Face aux problèmes médicaux de la population, les généralistes sont, avec les éducateurs et les assistants sociaux, les intervenants dits "en première ligne". Or, un certain nombre d’entre eux, par manque de connaissances, n’ose pas demander à leurs patients s’ils fument du cannabis.
Face aux problèmes médicaux de la population, les généralistes sont, avec les éducateurs et les assistants sociaux, les intervenants dits "en première ligne". Or, un certain nombre d’entre eux, par manque de connaissances, n’ose pas demander à leurs patients s’ils fument du cannabis.
La raison ? La crainte d’une réponse positive devant laquelle ils ne seraient pas en mesure d’apporter de solutions. "Nous sommes très peu formés pour prendre en charge une addiction au cannabis", a rappelé, mardi dernier, la docteur Geneviève Oldenhove, de la Maison médicale des Marolles, à l’occasion d’une journée d’échange organisée par le Réseau Cannabis. "Lorsqu’un médecin généraliste est confronté à un patient, il est presque peine perdue de faire appel aux services de santé mentale car ceux-ci sont toujours débordés et ne peuvent pas répondre à la demande. Je ne demande pas à utiliser ces services. Une formation de deux heures pourrait suffire à être entièrement préparés", poursuit la généraliste bruxelloise.
Anne Van de Vijver, médecin au sein d’Interstices CHU Saint-Pierre, pose le même constat : "Si vous interrogez quelques médecins généralistes, vous vous rendez compte qu’ils sont souvent mal à l’aise avec le cannabis…"
Le RAT pour Réseau d’aide aux toxicomanes, constitué de médecins généralistes qui accueillent et accompagnent des personnes confrontées à des problèmes d’assuétude, tente tant bien que mal d’assurer sa mission de formation. L’organisme manque cependant de moyens, comme le regrette Frédérique Cox, assistante sociale au sein du RAT.
Le cannabis n’est pas une priorité pour les généralistes, reconnaît-elle. Frédérique Cox insiste : ce qu’elle demande n’est pas la création d’un centre de soins consacré uniquement au cannabis.
Non, elle désire davantage de contacts entre professionnels et le maintien d’un réseau de connaissances : celui du Réseau Cannabis à Bruxelles, par exemple. "Ils ont démarré quelque chose et ils doivent peut-être déjà stopper. Alors qu’une collaboration avec eux nous intéressait…" Les futurs transferts de compétence font en effet passer le fonds des assuétudes du giron fédéral aux Régions. Avec une conséquence directe : le budget 2014 n’est toujours pas assuré.
"On désire que la Cocof s’engage…", précise le Dr Serge Zombek, au nom du Réseau Canabis.
Source : https://www.dhnet.be