«Les dealers, c'est nous.» Qui a dit ça? Pablo Escobar? Kunh Sa? Pete Doherty? Il s'agit en fait de l'inénarrable John Walters, de son état tzar antidrogues américain, pris d'un accès furtif de lucidité.
Source : Drogues news
Car si les têtes blondes font honneur à leurs parents en fumant de moins en moins d'herbe, ils se rattrapent allègrement sur les amphétamines coupe-faim, antidépresseurs et autres antidouleur dont la consommation augmente. 2,1 millions d'ados auraient ainsi détourné des médicaments en 2005. Le médicament est la drogue la plus utilisée par les 12-13 ans. La seconde chez leurs grands frères, après la marijuana et avant les solvants à inhaler.
OxyContin, Xanax, Vicondin... tout est bon. A force d'être alertés sur les dangers de «la drogue», les adolescents finissent par croire que les médicaments, eux, sont bien moins dangereux. Accros au Xanax plutôt que fumeurs de marijuana: un autre des succès de la guerre à la drogue américaine. D'ailleurs, tout à son habitude de traiter les problèmes en profondeur, Walters invite les parents à jeter les médicaments qu'ils n'utilisent plus et à fermer l'armoire à clef.
Ce même mercredi, à quelques milliers de kilomètres de là, une autre affaire est venue rappeler que fermer l'armoire risque d'être un peu court pour inverser la tendance. Selon l'Asia Times de vendredi, à Calcutta un golden boy indien de 31 ans, passé par les meilleures universités, président de Xponse groupe spécialisé dans l'informatique et les call centers, a été arrêté par les stups locaux pour trafic de médicaments sur le Net. Son associé américain a également été interpelé.
Le système était ingénieux. Vingt-neufs sites et des spams massifs rabataient des clients essentiellement américains, canadiens ou suédois, vers le call center. Lequel, contre un montant assez élevé, expédiait depuis l'Inde une fausse ordonnance et de l'argent à la pharmacie la plus proche de chez vous. Vous n'aviez plus qu'à venir retirer la commande. Maillon faible: les pharmaciens, qui ont fini par dénoncer le système, certains clients revenant peut-être un peu trop souvent. Résultat, la police est remontée jusqu'à Calcutta, où l'avocat de Xponse affirme que son client n'a fait que livrer des softwares à des clients américains peut-être mal intentionnés. Une chose est sure, nous vivons la mondialisation de l'amphétamine.
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