Journée internationale contre les drogues, des Nations Unies

Par Invité ,

Le 25 juin, ENCOD (European NGO Council on Drug Policy) a organisé une conférence de presse à Copenhague, Danemark, jour qui précédait le 26 juin déclaré "International Day Against Drug Abuse" par les Nations Unies. Il n'y a rien à célébrer, selon ENCOD, car la prohibition internationale des drogues actuelle, soutenue par le Bureau des Drogues et Délits de l'ONU (UNODC), est totalement inefficace et contre-productive.

 

 

Source : chanvre-info.chLa prohibition des drogues met le marché des drogues dans les mains des criminels. Dans les pays en voie de développement producteurs de drogues, les agriculteurs en difficulté détruisent la forêt tropicale pour produire de la coca, du cannabis ou de l'opium. Les récoltes sont vendues à des intermédiaires pour moins de 1% de la valeur du prix du produit fini vendu dans les rues des pays industrialisés.

 

La prohibition des drogues ne fait pas baisser la consommation de drogues. L'UNODC estime les profits de l'industrie illégale de la drogue dans le monde à environ 400 milliards d'euros par an. Cet argent finance également le terrorisme. De plus, les récentes réformes des marchés financiers internationaux, qui facilitent la circulation et le recyclage de l'argent sale dans le système bancaire international, permettent à cet argent d'entrer dans les opérations financières et commerciales normales, et dans les organes du pouvoir de nombreux pays du monde.

 

La prohibition des drogues ne fait pas non plus baisser la production de drogues. En Colombie, "guerre à la drogue" imposée par les Etats-Unis vise le cultivateur de coca. L'utilisation de défoliants dans l'éradication de la coca a causé un désastre pour l'environnement, mais cela n'a pas provoqué la baisse de production de coca. De plus, tout en détruisant l'économie du pays sans fournir d'alternatives, la guerre à la drogue a augmenté la présence militaire et la violence.

 

La prohibition des drogues gaspille l'argent public. Selon le Centre de Contrôle Européen des Drogues et Dépendances (European Monitoring Centre on Drugs and Drug Addiction), dans les années 90, les dépenses publiques liées à la drogue dans les 11 pays de l'UE étaient de 5,2 milliards d'EUROS par an.

 

La prohibition des drogues génère des problèmes. Les consommateurs sont pénalisés, marginalisés, privés de liberté, de statut social, de source de revenus et de leur dignité. Pourtant, ces 10 dernières années la politique de réduction des risques dans plusieurs pays Européens a montré qu'il est possible de réduire les problèmes liés à la drogue. Il faut accepter le phénomène de consommation de drogues et réduire les risques en informant les consommateurs et leur entourage.

 

Enfin, la prohibition des drogues mène à des situations absurdes, comme à Copenhague aujourd'hui. Depuis des années, Christiania est une attraction touristique, grâce à la vente de cannabis à ciel ouvert dans Pusher Street. Cette "solution coffeeshop" à la Danoise, comme aux Pays-Bas depuis la fin des années 70, a toujours été plus ou moins tolérée par les autorités. C'est la fin de cette tolérance depuis le raid de la police en mars dernier. La disparition de Pusher Street a mené au retour de plus d'illégalité dans et autour de Christiania. Et la présence policière permanente coûte cher au contribuable Danois.

 

ENCOD propose une réglementation légale du marché des drogues. Elle permettra d'éliminer les intermédiaires, avec des mesures qui protègent les intérêts des producteurs et des consommateurs de drogues. Cela réduira également considérablement le budget des dépenses publiques.

 

"Les Nations Unies", selon ENCOD "devraient penser à une autre stratégie pour contrôler le phénomène des drogues. Une stratégie basée sur des expériences et des preuves scientifiques, pas sur des principes moraux complètement hors de la réalité. Nous, citoyens du monde affectés et concernés par le problème des drogues, nous demandons aux Nations Unies de cesser cette guerre à la drogue et de réfléchir à des alternatives efficaces et rationnelles".

 


  Signaler Article


Retour utilisateur


Il n’y a aucun commentaire à afficher.