réduit les cellules tumorales sur deux des neuf patients.
2. Cancer du sein
Une étude publiée dans la US National Library of Medicine, dirigée par la California Pacific Medical a déterminé que le cannabidiol (CBD) inhibe la prolifération de cellules cancéreuses et l’invasion cellulaire dans le cancer du sein. Ils ont également démontré que le CBD réduit de manière significative la masse tumorale.
3. Cancer du poumon
Une étude publiée dans la revue Oncogene, par le département de médecine expérimentale de la Harvard Medical School a déterminé que le THC inhibe le facteur de croissance épithélial pulmonaire induit par la migration des cellules cancéreuses et plus.
Ils poursuivent en affirmant que le THC doit être exploré comme nouvelles molécules thérapeutiques dans le contrôle de la croissance et des métastases de certains cancers du poumon.
 
Voici l’histoire d’une mère qui a traité avec succès son fils atteint d’un cancer en choisissant le cannabis pendant la chimiothérapie:
 




 
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Voici le lien de 20 autres études prouvant que le cannabis peut guérir le cancer. CLIQUEZ ICI
Voici un biologiste moléculaire expliquant comment le THC peut complètement tuer les cellules cancéreuses:
 

https://www.youtube.com/watch?v=njCiE9XFdgg

 
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3) Il fut un temps où il était totalement illégal de cultiver la marijuana

 
En 1619, l’assemblée de la Virginie vota une loi exigeant que tous les agriculteurs cultivent du chanvre. Le chanvre était autorisé pour être échangé comme monnaie légale en Pennsylvanie, en Virginie et au Maryland.
 
La production intérieure a prospéré jusqu’après la guerre civile, lorsque les importations et d’autres matériaux domestiques ont remplacé le chanvre à des fins multiples. À la fin du XIXe siècle, la marijuana est devenue un ingrédient populaire dans de nombreux médicaments et était vendue ouvertement dans les pharmacies publiques. Elle était également utilisée pour la fabrication des cordes et des vêtements, mais le plus important, pour les voiles.
 
Le chanvre est arrivé en Amérique coloniale avec les puritains sous forme de fibres et de semences pour la plantation, les voiles et le calfeutrage du Mayflower.
Les voiliers britanniques ne manquaient jamais d’un magasin de graines de chanvre, et les colonies britanniques ont été obligées de cultiver du chanvre.
 
On choisissait le chanvre pour les utilisations maritimes en raison de sa résistance à la pourriture naturelle et à sa faculté d’adaptation à la culture. Chaque navire de guerre et de commerce avait besoin de chanvre et de tonnes de toiles en chanvre, ce qui signifiait que la demande était forte. Il était demandé aux capitaines des navires d’assurer une large diffusion des graines de chanvre pour fournir des fibres dans les pays lointains où des réparations étaient nécessaires.
 
À notre époque, nous pouvons aussi utiliser le chanvre pour remplacer le plastique, dans la fabrication des choses comme le papier et les produits de beauté, l’huile, la cire, et même le carburant.
 
Il y a toute une liste sur l’utilisation de la marijuana, mais n’oublions pas que le cannabis est un médicament, il guérit le cancer, et il a d’énormes utilisations industrielles qui servent certaines des principales raisons qui font d’elle l’une des plantes les plus remarquables sur terre.
 




 
Source dans les liens en bleus de l’article.
 
Auteur: Steven Bancarz
Traduction : Par Sandra Véringa | 7 août 2015
 
Source: espritsciencemetaphysiques.com
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Par mrpolo,
Aux États-Unis, l’industrie du cannabis fait face à un problème sanitaire qui découle de petits insectes nuisibles.
On pourrait penser que la légalisation de la marijuana permet aux fumeurs (que ce soit dans un cadre médical ou récréatif) de disposer d’un produit sûr et sans danger. Eh bien non, signale le site Wired. Car même lorsque l’herbe est légale, personne ne sait si elle a été arrosée de pesticides. Gênant quand les joints sont fumés par des personnes malades dans un but thérapeutique…
 
 
 

Photo
Danger: pesticides | CGP Grey via Flickr CC License by

 
En effet, cultiver des plants de cannabis n’est pas des plus évidents. Il convient pour cela de se débarrasser des insectes nuisibles. Les cultivateurs se tournent donc vers les pesticides. Et c’est là que les ennuis commencent. D’abord, il faut savoir qu’aux États-Unis l’Agence de protection de l’environnement (EPA) ne peut signaler quels sont les pesticides autorisés ni quels sont ceux interdits pour la culture de marijuana. Parce que la culture de marijuana n’est pas légale au niveau fédéral mais seulement dans quelques États.
 
Liste de pesticides autorisés
 
Mais il ne suffirait pas de légaliser la culture sur l’ensemble du territoire pour en finir avec cet imbroglio, puisqu’on ne sait pas quels sont les pesticides qui pourraient être autorisés. Wired rappelle que la filière du cannabis ne peut se fonder sur la liste de pesticides approuvés pour les autres produits agricoles. C’est logique: le cannabis se mange et se fume, ce qui décuple les risques. «L’absorption par les poumons est très rapide, souvent équivalente à des injections intraveineuses», précise un rapport de l’EPA sur les pesticides et le tabac.
 
Pas question non plus de s’inspirer des lignes directrices pour la culture de tabac. Car si une liste de pesticides autorisés existe bien, aucune limite de résidu de pesticides n’est fixé –la faute au lobby du tabac et aussi au fait que les pesticides ne sont pas le premier problème sanitaire quand on s’attaque à la cigarette. Quant à mener des tests pour créer de toute pièce une législation, cela semble compliqué, car très coûteux, surtout au vu des milliers de pesticides à tester. De quoi donner mal à la tête et peut-être bien envie de cultiver ses propres plants.
 
par Daphnée Leportois
 
Source: slate.fr
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Par mrpolo,
Une équipe de chercheurs américains de l'university of Pittsburgh Medical Center a mis en évidence que fumer du cannabis ne serait pas lié à des problèmes de santé physique ou mentale comme l'avancent beaucoup de scientifiques.
 

Photo@RelaxNews


 
La légalisation du cannabis reste un sujet controversé, notamment aux États-Unis. Le mois dernier, l'Oregon est devenu le quatrième État à légaliser la consommation de marijuana récréative après l'Alaska, le Colorado et Washington.
Pourtant, de nombreuses études antérieures ont déjà montré qu'une consommation excessive pouvait entraîner beaucoup d'effets secondaires graves.
 
Selon le National Institutes of Health (NIH), l'utilisation chronique de cannabis peut augmenter le risque de dépression. En outre, à long terme, les consommateurs peuvent être confrontés à des problèmes respiratoires et cardiaques. Des risques de malformations sur les fœtus sont également avançés.
 
Deux autres études publiées dans The Lancet en 2004 et dans PLoS Med en 2006, indiquent que les jeunes adolescents qui utilisent le cannabis plusieurs fois par semaine, augmentent aussi la probabilité d'utiliser un jour d'autres drogues et de développer des psychoses, deux phénomènes qui peuvent compromettre la santé et l'insertion sociale à l'âge adulte.
 
Pour en savoir plus, des chercheurs de l'University of Pittsburgh Medical Center, dirigés par le professeur Jordan Bechtold, ont suivi 408 personnes de l'adolescence jusqu'à l'âge de 36 ans. Des interrogatoires ont été réalisés régulièrement durant toute cette période.
«Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si les noirs, les blancs et les autres individus d'autres communautés qui avaient des modes différents de consommation de la marijuana présentaient des différences dans la survenue de problèmes de santé tels que l'asthme, l'hypertension artérielle, la dépression ou la survenue de psychoses», explique les auteurs de l'étude.
 
Les participants ont été divisés en quatre groupes en fonction de leur consommation de marijuana: les utilisateurs faibles ou inexistants (46 %), les utilisateurs chroniques précoces (22 %), ceux qui avaient commencé pendant l'adolescence (11 %) et ceux qui avaient également débuté pendant l'adolescence et qui continuaient à le faire (21 %).
 
«Ce que nous avons trouvé était un peu surprenant, a déclaré le professeur Jordan Bechtold. Après avoir contrôlé toutes les variables qui pouvaient fausser les résultats comme l'alcool, le tabac, l'utilisation de drogues dures et le statut économique, les résultats ont montré qu'il n'y avait pas de différence dans la survenue de problèmes de santé entre les utilisateurs chroniques de marijuana, ceux qui avaient commencé à l'adolescence, ceux qui avaient continué après et ceux qui n'en consommaient pas.»
 
Et l'auteur principal de l'étude de conclure: «Nous voulions contribuer à informer sur le débat concernant la légalisation de la marijuana, mais cela reste une question très complexe et une étude ne doit pas être étudiée isolément».
Les résultats ont été publiés dans la revue Psychologie of Addictive Behaviors.
 
Source: canoe.ca
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Par mrpolo,
Trouver la bonne dose pour les produits comestibles au cannabis peut être difficile si l'on ne sait pas comment faire, mais voici un élément de réponse.
 
 
Les produits comestibles au cannabis peuvent être un vrai champ de mines. De nombreuses personnes s'y jettent en pensant que c'est la même chose que de fumer, mais ils sont assez vite rappelés à la réalité. Ce qui rend les choses assez difficiles, c'est que les comestibles au cannabis sont connus pour être très difficiles à doser. Même ceux qui en consomment régulièrement ont tendance à déterminer un peu au hasard les doses introduites dans les aliments. Cependant, des étapes précises peuvent être suivies, pour aider les amateurs de cannabis comestible (et les débutants) à déterminer exactement les quantités d'herbe nécessaires.
LA PUISSANCE DU CANNABIS COMESTIBLE
 
La première chose à comprendre, avant même de parler de dosage, c'est que les effets provoqués par du cannabis ingéré sont souvent ressentis comme étant bien plus puissants que le cannabis fumé. C'est dû à une différence fondamentale entre la façon dont le corps traite le cannabis fumé et ingéré. Quand il est ingéré, le THC est métabolisé en une forme bien plus puissante par le foie. Ceci explique pourquoi la même dose est bien plus forte que quand elle est fumée.
Vous pouvez en savoir plus sur ce qui se passe pour le cannabis quand vous le mangez ici.

LA BONNE DOSE POUR VOUS
 
Une fois ces bases posées, il est temps de décider une dose de THC. Les mesures suivantes sont une règle générale déterminée par l'expérience et des témoignages, car peu de recherches scientifiques s'intéressent au dosage du cannabis comestible. C'est pourquoi il vous faut garder à l'esprit que ces doses auront un effet différent suivant les personnes.
 
2mg – C'est considéré comme la dose seuil pour des personnes ayant une consommation TRÈS PEU FRÉQUENTE. Cette dose a très peu de risques de poser un problème.
 
2.5mg – Cette dose est populaire pour ceux qui cherchent à réduire l'anxiété sociale, à améliorer la concentration ou stimuler l’appétit. C'est souvent comparé aux sensations ressenties en étant un peu éméché à l'alcool.
 
5mg – Pratiquement tous les consommateurs OCCASIONNELS rapportent ressentir un effet significatif. Cette dose provoque en général des sensations agréables et une stimulation de l'appétit.
 
10mg – La plupart des consommateurs OCCASIONNELS rapportent ressentir un effet fort. Ceci provoque de fortes sensations, une forte psychoactivité et une distraction significative de la douleur. La plupart des consommateurs RÉGULIERS considèrent que 10mg est une dose de base agréable.
 
15mg – La plupart des consommateurs OCCASIONNELS rapportent cette dose comme étant désagréablement forte. Les consommateurs RÉGULIERS rapportent souvent 15mg comme étant une dose forte standard.
 
20mg – La plupart des consommateurs réguliers trouvent que 20mg provoquent des sensations très puissantes, une forte psychoactivité et une distraction significative de la douleur.
 
25+mg – Ce niveau est souvent considéré comme inconfortable pour les consommateurs RÉGULIERS. Cependant, plus on consomme de cannabis, plus le corps s'habitue.
 
C'est pourquoi les consommateurs au quotidien doivent souvent augmenter leur dose fréquemment au fur à mesure de leur accoutumance.
Note : tout ceci est tiré de rapports anecdotiques et témoignages et ne prend pas en compte des facteurs comme la variation en contenu en CBD.
APPLICATIONS PRATIQUES DE LA DOSE EN CUISINE
 
C'est bien beau de savoir quelle dose de THC vous convient, mais il vous faut pouvoir la traduire en un moyen pratique de savoir comment utiliser l'herbe dans votre cuisine. Pour ce faire, il vous faut d'abord connaître le pourcentage en THC de l'herbe que vous avez. Si vous l'avez cultivée vous même ou que vous connaissez la variété que vous avez, vous devez normalement pouvoir le déterminer en consultant la description de la variété sur internet.
 
Chaque gramme de têtes de cannabis contient donc 1.000mg de matière sèche. Donc, si vous avez une variété à 20 % de THC, 1 gramme de têtes équivaut à 200mg de THC. Avec un gramme de cette herbe à 20 % de THC, vous pouvez donc créer 10 doses à 20mg. Si vous avez un gramme d'une herbe à 10 % de THC, vous pouvez créer 10 doses à 10mg ou 5 doses à 20mg et ainsi de suite.
 
Avec ces informations, vous pouvez déterminer la force de chaque portion de votre aliment au cannabis et les quantités de cannabis nécessaires pour atteindre cette puissance. Bien entendu, ce guide est assez brut et part du principe que le cannabis est réparti équitablement dans votre pâte, recette (ou tout autre aliment que vous préparez). Il est préférable de se servir de ce guide comme d'une base sur laquelle construire par vos expérimentations.
 
Source: zamnesia.fr
 
Recettes avec du beurre de marrakech
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Par kyu,
La vérité sur les Indicas et les Sativas
 
Il y a longtemps, lorsque seules des variétés Landraces existaient dans le genre Cannabis, les termes Cannabis sativa L. et Cannabis indica Lam. ont été créés pour identifier ces deux espèces de la famille des Cannabaceae. Aujourd'hui, ces termes taxonomiques ont été raccourcis à sativa et indica, mais ils peuvent encore être sources de confusion et parfois être très trompeurs pour le consommateur occasionnel, les nouveaux patients utilisant la marijuana médicale et même l'usager quotidien.
 
Les différences entre ces deux espèces sont vastes: Tout, de comment la plante se développe, à son apparence, à la façon dont ses effets sont vécus lorsque elle est consommée. Mais pourquoi ces différences existent-elles? Pourquoi une plante indica grandit moins qu'une sativa? Pourquoi une sativa offre t'elle une expérience psychoactive distincte par rapport à une indica?
 
Pour arriver à ces réponses, nous devons utiliser la généalogie et des données scientifiques afin de relier les souches d'aujourd'hui à leur variété primitive originale. Les résultats obtenus en laboratoire, tels que les niveaux des cannabinoïdes et les profils terpéniques, devraient contribuer également à cette entreprise au moins un peu.
 
Nous avons donc invité un ami bien informé du laboratoire Steep Hill Halent, partenaire de High Times, à participer... Et ce que nous avons trouvé pourrait vous surprendre.
 
Les origines des Indica et Sativa
 
Bien qu'il n'y ait aucun moyen de déterminer depuis combien de temps le cannabis s'est développé sur la planète, la première preuve de l'usage humain remonte à des milliers d'années en Extrême-Orient. Les origines des variétés locales de cannabis autochtone ont été tracées au Sud et en Asie centrale, avec le cannabis sauvage s'étendant des franges du Moyen-Orient vers la Chine et la Mongolie, plus au nord. Mais comment différentes espèces de cannabis se développent séparément autour des mêmes latitudes de la Terre?
 
Comme tous les organismes vivants, la plante de cannabis a évolué et s'est adaptée à son environnement (et continue de le faire à ce jour). Avec les régions natives du cannabis situées relativement près les unes des autres, la réponse à pourquoi les espèces ont évolué différemment réside dans l'examen de leurs climats d'origine. Ces climats peuvent varier considérablement en raison de la différence de lieux géographiques, allant des contreforts de l'Himalaya aux vallées des plaines de l'Hindu Kush, aux sommets des montagnes du Rif au Maroc.
 




Les montagnes du Rif au Maroc, abritent une grande variété de souches de landraces.


 
Selon Kymron Decesare, chef directeur de recherche à Steep Hill Halent Lab à Oakland, CA, la différence majeure dans l'évolution entre les sativas et les indicas est que les sativas se sont développées pour profiter d'un environnement humide. Ceci inclut le développement d'une tige mince, élancé et des feuilles longues et étroites pour favoriser une plus grande respiration. Les Indicas, d'autre part, se sont ont développés pour survivre dans des climats plus secs, plus arides, évoluant en plantes plus courtes, trapues avec des feuilles épaisses et tronquées conçues pour minimiser la perte d'eau via la respiration. Il va donc de soi que des milliers d'années auparavant, de véritables indicas Landraces, comme le petit, trapu Afghanica, pouvaient être trouvées à des altitudes plus élevées, où l'air était pauvre et vif et l'eau rare. Pendant ce temps, dans les vallées en dessous poussaient les sativas, minces et hautes dans les zones forestières luxuriantes et humides.
 
Avance rapide de quelques siècles jusqu'à 1753, quand un jeune scientifique du nom de Carl von Linné est le premier à classer le genre cannabis en utilisant ce qui allait devenir la nomenclature taxonomique moderne. À l'époque, Linné pensait que le genre cannabis était monotypique. Dans le sens ayant une seule espèce et il a nommé que l'espèce Cannabis sativa L. (le «L.» signifie «Linnaeus», indique l'autorité qui le premier l'a nommée). Trois décennies plus tard, en 1785, un autre scientifique et biologiste évolutionniste, Jean-Baptiste Lamarck, a identifié une deuxième espèce de cannabis qu'il nomma Cannabis indica Lam. (pour "Lamarck") après avoir examiné les spécimens de plantes qu'il avait recueillis en Inde. Enfin, dans la première partie du XXe siècle, un groupe de botanistes explorateurs russes a identifié un tiers des espèces connues comme ruderalis. C.Ruderalis qui différe du C.sativa et C.indica par le fait qu'il est, une plante fibreuse beaucoup plus résistantes comme le chanvre industriel et ne possède que peu ou pas de THC, ce qui le rend non-psychoactif.
 




Hindu Kush, une variété locale d'indica pure des montagnes du nord de l'Afghanistan.


 
Des exemples de souches Landrace pures
 
Sativas
Thai
Burmese
Pakistani
Mexican

Indicas
Afghanica (Afghani)
Hindu Kush
Moroccan/Ketama

Culture et aspects physiques
 
Ces tendances évolutives ont aidé les premiers plants de cannabis en termes de respiration, augmentant ainsi leur taux de photosynthèse, qui à son tour a augmenté la production florale et la production de semences. Donc veiller à ce que leurs lignées génétiques puissent survivre et prospérer.
 
Aujourd'hui de la même manière les cultivateurs de cannabis utilisent les caractéristiques évolutives de l’indica et de la sativa, afin d’augmenter leurs rendements en fonction de l'environnement de culture prévu dans leurs jardins. Les cultivateurs d'intérieur veulent des plantes plus courtes en raison de contraintes d'espace et donc ils se tournent plutôt vers des variétés indica. La plupart du temps les cultivateurs en plein air peuvent avoir à composer avec un climat chaud et humide et ils choisissent donc des sativa respirant mieux. Ou alors un cultivateur en extérieur peut trouver que les indica, sont trapus, supportent mieux les aléas du temps et sont plus résistantes aux ravageurs. Tandis que dans une box de culture une sativa mince aux têtes espacé sera plus résistante aux moisissure et a l'oïdium.
 
Tout dépend des conditions environnementales de l'espace de culture et les caractéristiques individuelles des souches choisies par le cultivateur. Et même dans ce cas là le résultat n'est pas aussi prévisible que cela puisse paraître, puisque chaque génotype a la possibilité de présenter de nouveaux traits (ou phénotypes) qui peuvent varier grandement de la norme lorsque les plantes sont cultivées dans des conditions à laquelle elles sont habitués . En d'autres termes, ce que vous observez sur les Indicas et Sativas n’est pas toujours ce que vous obtenez.
 





Cette blue dream est un hybride a dominance sativa avec un effet indica suspect.



 
Indica et sativa dominance hybrides
 
Le terme ”hybride” est potentiellement une source de confusion car tout ce qui n'est pas 100% pur landrace (une denrée rare ces jours ci) est techniquement une souche hybride. Pour la High Times notre Cannabis Cup, ainsi que pour cette liste, nous utilisons un ratio de 70/30 pour déterminer si une espèce de cannabis est dominante dans toute souche fournis. Toute souche inférieure à 70/30 par exemple, avec un ratio de 60/40 ou 50/50 est considérée comme un hybride non dominant ou bien équilibré.
 
Des exemples de sativa dominante hybrides
haze
Blue Dream
Strawberry Cough

Des exemples de dominance indica hybrides
Hash Plant
Myrtille
Girl Scout Cookies

Cannabinoïdes, terpènes et effets psychoactifs
 
Quels sont les différents effets que vous aurez entre une indica et une sativa? Et comment ces effets sont intrinsèque si les conditions environnementales varient de jardin en jardin? Eh bien, voilà le moment où les choses deviennent vraiment intéressantes.
 
Beaucoup d'utilisateurs de cannabis sativa ont l'expérience d’un "high" stimulant et cérébral, tandis que l'indica ”stone” c'est à dire un effet sur le corps qui peut scotcher le consommateur pendant des heures devant la télévision. Mais ces effets peuvent être directement attribués à des différences entre ces deux espèces, et si oui pourquoi?
 
"Les termes sativa et indica ne sont pas réellement valable pour décrire les caractéristiques physiques de la souche de cannabis dans un environnement donné”, a déclaré Decesare. "Ils ne sont pas aussi fiables pour faire des hypothèses sur l’effet stimulant par rapport a l’effet scotchant."
 
En effet, par sa nature même les effets du THC sont énergisant, le cannabis sativa et indica possèdent un niveau de THC qui permettra de créer une élévation des sens et un sentiment d'euphorie lorsqu'il est fumé. Alors, pourquoi certaines indicas vous laissent dans un état végétatif?
 
Selon Decesare, sativa et indica partagent généralement les mêmes cannabinoïdes et les mêmes terpènes. Les composés chimiques trouvés dans le cannabis qui contribuent à la saveur et a l'arôme des fleurs. Ces terpènes ou ces terpénoïdes, sont également présents dans de nombreuses autres plantes; en effet, ils créent les huiles et les extraits que nous utilisons pour les parfums et les fragrances. Non seulement les terpènes existent dans le cannabis sativa comme indica mais aussi dans des proportions similaires.
 
Cependant, Decesare pointe vers une exception importante, elle aide à expliquer les différences d'effet psychoactif entre les cannabis sativa et indica: "Les niveaux constamment élevés de terpénoïdes myrcène dans le C. indica, comparé au C. sativa». A savoir que dans les fait, selon les nombreuses études qu'il a menées avec des chercheurs spécialisés dans le cannabis comme le Dr Donald Land et le Dr Ethan Russo, le "myrcène est l'ingrédient majeur responsable du retournement de l'effet énergétique normal du THC en un effet scotchant."
 
Cela signifie que ce que beaucoup d'entre nous pensaient à propos du cannabis indica par rapport au sativa n’est pas nécessairement vrai: Le THC qui est généralement associé avec les propriétés psychoactives du cannabis n'est pas le seul facteur participant au ”high”. En fait la théorie de ”l’effet d'ensemble” proposée par le Dr Russo soutient que les différentes combinaisons des cannabinoïdes et des terpènes travaillent ensemble pour créer les effets distinctifs d'une souche à l'autre, c’est une meilleure explication pour les différences psychoactives entre sativa et indica. En ce qui concerne Decesare, le myrcène terpénoïde est la variable la plus importante dans la détermination de ces effets.
 
Interrogé sur les preuves utilisées pour étayer cette conclusion, Decesare a répondu ”Cela peut être déterminée de manière fiable grâce à l'essai de cannabis en laboratoire. Lorsque nous avons commencé à faire des analyses sur le cannabis, il y avait peut-être 1.000 souches différentes. Ce nombre dépasse maintenant 3.000 souches environ. Cette conclusion est fondée sur l'analyse de plus de 100.000 échantillons différents testés au cours des sept dernières années".


Le nombre élevé de trichomes sur cette Russian Kabul n’est pas ce qui est responsable de ces effets "couchlock".


 
Glorieux ... Myrcène?
 
Comme les terpènes, le myrcène est assez commun, il existe dans de nombreux autres fruits et plantes cultivées dans le monde entier. La mangue et le houblon sont peut-être les deux plus connu quand il sont à des niveaux élevés de myrcène.
 
”Vous remarquez le chaud et la sensation de détente que vous obtenez à partir d'un pinte de bières de houblon?” Demanda Decesare. "Cet effet dans une bonne mesure, est provoqué par la présence de myrcène dans le houblon."
 
Alors quel est le niveau de Myrcène nécessaires pour vous aider à vous sentir vraiment détendu ou stone, comme la plupart d'entre nous le diraient? Les recherches effectuées à Steep Hill Halent suggèrent qu'un niveau de myrcène égale ou inférieure à 0,4% dans les fleurs n'a pas beaucoup d'impact sur les "effets énergisants” attribués au THC. Lorsque la teneur en myrcène commence à passer au-delà de 0,5%, "la souche devient de plus en plus sédative et stone,” a noté Decesare. ”OG Kush est considéré par la plupart des consommateurs comme une fleur fortement scotchante à environ 1,25% myrcène. Quelques souches ont une teneur en myrcène à plus de 3%. D'autres substances/composés chimiques peuvent jouer un rôle mineur dans l'effet scotchant: le CBD, le CBN et le linalol quand ils sont présents dans une souches stonante, par contre ils ne sont pas toujours présents ou autant influent ".
 
Et après?
 
En conclusion, je demandai au bon docteur Decesare quelles sont les possibilités et les opportunités que l'avenir réserve au cannabis légal.
 
"Aller de l'avant à un moment où l’USDA (Département américain de l'Agriculture) et la FDA (Food and Drug Administration) supervisent la réglementation de distribution du cannabis” répondit-il "ils vont insister sur l'étiquetage précis pour assurer au client qu’il achète une souche énergisante ou stonante et le seul moyen fiable de faire cette détermination est par un test en laboratoire pour apprendre le taux de myrcène".
 
Fait intéressant, une étude récente publiée par le National Institutes of Health et publiée par la National Library of Medicine, discriminant les effets du cannabis sativa et du Cannabis indica, a noté que dans un sondage auprès des utilisateurs de cannabis médical, ”une préférence pour le C. indica était statistiquement significative pour la gestion de la douleur, aidant à la sédation et au sommeil. Le C. sativa a été préféré pour l'euphorie et améliorer l'énergie. Les conditions atteignant une signification statistique pour le C. indica étaient: maux de tête non-migraineux, le glaucome, la neuropathie, la spasticité, des convulsions, l'insomnie et les douleurs articulaires. Pour le C. sativa, aucune conditions particulière. "


Burmese Kush (L), un hybride à dominance indica, vous fait vous sentir stone. Brainstorm Haze ®, un hybride à dominance sativa, vous fait vous sentir high.



Malheureusement, en raison des conséquences juridiques pour les laboratoires privés et les universités, qui peuvent réellement faire ce type de travail, sans parler de l'absence de financement fédéral disponible pour la recherche, cette étude particulière liée au cannabis a été réalisée par l'intermédiaire d'un sondage anonyme sur Internet, cela signifie qu'il ne possédait pas les conditions de base d'un essai clinique approprié. Les chercheurs qui ont mené l'enquête ont admis, dans leur conclusion abstraite que l'étude "avait ses limites avec deux espèces différentes, associé a l’effet sur les symptômes et les conditions peut-être en raison des différences d'ingrédients. De futures enquêtes et études prospectives définitives ultérieures sont nécessaires pour confirmer les résultats”.
 
"Peut-être en raison des différences d'ingrédients" -comme, par exemple, des combinaisons de cannabinoïdes et des terpènes variable? Quant à la nécessité de "futures enquêtes et études définitives ultérieures”; Eh bien, devinez quoi, le NIH et nos amis du gouvernement fédéral: Nous sommes déjà en avance sur vous. N’est il pas temps que vous nous rejoignez?

Source: hightimes.com
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Par mrpolo,
Pendant ces trente dernières années, nous avons vu l’industrie du cannabis se développer à partir de quelques graines, et se propager à travers le monde. Cette évolution s’est accompagnée entre autres d’entrepreneurs, d’activistes, de philanthropes, de profiteurs, de politiciens et d’une opposition. Tous ont joué un rôle crucial au développement la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement.
 
 
 
C’est notre nature humaine qui nous pousse à nous tourner vers l’avenir, à essayer d’améliorer ce à quoi nous sommes parvenus. Cette quête du progrès a permis d’incroyables découvertes, telles que l’identification et l’isolement du THC en 1964, la découverte du système endocannabinoïde dans le corps humain, ou encore l’incroyable gamme de produits fabriqués à partir de chanvre industriel. C’est cette dynamique qui a entraîné le développement d’innombrables nouvelles variétés de cannabis, fournissant un éventail de profils de cannabinoïdes, de terpènes et de flavonoïdes dont nous n’aurions jamais pu rêver « au bon vieux temps ».
 
Ça a révolutionné notre compréhension du potentiel médical de la plante de cannabis, tout en offrant aux consommateurs recherchant le plaisir une pléthore de goûts et d’effets à expérimenter. Absolument rien de négatif de ce point de vue là !
Cependant, nous parlons rarement des risques inhérents liés à ce type d’évolution incroyablement rapide. Notamment celui d’oublier les origines de cette industrie. De nouvelles variétés apparaissent chaque jour et notre quête incessante de la « grande nouveauté » a pour conséquence de mettre en péril certaines souches anciennes.
 

C’est là que nous intervenons.


 
Au cours des années 60, 70 et 80, les souches ont été rassemblées à travers le monde et partagées auprès des quelques personnes qui ont véritablement compris la valeur de ce qu’ils avaient entre les mains. Ben Dronkers a eu la chance de faire partie de ces rares personnes et c’est ce qui lui a permis, avec l’aide de ses amis, d’initier ce qui deviendrait la bibliothèque de souches de cannabis la plus exhaustive aujourd’hui : la Sensi Seeds Bank.
 

Ben Dronkers and Ed Rosenthal
 
Il a compris non seulement la valeur du développement de nouvelles variétés intéressantes, mais également l’importance de préserver ces souches pour les générations futures. C’est dans ce but que Sensi Seeds s’efforce de préserver ces souches depuis plus de 30 ans. Au fil de ces années, nous avons par exemple chouchouté des espèces primitives afghanes, thaïlandaises et marocaines afin de les maintenir durablement en vie.
 
Cette mine d’or génétique représente le noyau de ce qu’est devenue l’industrie cannabique que nous connaissons et aimons. C’est grâce à ces racines génétiques que la communauté cannabique a prospéré et c’est la récompense ultime que nous espérions.
Notre quête de souches de cannabis n’a pas cessé ces 30 dernières années. Ni notre détermination à les préserver. Aujourd’hui, nous restons fidèles à nos racines et nous nous émerveillons continuellement de la polyvalence de cette incroyable plante, à savoir Cannabis Sativa L.
 
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes conscients que l’avenir de la recherche génétique sur le cannabis repose sur son passé, sur les souches originelles.
Grow On!
 
#GROWONSENSI
 
David Cannafacts Etudiant le cannabis et ses effets depuis 1995, défenseur anti-prohibitioniste invétéré
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Par mrpolo,
Dans Génération H, Alexendre Grondeau raconte l’underground des 90’s, entre weed et technival. Le tome 2 a débarqué en librairie et Alexandre prépare l’adaptation au cinéma du premier.
 
 
Alexandre Grondeau, prof à la fac d’Aix-en-Provence le jour, écrivain la nuit, présente le tome 2 de son roman « Génération H ». La suite des aventures de Sacha entre sound-systems, spliffs et quête du sens de la vie. La promo du premier opus lui avait valu quelques galères.
 
Suite à interview donné à France Info, il s’était fait taper sur les doigts par le CSA, pour apologie de la consommation de drogue. Alex Grondeau mesure depuis chaque prise de parole ne souhaitant « pas avoir de problème par rapport à son taff ». Dans ce 4ème roman, il raconte les milieux undergrounds de la France qui fume.
 



Qui est Sacha, le personnage principal de ton bouquin ?
Sacha c’est le héros de Génération H. Il fait les 400 coups avec sa bande de copains dans les années 90, période où le mouvement technival et les milieux undergrounds sont à leur apogée. Sacha c’est aussi le surnom que mes potes m’ont donné quand j’avais 15 ans, en référence à un révolutionnaire russe dont j’ai oublié le nom. D’ailleurs Sacha veut dire Alexandre en Russe.
 
Le sous-titre de ton roman, c’est « tête chercheuse d’existence ». Ça veut dire quoi ?
Pour moi, les têtes chercheuses d’existences ce sont des gens qui tentent de découvrir le sens de la vie à travers l’exploration de leurs sens, passage obligé pour la réalisation de leur épanouissement personnel. Être premier de sa classe, épouser une femme, avoir des crédits, un chien et une vie rangée, c’est sûrement un chemin que certains prennent et tant mieux pour eux. Moi, ma manière de voir les choses est radicalement différente. Je pense qu’on est obligé de passer par des déséquilibres, des abus et des choses un peu extrêmes pour connaître ses limites et construire sa personnalité.
 
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Je n’ai jamais trouvé de livres en français sur ma génération, les milieux undergrounds en France, le mouvement technival ou des gens vivant sur les routes. Je pense que la littérature est faite pour déranger et pas seulement pour parler des couples qui se trompent ou des crises existentielles du quinqua parisien. Ce livre c’est un moyen de raconter notre jeunesse, nos expériences, nos joies et tentations, tout en rendant hommage à une génération, qui approche maintenant de la quarantaine et n’a pas renié ses rêves.
 
Dans Génération H, en gros tu dis qu’on peut aimer le cannabis tout en menant une vie « respectable ». Est-ce une manière de dénoncer certains clichés ?
Effectivement, on essaie souvent de me coller l’étiquette de l’écrivain rebelle de service, parce que je parle de drogue et de sexe. Mais je parle de gens qui sont totalement intégrés dans la société. Ils sont aujourd’hui avocats, chefs d’entreprise, militaires ou même artisans. On n’a pas tous été des poètes maudits, devenus héroïnomanes, défoncés ou suicidés. Au contraire, ce n’est pas une vision des milieux undergrounds totalement apocalyptiques dont je parle mais plutôt ceux solaires. J’ai voulu expliquer qu’on peut avoir une jeunesse vraiment bien entamée, sans pour autant être en rupture avec la société.
 
Quel est ton mot préféré pour désigner la plante favorite de Sacha ?
Je n’ai pas vraiment de mot préféré, mais c’est vrai que le champ lexical de la culture H est très riche. Il y a toute une expertise, un savoir-faire et une maitrise de la qualité dans le monde cannabique qu’on peut rapprocher, à bien des égards, aux œnologues dans l’univers du vin. La différence, c’est que la France Pinard laisse s’exprimer ses experts mais pas ceux de la France Pétard.
 
Sacha et sa bande « d’artistes de la fume » expérimente le cannabis sous bien des formes. A ton avis qu’elle est leur meilleure expérience de défonce ?
Le bouquin se passe dans les années 1990. A l’époque c’était le « charas », que beaucoup considèrent comme la meilleure fume qui existe. Et pour la fumer, ils utilisaient un shilom [pipe en bois], si possible un Renzo ou un Ackerman, qui sont les rolls royce de la fume. Tu te rends compte qu’il ne s’agit pas qu’une histoire de plaisir, il y a un côté mystique dont je parle beaucoup dans le livre avec un certain nombre de rituels. C’est ça qui est bien d’ailleurs avec le cannabis : des gens viennent pour rigoler d’autres pour réfléchir ou encore pour se soigner.
 
Est-ce que tu t’es assuré auprès de ton éditeur que l’encre de ton livre était non toxique pour faire sécher sa weed entre deux pages ?
Évidemment… que non ! En revanche, je voudrais me servir de cette interview chez StreetPress pour lancer un appel à mon éditeur : j’aimerais, si on dépasse les 15.000 exemplaires, qu’ils me promettent defaire une version collector de Génération H en chanvre ! Avec une couverture à l’intérieur de laquelle il y aurait des cartons.
 
D’autres projets en cours ?
Le film, tout d’abord. J’ai été démarché par des producteurs et j’ai accepté de céder les droits pour une adaptation au cinéma à une condition : que le caractère transgressif du bouquin soit fidèlement retranscrit à l’écran. Du coup c’est moi qui m’occupe du scénario. Puis le tome trois que je suis en train d’écrire depuis un an. Il va me falloir encore un an et demi car le travail sur les dialogues me prend beaucoup de temps… J’essaie d’être à la hauteur de la Génération H que j’adore.
 
Par Medhi Boudarene , Chayet Chiénin | 24 Juillet 2015
 
Source: streetpress.com
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Par mrpolo,
Les tests urinaires de dépistage du cannabis ont débarqué en grande surface. Ils s’adressent aux parents soucieux de la consommation de leurs enfants.
 
 
« Medic’Aid Test Cannabis est non seulement un moyen de déterminer s’il y a une consommation de cette substance illicite, mais surtout un outil de prévention afin d’entamer un dialogue constructif ». Vraiment ?
 
Depuis quelques semaines, les rayons des grandes et moyennes surfaces proposent un nouveau test de dépistage, qui permet de déceler la présence de THC (substance psychoactive de la marijuana) dans les urines. Dans un communiqué, l’entreprise promeut le recours à cet outil, alors qu’une « recrudescence importante de l’expérimentation du cannabis a été observée », ainsi qu’une « progression de son usage régulier chez les adolescents français ».
 
« La main dans le sac »
La cible principale de ce produit : les parents qui s’interrogent sur la consommation de leur adolescent. « La prévention est primordiale et le dialogue indispensable », observent avec clairvoyance les auteurs du communiqué. Un argument marketing qui ne convainc pourtant pas les spécialistes de l’addiction au cannabis.
 
« C’est vrai que l’aveu spontané d’une consommation est rare chez les adolescents, concède Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération Addiction. Pour autant, je vois mal comment cette manière de piéger l’adolescent en le prenant la main dans le sac puisse mener à un quelconque dialogue constructif ! »
 
Laurent Karila, psychiatre et porte-parole de SOS Addictions, n’en pense pas moins, lui qui se dit « très sceptique » sur la valeur ajoutée du produit en termes de prévention. « Une fois que l’on a un résultat positif, que fait-on ? Les tests de dépistage doivent être réservés aux professionnels de santé dans le cadre d’une prise en charge globale. Sinon, ils placent les parents dans une situation de gardien de la consommation de l’adolescent ». Ce qui risque de briser pour de bon un dialogue déjà fragilisé.
Consulter plutôt que piéger
Pour ces médecins, nul besoin d’un test de dépistage. Si des soupçons pèsent autour de la consommation de cannabis des adolescents, le meilleur moyen de bâtir un dialogue et de prodiguer des messages de prévention reste encore la consultation spécialisée. Tous deux citent les « Consultations Jeunes Consommateurs », des espaces de rencontre entre les jeunes et leur entourage familial, chapeautées par des professionnels, experts des questions d’addictions en tout genre.
 
Ces consultations se veulent suffisamment réalistes pour trouver un écho auprès des jeunes usagers. Elles ne diabolisent pas leur consommation, mais tentent d’insuffler aux adolescents un regard critique et lucide, afin qu’ils ne dérivent pas vers l‘addiction et demeurent dans le contrôle de leur comportement. Elles font du libre-arbitre un élément central de la thérapie, ce qui tend à s’éloigner de la philosophie du test de dépistage.
Le cannabis n’est pas l’alcool
« La consommation de cannabis est un problème complexe parmi les adolescents, insiste Laurent Karila. Face à cela, un test de dépistage ne saurait constituer une réponse efficace ».
Par ailleurs, selon Jean-Pierre Couteron, ces tests de dépistage du cannabis se calquent sur le modèle des alcotests, alors que les deux produits et leur consommation diffèrent en bien des points. « L’alcotest mesure les niveaux d’une drogue légale, sur laquelle on a défini des seuils, des règlementations… Ils permettent de se mettre en conformité avec ces règles et de se responsabiliser, d'une certaine manière. Les tests de dépistage du cannabis tendent à considérer le cannabis comme un produit similaire, alors que, par expérience, ce n’est pas aussi simple ».
 
par Marion Guérin
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Par mrpolo,
Plus de 9% des jeunes de 17 ans disent consommer du cannabis au moins 10 fois par mois. Mais ce ratio va du simple au double selon les régions.
 

Photo:Lors d'une manifestation appelant à la légalisation du cannabis, le 18 juin 2014 à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)


 
Menée régulièrement par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), l'enquête Escapad, menée sous la forme d'un questionnaire de santé anonyme au cours de la journée Défense et citoyenneté, permet depuis 2000 de décrire les habitudes de consommation des jeunes Français de 17 ans. Elle révélait ainsi en avril que pour la première fois depuis 2003, la consommation de cannabis avait progressé chez les jeunes de l'Hexagone.
 
Les résultats de mars 2014, qui regroupent les réponses de plus de 23.000 adolescents, viennent d'être déclinés par région dans la revue "Tendances" et démontrent une véritable disparité culturelle entre jeunes du Nord et du Sud.
Selon cette huitième édition de l'étude, 9,2% des jeunes Français de 17 ans déclarent anonymement avoir une consommation de cannabis régulière, c'est-à-dire, selon les critères de l'OFDT, au moins 10 occurrences dans le mois précédant l'enquête. Mais tandis que le Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie et la Picardie affichent des niveaux compris entre 6 et 7% des jeunes, les régions PACA, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées se caractérisent par un usage régulier deux fois plus répandu, (12 à 13%).

- Sur toutes les cartes, la couleur rouge indique une consommation significativement supérieure à la moyenne nationale ; la couleur verte, une consommation significativement inférieure ; le gris, une consommation proche de la moyenne nationale.
- "Usage régulier" signifie ici au moins 10 consommations au cours des 30 derniers jours.
L'Alsace connaît elle aussi un faible niveau (6%), en contraste avec la région voisine de la Franche-Comté, au niveau très élevé (14%). L'OFDT retrouve néanmoins de façon homogène "une hausse globale de près de 3 points entre 2011 et 2014".
 
"Les progressions les plus nettes (6 points de hausse) sont observées dans les régions Pays de la Loire – dont le niveau était pourtant inférieur à la moyenne métropolitaine en 2011 – Franche-Comté et Languedoc-Roussillon", note l'étude. En ce qui concerne la simple expérimentation, 47,8% des jeunes de 17 ans ont goûté au moins une fois au cannabis, contre 41,5% en 2011. En 2003, ils étaient 50,3% à avoir testé cette drogue.
 
#Alcool : la jeunesse de l'ouest se distingue
 
En matière d'alcool aussi, le "bloc du nord" se distingue par une consommation plus faible que la moyenne chez les jeunes de 17 ans (de 8 à 10% en boivent 10 fois par mois). En revanche, c'est ici un bloc de l'ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie) qui se distingue. La consommation régulière atteint 22% chez les jeunes de Pays-de-la-Loire, un record national.

- Au moins 10 consommations d'alcool dans les 30 derniers jours.
On retrouve une hiérarchie sensiblement parallèle concernant ce que l'OFDT appelle les API (alcoolisations ponctuelles importantes), que l'on connait aussi depuis plusieurs années sous le nom de "binge drinking" (au moins 5 verres en une même occasion). Pour que ces API soient dites "répétées", elles doivent être survenues au moins 3 fois au cours des 30 derniers jours. Les jeunes Bretons décrochent la palme des beuveries, avec plus d'un tiers de réponses positives.
 

- Ici, l'OFDT retient le seuil d'au moins 3 séances de "binge drinking" dans le mois.
 
#Tabac : consommation plutôt homogène
 
Le tabagisme quotidien paraît davantage répandu sur la façade ouest, de la Basse-Normandie au Poitou-Charentes ainsi que dans le Sud (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Corse) et en Bourgogne, note l'étude. À l’inverse, seules deux régions (Alsace et Île-de-France) affichent des niveaux de tabagisme significativement inférieurs à la moyenne (respectivement 28 % et 27 %).

 
La légère progression du tabagisme à l’échelle nationale entre 2011 et 2014 s’observe dans la plupart des régions avec un mouvement orienté globalement à la hausse, même si seules la Bourgogne et les Pays de la Loire voient leur niveau croître de manière significative. Celui des jeunes Bourguignons augmente même de plus de 10 points.
Par ailleurs, 64,7 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà expérimenté la chicha (autre nom du narguilé).
 
#Autres substances illicites : PACA en tête
 
"Les niveaux régionaux d’expérimentation de substances illicites autres que le cannabis, qui demeurent faibles à 17 ans (compris entre 3 % et 5 %), forment une distribution des usages qui n’offre pas de grille de lecture géographique simple", pointe l'étude.


 
Comme pour le cannabis, la région PACA affiche des usages au cours de la vie toujours plus élevés pour les quatre produits étudiés : poppers, MDMA/ecstasy, cocaïne et amphétamines. À l’opposé, l’Île-de-France est la seule région dont trois des quatre niveaux d’expérimentation se révèlent inférieurs à ceux mesurés pour l’ensemble du territoire.
Toujours est-il que l'étude confirme l'existence de particularismes régionaux liés à une culture régionale. Elle montre aussi que dans certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais, les nouvelles générations tentent de s'échapper du modèle de consommation des adultes, note François Beck, de l'OFDT.
 
Source: tempsreel.nouvelobs.com
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Par baf,
L’Uruguay est devenu, il y a un an et demi, le premier pays au monde à contrôler la culture et la commercialisation du cannabis. Toute la chaîne de production n’est pas encore régulée. En revanche, l’auto-culture est en plein boom. Au mépris, souvent, d’une loi qui fait toujours débat parmi les consommateurs.
 
« Doucement mais sûrement », semble être le leitmotiv du nouveau gouvernement uruguayen en ce qui concerne la vente de marijuana en pharmacie. C’est le dernier point de la loi sur la régulation du marché du cannabis à mettre en place. C’est aussi le plus ambitieux.
L’Uruguay, petit pays d’Amérique du Sud de 3,3 millions d’âmes, coincé entre les deux géants brésilien et argentin, est devenu le 10 décembre 2013, le premier État au monde à contrôler la production et la commercialisation de la marijuana.
Outre la dépénalisation de l’auto-culture, cette loi propose de réguler toute la chaîne de production du cannabis sous l’autorité de l’Etat. Lequel vient d’octroyer cinq licences à autant d’entreprises pour produire dix tonnes de cannabis par an, vendu 1 $ le gramme en pharmacie. Les consommateurs pourront acheter jusqu’à 40 grammes par mois. « Le nombre de cannabiculteurs multiplié par quatre »
Le 1er mars, Tabaré Vázquez (Frente Amplio, centre-gauche) a remplacé le géniteur de la loi, Pepe Mujica (Frente Amplio), à la tête du pays. Le nouvel exécutif a annoncé ne pas être « pressé » afin de « ne pas commettre d’erreurs » dans l’application de la loi.
D’autant plus que l’opposition guette le faux pas. Veronica Alonso, députée du Parti national (droite), craint que « la marihuana soit subsidiée par l’État » : « Je ne comprends pas comment on va pouvoir la vendre 1 $ le gramme alors que ça coûte dix fois plus cher aux Pays-Bas ». Selon elle, cette loi est « trop ambitieuse » : « Notre pays n’est pas prêt structurellement à mener de front la culture domestique, les clubs et les licences privées ». Son parti proposait une simple dépénalisation de l’auto-culture, et sans registre.
 
Le 27 août 2014, le gouvernement a ouvert le registre national pour tous les Uruguayens majeurs qui souhaitent produire du cannabis. C’est, avec la vente en pharmacie, l’une des trois modalités mises en place par l’État pour en acquérir. Une fois inscrit auprès de l’Ircca (Institut de régulation et de contrôle du cannabis), chacun peut cultiver chez lui, légalement, jusqu’à six plantes pour une production maximale de 480 grammes par an (soit 40 grammes par mois, la consommation maximale autorisée quelle que soit la modalité choisie). Autre possibilité, ajoutée fin octobre : créer un club cannabique sous la forme d’une association civile à but non lucratif (entre 16 et 45 personnes pour 99 plantes).
« Cette loi a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis »
Depuis l’implantation de la loi, « le nombre de cannabiculteurs a été multiplié par quatre », avance Juan Vaz, porte-parole de l’Association d’études sur le cannabis d’Uruguay (Aecu). Ils seraient aujourd’hui quelque 40 000 pour 200 000 consommateurs.
Juan fut le premier à s’inscrire comme auto-cultivateur. Pour cet activiste de 47 ans qui a passé onze mois en prison, en 2008, pour avoir cultivé la fleur défendue, c’est une revanche sur le système. D’autant plus qu’il a été condamné pour moins de plantes que la loi en autorise aujourd’hui.
 
Juan, comme d’autres militants, a participé aux débats avec le gouvernement lors de l’élaboration de la loi, mais il a le sentiment de ne pas avoir été entendu. « Elle a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis », clame-t-il. Pour Julio Rey, 41 ans, président de la Fédération nationale des cannabiculteurs d’Uruguay, également présent lors des discussions, « il y a un haut niveau de restrictions parce que c’est une loi de synthèse. Tout le monde a été écouté, tant ceux qui étaient en faveur que ceux qui étaient contre ».
 
Aussi, la mise en place d’un registre national est restée en travers de la gorge de la plupart. « Ce fut la condition sine qua non de l’État pour que ça avance », affirme Julio. Beaucoup semble déjà le bouder : sur 40 000 possibles cannabiculteurs, quelque 2 000 se sont inscrits… Et on dénombre vingt clubs, selon l’Ircca.
 

Alicia Castilla « Ce registre sert à contrôler la population qui fume »
Le gouvernement a assuré la protection des données, mais certains imaginent Big Brother tout contrôler et voient ressurgir les démons du passé : « Ceux qui ont connu une dictature savent très bien ce que l’État peut faire avec toutes ces informations », prévient Alicia Castilla, 70 ans dont 50 le pétard aux lèvres. Cette écrivaine et activiste argentine vit en Uruguay depuis 2010. Elle a également connu la prison, durant trois mois, en 2011. Les médias et la population découvrent le visage de celle qui a inspiré la loi : une dame à la chevelure argentée accusée de planter de la marijuana pour sa propre consommation. « Ce registre sert à contrôler la population qui fume », peste-t-elle.
 
Concernant ce présumé flicage, Juan prend l’exemple de la Californie : « Quand ils ont légalisé le cannabis thérapeutique et qu’il fallait donner son nom pour en obtenir, tous mes amis californiens me disaient que le gouvernement fédéral allait leur supprimer l’assistance sociale… 18 ans plus tard, rien de tout ça n’est arrivé, et ils ont tous leur carnet ! »
 
Manolo, 25 ans, propriétaire du growshop (magasin de jardinage spécialisé sur le cannabis) Urogrow dans le centre de Montevideo, n’a pas l’intention de s’immatriculer auprès de l’Ircca « pour que l’État ne sache pas combien de plantes [il a] ». Il précise que la majorité de ses clients pense comme lui. Et ajoute : « De toute manière, ils ne peuvent pas contrôler tout le monde ». Werner et Rodrigo, la vingtaine également, partagent un appartement à Montevideo. Six plantes poussent dans un petit placard. Ils cultivent pour la première fois. Ils assurent qu’ils iront s’inscrire, mais « plus tard, quand on aura plus de recul sur la loi ».
« Mujica pense que consommer de la drogue est un vice bourgeois »
Autres sujets de discorde : le nombre de plantes et la limitation de la consommation à 40 grammes par mois. « La simple fait de mettre un nombre est aberrant, juge Juan. On ne compte pas un champ de maïs en nombre de pieds, mais en hectares ! D’autant plus que la production est beaucoup plus importante en extérieur que dans un placard ! ». « Comment sont-ils arrivés à 40 grammes ? interroge Alicia. Quand tu demandes, on te répond que si tu fumes plus, il faut t’interner. Mujica est un ex-guerillero des années 70 qui pense encore que consommer de la drogue est un vice bourgeois ».
 
Les activistes auraient également préféré que la vente se fasse dans des dispensaires, comme c’est le cas dans l’État du Colorado aux États-Unis, et non en pharmacie. « Cela aurait permis de créer des emplois », assure Diego García, vendeur au growshop Planeta Ganja et jardinier du club cannabique El Piso. « Les utilisateurs de marijuana vont dans les growshops ou les coffee shops. Il faut vendre le produit là où vont les consommateurs. Et ce n’est pas à la pharmacie ! ». Selon ce trentenaire à la main verte, il a gagné la Cannabis Cup (festival où sont récompensés les meilleures variétés de cannabis) à Montevideo l’an dernier : «l’État a peur que les cultivateurs vendent. Je ne vois pas où est le problème si c’est légal. Pourquoi ne puis-je pas faire vivre ma famille avec mon travail ? »
« Cette loi a permis de décriminaliser les cannabiculteurs »
D’autres vont peut-être perdre leur emploi : les narcos. Cette régulation a pour principal objectif de couper l’herbe sous le pied des trafiquants. Jusqu’à présent, une marijuana de très mauvaise qualité était importée du Paraguay. Pour Juan, pas de doute, l’auto-culture a déjà commencé à leur mettre un coup derrière la tête : « Tout ceux qui se sont mis à cultiver ne s’approvisionnent déjà plus sur la marché noir ». Diego est plus critique : « Quelle est la réalité du pays ? Rien n’a changé. Il n’y a toujours pas de cannabis dans les pharmacies, et les consommateurs continuent d’acheter chez leur dealer ».
 
Selon Victoria de Pro Derechos, une ONG qui soutient la régulation depuis le début, cette loi, qui interdit la vente aux touristes, laisse « une niche aux trafiquants». Diego confirme : « Beaucoup de touristes nous demandent si l’on vend du cannabis. C’est une erreur de la loi de les exclure du marché légal ».
« Bien sûr que la loi est perfectible, mais au moins on en a une, analyse Juan, pragmatique. Nous avons déjà fait un grand pas. C’est grâce à la loi, les cultivateurs n’ont plus peur de se montrer ».
Même si 60% de la population uruguayenne est contre la régulation, Juan estime qu’« elle a permis de décriminaliser les cannabiculteurs ». Car, si la consommation de drogues est dépénalisée en Uruguay depuis 1974, il était interdit de vendre et de produire…
 

Alvaro Calistro « Nous devons lutter contre les mensonges de la prohibition »
Chaque jour, une quarantaine de personnes montent les quelques marches qui mènent au growshop Planeta Ganja. « Pour beaucoup, la culture, c’est quelque chose de nouveau. Ils viennent s’informer et apprendre, affirme Juan, l’un des propriétaires. Mais il y en a aussi beaucoup qui sortent du placard et viennent acheter de quoi ils ont besoin en toute tranquillité ». Federico, gérant du growshop MedioGrow, a noté « une forte augmentation de la fréquentation » depuis le vote de la loi. Selon lui, « la société uruguayenne est dans un processus d’adaptation ». Et imagine que « dans un an, on verra des growshops comme on voit des quincailleries ».
 
Victoria précise que « la consommation est acceptée » dans le pays: « Un tiers des Uruguayens a déjà fumé dans sa vie, cela signifie que ce n’est pas quelque chose de si éloigné de la société ». Mais, ajoute-t-elle, « il y a encore beaucoup de mythes associés à la marijuana comme la théorie de l’escalade (on commence par un joint, on continue avec la cocaïne)». « Nous sommes face à trois générations conservatrices qui ont toujours reçu un message négatif sur cette plante, analyse Alvaró Calistro, 44 ans. Cet artisan, chapeau vissé sur la tête et pétard à la main, cultive depuis vingt ans dans sa maison de Porvenir, un quartier ouvrier de Montevideo.
 
Il est membre du Réseau d’utilisateurs de drogues et cultivateurs de cannabis d’Uruguay. Nous devons lutter contre les préjugés et les mensonges de la prohibition. Depuis le temps, tout le monde sait qu’il y a une culture de cannabis, ici. Avec la loi, certains voisins ont entendu parler des propriétés médicinales de la marijuana et posent des questions. Il n’y a pas de meilleure manière que d’informer pour faire tomber les préjugés ».


Daisy Benitez Facundez « Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs »
Julio est lui aussi optimiste : « Ceci est un processus. C’est comme un jeu de domino, la première fiche vient de tomber. Il y en a une infinité d’autres qui vont suivre, notamment en ce qui concerne les aspects thérapeutiques de la plante. Cela permettra d’amener la marijuana à des gens qui sont peut-être totalement contre son usage récréatif ou qui ne connaissent tout simplement pas ».
 
C’est le cas de Daisy Benitez Facundez. La dame a 69 ans, et quatre plantes de cannabis qui poussent dans sa salle de bain. Jusqu’à ses 67 ans, elle n’avait jamais entendu parler du cannabis. Daisy a de gros problèmes de santé : sa colonne vertébrale se tord sur la droite depuis une trentaine d’années. Elle a perdu sept centimètres et ses mains frêles s’accrochent fortement à sa canne pour se déplacer. « Les douleurs sont insupportables et les cachets de morphine n’y font rien», dit-elle, assise sur une chaise dans un appartement exigu de Montevideo. Depuis deux ans, sur les conseils de son médecin, elle consomme de la marijuana.
 
Elle pensait « voir des éléphants roses », elle a découvert un médicament : « La première fois que j’ai fumé, je ne pouvais pas y croire. Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs. En plus, c’est naturel ! Tout le monde devrait pouvoir l’utiliser, du moins si ils souffrent ».
Mais, pour le moment, toujours pas de cannabis en pharmacie. Les consommateurs de marijuana médicinale ou récréative devront patienter. Ou cultiver.
 
Source: ijsbergmagazine.com
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Par mrpolo,
En février 2015, l'état américain du Colorado a perçu 30 millions d'euros de "trop" d'impôts suite à la légalisation du cannabis. Pendant ce temps, en France, le débat concernant une éventuelle dépénalisation reste au point mort. A La Réunion, des groupes contournent la loi, afin de lutter contre le marché noir et promouvoir les usages médicinaux du zamal.

 
Lancés en Espagne et aux Pays-Bas, les "cannabis social clubs" fonctionnent sur le modèle d’une association à but non lucratif, avec secrétaire et trésorier, la discrétion en plus. Leur but : affaiblir le marché noir et permettre à ses adhérents de se procurer un produit issu de cultures biologiques saines et non industrielles.
 
Sous forme de cotisation annuelle, le membre paye au prorata de ce qu’il consomme et se doit de mettre en commun sa production. A La Réunion, on compte 14 centres installés dans toutes les régions de l’île et plus d’une centaine de membres selon Gab Pacino, le président des Cannabis social club 974 La Réunion.
 
La principale "clientèle" de ces centres recherche les vertus médicinales de la plante de cannabis. La reconnaissance légale de ces "CSC", tentée en 2013 par Dominique Broc, le porte-parole des cannabis social clubs de France, a finalement abouti à leur dissolution. L'homme avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis, laissant les CSC’s dans l’illégalité.
A La Réunion, l’ancien maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany avait déjà montré son intérêt pour la culture de cannabis thérapeutique. "J’ai d’ailleurs envoyé un courrier à ce dernier pour l’informer qu’un groupe pro-cannabis est bien en place à La Réunion. [...] Mais je n’ai jamais eu de réponse", regrette Gab Pacino.
 
"Pouvoir se soigner avec le zamal"
 
"Tous les membres de nos CSC’s et beaucoup de personnes de mon entourage, se soignent de pathologies plus ou moins graves. Certains pour combattre les effets négatifs et nuisibles d’une chimio-thérapie par exemple, d’autres membres se soignent contre la maladie de Krowne, le cancer du poumon ou le SIDA. On dispose d’un laboratoire qui travaille uniquement pour ce genre de maladie", poursuit le président du CSC's 974. Mais les traitements au zamal - bien qu’efficaces selon plusieurs études - restent illégaux en France, favorisant l'expansion du marché noir.
 
"Ayant une consommation responsable à but thérapeutique, il est très difficile, de nos jours, de se fournir en zamal de qualité dans la rue et encore moins lorsqu’on recherche du matériel de bonne qualité pour faire nos extractions médicales. On connait tous maintenant les vertus du cannabis pour la santé, je ne vois pas pourquoi il nous serait défendu de nous soigner de la façon dont nous le voulons", témoigne le président du cannabis social club de La Réunion.
 
Une dépénalisation, c’est-à-dire, une autorisation partielle de la détention et la consommation de cannabis, "laissant le consommateur libre de pouvoir cultiver son propre zamal, choisissant l’auto-médication par les plantes comme seul remède à ses maux", serait la législation idéale pour les CSC de l'île. Cependant, une légalisation totale de la vente de zamal pourrait avoir des effets bénéfiques pour les finances de l'Etat et le développement économique de La Réunion.
 



 
Un business florissant
 
"Une légalisation apporterait de l’emploi. On parle même de 150 nouvelles entreprises. Cela pourrait être un élan économique pour notre département qui voit son taux de chômage augmenter", s'enthousiasme le président du cannabis social club de La Réunion. Dans cette hypothèse, "le rôle des centres sociaux de cannathérapie serait de […] proposer aux malades, un suivi de leur pathologie et un traitement aux cannabinoïdes adapté à leurs besoins."
 
Pour autant, le représentant des CSC’s "ne fait pas l’apologie du zamal" et pointe du doigt les marchés noirs de l'île. Il s'explique : "les traficants, de plus en plus, sans vergogne, ont dévié l’utilisation de la plante à des buts commerciaux, générant chaque jour une manne de bénéfices qui pourraient être utilisés pour le développement de notre département, au lieu d’être utilisés pour générer de nouveaux trafics."
 
Par ailleurs, dans une étude publiée le 19 décembre 2014, la estime que "la politique de répression est en échec en France." D'après le think-thank, une légalisation permettrait une économie budgétaire de 311 millions d’euros par an, et prévoit un bénéfice compris entre 1,8 et 2,1 milliards d’euros de recette fiscale si le cannabis devient un monopole public. Mais pour l’heure, le débat reste au point-mort en France, au grand dam des millions de consommateurs et des défenseurs de la cannathérapie.
 
Pour rappel, la législation française en vigueur prévoit jusqu’à 3750 euros d’amende ou un an d’emprisonnement pour consommation de cannabis. Quant à la production, même pour usage personnel, celle-ci est passible d'une peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 7,5 millions d’euros.
 
par IPR
Source: ipreunion.com
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Par Indi-Punky,
L’Entreprise Charier présente le procédé Satis, une technique qui incorpore des fibres de chanvre naturel dans la couche de forme supportant les chaussées neuves.


 
Selon l’entreprise bretonne, cette solution apporte de multiples avantages : augmentation d’environ 20% de la résistance à la traction et à la fatigue des sous-couches, réduction des risques de fissuration, diminution de l’apport de granulats, réduction des épaisseurs d’enrobés bitumeux de 4 à 5 cm, diminution du coût. "Même si la fibre de chanvre est un produit relativement cher, les économies de bitume et de granulats compensent largement ce surcoût. Au final, l’économie réalisée sur la structure de la chaussée complète est suffisamment significative pour que les donneurs d’ordre y trouvent un intérêt", affirme Valéry Ferber, directeur Environnement et Innovation de l’Entreprise Charier.
 
Economie, écologie
 
Des assertions confirmées par une étude sur l’analyse du cycle de vie réalisée par des étudiants de Polytech Nantes dans le cadre d’un projet d’études mené avec la chaire Génie Civil Eco-Construction : le procédé Satis améliore les huit principaux indicateurs de 2 à 9% par rapport à un procédé classique.
 
Pour arriver à ce résultat, l’Entreprise Charier a noué des partenariats, notamment avec le laboratoire LMDC de l’Université Paul Sabatier de Toulouse et avec l’IFSTTAR, spécialisés dans la durabilité des matériaux du génie civil. Afin de valider en grandeur nature la capacité à mettre en œuvre ce procédé, deux chantiers expérimentaux ont été réalisés récemment. L’un de 4.000 m² sur la déviation Nord-Est de Bourges pour le compte du Conseil Général du Cher, l’autre de 10.000 m² pour la réalisation d’une voirie communale à Theix dans le Morbihan.
 
 
Source: constructioncayola.com
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