Drogues : prévention plutôt que prison, clé du succès portugais

Par Invité ,

(De Lisbonne) Alors que le gouvernement français s'oppose à l'introduction de salles de shoot en France, le Portugal, réputé pour être un pays conservateur, a depuis longtemps libéralisé sa politique anti-drogue.

 

C'est le seul pays européen à avoir décriminalisé la consommation de toute sorte de drogues pour des « raisons humanistes ». Les toxicomanes y ont un accès facilité aux traitements et se voient moins stigmatisés.

 

Le Portugal semble un lieu improbable pour une politique progressiste de drogues. Avec la Révolution des œillets en 1974, le pays sort de quarante ans sous la dictature de Salazar, dans un quasi-sommeil de Belle au bois dormant. Commercialement coupé du reste de l'Europe qui se trouvait en fortes expansion et modernisation, ce régime était basé sur la devise « Dieu, Patrie, Famille ».

 

Une influence qui, de nos jours, est reflétée dans des valeurs d'une société profondément conservatrice : presque 9 habitants sur 10 sont catholiques, des fêtes religieuses constituent un événement majeur et le pays reste très attaché à ses coutumes et cuisine traditionnelles.

 

Cependant, côté politique anti-drogue, ce pays a beaucoup d'avance. Certes, d'autres pays européens comme les Pays-Bas tolèrent de facto la consommation de drogues considérées moins dangereuses, comme le cannabis, mais ne l'ont jamais formellement décriminalisée.

 

Des commissions de dissuasion des drogues pour les toxicomanes

 

Dans le système portugais, le toxicomane est considéré comme un malade, non pas comme un criminel. Luis Ramos peut en témoigner. Ce Lisbonnais aux cheveux noirs a un lourd passé de drogué derrière lui. Tout commence à l'âge de 14 ans, quand il fume son premier pétard. Peu après, il passe à l'héroïne et à la cocaïne, mélangées avec des somnifères.

 

Il finance d'abord son addiction par des petits boulots, comme serrurier ou voiturier, avant de se lancer dans la vente de drogues. Par la suite, et probablement parce qu'il a partagé des seringues, il attrape l'hépatite B. Puis l'hépatite C. Et le Sida. En 2000, sa première thérapie de méthadone en Espagne échoue.

 

De retour au Portugal, il tombe de nouveau sous l'emprise des drogues. Ce n'est qu'en 2009 qu'il retrouve espoir : la police de la capitale portugaise l'appréhende et le renvoie à la commission de dissuasion des drogues (CDD) de Lisbonne.

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Cet organisme lui fait faire sa deuxième thérapie de méthadone, qu'il suit avec succès jusqu'à ce jour. Ainsi, ce Portugais dispose maintenant d'un logement payé par l'État et reçoit régulièrement des traitements gratuits de méthadone et contre le sida.

 

Luis Ramos profite d'une législation qui a été introduite en 2001 en réaction aux taux de consommation de drogues très élevés des années 90.

 

Après la dictature, une fièvre d'expérimentation

 

« Cette forte consommation était une conséquence indirecte de la fin de la dictature », se rappelle João Goulão, chirurgien pédiatrique et président du conseil d'administration de l'Institut de la drogue et de la toxicodépendance à Lisbonne, qui coordonne la politique anti-drogue du Portugal :

 

« Après la Révolution des œillets, le pays s'est ouvert au commerce international, et nous pouvions pour la première fois importer des drogues. Le résultat était une vraie fièvre d'expérimentation, surtout en ce qui concerne la consommation d'héroïne. »

 

Parmi les 10 millions d'habitants, on comptait ainsi jusqu'à 100 000 héroïnomanes. En 1998, le gouvernement a donc mandaté João Goulão et huit autres experts pour développer une nouvelle politique anti-drogue. Résultat, le fait de consommer des drogues ne représente plus un délit criminel mais devient une infraction administrative.

 

Seront renvoyés devant le tribunal ceux qui portent sur eux une dose supérieure à dix jours de consommation -par exemple 25 grammes de cannabis en forme d'herbe- et soupçonnés d'être des dealers.

 

L'enquête juridique suspendue pour faciliter le traitement

 

Le simple consommateur, lui, est redirigé vers l'une des dix-huit CDD du pays. Là, une équipe composée de psychologues et d'assistants sociaux s'enquiert de ses habitudes de consommation, de sa vie professionnelle et privée. Vasco Gomes, président de la CDD à Lisbonne, détaille la procédure :

 

« S'il s'agit d'un consommateur récréatif et que c'est sa première infraction, nous suspendons l'enquête juridique -d'abord provisoirement, puis définitivement, s'il ne récidive pas pendant un certain temps. En revanche, pour les toxicomanes, une telle suspension n'est possible que s'ils font une thérapie. »

 

Un système devant « faciliter l'accès aux traitements et non pas pour stigmatiser les toxicomanes ».

 

Ana (le prénom a été modifé), étudiante en hôtellerie à Porto, dans le nord du pays, a bénéficié de ce principe de clémence. Il y a quelques années, la police l'a appréhendée avec quelques amis en possession d'une quantité de haschisch sous le seuil critique.

 

Ce groupe de jeunes a ensuite été reçu l'un après l'autre par l'équipe d'une CDD. Aujourd'hui âgée de 23 ans, Ana explique :

 

« Je me sentais vraiment bien accueillie. De plus, cela m'a fait prendre conscience des conséquences potentielles de mes actes. Maintenant, je réfléchis avant d'accepter un joint. »

 

Des chiffres bons, mais des experts qui restent prudents

 

Les chiffres confirment ce jugement positif :

 

* entre 2000 et 2008, le

nombre de patients dans les unités de traitement a augmenté de presque

un tiers.

 

* la stigmatisation des toxicomanes diminue.

 

* entre 2001 et 2007, les dits « taux de continuité de consommation de drogues » -le pourcentage de gens qui ont consommé une certaine drogue pendant la dernière année- ont diminué pour presque toutes les drogues.

 

* les nouveaux cas de sida en rapport avec une toxicodépendance ont baissé de trois quarts entre 2001 et 2008.

 

Un succès de la politique de dissuasion ? « Pas forcément », souligne Brendan Hughes, du Centre européen d'observation des drogues et de la toxicomanie :

 

« On ne peut parler d'un lien de causalité direct, car, scientifiquement, il est impossible de prouver que les chiffres ont baissé grâce au dispositif en place. En revanche, il est intéressant que la consommation des drogues ne soit pas montée en flèche comparée à d'autre pays en Europe. »

 

Et ceci alors qu'une telle crainte avait été évoquée avant la mise en vigueur de la législation actuelle. A l'époque, le leader du parti conservateur Partido popular Paulo Portas assurait que « des avions remplis d'étudiants européens arriveront au Portugal afin de consommer de la marihuana ou pire, parce qu'ils savent qu'on ne les mettra pas en prison ».

 

« Pas toujours les moyens de contrôler le respect des sanctions »

 

Si de tels avions n'ont évidemment jamais atterri sur le sol portugais, tout n'est pas parfait pour autant. Vasco Gomes le reconnaît :

 

« Notre commission peut imposer des sanctions, mais n'a pas toujours les moyens de contrôler leur respect -par exemple, en ce qui concerne l'interdiction de fréquenter certains lieux à risque. »

 

Mieux vaudrait, selon lui, remplacer cette interdiction par l'obligation de réaliser des missions d'intérêt général.

 

Luis Ramos, lui, voit plutôt les avantages du dispositif actuel. Et pour cause :

 

« Aujourd'hui je ne toucherai plus aux drogues, assure-t-il sourire aux lèvres, même si elles étaient étalées devant moi sur une table. »

 

 

 

Source : rue89


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Invité zetla69

Posté(e)

et ben au moin un pays en avance sa fait zizir non mais nous alors nous somme vraiment en retard au moyenne âge par rapport a eux

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Salut,

 

Je pense,que ce doit être,le pays d'Europe le mieux

adapté aux consommateurs de drogues.

Par contre,je ne sais pas s'il est difficile de vivre là bas!

C'est pauvre comme pays,le travail ne doit pas courir les rues,et pas payé bcps.

 

Peut être, l'une de mes prochaines destination,pour les vacances.

Pendant le B"L"OOM FESTIVAL du 18 au 26 AOUT 2011,

ça doit être terrible.

;-)

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C'est sur que la vie n'est pas la même la-bas ! ( Je suis portugais) C'est difficil mais il ne faut pas croire que c'est la misère non plus.

Je suis tout de même content du système portugais envers la marijuana :)

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Salut,

 

tu vis là-bas en ce moment ?

tu connais le tras-os-montes ? (je m'intéresse à cette région)

 

Si tu es sur place, pourrais-tu nous raconter comment ça se passe ?

 

Obrigado :-)

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Oui ! Je vis la-bas, a Vila Real ! Tu as raison d'aimer ma belle région ! lol

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cool !!

A l'age de 15 ans, en rebellion avec mes parents, j'ai obtenu un passeport et l'autorisation de partir. Je ne sais pas pourquoi c'était le portugal et les tras-os-montes. Ce que j'avais lu et vu de photos m'avait fasciné.

 

Je n'y suis jamais arrivé, le train m'a laissé à Lisbonne et après avoir rencontré un allemand avec une voiture je suis descendu en algarve.

 

Depuis je rêve toujours des tras-os-montes.

 

Pourrais-tu en quelques mots me dire ce qui pour toi caractérise ta région ? Il me semble la partie la plus religieuse du pays ? Qu'en est-il de la tolérance à l'étranger ...et aux fumeurs ?

 

Merci cela m'aiderait d'avoir des avis sur cette région très peu décrite dans les guides sauf par saramago

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oh putain j'y crois pas. O_o aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh je viens du village le plus religieux des tras-os montes! c'est à pedras salgadas:D (Pas loin de Chaves et de la frontière espagnol). Enfaite, comment t'expliquer... C'est très bizzare... Niveau religion c'est vrai que là-bas ils sont très croyants... Surtout quand il s'agit de faire apparaitre des esprits, de parler avec les morts... En gros c'est de la sorcellerie se qui se pratique le plus là-bas si tu vois se que j'veux dire...

 

Niveau fumette tu trouve vraiment de la super bonne herbe faite en inté ou exté d'espagne et pour le shit... Tu peux trouver tout s'qui a de meilleur comme de la bonne olivette bien fraiche du maroc. Pour la police, on va dire que si tu reste discret et que tu fou pas la merde, ca passe... franchement j'avou la police des tras-os montes (surtout à pedras) ils sont vraiment sympa niveau fumette... (par contre les trafiquants là-bas ils se font de plus en plus rares...)

 

bref si t'as d'autre question hésite surtout pas! :D

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Olà ah ! ça fait plaizir d'avoir des infos.

 

Le parc du montesinho? saramago parle de la rivière Tuela qu'il a suivi (les paysages changement de lumière on l'air magnifique).

 

Je pensais y aller au printemps..mais j'ai pas de voiture. Alors je ferais soit avec le car, soit l'auto-stop. Soit, si la région me plait vraiment, louer un âne et marcher dans la province de braganca

 

Il faudrait que je retrouve un article en portugais qui disait que la terre des tras-os-montes surtout le nord ne se prête pas à la culture de la ganja. Qu'il faut descendre au sud de braganca pour trouver des cultures out.

En somme se rapprocher de la région du douro.

 

Mais perso, pour moi c'est pas le principal. Je souhaite surtout me rendre compte de comment on peut vivre là-bas malgré le manque de structures. Cette région a été abandonnée car très pauvre par ses habitants. De plus le climat est spécial, va aux extrêmes il me semble

 

Et que penses-tu de vila flor ?

 

J'ai trouvé un autre article sur le même sujet du portugal sur letemps.ch, "le portugal au chevet de ses drogués"...lol mais j'arrive pas à même le lien url ici

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