La marijuana, une question controversée qui revient normalement en Europe au cours des campagnes électorales, est revenue en lice à la course présidentielle en France. Le débat politique porte moins sur l’interdiction ou la légalisation, mais sur les nuances de ce que beaucoup qualifient d’«inévitable»: la légalisation complète ou la simple dépénalisation en France ?
La législation européenne
Un article de Forbes fait propose un tour opérator de la situation française concernant le cannabis. A huit mois de l ‘élection présidentielle de 2017, le cannabis, est invité dans le discours des candidats. Mais la plante est un sujet de vive controverse parmi l ‘électorat français. La législation européenne fait écho au droit international interdisant la consommation de stupéfiants. Toutefois les pays puissent choisir entre sanctionner ou non leur consommation. Le débat politique s’articule uniquement entre deux alternatives :
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La décriminalisation signifie que l’utilisation ou la possession du cannabis n’est pas une infraction pénale. Mais que la production et la commercialisation continuent d’être proscrites, comme aux Pays-Bas.
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La légalisation place la marijuana au même niveau que le tabac. Il élève l’interdiction de l’utilisation, de la production et de la distribution. L’Etat remplace les dealers, réglementant à la fois la demande. Ceci en excluant certains consommateurs, tels que les mineurs. Et sans doute dans le cas français, la commercialisation l’intermédiaire des «pharmacies» autorisées ou dispensaires, bien que les bureaux de tabac proposent d’accueillir la marijuana…
Situation en Europe
Aucun des membres de l’Union européenne n’a légalisé complètement la marijuana. L’Espagne, l’Allemagne, le Portugal et les Pays-Bas, entre autres, ont voté des lois qui tolèrent et encadrent l’utilisation et la vente en petites quantités. Les dispensaires, les magasins, les coffee shop et les clubs sont les seuls endroits où le cannabis peut être distribué.
Le Coffe Shop Dampkring à Amsterdam
La marijuana est «en quelque sorte» décriminalisée ou «semi-légalisée» en République tchèque, en Belgique, au Danemark, en Italie, en Lettonie, en Lituanie, au Luxembourg, à Malte, en Croatie et en Slovénie, là où les amendes sont plus légères… La « légalisation » dans ces pays sculpte uniquement la différence entre drogues légères et drogues dures.
Des policiers arrachent 18 000 plants aux Pays-Bas près de la frontière allemande
La République tchèque, par exemple, a adopté en 2010 une loi décriminalisant la possession de stupéfiants en petites quantités.
La République tchèque le pays le plus libéral vis à vis du cannabis
L’Allemagne a un régime «spécial». Bien que la possession soit toujours interdite, une forme de tolérance à était adoptée. Le pays approuvera certainement des licences à des fins thérapeutiques.
Manifestation à Berlin, en 2015
En 2001, le Portugal est devenu le premier pays européen à décriminaliser l’usage personnel du cannabis. Mais sa culture est considérée comme « criminelle »… La vente est tout aussi illégale. Pourtant la consommation a drastiquement diminuée chez les jeunes, ce qui est l’inverse du cas français.
Le Portugal réclame des « cannabis social clubs » en 2001
En Italie, certains prédisent que le pays légalisera très prochainement le cannabis. L’Italie pourrait devenir le deuxième pays dans le monde à légaliser la plante, après l’Uruguay. La possession est toujours interdite, mais pas pour un usage personnel.
L’Italie pourrait suivre les traces de l’Uruguay
En Espagne, la culture du cannabis dans une propriété privée et pour la consommation personnelle dans un espace privé est légale. Ce sont les « Cannabis Social Clubs » qui organisent ces activités. Mais la situation est contradictoire comme ailleurs, la vente est illégale.
Chypre, est le pays le plus stricte. La possession peut être puni par huit ans de prison…
La France
La France et le reste de l’UE considèrent l’utilisation de drogues, y compris le cannabis, comme une infraction pénale. La possession est toujours un crime, même si cela ne conduit pas toujours à la prison.
Démonstration de « force » sur Paris
Plus de 80% des Français pensent que la législation punitive actuelle, parmi les plus répressives sur le continent, est inefficace. 52% favoriseraient une certaine forme de légalisation selon un sondage Ipsos de 2016. Le cannabis est devenue une question politique, de société. 700 000 Français consomment quotidiennement du cannabis. Tandis que 1,4 million de citoyens fument au moins 10 joints par mois.
15éme marche en faveur du cannabis à Paris (2016)
Cinq des sept candidats présidentiels sont en faveur de la légalisation ou de la décriminalisation de l’usage du cannabis. Les principaux intéressés sont : Benoît Hamon du Parti socialiste, qui favorise la légalisation, et Nathalie Kosciusko-Morizet du parti républicain serait pour une une genre de décriminalisation sous forme d’amendes contrôlées…
Pour la France, l’interdiction du cannabis est un échec. Dans une tribune publiée hier dans le Journal du Dimanche, 150 personnalités marseillaises demandent la fin de la « prohibition du cannabis ». Les signataires pensent que le cannabis est responsable des « trafics très organisés » dans la ville de Marseille. Toujours selon eux, le deal de cannabis serait responsable de 27 morts en 2016 à Marseille.
Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti sont signataires de l’appel demandant la « légalisation contrôlée » du cannabis. (Sipa)
Les signataires appellent donc à une « légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation, telle qu’elle existe déjà dans plusieurs pays ». Cette régulation par l’Etat permettrait de mettre fin aux réseaux mafieux et de faire économiser des ressources juridique et policière aux contribuables.
Source: blog-cannabis.com