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Une ville sous emprise : Saint-Ouen ou la loi du cannabis
Par mrpolo,

« Une chronique sociale au long cours qui devrait alimenter le débat sur la légalisation du cannabis », dédicace des auteures au CIRC cité à plusieurs reprises dans leur ouvrage. Une enquête édifiante sur le trafic de cannabis à St Ouen, la détresse des riverains soumis à la lâcheté et l’hypocrisie des politiques autant qu’à l’impuissance d’un système que ceux-ci persistent à maintenir.
 
 
 
 

Pochette © Nathalie Perrier et Claire Guédon


 
 
de Nathalie Perrier et Claire Guédon
Nous les avions effectivement rencontré le 11 mai 2016 à St Ouen, à l’occasion de la réunion publique (
) organisée par une association « sous-marin » du PS au local de Main d’œuvres. 
Présentation :
À deux pas du célèbre marché aux Puces, le trafic de cannabis est partout. Pas un quartier de cette ville limitrophe de Paris n'y échappe. Cette situation est unique en France par son emprise sur la population. Ce business tentaculaire qui génère régulièrement des épisodes de violence a déjà fait plusieurs morts.
 
Les gouvernements, de droite comme de gauche, ont fait de Saint-Ouen un exemple de la lutte contre le trafic. Comme à Marseille, le combat est sans répit. Présence massive de policiers, enquêtes judiciaires, traque des fumeurs de joints et des guetteurs, mur antidrogue et vidéosurveillance Tout est mis en oeuvre pour éradiquer les réseaux. Sans réel succès. Une question se pose donc : ne faut-il pas ouvrir un débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis ?
 
Pendant un an, Claire Guédon et Nathalie Perrier, journalistes de terrain, ont tenu une chronique au plus près des habitants, des consommateurs de cannabis et des guetteurs. Elles ont aussi recueilli la parole d'addictologues, de chercheurs, d'élus, de magistrats, d'avocats et de policiers.
Une enquête édifiante et passionnante qui montre comment la vente de cannabis et sa consommation marquent d'une empreinte indélébile les esprits et le paysage urbain.
Éditions du Rocher
 
Claire Guédon est journaliste au Parisien depuis vingt ans. Elle a couvert comme reporter la banlieue parisienne.
Nathalie Perrier, journaliste au Parisien de 1998 à octobre 2016, a publié en 2008 le livre Faut-il supprimer l'accouchement sous X ? Mères et enfants du secret témoignent, aux éditions du Rocher.
 
Soource: blogs.mediapart.fr
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Par mrpolo,
Dans un avis voté ce mardi, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a recommandé de décriminaliser la consommation de cannabis. La CNCDH, qui assure que la « répression ne fonctionne pas », s'est également prononcée en faveur d'une dépénalisation l'usage des autres drogues et pour une sanction allant de la simple amende à l'injonction thérapeutique.
 

La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH)
recommande de décriminaliser la consommation de cannabis. | Photo : Reuters


 
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), composée de 64 personnalités et représentants d'organisations issues de la société civile, a auditionné une quinzaine de personnes (magistrat, commissaire de police, médecin, etc.) sur la question de la dépénalisation du cannabis en France (lire en encadré).
La vente et la production réglementées et encadrées
 
Bilan : Selon la CNCDH, « c'est l'échec absolu de l'interdit pénal ». « La répression ne fonctionne pas et la loi s'applique de façon complètement discriminatoire et inégalitaire selon les publics : on poursuit les usagers de temps en temps et seulement certains », explique Christine Lazerges, présidente de la Commission.
 
Dans un avis voté ce mardi, la Commission recommande donc de décriminaliser la consommation de marijuana. La vente et la production de cette drogue seraient alors réglementées et encadrées, « ce qui permettrait d'avoir un meilleur produit » alors que selon les spécialistes auditionnés par la commission, « les produits sont de plus en plus dangereux, plus dosés. Les usagers ne savent pas ce qu'ils consomment ».
 
 
 





Usages de drogues et
#DH : les principales reco de la #CNCDH en infographie.

 
Cannabis et alcoolisme, même combat
 
 
Pour Christine Lazerges, il s'agit de ne plus voir en l'usager de drogue un « délinquant » et de traiter la question de la consommation de cannabis comme celle de la consommation d'alcool. Elle estime que décriminaliser l'usage de cannabis permettrait de mener une politique de « prévention offensive » alors que pour le moment « il y a encore un vrai tabou, une vraie panique des parents ou des enseignants à aborder la question ».
 
Pour les autres drogues, la CNCDH souhaite que le code pénal soit modifié et prévoit que pour toute contravention de la cinquième classe sanctionnant l'usage illicite de stupéfiant, la juridiction puisse « prononcer, à la place de l'amende, l'orientation vers une structure sanitaire ou sociale, l'obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de stupéfiants ou une injonction thérapeutique ».
 
 
Le cannabis est de loin la substance la plus consommée en France : 17 millions de personnes l'ont déjà essayé. Près de 1,5 million de personnes en France en consomment au moins dix fois par mois, selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. L'usage des stupéfiants est interdit par la loi du 31 décembre 1970 et passible d'un an d'emprisonnement et/ou d'une amende de 3 750 euros.
 
Source: ouest-france.fr
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Par mrpolo,
Des tests permettant l'auto-dépistage du cannabis sont désormais en vente, dans des bureaux de tabac. Il s'agit d'une phase d'essai, chez 3.000 buralistes, a annoncé, mercredi, à l'AFP, Marc Elie, le gérant de la société montpelliéraine Elicole, qui fabrique les tests.
 
 
 
 

© F3 LR Baillargues (Hérault) - le premier test de dépistage du cannabis vendu en bureau de tabac. Il est fabriqué à Montpellier - 5 février 2014.


 
Le premier buraliste à vendre ces tests "nouvelle génération" est installé à Baillargues, près de Montpellier.
 
Le test, qui sera vendu au prix maximal de 3,50 euros, "c'est un engagement des buralistes" précise M. Elie, s'adresse avant tout aux fumeurs occasionnels, afin de leur permettre de savoir s'ils sont toujours sous l'influence de la THC, la substance psychotrope du cannabis dont l'élimination de l'organisme peut prendre plusieurs jours.
 
"Le cannabis est illégal et peut être dangereux pour certaines personnes. Mais il y a, selon les chiffres officiels, plus de 4,5 millions de fumeurs occasionnels en France, il faut en tenir compte", explique Marc Elie, dont la société est spécialisée dans la prévention des addictions en milieu professionnel.
 
Elicole est installée à Montpellier
 
L'entreprise a lancé ces derniers jours une phase d'essai de 100.000 tests dans 3.000 bureaux de tabac sur l'ensemble du territoire, "mais, assure M. Elie, devant le succès, on va en fabriquer 500.000 autres, on reçoit des commandes de partout".
Il s'agit de tests urinaires, différents des tests salivaires utilisés par les forces de l'ordre.
 
"Il ne s'agit pas de se faire de l'argent mais de mettre à disposition un outil. Cela nous permet également de donner du travail à une centaine de détenus de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, qui sont bien souvent là à cause du cannabis justement", précise M. Elie.
 
Selon la Sécurité Routière, les conducteurs positifs au cannabis représentent 13,4% des accidents mortels. En cas de contrôle, un automobiliste présentant des traces de THC est passible de 4.500 euros d'amende, d'un retrait de 6 points sur le permis et de deux ans d'emprisonnement.
 
Source: france3-regions.francetvinfo.fr
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Par mrpolo,
Tous les matins France Bleu Azur reçoit un invité à 7h50 qui fait l'actu. Ce vendredi c'était le secrétaire général des débitants de tabac dans les Alpes-Maritimes. Il espère pouvoir rapidement vendre du cannabis.
 
 
 

Le paquet neutre arrive © Maxppp - Bruno Levesque


 
 
 
Pierre Roméro est le secrétaire général des débitants de tabac dans les Alpes-Maritimes. il était notre invité à 7h50.
 

"Les fumeurs vont acheter en Italie, plus en France"


 
Pour Pierre Roméro ces paquets neutres sont une fausse bonne idée : "La santé publique c'est essentiel. On vend ces paquets parce que c'est légal. Aujourd'hui on est contre ces paquets neutres parce qu'il n'y a eu aucune concertation. Ce paquet va dissuader les fumeurs d'acheter des cigarettes en France. Il ira désormais en Italie".
 

"Prêt pour vendre du cannabis"


 
On parle de plus en plus de la légalisation du cannabis. Ce serait une bonne nouvelle pour Pierre Roméro : "Nous attendons avec impatience la légalisation du cannabis. On la demande depuis très longtemps. Le cannabis dans nos établissements c'est aussi beaucoup mieux au niveau sanitaire. Les recettes sont estimées pour la première année à plus d'1 300 000 euros par nos politiques"
 
 

extrait audio de l'émission

 
 
Par :Sébastien Germain
Source: France Bleu Azur
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Par mrpolo,
Ethan Nadelmann, l'un des pionniers américains de la dépénalisation du chanvre, est de passage au bout du lac.
 
 
 
 

Du cannabis en vente libre au Colorado, aux Etats-Unis, en août 2016.



(photo: Keystone/AP/Brennan Linsley)


 
 
 
 
 
 
L'Etat du Colorado, aux Etats-Unis, a légalisé le cannabis en 2014. Ethan Nadelmann, figure américaine du mouvement pour la dépénalisation de cette drogue douce, s'exprimera jeudi à Genève, à la Maison de la paix. Il a tiré dans «Le Temps» un premier bilan de cette expérience. Selon lui, les mineurs ne consomment pas plus de marijuana depuis qu'elle est en vente libre. En revanche, une hausse est observée chez les adultes entre 40 et 70 ans. Ils s'y intéressent à nouveau alors que le marché noir les rebutait.
 
Les effets et risques du cannabis
 
Sur son site, Addiction Suisse rappelle qu'à court terme et à faible dose, la consommation de cannabis peut entraîner un sentiment d'apaisement. Mais un usage à long terme, met en garde Addiction Suisse, peut amener des problèmes psychiques (p.ex. psychose) et physiques (p.ex. des effets négatifs sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire).
 
Il ajoute que «les frontières entre l'usage récréatif et médical se brouillent». L'herbe remplace parfois les somnifères, mais aussi le verre pour se détendre après le travail. D'une manière générale, «le cannabis se substitue de plus en plus à la consommation d'alcool, plus dangereuse», indique Ethan Nadelmann. Il observe encore que, dans les Etats où il est légal, le nombre d'overdoses d'héroïne a chuté. «Il semble qu'il y ait un remplacement des opiacés par la marijuana.»
 
Source:: 20min.ch
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Par mrpolo,
Il est reconnu et prouvé que le cannabis possède des vertus qui permettent de guérir et pourrait remplacer certains médicaments nuisibles comme les opioïdes. Il est évident que l’industrie pharmaceutique y perd à ne pas vouloir s’y intéresser pour de bon.
 
 
 
Depuis des années, de grandes entreprises et des lobbyistes font blocage à la légalisation de la marijuana, qu’il s’agisse de sa consommation à titre thérapeutique ou personnelle, dans l’unique but de protéger la rentabilité de leur marché.
 
Si l’huile de cbd n’a pas d’effets miraculeux, la recherche scientifique a démontré que le cannabidiol contenu dans la plante de cannabis a des effets thérapeutiques pour bien des maladies tels que les douleurs chroniques, le cancer, l’anxiété, le diabète, l’épilepsie, les rhumatismes, les SSPT, les troubles du sommeil, l’alcoolisme, les maladies cardiovasculaires, les infections résistantes aux antibiotiques et bien d’autres maladies neurologiques.
 
Des enquêtes montrent que de nombreux consommateurs utilisent le cannabis dans le but de soulager certaines douleurs et pas uniquement pour le plaisir de se sentir «stoned». Et c’est pourquoi les grandes compagnies pharmaceutiques refusent que la marijuana soit rendue légale, pour ne pas qu’elle détruise leurs profits.
 
Petit point sur ce qui compose le cannabis : contrairement au tétrahydrocannabinol qui est la substance qui vous permet de vous sentir défoncé, le cbd est une substance qui permet uniquement de soulager les douleurs.
 
En 2013, l’année ou 17 états des USA et la Colombie ont légalisé l’utilisation du cannabis à but thérapeutique, une étude de l’université de Géorgie a démontré que cette légalisation a permis de sauver 165,2 millions de dollars sur les coûts d’ordonnance et que si l’ensemble des états l’avaient légalisé, ce sont des millions de dollars supplémentaires qui n’auraient pas été dépensés, soit au final une économie de 0,5% comparé au budget annuel de «Medicare Part D» qui s’élève à 103 milliards de dollars.
 
Ces chiffres montrent que dans ces états, des personnes se tournent vers la consommation de cannabis pour des maux allant de simples douleurs à des troubles du sommeil.
 
Bien que la marijuana soit utilisée comme plante médicinale depuis le Moyen-Âge, elle fait l’objet de politiques répressives dans de nombreuse parties du globe pour qui la possède, la consomme ou la revend quelqu’en soit sa forme.
 
D’un autre côté les entreprises pharmaceutiques ne produisent pas que des médicaments non-nocifs. En 2014, ce sont 25760 personnes qui sont décédées des suites d’overdoses dues à des prescriptions de certains médicaments tels que le Valium, d’après le centre de contrôle des maladies. Elles ont en tout cas fait tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger leurs produits «chimiques» et ainsi leurs revenus, face au cannabis et ses vertus naturelles.
 
Bien que les grandes entreprises mettent en avant que la légalisation du cannabis est la porte ouverte à davantage de criminalité, de délinquance juvénile et aux addictions, c’est bien leurs profits qu’elles veulent protéger. Et jusqu’à présent la recherche scientifique a mis en avant que sa consommation à but médicinale est bon pour la santé et que les consommateurs arrivent toujours à se procurer des plantes à bases marijuana afin de contourner la prise de médicaments plus classiques.
Auteur : Fabien
 
Source: buzzecolo.com
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Par mrpolo,
Le serpent de mer du débat sur la dépénalisation du cannabis, voire sa légalisation, resurgit en France. En Europe, certains pays ont fait le choix d'une politique moins répressive
 
 

En Espagne, les clubs de consommateurs de cannabis fleurissent. Ici, le Cannabis social club (CSC) Ganjazz, à San Sebastian, en Espagne. ©


 

Archives Pantxika Delobel


 
 
Le débat sur l'évolution de la législation sur le cannabis qui divise profondément l'opinion publique et les politiques, se rallume régulièrement dans l'Hexagone, notamment à la veille des grands rendez-vous électoraux.
 
Rien d'étonnant à ce que, à huit mois de la présidentielle de 2017 la question revienne sur la table, par l'intermédiaire de deux candidats aux primaires, Benoît Hamon (PS) favorable à la légalisation du produit, et Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) qui se prononce pour sa dépénalisation.
L'échec de la répression à la Française
 





L'Uruguay est le premier pays au monde à avoir légalisé le cannabis, en décembre 2013.© Photo Archives AFP


 
Alors qu'un certain nombre de pays dans le monde et en Europe se sont engagés dans la voie de la décriminalisation, en réponse aux difficultés de la lutte antidrogue, à la hausse de la consommation et au développement de l'économie parallèle générée par le commerce illicite des stupéfiants, la France, elle, a opté pour une répression accrue. Sans grand succès toutefois. Un constat d'échec objectif, largement partagé par les Français.
"Drogues douces" et "drogues dures" 
Si la législation concernant le trafic de drogue est sévère partout en Europe, conformément aux conventions internationales, elle diffère pour l'usage : certains pays distinguent "drogues légères" ou "douces", comme le cannabis, et "drogues dures" (héroïne, cocaïnes, ecstasy, hallucinogènes, psychostimulants...). D'autres non. Quelle différence y a t-il entre dépénalisation et légalisation ? Quels sont les pays européens qui ont dépénalisé l'usage du cannabis ces dernières années ? Le point.
1. Dépénalisation, légalisation : quelle différence ?
 




 
Les conventions internationales prévoient que la consommation des stupéfiants doit rester interdite, mais que les pays ont le choix des sanctions de l'usage.
 
►La dépénalisation ou la décriminalisation consiste à retirer à l'usage ou à la détention de cannabis son caractère pénal. Si l'interdit perdure, il n'y a pas d'incarcération pour simple consommation de drogue.
 
►La légalisation, actuellement contraire aux règles internationales, consiste à lever l'interdit de l'usage de cannabis, et à organiser sa production et sa distribution. L'Etat se substitue au marché clandestin pour réguler l'offre en excluant certains consommateurs, comme les mineurs.
2. Les 16 pays européens où le cannabis est illégal
 





Une saisie de cannabis.© Photo AFP


Comme la France, l'Autriche, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Luxembourg, Malte, la Norvège, la Pologne, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède, considèrent l'usage simple de drogue, y compris le cannabis, comme une infraction pénale. Dans ces pays, la possession de drogue constitue toujours un crime, même si elle n'entraîne pas toujours la prison.
 
►Que prévoit la loi française ?
 
La loi destinée à lutter contre la drogue, promulguée depuis le 31 décembre 1970, et reprise par l'article L.3421-1 du Code de la santé publique, pénalise l'usage et le trafic de tous les stupéfiants. La consommation est un délit pénal, passible de 3 750 euros d'amende. Cette interdiction concerne aussi bien l'usage public que l'usage privé et elle ne fait aucune différence entre les drogues.
 
Qu'il s'agisse de cannabis ou d'héroïne, les peines encourues pour usage illicite de stupéfiants sont les mêmes et peuvent aller jusqu'à un an d'emprisonnement. Ces mesures parmi les plus répressives en Europe, sont insuffisantes pour sortir d'une impasse sanitaire et sécuritaire.
D'après les chiffres de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), le nombre d'interpellations pour usage simple est passé de 25 000 à 150 000 entre 1990 et 2008, alors que les interpellations pour trafic et usage-revente sont restées stables depuis 1990.
 
Selon l'agence nationale Santé publique France, 700 000 Français fument du cannabis tous les jours et 1,4 millions d'entre eux fument au moins 10 joints par mois. Le durcissement de la réponse pénale engagée sous Nicolas Sarkozy depuis 2002, n'a réduit ni le trafic de drogue, ni sa consommation.
 
Toutefois, la France n'est pas le pays de l'Union européenne le plus sévère. A Chypre, la possession de cannabis peut être punie de huit ans de prison, et sa consommation valoir une peine d'emprisonnement à perpétuité.
3. Les 12 pays où le cannabis est dépénalisé
 
L'Allemagne, la République tchèque, la Belgique, le Danemark, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Croatie, le Portugal et la Slovénie, ne tolèrent pas le cannabis. Mais, dans ces douze pays, les amendes prévues sont plus légères et les législations font la différence entre drogues "légères" et "dures".
 





Douze pays en Europe, moins répressifs, font la distinction entre le cannabis, "drogue douce", et les "drogues dures".© Photo Archives AFP


 
►Une situation contrastée selon les pays
 
A titre d'exemple, l'Allemagne a un régime assez particulier de prohibition, qui en fait le pays le plus laxiste malgré l'interdiction de possession. Le cannabis à des fins thérapeutiques pourrait être autorisé outre-Rhin dès 2017. .Au Danemark, l'usage de drogues n'est pas considéré comme une infraction criminelle, et ne fait l'objet d'aucune loi. Cependant, la possession de drogues est illégale et passible d'un maximum de deux ans d'emprisonnement.
 




 
Depuis 2010, la République tchèque a adopté une nouvelle loi qui dépénalise la possession de produits stupéfiants en petite quantité.
 
►Le Portugal, pays pionnier
 
Dès 2001, le Portugal est devenu le premier pays européen à décriminaliser l'usage personnel de toutes les drogues. Toutefois, si la consommation de cannabis est autorisée, sa culture est toujours considérée comme un délit, même si elle est destinée à un usage personnel. La vente est également prohibée. Le bilan de la loi portugaise est positif : si la consommation de drogue a légèrement augmenté chez les adultes, elle a nettement régressé chez les jeunes.
 
►L'Italie sera-t'elle le premier pays européen à légaliser le cannabis ?
 
L'Italie interdit toute possession de drogue, mais prévoit des peines différentes pour la possession à usage personnel et le trafic (au-delà de 5 grammes de cannabis). Elle pourrait devenir le premier pays de l'Union européenne et le second au monde après l'Uruguay, en 2013, à franchir le pas de la légalisation, si elle vote le projet de loi porté par 218 parlementaires sur la légalisation de la consommation, de la détention et de de l'autoproduction de cannabis, à l'étude au Parlement depuis le 25 juillet 2016.4. Les 2 pays où le cannabis est toléré
Aucun pays européen ne légalise la possession de cannabis. Deux d'entre eux la tolèrent et l'encadrent.
 
►L'Espagne et ses "Cannabis social clubs"
 





La 5e édition d'Expogrow s'est ouverte le 16 septembre 2016 au public, à Irún. 165 stands présentait les nouveautés de 180 entreprises venues du monde entier.© Photo AFP IROZ GAIZKA


 
De l'autre côté des Pyrénées, en Espagne, la culture du cannabis sur une propriété privée et à destination d'une consommation personnelle, et la consommation par des adultes dans un espace privé sont légales.
 
Il existe d'ailleurs plus de 500 cannabis clubs privés, les «Cannabis social clubs». équivalents des clubs de cigare, dont 300 à Barcelone, surnommée la "nouvelle Amsterdam" par less touristes, et une cinquantaine au Pays basque. Outre Bidassoa, Irún accueille d'ailleurs depuis cinq ans Expogrow, une grande foire expo dédiée à la marijuana. L'achat ou la vente de cannabis sont en revanche toujours illégaux et peuvent être sanctionnés par de la prison.
 
►Les Pays-Bas, un système atypique en Europe
 





Aux Pays-Bas, on peut fumer du cannabis dans les coffee shops.© Photo Archives AFP


Mises en places pour casser les réseaux clandestins et réinsérer les jeunes qui y entraient, les lois hollandaises ont abouti à la tolérance, en 1976.
 
La différence entre la Hollande et les autres pays est que, s'il est interdit de cultiver la plante qui reste illégale, la vente et la consommation de cannabis sont tolérées dans les "coffeeshops", pour les touristes comme pour les locaux. A condition, toutefois, que la quantité ne dépasse pas 5 grammes.
 
De même, la police tolère que les citoyens aient une petite quantité sur eux. Ce système de compromis à deux niveaux permet donc aux Hollandais de respecter l'essence des traités internationaux mais, selon certains experts, il encourage l'économie souterraine du marché de la drogue.
 
DEPENALISATION : QUI EST POUR ? QUI EST CONTRE ?
 
Selon un sondage Ipsos publié le 10 octobre 2016, 50% des Français se disent favorables à une autorisation de la consommation sous conditions (interdiction aux mineurs, notamment), 49% s'y opposent.
 
En France, certains élus écologistes et de gauche, comme Stéphane Gatignon (Parti écologiste) et Daniel Vaillant (PS), depuis 2001, défendent une légalisation contrôlée, pour réguler la production de haschich afin de tuer l'économie parallèle du trafic de la drogue et d'assécher les activités mafieuses de quelques 100 000 personnes.
 
Un rapport interministériel préconisant le recours à l’amende pour l’usage de cannabis, remis à Manuel Valls en octobre 2015, est resté lettre morte. Le club de réflexion Terra Nova, classé à gauche, avait alors proposé de légaliser le cannabis en l'encadrant comme les jeux en ligne, en créant notamment une Autorité de régulation du cannabis, calquée sur l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel).
 
►LES POUR
Parmi les personnalités politiques qui se disent favorables à une levée de l'interdiction : Cécile Duflot (EELV), Benoît Hamon (PS, qui défend la légalisation), Nathalie Kosciusko-Morizet (LR, qui défend la dépénalisation), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Pierre Laurent (PCF), Daniel Vaillant (PS)...
 
►LES CONTRE
La ministre de la Santé, Marisol Touraine (PS), Arnaud Montebourg (PS), Jean-François Coppé (LR), Marie Le Pen (FN), Nicolas Sarkozy (LR), s'y opposent. Alain Juppé, candidat favori à la primaire de la droite, y est "radicalement hostile" :
 
Source: sudouest.fr
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Par mrpolo,
Le médecin Didier Jayle rappelle le coût énorme de la la répression pour la société et les systèmes mafieux que génère le trafic de cannabis.
 
 
 

Lors de la manifestation pour la légalisation du cannabis, le 9 mai 2015



Photo Albert Facelly pour Libération


 
 
 
Le 10 octobre, au Sénat, se déroule une journée sur la question de la dépénalisation du cannabis, à l’initiative de la chaire santé du Conservatoire national des arts et des métiers (Cnam) et des députés Verts. Quels changements peut-on attendre d’une évolution de la loi ? Quels sont les freins ? Quels pourraient être les effets recherchés ou non d’une légalisation ? Didier Jayle, professeur au Cnam, est à l’origine de cette rencontre. Médecin, il avait dirigé de 2002 à 2007 la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).
 





Didier Jayle


 
Lors de la présidentielle, pensez-vous que la question de la dépénalisation sera abordée, voire portée, par certains candidats ?
 
S’il y a une certitude, c’est qu’un jour ou l’autre la légalisation se fera. La question est de savoir quand. J’aimerais que la France ne soit pas la dernière, qu’elle se mette en ordre de marche. Pour le moment, cela reste un combat. Il y a un blocage idéologique. Pour faire avancer le débat, il faut que la société civile se mobilise, mais je ne me fais pas d’illusion. Pour la campagne présidentielle de 2017, il n’y aura rien. Sauf miracle.
 
Pourquoi cet immobilisme de la classe politique ?
 
Elle pense globalement qu’il n’y a que des coups à prendre, et qu’en plus, une majorité de la population est plutôt pour le maintien de la prohibition.
Que faire alors ?
 
Convaincre la population, mais aussi les hommes politiques. Dire et redire que la prohibition n’empêche pas la consommation, bien au contraire, que la répression a un coût énorme, que la situation actuelle aboutit à financer des réseaux financiers mafieux et à entretenir un climat de violence et de mort.
Pourquoi ce discours ne passe-t-il pas ?
 
A gauche, il y a de plus en plus de personnalités qui en parlent, et qui l’évoquent, de Daniel Vaillant à Vincent Peillon mais aussi Jean-Marie Le Guen. Mais au niveau du parti, cela bloque. La ministre de la Santé y est opposée. De plus, il faut rappeler que lorsque la gauche est au pouvoir, elle a peur d’être taxée de permissive. Quant à la droite modérée, elle est encore plus coincée, par crainte de servir l’extrême droite qui est radicalement contre.
 
Quand je présidais la Mildt, en 2003, la «contraventionalisation» de la consommation - qui est une forme de dépénalisation - a failli passer. Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy, Jean-François Mattei étaient pour. Mais tout s’est effondré avec la canicule qui a cassé les priorités. Depuis, rien. C’est le statu quo, l’immobilisme. Treize ans de perdu.
 
Lire aussi Cannabis : l'ébauche d'un plant
Dans le reste du monde, cela ne bouge pas beaucoup non plus…
 
Ce n’est pas tout à fait exact. Sur ce volet, ce sont les Américains qui font bouger les choses. Ils ont imposé depuis plus d’un siècle une guerre sans concession à la drogue. Aujourd’hui, un grand nombre de pays et des organismes internationaux constatent l’échec de cette politique. L’Uruguay est le premier pays d’Amérique à avoir dépénalisé.
 
Aux Etats-Unis, il va y avoir, en novembre avec la présidentielle, le référendum sur la dépénalisation en Californie. Cela va être un signe très fort : la dernière fois, la dépénalisation avait été repoussée de justesse à 53 %. Là, il semble acquis qu’elle va être votée. En Europe occidentale aussi, cela bouge. En Suisse, des cantons l’autorisent. Et il y a une dépénalisation de fait au Portugal.
Pour vous, l’évolution est inéluctable…
 
Oui, mais il ne faut pas y aller n’importe comment. Le cannabis n’est pas un produit anodin, il est dangereux pour les moins de 20 ans, il faut faire des campagnes, prévenir, débattre. Car on ne sait pas quelle loi il faudrait, ni quel cadre retenir. Plutôt que l’immobilisme, il faut travailler à ce changement.
 
Par Eric Favereau
 
Source: liberation.fr
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Par mrpolo,
Expogrow est le plus gros rassemblement consacré au cannabis auxquels se rendent les Français. Cette « feria cannabica » a lieu à la mi-septembre, depuis cinq ans, à Irun. La commune d'Irun est située dans la Communauté autonome du Pays basque, c'est-à-dire dans l'État espagnol, pays où la culture de marijuana pour sa propre consommation est autorisée.
 
 

Un homme d'âge mûr essayant ce qui semble être un masque doublé d'un bang, Irun, 2016.



Photo fournie avec l'aimable autorisation d'Expogrow.


 
En France, s'il est besoin de la rappeler, le tableau est opposé. Le cannabis est classé parmi les stupéfiants. La loi de 1970 parle de « substance vénéneuse », dont la détention et la consommation sont interdites, l'infraction relevant du droit pénal. Même punition pour « le fait de présenter ces infractions sous un jour favorable ». Tarif annoncé : cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
 
On comprend vite qu'une convention comparable à Expogrow est inimaginable dans notre pays. Si on n'y achète pas de l'herbe à proprement parler, on trouve à Expogrow plus de 150 stands faisant le commerce des graines et de tout le matériel nécessaire pour cultiver à domicile – même si pour le besoin de la démonstration, ce sont des plants de persil et de basilic qui poussent dans les bacs hydroponiques.
 
Pas étonnant que de nombreux Français se rendent au rendez-vous. Le plus simple est de prendre un train jusqu'à Hendaye, puis de traverser la frontière à pied, en passant par le vieux pont Saint-Jacques, point de passage historique. En dix minutes de marche, on franchit les portes modernes du parc des expositions Ficoba. Le décor oscille entre un Jardiland ultra-spécialisé et une foire aux accessoires plus ou moins kitsch.
 
Bien entendu, en visitant Expogrow, on est tombés sur beaucoup de jeunes gens ravis d'essayer leurs achats et satisfaits par la perspective de pouvoir moudre de l'herbe et fumer leurs joints en terrasse sans être inquiétés.
 
Et puis, au détour des piles de sacs d'engrais et des assortiments de hashbrownies, loin des jeunes à dreadlocks venus acheter de quoi faire pivoter leur grinder, on a porté notre attention sur ces visiteurs plus âgés, disons de plus de 45 ans – voire bien plus.
Pas mal de cheveux blancs, quelques belles calvities. Calmes et ouverts à la conversation, ils m'ont raconté leur vie de darons portés sur la weed dans la France d'aujourd'hui.
 
 
ARNAUD, 62 ANS
 
VICE : Salut Arnaud. Te considères-tu comme un consommateur impénitent ?
Arnaud : En tout cas régulier, oui. « Impénitent », bon... Disons que ce n'est pas parce qu'il y a la prohibition que je vais arrêter de fumer, ça c'est sûr. Pour être plus confortable, je cultive moi-même.
 
Pourquoi préfères-tu faire ça seul ?
Ce qui est insupportable, c'est tout ce qui est trafic. Quand on a dépassé la trentaine, on ne va pas s'amuser à aller toper un bout de pneu dans la rue à un gamin qui pourrait être son petit-fils. Si tu as un minimum de conscience, tu as envie de sortir de ce monde de trafic et de violence. C'est dangereux d'aller acheter du haschich dans une cité. On peut se faire braquer à la sortie. C'est un sport, quoi, faut pas croire. Souvent on est attendu à la sortie. Ils ont compris les mecs. Ils sont là pour dépouiller les gens qui viennent d'acheter. Mais bon, il y a des dealers gentils aussi, hein.
 
Tu es pour la sécurité, quoi.
Oui. Il y a aussi la sécurité par rapport à la police, bien sûr. Et il y a aussi la question de la sécurité du point de vue de la santé. En achetant des produits de la rue, on ne sait pas du tout ce qu'on achète. Il peut y avoir des produits chimiques dans le haschich, des trucs pour couper. Même dans l'herbe il peut y avoir des microbilles de verre, pour augmenter le poids. La meilleure solution, c'est l'autoproduction.
 
La meilleure solution, est-ce que ça ne serait pas d'arrêter de fumer, tout simplement ?
Oui, mais bon... Il faut arrêter si on sent que c'est quelque chose qui nous fait du mal. Je consomme pas mal parce que je suis à la retraite. Je n'ai pas des responsabilités terribles. Dans ma vie, j'ai connu des moments assez critiques. Il a fallu que j'assure, alors, de moi-même, j'ai arrêté de fumer. Une personne raisonnable se stabilise d'elle-même, hein. On fume peut-être plus en vacances que pendant le restant de l'année, par exemple.
 
C'est quoi ta manière de consommer ?
Moi, c'est des petits sticks à la californienne. Purs. Discrets. Et je vapote aussi un peu. Je pense qu'un jour je passerai entièrement à la vaporisation.
 
––––
« Les trucs pour fumer, alors là, j'ai l'attirail complet. Aucun souci. J'ai même des bangs en inox fabriqués par mon mari. »––Josiane, 46 ans.
 
FARID, 45 ANS
 
Bonjour Farid. Pourquoi es-tu venu à Expogrow ?
Farid : Je viens à chaque édition, depuis l'Essonne. J'aime l'ambiance. C'est bien plus qu'une grande foire commerciale, c'est un lieu, de l'autre côté de la frontière, où l'on se retrouve avec les langues déliées et la possibilité de vivre de manière libre.
 
Tu es un partisan de l'autoculture ?
Oh oui, mais je suis très peiné. Il y a encore quelqu'un qui m'a volé cette année. Je ne vais pas pouvoir récolter. Il m'a pris des fruits qui n'étaient pas mûrs. C'est un crétin. Je suis dégoûté, parce que je passe beaucoup d'énergie et de temps à planter du chanvre et à le cultiver le plus à l'abri possible.
 
Le fait qu'en France les langues soient « liées », comme tu le sous-entends, serait-ce une partie du problème ?
On peut faire ce constat, oui. En France, on vit dans une énorme hypocrisie, avec un niveau de consommation très élevé et des formes de consommation tout à fait à risque, dommageables pour la santé. Mais on préfère ignorer tout cela, en faisant l'autruche... On est muets parce que la loi interdit de présenter le cannabis sous un jour favorable.
 
Un T-shirt avec un rasta ou un punk qui se marre en arborant un gros pétard, c'est interdit en principe, alors ?
En effet, des petits jeunes qui sortent en boîte un soir ou dans le centre-ville avec une feuille de cannabis représentée sur la casquette vont se faire emmerder par la maréchaussée, parce que ça serait « présenter l'usage du cannabis sous un jour favorable ».
 
Que penses-tu de ceux qui commencent à fumer jeune ?
C'est très grave ! On n'a pas forcément les bonnes relations, ni les bonnes informations.
 
On devrait faire quoi, alors ?
Comme la consommation de tabac ou d'alcool, il faudrait pouvoir réguler. Pour pouvoir réguler, il faut pouvoir éduquer. Pour pouvoir éduquer, il faut pouvoir informer. Et pour pouvoir informer, il faut au moins pouvoir présenter les choses de manière non tronquée. Malheureusement, depuis 40 ans en France, on vit dans une atmosphère où dès que l'on prononce le mot « cannabis », c'est le mal, c'est le diable.
 
Eh bien, voilà une profession de foi politique.
Ah mais oui, on peut le dire. Je suis un militant politique engagé. Je milite pour le Cannabis sans frontières. J'ai fait partie d'une liste pour les élections européennes, à deux reprises. Et aussi pour les élections législatives.
 
JOSIANE, 46 ANS
 
Josiane, je peux te demander ton avis sur la légalisation ?
Josiane : Ah, eh bien je suis pour que ce soit légal. Carrément. Quand tu as passé la quarantaine, c'est bon, c'est devenu une galère, c'est vraiment chiant. Et en plus tu n'es pas sûr du produit que tu trouves dans la rue. Si tu fais ta propre beuh, c'est beaucoup mieux.
 
Le mot d'ordre, c'est l'autoculture ?
Ah non, chez nous l'autoculture, c'est râpé. Ça serait plutôt l'autochoure chez nous. Il y a trop de voleurs dans notre coin. Beaucoup de voleurs qui chourent ce que tu essaies de faire pousser. Ça m'est arrivé plusieurs fois d'en retrouver jusque dans le jardin.
 
Tu habites quel coin ?
En Midi-Pyrénées.
 
Alors ici tu viens faire quel genre de courses ?
Oh, je prends surtout des pubs, des autocollants, des posters gratuits pour faire de la déco, et pour filer à des potes. Bon, et des catalogues, aussi, pour voir plus tard. Disons que pour le moment je vais réfléchir, puis plus tard je ferai quelques emplettes.
 
Du matos pour fumer ?
Des graines plutôt. Les trucs pour fumer, alors là, j'ai déjà l'attirail complet. Aucun souci. J'ai même des bangs en inox fabriqués par mon mari. Mais bon, en ce moment on abandonne un peu les bangs.
 
Ah, vous fumez comment alors ?
Des joints. Des spliffs, quoi. Comme 90 % des personnes.
––––
JEAN-LOUIS, 56 ANS
 
Comment te sens-tu, en France, en tant que fumeur de cannabis ?
Jean-Louis : En France, il y a une dictature.
 
Ah. Tu veux dire, au niveau de la liberté d'expression ?
De tout ! Voilà. Au niveau de la liberté d'être. Moi, quand je fume un joint, ça emmerde qui ? Franchement ? J'ai mal au dos, ça me soulage.
 
Peut-on vraiment te condamner à des lourdes amendes ?
Oui. C'est une manière de faire taire les gens, et ça commence à m'énerver au plus haut point. Et je pense qu'il y a un noyau dur de six à sept millions de personnes qui sont prêtes à descendre dans la rue pour gueuler parce que, basta, y'en a marre ! Halte à l'oppression ! La déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789, celle à laquelle il est fait référence dans la Constitution, est une escroquerie. C'est une manœuvre des bourgeois. Il faudrait appliquer celle de 1793, celle qui fait figurer le droit de résister à l'oppression, autrement dit le devoir de révolte.
 
Si tu me permets le jeu de mot, tu es également pour le devoir de récolte.
Je suis d'accord à 1 000 % pour ceux qui veulent se soigner. Pour les autres consommateurs, il faut quand même être un peu sérieux dans la vie. Trop se défoncer, ce n'est peut-être pas bien bon. Alors, devoir de récolte, oui, mais dans la mesure où ça n'aurait jamais dû être interdit.
 
Tu dis qu'il faut être sérieux et ne pas trop se défoncer, mais tu dis ça surtout parce que tu es un daron à présent, non ?
Ah, à 20 ans j'aimais bien fumer des cônes pour me mettre la tête à l'envers ! Mais aujourd'hui je me sentirais trop sur le côté de la route si je me mettais dans un état défoncé. Je fumerais plutôt une weed riche en CBD, une weed qui te met ce qu'on appelle « high » : tu restes toi-même, tu n'as pas les yeux rouges, tu es réactif quand les gens te parlent.
 
Tu fumes beaucoup pour lutter contre tes maux de dos ?
Comme les autres : le cannabis est une plante de vieux. Les plus gros cultivateurs sont dans le sud-est de la France, dans les villes de vieux. C'est très hypocrite, un vieux : il va dire « ah non, je suis contre la drogue ! » et va vite aller fumer un pétard parce qu'il a mal au dos.
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JACQUES, 69 ANS
 
Salut Jacques, pourquoi êtes-vous venu à Expogrow ?
Jacques : J'aime bien me plonger dans cette atmosphère. Plutôt douce, calme. Je fais le tour des stands. Je regarde un peu ce qu'il y a mais je n'achète pas. Je ne suis pas un consommateur effréné.
 
Quand on voit les codes employés ici, vous êtes d'accord pour dire que ça s'adresse plutôt à des jeunes ?
C'est clair que c'était une histoire assez différente pour ma génération. C'était la même plante, mais c'était vécu d'une façon très différente.
 
Moins marketing ?
Oui. Je pense que si un fumeur du début des années 1970 revenait ici, ce serait un trip pour lui. Je pense qu'il reconnaîtrait que l'esprit de la plante est toujours à l'œuvre. Après, les générations ont chacune leur imaginaire et leur façon de vivre. Certaines choses se sont perdues... On les retrouvera, peut-être.
 
Qu'est-ce qui s'est perdu ?
Cet esprit communautaire. La première fois que j'ai vu des gens fumer seuls dans leur coin, je me suis dit : « mais qu'est-ce qu'il se passe ? » Où est l'esprit de passa comme on dit en portugais ? Le « joint », c'est ce qui « joint » les gens. On en profitait aussi pour avoir de grandes discussions, à l'époque. Cela dit, l'esprit est toujours là : je le sens.
 
Si le fameux hippie de votre exemple revenait des années 1970 pour fumer ici en 2016, il serait surpris par le taux de THC actuel du cannabis et complètement défoncé en quelques lattes, non ?
Vous savez, c'est une plante mystérieuse. Il n'y a pas que son niveau de THC qui compte. Il y a aussi l'esprit de celui qui l'a plantée, il y a comment elle vous a été passée...
 
On voit bien que la mode est à la puissance des cannabinoïdes tout de même, genre, autour de nous ?
C'est sûr qu'il y a une tendance à produire des choses plus denses. Je ne me rends plus vraiment compte, dans la mesure où j'ai fumé de façon continue au fil des années. Peut-être que cette recherche de puissance est là pour compenser cette absence d'esprit communautaire ; lui permettait d'élever le niveau des effets de plantes qui n'étaient pas si fortes que cela. C'est une *****mie, vous savez.
 
Une *****mie dont vous pensez être un avocat ?
Ah, ce n'est pas une plante pour tout le monde, forcément ! Elle convient à certaines personnes. Pas à d'autres. Le dosage. Le moment. Tout cela doit rentrer en ligne de compte.
En tout cas je suppose que, dans le débat actuel, vous êtes partisan de la légalisation ?
Oh le débat, je m'en fous. Ce que je réclame, c'est la liberté de cultiver. Et la liberté d'information, aussi.
 
Merci beaucoup, Jacques.
 
 
Par Guillaume Gwardeath
Guillaume possède un site rien qu'à lui, et il est sur Twitter.
 
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
Fumer du cannabis diminue la motivation à travailler pour gagner de l’argent. Et selon des chercheurs britanniques, cette apathie passagère n’est pas le fruit d’une consommation régulière. L’équivalent d’un joint suffit en effet à abaisser instantanément le goût pour l’appât du gain.
 
 
 
Plante psychotrope, le cannabis est connu pour diminuer le degré de motivation. Pour évaluer cet impact dans le monde professionnel, des chercheurs de l’University College of London ont mené deux études incluant au total 57 salariés.
 
Chez les petits fumeurs…
 
Dans le premier travail, 17 volontaires – consommateurs occasionnels de cannabis – ont inhalé des vapeurs de chanvre. Le jour suivant, des vapeurs neutres dépourvues de THC (tétrahydrocannabinol) ont été diffusées. Dans les deux cas, les chercheurs ont évalué le degré de volonté à effectuer des tâches stimulantes et rémunératrices. Le test en question ? Effectuer des pressions plus ou moins rapides sur la touche espace d’un clavier d’ordinateur. Selon le rythme, la jauge symbolisant le gain financier augmentait ou diminuait.
 
Résultats, « s’ils n’ont pas été exposés aux vapeurs de chanvre, les volontaires présentent un niveau de motivation financière équivalent aux abstinents. Et après exposition au THC, le rythme de frappe diminue significativement », explique le Dr Will Lawn (UCL Clinical Psychopharmacology), principal auteur de l’étude. Preuve que les fumeurs de cannabis perdent instantanément de vue l’un des principaux objectif du travail… l’argent.
 
En cas de forte dépendance
 
Dans la seconde étude, les scientifiques ont formé deux groupes : 20 volontaires accros au cannabis d’un côté, 20 abstinents de l’autre. Dans les 12 heures précédant le début du test, la consommation de tout produit psychoactif (cannabis, tabac, alcool, café) a été interdite aux 40 participants. Le test de la « touche espace » a été effectué. Le bilan ? Aucune différence significative n’a été observée entre le groupe des fumeurs et celui du placebo. « Sans substance, les personnes sujettes à l’addiction présentent le même degré de motivation et un état d’esprit similaire comparés aux abstinents. »
 
Les effets du cannabis seraient-ils plus perceptibles juste après la consommation que sur le long terme ? « Des études sont à mener pour répondre à cette question », souligne le Dr Will.
 
Source: ladepeche.fr
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Par mrpolo,
Est-ce que parce qu’on l’interdit moins, on le consomme plus raisonnablement ? Si cette très large enquête menée sur plus de 500.000 Américains confirme sans surprise, une augmentation de la prévalence de l’usage du cannabis, concomitante à sa légalisation croissante, elle révèle aussi 2 tendances importantes :la perception de moins en moins négative de la substance, l’absence de hausse d’incidence des troubles de la consommation de cannabis c’est-à-dire de l’ensemble de symptômes qui traduisent un comportement de dépendance.  
 
 
On retiendra même que chez les utilisateurs réguliers, la prévalence de ces troubles a diminué ces 10 dernières années. De nouvelles données présentées dans le Lancet Psychiatry qui bien que très rassurantes, ne ispensent pas leurs auteurs à rappeler la nécessité de développer des interventions d’éducation et de prévention sur les risques possibles, associés à une consommation trop banalisée.
 
Le contexte est évidemment à la légalisation : aux Etats-Unis, l’usage médical du cannabis est aujourd’hui autorisé dans 25 États et dans le District de Columbia. De plus, plusieurs Etats ont également légalisé son usage récréatif.
 
Un nombre croissant d’adultes américains en consomment, c’est la première conclusion de cette étude menée auprès de 596.500 adultes âgés de 18 ans ou plus suivis entre 2002 et 2014 dans le cadre de la cohorte américaine National Survey on Drug Use and Health (NSDUH) :
 

· Le taux de consommation du cannabis (durant l’année précédente) a augmenté de 10,4% de 2002 à 13,3% en 2014.  

· Le taux d’expérimentation du cannabis, chez les adultes, est passé de 0,7% en 2002 à 1,1% en 2014. Ainsi, 1,4 million d’américains auraient fait leur expérimentation en 2014 et le nombre total de consommateurs aurait atteint 31,9 millions en 2014 vs 21,9 en 2002.
· Enfin, la prévalence de l’usage quotidien ou presque (en moyenne 5 jours ou plus par semaine) a augmenté de 1,9% à 3,5% sur la même période.  
Aucune augmentation de prévalence globale des troubles de l’usage du cannabis, soit d’abus ou de dépendance, n’est constatée. Ainsi, la prévalence de ces troubles de l’utilisation du cannabis (abus ou dépendance) en population générale est restée stable à environ 1,5% entre 2002 et 2014, cependant cette prévalence a diminué chez les utilisateurs réguliers (14,8% à 11%). Les groupes de population qui apparaissent plus susceptibles de développer une dépendance sont plutôt les hommes, plus jeunes, peu instruits, sans emploi stable, à antécédents de dépression, fumeurs et/ou usagers d’autres substances.
 
Une perception plus positive du cannabis accompagne l’élargissement de sa consommation : moins nombreuses sont les personnes qui voient un risque de préjudice dans le fait d’en consommer une ou 2 fois par semaine. Si 50% de la population envisageait ce risque en 2002, seuls 33% de la population restent inquiets sur d’éventuels effets d’une consommation modérée. Les auteurs suggèrent ici que le grand nombre de personnes qui ont commencé à consommer récemment du cannabis, en consommeraient moins fréquemment que les usagers de longue date.
Comprendre les habitudes de consommation du cannabis et les facteurs de risque de dépendance est essentiel pour les décideurs politiques, concluent les auteurs. Ils suggèrent que le risque moindre perçu est associé à une fréquence d’utilisation plus élevée et donc à la nécessité de messages d’éducation et de prévention.
 
Et chez les enfants ou les adolescents ? Une étude récente publiée dans la même revue (2) avait montré l’association entre une consommation fréquente de cannabis à l’adolescence et un niveau de scolarité réduit. Ainsi, les adolescents utilisateurs quotidiens de cannabis avant 17 ans seraient plus de 60% moins susceptibles de terminer leurs études secondaires ou d’obtenir un diplôme d’études supérieures que leurs homologues non utilisateurs. Ces utilisateurs quotidiens de cannabis pendant l’adolescence seraient également 7 fois plus susceptibles de tenter de se suicider, auraient un risque multiplié par 18 de dépendance au cannabis et par 8 d’usage d’autres substances plus tard dans la vie. Enfin rappelons que la plupart des experts s’accordent sur ces effets néfastes du cannabis sur un cerveau encore en plein développement.
 
Source: The Lancet Psychiatry September 2016 10.1016/S2215-0366(16)30208-5 Marijuana use and use disorders in adults in the USA, 2002–14: analysis of annual cross-sectional surveys
(2) The Lancet Psychiatry September 2014 Rethinking dose-response effects of cannabis use in adolescence
 
 
Source: blog.santelog.com
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Par mrpolo,
Roger Jenkins, l'un des plus illustres banquiers de la planète, a acheté une propriété en Californie afin d'y monter une affaire dans le cannabis, sur fond d'accélération de sa légalisation.
 
 
 
Le requin de la finance mondiale de soixante ans Roger Jenkins vise à doubler son capital actuel en devenant le roi du marché du cannabis américain, pas encore légalisé en Californie, malgré un lobby surpuissant favorisant l'adoption de la loi appropriée et la radiation du cannabis par le Congrès de la liste nationale de drogues interdits. Cet Etat du sud-est pourrait être le principal producteur aux Etats-Unis car il est ensoleillé toute l'année, ce qui pourrait faire flamber les revenues du secteur, rapporte le quotidien britannique The Daily Mail.
 



 
 
​Actuellement, quatre Etats et Washington D.C. ont déjà voté pour la légalisation. Par exemple, le Colorado, avec sa législation en vigueur depuis 2012, collecte plus d'argent avec les taxes sur la drogue qu'avec celles sur l'alcool.
La législation est également applaudie par les géants de l'industrie du tabac, en baisse totale ces dernières années, car la marijuana est le plus souvent utilisée avec les cigarettes.
 
 
 





© AP Photo/ Robert F. Bukaty




WikiLeaks révèle le complot du lobby de l'alcool contre la légalisation du cannabis

 
L'expérience américaine est suivie de près au Royaume-Uni par Nick Clegg, ex-chef des Libéraux-démocrates, qui dresse la perspective alléchante de récolter plus d'un milliard de livres sterling de taxes sur la drogue par an.
 
Roger Jenkins n'est pas le seul à promouvoir l'idée de légalisation, il est également soutenu par Sean Parker et Peter Thiel, qui font partie des plus influents investisseurs de la Silicon Valley. Peter Thiel est le cofondateur du système de paiement en ligne PayPal et est connu pour son soutien au candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump.
En outre, le National Health Service (NHS) du Royaume-Uni insiste toujours sur le fait que le cannabis peut entrainer la schizophrénie et la toxico dépendance.
 
Roger Jenkins est réputé pour avoir sauvé en 2008 la banque Barclays, où il gérait notamment le service d'optimisation fiscale, grâce aux 12 milliards de livres sterling venues du Qatar par l'intermédiaire de sa seconde épouse Diane. En 2011, elle a finalement obtenu au cours de leur divorce la moitié de leur fortune de 300 millions de livres sterling.
 
Ce qui n'était pas le cas de ses mariages précédents ou de sa relation avec l'ex-mannequin et femme d'affaires Elle Macpherson.
 
De plus, le frère de Roger Jenkins, David, a déjà connu la prison pour avoir acheminé aux Etats-Unis des anabolisants pour un total de 70 millions de dollars.
Une chose est certaine, Roger Jenkins aimerait éviter que son image ne devienne celle du champion de la marijuana.
 
Source: sputniknews.com
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Par mrpolo,
Le cannabis peut nous aider à réduire notre empreinte carbone de plusieurs manières grâce à ses nombreuses propriétés environnementales, pharmaceutiques et médicales.
 
 
 
Le chanvre a tout d’abord un haut pouvoir isolant, et est très résistant au feu. Les murs faits de ce matériau respirent beaucoup et contribuent à réguler l’humidité intérieure. Ses propriétés isolatrices permettent également de contrôler la température, et dans certains cas réduiront les besoins de chauffage ou de refroidissement intérieurs.
 
La plante de Cannabis est également carbone-négative. Elle absorbe en moyenne 1,6 tonne de CO2 par tonne de chanvre, ce qui favorise l’élimination du dioxyde de carbone de notre atmosphère.
Le chanvre peut aussi remplacer la base de n’importe quel produit fabriqué à partir de bois. Il sauvegarde ainsi de précieuses ressources et renouvelle les écosystèmes, en assainissant les terrains dans lesquels il est planté.
 
Papier et éthanol
Tout le papier fabriqué à partir de bois peut par exemple l’être avec du chanvre, avec une production de papier supérieure en moyenne par hectare de plantation, moins de produits chimiques pour sa fabrication, et un matériau final 3 fois plus recyclable que le papier de bois.
Le carburant fossile pourrait également être remplacé par de l’éthanol de chanvre, qui dégage moins de CO2 lors de sa combustion, est produit plus proprement et plus facilement, et qui réduit directement notre empreinte écologique. Henry Ford, à son époque, avait déjà produit un moteur qui roulait entièrement à l’éthanol. Le Canada et les Etats-Unis se penchent aujourd’hui sérieusement sur sa production à partir de chanvre.
 
Médecine
De nombreux produits pharmaceutiques y sont déjà remplacés par du cannabis médical, qui peut être cultivé sous toutes les latitudes, notamment grâces aux variétés de cannabis à auto-floraison. Ces dernières ont été créées pour justement répondre à la demande globale de graines de cannabis, avec des variétés plus résistantes et plus faciles à faire pousser, par exemple dans des climats froids.
 
Source: enviro2b.com
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Par mrpolo,
Sur la Toile, de plus en plus de vidéos de fumeurs offrent conseils, tests et astuces. Un essor dû à des succès d’audience comparables à ceux des chaînes de gamers ou de gourous de la mode.
 
 
 

MarijuanaMan2. Ce Canadien de 46 ans revendique être le plus ancien weedtubeur.



Photo Capture d’écran YouTube


 
 
 
«Oh salut, les garçons et les filles, je suis juste en train de prendre un bain.» C’est avec ces mots, prononcés comme si le spectateur impudique l’avait surpris ici par hasard, que Steve, aka MarijuanaMan2 sur YouTube, commence sa vidéo. Cinq minutes de trip face caméra, durant lesquelles l’homme en slip de bain alterne bangs à l’huile de cannabis et phases de décompression, un chihuahua sur les genoux. A 46 ans, ce Canadien revendique être le plus ancien «weedtuber» de la Toile.
 
C’est sur Yahoo qu’il a fait ses premières armes, dans les années 90, avant de migrer sur YouTube au printemps 2005. Au téléphone, l’élocution déjà ralentie par le nombre de joints consommés malgré l’heure matinale de notre appel, il se souvient juste qu’il voulait «fumer de l’herbe avec d’autres gens». Mais très vite, ces vidéos deviennent bien plus qu’un simple passe-temps. Avec des sponsors qui lui «payent tout» ce dont il a besoin, y compris la matière première, mais dont il refuse de donner l’identité, parler de weed a pris chez Steve des airs de «métier» à part entière. Cet accro de la fumette depuis 1993 n’exerce d’ailleurs pas d’autre profession.
Tuyaux partagés
 
Des amateurs se sont inspirés de son succès sur YouTube et nombre de vidéos sont apparues depuis, toutes plus improbables les unes que les autres.
 
On trouve ainsi, entre deux tests produits de bangs à plusieurs milliers de dollars, des recettes de thé au cannabis, les récits des «pires bad trips», ou encore des clubs de lecture sous substance. Ils seraient désormais une soixantaine à partager leurs tuyaux sur la Toile. Scott, un développeur web de 29 ans qui vit aux Etats-Unis, leur a même dédié un site, sobrement intitulé Weedtubers.com. Chaque mois, environ un millier de personnes visitent sa page, dont il compare volontiers le contenu à celui proposé par les gourous du maquillage ou les gamers stars de YouTube. A l’entendre, il s’agirait simplement d’une «incroyable source d’informations et d’astuces».
 
 





CustomGrow420 a déjà posté un demi-millier de vidéos sur sa chaîne qui compte 990000 abonnés. Photo capture d'écran YouTube


 
Pendant longtemps, Scott ne s’est nourri que de celles de CustomGrow420, de son vrai nom Joel Hradecky. Celui que ses fans surnomment «Jolie Olie», avec son look de grand adolescent, ses cheveux longs et son éternelle casquette est l’un des youtubeurs les plus en vogue de sa catégorie. Depuis la création de sa chaîne en mars 2013, il a séduit 990 000 abonnés, a cumulé plus de 120 millions de vues et posté un demi-millier de vidéos. Il doit sa notoriété aux plus extrêmes d’entre elles. Les quelques minutes du «one gram dab challenge», qui consiste à aspirer d’une seule bouffée un gramme d’huile de cannabis, ont par exemple fait plus de 2 millions de vues. Dans cette vidéo, Jolie Olie repousse ses limites, au point de donner à Scott l’impression de «regarder un athlète faire un super record».
 
L’huile de cannabis, ou dab, qu’il consomme est en effet bien plus dosée que de l’herbe classique. Cette drogue de synthèse, obtenue en mélangeant weed et solvants serait, d’après la DEA, l’autorité américaine de lutte contre les stupéfiants, concentrée à hauteur de 40 à 80 % en tétrahydrocannabinol (THC), la substance responsable des effets pharmacologiques du cannabis. En un challenge, Jolie Olie aspire donc entre 400 et 800 milligrammes de THC. Puisqu’un joint «standard» américain en contiendrait «entre 9 et 21 milligrammes» selon les données du National Institute of Drug Abuse, CustomGrow420 aspirerait donc dans sa célèbre vidéo l’équivalent d’une quarantaine de joints environ.
«Seuil de tolérance»
 
A l’évocation de ces chiffres, Benjamin Cort, qui travaille dans un centre de réhabilitation pour les personnes souffrant d’addiction dans le Colorado, où le cannabis est en vente libre, laisse s’échapper un rire cynique. Pour ce militant anti-légalisation, ces vidéos seraient d’autant plus dangereuses que les fans des weedtubers tenteraient trop souvent de reproduire les modes de consommation de leurs idoles.
 
«La plupart du temps, ils ignorent pourtant les effets de seuil de tolérance, s’inquiète-t-il. C’est-à-dire que plus on consomme, et plus il nous faut de fortes doses pour retrouver les mêmes sensations et "planer". C’est pour ça que certains prennent de la dab et non de simples joints, mais tout le monde n’a pas cette résistance.» Lui qui se souvient avoir vu un jour quelqu’un prendre «8 grammes d’huile de cannabis» sur YouTube regrette aussi que les risques associés à ces quantités ne soient jamais mentionnés nulle part sur la plateforme.
 
«Le truc, poursuit le spécialiste, c’est qu’on voit des gens se défoncer, sans avoir d’aperçu des conséquences négatives sur leur corps ou leur cerveau. Ça participe à renforcer l’image d’un cannabis sans danger. On se dit juste : "OK, en fait ça ne risque rien, je peux en prendre moi aussi", alors qu’il y a certaines drogues dont on ignore encore tout au niveau scientifique et médical, et dont on ne connaît pas le mode de fabrication. Souvent, la dab est faite dans des laboratoires de fortune ou dans la cave de quelqu’un, comme on ferait de la meth.»
 
Pour Scott, qui compte 60 % de visiteurs entre 18 et 34 ans sur son site, pas question pour autant de dire que les weedtubers auraient une mauvaise influence, notamment sur les jeunes. Il reste persuadé que ces derniers «découvrent toujours l’herbe dans les cours d’écoles, avec leurs copains», exactement comme avant. Les youtubeurs ne feraient que leur «offrir une éducation» positive à la fumette, «qui n’est pas disponible autrement». Loin de trouver cela dangereux, le développeur web s’en réjouit même, allant jusqu’à espérer que tous les Etats légalisent prochainement le cannabis, pour voir encore «évoluer» les weedtubers.
Règles contournées
 
Ces derniers ne semblent pourtant pas accorder une grande importance à la loi. Si l’usage de l’herbe récréative ou médicale est autorisé dans plus de la moitié des Etats américains, ce n’est pas encore le cas à Vancouver (Canada), où Steve coule des jours heureux. Il est formellement interdit là-bas de fumer un joint en public. Cependant, comme MarijuanaMan2 l’assure, la police n’appliquerait «pas vraiment» la loi. Du moins, pas toujours. Le weedtuber n’a ainsi jamais eu de problème avec les autorités, et dit ne pas s’en inquiéter le moins du monde. D’après Scott, la tolérance a également cours aux Etats-Unis.
 
Il dit ainsi ne se souvenir que d’une seule arrestation de youtubeur : celle de CustomGrow420. Sauf que ce n’est pas pour une quelconque affaire de drogues qu’il a failli se retrouver derrière les barreaux, mais pour s’être filmé en traversant un pont à Washington, «alors que c’était illégal». «A part cet incident, je n’ai jamais entendu d’histoire de weedtuber qui ait eu des problèmes pour avoir pris de la marijuana», affirme le fondateur de Weedtubers.com.
 
Ces derniers ne manquent pas d’astuces pour contourner les règles. Certains, qui vivent là où l’usage médical du cannabis médical est légal, n’oublient ainsi jamais de mentionner au début de leurs vidéos qu’ils fument «parce qu’ils ont une maladie». Grâce à cette combine, ils restent à l’abri d’éventuelles poursuites. «De toute façon, l’idée qu’on puisse mettre quelqu’un en prison pour ça semble absurde, voire ridicule, même pour la police», rit jaune Benjamin Cort, le militant anti-légalisation.
 
Lire aussi Statu quo fumeux en France
 
Cela l’est d’autant plus que le mouvement pro-cannabis prend de l’ampleur aux Etats-Unis. Bien qu’elle soit toujours illégale au niveau fédéral, la consommation d’herbe en toute liberté est désormais autorisée dans plusieurs Etats. Le Colorado et l’Etat de Washington ont été les premiers à passer le cap, en 2012, la loi étant entrée en vigueur deux ans plus tard. Depuis, l’Alaska, l’Oregon et le district de Columbia ont suivi. Quinze autres Etats ont choisi quant à eux de dépénaliser le cannabis. Parmi eux, le plus peuplé du pays, la Californie, où l’usage médical de la weed est déjà possible, demandera en novembre à ses habitants s’ils sont favorables à une légalisation totale.
 
Perrine Signoret
 
Source: liberation.fr
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Par mrpolo,
Andrew Pletenetskyy est un ancien ingénieur d’Apple, qui a travaillé sur le design des iPhone et des iPod. Voyageur régulier et amateur de plantes vertes, il a essayé les différents produits sur le marché qui se proposent d’automatiser la distribution d’eau et s’est dit qu’il y avait moyen de faire mieux, bien mieux.
 
 
 
 
 
Avec son compère Alex Yevdakov, un autre ingénieur de la vallée, il a lancé 7sensors Inc., une startup installée à Mountain View qui va proposer un environnement entièrement automatisé pour la croissance des plantes en intérieur.
Spécifiquement, le duo s’intéresse à la culture du cannabis, légale dans leur contrée (mais pas en France).
 

 
L’équipe a développé la Grow Box, un système entièrement automatisé pour la croissance du cannabis (et d’autres plantes évidemment, les compères ont fait pousser des piments) : lumière, température, débit d’air, humidité, tout est contrôlé et automatisé. Des panneaux amovibles permettent d’occulter les parois vitrées quand la plante a besoin de son repos végétatif. L’appareil fait la taille d’un réfrigérateur. Une application iPhone complète le tableau, permettant de contrôler le processus ou de l’affiner manuellement, chose que les amateurs de culture « in door » adorent faire.

 
Le produit, en phase de finalisation, sera lancé avec une campagne de financement participatif. Nul doute qu’elle devrait connaître un certain succès.
 
 

 

 
Source: slice42.com
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Par mrpolo,
Les nouvelles filles sont arrivées tard la nuit dernière et se sont toutes levées à sept heures pour faire le tour de la propriété. Elles portent encore des vêtements de ville – des jeans moulants et de jolies chaussures. Elles foulent la terre et le gravier tout en discutant avec enthousiasme et en essayant de protéger leurs yeux du soleil qui se lève lentement au-dessus de la montagne.
 
 

Illustration : Katherine Killeffer


 
À cette période de l'année, de nouvelles recrues arrivent tous les jours. C'est la mi-juillet dans le sud du comté de Humboldt, et la première récolte de cannabis de l'année – environ 500kg – est suspendue dans les hangars, prête à se faire tailler par nos soins.
 
À partir de maintenant et jusqu'à Noël, nous taillerons les têtes de weed 16heures par jour, tous les jours. Nous resterons assises à longueur de temps, nous prendrons des pauses avec parcimonie pour manger et nous irons aux toilettes seulement en cas d'urgence. Nous fumerons constamment, et de plus en plus. Même avec une équipe de 30, nous aurons du mal à tout finir avant la fin de l'année.
Les filles viennent d'être embauchées ; elles ne savent encore rien de tout cela.
 
J'appelle l'endroit notre Ferme, pourtant ce n'est pas la nôtre : c'est celle de Jim*. La ferme de Jim se trouve à deux heures de la ville la plus proche, à 90 minutes d'une station essence et d'une épicerie, au bout d'un long chemin forestier élevé dans la chaîne de montagnes du nord de la Californie. Il est difficile de s'y rendre et aucune voiture de patrouille n'ose s'y aventurer, ce qui est un soulagement, étant donné que Jim cultive sa weed illégalement. Il n'y a pas de réseau et pas d'Internet. La nuit, seuls les bruits du vent, des coyotes et des générateurs se font entendre.
Sur la route, des dizaines de nouveaux arrivants affluent à la recherche d'un endroit comme le nôtre : voyageurs, auto-stoppeurs, retraités, adolescents et couples hippies tiennent des pancartes sur lesquelles sont dessinés des sécateurs.
 
Sans parler du fait que la majorité des producteurs du comté de Humboldt opèrent illégalement, des milliers de travailleurs étrangers viennent de partout dans le monde pour travailler dans la capitale américaine du cannabis au moment de la récolte. Ces saisonniers risquent la prison ainsi que des accusations de délit pour avoir amassé un bon pécule grâce à un revenu non réglementé et non taxé. Selon moi, le jeu en vaut la chandelle. Je me sens chanceuse d'être ici, même si j'enfreins la loi.
 
Je vois les nouvelles filles avancer jusqu'à la colline de terre vers moi ; elles cachent toujours leurs yeux du soleil. Depuis le pont, je les regarde prendre les réservoirs d'eau et les quatre-roues. Notre pile massive d'ordures est en train de pourrir dans une petite clairière d'arbres. Je me souviens avoir été nouvelle et avoir essayé de comprendre. Elles me regardent, je leur souris et leur fais signe.
 
 





Photo : Jason Fiske


 
Même si je suis née et que j'ai grandi dans le comté de Humboldt, je n'aurais jamais pensé me retrouver un jour à tailler des têtes de weed. Quand je suis sortie diplômée de l'université en 2008, l'économie américaine venait de s'effondrer et je faisais partie de la première vague d'étudiants à être touchée par la crise. Il n'y avait plus de financements pour les domaines de l'art, de l'éducation et de l'environnement. Incapable de trouver un emploi avec mon diplôme en développement durable, j'ai demandé à un pote de lycée s'il avait eu vent d'un emploi dans une ferme – « ferme » étant un code, dans de nombreuses régions californiennes, pour désigner le cannabis.
 
Il m'a proposé un boulot dans la ferme où il travaillait, dans le sud du comté de Humboldt – une région éloignée au climat méditerranéen sec célèbre pour sa production de weed . Il m'a expliqué que je pouvais rester là-bas gratuitement et me faire 20 dollars de l'heure au noir, simplement en arrosant et en repiquant les cultures. Une fois la récolte terminée, je pourrais rester pour tailler les têtes. « Tout le monde le fait ici, m'a-t-il assuré. Ce n'est pas grand-chose. » Il m'avait convaincue. Une semaine après, je faisais mes valises et partais pour le nord, en me disant que c'était uniquement le temps de trouver autre chose.
 
Ce boulot était idéal à bien des égards ; j'étais dehors toute la journée, je dormais dans une cabine et j'avais beaucoup de temps pour lire et écrire. C'est là-bas que j'ai rencontré Jim ; à l'époque, il sortait avec une fille qui travaillait sur place et il installait sa propre ferme à quelques kilomètres. Mon ami avait raison : tout le monde semblait s'épanouir là -bas. Pourtant, il y avait un malaise général dans la vallée – un léger sentiment de danger imprégnait notre mode de vie paisible.
 
 





Photo : Evan Dalen via Stocksy


 
À l'époque, la légalisation n'était pas aussi d'actualité qu'elle l'est maintenant ; les raids fédéraux étaient des menaces réelles et constantes. Si certains producteurs possédaient des mandats médicaux pour légitimer leurs plantations, il n'était pas rare ni illégal que les fédéraux fassent une descente. À cause de cela, beaucoup de producteurs n'ont même jamais pris la peine d'obtenir un mandat ; ils ont juste saisi leur chance, à l'instar de Jim. Nous étions assez isolés et je me sentais relativement en sécurité, pourtant, nous mourrions de peur à chaque fois qu'un hélicoptère survolait la vallée. Jim gardait toujours un pistolet sur lui. « Si les choses tournent mal, me disait-il, mets-toi à courir ». Je hochais la tête, en essayant de ne pas penser au fait que je n'avais aucun endroit où me réfugier.
 
Au bout d'un mois, j'étais complètement paranoïaque. Je ne pouvais pas dire à mes amis et ma famille où je me trouvais, ni ce que je faisais, de peur d'être jugée, punie ou dénoncée. Mes parents me considéraient comme une cause perdue. Je me mettais en danger en restant là– je pouvais me faire arrêter, ou pire encore. J'avais 22 ans et j'étais hantée par le désir de trouver un travail significatif. J'étais perdue dans les montagnes, coupée de la société. Je passais mon temps à boire, à fumer, sans jamais lire les infos. Je suis restée dans la ferme quelques semaines avant de rentrer à Portland, en espérant que le marché du travail s'était un peu amélioré en mon absence.
 
Ce n'était pas le cas. Au contraire, il semblait même y avoir encore moins d'offres d'emploi qu'avant mon départ. J'ai passé l'hiver et le printemps suivant à essayer de payer tant bien que mal mon loyer – en faisant des petits boulots de baby-sitter ou de serveuse. J'ai envoyé des centaines de candidatures qui n'ont jamais abouti. Au début de l'été, alors que je commençais à redouter un potentiel retour chez mes parents, je reçus un texto de Jim : « Tu cherches du boulot ? »
Effectivement.
 
Je suis donc allée dans la nouvelle ferme de Jim pour tailler les têtes de weed cet été-là. Depuis, je retourne dans le comté de Humboldt presque chaque année. Je me dis toujours que ça ne vaut pas le coup : c'est trop loin ; c'est trop dangereux ; ça interfère avec mes études et ma carrière. Mais certains aspects du travail me plaisent. J'aime l'odeur des bois chauds, la douleur satisfaisante du travail manuel et tout le cash qui m'est remis une fois le travail terminé.
 
J'aime réellement ça, ou tout du moins, j'aime la sensation de liberté que ce travail me procure. En outre, je peux gagner assez d'argent en quelques mois pour tenir le reste de l'année. C'est la seule chose qui me permet de me consacrer à mes projets musicaux et artistiques, et la seule raison pour laquelle je possède un compte d'épargne.
 
Pourtant, être tailleuse comporte un certain lot de stigmates. Les médias présentent le cannabis dans une perspective de réforme sociale, d'activisme progressiste et d'autonomisation des femmes, mais dans les fermes, les choses sont bien différentes. Les rôles des sexes sont distincts et historiques : les hommes cultivent, les femmes taillent. Alors que les hommes ont généralement un poste fixe – ils sont les propriétaires – les femmes sont des travailleuses facilement remplaçables.
 
Les locaux traitent souvent les petites amies des producteurs de weed de « prostituées ». Les femmes qui travaillent sont aussi victimes de ce sexisme flagrant ; j'ai souvent entendu mes collègues nous dénigrer, et on m'a souvent proposé un supplément de 50 dollars par kilo si je bossais seins nus – une pratique qui, si elle n'est pas tout à fait la norme, est certainement beaucoup plus répandue qu'elle ne devrait l'être.
 
 
 


Photo : Jason Fiske


 
Le déséquilibre entre les sexes est bien ancré. Autrement dit : les hommes travaillent à l'extérieur et les femmes à l'intérieur. « On ne m'a donné que les tâches les plus légères », me dit mon amie Emily* quand je l'interroge sur son expérience. Originaire de la Nouvelle-Angleterre, elle a passé l'été 2008 à bosser dans une ferme du comté de Humboldt. Elle est rentrée frustrée et désabusée. « Ils me considéraient comme une petite femme sans défense et, naturellement, après un certain temps, j'ai commencé à me voir comme ça aussi », dit-elle.
 
Dans toutes les fermes où j'ai travaillé, la majorité des tailleurs étaient des femmes. Les hommes justifiaient cela en prétendant que « les doigts des femmes sont plus rapides que les nôtres » ou qu' elles sont plus douées pour rester assises ». En réalité, la taille est un travail fastidieux, difficile, ennuyeux et absolument nécessaire. Les producteurs ne veulent pas se charger de cette tâche déplaisante, mais ils ont tout de même besoin que leurs bourgeons soient taillés s'ils veulent vendre leurs produits.
 
« Hay que cortarlos como asi », explique Flor* en tenant un bourgeon non taillé entre ses deux ongles turquoise écaillés. Flor est la femme de Jim. C'est une belle Colombienne de 24 ans dont le travail consiste à former les nouvelles filles. Flor tourne doucement le bourgeon en retirant les feuilles séchées avec un sécateur. « Eso, eso, eso, eso, y ya », dit-elle en montrant le bourgeon à une jeune fille ; la jeune fille hoche la tête solennellement. Flor jette le bourgeon dans un sac et s'empresse d'aller faire sa petite démonstration à une autre fille.
 
Voilà comment le métier s'apprend dans de nombreuses régions du monde: des femmes expliquent à d'autres femmes comment le boss aime que ça soit fait. Quand je vois une nouvelle fille qui laisse des tiges trop longues ou qui coupe trop – je souris et lui fais signe. Je prends un bourgeon brut entre mes doigts et le fais tourner lentement en coupant les feuilles. Pas trop court, pas trop bâclé. « OK » , acquiesce-t-elle.
 
 





Photo : Jason Fiske


 
35 femmes sont employées à temps plein dans la ferme de Jim. Je suis l'une des deux seules femmes blanches ; les autres sont des amies ou des amies d'amies de Flor. Elles viennent toutes de Colombie. Dans une exploitation de cette taille, Jim préfère opter pour des travailleuses étrangères plutôt que de courir le risque d'embaucher des habitantes, plus familières de la région.
 
« Aucune chance que je confie mon code d'entrée à une nana locale, dit Jim. Je n'ai pas besoin que leur petit ami vienne fouiller ici et piquer ma weed ». Par là, il entend piquer sa weed avant qu'il n'ait la chance de la récolter lui-même, ce qui arrive dans beaucoup d'exploitations à cette période de l'année. Embaucher des tailleuses étrangères est une mesure de sécurité – ce sont des filles qui n'ont pas de voiture, pas de réseau et pas de petit ami américain. Une fois par semaine, Flor emmène certaines d'entre elles en ville pour dépenser un peu d'argent. À part ça, elles sont uniquement là pour travailler.
 
« Mes enfants me manquent », me dit Gabi* un soir tard, en regardant des photos d'eux sur son iPhone. Elle a 26 ans, est ronde, douce et belle. Elle a une fille d'un an et un fils de cinq ans. Je souris en voyant les photos de son petit garçon en costume de marin. « Mais il faut bien que leur maman gagne un peu d'argent », dit-elle, en se redressant et en souriant. Elle pose le téléphone, prend un sécateur et se remet au travail.
 
Je n'ai pas d'enfants ; je suis là pour prendre soin de moi. Jim me paie 200 dollars par demi-kilo de weed taillée. Dans les bons jours, et si les têtes sont grosses, je peux tailler jusqu'à deux kilos. En moyenne, c'est un kilo. En travaillant tous les jours, je peux me faire 3000 dollars en cash par semaine.
 
L'avantage de travailler dans la ferme de Jim est que le travail est constant ; il n'y a pas besoin de parcourir de longues distances pour constater qu'il suffit d'une semaine de travail. L'autre avantage est que Jim possède déjà un bon réseau de vente, ce qui signifie qu'il a réellement de quoi nous payer une fois notre travail terminé. Ce n'est pas toujours le cas ; alors que l'approvisionnement en marijuana ne cesse d'augmenter, les producteurs ont plus de mal à vendre leur produit lorsque la saison se termine, et les tailleurs en subissent les conséquences.
 
« Il est fréquent d'entendre des histoires de saisonniers qui n'ont pas été payés, sans aucune possibilité de faire un recours en justice », écrit Linda Stansberry dans le North Coast Journal. Stansberry, journaliste du comté de Humboldt, a plaidé en faveur d'un meilleur traitement des femmes dans l'industrie du cannabis. Parce que la culture du cannabis non médical est toujours illégale, ce secteur tend à être insulaire et secret. Comme Stansberry le dit, la culture « fonctionne suivant l'accord tacite que personne n'effectue jamais de contrôle ». Ce type d'exploitation peut être dévastateur pour les femmes qui ont tout quitté pour venir ici, faute de trouver un meilleur travail.
 
À cause de la nature isolée de la culture du cannabis, les travailleuses saisonnières sont en proie aux violences physique et psychologique. De nombreuses grandes exploitations sont situées dans des endroits isolés, souvent à plusieurs heures de toute forme de civilisation. Les travailleuses ne savent pas toujours quelles seront leurs conditions de travail. Si elles se trouvent dans une situation dangereuse ou abusive, en sortir sans éveiller les soupçons peut s'avérer difficile.
 
« On ne peut pas sortir et se plaindre à quelqu'un », écrit Maryann Hayes Mariani, coordonnatrice des services de la North Coast Rape Crisis Team, dans le North Coast Journal. Les exploitations sont trop éloignées et ne sont pas légalement autorisées sans mandat. De plus, les producteurs peuvent réagir violemment face aux étrangers qui frappent à leur porte. « Ce ne serait pas sans danger pour eux ou pour nous », dit-elle.
 
Pour Gabi, moi et les autres, travailler chez Jim est un risque calculé ; nous espérons être payées, que les fédéraux ne nous trouvent pas, que la récolte soit bonne et que l'on se fera assez d'argent pour justifier le fait d'avoir abandonné nos vies pour ces quelques mois. Nous espérons que rien ne se passe mal, que tout fonctionne.
 
 





Photo : Skyler Dahan via Stocksy


 
« Quand nous parlons de la weed et des femmes, nous ne parlons pas des mères célibataires qui font cela pour pouvoir acheter des vêtements à leurs enfants, écrit Stansberry. Nous ne parlons pas des femmes qui sont compétentes en permaculture, en homéopathie et en botanique, ou des femmes qui triment pour pouvoir envoyer leurs enfants à l'université. »
En tant que femme, je souhaite évoquer les problèmes de cette industrie intrinsèquement sexiste sans victimiser les femmes pour autant. Je veux voir un avenir où il sera légal pour les femmes et les hommes de cultiver leurs propres médicaments, d'en faire une structure agricole durable et d'en vivre.
 
Malgré tous ces problèmes, travailler dans l'industrie du cannabis m'a permis, à moi comme à d'innombrables autres femmes, de jouir d'une indépendance financière et spirituelle que tout le monde n'a pas. J'ai fait le trajet de Portland au comté de Humboldt presque chaque année afin de travailler lors de la saison des récoltes. Cela fait près d'une décennie que j'ai commencé et, même si je suis en paix avec les stigmates associés au travail que je fais, je me réjouis d'un avenir où les femmes ne devront plus faire face à ce genre de dérives.
 
Alors que la légalisation du cannabis devient une réalité dans le pays, de plus en plus d'organisations militantes prônent l'autonomisation des femmes pour les aider à participer à cette industrie en plein essor. Des syndicats pourraient bientôt voir le jour, même si les producteurs locaux menacent de prendre des machines pour effectuer le boulot. (Personnellement, je trouve que les bourgeons sont plus jolis lorsqu'ils sont taillés à la main.)
 
Les fermes comme celles de Jim – grandes, isolées, illégales – seront toujours susceptibles d'exister lorsque le cannabis sera légalisé, mais elles ne seront plus la seule option pour les femmes qui veulent tailler. Et tandis que beaucoup de gens dans le comté de Humboldt se lamentent déjà de la mort de l'industrie telle que nous la connaissons – à savoir un puits d'argent dangereux et sans fond –, la promesse de collectivités et de lieux de travail plus sûrs est inestimable.
 
Quand je suis chez moi à Portland hors saison, là où la weed est légale, je peux aller dans un dispensaire et acheter tout ce que je veux. Il me suffit de présenter mon permis de conduire. J'ai même le droit d' acheter des graines de cannabis et de les planter dans mon jardin, et ce, sans avoir besoin d'un mandat. Je peux les arroser et les traiter avec tendresse contre les acariens. Quand les bourgeons auront poussé, je pourrais les couper, les mettre à sécher, puis les tailler afin qu'ils soient prêts à consommer pour le reste de l'année. Je ne serai pas payée pour le faire, mais au moins, je le ferais selon mes propres règles.
 
 
 
Par Kelly Schirmann
 
Cet article a été initialement publié sur Broadly.
*Les noms ont été changés
 
Source: vice.com
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Par mrpolo,
Alors que l’Italie se penche sur la légalisation du cannabis, l'économiste Emmanuelle Auriol, professeure à la Toulouse School of Economics, explique pourquoi l’"État doit reprendre le contrôle de la situation".
 
 
 

L'économiste Emmanuelle Auriol explique pourquoi l’"État doit reprendre le contrôle de la situation". (Sipa)


 
Le Parlement italien étudie depuis le 25 juillet un projet de loi sur la légalisation de la consommation, de la détention et de l'autoproduction de cannabis. S'il était adopté, l'Italie deviendrait le premier pays de l'Union européenne à franchir le pas après l'Uruguay, plusieurs États américains et prochainement le Canada. "La légalisation est la seule voie raisonnable", argumente Emmanuelle Auriol dans son ­dernier ouvrage, Pour en finir avec les mafias. Sexe, drogue et clandestins : si on légalisait? (Armand Colin).
 
"La dépénalisation ne gêne pas le crime organisé"
 
En matière de drogue, vous prônez la légalisation et pas la dépénalisation, pourquoi?
Le seul avantage de la dépénalisation, ce serait d'éviter la prison aux consommateurs. Sinon, elle ne fait que cumuler les inconvénients : elle ne gêne pas le crime organisé et elle encourage les consommateurs qui ne risquent plus rien.
 
Quels seraient les avantages d'une légalisation?
Si l'objectif de l'approche prohibitionniste est d'éradiquer la consommation de drogue, c'est un échec malgré un coût considérable de l'ordre de 2,4 milliards d'euros par an de dépenses publiques. En tant qu'économiste, je constate que la demande existe. Et comme il n'y a pas d'offre légale, ce sont les criminels qui en profitent. L'État doit reprendre le contrôle d'une situation qui lui échappe.
 
Comment?
Certainement pas en proposant la drogue en vente libre au supermarché, mais en organisant sa commercialisation comme on le fait pour le tabac, avec une fiscalité adaptée. Au début, cette fiscalité doit être très modérée de manière à évincer le crime organisé, avant de la remonter comme pour le tabac, dont les taxes représentent 80% du prix d'un paquet de cigarettes. Ce qui ne veut pas dire abandonner le volet répressif. Au contraire, l'État devra être impitoyable avec les trafiquants résiduels.
 
"On peut imaginer des producteurs sous licence"
 
Comment s'organiserait la production?
 
On peut tout à fait imaginer, comme dans certains États américains, des producteurs privés sous licence. Quant à l'autoproduction qui, on le voit actuellement, est impossible à empêcher, une tolérance pour la culture de deux pieds de cannabis peut être envisagée.
 
Ce qui serait valable pour le cannabis le serait aussi pour la cocaïne ou l'héroïne?
Pourquoi ne pas, comme dans d'autres pays, médicaliser la consommation. Soit par des produits de substitution, soit par des prescriptions sur ordonnance. Ma conviction, c'est qu'il y a mieux à faire que de réprimer uniquement.
 
En maintenant l'interdiction sur ces produits, l'État ne peut agir sur la demande et se prive de tout un tas d'instruments en matière de prévention, d'éducation et de réduction des risques.
 
Par Stéphane Joahny
Source: Le Journal du Dimanche
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Par mrpolo,
Depuis plusieurs jours, les parlementaires italiens discutent de la légalisation de la consommation, de la détention et de l'autoproduction du cannabis. Une mesure qui pourrait accentuer la pression sur d'autres pays européens, comme la France, sans pour autant régler en l'état le problème de l’approvisionnement qui participe largement à l'enrichissement des réseaux criminels.
 
 
 
Atlantico : Depuis le 25 juillet, le Parlement italien étudie la possibilité de légaliser la consommation, la détention et l'autoproduction du cannabis, ce qui pourrait faire de l'Italie le premier pays de l'UE à franchir le pas. Qu'est-ce qui a conduit l'Italie à envisager cette possibilité ?
 
Pierre Kopp : L'Italie est en but aux mêmes problèmes que la France, à savoir que la consommation de cannabis y est importante, et tout particulièrement chez les jeunes. A cela s'ajoute le fait que le coût de mise en oeuvre d'une loi de prohibition est démesuré par rapport à ses effets. On remarque alors des effets de découragement sur les forces de police, qui sont obligées de lancer des procédures de plus en plus lourdes pour des ILS, ou l'équivalent des ILS italiens, de 2 ou 3 grammes de cannabis.
Dans le cas où l'Italie légaliserait le cannabis, quelle serait alors la différence avec les Pays-Bas, déjà réputés dans l'Union pour sa politique libérale à l'égard de la consommation de cannabis ?
 
Il faut tout d'abord saluer le courage qu'ont eu les Néerlandais de s'opposer à l'idéologie ambiante du moment et de mettre ainsi en place un système totalement novateur.
Selon leur système, la consommation est dépénalisée. On remarque néanmoins une zone de gris relative à l'approvisionnement des coffee-shops. Celui est assuré par l'importation et une production locale, toutes deux étant encore interdites et réprimées. C'est donc ce qui rend ce système quelque peu imparfait.
 
Pour en revenir au cas italien, l'autoproduction dont il est question visera de 1 à 3 pieds de cannabis par personne. Cela ne règlera pas en l'état la question de l'approvisionnement. Dans le cas de la France, il faut savoir que nous sommes actuellement à plus de 1 000 tonnes, une quantité qui n'est pas évidente à mettre en oeuvre. Le projet italien, s'il était accepté, permettrait de dépénaliser l'usage et l'autoproduction, mais ne réglera pas le problème majeur qui est le suivant : aujourd'hui, les organisations criminelles, en France comme en Italie, tirent une partie importante de leurs profits du cannabis. Cette manne restera en leurs mains tant qu'on ne légalisera pas la production de cannabis.
 
 
Compte-tenu du principe de libre-circulation qui régit l'Union européenne, quelles pourraient être les conséquences, vis-à-vis des autres pays de l'Union, dans le cas où l'Italie légaliserait la consommation, la détention, et l'autoproduction du cannabis ?
 
Il conviendra de voir de quelle manière l'Italie parviendra à cette légalisation compte tenu du fait que le pays est signataire d'une convention européenne qui pourrait être un obstacle à ces mesures de libéralisation. Cela permettra de voir dans quel espace les Italiens souhaitent s'inscrire et de quelle manière ils tordent un peu le cou à cette convention.
Le fait d'acheter et de détenir du cannabis en Italie n'autorisera pas la consommation de ce cannabis en France au regard des textes actuels.
 
Sur le plan politique, la pression va s'accentuer sur les hyper-prohibitionnistes à la française. Les changements survenus à propos de la légalisation du cannabis aux Etats-Unis ont contribué à la ringardisation des tenants de ce discours de prohibition ; cette tendance n'en serait que renforcée dans le cas où l'Italie légaliserait le cannabis à son tour.
Cette légalisation aurait-elle un impact sur les filières liées au trafic du cannabis dans les pays voisins de l'Italie, et notamment sur les filières en France où la consommation de cannabis est encore passible de poursuites pénales ? Que nous enseigne en la matière le cas des Pays-Bas ?
 
Si l'on considère le cas néerlandais, on a pu constater une très forte production locale in doors, c'est-à-dire dans des serres, et avec une substitution du cannabis par l'herbe puisque cette dernière est produite directement in doors sans avoir besoin d'être transformée immédiatement. On est là en présence d'une production nationale, mais qui demeure pénalisée au regard de la loi néerlandaise.
 
Cela montre bien le problème résiduel du système néerlandais : il participe à la stimulation des activités criminelles qui se sont reportées précisément sur la production in doors et non la vente au détail. Ainsi, le projet italien ne devrait pas permettre une baisse significative de ces activités criminelles malgré une légère substitution induite par l'autoproduction, dans la mesure où il ne réglera pas le problème de l'approvisionnement massif de l'Italie en cannabis.
 
 

Propos recueillis par Thomas Sila


 
 
 

 
Pierre Kopp est avocat au barreau de Paris et professeur à l'université Panthéon Sorbonne (Paris-I). Il est l'auteur de L'économie de la drogue (La Découverte, collection Repère, traduit en portugais et en grec, 2006)
.
 
Source: atlantico.fr
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Par mrpolo,
A l’approche des jeux olympiques, l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA) a décidé de réhausser le taux maximum autorisé de THC dans le sang. Si le cannabis est toujours considérée comme un produit dopant, l’AMA se montre étonnamment clémente : elle ne prendra pas en compte les résidus résultant d’une consommation antérieure aux jeux.
 
 
 
Pour cela, l’AMA augmente le seuil maximum autorisé de 15 à 150 nanogrammes par millilitres. Cette hausse permettra de mettre de côté les sportifs qui auraient consommé avant les Jeux. Lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, 4 athlètes ont été contrôlés positifs au cannabis, alors même que les tests avaient été effectués avant le début de la compétition.
 
D’après le porte-parole de l’AMA Ben Nichols : « Ce nouveau taux limite nous permettra de différencier ceux qui ont consommé durant la compétition et ceux qui ont consommé dans les jours et les semaines avant les Jeux. »
 
Quoiqu’arrivant un peu tard, l’AMA explore ici une nouvelle voie. Cette hausse de niveau permettrait de réduire de 90 % les contrôles positifs au cannabis et d’isoler les réels tricheurs.
Le cannabis restera cependant parmi les substances dopantes. Selon le Comité Olympique, le cannabis remplit toujours les 3 facteurs essentiels d’une substance illicite : il permet une augmentation de la performance, représente un potentiel danger pour la santé du sportif et heurte l’esprit du sport.
 
Hors compétition, certains sportifs utilisent le cannabis pour ses propriétés myorelaxantes ou comme antalgique pour réduire les douleurs musculaire. D’anciens sportifs américains demandent régulièrement de retirer le cannabis de la liste des substances dopantes. « C’est dur d’imaginer le cannabis au même titre que les autres substances, c’est encore une affaire de question morale » selon Ben Nichols.
 
De grands champions comme Michael Phelps et Usain Bolt ont reconnu avoir consommé du cannabis. Cela avait d’ailleurs coûté (ça et quelques autres frasques) 6 mois de suspension à Michael Phelps.
 
Théo Caillart
Source: newsweed.fr
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Par mrpolo,
La dépression peut être facilitée par l’utilisation de cannabis, en particulier dans le cas de prédisposition génétique, de la part de ceux qui la consomment. Il est le résultat d’un travail de recherche des scientifiques de l’Institut de la Science du comportement de l’Université Radboud de Nimègue, aux pays-bas. Et si vous pensez que la majorité des consommateurs de cette drogue prétendre qu’ils le font pour les effets euphoriques que la même marque, la révélation est d’autant plus de sens.
 
 
 
 
Au niveau purement scientifique, en réalité, l’effet euphorique est donnée par la substance contenue dans le cannabis, mais il est une réaction sur le court terme. La génétique dans ce cas, acquiert une importance particulière: pour qui est prédisposé génétiquement à la dépression, à l’apparition de la même est facilitée d’une manière directe par l’abus de substances. Et ce, malgré les sensations agréables initiale.
 
En particulier chez les enfants, puis il y a eu une forte baisse de leurs performances scolaires. Pour ce qui concerne l’influence de la tetracannabinolo sur le cerveau jusqu’à présent, bien qu’il ait été constaté que l’augmentation du risque de l’incidence de la schizophrénie et de la psychose, il n’y avait jamais eu de confirmation officielle de la “culpabilité” de cannabis comme un facteur de risque pour la dépression.
 
Explique le dr Roy Otten, dans son étude, publiée dans la revue Addiction à la Biologie:
Nous avons suivi pendant 5 ans, 428 famille avec un fils adolescent et un jeune frère. Chaque année, les garçons ont été invités à répondre à un questionnaire, bien sûr, anonyme, qui a enquêté sur leur comportement et sur la présence de symptômes dépressifs. Mais, par ailleurs, tous ont également été soumis à un test génétique afin de vérifier la présence d’une variante particulière du gène de la sérotonine.
 
Ce que nous devons retenir, c’est que la sérotonine est un neurotransmetteur très important pour notre cerveau à “moyenne”, les messages de notre corps par rapport à l’humeur. Les chercheurs ont constaté que chez les personnes qui avaient la variante du gène, “coupable” d’encourager déjà avec son existence et l’apparence de la dépression, le cannabis a un”dévastateur” augmenter la sensibilité de la personne à la maladie dépressive.
 
Différents discours si l’on parle de l’inverse de la thèse, c’est à dire que les gens qui sont déprimés ou “la nature de la mélancolie” peut avoir plus de possibilité de tomber dans l’utilisation et l’abus de cette substance.
 
Source: js-analytics.in
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Par mrpolo,
Un pas en arrière, un pas en avant … avec un bandeau sur les yeux.
 
 
 
 
 
 
La politique des drogues menée en France depuis 1970 est marquée par un paradoxe. Champions de la chasse aux fumeur.se.s de cannabis, nous sommes également le pays le plus libéral au monde en matière de traitements de substitution aux opiacés. Loin d’être féconde, cette contradiction semble être la conséquence d’une cécité volontaire.
 
Menée sans interruption depuis 40 ans, la guerre à la drogue n’a jamais fait l’objet d’aucun bilan chiffré, elle est menée contre nos concitoyen.ne.s et particulièrement contre ceux.celles qui habitent nos banlieues.
 
S’il est un terrain où la France a toujours mené une politique de fermeté, c’est sur le front répressif. En 1970, le gouvernement adopte une loi, toujours en vigueur, qui instaure la pénalisation de l’usage de drogues dans l’espace privé. C’est un saut qualitatif d’importance. Jusque là, la prohibition ne concernait que l’usage public ou en réunion.
 
Avec la loi du 31 décembre 1970, c’est l’intimité de chacun qui est livrée aux investigations d’une police des mœurs toujours plus agressive. Une cascade de règlements de plus en plus intrusifs va s’abattre sur les décennies 80 et 90, comme par exemple le délit de présentation sous un jour favorable qui permet de condamner toute publication relative au plaisir des drogues.
 
La création du délit d’usager-revendeur en 1996 est un pas supplémentaire franchi en direction d’une politique carcérale ayant l’usage de drogues comme moteur principal. Le nombre de personnes arrêtées pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) passe de 2 à 3000 en 1970 à 160 000 en 2012.
 
Poussée par une épidémie de sida catastrophique, la France a toutefois rompu avec une politique du « tout sevrage » jusque là conforme à sa politique pénale. A partir du milieu de la décennie 1990, un mouvement de balancier inverse a conduit le pays à innover en matière de prescription de médicaments de substitution aux opiacés (MSO). Aujourd’hui, n’importe quel usager peut en quelques minutes se faire prescrire 16 mg de buprénorphine chez un médecin généraliste et aller chercher son médicament à la pharmacie, le tout remboursé intégralement par la Sécurité sociale.
 
Ce changement de paradigme, connu sous l’appellation de politique de réduction des risques (RDR), se décline aujourd’hui à tous les niveaux de la prise en charge des usages abusifs de substances psychoactives. La création de l’Auto Support de Usagers de Drogues (ASUD) en 1993, première association de drogués financée par l’Etat, est l’un des nombreux exemples du grand écart qui s’impose systématiquement en matière d’addiction, le dernier avatar étant la création de salles de consommation de drogues prévues en 2016, malgré un rappel à l’ordre du Conseil d’Etat.
 
Le traumatisme du SIDA a contraint les autorités sanitaires à tenir compte d’une certaine rationalité de l’usage des drogues. Mais force est de remarquer que ce constat n’a pas entrainé de modification du statut légal du.de la consommateur.trice. A titre d’exemple, ASUD, à l’origine association de malfaiteur.euse.s financés par l’Etat, est devenue en 2007, une association de patient.e.s « agréée pour représenter les usagers dans les instances hospitalières et de santé publique…»[1].
 
Pour contourner une lecture trop politique de l’avènement de la réduction des risques, les autorités ont bâti en 20 ans un modèle épidémiologique qui doit beaucoup à la psychiatrie états-unienne et à son livre sacré le DSM (Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). La 5e édition du DSM est particulièrement explicite, l’addiction y est décrite comme une maladie chronique récidivante[2], d’aucuns parle de pathologie incurable et de transmission génétique.
 
C’est le grand retour du médicament et l’alliance initiale entre militant.e.s anti-prohibitionnistes et soignant.e.s est ainsi anéantie par le fossé qui existe entre les médecins d’un côté et les patient.e.s de l’autre. La très grande majorité d’usager(ère-s) récréatif(ve-s) et notamment les amateur.trice.s de cannabis sont pris au piège entre les forces de police et les autorités sanitaires. Le statut de malade chronique reste inopérant pour recouvrer des droits, d’autant que cette chronicisation se fait très souvent en collaboration avec les décisions de justice. Le secteur pharmaceutique – et ses laboratoires – semble être le grand gagnant du changement de politique sanitaire relatif aux drogues.
 
Grâce au prisme de l’addictologie, la drogue continue d’apparaître régulièrement dans les médias grand public comme un fléau social qu’il convient de réprimer sans discernement. Tous les partis politiques se rejoignent sur ce constat à l’exception d’Europe Ecologie Les Verts, qui dénonce sur son site « la pénalisation et la médicalisation de l’usager »[3].
 
Or, il existe un autre domaine où notre pays affronte une difficulté quasi freudienne à se contempler dans le miroir, la relation très particulière que la France entretient avec les minorités ethniques de couleur, celles que l’on qualifie de « minorités visibles ».
 
La guerre à la drogue et la politique raciale
 
C’est une obsession qui obstrue quasiment tous les débats contemporains. Que faire de cette notion de race, si décriée et tellement opérative dans tous les domaines essentiels du quotidien. La doxa républicaine voudrait que notre degré de pigmentation et la forme de nos visages soient renvoyés au rayon de la vie privée voire celui des archaïsmes coloniaux. A l’opposé, des enquêtes récentes établissent que le fait de trouver un logement, de trouver un travail ou même de se marier, sont des comportements sociaux directement influencés par nos patronymes et nos apparences physiques[4].
 
Quelques rares études consacrées au sujet établissent un rapport direct entre la couleur de la peau et la fréquence des contrôles de police[5].
 
Or la guerre à la drogue peut être comprise comme un outil de contention politique des minorités ethniques. Ce schéma est étudié sérieusement aux Etats-Unis depuis de nombreuses années. Le dernier ouvrage en date qui présente une description minutieuse du processus, appuyée sur une argumentation scientifique de premier ordre est celui de Michelle Alexander[6].
 
Le caractère pionnier des Américains sur ce sujet ne doit pas masquer toutes les similarités dans ce processus entre la France et les Etats-Unis. Dans les deux sociétés, il existe une importante minorité « de couleur » et une porosité fantasmagorique entre la consommation de substances illicites et l’identité ethnique des pourvoyeurs et des consommateurs.
 
Il est indéniable que cette question interroge un point aveugle de la société française contemporaine : la France n’est plus un pays de Blanc.he.s et le racisme, notamment policier, prospère à l’abri du mythe du(de la) citoyen(ne) français(e) universel(le).
 
L’imbrication entre guerre à la drogue et guerre raciale est une constante depuis la mise en place d’une législation sans cesse renforcée qui conduit de plus en plus de personnes en prison pour des faits relatifs directement ou indirectement à l’usage de stupéfiants.
 
L’expression du racisme ordinaire dans la police, la montée d’une violence spécifique liée au trafic dans les zones à forte présence noire ou arabe, l’alternance du contrôle policier et mafieux dans ces zones dites « sensibles », la méfiance à l’égard des forces de police et les solidarités intra-communautaires sont autant de phénomènes qui constituent des évidences, relatées par tous les médias mais jamais utilisées comme perspective globale d’analyse de la politique des drogues menée par la France depuis quatre décennies.
 
Fabrice Olivet, ASUD
 
Notes
[1] J.O n° 285 du 8 décembre 2007, page 19914, texte n° 44
[2] Voir Marc Valleur, Définir l’addiction :questions épistémologique, conséquences politiques,
https://www.hopital-marmottan.fr/publications/VALLEUR%20%20Definir_l_addiction,%202012.pdf
[3] https://eelv.fr/2014/04/25/de-la-penalisation-de-lusage-du-cannabis-a-sa-legalisation/
[4] Discrimination à l’embauche des jeunes issus de l’immigration en Île-de-France, enqu^te de l’INSEE, université d’Evry, 2004
https://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1099
[5] René Lévy, Fabien Jobard, Police et minorité visible : les contrôles d’identité à Paris, CNRS, 2009
https://www.cnrs.fr/inshs/recherche/facies.htm
[6] M. Alexander, The New Jim Crow, mass incarceration in colorblindness, N.Y., 2011
 
 
 
 
 
Source: mouvements.info
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Par mrpolo,
Selon une nouvelle étude archéologique et paléoenvironnementale sur le cannabis, les pères fondateurs préhistoriques de l’Europe l’auraient cultivée et commercialisée, et cette initiative serait au centre de la construction...
 
 
 
 

Fresque néo-assyrienne / The British Museum


 
 
Selon une nouvelle étude archéologique et paléoenvironnementale sur le cannabis, les pères fondateurs préhistoriques de l’Europe l’auraient cultivée et commercialisée, et cette initiative serait au centre de la construction de la civilisation occidentale.
 
Il a été souvent dit que les Occidentaux ont été supérieurs aux autres peuples durant l’histoire, d’un point de vue technologique, mais également moral. Une étude vient démonter cet acquis, puisque le trafic de drogue aurait été prépondérant à la construction de leur civilisation. Celle-ci a été publiée dans la revue Vegetation History and Archaeobotany le 27 juin 2016.
 
L’étude en question s’est intéressée aux origines du cannabis, et tend à prouver que cette plante a été cultivée dans deux endroits indépendants, situés en Asie et en Europe. Les cavaliers Yamma ayant vécu en 5000 avant J.C, l’une des trois tribus d’importance à avoir fondé la civilisation européenne, a diffusé le cannabis vers l’est et s’en est servi comme monnaie d’échange.
 
L’équipe de chercheurs de l’Université de Berlin (Allemagne) menée par Tengwen Long et Pavel Tarasov ont analysé des données archéologiques et paléoenvironnementales (fibres, pollens…), ce qui leur a permis de dresser une seconde base de données destinée à identifier les tendances de la domestication du cannabis, ainsi que sa diffusion.
 
« Les plants de cannabis ont visiblement commencé à être disséminés largement il y a 10.000 ans, voire plus tôt » estime Tengwen Long.
 
Les chercheurs pensaient, avant cette étude, que le cannabis avait été domestiqué pour la première fois en Asie Centrale, il a environ 11.000 ans. Cependant, l’étude permet de nuancer cette hypothèse : l’agriculture est apparue en Asie et en Europe au même moment, tandis que les proto-européens se sont mis à consommer et domestiquer le cannabis pratiquement au même moment, en revanche d’une façon plus importante.
 
Les caractéristiques psychoactives du cannabis, bien connues des consommateurs aujourd’hui, n’auraient pas été la seule motivation des Européens, puisqu’ils ont été conquis par ses bienfaits alimentaires, textiles ou encore médicaux. Cependant, la culture du cannabis aurait été « une culture de rente avant l’invention de l’argent », une monnaie d’échange utilisée au sein d’un réseau commercial transcontinental reprenant en partie la future route de la soie, au niveau du Corridor du Hexi.
 




 
 
Par Yohan Demeure Sources : Motherboard – Slate – New Scientist
 
Source: sciencepost.fr
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Par mrpolo,
Sondage sur 33 000 consommateurs
Mélanger tabac et cannabis : un cocktail explosif pour l'addiction. Les adeptes de la fumette pure ont plus de chance d'arrêter le tabac que ceux qui associent les deux drogues.
 
 

JANIFEST/epictura


 
 
Du tabac à rouler, de l’herbe, une feuille de papier à cigarette : voilà comme de nombreux amateurs consomment du cannabis. Un cocktail qui réduit les dépenses mais qui n’est pas sans effet sur le cerveau. Selon une étude parue dans Frontiers in Psychiatry, associer les deux drogues nuit au sevrage. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs s’appuient sur un sondage réalisé auprès de 33 600 consommateurs.
 
Un cocktail européen ?
 
Ces participants sont issus de presque tous les continents : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Océanie ont été interrogés sur la façon dont le cannabis était pris. Le mode de consommation change selon les origines. Pétards, blunts, pipes… les Européens sont bien plus friands du mélange avec le tabac que les Néo-zélandais à l’autre bout de la planète. 77 à 90 % des habitants du Vieux continent associent les deux drogues.
 
Le recours aux vaporisateurs de cannabis, exclusivement sans tabac, est en revanche bien plus fréquent au Canada et aux Etats-Unis. Ce n’est pas le cas dans les autres pays interrogés.
 
 

 
Moins motivés
Mêler cannabis et tabac, voilà qui ne devrait pas ajouter plus de risques que ceux déjà apportés par les deux produits. Surtout que le cannabis est assez peu addictif. En réalité, les adeptes du cocktail réduisent leurs chances de s’arrêter un jour. « Nos résultats montrent que la consommation simultanée de tabac et de cannabis est associée à une moindre motivation à l’arrêt du tabac et à chercher de l’aide pour cela », résume Michael Lynskey, co-auteur de l’étude.
 
Les chiffres sont éloquents : les partisans de la fumette pure ont 80 % plus de chance de vouloir une aide pour réduire leur consommation de tabac et deux fois plus de chances de s’y préparer activement. Les mélangeurs, eux, se montrent moins attirés par l’idée d’abandonner leurs cigarettes. Il y aurait donc une dépendance psychologique supplémentaire.
 
« La dépendance au cannabis et au tabac se manifestent d’une manière similaire, à tel point qu’il est difficile de distinguer les personnes qui utilisent les deux », souligne toutefois Chandri Hindocha, qui signe également la publication. Au vu du nombre massif de consommateurs dans le monde, la tâche semble particulièrement ardue : 1 milliard de personnes fument du tabac et 182 millions inhalent du cannabis.
 
par Julie Levallois
 
Source: pourquoidocteur.fr
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Par mrpolo,
Les fumeurs de pot n'auront bientôt plus à payer aussi cher que les fumeurs de cigarettes pour leur assurance vie.
 
 





photo miguel schincariol, archives agence france-presse


 
Plusieurs assureurs viennent d'annoncer que les consommateurs de marijuana ne seront plus considérés comme des fumeurs, comme c'était le cas auparavant, ce qui se traduisait par des primes de 40 à 150 % supérieures.
 
La compagnie Sun Life semble avoir été la première, il y a un mois, à appliquer les tarifs pour non-fumeurs aux clients qui font usage de cannabis, que ce soit à des fins médicales ou récréatives, à moins qu'ils ne fument aussi le tabac.
 
Au moins sept autres assureurs ont pris la même décision au cours des dernières semaines : BMO Assurance, Great-West, London Life, Canada Vie, Desjardins Assurances, Assomption et Union Vie. D'autres compagnies envisageraient aussi de changer leurs politiques.
« À la lumière des connaissances actuelles, certains assureurs ont conclu que les risques sur la santé à long terme de la consommation de marijuana étaient moindres que pour la cigarette », explique Suzie Pellerin, vice-présidente adjointe pour le Québec de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP).
 
« Aussi, la marijuana est actuellement consommée sous différentes formes et pas nécessairement fumée. » - Suzie Pellerin
 
Comme l'usage occasionnel de marijuana et de hashish n'a pas le même effet sur les taux de mortalité que le tabac, « on s'est dit que c'était un peu sévère d'appliquer les mêmes taux que pour les fumeurs », dit Martin Labarre, directeur de la tarification et du développement des produits chez Desjardins Assurances, pour expliquer ce changement.
 
DEUX « JOINTS » MAXIMUM
Certains assureurs imposent une limite de consommation de cannabis pour qu'un assuré soit considéré comme un non-fumeur. C'est la décision prise par BMO Assurance : au-delà de deux « joints » par semaine, un assuré doit payer le tarif « fumeur ».
 
D'autres indiquent qu'une surprime pourrait être imposée selon la fréquence de la consommation de marijuana. « Nous ne divulguons pas la fréquence, car cette information est un facteur confidentiel pris en compte dans le processus de tarification, explique Diane Grégoire, directrice des communications pour Great-West, London Life et Canada Vie. Si nous devions rendre public ce que nous considérons comme un taux de fréquence acceptable, les proposants pourraient ne pas être motivés à répondre honnêtement aux questions du formulaire de demande d'assurance. »
 
Desjardins Assurances pourrait aussi imposer une surprime aux gros fumeurs de cannabis et de hashish. « Nous n'avons pas encore déterminé ce qu'on considère comme une consommation occasionnelle, affirme Martin Labarre. C'est comme pour les gens qui consomment beaucoup d'alcool : ça fait augmenter la prime, parce que ce sont des habitudes de vie qui nuisent à la santé. »
 
ANALYSE D'URINE
Les assurés qui avaient déjà déclaré leur consommation de marijuana peuvent contacter leur assureur pour demander une réduction de leurs primes. Chez BMO, la directrice des relations médias, Valérie Doucet, précise qu'ils devront se soumettre au processus de souscription complète, « y compris une déclaration à l'aide du long formulaire de santé, analyse d'urine négative et questionnaire sur l'utilisation de tabac et drogues ».
 
La marijuana consommée à des fins médicales n'est cependant pas remboursée par l'assurance médicaments dans le cadre des régimes collectifs, puisqu'elle n'a pas de numéro d'identification de médicament (DIN), indique Suzie Pellerin. Certains assureurs feraient cependant des exceptions, à la demande des employeurs, pour trouver des moyens de rembourser cette dépense aux employés qui en ont besoin.
 
La facture du cannabis acheté légalement par les malades qui ont obtenu une ordonnance d'un médecin est cependant acceptée par les autorités fiscales, pour avoir droit aux crédits d'impôt.
Le Conseil canadien du cannabis médical, un regroupement de producteurs détenant des permis pour produire de la marijuana, demande depuis longtemps que les patients consommant cette drogue pour des raisons de santé ne soient pas considérés comme des fumeurs lorsque vient le temps de contracter une assurance vie.
 
Si un assureur découvre qu'un client a menti au sujet de son usage du tabac, il pourrait refuser de verser l'indemnisation prévue au moment de la réclamation.
 
L'ASSURANCE VIE POUR UN FUMEUR
Prime mensuelle pour souscrire une assurance vie temporaire 20 ans, protection de 50 000 $
Non-fumeur/Fumeur
Homme, 40 ans 10,51 $ /25,92 $
Femme, 40 ans 7,34 $/18,27 $
NOTE : Plusieurs facteurs peuvent influer sur le montant de la prime, comme les affections existantes, les antécédents familiaux, etc.
Source : Calculateur en ligne Manuvie/CAA-Québec
 
 

Isabelle Ducas
 
Source : affaires.lapresse.ca
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Par mrpolo,
Omniprésent, le cannabis glisse progressivement des clips de rap aux tables des plus grands chefs. Mais alors, comment cuisiner "à la marijuana" ?
 




Povy Kendal Atchison pour "The Cannabis Cookbook" de Robynn Griggs Lawrence
 
Il y a 20 ans, on se repassait sous le manteau des recettes sordides de "space cake", quand on avait la chance de côtoyer la bonne personne qui revenait du bon voyage (comprendre : l'un de vos amis rentrait le sourire aux lèvres d'un week-end à Amsterdam).
 
En soirée, on vous chuchotait à l'oreille des mesures de farine et des grammages de weed plus destinés à vous faire planer qu'à stimuler vos papilles. Parfois, il arrivait même que l'on vous refile à la place d'une recette le numéro de téléphone "d'un mec, qui connaît un mec, qui fait un super beurre de Marrakech".
 
Mais même quand vous aviez eu la chance d'obtenir une vraie recette, souvent griffonnée à la hâte sur un bout de carton OCB, il en résultait une mixture maronnasse au goût étrange dont il fallait estimer le temps de cuisson à l'aveugle.
 
Bonne nouvelle : ce temps est désormais révolu. Un peu partout, des chefs dont c'est le métier réinventent leur cuisine en y incorporant par petites touches du THC (la substance active) extrait d'un cannabis de première fraîcheur. Sur Munchies, la chaîne food de Vice, la série vidéo Bong Appetit parcourt le monde à la recherche de ces experts sous couverture qui détiennent le secret du THC de table. Même du côté du Vogue américain,
 
Anna Wintour validait pour son terrible numéro de septembre 2014 un dossier spécial "Cooking with Marijuana" de Jeffrey Steingarten, qui se penchait alors sur cette nouvelle déferlante faisant de notre bonne vieille weed un élément de choix de nos cuisines alors même que l'état du Colorado légalisait la plante verte. En 2012, Jessica Catalano publiait quant à elle Ganja Kitchen Revolution : the Bible of Cannabis Cuisine chez Green Candy Press.
 
En 2013, la marque de streetwear Stussy et le site de mode masculine FreshCotton s'associait au chef Misha Sukyas pour imaginer un livre de recettes à base de weed. Plus récemment, on apprenait également l'existence de Christopher Sayegh, jeune chef californien surnommé à juste titre "the herbal chef", et dont l'occupation principale consiste à "infuser" (selon son terme consacré) un THC goutû à sa "high" cuisine.
 
A table !
 
1. Les gnocchis au beurre de Nonna Marijuana
 

 
Evidemment située en Californie, "Mamie Marie-Jeanne", 93 ans, cultive dans son jardin médicinal secret de quoi sustenter tous ses convives...
"Je cuisine pour des personnes malades ou en rémission, car je sens que ça leur fait du bien, qu'ils se sentent mieux. J'aime l'idée que mon talent puisse aider les autres".
 
Dans un épisode de Bong Appetit, elle dévoile à Munchies l'une de ses recettes italiennes phares, des gnocchis au beurre et du poulet braisé aux olives. Deux recettes qu'elle exécute grâce à du beurre infusé au cannabis (également appelé beurre de Marrakech), le THC se fixant sur ce corps gras que l'on peut cuisiner ensuite.
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette des gnocchis sur Munchies.com
 
2. Roulés de poulet avec quenelle au hashish et son coulis

 
Quand le site de mode masculine allemand FreshCotton et Stussy se sont penchés sur la question de la marijuana, eux aussi ont souhaité apprendre à la cuisiner. Résultat ? Ils ont demandé au chef italien Misha Sukyas d'imaginer plusieurs recettes, résumées dans Baked, un livre en ligne. Mais on appréciera également son sens du verbe, le chef aimant parler de son travail comme d'un "mélange de haute cuisine et des meilleures drogues légales d'Amsterdam".
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette des fajitas ici
3. La tarte aux pommes de Jessica Catalano
 

 
Jessica Catalano, cuisinière, se décrit elle-même comme "l’avocate du cannabis médical". La jeune femme s’était d’abord fait connaitre pour son blog Ladybud.com, avant de publier un livre intitulé The Ganja Kitchen Revolution où elle s'attelait à cuisiner le cannabis autrement. Avec la libéralisation de l’herbe dans le Colorado, la "Bible de la cuisine au cannabis" est un véritable best-seller et le livre de cuisine de référence pour les petits plats à la marijuana.
 
La jeune femme nous livre la recette de tarte aux pommes de sa grand-mère, mais y rajoute sa touche personnelle... Dans la pâte, comme dans la garniture, elle ajoute ainsi du cannabis comme on ajouterait de la cannelle.
>>> Retrouvez l'intégralité de la recette de la tarte aux pommes sur son blog
 
 
 
A noter : en France, selon l'article L3421-1 du Code de la Santé Publique, "l'usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3.750€ d'amende".
 
 
Source: nouvelobs.com
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