Le Parlement Basque régulera l’activité des clubs sociaux du cannabis, ce qui fera d’Euskadi la première communauté autonome a entamer une démarche pour remplir un vide juridique qui touche les consommateurs des dérivés de cette plante (marijuana et haschich) et qui sont membres de ces associations.
La Chambre des Députés Basque a approuvé aujourd’hui, à l’unanimité, la création, avant l’été, d’une commission spécifique qui analysera cette régulation, qui concerne presqu’une cinquantaine d’associations en Euskadi, qui disposent de plantations collectives de cannabis et qui produisent de la marijuana et du haschich qui sont ensuite distribués aux membres aux travers de cotisations.
Les groupes du Parlement Basque ont abouti à un consensus sur la nécessité de réguler la façon dont ces associations peuvent produire, distribuer et consommer légalement les dérivés du cannabis pour générer une plus grande sécurité juridique et éviter les descentes de police et les arrestations.
Le président de la Fédération des Associations Cannabiques (FAC), Martin Barriuso, qui a assisté à la session parlementaire d’aujourd’hui, a expliqué aux journalistes que lui-même a été arrêté en plusieurs occasions à cause de marijuana récoltée dans des plantations collectives et qu’il a été accusé en trois occasions de délit présumé de trafic de drogues. Le manque de régulation fait que ces associations se trouvent dans un "flou juridique" et qu’elles supportent des risques d’interventions policières et judiciaires, a-t-il indiqué.
Une avancée historique
Barriuso a qualifié ce pas en avant du Parlement Basque "d’historique" bien que le Législatif de la communauté autonome devra respecter le Code Pénal en la matière et se limiter à réguler l’activité des clubs. Il a rappelé que le cannabis est une réalité implantée dans la société et il a proposé de travailler sur l’éducation et la prévention concernant sa consommation.
Au sujet des clubs du cannabis il a précisé qu’ils garantissent que la consommation ne concerne que des adultes, en circuit fermé et contrôlé depuis la production jusqu’à la distribution. "Il faut choisir, soit nous régulons pour un résultat positif, soit nous laissons tout ça entre les mains d’un marché illicite qui continuera de fonctionner et de générer des gains qui iront à des réseaux délictueux" a-t-il dit.
Il a affirmé que Euskadi est la première communauté de l’Etat à se lancer dans la régulation de l’activité de ces clubs et que la Catalogne se préparait à suivre le même chemin.
Il a aussi expliqué qu’au niveau international, le Parlement de l’Uruguay est en train d’étudier la possibilité d’autoriser la culture de 8 plantes par personne, la possession de 25 g de substances dérivées sur soi sans sanction dans le cas d’usage personnel et la distribution au travers de clubs sociaux du cannabis.
En Espagne, il nous a expliqué que consommer de la marijuana n’est pas un délit, mais il prévient que la quantité de plantes que l’on peut posséder par personne et la quantité de substance que l’on peut avoir sur soi sans que ce soit considéré comme un délit ne sont toujours pas définies.
Source : Elcorreo.com via ENCOD et Cannactus