posted by Seshata on December 17th 2013
Droit et politique internationale
Depuis l’avènement du régime démocratique actuel (avec toutefois une tendance certaine à l’autoritarisme) mis en place après la fin officielle de la guerre en 2003, le système juridique a quelque peu gagné en efficacité, tout en restant opaque et probablement extrêmement corrompu, et basé sur une législation de plus en plus désuète. Les lois actuelles sur le cannabis ont été édictées en 1917 et n’ont jamais été modifiées depuis, bien que le pays soit signataire de la Convention des Nations unies sur la drogue de 1988.
La RDC (à ne pas confondre avec son voisin de plus petite taille, la République du Congo, située à l’ouest et habituellement désignée simplement Congo) joue un
actif dans les efforts régionaux visant à juguler le trafic de drogue, et fait généralement preuve de peu de volonté s’agissant de combattre l’expansion intensive de cette activité à l’intérieur de ses propres frontières. Les répercussions de la guerre, de la corruption et le manque de moyens financiers constituent une entrave à la mise en place d’agents de répression bien formés et bien payés, capables de mener des enquêtes efficaces.
L’application des lois antidrogue n’est pas considérée comme une priorité, et l’on soupçonne le pays de fermer les yeux sur la majeure partie de la production et du trafic en raison de la corruption au plus haut niveau législatif et gouvernemental. Toutefois, de hauts fonctionnaires congolais ont participé à la conférence des chefs des services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues (HONLEA) qui s’est tenue à Windhoek (Namibie) en octobre 2009, un signe de leur engagement croissant dans les efforts internationaux.
En 2011 le National Geographic
que les forces rebelles avaient déboisé des zones protégées, un habitat vital pour les espèces de gorilles menacées, dans le Parc national de Virunga pour y planter du cannabis, et que plusieurs gardes forestiers avaient été abattus par des miliciens désireux de protéger leur investissement lucratif.
Le commerce du cannabis en RDC
La RDC est le second pays d’Afrique par la taille (après l’Algérie) et le quatrième par sa population. Malgré les énormes richesses minérales du pays, estimées à plus de 24 000 milliards de $, l’instabilité et l’absence d’infrastructures font obstacle à l’exploitation des ressources naturelles existantes et ont orienté l’économie vers les produits agricoles et vers les marchandises illicites, qui peuvent être produites, transformées et transportées rapidement et facilement, sans avoir besoin des infrastructures indispensables à toute industrie légale, telle que l’exploitation minière, pour être viables.Le cannabis est cultivé dans tout le pays, avec des productions concentrées dans les provinces de Kasai, de Bandundu et du Congo inférieur. Il n’existe aucune statistique sur les surfaces cultivées ou les rendements du cannabis, et la seule information disponible sur les saisies provient souvent d’autres pays où des citoyens congolais sont régulièrement interpellés alors qu’ils tentent de faire de la contrebande de cannabis et d’autres drogues.
Outre la culture, il y a un important trafic de cannabis et d’autres drogues vers les pays voisins, notamment le Rwanda, l’Ouganda, le Congo et l’Angola. Parmi les plaques tournantes du trafic figurent le ferry reliant Brazzaville au Congo à Kinshasa en RDC, l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa et le port maritime de Matadi. Les trafiquants congolais se chargent également d’expédier les drogues vers leurs marchés cibles en Afrique et vers divers pays européens.
Utilisation culturelle du cannabis en RDC
L’utilisation de cannabis est traditionnelle et largement répandue dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne. On suppose que ce sont les négociants portugais et arabes qui ont introduit la plante en Afrique de l’Est entre le 10e et le 15e siècle, et qu’elle s’est propagée dans tout le sud du continent grâce aux tribus indigènes, principalement les Bantu.
Plus récemment, les déplacements massifs de populations à cause des conflits au Rwanda, en Angola, au Burundi et au Soudan ont obligé la RDC à accueillir des millions de réfugiés, dont bon nombre ont amené leurs propres traditions et pratiques d’utilisation du cannabis. Outre cela, il y a désormais une population rastafari importante à Kinshasa qui utilise rituellement et avec enthousiasme le cannabis.
Comportements modernes vis-à-vis du cannabis en RDC
Comme c’est le cas dans la majeure partie du sud de l’Afrique, les taux de consommation de cannabis en RDC sont relativement élevés. Les autorités congolaises pensent que ce taux a régulièrement progressé au cours des dernières années, toutefois il n’existe pas de statistiques à jour sur l’abus de drogue. Les programmes de réhabilitation ou de traitement pour le cannabis ou d’autres drogues sont très peu dotés en ressources. L’utilisation même du cannabis n’est pas largement considérée comme assez dangereuse ou inacceptable pour nécessiter un effort immédiat ou extrême. Bon nombre des habitants de RDC consomment du cannabis à des fins récréatives et médicales, conformément à une coutume régionale vieille de plusieurs siècles.
Malheureusement, il est impossible d’obtenir un état actualisé de la situation en RDC, en raison des conflits en cours et de l’instabilité à l’origine du déplacement de plus de deux millions de personnes rien que l’année passée. Il est primordial de documenter l’histoire et les évènements de la guerre contre les drogues dans tous les pays où elle est menée. Les organisations telles que le
à Amsterdam sont de ce fait d’une importance cruciale. Grâce à elles, il est possible de réunir les données issues de diverses sources crédibles afin d’offrir une information la plus précise, actuelle et impartiale possible sur la situation mondiale actuelle.
Seshata
Seshata est une écrivain cannabique freelance habitant à Amsterdam, aux Pays Bas.
Source: https://sensiseeds.co...tique-du-congo/
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