Du verre pilé dans le cannabis

Par Invité ,

 

Une herbe coupée avec du verre pilé circule actuellement sur le marché français. Les associations demandent aux pouvoirs publics d'informer les fumeurs.

 

Source : Nouvel Obs

Les associations de consommateurs de cannabis dénoncent, sur leurs sites internet, la présence sur le marché français d'une herbe coupée avec plusieurs produits, dont du verre pilé, mettant en danger la santé des fumeurs.

"Depuis quelques semaines, nous sommes régulièrement alertés par les usagers de la présence sur le marché clandestin d'une herbe coupée", indique sur son site le Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ). Selon l'association, qui milite pour la légalisation, une première variété serait coupée avec de la farine, destinée à alourdir le produit et ainsi augmenter les profits.

Plus dangereuse, la deuxième variété serait coupée aux "microbilles" et au verre pilé. Le Circ affirme ainsi que plusieurs cas d'hospitalisation a été signalés, notamment en Bretagne après consommation de cette herbe -ce que dément l'association Médecins du monde contactée par nouvelobs.com.

 

L'intérêt de cette pratique serait de lester le produit tout en lui donnant une apparence scintillante, caractéristique des herbes riches en résine de cannabis.

"Les premières alertes auraient été données dans la région de Nantes, il y a un mois un demi avant de s'étendre un peu partout en France", précise Jean-Pierre Galland, co-fondateur du Circ. Des cas auraient été signalés jusqu'en Belgique.

 

Conseils

 

De son côté, l'Union nationale des consommateurs de cannabis (UNCC) donne des conseils afin de repérer un produit coupé: "Voir avec une loupe si l'herbe n'a pas de cristaux brillants, s'il y en a, c'est sûrement du verre. Pour vérifier, regardez vos doigts sous une loupe avec une forte lumière ou au soleil, si plusieurs cristaux reflètent la lumière, c'est du verre". Si le consommateur décide tout de même de fumer le produit, l'UNCC et le Circ conseillent d'utiliser une filtre à cigarette pour rouler le joint afin de limiter l'absorption de particules.

 

L'attitude des pouvoirs publics

 

Les associations dénoncent par ailleurs l'attitude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qu'elles affirment avoir contacté. Celui-ci "n'a pas jugé nécessaire de communiquer à ce sujet et la réponse apportée par la très idéologique Mildt (mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) consiste à rappeler la prise de risque inhérente à tout usage de drogue (comme le Pape, elle prêche l'abstinence, pas la capote)", affirme ainsi le Circ, qui estime que "plus que jamais l'autoproduction reste la meilleure solution pour un contrôle complet de la qualité et des variétés du cannabis dont vous feriez usage."

De son, côté, l'UNCC réclame une information publique d'alerte, sans message prohibitif et, surtout, le moyen de s'en protéger. Selon l'association, "seule une légalisation publique contrôlée par l'Etat éviterait cette pandémie et beaucoup d'autres à venir."

Contacté par nouvelobs.com, l'OFDT a récusé ces accusations et affirmé être à la recherche d'échantillons afin de les faire analyser. L'observatoire affirme avoir demandé au Circ de Nantes, à l'origine de l'alerte, de se rapprocher de ses services locaux.

Il précise également que la collecte de ce produit, de part sa nature illégale, dépendait d'un système particulier mené par des personnes habilitées. Si les analyses confirmaient la présence d'un produit toxique, une campagne d'information serait immédiatement mise en place, "comme pour n'importe quel produit", affirme l'OFDT.

 

 

Réédition : Cannabis coupé au verre pilé : des analyses en cours

 


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