https://www.cannaweed.com/images/onu.gif[/img]Résolument prohibitionniste, le rapport 2002 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants a été publié mercredi. Les profits issus du trafic sont en quasi-totalité réalisés dans les pays consommateurs, regrette l'OICS. L'Office pourfend aussi l'usage et la légalisation du cannabis en Europe.
L'attitude des pays "légalisateurs" à l'égard du cannabis «mine la loi internationale», affirme l'OICS.
Les profits de la drogue vont aux riches et non aux pauvres, certains pays développés sont irresponsables de dépénaliser car ça contrecarre la lutte mondiale contre la drogue, et ce n'est pas bien de prendre des drogues... Voilà ce que nous apprennent les experts de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS, un organisme dépendant de l'ONU), dans leur rapport 2002.
Les profits, en premier lieu: ils sont réalisés à 98% dans les pays consommateurs, et non dans les pays producteurs. A partir d'estimations faites sur le trafic mondial d'héroäne et de cocäne, drogues ayant «les plus fortes incidences socio-économiques», l'OICS a calculé que les dépenses consacrées en 2000, aux Etats-Unis et en Europe, à l'achat d'héroäne et de cocäne, ont avoisiné les 60 milliards de dollars. Parallèlement, le revenu global des agriculteurs cultivant le pavot en Afghanistan et la coca en Colombie s'était établi en 2000 à 1,2 milliard de dollars (environ 1,15 milliard d'euros), soit «tout juste 2%» de l'aide mondiale au développement –qui est de 54 milliards de dollars.
En Afghanistan, où l'apport de capitaux liés à la culture du pavot «est relativement important par rapport au produit intérieur brut», le rang de premier producteur d'opium (au début des années 90) a servi à «alimenter les guerres civiles mais n'a manifestement pas contribué au développement socio-économique» – les experts notent par ailleurs que l'Afghanistan a retrouvé en 2002 son rang de premier producteur mondial (3.400 tonnes récoltées), après la guerre menée par les Etats-Unis contre les talibans.
Quantaux pays industrialisés et consommateurs, ils marchent sur la tête, martèlent les experts de l'ONU. Ainsi visés l'Italie, le Luxembourg, le Portugal et l'Espagne, pour avoir dépénalisé la culture et la possession de cannabis à des fins personnelles. Mais aussi Pays-Bas et Suisse, pour avoir permis la vente de cannabis dans des «coffee shops», et pour vouloir légaliser partiellement sa détention. L'attitude de ces pays à l'égard du cannabis «mine la loi internationale», affirme l'OICS. En substance: on essaie d'ordonner aux pauvres de ne plus cultiver de drogues, et pendant ce temps les riches assouplissent leurs lois (prochains sur la liste: Canada et Pays-Bas).
La publication de ce rapport, à sens unique, manque toutefois de comparaisons: quid par exemple des effets, sur les économies parallalèles ou sur la santé des toxicomanes et des simples consommateurs, des politiques menées par ces pays trop «libéraux»? Le patron de l'OICS estime que «la communauté internationale ne doit pas dépenser davantage pour soigner les dégâts causés par le cannabis, la drogue la plus répandue et la plus consommée dans le monde», allant jusqu'à condamner son utilisation à des fins thérapeutiques, dans certains pays. L'organisme est tellement remonté contre le cannabis, qu'il ne cite ni le tabac, drogue bien plus addictive selon un récent rapport français, ni l'alcool, ni les tranquillisants, anxiolytiques et autres calmants.
Source : Liberation.fr - mercredi 26 février 2003 - F.-M. S.
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