Communiqué de Presse du CIRC Paris
C'était annoncé par le projet de loi sur la délinquance et Etienne Apaire, nouveau chef de la Mildt, la fait : des stages de prévention pouvant coûter jusquà 450 euros seront imposés aux contrevenants à la législation sur les stupéfiants.
Que trouvera-t-on dans ces stages ? Par qui seront-ils menés ? Quelles associations cela financera-t-il ? Etienne Apaire ne le dit pas. Il
signale juste une disposition susceptible de désencombrer les palais de justice (comme quoi des affaires inopportunes encombrent la justice) et
de prétendre faire ici ce qu'on na pas su faire ailleurs : prévenir, informer.
La cerise sur la gâteau cest le financement de cette mesure. On sait que la Mildt jongle avec quelques rabais de budget Le financement sera
donc assuré par lusager lui-même qui, en plus de son temps, devra payer ces stages estimés à 450 euros. De ce côté là rien de nouveau : l'usager
est toujours la première victime des politiques mises en oeuvre.
L'injustice fatale de cette mesure c'est que, quand ce ne seront pas des parents qui payeront, ce seront des usagers dont certains gagnent quelques fois moins que 450 euros.
Pour les usagers adultes et actifs ce sera la double peine car il faudra en plus expliquer cette absence à leur employeur et abandonner plusieurs
jours de salaire.
Pour le CIRC cette mesure semble inadéquate pour résorber la consommation de cannabis en France et elle ressemble aux trop nombreux effets d'annonce stériles qui priment sur la question des usages de
drogues.
Le CIRC reconnaît qu'il est urgent de mettre en place une législation basée sur la légalité des usagers de drogues et la recherche d'une
légitimité du discours de la prévention afin de le rendre enfin efficace. Légaliser c'est se donner les moyens de prévenir et d'informer les usagers et de contrôler les produits et leur bénéfices.