Le cannabis fait un mort par an en Côtes d'Armor

Par Invité ,

 

Communiqué de presse

 

Bienheureux Préfet des Côtes d’Armor qui n’a plus comme préoccupation que le cannabis comme fléau « majeur » à se mettre sous la dent. Et il a la dent dure. 230 morts par an sur les routes, c’est dire. Et il y en a tant que deux pages sont nécessaires dans les hebdomadaires locaux du Trégor à l'Echo d'Armor et d'Argoat.

 

Source : CIRC - Revue de presse

Voyons voir. Parmi 16000 accidents mortels étudiés, un rapport appelé SAM de l’INRETS, non cité par la Préfecture 22, mentionne la présence de cannabis dans 230 cas mortels sur les routes de France. Sur 230 cas, la Préfecture rappelle qu’un sur deux implique aussi les alcools. Donc 115 morts sur les routes où ne sont signalés que la présence de cannabis et dérivés. Dans une France à 100 départements, cela donnerait un mort par an sur les routes costarmoricaines pour consommation excessive de cannabis. C’est trop, c’est évident. Boutons l’ennemi cannabis hors des Côtes d’Armor.

 

Bienheureux Préfet qui n’a rien d’autre à faire en Côtes d’Armor que de pondre deux pages en presse locale hebdomadaire, on se rappelle la polémique sur le prix payé par la Préfète régionale Malgorn à Ouest-France pour le même type de pages, bienheureux Préfet qui n’a plus qu’à éviter à la population locale la dérive assassine de la consommation de cannabis qui fait un mort statistique par an sur les routes d’ici. On s’attendrait à ce que la Préfecture nous sorte, par exemple, cinquante pages en presse locale sur la centaine de suicides annuels, vingt autres sur les accidents du travail, trente sur les noyades au bord de mer… On en aura eu deux sur le danger mortel du cannabis. Aucune sur les dangers au fond des intrants agricoles dans l’eau que nous buvons tous les jours.

 

Point de détail républicain, la préfecture se permet toutes les audaces de communication. Pensez, le Ministère de l’Intérieur représenté par le Préfet qui offre une tribune à une représentante du Ministère de la Justice. La stricte séparation des pouvoirs et des responsabilités n’empêche pas l’élégance. Bienheureux Parquet des Côtes d’Armor qui punira le fléau du fléau mortel du mort causé par le cannabis et punira fermement les impétrants pour la présence d’un milliardième de gramme de cannabis dans le sang. La république est bien faible pour devoir se défendre d’un nanogramme dans le sang de ces (pas ses) concitoyens. Or quand le ministère de l’Intérieur convoque celui de la Justice à s’exprimer à la place du ministère de la santé, c’est le cannabis qui trinque. Quel mélange, pas comme les pesticides présents dans le sang. Rassurez vous, bonnes gens, nous n’avons pas de métaux lourds en nanogrammes dans le sang et donc pas de conséquences à moyen terme pour notre santé. Rendez-vous compte ce n’est pas comme le cannabis, 1 mort par an sur les routes du coin.

 

Il est, cependant, exact que l’on ne peut résumer l’action de la Justice aux seul(e)s procureur(e)s. Voyez le bilan des juges. A faire pâlir un fumeur de joint. 100 condamnés pour consommation, rien qu’à Guingamp. 100 à Dinan, 200 à Lannion, 400 de plus à Saint Brieuc ? Contre un mort par an. Nous sentons heureusement bien les juges indépendants du Parquet. Les juges, les procureurs, le Préfet dans le même élan, ce serait beau si cela ne menait nombres de citoyens en prison, à pied, socialement fragilisé par notre mère et bienfaisante Patrie. Donc rien en vue de la séparation des pouvoirs qui se substituent les uns aux autres sous l’autorité de la Préfecture. On dirait du Napoléon et ce n’est que du Sarkozy. On penserait Préfecture, on aurait un gouverneur qui veut faire peur en faisant propagande contre les affres de la vie. Il ne s’en faut que d’un mort par an ? Quelle belle ou profonde politique !

 

Bienheureuse Préfecture, bienheureux Parquet, bienheureux juges, tous indépendants des Côtes d’Armor qui n’auront de cesse que de réprimer l’horrible et singulier meurtrier cannabis. Puisqu’il ne reste plus que cela à résoudre comme nanoproblème au mépris de tous les autres mégasources de problèmes sociaux en Bretagne, la préfecture 22, ses ad-joints nous promets de belles vacances cannabiques sur les routes. Roulez prudent.

 

C’était un conseil de la commission Sécurité routière du Collectif d’information et de recherche cannabique, Arnaud Debouté, président de la fédération des CIRC

 

Collectif d'information et de recherche cannabique

 

 

 

En réaction à l’article de l'Echo sur les Renseignements généraux 22, sur le conseil duquel j’ai adressé à la CNIL, déja 2 demandes de lecture de mon dossier, dit la fiche aux RG.

 

Il est toujours plaisant de lire, un jour comme ça, la réponse transmise par la Commission Nationale Informatique et Libertés de demande de lecture de sa petite fice aux RG et d’être qualifié, d’un bureau rennais, briochin que vous êtes « trouble à l’ordre publique, atteinte à la sécurité du territoire et à la défense nationale ». Franchement on ne peut qu’être d’accord.

 

A l’époque j’ai râlé à la CNIL que ce n’était pas possible. Je ne développe pas. Erreur manifeste, problème de fiche, que me repproche t'on, et j’ai bien fait. La deuxième réponse de la CNIL ne me traita plus de méfaits précédents. Profitant de la guerre des polices, j’eus accès, un jour, aux trois premières lignes de mon casier (Casier, fiche, carton, dossier, pas de nom ? Si, fiche, c’est plus classe) RG. Rassurez-vous, bonnes gens, la source fut mutée la semaine suivante. Cependant à la CNIL aussi les mots comptent. Donc depuis 2003 ce n’est plus moi qui suis trouble à l’ordre public, qui menace d’atteindre à la sécurité du territoire ou qui affaiblirait les moyens de la défense nationale, j’aurai les chevilles qui enflent. Non, depuis 2003, ce sont les moyens mis en œuvres pour vérifier que je ne commets rien de tout cela qui sont des domaines du trouble à l’Ordre Défensif Sécuritaire (ODS).

 

Question subsidiaire ? Combien sommes nous en Côtes d’Armor, la Bretagne c’est tout petit, à mériter de contribuer au mythe des Renseignements généraux sous de tels qualificatifs ? Au delà du mythe, au delà des mots, des moyens mis en œuvre, la qualification même mérite mieux que votre article en transparence des renseignements généraux dits, la branche costarmoricaine. Ce n’est pas un mythe. L’étendue des pouvoirs que les RG peuvent mettre en oeuvre est considérable et pose de nombreux problèmes d’éthiques variant fonction des pouvoirs politiques qui s’en servent. J'ai appris un jour que j'avais des fiches de paye aux RG ce qui dans un milieu militant agrémente forcément la chronique. Je crois donc que le pire des méthodes RG ne sont pas les fouilles en votre abscense, les écoutes téléphoniques, les filatures bien qu'il s'agisse quand mêême d'un pillage de vie privée, non la pire de leurs méthodes, c'est la rumeur. A moins que le mythe ne me démontre qu'il y a pire.

 

J’en reste à une interrogation personnelle concernant une de mes actions qui aurait troublée l’ordre public, atteint la sécurité du territoire ou nuit à la défense nationale. Enfiché depuis de puis l’âge de 16 ans, de source sûre, des RG déjà, autant dire 25 ans de carrières de fiches plus tard, certains mythes ont la peau dure, Je tiens à vous remercier pour cet avenant article qui m’a rappelé tant de joyeux souvenirs. Je me sents beaucoup mieux avec le mythe, et en plus je ne me sens pas concerné.

 

Un dernier petit mot rhétorique. Je ne me rappelle pas qu’il soit mentionné dans votre article que le responsable des RG soit commissaire, et alors dans quel domaine ? C’est tout simplement dommage de ne pas savoir de quoi s’occupent réellement les RG, de quel profil de délit, ou de délinquants gardent-ils la France ? C’est quoi le risque politique d’un individu, commissaire ?

 

Arnaud Debouté, comme citoyen de base, j’ai aussi une fiche à la sécurité sociale

 

 


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