Les 16 coffeeshops à cannabis "tolérés" de Haarlem, unis au sein du collectif associatif "T.H.C" (Team Haarlem Coffeeshopentrepreneurs) rejettent le projet de "Weedpass" du ministre de la justice Opstelten, ne voyant pas l'intérêt de ficher leur clients en tant que consommateurs de Cannabis.
La motivation sous-jacente derrière cette déclaration repose sur les résultats d'une enquête d'opinion effectuée par les 16 coffeeshops, et qui indique que seulement 12.4% des personnes interrogées s'enregistreraient le moment venu en tant que consommateur de cannabis sur la "liste de membre" d'un cofeeshop.
Ce qui montre que les coffeeshops de Haarlem finiraient par perdre 87.6% de leur clientèle et donc de leur chiffre d'affaires, ce qui provoquerait indubitablement de nombreuses banqueroutes.
Dans le cas d'une banqueroute, un coffeeshop cesse d'exister, donc participer au projet du Weedpass n'est tout simplement pas une option, selon les 16 membres du THC.
Cela signifierait aussi que tous les employés des coffeeshops (Budtenders/ Teuch'nanciers de bars ndT) seront virés, et ce sont 90 personnes qui finiront sans emploi, devront alors pointer au chômage et bénéficier des aides de l'état.
Cela n'est pas souhaitable, car cela n'affecterait pas seulement les coffeeshops de Haarlem, mais tous les coffeeshops des Pays Bas devront se séparer d'une grande majorité, sinon l'intégralité, de ses Budtenders.
Ce sont ainsi 4500 personnes qui finiraient par perdre leur emploi, car un C.V portant les stigmates du Cannabis inscrit partout en long et en large, pousserait les employeurs potentiels à écarter leur canditature professionnelle.
L'enquête montre aussi que parmi les antis-fichage, 62.9% se tourneraient vers des dealers d'appartement ou de rue pour acheter leur cannabis, si dans le cas d'un non enregistrement on leur refusait l'entrée des coffeeshops, et les 21.7% restants démarreraient leur propre plantation domestique.
Si le gouvernement force nos clients à acheter dans la rue à l'avenir, ils finiront par avoir affaire à des personnes vendant toutes sortes de drogues à côté du cannabis, et c'est inacceptable, déclare le collectif THC.
Le Principe de Tolérance Hollandaise en matière de commerce cannabique se base sur la "séparation des marchés", le marché du cannabis d'une part (drogues douces), et celui de l'héroïne, cocaïne, etc, d'autre part (drogues dures). Les coffeeshops ont maintenu avec succès ce principe, par l'excellence du travail effectué.
La présence des coffeeshops dans la société hollandaise fait vraiment une différence, une différence claire et positive sur la consommation de cannabis aux Pays-Bas (par les personnes de plus de 16 ans) qui est ici de 6.1%, et de 12.8% aux Etats-Unis et 10.8% au Royaume Uni par exemple, sans la présence de coffeeshops!
La Prohibition semble induire une plus grande consommation de cannabis que la régulation commerciale du cannabis. Ce système [de coffeeshops, ndt] ne peut tout simplement pas être éradiqué simplement parce que notre ministre de la justice estime que la consommation de cannabis est mauvaise, et que "nous" devrions juste nous plier à cela.
Les 16 propriétaires de coffeeshops de Haarlem ont donc décidé de ne pas se soumettre aux nouveaux critères de tolérance envers les coffeeshops, comme par exemple ficher les citoyens hollandais comme "consommateurs de cannabis", et discriminer les visiteurs non-hollandais des coffeeshops. Nous ne pouvons vaincre la banqueroute, donc nous, employés, clients et nous-mêmes, sommes prêts à entamer la lutte contre le ministre Opstelten, avant que nos villes civilisées ne soient découpées en territoires commerciaux par les dealers de rue et les drugrunners.
Article de THC-Ondernemers, paru sur le site Coffeeshops Nieuws.nl, le 17/02/12.
Traduction, relecture et correction par Caine pour Cannaweed
Source:Coffeeshopnieuws.nl