Culture made in France, faisant vivre les petits exploitant contre la grosse machine de la mondialisation. Quid de ce produit fanco-français ? Hexaconso nous explique comment le cannabis cultivé en France coupe la chique à la résine marocaine.
www.marianne2.fr 27 Novembre 2010 Hexaconso
On vous le disait depuis un petit moment : le Made in France est porteur. On en a maintenant la preuve, avec un nouveau produit du terroir, dont la culture se relocalise à grande vitesse, et qui connaît une croissance à faire rêver tous les industriels de France : le cannabis !« »
Eh oui, l’herbe Made in France détrône aujourd’hui la résine marocaine ! Selon le rapport de l’Observatoire national de la délinquance, les consommateurs de cannabis achètent de plus en plus made in France… En effet, 50 pour cent de l’herbe consommée en France est désormais produite sur place. On assiste à l’émergence de la culture du cannabis dite « indoor » dans l’Hexagone. En clair : le cannabis est cultivé directement dans les banlieues, au plus près du consommateur.
Aujourd’hui, cette « culture » s’est professionnalisée. L’herbe pousse dans des hangars, sous lumière artificielle. Le « cannabiculteur » français est passé du stade artisanal à la production de masse. Avec une multitude de groshops, ces chaînes de magasins qui fournissent sur la Toile de quoi monter sa propre exploitation, pour participer à une sorte de franchise de la production de stups. Pas moins de 400 groshops existent désormais en métropole, assure David Weiberger, de l’Institut National des Hautes Etudes de Sécurité et de Justice (INHESJ), la plupart se présentant astucieusement sous une activité anodine de jardinerie.
Terminée donc l’image du gentil baba cool cultivant ses quelques pieds dans le Larzac, ou du jeune cultivant sa « consommation personnelle » dans son placard ou sur son balcon. Place à l’industrie, financée par des groupes criminels organisés. Bon, la production Made in France n’arrive pas encore à la cheville de la production Made in Italy, où le sud du pays concentre des productions à très grande échelle (un million de plants détruits récemment dans une seule « plantation »), mais c’est quand même la preuve que la fabrication française peut être compétitive. Et que rien ne remplace la proximité avec le client !