«Dans les circonstances actuelles, nous recommandons une grande prudence aux fumeurs de cannabis de "type skunk".» Ce n’est pas le Circ qui le dit, mais le ministère britannique de la Santé, dans une note «urgente» adressée mardi à toutes les autorités sanitaires du Royaume.
Source : Drogues news
Comme dans beaucoup de pays d'Europe de l'ouest (au moins en France, en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas) depuis maintenant environ un an, l'herbe coupée aux microbilles de verre, au quartz ou à on ne sait quoi encore, inonde le marché noir. Rappelant que, malgré l'avalanche de témoignages concordants (ici ou ici ou encore, en anglais, ici), aucune preuve médicale tangible n'indique à ce jour la dangerosité réelle de cette herbe coupée, le département de la Santé va, par précaution, «rendre cette information directement disponible au public, au travers des réseaux d’usagers et de divers autres canaux d’information».
Une attitude qui tranche singulièrement avec celle des autorités sanitaires françaises, qui ne souhaitent toujours pas faire de publicité à ce sujet, par peur de créer une psychose, officiellement suite à des rumeurs toujours non-vérifiées concernant du verre pilé (rumeurs que j’ai moi-même prudemment relayées, selon le même principe de précaution, dans Libération).
Dans un communiqué de presse daté du 21 novembre et passé totalement inaperçu, l'OFDT (Office français des drogues et toxicomanies) reconnaît tout de même avoir analysé un échantillon contenant «une quantité importante de microbilles de verre de dimension variable allant de 0,02 à 0,3 mm de diamètre» (voir mon album photo).
L’analyse d’autres échantillons, poursuit le communiqué, «montre que ces produits contenaient, dans des proportions diverses, des microbilles de verre et du quartz alpha formant un composé proche mais différent du sable. Enfin, au mois de juillet 2006, le laboratoire de police scientifique de Lille a analysé une poudre présentée comme un produit destiné au coupage de l’herbe de cannabis. La poudre d’aspect verdâtre provenait des Pays-Bas selon la personne dépossédée. Les analyses effectuées ont permis de mettre en évidence des microbilles de verre.» Toutefois, d’après les experts médicaux contactés par l’OFDT, ces produits «ne devraient probablement pas entraîner de risque immédiat lors de l'inhalation».
Analyse confirmée par d’autres médecins interrogés cette semaine par le Guardian.
Selon le quotidien britannique, un porte-parole de la Société thoracique britannique estimerait que les microbilles de verre sont trop grosses pour passer dans les poumons. Ce que confirme le docteur Russel, de l’Imperial college de Londres, pour qui les microbilles se déposent «dans la bouche ou la gorge». «Vous avez plus de chances de vous faire du mal avec le cannabis qu’avec ces particules», conclue le médecin.
Sans être ni médecin ni britannique, on peut en douter à voir le nombre de personnes se plaignant (sur les forums européens) de malaises liés à l’herbe coupée. Qui a dit que la prohibition nuit gravement à la santé?
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