Une nouvelle étude publiée aujourd’hui 23 mars dans « Le Lancet » propose que les drogues soient classées selon leur potentiel de nocivité plutôt que selon la classification pointue A, B et C du U.K Misuse of Drugs Act. (mesure britannique de l’abus de drogue).
Source : Chanvre-Info
Avec cette nouvelle mesure, l’alcool et le tabac se retrouvent dans la moitié supérieure de la classification. Ces drogues socialement admises ont été jugées plus nocives que le cannabis et substantiellement plus dangereuses que le 4-méthylthioamphétamine, le LSD et l’ecstasy faisant actuellement partie de la Class A du tableau de mesure des drogues.
Les drogues jugées dangereuses sont actuellement classées par produit, selon un système qui prétend se référer à la nocivité et aux risques engendrés. Cependant, ces indications ne sont ni précisées ni transparentes, ce qui réduit la confiance en leur légitimité, leur exactitude et mine les efforts de prévention.
Les Professeurs David Nutt de l’université de Bristol, Colin Blakemore, Chef du Medical Research Council and leurs collègues ont identifiés trois facteurs principaux qui déterminent ensemble la nocivité consécutif à l’abus potentiel de drogues.
1. la nocivité sur le corps de l’usager 2. la tendance du produit à induire une dépendance 3. les effets de l’usage du produit sur la famille, la communauté et la société
Dans chacune de ces catégories, ils ont identifiés trois composants menant à un schéma complet de 9 catégories de nocivité. Les équipes d’experts ont donnés des notes de 0 à 3 pour chaque catégorie de nocivité et pour 20 drogues différents. Tous les points de chaque drogues ont été ont été combinées pour produire une évaluation globale de la nocivité.
Afin de fournir des repères familiers pour la comparaison des drogues illicites, 5 drogues légales liées à de potentiels abus (alcool, khat, dissolvants, nitrites alkyliques et tabac,) auquel on a ajouté kétamine, ont été prises pour l’évaluation.
La méthode a démontré que les deux groupes séparés d’experts arrivaient à des résultats semblables quant au degré de nocivité des drogues.
Le professeur David Nutt, auteur principal de l’article a dit : « Les abus de drogues sont des problèmes de santé publique majeurs. Notre méthodologie offre un cadre et un processus systématique qui pourraient être employés par les organismes de normalisation nationaux et internationaux pour évaluer la nocivité de l’abus des drogues actuelles et futures. »
Le professeur Colin Blakemore ajoute : « la politique des drogues actuelle vise à réduire la nocivité pour les usagers individuel, leur famille et la société. Mais actuellement, il n’existe pas de méthode évidente, rationnelle et probante pour évaluer la nocivité des drogues. Nous avons essayé de développer une telle méthode. Nous espérons que les politiciens décideurs noteront le fait que le résultat du classement des drogues tel que nous l’avons établi, diffère substantiellement de la classification actuellement admise du « Misuse of Drugs Act » et que l’alcool et le tabac sont jugés plus dangereux que beaucoup de substances illégales.