Et si l'alcool était plus dangereux que les amphétamines ? Le tabac que le cannabis ? Lorsque Lionel Jospin déclare, lors de la campagne de 2002, qu'un pétard chez soi est moins dangereux que de l'alcool avant de prendre sa voiture, il enfonce une portière ouverte pour l'immense majorités des fumeurs.
Source : Drogues newsPourtant, l'affirmation fait alors débat et semble choquer l'opinion. C'est l'un des paradoxes de l'image que la plupart des gens se font des drogues : le statut légal ou non influe largement sur la perception de la dangerosité du produit.
C'est à cette distorsion que s'est attaqué un panel de chercheurs britanniques, qui a proposé le 24 mars dans The Lancet, une nouvelle classification des drogues (y compris légales) en fonction de leur dangerosité globale (voir tableau ci-dessous, les classes A, B et C correspondant au degré d'interdit).
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Bien évidemment, à l'arrivée le statut légal ne correspond pas du tout à la dangerosité. Si l'héroïne arrive "en tête", tabac et alcool sont dans la première moitié en termes de dangers, le cannabis onzième et l'ecstasy 18e. Des résultats d'autant plus crédibles qu'ils sont en tous points semblables à ceux de l'équipe française du Pr Bernard Roques.
Dans son rapport sur La dangerosité des drogues publié en 1998, elle classait déjà l'alcool parmi les psychotropes les plus dangereux. Tout cela devrait fort logiquement amener à s'interroger sur le régime légal des psychotropes des deux côtés de la Manche.
En ce qui concerne la France, presque dix ans après le rapport Roques, rien n'a bougé.