Photo: Le cannabis thérapeutique pourrait être administré sous forme d'huile. "Sud Ouest"
Le compte à rebours est enclenché. La France n’a jamais été aussi proche d’autoriser la vente de cannabis. Enfin, soyons précis, de ses molécules actives (THC ou CBD) qui pourraient avoir des actions « thérapeutiques ». Dans les 18 autres pays européens, qui ont autorisé la vente sur ordonnance de médicaments dérivés du cannabis, notamment du Sativex, cela semble bien marcher.
Trois médicaments autorisés
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est chargée d’évaluer la pertinence de ce traitement. C’est le ministère de la Santé qui l’a saisie, fin 2018. Plusieurs pathologies entreraient dans le champ de prescription de la plante : sclérose en plaques, épilepsie sévère, nausées des soins en cancérologie, soins palliatifs. Les conclusions sont attendues très prochainement. Trois médicaments sont tout de même autorisés en France, mais avec des conditions si restrictives que seule une centaine de patients en aurait bénéficié.
« Je les prendrai le soir, avant d’aller au lit, histoire d’oublier les douleurs. »
Mais l’attente est grande. Notamment auprès des personnes âgées, dont certaines douleurs chroniques ne sont pas atténuées par les prescriptions classiques.
Seniors fans du CBD
C’est ce qu’ont pu vérifier les gérants de la boutique Satyva dédiée au CBD, ouverte en février dernier en plein cœur d’Agen. Les premiers clients étaient plutôt cheveux gris que locks de fans de reggae.
« J’ai des douleurs dans les mains qu’aucun médicament ne peut vraiment soigner, explique Clémence, jeune retraitée. J’ai entendu parler du CBD sur Internet. Je suis venu surtout par curiosité. »
Le CBD (ou cannabidiol) ne contient pas la substance active hallucinogène du cannabis, seuls ses effets calmants sont actifs. Clémence repartira de la boutique avec de la tisane et du chocolat au CBD. « Je les prendrai le soir, avant d’aller au lit, histoire d’oublier les douleurs. »
Déclinés en plusieurs formes, ces produits dérivés du cannabis contribuent à la démocratisation de leur usage. L’ingestion ne se fait pas en « fumant un joint ». En France, les trois médicaments autorisés à base de THC sont administrés en capsules, en huile à ingérer, en suppositoire, en patch ou encore en spray buccal. Si la décision du comité scientifique de l’Agence du médicament n’est toujours pas connue, les acheteurs du troisième âge sont prêts.
Le cannabis thérapeutique pourrait être administré sous forme d’huile.
par Gauvain Peleau-Barreyre
Source: sudouest.fr