La morphine ne suffisait plus à calmer ses douleurs : « J’en prenais jusqu’à 200 milligrammes par jour mais ça ne me faisait presque plus rien ».
Cet habitant du bocage bourbonnais, près de Moulins, est passé au cannabis. Il s’est mis à en cultiver chez lui : « Je ne voulais pas en acheter à un trafiquant ».
Mélanome
Dans une brocante, pour 300 euros, il a acquis une chambre de culture pour faire pousser des graines récupérées dans son quartier. Puis il a mis les pieds en pleine terre dans son jardin, entre deux plants de tomates. Il consommait ainsi sa petite production. Poursuivi pour détention et usage de stupéfiant, ce Bourbonnais avait été opéré d’un cancer, un mélanome.
Le cannabis, ça me pose, ça me détend plus que la morphine.
L’opération puis les séances de rayon qui lui ont abîmé un poumon, ont provoqué de fortes douleurs. Le cannabis le soulageait : « Je fumais un à cinq joints par jour suivant les crises de douleur », a t-il expliqué aux juges. « J’avais conscience que ce n’était pas légal mais le cannabis, ça me pose, ça me détend plus que la morphine. Je ne mettais personne en danger. En arrêtant de cultiver, je suis retourné sur la morphine. C’est une horreur ».
Une amende de 100 euros requise
Suivi par l’hôpital de Villejuif à Paris, le prévenu a fourni tous les justificatifs sur son cancer, ses traitements, l’ablation de trois de ses côtes, les douleurs ressenties. Un cas singulier dont a tenu compte la procureure Audrey Galaud qui a requis a minima en demandant une peine de 100 € d’amende :
« J’entends les justifications données d’un usage du cannabis à but thérapeutique. J’entends aussi votre situation particulière ». Mais en France, a ajouté la procureure, « il n'est pas permis aux personnes atteintes de maladies graves de prendre du cannabis ».
Le Bourbonnais ne paiera pas les 100 euros d'amende. Les juges l'ont dispensé de peine.
Source: lamontagne.fr
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